Cet article décrit, à partir du livre du Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge , l'agenda du Generalfeldmarschall Erwin Rommel de décembre 1943 au 3 août 1944 (à cette date il est au Kriegslazarett 680 au Vésinet). Avec des ajouts, quelques modifications signalées et des photos.
Le Generalfeldmarschall Erwin Rommel est nommé le 6 novembre 1943, chef de la Heeresgruppe zbV et par là, au vu des tâches à effectuer par la Hgr zbV, inspecteur des fortifications à l'Ouest - le mur de l'Atlantique - (Danemark, Hollande,Belgique, France). Puis le 15 janvier 1944, il est nommé Kommandeur du Heeresgruppe B.
Film: le mur de l'Atlantique en couleur avec Erwin Rommel
Film en couleur sur le mur de l'Atlantique et plus.
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DECEMBRE 1943
Inspection au Danemark du 2 au 10 décembre 1943:
2 décembre 1943 à 21H00: arrivée par train spécial à Koldin transfert par voiture à Silkeborg au QG du Wehrmachtbefehlshabers Dänemark.
3 décembre: à 09H00 et à 17H00 conférences avec:
le General der Infanterie Hermann von Hanneken , commandant en chef au Danemark
l'Admiral Hans-Heinrich Wurmbach , Kommandierender Admiral Dänemark de la Kriegsmarine
le General der Flieger Ludwig Wolff , Kdr du XI Luftgau de la Luftwaffe
autre réunion avec le Kommandeur du Heeres-Küsten-Artillerie-Regiment 180 et le reponsable de l'Organisation Todt pour le Danemark.
4 décembre: Dans la nuit le train gagne Esbjerg secteur de la 160 Res.Div. du Generalleutnant Horst Freiherr von Uckermann réunion avec le Kommandeur du Res.Gren.Rgt. 225 l'Oberst Max Eggeling. Puis vers 12H00 sur l'île de Fanø, au large d'Esbjerg, un exercice de débarquement du II./Res.Gren.Rgt.202.
Les 3 et 4 décembre 1944 Inspections au Danemark
Source à gauche. Gause et Rommel, le 4 décembre. Source à droite.
Du 5 au 9 décembre, Rommel inspecta toute la côte occidentale du Jutland depuis Esbjerg jusqu'à Skagen, en passant par la grande batterie d'Hanstholm, puis la côte orientale jusqu'à Frederikshavn. Le programme resta sensiblement le même: le train conduisait au point de départ de l'inspection. La colonne des voitures s'ébranlait à 8 heures, ce qui, à cette saison, représentait la première lueur de l'aube. Jusqu'à 16 heures, moment où tombait la nuit, les inspections et les entretiens avec les chefs se poursuivaient sans autre interruption qu'une brève pause pour le déjeuner.
5 décembre: inspection de la côte occidentale du Jutland, ce jour secteur du Gren.Res.Rgt. 290, 160 Res.Div. et du Heeres-Küstenartillerie-Regiment 180, défenses côtières de Nymindegab, Blaabjerg, Børsmose, Vejers Strand et Blåvand.
Départ à 8H00, retour à Esbjerg à 14H05. Dans l'après-midi à 15H00 exposé du commandant de la côte Ouest du Jutland (Abschnitt dänische Westküste) le Fregattenkapitän z.V. Oskar Steckelberg.
Le 5 décembre 1944 Inspections du Sud de la côte Ouest du Jutland.
Source à gauche. Le 5 décembre 1943, Radar Freya de la Luftwaffe, Büffel Stellung à Blåvand au Danemark, Le Lt Pleines de la Luftwaffe avec Rommel. Source à droite.
6 décembre: Inspection dans le Jutland occidental du secteur de la 166. Infanterie-Division, Kommandeur Generalleutnant Helmuth Castorf . C'est au Jutland que Rommel découvre l'obstacle antichar le hérisson tchèque.
7 décembre: inspection du secteur de la 416. Infanterie Division, Kommandeur Generalleutnant Kurt Pflieger avec le Kommandeur du Grenadier-Regiment 712 basés à Hanstholm et Enge-Vust dans le nord du Jutland.
Source. Erwin Rommel avec le Vizeadmiral Friedrich Ruge, étudiait une carte à Hanstholm, Danemark, le 7 Décembre 1943. Entre Rommel et Ruge: le General der Infanterie Hermann von Hanneken, et à droite le "Verteidigungsbereich Hanstholm" Korvettenkapitän Dietrich Knippenber, Kdr du MARINEARTILLERIEABTEILUNG 118
Source. Rommel et le Korvettenkapitän Dietrich Knippenber à la batterie de Hanstholm
8 décembre: inspection du secteur de la 416. Infanterie Division, Kommandeur Generalleutnant Kurt Pflieger avec le Kommandeur du Grenadier-Regiment 713 aux Stp de Skagen, Hirtshals et Løkken dans le Nord du Jutland. Départ à 7H45 de Frederikshavn, retour NørreSundby 16H00.
Les 7 et 8 décembre 1944 Inspection du Nord de la côte Ouest du Jutland.
9 décembre: Entretien à Hobro avec le Generalmajor Erich Fronhöfer , Kdr de la 20.Feld-Division (L). Puis à Viborg avec la 233. Reserve-Panzer-Division, Kdr Generalleutnant Kurt Cuno . Visite de la base aérienne d'Aalborg.
Source. Le 9 décembre 1943 avec la 233.Reserve Panzer-Division à Viborg (Danemark), von Hanneken 3e à gauche.
14H30 départ de l'aérodrome de Grove pour Copenhague; entretien avec von Hanneken et le SS-Obergruppenführer Dr Werner Best , Reichsbevollmächtigter (ministre plénipotentiaire), Commissaire du Reich.
10 décembre: départ en voiture vers la côte orientale de Seeland, pour remonter vers le Nord jusqu'au château de Kronborg, près d'Helsingör, retour à Copenhague, après le défilé d'un bataillon, départ vers Grove à 14H35, arrivée à Silkeborg et départ en train vers l'Allemagne à 16H15.
Source. Le General der Infanterie Hermann von Hanneken et le Generalfeldmarschall Erwin Rommel, Copenhague, passage en revue des troupes.
Inspection des 9 et 10 décembre 1943 AGRANDISSEMENT
18 décembre au soir, Rommel arrive en France. Quartier général à Fontainebleau. Le maréchal habite le petit château de Madame de Pompadour avec le chef d'état-major, le chef du 3e bureau et ses officiers d'ordonnance. Le reste de l'état-major se loge aux environs.
Hermitage de Fontainebleau
Quelques membres de l'E-M:
Légende de la photo: Rommel et son E-M en janvier 1944. Rommel au centre, Gause à droite.
- Chef des Generalstabes Heeresgruppe B, le Generalleutnant Alfred Gause remplacé le 16 avril 1944 par le Generalleutnant Hans Speidel .
- Ia. l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff , Oberst le 1 juin 1944.
- Ib. Ob.I.G. Adolf Heckel Oberquartiermeister (départ le 1 juin 1944, section logistique dissoute)
- Ic. Oberst i.G. Horst Krähe puis en janvier 1944 l'Oberstleutnant i.G.Anton Staubwasser
- Id Major Winrich Behr
- Ia/M Officier de liaison avec la Kriegsmarine le Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge
- Ia/L Officier de liaison avec la Luftwaffe l'Oberstleutnant Wolfgang Queissner .
- IIa Oberst Leodegard Freyberg .
- IVb. Heeresgruppenartz (service de santé), Gen.Stabartz Dr. Karl Meinardus .
