Témoignage présenté dans ce livre.

Mr T.

    Le 8 juillet dans le centre de Caen, je fais la chaîne avec des seaux pour éteindre les incendies rue Saint-Pierre. Toute la nuit, les Allemands se replient sur la rive droite par camions entiers criblés d'éclats. De longues colonnes muettes serpentent sur les trottoirs. Une dernière colonne d'environ 300 soldats arrive au pont de Calix (Note de MLQ: sur le canal de Caen à la mer en amont du quartier Saint Jean Eudes) ,

AGRANDISSEMENT                                                                          AGRANDISSEMENT

Localisation du pont de Calix en bout du Nouveau bassin sur le canal de Caen à la mer à Hérouville. L'ancien pont de Calix. Pas de photo du Bailey.

 suit le boulevard des Alliés et la place Gambetta pour franchir l'Orne sur les ponts détruits.

    A 10 h 30, le 9, une arrière-garde est en position sur le trottoir face au Majestic (Note de MLQ: un cinéma Bd des Alliés).

Boulevard des Alliés, la brasserie Chandivert et le cinéma Majestic

 Les soldats rampent avec des grenades et des chapelets de balles. Une dernière patrouille débouche en courant et tout le monde se replie précipitamment.

     En début d'après-midi, nous voyons les premiers Canadiens rasant les murs, mi- courbés, mitraillette en avant, s'arrêter face au Majestic. Ils tirent plusieurs rafales sur les Allemands embusqués côté Monoprix. D'autres Canadiens arrivent. Je me précipite vers eux pour leur dire que depuis le 6 juin, nous tenons caché le Squadron Leader de la R.A.F. Eric Sprawson du 630 Squadron dont le Lancaster, touché par la Flak, s'est abattu sur Caen la nuit du débarquement. (lire ici le war diary du 2nd Bn RUR à la date du 9 juillet)

     En effet ce pilote est tombé dans mon jardin avec son parachute. Il est resté dans notre tranchée habillé en civil jusqu'à la Libération. J'ai bien essayé de lui faire franchir les lignes à Authie le 20 juin, mais nous sommes tombés sur des S.S. qui, avec une douzaine de Panther et d'autos blindées, occupaient la ferme de Mme Lacour à Saint­Louet (à l'ouest d'Authie à l'ouest de Caen). Un sous-officier vint à notre rencontre et avec force « Raus ! Raus ! » nous obligea à faire demi-tour. La ferme Garnier à Cussy ( à l'est d'Authie) était remplie de troupes. Plusieurs 88 étaient camouflés boulevard Dunois et des Orgues de Staline tiraient de la rue d'Hasting. Ma seconde tentative vers La Folie échoua aussi.

Par contre Fred Birnbaum, jeune Parisien de seize ans et demi, venu jusqu'à Gisors assis sur le tampon d'un wagon de marchandises, atteignit Caen à pied par étapes et, plus chanceux que nous, fut découvert par les Tommies dans un trou de bombes au hameau de la Girafe.» (aujourd'hui la caserne des sapeurs pompiers et le centre commercial Carrefour Côte de Nacre)

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