Le 17 juillet 1944 la voiture du Generalfeldmarschall Erwin Rommel est mitraillée sur la route de Vimoutiers.
Remarque liminaire: Cet article est une compilation d'un sujet de ce forum et des recherches personnelles.
I- Que s'est-il passé ?
Le 17 juillet 1944 -entre 16H00 et 18H30 selon les témoignages- la voiture (une Horch) du Generalfeldmarschall Erwin Rommel est mitraillée par un avion allié sur la N179 (actuelle D579) direction Vimoutiers à La Gossinée, commune de Lisores (Calvados).
La Horch 830 BL de Rommel.
Source: After the Battle N°8, photo aérienne localisant le lieu du mitraillage.
Source: localisation du crash.
Source, lieu du crash à droite, la voiture venait de face.
Source, lieu du crash dans le sens de la circulation.
Rommel rentrait à son QG de la Heeresgruppe B au château de La Roche Guyon après une tournée en Normandie.
En ce qui concerne sa tournée en Normandie: selon le livre "Rommel" écrit par Bernard Michal -page 236- Rommel a visité ce 17 juillet successivement les PC des 277. et 276. ID puis se rend au PC du I.SS Panzer Korps où il rencontre le SS-Oberstgruppenführer Josef Dietrich . Même information page 281 de ce livre .
Selon ce site: il revient de la crête de Bourguébus où l’assaut de Goodwood viendra se briser le lendemain 18 juillet, sur les dispositifs allemands « en hérisson » (disposition de manœuvre classique sur le front de l’Est).
Sous rèserve le QG de la 277. ID est à Maisoncelle-sur-Ajon (Calvados) et celui de la 276. ID à Banneville-sur-Ajon (Calvados). Le QG de Sepp Dietrich, Kommandeur du I.SS Panzer Korps, était à Urville (Calvados) à 28 km à l'Est. Selon le livre du SS-Sturmbannführer Hubert Meyer) « Ia » (1er officier d'état-major), la réunion a lieu l'après-midi en présence du Kommandeur de la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend le SS-Standartenführer Kurt Meyer .
Il y avait dans la Horch noire:
- le
Generalfeldmarschall
Erwin Rommel
derrière le chauffeur
- le Hauptmann Hellmuth Lang, Ordonnanzoffizier
(aide de camp)
assis sur un strapontin devant Neuhaus et
scrutant le ciel.
- le Major Neuhaus à côté de Rommel
- le Feldwebel Hulker (ou Holker ou Holke selon les sources), à côté du chauffeur,
à
genoux et regardant vers l'arrière de la voiture décapotable
- le chauffeur l'Oberfeldwebel Karl Daniel
A hauteur de l'embranchement avec la route GC274 vers Lisores (de nos jours la D268) la voiture de Rommel est prise en chasse par l'aviation alliée.
Témoignage de Hellmuth Lang: "La région de Livarot atteinte, nous voyons de nombreux véhicules qui viennent d'être mitraillés. Aussi, nous engageons-nous, un peu avant d'atteindre Livarot, sur un chemin de traverse, pour rejoindre la route principale à quatre kilomètres de Vimoutiers.
En bleu, sous réserve, la route utilisée pour éviter Livarot: à partir de Boissey la GC154 (D154) juqu'au Billot, puis le GC110 (D110) jusqu'à La Brévière.
Huit chasseurs-bombardiers, au-dessus de Livarot attaquent, depuis plusieurs heures le trafic sur la route. Soudain deux appareils ennemis se détachent et foncent sur la route. Ordre est donné à l'adjudant Daniel de gagner à toute vitesse l’entrée d’une allée bordée d’arbres à 300 m à droite."
Un obus de 20 mm frappe la capote qui était repliée et explose aussitôt. Rommel qui a la tête légèrement tournée a la nuque truffée d'éclats, une fracture du crâne mettant son cerveau à nu, l'os malaire brisé, un oeil crevé et deux fractures de la tempe. Le chauffeur accélère pour se mettre à l'abri à hauteur de l'allée bordée d'arbres de la blanchisserie Laniel qu'il aperçoit plus loin à sa droite, il perd le contrôle de la voiture percute un arbre +/- 100 m après l'allée sur le côté opposé de la route et se retourne dans le fossé. Rommel est éjecté. Karl Daniel a un bras arraché par un obus de 20 mm et décédera dans la nuit à l'hôpital de Bernay.
"Le corps du chauffeur de Rommel fut ramené à La Roche-Guyon. Une veillée funèbre se tint dans une bove de la route de Gasny où l'on avait dressé le catafalque. Je m'étais aventuré jusque là : du sable frais avait été répandu sur le sol et ratissé. Un drapeau recouvrait le cercueil posé sur des tréteaux et, de part et d'autre, deux sentinelles allemandes en gants blancs et fusil au pied le veillaient dans un garde-à-vous impeccable". (témoignage Georges Sirot) cité dans "Rommel à La Roche Guyon" de Thierry Delahaye et Alain Quenneville, Editions Valhermeil, 1995. Officiellement, il est mort le 18 juillet 1944 à Bernay. Il est enterré au cimetière de Champigny-Saint-Andre (Eure) Block 10 Rangée 10 Tombe 665.
Selon cette source, il s'agirait de la Horch de Rommel après extraction du fossé. En fait il n'en est rien, il s'agit de celle du SS-Obergruppenführer und Panzergeneral der Waffen-SS Sepp Dietrich (à gauche sur la photo), photo du SS-Kriegsberichter Kempe parue dans un article du Illustrierter Beobachter du 20 juillet 1944. Voir ici.
Rommel fut blessé à la face d'abord par des éclats de verre, puis des éclats d'obus le frappèrent à la tempe et à la pommette gauche provoquant une triple fracture du crâne qui lui fit perdre connaissance. Il était atteint d’une grave fracture à la base du crâne, de deux fractures à la tempe et d’un écrasement de la pommette selon ce livre page 293.
Quant au Major Neuhaus
qui semble ne s'en tirer qu'avec des contusions, un
projectile a explosé sur son étui de pistolet, il faudra dix jours pour
s'apercevoir que l'explosion d'un projectile a provoqué une fracture de la
colonne vertébrale (ou
du bassin selon la source).
Rommel fut transporté sur les marches du pavillon du gardien de l'usine qui se
trouve en bordure de la route, l'usine elle-même se situant au bout d'une longue
allée bordée d'arbres.
Source. Le pavillon à l'entréé de la blanchisserie Laniel de nos jours.
Après 45 mn Holker arrête un camion allemand et fait transporter les blessés
à l’asile Saint-Joseph
de Livarot dont un ouvrier français, Alain Roudeix
, indique le chemin.
On peut s'étonner de Livarot comme destination (à environ 8 km) plutôt que d’aller à Vimoutiers plus
près (à environ 2 km), mais l’hôpital de Vimoutiers avait été détruit par le bombardement du 14
juin 1944.
Source à gauche avant-guerre, à droite en juin 2013. Hospice de Livarot, 8 rue Racine. La pièce, où Rommel fut allongé sur une table, était le bureau du directeur de l’établissement jusqu’à sa fermeture en 2010.
Source. Le nouvel Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Saint-Joseph est installé rue du Général-Leclerc. Dans la salle d’animation, les résidents pratiquent leurs activités sur la table où a été soigné le marechal Erwin Rommel.
