Articles parus dans le journal "Liberté de Normandie"

du Capitaine Maurice Schumann porte-parole de la France libre, le 14 juillet.

« Hier, à Caen, nous portions en terre délivrée un soldat des Forces françaises de l'Intérieur, tombé le soir même de la Libération comme pour attester qu'on n'a rien donné tant qu'on n'a pas tout donné sur ce champ de bataille qu'est encore la ville déchiquetée. ( ... ) À droite et à gauche des fleurs bleues, blanches et rouges qui recouvrent le cercueil, une double garde d'honneur de six soldats britanniques et six soldats français de l'Armée sans uniforme (. .. ). Les premiers sanglés dans leurs tenues parfaites, les autres plus beaux encore dans leurs haillons et sous leurs casques avec leurs armes disparates et leurs brassards identiques. Comme ils étaient différents et pourtant comme ils étaient mêlés. D'abord saisis par le contraste, on l'était ensuite par la similitude. Noircis par la même poudre, sortis du même combat, promis à la même bataille, Français et Alliés formaient bien davantage qu'une seule et me armée. Leur âme commune, c'était l'âme du mort ( ... ). Alors, tandis que le cercueil, pauvre et vainqueur descendait dans la carrière des nés, tous nous avons senti que le canon de Caen, c'était bien le canon de Valmy».

 

de Claude Dauphin , le 23 juillet 1944

 

« J'écris ces lignes ( ... ) dans un souterrain de la ville où les bruits du canon parviennent sourdement et où, éclairés par un lumignon, dorment, écrasés de fatigue, quelques hommes, quelques femmes qui, depuis quatre ans, ont vécu et souffert pour la France et qui s'éveilleront demain à l'aube de la victoire. Ces hommes ont vu filer ce soir, derrière une chenillette canadienne, visages pâles et jambes traînantes, ceux-là mêmes dont la botte pesait si lourd, il y a quelques jours encore, sur la chaussée de Caen.»

 

d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie , commissaire du gouvernement à l'Intérieur, le 15 juillet

 

« Aujourd'hui, plus heureux que nos camarades des autres provinces de France, en Normandie, au grand jour, les nôtres peuvent et veulent combattre. Ils donnent au pays leur belle jeunesse et leur ardeur. Avec eux, nous devons élever et construire cette France nouvelle que nous espérons tant. Sur les tombes de ces jeunes camarades, nous devons nous unir encore pour le dernier effort pour la victoire

 

 

Parution page 45 de ce livre .

 

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