- Conseiller Pioniere (Génie), le General der Pioniere Dr.-Ing. Wilhelm Meise
- Nachrichtenführer (Conseiller Tansmissions), le Generalleutnant der Nachrichtentruppe Ernst Gerke
- Conseiller Artillerie, l'Oberst Hans Lattmann puis le 23 mars 1944 le Generalleutnant Friedrich Dihm .
- Bevollmächtigter Transportoffizier (Conseiller Transport), l'Oberstleutnant .i.G. Olshausen
- Kommandant des Hauptquartiers, Maj. Dr. Alfred Jamin
- Stabsoffizier für Waffen und Geräte (armes et équipements), Oberst Wilhelm Hemker
- Stabsquartier der Oberquartiermeister Abteilung (Intendance), Maj. Werner Guionneau
- Höhere Kommandeur der Nachschubtruppen (renforts), Oberst Fritz Lübbecke
- Abwehroffizier. Les officiers du Renseignement: Obstlt.Hans Steinberg, Obstlt. i.G. Karl-Friedrich Frhr.von Fink, Obstlt. i.G. Josef Moll, Obstlt. i.G. Guido von Kessel, Maj. i.G. Arthur von Ekesparre
- Ordonnanz-Officiere. Les aides de camp: le Leutnant Norbert Hammermann puis en février 1944 l'Hauptmann Helmuth Lang et l' Oberstleutnant Josias Prinz von Coburg .
- Leiter der Kartenstelle (responsable des cartes), Hptm. Karl Wagner
- Son fidèle chauffeur l'Oberfeldwebel Karl Daniel
Source. En mai 1944 de gauche à droite: Lang, Ruge, Speidel et Rommel.
Source. A gauche: Wilhelm Meise et Rommel. A droite: Rommel en arrière-plan Helmuth Lang
19 décembre: Entretien de la situation et de sa mission avec le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt , commandant en chef à l'Ouest.
Source. Erwin Rommel et Gerd von Rundstedt à l'Hôtel George V, Paris, France, 19 Décembre 1943
20 décembre: de bonne heure départ pour passer plusieurs jours dans le secteur compris entre la Somme et l'Escaut qui, aux yeux de l'OKW., paraissait le plus menacé. Rencontre avec le Kommandeur de la 15.Armee le Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth à son QG de la rue de la Marne à Tourcoing.
Generalfeldmarschall Erwin Rommel à Raversijde, en Belgique, le 21 Décembre, 1943. Photo à gauche: à droite tronqué le Generalleutnant Alfred Gause (chef des Generalstabes Heeresgruppe B) et derrière lui le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa, Kommandeur du LXXXIX.AK. Photo au centre: Gilsa derrière Rommel. Photo à droite: Gilsa au centre, Rommel à gauche. Entre Rommel et Gilsa: l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff, le Ia de l'E-M du Heeresgruppe B.
Source. Generalfeldmarschall Erwin Rommel en inspection au M.K.B. Tirpitz à Raversijde, Belgique, le 21 Décembre 1943. Scène filmée en 15:30. A ses côtés (le plus grand) le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa, Kommandeur du LXXXIX.AK.
Source Alain Chazette. Le 21 décembre 1943, Rommel inspecte la batterie M.K.B. Tirpitz à Raversijde en compagnie de son commandant, l'Oberleutnant MA Robert Koppe, du General von Gilsa et du Generalleutnant Karl Casper, commandant la 48. ID en place dans le secteur. Rommel et ses officiers observent le maniement du canon 12 cm K 370 (b) dans son encuvement.
Source. A Bredene (Belgique) le 21 décembre, Rommel et le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa, Kommandeur du LXXXIX.AK. A l'arrière-plan sous réserve un 24 cm Theodor Kanone (E)
Source. Rommel et le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa
Source. Generalfeldmarschall Erwin Rommel et le Generalleutnant Wilhelm Rupprecht , Kommandeur 18. Feld-Division (L) à Dunkerque, le 22 Décembre 1943 devant un canon Bofors 4 cm Flak 28.
Source Hans Sakkers. Le 22 décembre 1943. Batterie d'artillerie lourde (4 canons de 28 cm) Die Trümmer Kurfürst StP 115 à Framezelle, commune d'Audinghen, à gauche Rommel en inspection au Cap Gris-Nez.
Carte IGN, Framezelle et Floringzelle
Le 22 décembre 1943 à Wissant (Pas de Calais), le Stp 119 Preussen avec une casemate H631 pour 47 Skoda dans le fond.
Nuit du 22 au 23 décembre au Touquet. Source Hans Sakkers
23 décembre - Départ du Touquet à 08H00, Rommel est accompagné du Generalleutnant Sigfrid Macholz , Kommandeur de la 191. Reserve-Division, PC à Montreuil sur Mer (Pas de Calais) et de son chef d’E-M, Obstlt. von Stockhausen pour la visite du Küsten Verteidigung Abschnitt K.V.A. D.(secteur de défense côtier D)
A 09H00, inspection du StP Mont de Terre un des 5 StP du StP Gruppe Mont Saint Frieux à Neufchâtel-Hardelot. Le commandant du Res.Gren.Rgt. 31, explique à l'aide d'une carte, l'implantation du groupe de points d'appui. A deux kilomètres de la plage, sur une colline. Le Stp Gruppe. se compose de cinq StP: Chemin du Mont, Mont de Terre, Mont Saint-Frieux, la cote 158 et Südostecke. La garnison comporte: 5 officiers, 67 sous-officiers et 417 hommes.
Carte IGN, localisation du Mont de Terre. AGRANDISSEMENT. Source à droite.
Source Alain Chazette. Batterie du Mont de Terre au StP Mont Saint Frieux. Abri H 613 avec sa cloche d'observation périscopique du Mont Saint Frieux près d'Hardelot lors d'une visite de Rommel.
Visite de la H.K.B.2./735 future 2./HKAR 1245 avec ses six pièces 15,5 cm K 418 (f) au Sud d’Hardelot.
Source Alain Chazette. Plan Hardelot-Sud. A droite, source Google Earth
Après cela à 09H45. Le groupe visite l'ouest de Condette composé des: Stp Waldrand, Stp Obelisk (visité à 10H00) et Stp Couleur (en fait StP Coleur, situé au sud du ruisseau de la Warenne) au hameau d'Écault sur la commune de Saint Étienne au Mont. La garnison se compose de 1 officier, 10 sous-officiers et 53 hommes.
Localisation des StP. A gauche carte allemande. A droite, source Google Earth
A gauche localisation du StP Coleur en limite ouest du "Plateau Neuf". A droite carte IGN.
A gauche, photo de RV, au centre et à droite photos de ZugZunde. Vestiges du StP Coleur en 2016.
Source. Le 23 Décembre 1943, le Generalfeldmarschall Erwin Rommel avec le Generalleutnant Sigfrid Macholz.
Puis à 10H30, visite d'un bunker (type H609) siège du Res.Gren.Rgt. 31 Stp Ruine au sud de Neufchâtel. Il y avait là aussi une batterie avec quatre pièces 15,5 cm s.F.H. 414 (f) artillerie établie dans des bunkers. (Selon Alain Chazette 4 pièces de 10 cm K 14/19 (t)).
A gauche, source Alain Chazette. Plan du Mont de Neufchâtel. A droite source.
