RESISTANCE
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.
Henri BRUNET (1902-1943) alias "le général Bézy"
Originaire de Caen, Henri
Brunet
dirigeait une entreprise de cartonnage à
Paris à la
veille de la guerre. Mobilisé comme officier de réserve du
Train en 1939, il
est rendu à la vie civile quelques mois plus tard en raison d'une maladie. Il décide
alors de revenir à Caen où il fait l'acquisition d'un petit atelier
d'héliogravure,
rue Saint Manvieu. Dès les débuts de l'Occupation, il est
sollicité par les Allemands pour reproduire des plans.
En avril 1941, Henri Brunet est contacté à son bureau par
Louis Esparre
,
ingénieur des Ponts et Chaussées de l'Orne,
officier de réserve du
Génie, responsable du réseau SR Air pour la
Normandie qui le convainc sans grande difficulté, d'entrer dans la Résistance.
Brunet, appartiendra également au groupe
Vengeance, lié au SR-Air. Dès lors, il
s'ingénie à tirer subrepticement un double de tous les documents que les
Allemands apportent à son magasin.
De l'atelier de Brunet sont sortis jusqu'ici,
pêle-mêle: un plan d'évacuation de Caen, de nombreuses cartes renseignées,
dont celle des installations défensives d'un secteur côtier, des dépôts
de munitions, croquis de positions d'artillerie,
les plans de l'arsenal
de Cherbourg, du port de
Trouville et ceux de l'usine
d'électrométallurgie de
Dives,
des croquis de positions d'artillerie, des documents relatifs à la
716.
Infanterie Division, allant de l'organigramme
de son réseau téléphonique à la liste des noms de camouflage utilisés ...
En fait, la plupart des morceaux d'un puzzle qui,
reconstitué, fait apparaître
dans les
moindres détails
la mise en état de défense de la Normandie face à un éventuel débarquement.
En tout plusieurs milliers de documents qu'il porte le plus souvent
lui-même à Paris... enroulés dans du papier journal.
D'abord peu méfiants, les Allemands resserrent cependant leur surveillance. Brunet est victime d'une première perquisition en avril 1942, sans résultat. Mais l'infiltration d'un traître dans le réseau permet de découvrir le pot aux roses. Henri Brunet est arrêté le 11 novembre 1942, avec plusieurs autres membres du réseau et conduit à la prison de Fresnes.
Le 11 mai 1943, il est condamné à mort par la cour martiale allemande siégeant à Paris, en même temps que quatre de ses camarades. Tombé gravement malade, son exécution est repoussée. Mais en dépit de toutes les démarches tentées, par son épouse et ses amis, il est finalement fusillé le 20 septembre au stand de tir de Balard.
Sources:
Archives de Jean Quellien