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La caserne du 43e régiment d'artillerie (Quartier Claude Decaen à Vaucelles), située sur les hauteurs de la rive droite de Caen, a été construite à la veille de la Grande Guerre.

Source. Entrée et bâtiment Est du quartier Claude Decaen, caserne du 43e régiment d'artillerie.

Source. 43e RA, quartier Claude Decaen

Dès l'été 1940, elle fut occupée par les Allemands, des soldats français prisonniers de guerre y furent internés avant de partir en Allemagne, des évasions facilitées par des Caennais eurent lieu.

Prisonniers français sous la garde des Allemands dans la cour du quartier Claude Decaen

C'est dans son enceinte que l'occupant procédait aux exécutions capitales. Entre février 1941 et mai 1944, 57 personnes y ont été fusillées. Pour l'essentiel, il s'agissait de Calvadosiens condamnés à mort pour faits de Résistance ou détention d'armes à feu et de détenus -généralement communistes - de la maison centrale, désignés comme otages en représailles d'attentats commis en divers endroits de France contre des soldats de la Wehrmacht.

La plaque commémorative inaugurée le 15 avril 1945 mentionne les noms de 62 victimes, avec malheureusement de nombreuses imprécisions (fautes d'orthographe dans les patronymes, erreurs de prénoms...). Il convient d'ajouter qu'elle comporte le nom d'un fusillé Désiré Renouf en fait exécuté le 6 juin 1944 à la maison d'arrêt, et non à la caserne du 43e régiment d'artillerie.

Les fusillés de la caserne du 43e régiment d'artillerie :

Aguado Angel ; Fizel Édouard ; Lévy René ; Amran Ménéchem ; Flaux Gabriel ; Machefer Alphonse ; Bécar Jean ; Friedmann Bernard ; Mangel Pierre ; Becquemont Jules (le 12 février 1941, premier calvadosien fusillé)  ; Fuzelier Jean-Baptiste ; Michel André ; Berrier Louis ; Guézet Auguste ; Morvan Jean-Marie ; Billot Émile ; Guilbert André ; Moussu Robert ; Bossu Henri ; Guilloux André ; Neuens François  dans ce livre page 18 Nuens, garagiste avenue Georges Clemenceau arrêté par Brière pour ne pas avoir remis son fusil de chasse à la Mairie et qui fût fusillé en 1943); Bouillard Louis ; Hébert Maurice ; Prud'homme Raymond ; Cartigny Jean-Louis ; Hérisson-Garin Léon ; Renard Gaston ; Catherine Albert ; Juin Rémy; Renouard Marcel ; Darracq Henri ; Kerelo Marcel ; Rentaux Clément; Di Fusco Joseph ; Lamand Octave ; Sampaix Lucien ; Dorange Henri ; Langouet François ; Schuh Gabriel ; Dugardin Jacques ; Laurence Jean ; Staath Henri ; Eidelmann Judas ; Leclainche Joseph ; Surmatz Jean ; Esnault Pierre ; Lemoine Jean ; Thibert Léon ; Falaize Charles ; Lepironnec Pierre ; Thouan Céleste ; Farré Michel ; Leroy Alphonse ; Vaguet Paul ; Faures Pierre ; Levavasseur Maurice ; Véniard Henri.

"Photo collection collège de Saint-Martin-de-Fontenay (photo prise par les élèves dans le cadre du concours de la Résistance)"

Stèle située au croisement de l'avenue Georges Guynemer et de l'avenue du 43e régiment d'artillerie.

Histoire :

Entre 1941 et 1944, les Allemands fusillèrent près d'une soixantaine de personnes dans l'enceinte de la caserne du 43e  régiment d'artillerie. La plupart furent exécutées comme otages, en répression de sabotages effectués à l'encontre des Allemands. Ces personnes avaient été arrêtées soit pour distribution de tracts, propagande anti-allemande, soit pour Résistance ou pour menées communistes.

Initiative et réalisation :

Au lendemain de la guerre, cette plaque fut apposée sur un mur de l'ancienne caserne du 43e régiment d'artillerie par le Comité du Souvenir de la rive droite. La caserne fut, par la suite, vendue puis rasée. Désormais, il ne subsiste de cette caserne que le pan de mur devant lequel se trouve la plaque. En 1945, la plaque n'a pas été placée à l'endroit exact où se trouvait le champ de tir, là où eurent lieu les exécutions, si bien que le mur marqué par les impacts de balles a aujourd'hui disparu. Cette stèle avait été apposée à l'endroit où, à l'époque, elle était la plus visible de tous. Certains noms figurant sur la plaque, mal orthographiés à l'origine, furent corrigés à la fin des années 1980.

Inauguration :

C'est au cours d'un hommage rendu à la mémoire de ces fusillés qu'eut lieu l'inauguration officielle de cette plaque commémorative, le dimanche 15 avril 1945. Au cours de la cérémonie, Yves Guillou , maire de Caen, et président de la délégation spéciale, ainsi qu'Arthur Masson dit "Hector" , du Front national, représentant Léonard Gille , président du Comité Départemental, prirent la parole. Yves Guillou évoqua le patriotisme indomptable de ces victimes qui ont payé de leur vie la libération de notre sol.

Cérémonies :

Chaque année, à l'occasion de la commémoration du 6 juin, les associations patriotiques, accompagnées des autorités officielles, civiles et militaires, réalisent un parcours commémoratif dans la ville de Caen. La première cérémonie se déroule à la maison d'arrêt de Caen. Le cortège se retrouve ensuite au château, devant la tombe de la victime civile inconnue. Le parcours se termine devant cette plaque de la caserne du 43e régiment d'artillerie.

Article du 10 décembre 2016

Sources :

Fonds du service départemental de l'O.N.A.C. du Calvados

 Archives Jean Quellien

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