"le caporal au gros gourdin"
« Ma tante, Marie-Anne Pipet, qui a aujourd'hui 83 ans, était infirmière. Le 6 juin, elle a été envoyée du PC de la Croix-Rouge, situé au 85 rue Caponière, à l'hospice Saint-Louis où elle a soigné les malades et les blessés pendant 10 jours. Alors que la ville s'évacuait, on l'a envoyé demander à la Supérieure des Petites Sœurs des Pauvres si elle pouvait accueillir les patients de l'hospice.
Localisation de l'hospice Saint Louis (hôtel Dieu) et des Petites Sœurs des Pauvres.
Elle a dû escalader des murs, traverser des ruines ; elle a même été arrêtée par deux Allemands qui l'ont laissé repartir. En fait, l'hospice a dû se réfugier dans les carrières de Fleury où déjà des milliers de gens s'étaient abrités. Les Petites Sœurs des Pauvres se trouvaient pur la ligne de feu et les SS étaient très énervés. Ma tante se souvient d'un " caporal au gros gourdin" (Note de MLQ: lire ce témoignage en date du 9 juillet) qui tapait sur tout le monde et attrapait les gens pour leur faire creuser des tranchées et creuser des trous dans les murs pour faire des meurtrières. C'était devenu un champ de bataille. Les religieuses sont restées jusqu'au bout".
Témoignage paru dans Paroles de témoins
Propos recueillis par Nadège Orange, Michel Follorou et Willy Oriou