A 11H00, visite au lieu dit "Fond des Barges" du StP Hasso, à Dannes. l'Organisation Todt creuse pour le compte de la Kriegsmarine un tunnel ferroviaire de 150 mètres et un vaste dépôt souterrain de 44 alvéoles destinées au stockage des mines marine et des torpilles G7 servant de réserve pour les ports de la mer du Nord. Stockage souterrain d'une superficie de 13.000 mètres carrés, qui à l'époque contient 1.200 mines et 100 tonnes d'explosifs. La garnison est de: 2 officiers, 9 sous-officiers et 71 hommes.
Localisation "Fond des Barges" et Mont de Neufchâtel sur carte IGN. A droite source.
Copie d'écran d'un film en couleur, Rommel devant le dépôt, le chef du dépôt est le KK (Ing) Hergo Bermann.
Source Alain Chazette. Le StP Hasso.
Source Alain Chazette. Rommel visite le dépôt de Dannes-Mont de Neufchâtel.
Après cela à 11H30, visite du StP Canche-Nord et à 11H55 du Stp Beauregard-Ferme à Camiers.
Carte IGN et à droite source.
A 12H00, visite au StP Badenstrand (en fait StP Badeansalt au centre du Touquet-plage) et au StP Gardeloup (non trouvé) et au Sud du Touquet, le StP Atlantik, la batterie 3./738 future 3./H.K.A.R.1245 avec ses six pièces 15,5 cm K418 (f) en encuvement.
StP Atlantik Le Touquet Sud. A gauche: source. A droite: source Alain Chazette.
Source. Le 23 décembre 1943, Rommel au Stp Atlantik avec 6 canons de 15,5 cm (Touquet-Plage). Source Alain Chazette, le 23 décembre 1943, Rommel sur la plage du Touquet.
Suite à cela, déjeuner au Soldatenheim du Touquet à la villa Rosetiles, avenue des Troënes.
Collection Socièté Académique du Touquet. La villa Rosetiles, avebue des Troënes au Touquet.
Après, visite des barrages installés dans la rivière "la Tringue" (près de Trépied siège du PCdu GR.149) et des barrages installés sur le pont enjambant la rivière .
Localisation du pont sur le Tringue à Trépied, commune de Cucq.
Après cela, à 14H35. visite du StP Merlimont, batterie (9./AR 149), quatre pièces de 15.5 cm sFH 414 (f) installées en encuvement. En arrière, trois casemates R 669 permettent de les abriter en cas de bombardements ennemis.
Localisation Merlimont et la batterie HKB Merlimont, à droite source.
A 15H30. Rommel et sa délégation sont au Sud de l'estuaire de la rivière Authie, avec les StP: Authie-Süd (à la Pointe de Routhiauville), StP Fort Mahon Nord, Mitte et Süd, sur la commune de Fort Mahon Plage. Ils ont vu également sur la plage au sommet de la dune la batterie côtière H.K.B. 6./747 (future 9./H.K.A.R.1245) avec ses quatre pièces 10,5 cm K 331 (f) pas encore sous abris H671.
Puis, à 16H00, StP Monchaux et le StP Wolf, sur la coùmmune de Quend.
Fort Mahon Plage et Quend. Source.
Enfin à 16H45, Rommel vsite la Pointe de Saint-Quentin, la batterie H.K.B. 8./746 (future 11./H.K.A.R.1245) avec ses quatre pièces 10,5 cm K.331 (f) qui défend l'entrée du canal de la Somme. Il inspecte également les inondations au Sud-est de Saint-Quentin.
StP Pointe de Saint Quentin en Tourmont. Source.
Puis Rommel roule vers Le Touquet, avant de continuer vers Montreuil sur Mer. A partir de 19 heures, il passe encore quelques heures au mess des officiers de la 191. Reserve-Division à Montreuil où on sert le souper. La nuit a été de nouveau passée au Touquet.
Source Hans Sakkers. Le 23 décembre 1943. Repas au mess de Montreuil sur Mer servit par des Rote-Kreuz-Schwestern Krieg (Infirmières militaires de la Croix Rouge allemande), à droite, de G. à D. Meise, Rommel et Macholz. A gauche de dos en noir certainement Ruge.
Inspections du 23 décembre 1943 (du Nord au Sud moins de 60 km)
24 décembre, nous allâmes tout d'abord voir une position de repli, plus à l'intérieur, à laquelle travaillaient deux compagnies de la division 9.SS-Panzerdivision "Hohenstaufen" . Nous vîmes ensuite une rampe de lancement pour armes V, installée sous galerie dans une falaise crayeuse. La nouvelle du passage du maréchal s'était manifestement répandue, nous le remarquâmes à certains « chichis ». Quelques auxiliaires féminines des transmissions saisirent l'occasion pour demander des autographes au maréchal.
Après une conférence avec le General der Artillerie Johann Sinnhuber commandant du LXXXII.(82).AK, PC à Aire sur la Lys (Pas de Calais), chargé de défendre la côte entre la frontière franco-belge et la Somme.
Nous repartîmes à 14 heures pour parcourir les 300 kilomètres du retour, par Amiens et Paris et n'atteignîmes Fontainebleau qu'après 19 heures. Après un repas très simple, en petit comité, le maréchal passa avec nous dans une grande salle où tout le personnel était rassemblé, pour fêter Noël d'une façon bien paisible.
Inspections du 23 et 24 décembre 1943
25 décembre, commença l'exploitation des renseignements recueillis au cours de cette première inspection.
27 décembre: Rommel s'entretient avec le General der Artillerie Erich Heinemann le Kommandeur du LXV.AK chargé des armes V. Dans l'après-midi, il visite (accompagné du Generalleutnant Alfred Gause et de l'Oberst i.G. Hans-Georg von Tempelhoff ) le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt à Saint Germaine en Laye.
28 décembre: Rommel , accompagné du Generalleutnant Alfred Gause et de l'Oberstleutnant Wolfgang Queissner , se rend au QG de la Luftflotte 3., Kommandeur le Feldmarschall Hugo Sperrle au palais du Luxembourg à Paris.
29 décembre: Rommel rend visite à l'Admiral Theodor Krancke Oberbefehlshaber des Marinegruppenkommando West à son QG dans un immeuble du Bd Suchet près du bois de Boulogne, Paris (16e).
JANVIER 194
3 janvier 1944: Rommel se rend à Anvers (Belgique) dans l'après-midi conférence à Park Den Brandt siége de l'état-major du LXXXIX.(89)AK, Kommandeur General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa .
Selon le KTB du LXXVIII (88).AK, Rommel visite les KVA d'Amsterdam et de Dordrecht en compagnie du General der Infanterie Hans-Wolfgang Reinhard (Kommandeur 88.AK et Wehrmachtsbefehshaber Heer in den Niederlanden)
4 janvier: visite en voiture attelée, par les digues et les ponts, à l'île de Walcheren, clef de l'Escaut et, par conséquent, d'une importance capitale. A ce moment, la 19. Luftwaffen-Feld-Division, Kommandeur Generalleutnant Erich Bäßler est sur l'île. Puis traversée de l'Escaut en bateau entre Flessingue et Breskens, conférence à Oostburg (province de Zélande au Pays-Bas) avec le Kommandeur de la 712.ID le Generalleutnant Friedrich-Wilhelm Neumann . Nuit à Bruges.
Rommel et en mateau de cuir l'Oberstleutnant Wolfgang Queissner, dans un bateau ?
5 janvier: Rommel visite l'Hôtel de ville et la cathédrale de Bruges, au retour arrêt à Tourcoing pour un entretien avec le Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth , déjeuner à Bondues à la Jagdgeschwader 26 Schlageter avec l'Oberstleutnant Josef Priller .
