RESISTANCE
Roger BASTION (1913
-1942)
Ouvrier forgeron aux aciéries de la Société métallurgique de Normandie (SMN), Roger Bastion adhéra aux Jeunesses communistes en 1934. Membre du Secours rouge et du Comité antifasciste local, il est d'abord secrétaire de la section de Caen du Parti communiste puis devient secrétaire fédéral en décembre 1938
Démobilisé en août 1940, il constitue avec André Lenormand
(27 ans en 1940, cheminot - Organisation : Front national - Domicile :
Villers-sur-Mer) et René
Plantagenest (37 ans en 1940, marchand forain - Organisation : Front
national - Domicile : Caen) le premier triangle de direction du
Parti communiste clandestin, reconstitué dans le Calvados dès la fin de
l'été. Bien qu'étroitement surveillé par la police, il parvient à renouer
des contacts avec ses anciens camarades des Jeunesses communistes et forme un
petit groupe à Caen,
spécialement chargé de distribuer dans les milieux ouvriers des tracts provenant
de la région rouennaise. Lors du démantèlement de celui-ci en janvier 1941, il
est momentanément incarcéré, puis remis en liberté, faute de preuves. Roger
Bastion travaille quelque temps aux
chantiers
navals de Blainville-sur-Orne, tout en poursuivant ses activités politiques
dans des conditions de plus en plus périlleuses.
Dans les jours qui suivent l'invasion de l'URSS par les armées hitlériennes (en juin 1941), la police française multiplie les arrestations de militants communistes dans le Calvados. Pour y échapper, Roger Bastion entre alors dans une clandestinité totale, assurant encore quelques mois ses responsabilités avant d'être envoyé, à l'automne 1941, dans la Manche pour y diriger la Résistance communiste.
Il est arrêté par la police judiciaire de Paris le 18 février 1942 en gare de
Cherbourg, en même temps que plusieurs autres responsables clandestins de la
région, notamment Henry Messager
(37 ans en 1940, chef opérateur) - Organisation : Front national - Domicile :
Caen) et Louis Canton (33 ans en 1940, électricien - Organisation :
Front national - Domicile : Caen), qui lui avait succédé dans le
Calvados.
Remis aux Allemands, puis transféré au fort de Romainville, Roger Bastion est fusillé le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien. Il figure parmi les 46 otages exécutés ce jour-là en représailles d'attentats commis contre des soldats allemands dans la Région parisienne.
Sources:
Archives de Jean Quellien