Un officier allemand demande à M. Jacques Bisson, membre de la Défense passive, de trouver un médecin. Les premiers soins lui sont donnés par un pharmacien (M.Lescène ). Il sera ensuite transporté à l'hôpial de Bernay à 40 km réquisitionné par la Luftwaffe chambre 9 où il restera jusqu'au 23 juillet, date à laquelle il sera transporté par ambulance à l'hôpital du Vésinet, le Kriegslazarett 680, à 130 km (service du professeur Esch) d'où il partira le 8 août pour l'Allemagne à l'hôpital d'Ulm puis quelques jours plus tard chez lui à Herrlingen.
André Brissaud dans ce livre indique page 557 que c'est l'Oberstleutnant Dr Hans Kaltenhäuser, responsable de l'Abwehr en Normandie (siège à Lisieux) qui organisa le transfert au Vésinet.
Localisation des endroits cités.
II Les témoins de l'accident et ceux de Livarot.
Ceux qui étaient sur les lieux:
1- Témoignage de l'Hauptmann Hellmuth Lang, Ordonnanzoffizier (aide de camp) . Source.
Le retour du PC de Dietrich a commencé à 16H00. Le maréchal avait hâte de revenir au QG du Groupe d’Armée B le plus rapidement possible parce que l'ennemi avait percé une autre partie du front. Nous devions faire attention aux avions ennemis, qui volaient sans cesse au-dessus du champ de bataille et étaient vite renseignés par la poussière sur les routes.
Tout le long de la route, nous pouvions voir des véhicules en flammes, de temps en temps les chasseurs-bombardiers ennemis nous ont forcé à prendre des routes secondaires. Vers 18H00 la voiture du maréchal était dans les environs de Livarot. Un convoi qui venait d'être attaqué était entassé le long de la route et d’importants groupes de chasseurs-bombardiers ennemis étaient toujours à l’œuvre en piqué à proximité. C'est pourquoi nous avons pris une route abritée, pour rejoindre à nouveau la route principale 4 km avant Vimoutiers.
Quand nous sommes arrivés, nous avons vu au-dessus de Livarot environ huit chasseurs-bombardiers ennemis en piqué. Nous avons appris plus tard qu'ils avaient mitraillé la circulation sur la route de Livarot depuis les deux dernières heures. Nous avons pensé qu'ils ne nous avaient pas vus, nous avons continué le long de la route principale de Livarot à Vimoutiers. Soudain, le Feldwebel Holke, notre observateur, nous a averti que deux avions volaient le long de la route dans notre direction. Le pilote, Daniel, a reçu l’ordre d’accélérer et d'atteindre une petite route latérale sur la droite, à environ 300 mètres devant nous, ce qui nous donnerait un abri.
Avant que nous puissions y arriver, l'avion ennemi, volant à grande vitesse à quelques pieds seulement au-dessus de la route, est venu à moins de 450 mètres de nous et a ouvert le feu. Le maréchal Rommel était retourné à ce moment-là. Le côté gauche de la voiture a été touché par la première salve. Un éclat d’obus a brisé l'épaule et le bras gauches de Daniel. Le maréchal Rommel a été blessé au visage par du verre brisé et a reçu un coup sur la tempe gauche et la pommette qui a provoqué une triple fracture du crâne et lui a fait perdre conscience immédiatement. Le Major Neuhaus a été frappé sur l'étui de son revolver et la force du coup a fracturé son bassin.
À la suite de ses blessures graves, Daniel, le conducteur, a perdu le contrôle de la voiture. Elle a frappé la souche d'un arbre sur la gauche de la route et ensuite s’est retournée dans un fossé sur la droite. L'Hauptmann Lang et le Feldwebel Holke ont sauté hors de la voiture et ont trouvé refuge sur la droite de la route. Le maréchall Rommel, qui au début de l'attaque avait la main sur la poignée de la portière, a été éjecté, inconscient, lorsque la voiture s’est retournée et était étendu sur la route à une vingtaine de mètres derrière. Un deuxième avion a survolé et a tenté de larguer des bombes sur ceux qui gisaient sur le sol.
Immédiatement après, le maréchal Rommel a été mis à l'abri par l'Hauptmann Lang et le Feldwebel Holke. Il gisait sur le sol inconscient et couvert de sang, qui coulait des nombreuses blessures sur son visage, en particulier de son œil gauche et de sa bouche. Il est apparu qu'il avait été frappé à la tempe gauche. Même lorsque nous l’avons transporté en sécurité, il n’a pas repris conscience.
Afin d'obtenir une aide médicale pour les blessés nous avons essayé de trouver une voiture. Il a fallu environ trois quarts d'heure pour le faire. Le maréchal Rommel a été pansé par un médecin français dans un hôpital religieux. Ils étaient très pessimistes et le médecin a dit qu'il y avait peu d'espoir de sauver sa vie. Plus tard, il a été emmené, toujours inconscient, avec Daniel dans un hôpital des forces aériennes à Bernay, à environ 40 km de là. Les médecins ont diagnostiqué de graves blessures au crâne, une fracture à la base, deux fractures à la tempe et la pommette détruite, une blessure à l'œil gauche, blessures par du verre et une commotion cérébrale. Daniel est mort pendant la nuit, en dépit d'une transfusion sanguine.
2- Page 337 de une française, Simone Grieux-Isabelle, sortie acheter de la viande, dut s'abriter d'urgence quand les chasseurs descendirent. Source: Mémorial de Caen, témoignage écrit 419.
De passsage au Mémorial de Caen j'ai consulté le livre de Mme Simonne Grieux-Isabelle, réfugiée au Mesnil-Germain, intitulé: "Ma guerre au quotidien", extrait des pages 87 à 89:
Nous étions le 17 Juillet 1944…
Dans l'après-midi, mon beau-frère et moi devions aller à Livarot acheter de la viande. Il y avait environ sept kilomètres pour nous y rendre, mais en coupant à travers champs c'était plus court. Nous n'étions pas très loin de la ville, quand brusquement deux avions volant à basse altitude, passèrent au-dessus de nous se dirigeant vers la route nationale. Georges, les ayant entendus, me fit tomber, me plaquant au sol. Ce fut l'espace de quelques secondes un vacarme épouvantable, auquel s'ajoutait un grand déplacement d'air. Nous nous sommes relevés hébétés, nous tremblions de tous nos membres, et une fois de plus nous étions bien sonnés…Sans être rassurés, nous nous sommes dirigés sur Livarot.
En arrivant chez le boucher, nous apprenions que Rommel, blessé, recevait les premiers soins chez le pharmacien (Note de MLQ: non à ce moment l'identité du blessé était inconnue de la population) ; en effet, sur le trottoir en face stationnait une voiture militaire. Nous n'en savions pas plus, nous avons repris le chemin du retour, quittant la ville qui nous sembla désert. Mieux valait ne pas nous attarder en de pareilles circonstances. Dès notre arrivée, nous racontâmes ce que nous venions d'apprendre au sujet de Rommel, sans oublier, une fois de plus, notre frayeur. Nous avons appris un peu plus tard que Rommel se rendait à son quartier général de la Roche-Guyon, quand deux avions alliés, (ceux qui nous avaient fait si peur), venant de Livarot et survolant la route nationale à très basse altitude, avaient atteint son véhicule de plein fouet de leurs canons automatiques.
Localisation des lieux cités, le mitraillage a eu lieu à 8 km au Sud de Livarot alors que les témoins étaient au Nord de Livarot !
