RESISTANCE

 

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

 

Maurice  HARDY (1922-1944)

 

Ouvrier boulanger à Caen, Maurice Hardy refuse de partir travailler en Allemagne au titre du STO. A l'automne 1943, il est pris dans une rafle, avec d'autres réfractaires, à la sortie d'un cinéma. Bousculant les Allemands, il parvient à s'échapper et entre alors dans la clandestinité. Contacté par des responsables FTP il se retrouve bientôt enrôlé dans le maquis de Pontécoulant voir ci-dessous et porte désormais le pseudonyme d'Albert Leboucher. D'un tempérament bouillant, boxeur amateur, Maurice Hardy est un jeune homme décidé qui ne craint pas les coups durs. Avec ses camarades, il va participer à de nombreuses attaques de mairies ou de débits de tabac, mais aussi à l'exécution du collaborateur Fernand Margueritte à Saint-Charles-de-Percy et à celle du gendarme Bonnier de Vassy.

Lors de l'attaque du maquis de Pontécoulant par les gendarmes le 31 mars 1944. Hardy, contrairement à ses camarades, ne parvient pas à se replier. Blessé à la main, il trouve refuge dans une maison abandonnée du bourg.

Mais, dénoncé par une habitante, il est arrêté dans la nuit du lendemain. Battu et brutalisé par le lieutenant Quicray, commandant de la section de gendarmerie de Vire, il est livré aux Allemands D'abord transféré à Rouen, il est reconduit à la maison d'arrêt de Caen le 5 juin et fait partie des 75 à 80 patriotes exécutés sommairement par la Gestapo le lendemain, alors que les Alliés débarquent sur les côtes normandes.

Sources

Archives de Jean Quellien

Maquis de Pontécoulant à 24 km à l’est de Vire

A la fin de l'année 1943, le chef des FTP du Calvados. Roger Foineau, dit" Isidore ", cherche à mettre en place un maquis qui pourrait servir de centre d'entraînement pour les nouvelles remues.

Il l’installe d'abord dans une maison abandonnée d'Aunay-sur-Odon, puis se transporte en novembre à Pontécoulant, dans une maison appartenant à la veuve Thouroude et louée par l'intermédiaire de l'abbé Sébire, curé desservant la paroisse. Un important arsenal y a été rassemblé, comprenant un fusil-mitrailleur, des mitraillettes, des fusils de guerre, des revolvers, des munitions et de la dynamite.

Le maquis de Pontécoulant, rattache au maquis Guillaume le Conquérant, est commandé par Jean Socha Il comprend une dizaine d'hommes parmi lesquels André Chauffray, Alain Boursier, Serge Dumont, Bernard Renault, Jean Prosniewski, Maurice Hardy ... Pendant plusieurs mois, ils vont multiplier les actions: attaques de mairies pour dérober des tickets d'alimentation, exécution du collaborateur Fernand Margueritte à Saint-Charles-de-Percy, du gendarme Bonnier de la brigade de Vassy, participation au coup de main manqué de la rue des Carmes à Caen en février 1944.

Les jeunes gens vivent en bonne intelligence avec les habitants du bourg qui connaissent leurs activités et leur apportent à l'occasion leur appui, tel le mécanicien qui a confectionné pour eux des clés à tire-fond destinées au déboulonnage des rails de chemin de fer. Le ravitaillement est assuré par un paysan de Saint-Germain-du-Crioult (3 km au sud), Léon Troisemaine.

Les gendarmes n'ignorent pas leur présence, mais, croyant avoir affaire à de simples réfractaires au STO, ils ferment les yeux.

Cependant, la multiplication des coups de main dans la région provoque un changement d'attitude de leur part. Le 31 mars 1944, l'envoi d'un détachement de gendarmes, chargés d'appréhender le petit groupe, déclenche une véritable bataille rangée dans le bourg qui va durer plusieurs heures et provoquer la dispersion du maquis.

Dans l’après-midi du 31 mars 1994, plusieurs jeunes gens appartenant au maquis FTP de Pontécoulant sont entrain de réparer une motocyclette devant la maison du bourg où ils  sont installés depuis quelques mois, lorsqu’ils voient se diriger vers eux six gendarmes appartenant aux brigades de Clécy et Condé-sur-Noireau.

Le gendarme Alfonsi, qui commande le détachement, leur demande de présenter leurs papiers; ce qu'ils font apparemment de bonne grâce. Mais les gendarmes, méfiants, dégainent leurs revolvers et ordonnent aux garçons de s'aligner contre le mur. Comme le gendarme Mellion s'avance pour les fouiller, les maquisards sortent leurs armes. Tout en ouvrant le feu, ils le ceinturent et le poussent à l'intérieur de la maison où il est abattu presque aussitôt d'une rafale de mitraillette.

Des détonations éclatent de toutes parts. Quelques francs-tireurs, dispersés dans le village, viennent rejoindre leurs camarades. L'un d'eux se poste à une fenêtre de l'étage avec un fusil mitrailleur. Le gendarme Alfonsi s’écroule, blessé à la tête. Le chef du maquis. Jean Socha, est lui-même atteint à l'abdomen. Une véritable bataille s'engage. Réfugiés dans la maison et sur la hauteur contre laquelle celle-ci est appuyée, les FTP, mieux armés, mettent les gendarmes en position difficile.

L'un d'entre eux a cependant réussi à atteindre un commerce du bourg et à téléphoner pour obtenir des renforts. Le lieutenant Quicray, commandant la section de Vire, arrive bientôt sur les lieux avec une dizaine d'hommes.

Le gendarme Rémon, laissé en faction près de la voiture de l'officier, voit brusquement surgir devant lui un maquisard. Jean Prosnieveski. Les deux hommes font feu en même temps. Le gendarme, la cuisse transpercée de deux balles, s’affaisse, tandis que Prosnieveski atteint à la main, file sans demander son reste.

Désormais inférieurs en nombre, ses camarades profitent de la nuit tombante pour se disperser, couvrant leur retraite de rafales de mitraillette. Dans la maison abandonnée par les maquisards, où gît le cadavre du gendarme Mellion, les hommes du lieutenant Quicray découvrent le fusil-mitrailleur, laissé sur place, des revolvers, des fusils de guerre, des cartouches, de la dynamite, des clés à tire-fond destinés aux sabotages sur la voie ferrée et de nombreuses feuilles de tickets d'alimentation dérobées dans les mairies des environs.

Les gendarmes, aidés par des soldats allemands arrivés sur les lieux, entreprennent de fouiller le village et ses alentours, sans résultats immédiats.

Cependant, le lendemain soir, prévenu par le coup de téléphone d'une habitante de Pontécoulant, ils parviendront à s’emparer d'un maquisard, Maurice Hardy , qui s’était réfugié et enfermé dans une maison abandonnée du bourg.

 

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