Témoignage paru ici.
Jacques BEAUNEZ - 11 ans en 1944 -
Habite à Carpiquet.
Fils
d’Alphonse Beaunez
,
victime de la carrière.
Le 4 juillet au soir, une bombe explose dans la carrière et c’est un véritable désastre. On déplore dix-sept morts et de nombreux blessés. Les secours sont difficiles à organiser sous les bombardements.
Notre
évacuation vers l’hôpital du Bon Sauveur n’a lieu que le lendemain, en fin
d’après-midi. Notre famille est durement touchée puisque mon père décède dans la
nuit
et je suis moi-même amputé d’un pied.
Malheureusement, quelques jours plus tard, le Bon Sauveur est bombardé à son tour. Les flammes commencent à grignoter les toits. Les infirmières s’affairent et descendent les blessés au rez-de-chaussée pour les évacuer vers l’hôpital de Bayeux. J’attends patiemment mon tour dans ma chambre située dans un petit coin à l’étage. Soudain un grand silence ! Je réalise que j’ai été oublié et je me mets à crier. Heureusement, une jeune femme m’entend et me descend dans ses bras. Son enfant, blessé lui aussi, se trouve déjà au rez-de-chaussée. Malgré tout, cette femme a la présence d’esprit de remonter pour s’assurer qu’il ne reste personne dans les étages. Je lui dois certainement la vie.
Remerciements à Mme Maryvonne Lépine pour la collecte de ce témoignege.