Rommel, dont la tête avait heurté le pare-brise, fut projeté hors de la voiture; le maréchal gisait sur la chaussée, saignant abondamment ; il avait une fracture du crâne. Deux de ses capitaines indemnes, ils étaient dans une seconde voiture (non), le tirèrent à l'abri d'une haie. Quand les deux chasseurs bombardiers relâchèrent leur surveillance, ils le transportèrent au village voisin (non), qui, ironie du sort, s'appelait Sainte-Foy de Montgommery, C'est de ce lieu qu'ils firent demi-tour, et le conduisirent, comme nous le savions déjà, chez le pharmacien de Livarot pour un premier pansement; puis il fut transporté à l'hôpital de Lisieux (non), où il ne resta que peu de temps, avant d'être rapatrié en Allemagne.
3- Source: Article de presse. "Mme Alice Duhamel, elle sortait de la blanchisserie Laniel, pour promener sa fille de six mois dans son landau « l’avion est passé une première fois, puis est revenu en piquant, j’ai entendu le mitraillage. J’ai vu la voiture traverser et aller au fossé. Effrayée, je suis partie en courant »
4- Source: Article de presse de Claude Masson.
"Attention Camille !» crie Anatole Coisel à son fils, qui fauche le champ bordant la route. Avant de plonger dans l'herbe, ils aperçoivent un avion qui vient sur eux avec des éclairs rouges, puis à gauche une voiture qui zigzague. Un obus s'est écrasé sur le pistolet de Neuhaus, un autre a labouré l'épaule gauche de Daniel qui a perdu le contrôle du véhicule.
5- Selon ce site: "Le témoin qui arrive le premier sur les lieux, Désiré Plouviet, déclare : « le maréchal était évanoui. Il portait de graves blessures au front et au visage. Lorsque je l’ai ramassé dans le fossé pour le porter dans une voiture il était vivant, mais son état était certainement très grave. Le témoin emmène le blessé à l’hospice Saint-Joseph à Livarot à dix kilomètres de là. Il est 17h30. Le médecin de garde est en tournée.
6-
Un témoignage aux Archives nationales du Royaume-Uni.
Source.
Le fils du bourgmestre de Bremervörde Heins, qui était un témoin oculaire de l’accident du maréchal Rommel en France, s'est porté volontaire pour la déclaration suivante:
L'accident s'est produit entre le 10 et le 15 Juillet 1944 [en fait le17 Juillet], lorsque Heins était un Leutnant dans une unité d'infanterie motorisée de la 21. Panzer Division . Heins ne me souvient pas de la date exacte de l'accident, mais il dit qu'il est arrivé tôt dans l'après-midi d'un de ces jours, à environ 16h00.
Heins voyageait dans une Jeep allemande (Kübelwagen) de Livarot à Saint-Pierre-Sur-Dives. Dans Livarot (selon Lang la voiture de Rommel a contourné Livarot), il a été dépassé (non, croisé à la rigueur mais pas dépassé) par deux voitures ouvertes Mercedes (une seule voiture, une Horch) et il a remarqué qu'un général était assis dans la première. Il l'a suivie à environ 500 mètres la distance. Leur vitesse moyenne était d'environ 80 à 100 km par heure. Le général, qui était le maréchal Rommel, ce que Heins a appris plus tard, était assis à la droite du conducteur. Deux autres officiers de haut rang étaient assis à l'arrière, les aides de camp suivaient dans la deuxième voiture.
Environ 1 mile à l'extérieur de Livarot ils arrivèrent à un coude de la route, ce qui était une cible ouverte pour Typhoon. Heins en remarque six d'entre eux dans le ciel.
Quand Heins a vu l'un des Typhon plonger sur la route à droite, il a réussi à entrer dans une voie latérale, tandis que les deux autres voitures poursuivaient leur chemin. La première voiture, dans laquelle Rommel était, a été mitraillée, pas de roquettes tirées.
Le conducteur de Rommel a été frappé et a perdu le contrôle de la voiture qui a été balançée d'un côté de la route à l'autre. A ce stade Rommel a sauté hors de la voiture (?), qui était toujours à grande vitesse, tomba sur sa face et a glissé sur une dizaine de mètres sur la surface de la route. Son chauffeur, grièvement blessé, a réussi à arrêter la voiture 200 mètres plus loin.
Quand les aides de camp de Rommel et Heins sont arrivés sur le lieu de l'accident, ils ont constaté que Rommel avait de vilaines blessures sur le côté droit du visage et avait probablement une fracture du crâne.
Rommel a été transporté tout de suite à Livarot près du maire français qui était aussi le pharmacien local. Il y est resté pendant un jour et une ambulance de la Luftwaffe l’a alors emmené à l'hôpital de la Luftwaffe à Bernay. Département de la Seine-Inférieure.(en fait Eure).
Heins, qui a parlé, par la suite, à certains patients et aux médecins de cet hôpital a appris d'eux, que Rommel y est resté environ trois semaines (en fait une semaine). Un spécialiste de Berlin est arrivé à Bernay pour lui donner la meilleure attention possible (non). Les derniers détails qu’Heins sait de cette histoire, c'est que Rommel a été ramené en Allemagne après 3 ou 4 semaines à Bernay (non au Vésinet) et il ne sait pas ce qui c'est passé après.
7- Article de presse de Claude Masson. Lallemant : "Je me souviens être passé au-dessus d'une maison de garde-barrière, dans l'axe de la route. La voiture de Rommel a terminé sa course à 800, 900 mètres de là. »
Le passage à niveau sur la N179 entre Livarot et Vimoutiers au Nord du crash.
8- Alain Roudeix (il deviendra plus tard un très grand collectionneur de matériel militaire de la bataille de Normandie) qui installait des clotures dans un champ proche du lieu de l'accident. Il accompagna Lang lors de son retour sur le lieu de l'attaque de la voiture. Hellmuth Lang, en redécouvrant les lieux, réalisa qu'il avait indiqué une mauvaise route dans son rapport de l'accident.
Source: After the Battle N°8, M. Alain Roudeix (en 1970) se tient à l'endroit où la Horch s'est écrasée contre un arbre, à gauche l'entrée de la blanchisserie Laniel, la photo est prise vers le Nord (direction Livarot d'où venat la voiture).
Source: After the Battle N°8 Alain Roudeix au centre avec une casquette, Hellmuth Lang le second à gauche.
Ceux qui n'étaient pas sur les lieux de l'accident:
1- Article de presse de Claude Masson: «J'étais au café avec le docteur Lecesne quand on est venu nous chercher pour soigner un officier blessé, à l'asile Saint-Joseph », raconte Yves Bozec, alors ingénieur T.P.E. et résistant. Ils arrivent: « Un officier était étendu sur un brancard, avec 4 officiers au garde à vous. Le docteur Lecesne (pharmacien et maire) l'examine, diagnostique une fracture du rocher et lui fait une piqûre, après celle de Sœur Marie de la Croix." C'est alors que se produit cette scène, révélée aujourd'hui par Yves Bozec: lui le résistant, chef de l'O.C.M. pour le canton, approche de Rommel inconscient et, avec la sœur, tente de lui faire ingurgiter du Calvados pour le ravigoter.
