RESISTANCE
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire
Jules GODFROY (1901-1943)
Arrivé à Caen peu avant la
guerre, Jules Godfroy s'est installé comme commissionnaire à la gare. Militant
communiste de longue date, il n'a pas tardé à entrer au
Front national et à mettre
son domicile, rue de Vaucelles, au service de ses camarades de Résistance. Il
accueille régulièrement chez lui les responsables départementaux tels que
Marius
Sire
ou
Joseph
Étienne
(39 ans en 1940, contremaître textile,membre
du parti
communiste clandestin - Organisation : Front national - Domicile :
Lisieux), mais aussi des interrégionaux de passage, et se charge
de procurer à tous ces clandestins le ravitaillement qui leur fait défaut.
Son grenier est une véritable caverne d'Ali Baba. Au milieu des victuailles,
parmi les jambons et la farine, trône une vieille ronéo sur laquelle sont tirés
les tracts et le journal clandestin Le Calvados Libre, à partir
des stencils que frappe Gisèle Guillemot
(18 ans en 1940, secrétaire - Organisation : Front national ; FTP - Domicile
: Colombelles). On y trouve aussi un véritable arsenal: des plaques incendiaires et une valise pleine d'armes. L'aîné des
quatre enfants, Jean-Pierre ((13 ans en 1940, employé - Organisation :
Front national ; Jean-Marie-Donkeyman
du
SOE
), aide son père à la fois dans son
travail et dans son action de résistant. C'est souvent lui qui guide dans Caen
les responsables interrégionaux en mission.
Jules Godfroy et sa famille sont victimes de la vague d'arrestations qui frappe la Résistance communiste en mars et avril 1943. Arrêté chez lui le 30 mars 1943 par la brigade mobile de Rouen, il est livré à la Gestapo. Son fils aîné. Jean-Pierre, également arrêté, parvient à s'enfuir du commissariat où il a été conduit. Si Jules Godfroy résiste héroïquement aux interrogatoires et aux coups, sa malheureuse femme, victime d'un chantage sur le sort de ses enfants, finit par livrer quelques indications sur les résistants qui fréquentent sa maison. Ils vont permettre à la police d'ajouter de nouvelles victimes à son coup de filet.
Il est condamné à mort par une cour martiale siégeant à Paris et exécuté au Mont Valérien le 14 août 1943 en compagnie de 13 autres camarades de Résistance.
Sources :
Archives de Jean Quellien.