Témoignage paru dans ce livre dont
l'auteur est René
Streiff.
Voici ce que me raconte, M. Pruède demeurant dans le quartier de la Rochelle (Saint Jean Eudes):
«Le 8 juillet, vers 20 heures, deux tanks légers anglais apparaissent à l’horizon. Les Allemands les repèrent et dirigent contre eux le feu de leurs lance-grenades. Les tanks sont touchés en plein et font explosion. Les soldats qui se trouvaient à l’intérieur signalent, par fusée, leur destruction et prennent la campagne.
Le 9 juillet, vers 10 heures, les éclaireurs
d'une division écossaise (Note de MLQ: il s'agit du
1st King’s Own
Scottish Borderers (KOSB) ), venant de
Lébisey, descendent les pentes du
cimetière de la route d’Ouistreham et pénètrent dans la ville par
la
Garenne.
Ils avancent par groupes de huit hommes escortant un de leurs compagnons qui porte dans une sacoche un poste émetteur de T. S. F. muni d'une antenne. Derrière lui se trouve un radio qui envoie aussitôt les messages dictés par le chef de section. Dès que celui-ci aperçoit quelque chose de suspect il le signale à l’artillerie qui, médiatement, prend sous ses feux l'endroit douteux. Les Alliés ont pour objectif l'Orne, ils brisent ainsi les défenses allemandes de Longueval ».
Lieux cités, localisés sur carte 7F/I
Bois de la Garenne et rue de la Garenne sur la commune d'Hérouville-Saint-Clair.
Note de MLQ: Philippe Bauduin, 14 ans, réfugié à l'hôpital Clemenceau a vu également ces Ecossais:
Dimanche 9 juillet 1944.
Ce matin les Anglais sont à 500 mètres de nous. On entend les mitraillettes. A
11 heures les Anglais ou plutôt les Ecossais (Note de MLQ:
certainement du 1st KOSB)
arrivent dans l'hôpital
avec une Jeep portant un blessé sur un
espèce
d'échafaudage, cherchaient un médecin. Ils furent bien
accueillis mais il n'y avait pas de médecin. J'ai été pris en photo avec le lieutenant. Ils sont nombreux dans
l'abri. L'odeur du tabac blond monte à la tête. Le chocolat fut distribué. On
entend les départs de batteries anglaises. Le plus jeune d'entre eux a 19 ans.