2- Article de presse de Claude Masson: 17 h, sur la route de Livarot: une Horch noire d'état-major file à toute allure vers Vimoutiers. A bord, le feld-maréchal Rommel , le hauptman (Hauptmann=capitaine) Lang , le major Neuhaus et le feld-webel (Feldwebel=sergent) Holker debout à côté du chauffeur Daniel , pour mieux scruter le ciel. En ce lundi 17 juillet, en pleine bataille de Normandie, le ciel bourdonne comme une ruche au travail. Les huit Typhoon ( non des Spitfire IX) du Wing Commander Johnny Baldwin viennent d'attaquer une ferme près de Falaise où, pense-t-on, Rommel devait venir. Un 9e Typhoon est là, en « invité », celui du lieutenant-colonel Lallemant , un as belge de la R.A.F. "Going home !" (On rentre), lance Baldwin dans l'interphone. Aussitôt les 9 chasseurs amorcent un virage pour se regrouper, verticale Livarot, quand soudain celui de Baldwin bascule vers l'est, puis, cap nord, entame une large courbe à 180°, soleil dans le dos, et plonge de 6 000 pieds: « Automobile sud ville, descente avec n° 2. » Seul le Typhoon de Lallemant suit les 2 autres, à 600 à l'heure.
" Achtung ! Jabos» ("Jagdbomber", soit chasseur-bombardier en allemand) a crié Holker. Daniel écrase l'accélérateur au sortir de la ligne droite, juste après Sainte-Foy-de-Montgoméry (sic ! Sainte Foy de Montgommery). « Plus vite, Daniel ! " crie Rommel, Mais déjà, dans son Typhoon, Baldwin qui a déverrouillé ses canons et posé le pouce sur la détente a cadré la Horch dans son collimateur.
3- Pages 256 et 257 de "Deux officiers allemands viennent me demander de les accompagner immédiatement à l’hôpital témoigne M. Marcel Lescène , maire de Livarot, pharmacien. Ils m'expliquent qu'un personnage militaire allemand de haut rang a été victime d'un accident. Je les suis. Et voici l'officier: sa tunique est bordée de liseré rouge, ses pantalons ont de larges bandes rouges; il porte de hautes bottes. Il a une grande blessure ouverte au-dessus de l'œil gauche. il saigne des oreilles. Je lui fais deux injections de camphre éthéré (Note de MLQ: traitement insensé avec les connaissances actuelles) et m'en vais." Marcel Lecesne est mort peu après la guerre.
4- Pages 155 et 156 de . 17 juillet, 18 heures: Rommel hors jeu
- Plus vite, plus vite, ordonne le Feld-maréchal Rommel à son fidèle chauffeur Daniel . La Horch sort du chemin de traverse à 4 kilomètres de Vimoutiers et bondit sur la D979.
- A quelle heure devons-nous être à La Roche-Guyon? s'informe l'adjudant Holke qui étudie la carte à l'arrière de la voiture.
- Je désire téléphoner à von Kluge avant 21 heures, car il quitte en général le Q.G. de Saint-Germain à cette heure-là (Probablement pour le tenir au courant de la bataille dont il venait de s'entretenir avec Dietrich à Urville).
- J'espère que nous y serons, bien que l'itinéraire que j'ai prévu par L'Aigle, Breteuil, et Pacy ne soit pas le plus simple mais nous ne pouvons emprunter les grands axes constamment survolés par les Jabos ("Jagdbomber", soit chasseur-bombardier en allemand).
Trajet prévu entre Urville et La Roche-Guyon.
Comme pour confirmer ce propos, deux chasseurs bombardiers se profilent sur l'arrière, venant de Livarot.
- Attention! avions bas! hurle le capitaine Lang , aide de camp du maréchal, assis à côté de Holke.
- Essaie de gagner l'allée sous les arbres à gauche, conseille Rommel.
Mais la rapidité de l'attaque ne permet pas à Daniel de le faire. Le Jabo a déjà ouvert le feu avec son canon automatique. Une volée de projectiles déchiquette la portière gauche, touchant le chauffeur à l'omoplate (Il décédera peu après). Il s'affaisse sur son volant, la voiture se déporte à droite, rebondit contre le tronc d'un arbre, puis revient sur la route où elle se renverse. Projeté contre le pare-brise puis éjecté du véhicule, le maréchal gît sur le bas-côté, le crâne fracturé (Le capitaine Lang et l'adjudant Holke, indemnes, s'empressèrent auprès de Rommel, inconscient).
D'abord transporté dans une salle d'opération du petit hôpital de Livarot (Note de MLQ: non sur une simple table),
Rommel reçoit du pharmacien local requis deux piqûres de camphre éthéré, puis il sera transféré à l'hôpital de la Luftwaffe de Bernay où les médecins allemands constatent la fracture crânienne, ainsi que deux autres à la tempe gauche et l'arrachement du cuir chevelu.
Grièvement atteint, Rommel va pourtant se rétablir, mais son rôle dans la bataille est terminé. Impliqué dans le complot contre Hitler, ce dernier l'oblige à se suicider le 13 octobre 1944.
5- Témoignage écrit de M. Lescène présenté par M. Hubert de Brye dans son livre « En flânant dans le Pays d’Auge »
"
En arrivant à l’hospice, j’entendis des soldats qui stationnaient devant
l’entrée prononcer le nom de Rommel. Quelques instants plus tard, parvenu en
présence du blessé, et bien qu’il fut défiguré, je reconnus le maréchal, qui
portait d’ailleurs les insignes de son grade sur son uniforme. Comme les
officiers qui l’entouraient semblaient vouloir me dissimuler son identité, je
feignis de l’ignorer et je me tins sur mes gardes. Ils semblaient affolés et ne
cessaient de tempêter sur les bonnes sœurs qu’ils accusaient d’avoir laissé le
blessé attendre sur un brancard dans l’antichambre. Je les calmai en leur
signalant que
c’était là une des consignes habituelles de l’hospice et je fis passer le blessé
dans une pièce attenante. Après l’avoir examiné, je diagnostiquai une double
fracture au crâne et au rocher ; le tympan était perforé et saignait assez
fort ; l’arcade sourcilière était également fracturée, le blessé était dans le
coma.
« Après lui avoir appliqué des
pansements, je préconisai de le faire transporter immédiatement à l’hôpital de
Bernay qui était le plus proche. Comme il n’y avait pas d’ambulance sur place,
on retira un siège avant d’une conduite intérieure et on y installa le maréchal
étendu sur un matelas. L’officier qui l’accompagnait me
demanda de lui faire une piqure : je lui injectai donc deux ampoules d’huile
camphrée,
puis je m’occupai de panser le conducteur de la voiture accidentée qu’on venait
de m’amener et qui avait l’épaule gauche emportée par une rafale de mitrailleuse
d’avion.
« Il me fit le récit suivant de
l’accident : « Le maréchal et sa suite avaient quitté Vimoutiers [un des P.C. de
Rommel (Note
de MLQ: non c'était le PC de la Panzergruppe West )
L'E-M du Panzergruppe West est situé le 28 juin à 02H00 dans un nouvele endroit dans un bois à 2 Km au Sud-est de Mittois, 5 km au Sud-est de Saint Pierre sur Dives.
