RESISTANCE
Source: Collection Résistance et Mémoire
Germaine PIVETEAU alias "Alberte"
Native de Sainte-Marie-des-Champs en 1916, près d'Yvetot, Germaine Piveteau est institutrice dans la région de Fécamp en 1939. Pour avoir écrit et diffusé un tract contre la saisie du journal communiste L'Humanité, elle est arrêtée le 2 septembre 1939 et condamnée le mois suivant à un an de prison. D'abord internée au Havre, puis à Rouen, elle est transférée à Evreux, où les détenus politiques sont libérés à la hâte en juin 1940 en raison de l'avance allemande. Prise dans le flot de l'exode, elle parvient à rejoindre sa famille, en Vendée, où elle renoue des contacts avec des militants communistes locaux. Victime d'une dénonciation, elle est de nouveau arrêtée en décembre 1940, emprisonnée, puis placée en résidence surveillée.
Elle parvient cependant à s'échapper, au printemps 1941, et à
regagner Rouen où elle rencontre le
professeur Valentin Feldman
et
Georges
Déziré
, responsable communiste de la
Seine-Inférieure, qui décide de l'envoyer dans le
Calvados.
A l'automne 1941, sous le pseudonyme d' "Alberte", elle fait
partie du nouveau triangle de direction du Parti communiste clandestin avec
Henry Messager
(37 ans en 1940, chef opérateur dans une raffinerie - Organisation :
Front national, fusillé au
Mont-Valérien le 21 septembre 1942)
et Louis Canton (33 ans en 1940, électricien - Organisation : Front
national,usillé au
Mont-Valérien le 21 septembre 1942). Ses tâches principales consistent à diffuser des tracts auprès
des ouvriers des chantiers navals de
Blainville, des métallurgistes de
Colombelles
ou des cheminots de la gare de Caen,
à assurer les liaisons en parcourant à vélo les routes du département et à
prendre de nombreux contacts avec des non-communistes en vue de la constitution
du Front national.
Devenue la compagne du cheminot
Charles Reinert
,
elle partage avec lui un appartement rue Saint-Pierre à Caen, point de rencontre
pour les clandestins, où est également installée une ronéo qui sert à tirer les
tracts qu'elle rédige. Au printemps 1942, peu après l'arrestation de Canton
et Messager, elle est victime de ses liens avec Georges Déziré
. Arrêté par les
Allemands. puis évadé dans des conditions qui parurent suspectes, ce dernier fut
accusé de trahison (à tort semble-t-il) par ses camarades qui l'exécutèrent
après un jugement sommaire le 17 mars. Proche de Déziré, Germaine Piveteau
tombe
alors en disgrâce. Elle est rétrogradée à la base, privée de ses responsabilités
et des ressources financières allouées par le parti.
Bien que désorientée par cette mesure, elle continue néanmoins la lutte à son
niveau. En raison de la vague d'arrestations qui, depuis décembre 1942, frappe
la Résistance communiste dans le
Pays d'Auge
et à Caen, à la
suite de sabotages commis sur la voie ferrée Paris-Cherbourg, Germaine
Piveteau
et Charles Reinert
décident de quitter le Calvados en janvier 1943 pour se
réfugier dans le sud de la France, où ils resteront jusqu'à la fin de
l'Occupation.
Sources:
Archives de Jean Quellien