RESISTANCE
Le Front national à Caen
Près d'un membre sur trois de la Résistance d'obédience
communiste du Calvados réside à Caen
;cette proportion élevée s'explique notamment en raison de l'importance du
groupe du
Front national
de la gare. Mais au-delà de son poids numérique, Caen
joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'organisation.
La reconstitution du Parti communiste clandestin dans le département, dès l'automne 1940, part de Caen avec des hommes tels que Roger Bastion et René Plantagenest, membres l'un et l'autre du premier triangle de direction. C'est également à cette époque que se forme un petit groupe composé d'anciens des Jeunesses communistes qui sera démantelé par la police dès janvier 1941.
Après une brève installation de la nouvelle équipe de dirigeants en milieu ouvrier, à Mondeville (
Note de MLQ: commune limitrophe à l'Est de Caen), Caen redevient, dès 1941, le centre névralgique de la Résistance communiste dans le Calvados.
En avril
1942,
deux
responsables
interrégionaux,
Jean Petit
et
Maurice Lemaire
,
des
traminots
d'Amiens,
viennent
à Caen pour répercuter les nouvelles directives
du comité
militaire.
La priorité
doit
désormais
être donnée aux
sabotages
sur la voie ferrée, avec la mission
de mettre au point la technique
de déraillement
la plus efficace possible. Le double
attentat d'Airan
apportera une première réponse spectaculaire,
Début 1944, le
Front national,
qui n'avait pas jusqu'alors
d'existence
organique
dans le Calvados, reçoit pour la première fois un responsable propre en la
personne de
Valentin Debailly
,
un cheminot de
la
Somme, chargé de développer
le mouvement dans le département.
Sa tâche accomplie,
il est remplacé en
août par un étudiant
rouennais, Bernard Gilles
.
l'un et l'autre
furent
épaulés par un jeune
professeur d'histoire médiévale
à
l'université
de ,Caen,
Michel de Boüard
,
un catholique
fervent
que la Résistance
allait
conduire
de la mouvance maurrassienne
au
communisme.
C'est à Caen que se cachent le plus souvent et se retrouvent au fil de leurs missions les divers responsables clandestins du parti, du Front national et des FTP qui vont se succéder jusqu'en 1944.
Ils disposent dans la ville d'une série de planques. Elles
servent à la fois de lieux d'hébergement pour eux-mêmes ou pour les responsables
interrégionaux de passage, de points de rendez-vous et de boîtes aux lettres
pour la transmission des informations et instructions, mais également à
entreposer le matériel de propagande, telles que les ronéos destinées au tirage
des tracts. A la suite des différents coups de filet lancés par la police, les
planques changent. II y eut d'abord la chambre de la rue Saint Pierre louée par
Charles Reinert
,
puis le café Coustenoble, rue de Vaucelles (
On remarquera que ces lieux se concentrent pour la plupart à proximité de la gare, en raison du caractère stratégique que joue celle-ci dans les déplacements des responsables.
Le 11 février, un commando de FTP tombe dans un piège tendu rue des Carmes à Caen, alors qu'il s'apprêtait à attaquer le fourgon cellulaire qui transportait vers la gare les responsables arrêtés quelques semaines plus tôt.
Sources:
Archives de Jean Quellien