Localisation du PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois. AGRANDISSEMENT
était installé dans un pavillon de chasse, à 6 km à l’Ouest de Livarot,
entre les communes de
Boissey et
Sainte-Marguerite-de-Viette.] quelques jours
plus tôt, à la suite des bombardements qui avaient endommagé la ville, et ils se
dirigeaient, en fin d’après-midi, sur Livarot
(Note
de MLQ: non après Livarot vers Vimoutiers) quand un avion qu’ils n’avaient
pas aperçu les mitrailla soudain. Le maréchal voulut sauter de l’auto en marche
et se blessa ; lui, demeuré au volant, perdit la direction et capota (cette
version diffère un peu de celle de l’officier d’ordonnance). « Peu après le
départ du maréchal, arriva un médecin-colonel et un général (Note
de MLQ:
page 337 de
l'auteur indique que
"dés qu'il apprit la nouvelle, Eberbach
se précipita au
chevet du maréchal avec un médecin militaire") qui, je crois, était
l’aide de camp de Rommel ; ils me demandèrent des explications sur les blessures
du maréchal. J’exposai mon diagnostic. Le médecin-colonel le traduisit au
général, qui me dit en pleurant : « Je vous remercie pour l’Allemagne, nous
perdons un grand chef et un bon camarade. » Il me demanda ensuite si je désirais
une récompense. Je refusai, disant que je n’avais fait que mon devoir. Ils
restèrent avec moi environ une demi-heure, et, bien que je leur ai toujours dit
que je croyais le maréchal perdu, ils revenaient sans cesse me demander s’il y
avait quelque espoir. « Dans la nuit, à 2 heures du matin, un officier médecin
envoyé tout exprès, arrivait à l’hospice pour s’informer de la nature exacte des
ampoules que j’avais injectées au maréchal, insistant également pour qu’on lui
remette les ampoules vides ; on parvint à les retrouver dans le cendrier du
fourneau et il les emporta pour les faire « vérifier ». « Le lendemain, pour
éviter des ennuis aux Sœurs de l’hospice auxquelles le commandant de la place
(c’est lui qui avait conduit le maréchal à l’hôpital de Bernay dans sa voiture
transformée en ambulance) reprochait avec insistance leur manque de diligence et
de déférence, je signalai que la montre-bracelet du blessé – que je comptais
tout d’abord conserver en souvenir de cet événement et qui avait été oubliée –
venait d’être
retrouvée. Cela le radoucit et quelques heures plus tard un colonel d’artillerie
m’accostait en me réclamant ce qu’il désignait comme « l’horloge du maréchal ».
J’avais donc une fois de plus la confirmation que j’avais soigné le maréchal
Rommel. Il m’annonça en même temps que celui-ci allait aussi bien que possible
mais que, par contre, son chauffeur venait de mourir. «
Cependant, le même jour, une secouriste de l’hôpital de Bernay, de passage à
Livarot, nous apprenait, à la Supérieur de l’hospice et à moi, qu’un général
venait de mourir la veille à l’hôpital de Bernay et que son corps avait été
expédié en avion sur l’Allemagne. Nous crûmes à l’exactitude de cette nouvelle
en raison de la gravité des blessures, également en raison du fait que l’on
était revenu chercher les ampoules vides pour les identifier et que l’on
mettait tout
en œuvre pour cacher l’identité du maréchal. Le chef de la
Feldgendarmerie alla
jusqu’à donner le nom de ce général, nom dont je ne me souviens pas. Cela me
tira d’un faux pas car, ayant transmis le renseignement de l’accident à la
Résistance, ce renseignement fut immédiatement communiqué à Londres qui
s’empressa d’en faire part à la radio.
La
Gestapo vint en conséquence me
soumettre à un interrogatoire pour savoir qui avait fait parvenir le récit de
l’accident à Londres. Je répondis naturellement que
je l’ignorais et j’invoquais à cet effet le témoignage de l’adjudant Beutcher.
Cet incident contribua une fois de plus à affermir dans mon esprit la
certitude que j’avais déjà quant à l’identité du
blessé. A ce moment, les officiers allemands convenaient parfaitement de sa
mort."
Source: After the Battle N°8. L'hôpital de Bernay et la chambre 9 occupée par Rommel. Photos prises après guerre par Gérard Roger
6- Page 281 et 282 de livre du Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge représentant la Kriegsmarine au Heeresgruppe B
Le maréchal se
rend, via Falaise, aux PC des 277e et 276e DI. et constate qu'elles ne sont pas
suffisamment soutenues par le
IIe
corps blindé SS, parce que celui-ci se tient trop en arrière.
Ensuite, il se rend au PC du Ier corps blindé SS. Là, il apprend que l'ennemi a
pris l'offensive à
Saint-Lô.
Cela le détermine à rentrer au plus vite à son quartier général. Le ciel s'est
complètement dégagé, les avions ennemis manifestent une grande activité. Rommel
gagne Livarot par des chemins secondaires puis Vimoutiers où il rejoint la route
nationale. Deux avions volant bas aperçoivent la voiture et l'attaquent.
Une tentative pour atteindre le virage suivant en augmentant de vitesse échoue. Un projectile de 20 mm atteint le chauffeur Daniel à l'épaule; il perd le contrôle de la voiture qui embarde et se met en travers de la route. Rommel, projeté au dehors, gît sans connaissance. Le capitaine Lang , qui se trouvait sur le siège arrière, à droite, en sort indemne. Un autre projectile de 20 mm explose sur l'étui à revolver du major Neuhaus qui semble s'en tirer seulement avec des contusions.
Le maréchal est transporté à l'hôpital de la Luftwaffe de Bernay. Au Q.G. Speidel nous rassemble pour nous apprendre l'accident. Nous recevons le diagnostic dans la soirée: quatre fractures du crâne dont une à la base, éclats au visage, très longue indisponibilité. Le major Winrich Behr et le Dr Scheunig, notre médecin, partent aussitôt pour Bernay.
Toujours selon la même source:
18 juillet - Behr revient, le maréchal, dit-il, l'a immédiatement reconnu et salué, mais il est très faible. Il voudrait revenir sans délai au quartier général, mais il devra rester couché pendant au moins trois semaines. Une opération n'a pas pu sauver la vie du chauffeur Daniel .
20 juillet - J'apprends par hasard que le chauffeur Daniel sera enterré cet après-midi. Je m'habille rapidement et arrive à temps. C'était un excellent chauffeur, calme et aimable, que nous aimions tous. Un prêtre catholique, le colonel Freiberg et le major Jamin prononcent successivement des paroles émouvantes. Du cimetière, on jouit d'un beau panorama sur le village de Bennecourt (à 8 km au sud-ouest de la Roche-Guyon) et la vallée de la Seine.
21 juillet - L'état de Rommel est aussi satisfaisant qu'on peut l'espérer. Mais, à Bernay, il entend trop le trafic en direction du front et se préoccupe constamment des événements. Il faut le transporter ailleurs le plus tôt possible.
22 juillet - Un peu après 9 heures, par temps bouché et nuages bas, Speidel et moi prenons le plus court chemin conduisant à Bernay. Lorsque nous entrons dans la chambre de Rommel, il se redresse aussitôt sur son séant, malgré la défense des médecins, pour nous montrer qu'il va bien. Il a l'œil gauche encore fermé et son visage porte les traces de sa chute. Dès les premières nuits, avoue-t-il, il s'est levé et, le matin même, il a voulu se raser, quoique tout cela lui soit interdit. Dans ce Bernay. assez rapproché du front, donc agité, il paraît impossible que ce patient difficile puisse jouir de tout le repos qu'ordonnent les médecins. Il s'inquiète beaucoup de la situation au front. Tout ne lui a pas été dit, mais il met bout à bout les renseignements qu'il peut obtenir. Nous le supplions de se montrer raisonnable, sans être certains que cela produira de l'effet. Nous insistons avant tout sur le fait qu'il doit se ménager, non pour la guerre qui est perdue, mais pour la reconstruction qui suivra.
