La COLLABORATION

 

 

Claude COLLOMB

 

 

La Gestapo de Caen, réfuge à Argences depuis le 6 juin, reçoit le 2 juillet 1944 le renfort d'agents rouennais:

Claude Collomb, ancien étudiant en médecine, Henri Auzerais, ancien employé de commerce, et Daniel Crombé, étudiant. Ils sont envoyés et amenés par Werner Ranck, responsable de la Gestapo de Rouen, et ont l'avantage de ne
p
as être connus dans le Calvados.

 

    Le vendredi 7 juillet au matin, Harald Heyns alias Bernard, chef de la Gestapo du Calvados, avise Collomb, Crombé et Auzerais qu'ils vont partir en mission. Prenant Collomb à part, il lui en fixe le détail. Il doit se rendre à Caen et passer les lignes afin de recueillir toute information sur:

-la révocation des fonctionnaires

- les nouvelles nominations

- le ravitaillement

- les questions financières

 

    Heyns remet ensuite à Collomb un brassard tricolore de la Résistance pris lors d'une perquisition au château de Saint-
Gatien-de
s-Bois. Il lui indique que le dimanche et le lundi où il sera laissé à son départ. Bernard étant ensuite parti à Caen, Collomb quitte Argences vers 9 h 30 en voiture Simca Fiat conduite par le chauffeur Max; il est accompagné de Ludwig et de Marie-Clotilde de Combiens, maîtresse d'Harald Heyns. En cours de route, celle-ci charge Collomb d'effectuer une surveillance sur un certain nombre de personnes appartenant à la Croix-Rouge . Un rendez-vous lui est donné pour le dimanche ou le lundi suivant. Il lui est recommandé de se présenter avec sa carte de Waffen Ausweis à son ente dans les lignes allemandes. Aucun mot de passe ne lui est donné.

 

    Arrivé au seul pont desservant Caen, Collomb quitte ses compagnons qui s'en retournent à Argences. Pour mener sa mission, il est en possession de 3 000 francs, dont 2 500 alloués par les Allemands; à Caen, qu'il ne connaît pas, il doit aller voir un certain Garrigou, ami de la famille de Combiens, demeurant au stade Hélitas, de la part de Marie-Clotilde. Mais la maison est sinistrée et Garrigou s'est réfugié au manoir du Pont-Créon. Par manque de place, Collomb passe les trois premières nuits à l'église Saint-Étienne, où sont réfugiés des milliers de Caennais. Même s'ils se sont éloignés de Caen, les agents de la Gestapo continuent d'opérer sur la ville et dans les environs afin de suivre l'évolution de la situation.

 

    En fait, Claude Collomb ne remplit nullement sa mission: « le samedi, j'ai surtout fait du brancardage au poste de secours du lycée ». mais cela ne donne rien: «Je n'ai rien fait pour accomplir ma mission, et voyant la chute de Caen prochaine, je ne suis pas allé au rendez-vous que j'avais avec Bernard. Au contraire, les Canadiens sont arrivés vers 17 h, je me suis mis à leur service sur un char sur la route de Maltot et ensuite en ville. » Collomb use un temps de son brassard de résistant, mais finit par avouer être un agent allemand et est arrêté.

 

 

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