RESISTANCE

 

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

 

Serge DUMONT (1925-1944)

 

Serge Dumont est âgé de 18 ans lorsqu'il entre dans la Résistance. en 1943, au sein des FTP, en même temps que son ami d'enfance Bernard Renault .

Ils assistent à de nombreuses réunions rue des Carmes. à Caen, où le groupe possède une planque au-dessus d'un café. A la fin de l'année, les deux jeunes gens, avec quelques camarades, s'installent quelque temps dans une maison inhabitée à Aunay-sur-Odon, puis rejoignent bientôt le maquis de Pontécoulant voir ci-dessous qui mène toute une série de coups de main dans la région Serge Dumont. lui -même, prend part le 28 janvier 1944 à l'attaque de la mairie d'Hérouville, dans le but d'y dérober des tickets d'alimentation

Il est à Pontécoulant le 31 mars lorsque la maison qui abrite le PC du maquis est attaquée par les gendarmes Après plusieurs heures de combat, il parvient à s'enfuir par une fenêtre donnant sur l'arrière du bâtiment et à regagner le domicile de ses parents à Caen. De là, il part se réfugier chez sa grand-mère, à Magny-la-Campagne, où il trouve un emploi dans une fromagerie du pays.

Vraisemblablement à la suite d'une dénonciation, il est arrêté par les gendarmes de Mézidon le 4 mai. Livré aux Allemands. il est interné à la maison d'arrêt de Caen où il sera exécuté sommairement le 6 juin 1944 en même temps que des dizaines d'autres patriotes.

Sources

Archives de Jean Quellien

Maquis de Pontécoulant à 24 km à l’est de Vire

A la fin de l'année 1943, le chef des FTP du Calvados. Roger Foineau, dit" Isidore ", cherche à mettre en place un maquis qui pourrait servir de centre d'entraînement pour les nouvelles remues.

Il l’installe d'abord dans une maison abandonnée d'Aunay-sur-Odon, puis se transporte en novembre à Pontécoulant, dans une maison appartenant à la veuve Thouroude et louée par l'intermédiaire de l'abbé Sébire, curé desservant la paroisse. Un important arsenal y a été rassemblé, comprenant un fusil-mitrailleur, des mitraillettes, des fusils de guerre, des revolvers, des munitions et de la dynamite.

Le maquis de Pontécoulant, rattache au maquis Guillaume le Conquérant, est commandé par Jean Socha Il comprend une dizaine d'hommes parmi lesquels André Chauffray, Alain Boursier, Serge Dumont , Bernard Renault , Jean Prosniewski, Maurice Hardy ... Pendant plusieurs mois, ils vont multiplier les actions: attaques de mairies pour dérober des tickets d'alimentation, exécution du collaborateur Fernand Margueritte à Saint-Charles-de-Percy, du gendarme Bonnier de la brigade de Vassy, participation au coup de main manqué de la rue des Carmes à Caen en février 1944.

Les jeunes gens vivent en bonne intelligence avec les habitants du bourg qui connaissent leurs activités et leur apportent à l'occasion leur appui, tel le mécanicien qui a confectionné pour eux des clés à tire-fond destinées au déboulonnage des rails de chemin de fer. Le ravitaillement est assuré par un paysan de Saint-Germain-du-Crioult (3 km au sud), Léon Troisemaine.

Les gendarmes n'ignorent pas leur présence, mais, croyant avoir affaire à de simples réfractaires au STO, ils ferment les yeux.

Cependant, la multiplication des coups de main dans la région provoque un changement d'attitude de leur part. Le 31 mars 1944, l'envoi d'un détachement de gendarmes, chargés d'appréhender le petit groupe, déclenche une véritable bataille rangée dans le bourg qui va durer plusieurs heures et provoquer la dispersion du maquis.

Dans l’après-midi du 31 mars 1994, plusieurs jeunes gens appartenant au maquis FTP de Pontécoulant sont entrain de réparer une motocyclette devant la maison du bourg où ils  sont installés depuis quelques mois, lorsqu’ils voient se diriger vers eux six gendarmes appartenant aux brigades de Clécy et Condé-sur-Noireau.

Le gendarme Alfonsi, qui commande le détachement, leur demande de présenter leurs papiers; ce qu'ils font apparemment de bonne grâce. Mais les gendarmes, méfiants, dégainent leurs revolvers et ordonnent aux garçons de s'aligner contre le mur. Comme le gendarme Mellion s'avance pour les fouiller, les maquisards sortent leurs armes. Tout en ouvrant le feu, ils le ceinturent et le poussent à l'intérieur de la maison où il est abattu presque aussitôt d'une rafale de mitraillette.

Des détonations éclatent de toutes parts. Quelques francs-tireurs, dispersés dans le village, viennent rejoindre leurs camarades. L'un d'eux se poste à une fenêtre de l'étage avec un fusil mitrailleur. Le gendarme Alfonsi s’écroule, blessé à la tête. Le chef du maquis. Jean Socha, est lui-même atteint à l'abdomen. Une véritable bataille s'engage. Réfugiés dans la maison et sur la hauteur contre laquelle celle-ci est appuyée, les FTP, mieux armés, mettent les gendarmes en position difficile.

L'un d'entre eux a cependant réussi à atteindre un commerce du bourg et à téléphoner pour obtenir des renforts. Le lieutenant Quicray, commandant la section de Vire, arrive bientôt sur les lieux avec une dizaine d'hommes.

Le gendarme Rémon, laissé en faction près de la voiture de l'officier, voit brusquement surgir devant lui un maquisard. Jean Prosnieveski. Les deux hommes font feu en même temps. Le gendarme, la cuisse transpercée de deux balles, s’affaisse, tandis que Prosnieveski atteint à la main, file sans demander son reste.

Désormais inférieurs en nombre, ses camarades profitent de la nuit tombante pour se disperser, couvrant leur retraite de rafales de mitraillette. Dans la maison abandonnée par les maquisards, où gît le cadavre du gendarme Mellion, les hommes du lieutenant Quicray découvrent le fusil-mitrailleur, laissé sur place, des revolvers, des fusils de guerre, des cartouches, de la dynamite, des clés à tire-fond destinés aux sabotages sur la voie ferrée et de nombreuses feuilles de tickets d'alimentation dérobées dans les mairies des environs.

Les gendarmes, aidés par des soldats allemands arrivés sur les lieux, entreprennent de fouiller le village et ses alentours, sans résultats immédiats.

Cependant, le lendemain soir, prévenu par le coup de téléphone d'une habitante de Pontécoulant, ils parviendront à s’emparer d'un maquisard, Maurice Hardy , qui s’était réfugié et enfermé dans une maison abandonnée du bourg.

 

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