23 juillet - (dimanche). A 5 heures du matin, une ambulance prend le maréchal Rommel à Bernay pour le transporter à l'hôpital du Vésinet, sur la rive droite de la Seine, à l'est de Saint-Germain. Le trajet dure trois heures et demie.
Source. Vue aérienne de l'hôpital du Vésinet où Rommel est soigné par le docteur Esch du service de traumatologie de Leipzig.
Peu après 9 heures, il fait demander quand j'irai le voir. Je pars seulement au début de l'après-midi, car il doit être examiné à fond dans l'intervalle. Je m'entretiens d'abord avec le professeur Esch (de l'Université de Leipzig ), médecin-chef. Le résultat de l'examen est très satisfaisant à cause de la constitution très robuste de Rommel, mais le voyage l'a quelque peu fatigué. On me demande de le distraire et de le tranquilliser discrètement. Je cause avec lui, puis lis un passage de « Week-end au château de Denbeck », le livre le plus approprié aux circonstances que j'ai pu trouver. Cela n'intéresse pas Rommel passionnément mais produit visiblement sur lui un effet apaisant. Il me parle ensuite de la situation et de son brûlant désir de se remettre vite afin de pouvoir se présenter en personne à Hitler . Je reste à peu près une heure avec lui et emporte l'impression que cela lui a fait du bien.
24 juillet - J'arrive à temps au Vésinet, car le maréchal a dormi plus longtemps après une nuit médiocre. On finit de le soigner. Je lui lis la seconde partie du "château de Denbeck", puis nous nous entretenons de la situation et de diverses choses. Il veut de toutes ses forces se rétablir au plus vite, mais comprend que cela durera assez longtemps. Avant de repartir je cause avec son infirmière, dame âgée qui produit la meilleure impression. Elle est émue de constater combien son célèbre patient se montre peu exigeant.
25 juillet - J'essaye de trouver un livre convenable pour le maréchal. Je ne découvre malheureusement pas de traduction allemande de l'histoire d'Hornblower qui, par son exposition vivante de problèmes humains et techniques serait de nature à intéresser Rommel. Finalement, je prends le « Tunnel » de Kellermann et quelques autres. Je le trouve beaucoup mieux que la veille. Il me raconte en détail comment il a reçu pour la première fois la Croix «Pour le Mérite». Le médecin vient faire la visite, comme je vais commencer à lire. Je cause ensuite avec lui. Il est satisfait mais doute que le maréchal puisse recouvrer l'usage de son œil gauche. Rommel s'inquiète apparemment à ce sujet.
26 juillet - Dans l'après-midi je vais voir Rommel qui souffre de maux de tête et s'agite. Nous évoquons la situation, il me parle ensuite de sa famille, et, finalement, je lui lis "le Tunnel" dont les problèmes techniques l'intéressent.
27 juillet - Je vais voir le maréchal qui est très en train. Il s'assied au bord de son lit pour manger et tue une mouche, avec sa pantoufle, d'un coup très sûr. Il me parle d'abord de l'Afrique, puis de Gœbbels et enfin des concentrations d'artillerie que réalisent constamment les Anglais et les Russes.
28 juillet - Dans l'après-midi je me rends au Vésinet. Avant de pénétrer auprès de Rommel, j'écoute le professeur Esch m'expliquer la complexité des blessures reçues par le maréchal et les progrès de la guérison. Pendant que je lui fais la lecture, Rommel tue de nouveau une mouche, ce dont je lui fais reproche. Le médecin lui a ordonné de ne se mouvoir que lentement et avec prudence. « Mais c'est ce que je fais! » me répond-il en riant.
29 juillet - Rommel est de très bonne humeur. Il me parle pendant près d'une heure et demie de sa «division fantôme », la 7e DB. dont il avait pris le commandement en février 1940 sans être un spécialiste des chars. Je ne parviens pas à lui faire la lecture.
30 juillet - (dimanche).. Dans l'après-midi je vais voir Rommel qui est encore d'excellente humeur. Il veut absolument partir jeudi et s'est un peu disputé avec le médecin, car il ne respecte pas les prescriptions de celui-ci. Le cas n'est pas simple, car, à cause de son agitation, il n'y a guère d'intérêt à le garder plus longtemps sur place. Les Anglais ont annoncé sa blessure sous des versions diverses, toutes dénaturées. Ses facultés mentales restent absolument indemnes, la paupière gauche remue un peu, ce qui constitue un progrès heureux. Je lui fais la lecture puis nous reparlons de la situation. Pour la première fois il exprime l'idée que, somme toute, les événements ont bien tourné pour lui. C'est aussi mon avis, mais j'eusse préféré que ce fût au prix d'un simple bras cassé qu'à celui d'une fracture complexe du crâne. En tout cas, il est délivré de cette position fausse dans laquelle on lui laissait toutes les responsabilités sans lui accorder sa liberté d'action.
31 juillet - Dans l'après-midi j'arrive à l'hôpital juste au· moment où un médecin général et le professeur Esch vont entrer chez Rommel pour obtenir de lui qu'il attende encore avant d'être transporté. Je les mets en garde, mais ils ne veulent pas m'écouter, aussi Rommel s'emporte-t-il au bout de quelques minutes. Il est maréchal et sait ce qu'il doit faire; il est seul responsable de sa personne. Puis il s'apaise et accepte d'attendre jusqu'au lundi 7 août avant d'être transféré en Allemagne. Il me dit, après coup, qu'il ne peut partir le jeudi 3 à cause de la situation générale. Les médecins ont raison de lui ordonner le repos, mais il n'en prend pas. Il court autour de sa chambre, s'assoit beaucoup trop longtemps, sort un nouvel uniforme, me montre une paire de très jolies bottes neuves, en chausse une. Je lui lis un livre de marine qui l'amuse. Je rentre à la Roche-Guyon un peu après 22 h 30, et vais chez Speidel pour lui donner des nouvelles de Rommel.
1 août - Dans l'après-midi, je vais voir Rommel. Il dort encore, car il a reçu un homme de la compagnie de propagande durant deux heures, ce matin. Le médecin est ravi de ce que Speidel ait réussi à faire retarder le départ jusqu'au début de la semaine prochaine et y voit un chef-d'œuvre de diplomatie.
Photo de Rommel prise au Vésinet par le correspondant de guerre von Esebeck. Le 23 juillet selon cette source, mais en fait le 1 août selon le Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge
Rommel a bonne mine, le bleu autour de l'œil et les enflures ont presque complètement disparu, mais le sourcil gauche reste un peu écrasé. Pour la première fois le pouls et la pression artérielle se sont beaucoup améliorés, il n'a plus de température; tout cela indique que la guérison est en bonne voie. Nous parlons de la situation. Jodl constitue une énigme pour lui. Après une longue insistance Warlimont va venir. Je lis quelques histoires comiques.
2 août - Dans l'après-midi j'apporte à Rommel quelques rapports sur les débarquements aériens du 6 juin. Il est bien et s'est réconcilié avec l'idée de partir plus tard. Nous nous entretenons sur les thèmes habituels et je lui fais un peu de lecture.
Le major Neuhaus qui, lors de l'accident, était assis derrière le chauffeur, vient en visite. Il a fallu dix jours pour s'apercevoir que l'explosion du projectile de 20 mm sur son étui à revolver a provoqué une fracture de la colonne vertébrale.
