RESISTANCE
Réseau ARC-EN-CIEL
Le
réseau Arc-en-Ciel est
fondé en novembre 1942 à l'initiative de plusieurs agents du
BCRA:
docteur Raymond Baud
alias "Claude Béziers", Paul Emile Fromont, étudiant en médecine à Paris, Jean
Héron
(31 ans en 1940,Domicile :
Sarrebruck) et Jean-Albert Vouillard
dit "Karl", coupé du mouvement
Libération et recruté en
1943. Ce réseau de renseignement militaire travaille pour le BCRA en rapport
avec le
réseau Turma-Vengeance. Le réseau Arc-en-Ciel travaille exclusivement dans
la zone Nord et se développe rapidement dans la Région parisienne, dans le Nord
et en Normandie.
NB Arc-en-Ciel est un des six sous-réseaux de Turma,
comme indiqué dans ce livre
(page 69) écrit en 1946 par
François Wetterwald. (liste officielle des mouvements
FFC, JO du 16 novembre 1946
)
La tâche essentielle du réseau est la collecte de renseignements. Des informations sont ainsi rassemblées sur les mouvements de troupes ou les installations militaires comme les bases de V2. En parallèle, le réseau fait du contre-espionnage en tenant à jour les effectifs de la Gestapo. Les renseignements collectés sont transmis à Londres par pigeons-voyageurs ou par l'intermédiaire du réseau Turma-Vengeance.
Pour la Normandie, dite "Zone de feu", c'est Jean Héron
, alias
"Jean-Claude Devaux" qui implante et anime l'organisation. Il a pour contact un
roumain, nommé Grachenko, ancien des
Brigades rouges. Secondé par
Arthur Collard
,
Jean Héron
recrute une vingtaine d'agents dans tout le département. Les liaisons
avec les autres secteurs sont assurées par
Paulette Leconte
, qui
centralise les renseignements et les transmet à la direction parisienne, qui les
achemine à Londres.
Le réseau fabrique aussi de nombreux faux papiers pour ses agents et les réfractaires au STO.
En septembre 1943, un agent de la Gestapo réussit à s'infiltrer dans le réseau à Paris provoquant de nombreuses arrestations. Raymond Baud est ainsi capturé et déporté à Sachsenhausen. Paul Fromont prend sa succession sans savoir qu'un traître renseigne les services de l'Abwehr, le service de contre-espionnage de l'armée allemande.
En Normandie, le réseau a perdu un soutien précieux après l'arrestation du
docteur Pecker
en mai 1942. A partir de 1943 et surtout de 1944, les arrestations
dans les rangs de la Résistance se m
Le 3 mai 1944, un commando du réseau mené par Jean Héron assassine Brière.
Les Allemands. fous de rage, sont bien décidés à retrouver les auteurs de l'attentat et à prendre leur revanche. Celle-ci s'exercera trois semaines après. L'Abwehr, en coopération avec la Gestapo, obtient de précieux renseignements sur le réseau, grâce à la complicité d'un traître parisien, Philippe Pierret. Le 17 mai 1944, Jean-Albert Vouillard, se rendant à un rendez-vous donné par Pierret à Paris, tombe dans un traquenard. En tentant de s'échapper, il est abattu par les Allemands.
A Caen, les services de répression allemands frappent quelques jours plus
tard. par l'intermédiaire de deux agents français de l'Abwehr, envoyés en
mission à Caen pour détruire le réseau. Dont Pierre Beudet
de l'Abwehr de
Lille. Les deux hommes ont pris contact avec la
Gestapo de Caen, dès leur arrivée, et ont carte blanche pour remplir leur
mission. Très
vite,
ils
réussissent à prendre contact avec
Raymond Pauly, un résistant peu méfiant, qui les met en relation avec
certains de ses camarades. L'enquête menée sur les deux hommes est satisfaisante
et Jean Héron
est prêt à travailler avec eux.
Le 22 mai 1944, Raymond Pauly,
Arthur Collard
et
son fils Jacques sont arrêtés par les hommes de la Gestapo, renseignée par les
agents infiltrés de l'Abwehr. Dans les jours qui suivent. les Allemands
capturent Anatole Lelièvre
,
Maurice Dutacq
, Marcel Barjaud
,
Roger Veillat
,
Yves Le Goff
, Roland Postel
,
Edouard Poisson, Madeleine Héron, Paulette Leconte
femme de Jean Héron, Paul et Jeanne Leconte,
la Gestapo n'ayant pu arrêter leur fille Paulette
,
René Huart, André
Lebrun (19 ans en 1940, employé de commerce - Organisation : Arc-en-Ciel -
Domicile : Caen). Jean Héron
parvient à échapper aux griffes de la Gestapo.
Le 6 juin 1944. les Allemands exécutent à la prison de Caen: Roger Veillat, Yves Legoff, Roland Postel, Paul Leconte, Anatole Lelièvre, Raymond Pauly et Maurice Dutacq. Madeleine Héron et Jeanne Leconte sont libérées le 7 juin au matin. Les rescapés de la tuerie sont conduits à pied vers Fresnes. Arthur Collard et René Huart s'ajouteront aux martyrs du réseau.
Sources :
Archives de Jean Quellien.
Cédric Neveu