Fim voir ici en 5:50. AGRANDISSEMENT
Retour par Saint-Quentin et Compiègne, arrivée à 20H00.
Inspections du 3 au 5 janvier 1944 en Hollande, Belgique et dans le département du Nord. AGRANDISSEMENT.
6 au 15 janvier: pas de grande tournée.
8 janvier: au QG de Rommel première visite du General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg , Kommandeur du Panzergruppe West.
11 janvier: Visite à la 21. Panzer Division à Maisons-Lafittte (source: article d'Alain Chazette dans 39-45 Magazine). Un film de cette visite, avec un défilé de 7,5 cm Pak 40 (Sf) auf Hotchkiss, l’avant dernier est un 10,5 cm leFH18/40 (Sf) auf Hotchkiss et le dernier un 15 cm sFH13 (Sf) auf Lorraine Schlepper.
Major Alfred Becker, Rommel et Generalmajor Edgar Feuchtinger, Kdr. de la 21. Pz-Div. Source à droite.
Cette photographie, prise le 11 janvier 1944 à Maisons-Laffitte, nous présente la première inspection du Generalfeldmarschall Erwin Rommel à la 21. Pz-Div. Le Generalmajor Edgar Feuchtinger (Kdr. de la 21. Pz-Div.) passe en revue, en compagnie de Rommel et du Generalleutnant Alfred Gause (chef des Generalstabes H.Gr.B), une partie de la Sturmgeschütz-Abteilung 200 du Major Alfred Becker dont à droite un 10,5 cm leFH18/40 (Sf.) auf Hotchkiss et dans le fond un 7,5 cm Pak 40 (Sf.) auf Hotchkiss. (Coll. Alain Chazette)
12 janvier: conférence avec le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt .
13 janvier: conférence avec le Generaloberst Alfred Jodl chef des Opérations de l'OKW en visite à Paris.
15 janvier: Rommel est nommé Kommandeur du Heeresgruppe B.
16 janvier: visite au PC de la 711.ID établi au château du Quesnay à Vauville (Calvados) sous les ordres du Generalleutnant Josef Reichert .
Source. Château du Quesnay à Vauville.
Retour par Cabourg, le mont Canisy (Stp vill 13 avec six canons de 155 mm long St-Chamond, modèle 1916 dont trois sous casemate) à Bénerville sur Mer, Deauville, Trouville, Honfleur puis au QG du LXXXI.AK à Canteleu (Seine-Inférieure) avec le Generalleutnant Karl Gümbel Kdr de la 348.ID remplaçant le Kdr General der Panzertruppen Adolf Kuntzen absent.
Source. Plan de la Batterie 2/1255. Heeresküstenartillerie-Abteilung de l’Oberleutnant Sondam au Mont Canisy. Voir un film.
Source. De gauche à droite: en 2 Rommel et en 3 Gümbel
Inspection du 16 janvier 1944. AGRANDISSEMENT.
Source. Rommel à Bénerville, explications ici.
17 janvier, inspection de la 17.Luftwaffen-Feld-Division à Bolbec, entre Veulettes-sur-Mer et Harfleur/Le Havre, Kommandeur le Generalleutnant Hans Kurt Höcker , PC au château d'Auberville la Renault (Seine Inférieure).
Source Alain Chazette. Implantation de la 17. Luft-Feld-Div. début 1944.
Source. Le château d'Auberville la Renault , PC de la 17. (L) Feld-Div.
Entretiens avec le Festungkommandant Le Havre le Generalmajor Walther Leuze .
Source. Boulevard Foch à Sainte Adresse (Seine-Inférieure), Rommel à la M.K.B. Sainte Adresse (Wn 07) au centre le plus grand est le Generalmajor Walther Leuze; à sa gauche l'Hauptmann Simon, son aide de camp; le Korvettenkapitän Hans von Martin, Kdr. de la M.A.A.266 casqué à gauche; le Kapitanleutnant Marineartillerie Walter Schröder, Kdr de la Marine-Küsten-Batterie (M.K.B.) 8./ MAA 266 St. Adresse : 4x 15cm Tbts.L/45, casqué à droite; à gauche la Ford Mercury du Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge.
Source. Rommel à Sainte Adresse le 17 janvier 1944, à droite le Kapitanleutnant Marineartillerie Walter Schröder, Kdr de la Marine-Küsten-Batterie (M.K.B.) 8./ MAA 266 St. Adresse : 4x 15cm Tbts.L/45; au centre casqué le Korvettenkapitän Hans von Martin, Kdr. de la M.A.A.266; derrière lui caché le Generalmajor Walther Leuze, Festungkommandant Le Havre.
Le Konteradmiral Hans-Udo von Tresckow Kommandant der Seeverteidigung Seine-Somme absent, le Vizeadmiral Friedrich Rieve Kommandierender Admiral Kanalküste, son supérieur, le remplace.
Source. Rommel entre par l'entrée arrière dans l'hôtel Dufayel à Sainte Adresse, Le Havre, siège de la Seeverteidigung Seine-Somme. De nos jours. En gros plan.
« Nous gagnâmes ensuite Fécamp où l'on construisait de grands points d'appui à l'Est et à l'Ouest de la ville. Le chef du régiment local considérait tous les ressortissants de la marine comme des bureaucrates. Le capitaine du port, avec lequel il avait, sans doute, surtout affaire, était bien un homme âgé et débonnaire, mais la 15e flottille de patrouilleurs basée sur ce port, n'avait cessé de se distinguer depuis 1940 dans les missions d'escorte, en dépit de conditions très difficiles. Une intervention conciliante permit de réaliser une détente dans leurs rapports. »
Fécamp est dans le secteur de la 17.Luftwaffen-Feld-Division , le chef du régiment local ne peut être que l’Oberst Ulrich Engelke Kommandeur du Lw Jäger Regiment 34. dont le QG et à Épreville (6 km au Sud de Fécamp), quant au capitaine du port, le Hafenkommandant est le Korvettenkapitän Baron Thoe Schwartzenberg en Hohenlandsberg . la Hafenkommandantur est au 11 Quai Bérigny.
Nous déjeunâmes à 12H45 au Foyer du soldat à l'hôtel Canchy, 10 place Thiers.
Source. Le Soldatenheim de Fécamp dans l'hôtel Canchy, 10 place Thiers. De nos jours place place Charles de Gaulle, de nos jours la brasserie Le Pagnol.
Puis nous rendîmes à Saint-Valéry-en-Caux, nous grimpâmes sur les hauteurs qui dominent le petit port, alors passablement détruit, pour inspecter une position de batterie et un poste de guet de la Luftwaffe .
Selon Jean-Pierre Ducellier dans ce livre
Collection ROUSSEAU/Jacques BEAL
Le maréchal Erwin ROMMEL en inspection sur les côtes du littoral situé entre la
baie de Seine et la baie de Somme le 17 Janvier 1944.
Source. Rommel à Saint Valéry en Caux, le 17 janvier 1944 avec le Generalleutnant Erwin Sander , Kdr de la 245.ID. VOIR REPERAGE.
A Dieppe, la conférence eut lieu au foyer des officiers. Après une inspection détaillée des installations, relativement très fortes, de Dieppe nous gagnâmes Abbeville de nuit. Nous logeâmes chez l'habitant, ce qui ne plut pas à tout le monde.
Collection syndicat d'initiative d'Abbeville. Rommel au centre sur les marches d'un hôtel particulier Boulevard Vauban à Abbeville réquisitionné par la Kreiskommandantur; à droite Ruge et entre Rommel et Ruge Meise, à gauche de profil l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff, l'autre personnage non identifié, date certainement le 18 janvier au matin. De nos jours.