3 août - Il est annoncé officiellement que Rommel a été victime d'un « accident d'automobile ». Le maréchal s'emporte de ce que le communiqué ne mentionne pas l'intervention de l'avion ennemi. Sans doute estime-t-on que cela n'est pas convenable pour la dignité d'un maréchal. Dans l'après-midi je retourne à l'hôpital. Rommel m'adresse des paroles très cordiales et me remet son appréciation sur moi par écrit.
Le
séjour du maréchal Rommel à l'hôpital du Vésinet selon cette
Source.
A La Roche-Guyon, quand on apprend le drame, les hommes du QG se rassemblent
consternés en attendant le diagnostic. Dans la soirée il fait état de "quatre
fractures du crâne, le visage au niveau de l'œil droit est fortement
contusionné : longue indisponibilité".
Rommel reçoit la visite du baron H. G. von Esebeck, un correspondant de
guerre qui aurait dû se trouver avec lui durant la tournée fatale en Normandie.
Esebeck était resté à La Roche-Guyon en attendant son retour. Ce 23 juillet (le
1 août selon le
Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge
)
Rommel le reçoit dans sa chambre. "Faites donc une photo de moi, ainsi les
Anglais sauront qu'ils n'ont pas réussi à me tuer". La photo a probablement été
retouchée, voire montée. Selon des témoins, l'état du maréchal était plus grave
que ce que suggère ce cliché.
II bavardait normalement et revint sur son rapport à Hitler. "La guerre était perdue, la défaillance de la Luftwaffe en particulier le remplissait d'amertume", raconte Esebeck. Rommel ne dit pas un mot de l'attentat contre Hitler.
Rommel a dicté une lettre, le 24 juillet, à sa femme. Il reçoit la visite de son chef d'Etat-Major le Generalleutnant Hans Speidel . Le 26 juillet, son aide de camp Lang note: "Il a eu une migraine effroyable, la nuit dernière, causée peut-être par l'oppressante chaleur. Pour tuer le temps, il s'assoit au pied de son lit une pantoufle à la main pour chasser les mouches, avec peu de succès vu qu'il ne voit que d'un œil". Livré à ses pensées, il se demandait pourquoi la presse allemande n'avait pas encore annoncé officiellement son accident, on se servait de son nom et il craignait qu'on le rende responsable de l'inévitable écroulement du front. Il avait bien reçu un télégramme du Führer : "Acceptez mes meilleurs vœux pour votre prompte guérison". Mais il se sentait mis en quarantaine. Son aide de camp Lang a bien du mal à lui faire garder le lit. Malade indiscipliné, il refuse de reconnaître la gravité de ses blessures et de rester allongé comme on l'en priait. "Un chirurgien finit par lui apporter un crâne humain emprunté au service de pathologie et le fractura à coup de marteau. "Voilà dans quel état se trouve votre crâne" s'exclama-t-il, la démonstration achevée. Le maréchal se montra plus raisonnable pendant quelques jours".
Le General der Infanterie Günther Blumentritt , chef d’E-M de l’OB West lui rend viste deux fois dont le 7 août.Source: page 49 de .
Erwin Rommel rentrera finalement chez lui à
Herrlingen
le 8 Août.
Le résistant Jean GOHIN revendique, dans ce témoignage, d'avoir été le premier à informer les Alliés, je cite:"Le hasard a même voulu que je sois le premier à informer les Alliés de la blessure du maréchal ROMMEL près de Livarot. Je l'avais appris d'une jeune résistante, fille du pharmacien chez lequel les Allemands avaient transporté leur chef pour les premiers soins."
Coupures de presse avec les approximations d'usage pour ce type d'informations:
La Presse de la Manche a été crée en 1953, en Aout 1944 c'était La Presse Cherbourgeoise
Source: La Voix des Alliés Bulletin N°32 du lundi 31 juillet 1944 apporté par N°12 Amplifier Unit.
Source: La Voix des Alliés Bulletin N°38 du lundi 7 août 1944 apporté par N°12 Amplifier Unit.
Article paru le 30 juillet 1944 dans The Miami News.
Traduction: Selon un capitaine allemand fait prisonnier le maréchal Rommel a été gravement blessé par une attaque aérienne, 6 heures après il était toujours inconscient. Rommel a été éjecté de sa voiture près de Lisieny (sic certainement Lisieux) sur la route de Rouen. Selon d’autres prisonniers il aurait été présent à Perey (resic) à une conférence le 26 juillet, il aurait donc récupéré. Selon une rumeur invérifiable, une infirmière française aurait déclaré qu’il serait mort de ses blessures
III Qui a tiré ?
Les prétendants plus ou moins sérieux ne manquent pas !
1- Un pilote polonais du nom de Wacław Stański qui faisait partie de l'escadrille RAF No 308 "City of Krakow" basé à B-10 Plumetot
en opération ce jour là dans le secteur. Il signale avoir mitraillé plusieurs véhicules. Source.
2- Un pilote américain du nom de First Lieutenant Harold O. Miller du 352nd Fighter Squadron du 353rd Fighter Group basé à Raydon (Suffolk) Angleterre.
Source: Photo du journal Montrose Herald du Dakota du sud en date du 15 décembre 1944.
Traduction de la légende: Lieut. Harold O. Miller, à gauche, qui a mitraillé une voiture transportant le maréchal Erwin Rommel. En haut à droite la photo de la caméra de l’avion de chasse quand la voiture a été repérée. En bas à droite la photo montre le tir fatal provoquant sa mort. Les blessures subies par balles, et par l’accident ont été mortelles lors de la libération de la France. La mort a été officiellement signalée.
Les photos à droite sont issues d'une publication éditée en 1972 par Orbis (page 1708, Vol. 5) les avions de chasse de la RAF étaient équipés d'une caméra à déclenchement automatique à chaque tir du pilote.
Traduction de la légende: Est-ce cette attaque qui mis “hors combat” Rommel pour la bataille de Normandie ? Ces images sont « celles » issues de la ciné-mitrailleuse durant une passe de mitraillage par le Lieutenant Harold O. Miller, 8th Air Force. Pour un temps on a cru que Rommel avait été tué dans l’attaque, mais il a survécu. Mais, un destin sombre l’attendait.
Le lieutenant Harold O. Miller, âgé de 20 ans, pilote, qui a été crédité d’avoir tué le maréchal nazi Erwin Rommel, le 24 Juillet 1944. La radio allemande a annoncé que le 24 juillet Rommel a rencontré la mort lorsque sa voiture de commandement a été mitraillée par un avion. Une seule voiture de commandement allemand a été mitraillée ce jour-là et le film de la caméra de l’avion de Miller montre qu'il l'a fait. Source.
Vous remarquerez que l'interrogation dans l'article de la revue de 1972 n'est plus d'actualité dans l'autre source et que la date du 24 juillet ne corresponde pas avec l'attaque "réelle" du 17 juillet ne soit pas un problème !
3- Un pilote français Jacques Remlinger du No 602 (City of Glasgow) Squadron basé à B-11 Longues sur Mer
Extrait d'une interview parue dans le
numéro spécial du 27 mai
2004 LE POINT "SPECIAL DEBARQUEMENT" je cite:
"Question:
Dans la dernière édition de votre célèbre livre "LE
GRAND CIRQUE", vous exploitez les archives et celles-ci révèlent que ce sont
deux pilotes de votre escadrille qui ont attaqué et grièvement blessé le
maréchal Erwin Rommel
en Normandie.
