TÉMOIGNAGE CANADIEN DES STORMONT DUNDAS AND GLENGARRY HIGHLANDERS

La compagnie D des SDG's mène le bataillon depuis Franqueville (à 4 km de Caen sur la RN-13 Caen Bayeux), vers le centre de Caen, où le bataillon doit s'établir le 9 juillet au soir, près du champ de course.

Le Lt Col anglais M W Hope commandant le 191st Field Regiment, RA (Note de MLQ: cette unité britannique était assignée au 2nd Cnd Army  Group  Royal  Artillery (AGRA) attaché au bataillon des SDG (Glens), a été prié par le Brigadier Douglas Gordon Cunningham (9th Bgde/3rd Cdn ID) de rejoindre le poste de commandement des « Glens » du Lt Col. G.H. Christiansen . Les compagnies A, B et C des Glens sont pourvues chacune d'un officier d'observation du 191st Field Regiment, RA chargés d'annihiler toute résistance ennemie à l'aide des obusiers de 25 livres régimentaires, stationnés à Rosel (5 km au N-O de Caen).

L'officier de renseignement des « Glens », le lieutenant Reginald R Dixon est à 400 mètres en arrière du peloton de tête de la compagnie D, dans le scout-car-radio du groupe de commandement, quand il essuie le tir d'un 88 allemand embusqué près de la fourche de la route de Carpiquet aux abords des premières maisons de Caen. Un motocycliste est tué et plusieurs fantassins sont touchés. 3 pelotons de quatre chars Sherman de l'escadron B du 27th Arm. Reg. (The Sherbrooke Fusiliers Reg./2nd Canadian Armoured Independent Brigade) supportent chacune des 3 compagnies d'infanterie (Glens) du feu de leur canon de 75 et de leurs mitrailleuses de bord. Des mines retardent la progression entre La Maladrerie et la prison Beaulieu, atteinte à 12 h 05.

L'infanterie, progresse au pas, en longeant les maisons qui bordent la rue Général Moulin, et s'abrite des tirs de mortiers et des mitrailleuses d'arrière-garde SS.

A 12 h 30 le lieutenant Dixon atteint le carrefour du Boulevard Detolle et de la rue deBayeux, alors qu'à 200 mètres en avant, la section de tête de la compagnie D approche de la fourche où la barricade allemande tient Joë Pearson sous son feu.

"Photo Heimdal"

Le capitaine Stodthart des Glens (Cie D) est stupéfait à la vue d'un colonel anglais qui dirige une automitrailleuse vers la barricade, et dont la première rafale touche accidentellement un « Glen » au pied. Cette action a pour effet immédiat de faire cesser l'engagement et pour le capitaine canadien, d'invectiver le colonel anglais dont quarante ans plus tard il se souvient très bien et se demande encore ce que Diable, il pouvait bien foutre là... ! (Extrait du rapport du Lieutenant Dixon déposé aux Archives Publiques du Canada)

- 12 h 45 : « près de l'abbaye Saint-Étienne, avons rencontré quelques snipers (franc tireurs) et mitrailleurs SS d'arrière garde ».

- 13 h 30 : les Cies C et D ainsi que le QG des « Glens », sont parvenus place Saint-Pierre. Accueil enthousiaste des civils qui apparaissent de plus en plus nombreux.

- 14 h 40 : les Cies A et B sont à l'Église Saint-Pierre, les Cies C et D patrouillent le long de l'Orne sans leur appui blindé, les chars éprouvant de grosses difficultés à se mouvoir dans les mines amoncelées. Il est à noter que les canadiens des Glens, n'ont à aucun moment rencontré les avant-gardes anglaises entrées dans Caen par le nord et qui occupent le château et l'Abbaye aux Dames (2nd Battalion The Royal Ulster Rifles et 1st Battalion The  King's Own Scottish Borderers de la 9th Brigade/3rd Infantry Division).

Notes de MLQ: Ce qui est étrange car selon le témoignage d’Alan Melville press-correspondant au RAF Press-Center, qui accompagne le 1st Bn The King’s Own Scottish Borderers, je cite : « En début d'après-midi, tout le monde se trouve en même temps au pied des remparts du château, (les Irlandais du 2nd RUR et les Ecossais du 1st KOSB) place de l'église Saint-Pierre, décapitée ». Et pourtant il n’indique pas de rencontre avec les Canadiens ?

Le colonel Britannique Hope dans son témoignage indique lui une rencontre avec les Canadiens "autour de l'Eglise Saint-Pierre"

Le lieutenant devenu Major Dixon, conclut en nous précisant que la place du Colonel Hope était dans le groupe de commandement (Q.G) des « Glens », pour soutenir le bataillon du feu de ses canons, si le Colonel Christiansen le lui demandait. Son rôle n'était donc pas celui d'un éclaireur et il lui semble étrange qu'un colonel responsable d'un régiment d'artillerie en opération de guerre puisse se permettre un comportement si individualiste en oubliant les ordres pour aller prêcher en chaire. A moins qu'il se fut fixé pour mission de libérer Caen à lui tout seul ?

Source: 39-45 Magazine N°3 avec l'aimable autorisation des Editions Heimdal.

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