Inspections du 17 janvier 1944.
Les visites du 18 janvier commencèrent par celle du Tréport. Le chef de division n'y était pas très à la page.
Il s'agit du Generalleutnant Karl Gümbel , Kdr de la 348.ID, QG au château de Friville Escarbotin (Somme) avec le I/Gren-Rgt 863 dont le PC est au Tréport, avec deux unités d'artillerie le I./
Heeres-Küsten-Artillerie-Regiment 1252, Hauptmann puis Major Rudolf Wastl et le Heeres-Artillerie-Abteilung 1148.
Source Alain Chazette. Rommel au Tréport observe le large aux jumelles.
A Cayeux, au sud de l'embouchure de la Somme, nous trouvâmes une position de batterie abandonnée, avec d'excellents abris en béton, dont on avait fait sauter une partie. Rommel s'emporta à cette vue.
Dans l'après-midi, le maréchal s'entretint avec Salmuth à Montreuil. Ensuite nous allâmes à Hardelot Plage, où des sapeurs du Génie SS avaient aménagé d'excellents champs de mines.
A cette date et à cet endroit il ne peut s'agir que du SS-Panzer-Pionier-Bataillon 9 de la 9.SS-Panzer-Divison "Hohenstaufen" en réserve de l'AOK.15.
Nous passâmes la nuit au Foyer du Soldat à la villa Rosetiles, avenue des Troënes au Touquet.
Inspections du 18 janvier 1944. AGRANDISSEMENT.
19 janvier, à 8 heures, nous partîmes pour Berck-sur-Mer afin d'inspecter encore des positions et des champs de mines. Puis nous revînmes vers Fontainebleau où nous arrivâmes au début de l'après-midi.
Inspection du 19 janvier 1944.
20 Janvier: Rommel téléphone au Generaloberst Alfred Jodl pour demander que la 21. Panzer Division puisse intervenir dans les premières du débarquement.
22 janvier : Départ à 08H15 pour la Bretagne, Rommel est accompagné de Ruge , Meise , Gause , Queissner et Lattmann. Arrivée au Mans à 11H05 au Q.G. du Generaloberst Friedrich Dollmann chef de la 7.Armee , qui avait le Generalleutnant Max-Josef Pemsel pour chef d'état-major. Pemsel fit un remarquable exposé de la situation, avec des cartes très claires.
Dans l'après-midi, sous de fortes averses, nous gagnâmes Rennes, Saint-Brieuc puis Guingamp, arrivée à 18H00, au PC (propriété à l'angle des Boulevard Clemenceau et de la Marne) du General der Infanterie Erich Straube , commandant du LXXIV.AK (secteur allant du Couesnon à Roscoff, soit 510 kilomètres de côtes). Là encore, nous logeâmes chez l'habitant. Les entretiens se déroulèrent dans le même cadre qu'ailleurs.
Le dimanche 23 janvier, à 7 h 30, nous inspectâmes le secteur occidental, depuis Sibiril, à l'ouest de Roscoff, jusqu'à Paimpol. Secteur de la 266.ID, Kdr Generalleutnant Karl Spang . Déjeuner à la « Soldatenheim » de Perros-Guirec. Ensuite visite à Port-Blanc, Paimpol, l'Ile-à-Bois (Stp Po 46) et aux grèves des Rosaires en Plérin.
A Paimpol, se trouvait la batterie d'artillerie ALVF de Plounez sur voie ferrée de 4 canons de 203, Stp. Po 27. Voir ici celui d'Auderville-Laye dans la Hague.
Retour à 18H50 à Guingamp pour dîner et coucher.
Source. Rommel et à sa gauche Straube devant une caemate R631 à Roscoff. Repérage.
Source. Rommel et Straube à Port Blanc, commune de Penvénan. Repérage.
Inspections du 22 et 23 janvier 1944.
24 janvier, à 8H00, Rommel quitte Guingamp avec son état-major et le General der Infanterie Erich Straube en direction du secteur de défense côtière K.V.A. A1 (Saint-Brieuc - Avranches), confié au Kommandeur der Osttruppen z.b.V. 721 (Groupement à mission spéciale 721), Kdr Generalmajor Christoph Graf zu Stolberg-Stolberg . Un commandement du niveau d'un E-M de division qui ne comptait que quelques Ost-Btl.(Bataillons de l'Est.) subordonnés. Au total un secteur de 270 km devait être défendu par ces unités.
A Saint-Lunaire dîner, à l'ouest de Dinard, une longue discussion eut lieu sur l'emplacement d'une batterie de six canons russes de 12.2-cm schwere Feldhaubitze 396 (r), montés sur plaque tournante.
En fait la construction de la M.K.B. Saint-Lunaire (4./M.A.A. 608) et la H.K.B. 1271à La Richardais. Début juin, la situation était la suivante :
- Après ajout de 2 pièces de 122, l'armée de terre (Heer) la Heeres-Küsten-Batterie 1271 perçoit 5 pièces de 12.2 cm K.390/2 (r) et reste sur le point d’appui, Ra156 dans les terres à l'ouest de La Richardais.
- La Marine avec 3 x 12.2 cm K.390/2(r) la MKB 4./MAA.608 Lunaire une batterie sur la côte, pointe de Bellefard Ra138. Les canons qui devaient être placés sous casemates, ne le furent finalement jamais.
Localisation de la pointe de Bellefard à Saint Lunaire et de la Richardais.
A Saint-Malo, après avoir traversé la Rance sur un bac, la Cité, forteresse à la Vauban extrêmement forte, retenait plus particulièrement l'attention.
Source. Visite de la Zitadelle, Fort la Cité, Festung Saint Malo, à gauche Straube, à droite Meise sous réserve
Source. Pose de tétraèdres en béton sur la plage du Sillon à Saint Malo.
Une batterie de marine se trouvait sur l'île de Cézembre, d'où elle pouvait battre le port et ses abords aussi bien que la Cité. Elle se composait de quatre pièces de 19 cm et possédait donc une puissance de feu incomparablement supérieure, mais elle avait été laissée sans aucune protection. 1./M.A.A. 608 avec 6 x 19,4 cm K 486(f):Ra 277 M.K.B "Ostwall" Ile de Cézembre Stp 277.
Source : Alain Chazette. Canon 19,4 cm K (E) 486 (f)-93 (f)
Toujours sous une pluie battante, nous visitâmes des positions situées près de Cancale et sur la côte occidentale de la baie du Mont-Saint-Michel, ainsi qu'une batterie de·l'armée, installée près de Dinard. Retour à Dinard pour le dîner à 18H30 et une réunion de travail avec Straube .
25 janvier au matin, rendez-vous fixé à 08H00 près de Dol, avec le Generalleutnant Walter von Boltenstern , commandant la 179. Reserve-Panzer Division.
A Tinténiac, le Reserve-Panzer-Aufklärungs-Abteilung exécuta un exercice qui fit bonne impression.
A 12H50 repas au Q.G. de la 179. Reserve-Panzer Division, à Rennes. Départ à 13H30.
Au retour, nous discutâmes encore brièvement les résultats de l'inspection avec le général Pemsel , au Mans; le général Dollmann était parti pour Posen dans l'intervalle. Il fut entendu que le commandant du port de Saint-Malo (le Festung Kommandeur Saint Malo, l'Oberst Andreas von Aulock ) ne s'incorporerait aux forces de défense, avec son personnel, qu'après avoir rendu les installations du port inutilisables. Départ à 16H35, arrivée à Fontainebleau à 19H35.