Pierre
CLOSTERMANN:
Cela se passait le 17 juillet 1944. Mais nous avons su la vérité et quelle avait
été la vraie fin de Rommel il y a seulement quelques années. Il rentrait à son
quartier général de la Roche-Guyon après avoir rencontré Sepp Dietrich
,
commandant la première Panzer Liebstandarte (non le I.SS
Panzer Korps),
afin de réorganiser le front. Près de Saint-Pierre-sur-Dives, deux avions de
notre escadrille la 602 "Ville de Glasgow"
, ont rafalé sa voiture. L'un des
pilotes était Jacques
REMLINGER
, l'autre un néo-zélandais
Bruce
OLIVER
.
Le chauffeur a été touché par un obus et il a perdu le contrôle du véhicule.
Rommel a été éjecté et sa tête a heurté violemment un arbre. Ses blessures à la
tête étaient terribles. Il a ensuite été rapatrié en Allemagne, mais il est mort
le 14 octobre sans avoir repris connaissance.(inexact)"
Voici le journal d'opérations de cette escadrille pour le 17 juillet 1944:
Vous remarquerez que Remlinger ne revendique pas une "staff car" contrairement à Chris Le Roux et Bruce Oliver !
4- Un pilote sud-africain le Squadron Leader Jacobus Johannes ''Chris'' Le Roux du No 602 (City of Glasgow) Squadron basé à B-11 Longues sur Mer
Source et Source. Voir le document ci-dessus.
Source: Histoire officielle de la 2nd TAF par Christopher Shores .
Douze Spitfire de 602 Squadron étaient en reconnaissance armée près de Flers. Il a ensuite mitraillé une voiture de commandement et un motocycliste. Durant cette mission le Flt/Lt Manson a été abattu par la DCA. On apprendra plus tard que la voiture attaquée par Le Roux était celle du commandant allemand sur le front occidental, le célèbre Generalfeldmarschall Erwin Rommel, qui a subi une fracture du crâne et a dû être remplacé. Source.
5- Un pilote néo-zélandais Bruce Oliver du No 602 (City of Glasgow) Squadron basé à B-11 Longues sur Mer
Source. Voir le document ci-dessus.
6- Un pilote canadien Charley Fox du 412 (Canadian) Squadron basé à B-4 Bény sur Mer
7- Un pilote australien Fred Cowlph du RAAF 453 Squadron qui était à B-11 Longues sur Mer.
Fred Cowlph du 453 Squadron revendique le mitraillage, affirmant que sa ciné-mitrailleuse en fait foi. Il a enregistré cette action dans son carnet de bord de l'avion. Australian Fred Cowlph of 453 Squadron also claimed responsibility for the strafing attack, asserting that his guns camera verified this. He recorded this action in his aircraft log book. Nombreuses sources Internet dont.
8- Un pilote britannique Squadron Leader Johnny Baldwin du RAF 193 Squadron .
Le 17 juillet, le commandant en chef du front ouest allemand (à cette date c'était le Generalfeldmarschall von Kluge ) le Generalfeldmarschall Erwin Rommel , fut très gravement blessé -fracture du crâne- lorsqu'il fut mitraillé par des chasseurs britanniques dans son command-car qui se renversa hors de la route. La responsabilité de cette attaque reste controversée : elle est à la fois revendiquée par les « Typhoon » du Sqdn 193 du Wg Cdr Baldwin, et par les « Spitfire » du Sqdn 602 conduits par l'as sud-africain Sqn Ldr J. J. « Chris » Le Roux , il est vraisemblable que la revendication valable soit celle du 602. Source.
Le nom du Flt.Lt A. W. "Bill" Switzer est parfois cité.
A l'occasion des cérémonies du 50e, en 1994, le colonel belge Raymond Lallemand (sic) , en visite à Vimoutiers, a dédicacé son livre « Rendez-vous d'un jour: 6 juin 1944 ». Il y explique qu'il a fait partie du groupe de 8 Typhoon qui ont attaqué une ferme le 17 juillet près de Livarot: « Ayant encore une heure d'essence, le groupe a cherché une proie. Soudain, aux confins de Livarot, le leader, Johnny Baldwin , a aperçu une voiture. Elle était remplie d'Allemands, c'était une grande voiture noire décapotable. Baldwin a ouvert le feu, suivi de son numéro deux. » Source.
On 17 July Feldmarschall Erwin Rommel was badly injured when his staff car was attacked by British fighters. At the time No.193 Squadron was given the credit for the attack, but post-war research suggests that the squadron's Typhoons were not operating in the right area at the time. Le 17 Juillet, le Feldmarschall Erwin Rommel a été grièvement blessé lorsque son véhicule a été attaqué par des chasseurs britanniques. A l'époque le Squadron No.193 a été crédité de l'attaque, mais la recherche post-guerre suggère que les Typhoon de l'escadrille n'opéraient pas dans cette zone à cette date.Source.
9- La dernière revendication date du 60é anniversaire du Débarquement en 2004, Richard Rohmer du RCAF 430 Recce Squadron
Il revendique d'avoir repéré à bord de son Mustang la voiture de Rommel pour la faire mitrailler !
A l'occasion des cérémonies du 60e, en juin dernier, le général canadien Richard Rohmer a été honoré à Saint-Vigor-le-Grand. « Sur l'aérodrome B8 sur la commune, il faisait partie de l'escadrille 430 , chargée de la reconnaissance. Le 17 juillet, en vol, il a repéré la voiture de Rommel près de Livarot. Les Spitfire ont ensuite pu aller mitrailler », rapporte Claude Marazzi, le maire de Saint-Vigor-le-Grand. Source.
La commune a souhaité rendre hommage au général Richard Rohmer. En juin 1944, alors pilote de la RAF canadienne, il était stationné au manoir du Petit-Magny qui, à l'époque, jouxtait l'aérodrome B 8. Richard Rohmer faisait partie d'une escadrille de reconnaissance. Lors d'un vol, le 17 juillet 1944 en fin d'après-midi, il a repéré près de Livarot, la voiture du maréchal Rommel, à qui Hitler avait confié la surveillance du littoral Atlantique. « Les Spitfire ont ensuite pu aller mitrailler la voiture, a évoqué le maire de Saint-Vigor, Claude Marazzi, blessant grièvement Rommel. Un fait de guerre qu'il fallait rappeler », a souligné le maire. Outre cet hommage in situ, Richard Rohmer a eu les honneurs de la France avant son départ : l'ambassadeur français au Canada l'a récemment élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur. Source.
Source. Extrait de la plaque posée à l'entrée du manoir du Petit-Magny, inauguration en juin 2004. Situation : sur la D153 à l'ouest du hameau de Saint Sulpice, à l'entrée du manoir du Petit Magny
Dans son livre il décrit son "catching" de Rommel, je n'ai pas lu ce livre.
Quelques remarques:
- Le RCAF 430 Recce Squadron dépendait du 39 Reconnaissance Wing Headquarters du N° 83 Group, il était équipé d'avions Mustang I équipés de 4 mitrailleuses de 12,7 mm et même de 2 canons de 20 mm si c'étaient des IA. Pourquoi ne l'a-t-il pas mitraillé lui-même ?
Source page 299 de ce livre, voir mitrailleuses dans le nez de l'avion derrière la casserole d'hélice.
- A-t-il pris un film puisque c'était principalement sa mission ?
- Comment savait-il que c'était Rommel lorsqu'il a alerté d'autres avions ?
- Alerter une escadrille de Spitfire pour venir faire le travail n'est que peu vraisemblable (avec tout le respect que j'ai pour les vétérans de la bataille de Normandie !)
Michel Le Querrec
Mercin et Vaux, juillet 2013.