La COLLABORATION
En juillet 1941, les dirigeants de mouvements collaborationnistes, dont le RNP et le P.P.F., décident d'apporter leur pierre à la lutte colossale que le Reich a engagé contre l'ennemi héréditaire, la Russie communiste, après l'attaque de la Wehrmacht contre l'URSS le 22 juin 1941. Ils donnent naissance à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, la L.V.F..
Dans le Calvados, en attendant que les structures de
recrutement
se mettent en place, les engagements sont souscrits directement aux
sièges des partis collaborationnistes mais ils sont rares : quatre entre juillet
et septembre. En décembre 1941, le lieutenant Leconte, ancien
Croix de Feu,
devient délégué départemental de la LVF, chargé de la propagande et du
recrutement de volontaires. Un bureau est ouvert à Caen en janvier 1942,
au 115 rue Saint Pierre
à la place d'un magasin de nouveautés tenu par
un un israélite qui mourut en déportation. Un article de presse en mai
1942
. Mais la LVF ne rencontre pas de succès : neuf engagements à la fin du mois de
mars. Des mesures sont prises pour améliorer ces résultats : le délégué
départemental le
lieutenant Leconte est
remercié
en mai 1942.
Son successeur,
le lieutenant
Olry, démissionne au bout de quelques jours seulement, après une sévère algarade
avec son supérieur à Rouen. Il est remplacé par le
capitaine Bouchon, ancien officier de la « Coloniale
»,
qui se retire cinq mois
plus tard au profit
de Jean Boudan, jusqu'alors chef du PPF du Calvados. Quand ce dernier
est promu secrétaire régional de la LVF à Rouen en mars 1943, il laisse sa place
à Auguste Chomez, ancien délégué de la LVF pour l'arrondissement
de Lisieux,
qui restera en fonction jusqu'au Débarquement.
Une association," Les Amis de la
Légion ", (elle deviendra "Les Amis de la LVF" à partir de juillet 1942)se met en place et regroupe près de 300 personnes, surtout des membres
de partis collaborationnistes.
En parallèle, la propagande est étendue à l'ensemble du département et des permanences sont ouvertes au cours de l'été à Bayeux, Lisieux, Honfleur, Falaise et Vire. Malgré ces mesures, les engagements ne s'envolent pas : pas plus de vingt à l'automne 1942.
Quant aux cadres de l'organisation, ils sont au nombre de 37 en août 1942 pour tout le département. Les mois suivants confirment l'échec de la LVF, dont les soldats se heurtent à l'opprobre de la population. La LVF est en fait sclérosée par des rivalités politiques au sein de la direction mais surtout elle se heurté à l'hostilité de la population profondément germanophobe. Alors que les partis collaborationnistes sombrent dans le déclin, à partir de l'automne 1942, et que la collaboration se radicalise sous des formes policières et paramilitaires, seule la LVF surnage.
En mars 1944, une autre adresse, au siège de la
Légion Tricolore
, 140
rue Saint Jean
.
Elle est la seule à organiser des
manifestations au printemps 1944. Le 5 mars 1944, un grand meeting est organisé
en présence de
Jean-Hérold Paquis
,
éditorialiste à Radio-Paris. C'est un succès, l'assistance rassemblant 800 à 900
personnes, collaborationnistes et sympathisants,
, mais un succès qui ressemble
plutôt à un" Chant du cygne".
Sources :
QUELLIEN Jean, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation allemande, Caen, PUC, 2001, 512 pages.
Cédric Neveu