Inspections des 24 et 25 janvier 1944
A notre arrivée au Q.G., le Ia annonça que l'OKW. refusait de rapprocher les divisions blindées de la côte, en invoquant la situation générale.
26 janvier, nous eûmes la visite du General der Infanterie Hermann Geyer en retraite (relevé par Hitler , le 31 décembre 1941, pour une retraite non autorisée au cours de la bataille de Moscou) qui, avant la guerre, avait été le chef de Gause , en tant que commandant du V.AK.
Dans la matinée du 28 janvier, Rommel eut une conférence avec le General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg du Panzergruppe West sur l'engagement des troupes blindées; dans l'après-midi, il se rendit au Q.G. de Saint Germain en Laye du Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt , commandant en chef à l'Ouest (OB West) et y eut une autre conférence " qui se déroula en plein accord, mais, malheureusement, ne changea rien, des difficultés empêchant toujours les réalisations pratiques."
Le Generalfeldmarschall
Gerd von Rundstedt
résidait à la
villa David,
rue Alexandre Dumas.
29 janvier
- Un lumbago n'empêcha
pas Rommel
de
repartir
pour se rendre, cette fois, dans le secteur du
LXXXIV.AK,
à l'aile droite de la 7.Armee
,
qui englobait le littoral de la baie
de Seine depuis l'Orne (non
la Dives) et toute la
presqu'île du
Cotentin, ainsi que les
îles
Anglo-normandes. Sans le savoir, nous pénétrâmes ainsi pour la première fois
dans la région ou allait effectivement se produire le débarquement. Le
General der
Artillerie Erich
Marcks
, qui venait
de l'état-major général, possédait une valeur militaire reconnue par tout le
monde. Il fit un exposé clair, précis et d'un optimisme surprenant. Physiquement,
il souffrait d'un grave handicap, car il avait
perdu
en Russie une jambe que remplaçait un appareil.
Le lieu de cet entretien n'est pas indiqué (Caen ?) . .
Le littoral de son secteur, îles comprises, atteignait 400 km. Pour le défendre, il disposait de cinq divisions:
Parmi celles-ci, la 319.ID, à l'effectif normal de guerre, occupait les îles anglo-normandes. Kdr Generalleutnant Rudolf Graf von Schmettow
La 716.ID occupait 90 km. de front entre 1'Orne (non la Dives) et la Vire avec deux régiments en avant. Kdr Generalleutnant Wilhelm Richter PC à Caen, villa Baumier 4 avenue de Bagatelle.
Plus à l'ouest, la 709.ID tenait 220 km et avait poussé ses trois régiments jusqu'à la côte. Kdr Generalleutnant Karl-Wilhelm von Schlieben PC au château de Chiffrevast à Tamerville (Manche)
En réserve se trouvaient les 243.ID, Kdr Generalleutnant Heinz Hellmich PC au château et au manoir de Malassis, au Vrétot (Manche).
et 352.ID , Kdr Generalleutnant Dietrich Kraiß PC au château Poulain à Littry (Calvados) le 6 juin 44.
Dans le secteur du corps se trouvait encore le Grenadier-Regiment 1021, renforcé par deux batteries, noyau de la future 77.ID .
Après le déjeuner, nous inspectâmes une batterie en cours d'installation à l'Est de l'embouchure de l'Orne. La seule batterie à l'est de l'Orne du LXXXIV.AK est celle de Merville (voir en date du 6 mars).
Nous nous trouvions groupés et à découvert, lorsque deux chasseurs britanniques, volant en rase-mottes, arrivèrent droit sur nous. Le Ia, l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff , qui se trouvait à côté de moi , plongea vers un abri, je l'imitai alors. Le maréchal demeura debout. Les chasseurs ne tirèrent pas. Sous réserve des avions en mission de reconnaissance photographique à basse altitude, pour justement surveiller la construction de cette batterie.
En poursuivant l'inspection de la côte en direction de l'ouest, nous constatâmes un certain nombre de choses excellentes, en particulier des flanquements d'artillerie, mais aussi d'autres assez déplorables. Dans le secteur droit de la 716.ID , les points d'appui, sur la côte, se trouvaient à des intervalles compris entre 600 et 1 000 mètres; dans le secteur gauche, ces intervalles atteignaient trois kilomètres à trois kilomètres et demi, ce qui était évidemment beaucoup trop, quoique le littoral y fût escarpé par endroits.
Franz Gockel soldat à la 3.Kp, Grenadier-Regiment 726 (716.ID) affecté au Wn 62 à Colleville-sur-Mer indique une inspection de Rommel à ce Wn le 29 janvier 1944.
La nuit interrompit l'inspection. Nous gagnâmes Saint-Lô, où se trouvait le Q.G. du LXXXIV.AK au château de Commines, route de Carentan. Le général Marcks nous reçut à dîner avec son chef d'état-major, un Autrichien assez âgé l'Oberstleutnant i.G. Johann von Heiterer-Schaller, Rommel résuma son impression dans son journal d'opérations: « D'une façon générale, la troupe ne travaille pas suffisamment pour aménager les positions. L'urgence de ces travaux n'est pas reconnue. Partout règne le souci de garder des réserves à l'arrière, ce qui affaiblit le front sur le littoral.»
Inspections du 29 janvier 1944
30 janvier, le lendemain, à 8 heures, nous partîmes, par de très mauvais chemins, pour inspecter la zone s'étendant de l'embouchure de la Vire jusqu'à Cherbourg. Le commandant de la 709.ID . le Generalleutnant Karl-Wilhelm von Schlieben présenta son rapport et Rommel exposa une fois de plus ses idées.
Comme nous arrivions à Quinéville au moment de la basse mer, le maréchal aperçut des pieux et des obstacles antichars en avant de la plage. Il descendit aussitôt de sa voiture et apprit d'un sous-Iieutenant que « ces choses se trouvaient là depuis longtemps ». Il s'agissait d'une installation d'essai, faite en 1941. Sur quatre pieux en béton, d'ailleurs trop longs, trois avaient bien résisté, de même que les obstacles antichars de simples poutres et des trièdres. De toute évidence quelqu'un pensait comme nous des 1941. Dommage de ne pas l'avoir su! Le maréchal rayonnait. Il tenait là la preuve que les obstructions sous-marines pouvaient résister pendant un délai très long, question jusqu'alors fort controversée.
Au nord de la Vire, rien n'avait été réalisé en dehors de quelques inondations.
Inondation à Liesville-sur-Douve dans le Cotentin.
Ensuite, la situation s'améliorait. La batterie du Herr installée à Morsalines Stp 141 (quatre non six canons 15,5 cm K/420 (f) pour français) faisait assez bonne impression.
6./1261HKAR, avec 6 canons 15,5 cm K416(f) à l'air libre sur aire bétonnée.
Source. Canon 15.5 cm K416(f)
Celle de Marcouf Stp 135 (quatre canons 21 cm 39/40 L/52), appartenant à la Kriegsmarine , se trouvait au premier stade de son installation. Nous y rencontrâmes le Konteradmiral Walter Hennecke , Seekommandant Normandie, que le brouillard avait retardé. On transformait également en point d'appui l'antique forteresse Stp 110 de Saint-Vaast. Toutes ces fortifications construites par Vauban étaient admirablement situées et restaient suffisamment robustes pour être utilisées.
Source Alain Chazette. Le 30 janvier 1944. Photo de gauche: de g. à d. Marcks; Rommel; Oberst Gerhard Treipel, Kdr Heeres-Küstenartillerie-Regiment 1261; Hennecke. Photo de droite: Rommel; Hennecke; Ruge et Korvettenkapitän M.A. Robert Fromme, Kdr Marineartillerieabteilung 260; à l'extrème gauche von Tempelhoff.
