RESISTANCE
Mission "TORTURE"
Dès 1940, les services secrets de la France libre (le
futur
BCRA) envoyèrent en France un certain nombre d'agents, généralement en quête
de renseignements. En juillet 1941, deux hommes sont ainsi parachutés à l'ouest
de Caen, dans le cadre de la mission
"Torture" : le lieutenant
Henri Labit
,
observateur de l'armée de l'Air et le caporal
Jean-Louis Cartigny
,
radio-opérateur. Il doivent susciter la création d'un réseau de renseignement
dans la région de Caen et recueillir toutes informations sur la base aérienne de
Carpiquet, utilisée par les Allemands.
Les deux hommes sont parachutés dans la nuit du 5 au 6
juillet 1941. Dans la matinée du 6, Henri Labit se présente chez un certain René
Dadure, électricien à Carpiquet, dont le nom lui a été donné à Londres, et lui demande le
chemin de la ferme de Lucien
Frémont
,
maire de
Lasson,
un autre contact fourni avant son départ. Il lui explique également qu'un autre
homme se présentera chez lui en soirée ou le lendemain.
Tandis que Labit
se rend chez
Frémont
, Dadure alerte la
Geheimefeldpolizei et conduit deux de ses membres chez le maire de
Lasson où Labit après s'être restauré, se repose dans une chambre à l'étage.
Alerté par un fils de Lucien Frémont, il peut s'échapper à temps et la
perquisition s'avère infructueuse.
Mais le lendemain, 7 juillet, lorsque
Cartigny
se présente à son tour chez
Dadure, il est immédiatement capturé par
des policiers allemands en civils qui l'attendaient dans cette souricière. Il
sera fusillé, le 4 févier 1942, de même que Lucien Frémont, arrêté le 9 juillet.
René Dadure fait publier le communiqué
suivant dans l'Ouest-Eclair
du 25 juillet 1941
.
La mission "Torture" est reprise en août 1941 par l'agent
"Gaston"
Burdeyron et les informations recueillies sont transmises au
SOE
par
Pierre de Vomécourt
.
Henri Labit
rentré à Londres, est de nouveau
parachuté en France, en mai 1942, dans la région de
Bordeaux Sur
le point d'être pris par les Allemands. il se donne la mort en avalant une
capsule de cyanure.
Quant à Dadure, il est traduit en justice devant la Cour de Justice de Caen, le 15 décembre 1944, condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la confiscation de ses biens.
Sources:
Archives de Jean Quellien
http://aerostories.free.fr/events/torture/