La COLLABORATION

 

Lucien BRIERE (1913-1944)

Le 3 mai 1944. Lucien Brière est abattu à Caen à proximité du Château (rue des Fossés du Château à la hauteur de la rue d'Haleine). L'homme le plus détesté et le plus redoute de Caen a termine sa sinistre carrière.

Âgé de 31 ans en 1944, l'homme à la silhouette courte et replète, à la barbe rousse, a toujours vécu d'expédients, de vols et d'escroqueries. Avant la guerre, il est masseur, rue du Général Decaen, mais une plainte déposée pour atteinte à la pudeur envers une mineure le conduit à se recycler. Il monte alors une combine et se fait passer pour un guérisseur, exploitant la crédulité de ses clients. En 1937, une affaire d'avortement le conduit en prison pour dix-huit mois. Il est une fois de plus condamné en 1939. Pour éviter un nouveau séjour en prison, il s'engage puis parvient à se faire réformer. Il devient alors marchand-forain avec sa femme qui tient un satnd de tisuus au marché Saint Pierre et tisse un réseau de relations, futurs agents de renseignement.

Très rapidement, Brière fait bénéficier de ses services la Geheimefeldpolizei puis à partir de 1942, la Sipo-SD fraîchement installée à Caen. Embauché par la section économique de la Kriminalpolizei, il fait preuve d'une grande efficacité pour pister ceux qui pratiquent le marché noir, lui-même se livrant à grande échelle à cette activité. Mais l'homme dérape rapidement et sombre dans la chasse aux patriotes et aux résistants avec le C.I.R. de Raoul Hervé . Il fait preuve d'une extraordinaire cruauté, torturant et assassinant de ses propres mains, bestialité décuplée par l'alcool. Il ne fait pas mystère de ses activités et parade complètement saoul  proclamant qu'il est un agent de la Gestapo.

Il installe son QG au café-cabaret "Le Caïd" à l'angle des rues Saint-Jean et Laplace.

Pami ses victimes M. Nuens, garagiste, avenue Georges Clemenceau, qu'il arrête pour ne pas avoir remis son fusil de chasse à la Mairie et qui fût fusillé au 43é RA en 1943. Il blesse mortellement de deux balles dans le dos un ouvrier devant le cinéma Eden. En mai 43, il appréhende un jeune homme M. J... près de Livarot qui sera fusllé en juillet au 43e RA. Aux environs de Thury-Harcourt, il abat un boucher sur le point d'être arrêté. A Saint Martin de Sallen, il abat M. Dudouit

C'est ainsi qu'il participe, le 27 avril 1944, avec la Gestapo à l'arrestation d'Henri Schuh, de la région de Montchauvet (Note de MLQ: 43 km au Sud-ouest de Caen) s'acharnant sur le malheureux avec sadisme.

La Résistance (Emmanuel Robineau ), face à la menace que représente Brière, tente à plusieurs reprises de le supprimer. A l'été 1943, un homme lui tire dessus sans l'atteindre, quai Vendeuvre à Caen. Les FTP, branche armée du Front national pour la libération de la France, vont échouer dans leurs multiples tentatives. C'est un commando mené par Jean Héron, du réseau Arc-en-ciel qui met fin à sa triste carrière.

Le 3 mai 1944 à Caen, Lucien Brière, est abattu par un commando de trois résistants: Jean Héron , Jean-Albert Vouillard et Jean-Louis de Camaret . La carrière du plus dangereux des auxiliaires français de la Gestapo vient de s'achever au bord d'un caniveau de la rue des Fossés-du-Château . Face aux ravages provoqués par l'activité de Brière, agent français de la Gestapo. Jean Héron, responsable régional du réseau, avait décidé de le mettre hors d'état de nuire, coûte que coûte. Après l'accord du BCRA, deux agents parisiens. Jean-Louis de Camaret et Jean-Albert Vouillard alias" Karl "sont envoyés à Caen, chargés de l'exécution. Ils sont accompagnés de Jean Héron..

L'opération est minutieusement organisée. Roger Savard d'Anisy, un paysan des environs et membre du réseau, met à la disposition du commando sa voiture, conduite par André Vogin. Le commando attend que Brière sorte de son domicile, Jean-Albert Vouillard suit le traître à quelques mètres de distance. Il lui tire un coup de feu dans le dos. Lucien Brière se retourne et tente d'utiliser l'arme qu'il a toujours sur lui."Karl" l'achève d'une balle dans la mâchoire et s'engouffre dans la voiture de Savard, qui démarre en trombe. L'opération réussie, les résistants sont cachés à Anisy (Note de MLQ: à 8 km au Nord de Caen), dans le grenier de la ferme de Roger Savant jusqu'au 5 mai. Les obsèques provoquent un murmure d'approbation dans la population caennaise, il est inhumé à l'extrémité du cimetière Saint Gabriel. Par contre, les Allemands n'entendent pas laisser le crime impuni. Ceux-ci vont tout mettre en œuvre pour retrouver les responsables. Leur vengeance s'exerce quelques jours plus tard. entraînant le démantèlement du réseau Arc-en-ciel dans le Calvados dont plusieurs membres sont fusillés à Caen le 6 juin 1944.

Sources:

Cédric Neveu

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