Source à gauche. Marcks avec sa canne, von Schlieben et Rommel. Source à droite. Le bras tendu Hennecke.
Pressés par le temps, nous ne vîmes pas ce qu'on appelait le « Osteck », avec la batterie « Hamburg » Stp 234 (quatre canons 24 cm SK L/40 in Drhl. C/98 sous casemate) et reprîmes contact avec la défense au Fort du Roule Stp 255 qui domine Cherbourg, offrant une splendide vue sur la ville et le port.
Le front maritime de la « forteresse» était long de 30 km, avec 40 centres de résistance, le front terrestre, étendu de 50 km, devait compter 80 de ces centres, mais ils ne se trouvaient pas tous achevés. Le premier possédait assez de puissance pour repousser une attaque venant de la mer, mais on ne savait encore où prendre les troupes nécessaires pour tenir le second.
Source. Batterie des Capelains ou Brommy, Stp 245, 1./M.A.A.260 à Bretteville (Manche) à l'est de Cherbourg, Rommel avec son Ia l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff ; la localisation grâce aux photos ci-dessous
Source Moulins du site. Bunkers de la Batterie des Caplains.
Nous déjeunâmes au Foyer du Soldat, dirigé par la sœur Barbara, aux efforts de qui il était dû. A Cherbourg, il y avait un Soladtenheim quai Caligny.
Le Hafenkommandant Cherbourg, le Fregattenkapitän Hermann Witt , y fit venir les officiers des trois armes, pour prendre le café, et ce fut une réunion extrêmement utile, digne d'être recommandée partout.
Après avoir vu le port et écouté le rapport du Commandant naval sur les obstructions établies par lui (responsable le Korvettenkapitän Wetzel), nous quittâmes Cherbourg pour gagner les installations de la Luftwaffe à Vauville, près de la côte occidentale du Cotentin. Malheureusement le temps très bouché ne nous permit pas de voir beaucoup de choses.
*
Source: carte établie par Frédéric Désit avec son aimable autorisation. Inspections du 30 janvier 1944.
Nous devions revenir pour la nuit à Saint-Lô.
31 janvier : Rommel rencontre à Alençon le SS-Obergruppenführer und General der Waffen-SS Paul Hausser , Kdr du II.SS-Panzerkorps.
Rommel et Hausser.
Déplacement du 30 janvier 1944
FEVRIER 1944
1 février: Rommel rencontre à Paris le General der Infanterie Günther Blumentritt , chef de l'E-M de l'OB West; sujet: les mines.
2 février: chasse
3 février: Rommel, accompagné de Meise et de Ruge , se rendit à Hardelot-Plage, via Beauvais, pour examiner un essai d'obstructions de plages. Les soldats, fort inventifs et désireux de s'épargner une fatigue inutile, avaient imaginé de creuser avec des manches à incendie les trous destinés à recevoir les pieux, ce qui faisait gagner beaucoup de temps et de peine. Trois minutes suffisaient pour chaque pieu, alors qu'il fallait trois quarts d'heure en le battant avec un bélier. Ces pieux tenaient fort bien, beaucoup avaient déjà reçu des mines terrestres, théoriquement étanches, mais que, par mesure de précaution, on avait revêtues d'une épaisse couche de goudron.
Creusement de trous à la lance à incendie.
Pieux avec mines.
En revanche, les hérissons tchèques s'enlisaient rapidement, il fallait les disposer sur des planches ou sur un terrain plus solide, près du rivage.
Source. Hérissons tchèques.
Ensuite, en compagnie du General der Artillerie Johann "Hans" Sinnhuber , commandant le LXVII.(67)AK (NON le LXXXII.(82)AK) nous visitâmes un certain nombre de positions sur la côte entre Boulogne-sur-Mer et Calais. A Wissant et à Sangatte, on installait des obstacles antichars belges qui devaient être particulièrement efficaces contre les embarcations. Voir un film.
Portes belges.
Source Alain Chazette. Rommel visite la batterie MII installée à l'Ouest de Sangatte, codé Stp 106 Dresden avec 3 pièces de 17 cm SKL/40.
Dans le plat pays plus à l'est, les inondations étaient déjà commencées. A de multiples reprises, Rommel exposa de nouveau les principes de la défense. Dans la soirée, il discuta les résultats de la journée dans la grande salle du Foyer des Officiers, à Calais, où nous passâmes la nuit. Au dîner, il invita le Vizeadmiral Friedrich Frisius , Kommandanten der Seeverteidigung Pas de Calais, et le Generalleutnant Otto Elfeldt qui allait prendre le commandement de la 47.ID .
La journée du 4 février commença par un rapport du cornmandant de port de Calais que suivit une inspection des défenses. Ensuite, nous rendîmes visite, à l'improviste, au PC de la 47.ID , à Aires (? à Fiennes). Le général était parti pour voir ses troupes; le Ia de son E-M paraissait remarquablement renseigné.
A Tourcoing, Rommel eut un long entretien avec von Salmuth . Dans l'après-midi nous revînmes vers Fontainebleau, Meise servant de « navigateur ».
Inspections du 3 et 4 février 1944
Les deux journées suivantes furent de nouveau consacrées au travail d'état-major.
5 février: Rommel alla voir Blumentritt .
Le dimanche 6 février, Rommel fit une petite sortie de chasse et s'entretint avec le Generalleutnant Walter Warlimont , adjoint de Jodl à l'OKW., de la défense de la cote et de l’organisation du commandement à l'Ouest. Warmilont resta à dîner au QG.
7 février: Après un petit déjeuner plus substantiel qu'à l'ordinaire, nous partîmes à 6 heures du matin, le maréchal se trouvait dans la Horch avec l'Oberstleutnant i.G.Anton Staubwasser et l’Oberstleutnant Wolfgang Queissner , Meise et Ruge dans la Mercury, un groupe d'hommes armés jusqu'aux dents nous accompagnait dans deux voitures découvertes. A une allure très rapide, nous nous dirigeâmes d'abord vers Dijon.
La Horch 830 BL de Rommel. Photo du centre prise à Ostende (Belgique) devant les deux M650 de la MKB Kursaal.
Après Lyon, nous fîmes halte pour un rapide casse-croûte. Nous franchîmes le Rhône à Tournon, traversâmes Valence, Montélimar, Orange, et atteignîmes Avignon vers 16H30. Le General der Infanterie Georg von Sodenstern chef de la 19.Armee, dont le Q.G. se trouvait sur les hauteurs de la rive ouest, présenta un rapport très clair et fort satisfaisant. Le soir, Sodenstern nous reçut à dîner à l'Hôtel de l'Europe en plein cœur de la ville.
Itinéraire du 7 février 1944
Le lendemain matin (8 févier), nous partîmes à 8 heures, d'abord vers les Alpilles, puis, par Port-de-Bouc, passâmes sur les hauteurs situées à l'ouest de Marseille, et traversâmes la Camargue pour atteindre Port-Saint-Louis, où l'on effectuait des essais de lance-flammes contre les chalands de débarquement.
Source. Pot de lance-flammes Abw. Flammenwerfer 42 statique et déclecnché à distance par des fils électrique.
