La COLLABORATION

"Photo collection Jacques Delarue"

Harald HEYNS (1913-2004)

L'Hauptscharführer Harald Heyns,  dit "Bernard’ , né en 1913 à Brernervörde. Docteur en philosophie, ancien employé d'une firme de Magdebourg, parlant couramment le français, Harald Heyns est le type du partait aryen : grand, svelte, le type nordique avec des cheveux blond-roux et des yeux bleus.

 Jusqu'en mai 1942, l'homme appartient à la Geheimefeldpolizei d'Orléans puis, après la dissolution de celle-ci, il est affecté au Sipo-SD de Rouen. Lors de l'installation de l'antenne caennaise du Sipo-SD, au 44 de la rue des Jacobins, en juillet 1942. Harald Heyns, dit "Bernard", est l'adjoint d'Heinrich Meier. Il s’est entiché depuis la fin de l'année 1942 de "X", femme dangereuse qui se sert des pouvoirs exorbitants de "Bernard" pour assouvir ses pulsions de haine.

En octobre 1943, "Bernard" est envoyé à Alençon, promu à la tête de l'antenne du Sipo-SD. Il est de retour à Caen en février 1944, où il prend la tête de la Gestapo caennaise après le départ de Meier pour Rouen.

"Bernard" va alors mener une chasse impitoyable aux résistants, utilisant sans scrupule les auxiliaires français de la bande à Hervé. Sous son impulsion, la Gestapo de Caen fait des ravages dans les rangs de la Résistance.

 Il semble que la responsabilité de "Bernard" soit des plus lourdes dans la décision d'exécuter 75 à 80 prisonniers internés à la maison d'arrêt de Caen le 6 juin 1944.

 Le même jour, "Bernard" et ses hommes quittent Caen, craignant une avance rapide des Alliés, pour rejoindre Falaise. Il ordonne à ses auxiliaires français de se rendre dans l'Orne pour se mettre au service de la Gestapo d'Alençon. Se rendant compte que l'avance alliée est bloquée au nord de Caen, il reprend du service pour lutter contre la Résistance. Il divise ses forces en deux groupes et se rend avec quelques hommes à Argences, pour s'installer dans la maison du docteur Paul Derrien . Pendant un mois, la maison est le théâtre de tortures atroces. Certains suppliciés sont exécutés dans la commune voisine de Saint-Pierre-du-Jonquet.

A la mi-juillet, face à l'imminence d'une attaque alliée au sud et à l'est de Caen, "Bernard" se retire dans le Pays d'Auge, à Sainte-Margueritte-de-Viette, où il continue sa sinistre besogne.

Avec la débâcle allemande, "Bernard" prend, avec ses hommes, la direction de Rouen puis continue vers le Nord. Il se sépare de "X" le 17 décembre 1944 à Bad-Harzburg où il dirige le service de la Sipo-SD.

Arrêté au printemps 1945 par les Britanniques, il est traduit devant un tribunal militaire en août 1948, accusé d'avoir fait exécuter des prisonniers canadiens en Normandie. Quelques minutes avant l'audience, il demande à satisfaire un besoin naturel, démonte une tôle d'une vespasienne de fortune et prend la fuite. Nul ne le reverra ! (exfiltré par les Britanniques pour utiliser ses qualités d'espion en Allemagne de l'Est ?).

Il est condamné à mort (par contumace), par le tribunal militaire de Paris le 10 juillet 1952. Il meurt paisiblement à Berlin en 2004 après avoir vécu en RDA sous l'identité du Dr Herbert Monath-Hartz

Sources:

 

 Cédric Neveu

https://de.wikipedia.org/wiki/Harald_Heyns

 

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