La COLLABORATION

 

Le FEU

En janvier 1941, les Parisiens voient les murs se tapisser d'affiches annonçant la création d'une nouvelle organisation politique Le Feu.

Le chef de cette organisation mystérieuse, affublé du titre de" Maître du Feu" se fait appeler" François Henry Prométhée ". Derrière ce pseudonyme se cache Maurice Delaunay, député du Calvados.

                                               Le Phénix du Feu

Ce petit agriculteur, né le 25 février 1901 à Thury-Harcourt (Calvados), maire de Curcy, avait été élu à la surprise générale député de la deuxième circonscription de Caen en mai 1936, en menant une campagne démagogique, se posant comme le défenseur des plus humbles. Peu remarqué à la Chambre, il se singularise en septembre 1939 en ne votant pas les crédits militaires. Il vote les pleins pouvoirs à Pétain et se rapproche des cercles collaborationnistes autour d'Otto Abetz. Celui-ci, considérant que les idées de Delaunay vont dans le bon sens, lui accorde des subsides importants. Il crée alors Le Feu.  

Par une propagande tapageuse, Maurice Delaunay diffuse son message : il s'agit de purifier par le feu les relents de la Troisième République. Son programme, dans un style parfois déroutant (en vers), ne se départit pas d'un certain flou

"Je veux l'ordre nouveau orienté vers le beau

Je le veux développant le cœur et le cerveau;

Je veux la société prodigue et généreuse

Pour que l'humanité vive confiante et heureuse. »

Source: page 42 de ce livre. Affiche placardée à Paris.

Le Feu se développe quelque peu. Dans le Calvados, Delaunay charge René Pottier, un ancien gérant de cinéma et ancien militant du Parti social français, d'animer une section locale. Les réunions publiques attirent peu de monde et l'aventure tourne court rapidement. A Paris, Abetz coupe les vivres en juillet 1941 lorsqu'il se rend compte qu'il se trouve face à un illuminé. Maurice Delaunay regagne sa campagne normande et ne fait plus parler de lui. A l'automne 1941, "Le Feu s'éteint" note avec humour le préfet. Il s'éteint paisiblement en 1978, sans avoir eu d'ennuis à la libération

Sources :

QUELLIEN Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation allemande, Caen, PUC, 2001, 512 pages.

Cédric Neveu

et et .

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