RESISTANCE
Treize otages fusillés à Caen par les Allemands (15 décembre 1941)
Suite à de nombreux attentats réalisés par la
Résistance au cours des mois d'octobre et de novembre 1941 et notamment
après un attentat à la bombe explosive à Paris, rue Championnet, le 29 novembre,
le général Otto
von
Stülpnagel
, commandant en chef des troupes d'Occupation en France, dans une
ordonnance
du 14 décembre 1941, décide de faire exécuter cent juifs, communistes et
anarchistes. Parmi ces cent otages fusillés le 15 décembre 1941, soixante-dix
sont exécutés à Paris, au
Mont Valérien, et trente en province dont neuf à
Châteaubriant, trois à
Fontevraud et treize à
Caen, il s'agit de la première
exécution de masse depuis le début de l'occupation allemande.
Les treize fusillés de Caen sont des militants communistes, tous originaires de Paris ou de la Région parisienne, sauf le plus jeune. âgé de 20 ans, Michel Farré, né à Mondeville et habitant à Colombelles, arrêté à la suite d'une distribution de tracts. Aucun d'entre eux n'avait été condamné à mort. Ils purgeaient des peines de travaux forcés infligées par les sections spéciales de Vichy en raison de leur activité communiste.
Ces treize personnes sont :
- Émile Billot, manœuvre à Paris;
- Henri Darracq
, cuisinier à Paris;
- Joseph Di Fusco
,
employé à la voirie à Paris;
- Michel Farré
, mécanicien à
Colombelles,
arrêté lors d'une distribution de tracts;
- Bernard Friedmann
,
ouvrier chapelier et juif de
Saint-Ouen
- Léon Hérisson-Garin
, photographe à
Villejuif ;
- Octave Lamand, miroitier à Paris;
- François Langouet, manœuvre à Paris;
- Jean Morvan, tailleur à Paris;
- Robert Moussu
,
monteur-ajusteur de
Villejuif;
-
Lucien
Sampaix
, journaliste et secrétaire général
- Léon Thibert, monteur à Villejuif ;
- Paul Vaguet, employé des PTT à Paris.
Le 15 décembre 1941, après avoir écrit une dernière lettre à leurs familles, ils sont emmenés devant le peloton d'exécution en chantant " La Marseillaise" et "L'Intemationale" puis sont exécutés par deux, entre 10h18 et 11h42, non sans avoir crié "Vive la France!" Ils sont ensuite enterrés dans deux cimetières différents. les Allemands ayant donné ordre que les sépultures soient dispersées. Aujourd'hui, seul le corps de Paul Vaguet est resté dans le cimetière Nord-est où il avait été enterré, les autres ont été exhumés après la guerre. Michel Farré repose aujourd'hui dans le cimetière de Mondeville.(un stade porte son nom)
Les noms de ces treize personnes sont gravés sur la stèle de la caserne du 43e régiment d'artillerie au côté de l'ensemble de ceux qui furent fusillés au cours de l'occupation à l'intérieur de cette caserne. Ils furent au total plus de soixante, la plupart d'entre eux étaient communistes ou résistants, d'autres, une minorité, ont été dénoncés et arrêtés pour détention d'armes.
Sources:
Fonds du service départemental de l'ONAC du Calvados
Julia Quellien et Cédric Neveu