Rapport d'un équipier de la Défense Passive affecté au PS N°2

 

        Le poste sanitaire n° 2 installé 2 place Blot (Note de MLQ: maison Lhermitte) a reçu ses premiers blessés dès le début de l’après midi du 6 juin, de nombreuses bombes du premier bombardement de Caen ayant été lancées sur le quartier Saint Julien, rue des Rosiers, avenue de Creuilly, rue Bosnière, place Lamare, rue de Geôle et rue du Gaillon.

 

Source ce forum

Les blessés n’ont cessé d’affluer en grand nombre tout l’après midi.

A 16 heures, nouveau bombardement du quartier, de nouvelles bombes sont tombées dans le Gaillon, rue Haldot, rue des Carrières Saint Julien, rue Halde, rue Malfilatre, rue Gaillarde.

    Au soir du 7 juin, l’infanterie allemande se déployait en dispositif de combat dans le quartier. La nuit tombée, une voiture de munitions sautait rue Desmoueux et mettait le feu au café restaurant Saingt Place Blot, dans ses dépendances et aux nombreux garages attenant.

    Au petit jour du Mercredi 7 juin les Allemands faisaient évacuer la rue des Jardins, par la population civile ; ils renforçaient leur dispositif de combat dans le quartier.

    Le chef de poste en rendit compte à la direction urbaine qui lui intime l’ordre de tenir sur place autant qu’il le pourrait et en cas d’urgence de se replier sur le poste annexe installé rue Saint Gabriel dans les locaux de la Société normande d’alimentation.

    Un agent du poste envoyé en reconnaissance révéla l’emplacement de batteries d’artillerie installées en haut de l’avenue de Creuilly, près du Calvaire Saint Julien.

    Le poste de la place Blot étant devenu intenable le chef de poste reçut l’ordre d’évacuer sur le Bon-Sauveur et le Lycée.

 

Localisation des lieux cités

Le réfectoire du Lycée Malherbe fut immédiatement  converti en salle d’hôpital.

    Depuis le 7 juin jusqu’au début d’août il abrita de nombreux blessés – les blessés légers y furent traités alors que les blessés graves après les premiers soins étaient dirigés vers le Bon-Sauveur

    Les brancardiers firent des sorties en nombre incalculable pour recueillir les blessés sous les décombres de leurs maisons.

    Les journées des 7, 8 et 9 juin, 7 et 8 juillet furent les plus sanglantes avant la libération ; après l’arrivée des Anglo-canadiens les brancardiers furent très souvent à la peine tous les jours depuis le 13 juillet jusque vers le 15 août, en raison du bombardement intense de l’artillerie allemande.

    Les brancardiers fournirent encore et en surplus un travail considérable en amenant parfois de quartiers très reculés des vieillards, des malades et des impotents hospitalisés au Lycée en raison du danger qu’ils couraient dans leurs quartiers ou par suite du départ de Caen des membres des familles de ceux-ci.

    Ces vieillards et impotents étaient au nombre de plusieurs centaines : il fallait aller les chercher en ville, les amener au lycée, les monter dans les étages,  il fallut aussi assurer leur évacuation certains sur les carrières de Fleury, les autres après la libération sur Bayeux

    Certains durent être descendus de leurs étages sous le feu de l’artillerie allemande, pour les mettre dans les lieux plus sûrs ; il  en fut notamment ainsi dans la nuit du 15 au 16 juillet

 

Source: Archives municipales de Caen, merci à François Robinard.

Lire le témoignage de Raymond Rolland, directeur du PS N°2

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