Nous nous arrêtâmes brièvement pour déjeuner à Montpellier, au Q.G. du IV. Luftwaffen-Feld-Korps, commandé par le General der Flieger Erich Petersen , et reprîmes aussitôt notre route vers l'Ouest. La mission demeurait la même que sur les côtes de la Manche, mais la densité des troupes était encore plus faible. La 19. Armee disposait d'un total de six divisions pour environ 500 kilomètres de côte. Celle de l'ouest, la 277.ID , Kdr Generalleutnant Helmuth Huffmann avait ainsi à défendre un secteur de 200 km.
Sète était bien fortifiée; une batterie de 15 cm de la marine représentait l'élément le plus important de la défense. La visite d'Agde, plus à l'ouest, fut trop rapide. Nous arrivâmes à Narbonne à la nuit faite, y dînâmes et, après une ultime conférence, allâmes nous coucher.
Itinéraire du 8 février 1944
Nous repartîmes le 9 février à 6 heures, par ciel couvert et pluie. Nous traversâmes Perpignan, Foix, Tarbes et Pau, sans nous arrêter et, malheureusement, sans apercevoir les Pyrénées. Lors de la halte du déjeuner: (de simples tartines beurrées), nous constatâmes que seules la Horch et la Mercury avaient encore assez de carburant pour atteindre la côte de l'Atlantique. On nous donna les réserves d'essence des autres et nous continuâmes seuls jusqu'à Bayonne où nous arrivâmes vers 14 heures.
Le maréchal reçut aussitôt le General der Infanterie Hans von Obstfelder , Kdr du LXXXVI.AK, auquel il donna ses instructions. Aussitôt après nous allâmes jusqu'à la frontière espagnole pour examiner diverses positions de l'armée et de la marine, à l'armement fort disparate.
Source Alain Chazette. Le 9 février1944, Rommel en visite à la Batterie « Barbara » 1/MAA 286 en compagnie de von Obstfelder à gauche et du chef des VGAD du Sud-Ouest à l'extrême gauche.
A Hendaye, nous jetâmes même un regard en territoire ibérique.
Source: à gauche, à droite. Le 9 février 1944, Hendaye à la frontière espagnole: Rommel et Obstfelder.
A gauche: de face à droite Obstfelder. A droite: en arrière-plan au centre Ruge. Un montage de 4 photos.
Puis repartîmes immédiatement, par une route droite et excellente,· à travers les Landes, pour atteindre, vers 19 heures, le Q.G. de la 1.Armee, à Bordeaux, Kdr Generaloberst Johannes Blaskowitz . Nous n'y perdîmes pas de temps, conférence aussitôt avec le général Blaskowitz. Après un simulacre de dîner à 21 heures, le maréchal entendit le chef du 4e bureau, le directeur du service des Transmissions et finalement le chef du Génie. Ce sur quoi nous allâmes tous nous coucher.
Itinéraire du 9 février 1944
Le lendemain, 10 février, nous ne repartîmes qu'à 8 heures. En roulant vers l'embouchure de la Gironde, nous vîmes quelques positions établies sur la vaste plage de l' Atlantique, dont une qu'occupaient des Indiens.
A gauche, source. 10 février 1944, Lacanau Océan (Gironde), Rommel salué par l’Oberstleutnant Kurt Krappe, Kdr IR (ind.) 950. A droite, source. Ommel, Krappe et (de profil) le Generalleutnant Hermann Meyer-Rabingen, Kommandeur de la 159. Reservedivision, Voir ici
Source. Rommel à Lacanau Océan (Gironde), le 10 février1944, avec le Generalleutnant Hermann Meyer-Rabingen (à droite), Kommandeur de la 159. Reservedivision avec des hommes de la Legion "Freies Indien" (Indische Legion), Inf.Regt (ind.) 950, Kommandeur l'Oberstleutnant Kurt Krappe (en casquette)
Source. A Soulac, au Stp. 307, casemate M 270, canon 16,4 cm KM87(f) ou KM93(f) de face le Generalleutnant Hermann Wilck (708.ID) et en noir le Kapt.z.S HaansMichahelles (SeeKo Gascogne)
La région fortifiée du sud de la Gironde (Festung Gironde-Mündung-Süd) était bien pourvue en artillerie: deux pièces de 28 cm, montées sur voie ferrée, 28 cm schwere Bruno Kanone (E) pouvant tirer à 29 500 mètres, la Gi331 Le Verdon Lauban E.Bttr.721 et une batterie de l'armée en comptant six de 15,2 cm. K433/1 (r) Gi303 Mannheim La Claire à La Pointe de Grave.
Le 10 février 1944, Rommel inspecte la batterie Eis. 721. Il est accompagné, à gauche, par le General der Artillerie Curt Gallenkamp (LXXX.AK) et, en arrière, par le Generalleutnant Wilck (708.ID). Ils sont ici installés au-dessus du poste de tir H636a de la pointe de Grave. (BA.) Après avoir observé l'embouchure, Rommel se fait expliquer le maniement du 28 cm Kurze Bruno Kanone. (BA.) Source : article d’Alain Chazette dans 39/45 Magazine N°133/134.
Mais les centres de résistance du front terrestre se trouvaient parfois éloignés de trois kilomètres et demi. Des cosaques en tenaient une partie, (Kosaken) Grenadier-Regiment 360, 708.ID.
Tout était disposé pour faire sauter le grand quai de la gare maritime du Verdon, permettant l'accostage des transatlantiques. Nous déjeunâmes à l'ordinaire, dans une baraque, puis traversâmes le fleuve pour gagner Royan.
Le Kapitän zur See Hans Michahelles , Kommandant der Seeverteidigung Gascogne était venu à notre rencontre sur la rive sud. Le Fregattenkapitän d. R. Anselm Lautenschlager, chef de la 4. Sicherungsdivision Gironde-Sud, nous rejoignit sur la rive nord, où les préparatifs étaient déjà fort avancés. La forteresse devait tenir jusqu'aux derniers jours de la guerre.
Source. Royan : point d'appui Gi 26 Hirscherg, le 10 février 1944.
Itinéraire du 10 février 1944
Le lendemain matin, 11 février, inspection les défenses de La Rochelle et des environs.
Source. De gauche à droite: Rommel, le commandant de la base sous-marine et chef d'état-major, Kapitän zur See Dipl.Ing Walter Türke et le Generalleutnant Ernst Häckel , Kdrt 158. Res-Div. ,
Source. La Rochelle, le 11 février 1944. Rommel visite un U-boat bunker.
Ensuite, Rommel partit pour Le Mans afin de conférer avec le Generaloberst Friedrich Dollmann .
Le soir, de Fontainebleau, Rommel eut une longue conversation téléphonique avec le Generaloberst Alfred Jodl
Itinéraire du 11 février 1944
12 février, le Generaloberst Heinz Guderian , inspecteur général des troupes blindées, vint conférer avec Rommel sur « la participation des unités blindées à la défense de la côte, Au déjeuner, Guderian se montra un convive fort agréable.
Dans la matinée du 13 février, Rommel se rendit à Paris pour discuter avec l'état-major de l'OB West de la possibilité d'accroître le degré d'alerte à la côte sans nuire à l'entraînement.
Les 14 et 15 février, Rommel alla voir la 9. SS-Panzer Division "Hohenstaufen" , le PC est à Amiens, puis inspecta le secteur de la Somme jusqu'à l'ouest de Dieppe.
Ces deux photos sont présentées par Jacques Béal dans La guerre 39-45 dans la Somme (Editions Horvath, 1986), elles sont reprises par Jean-Pierre Ducellier dans ce livre comme ayant été prises à Amiens le 17 février 1944, l'auteur précise l'absence de Ruge lors de ce déplacement (Ruge date cette visite au 14 ou 15 févier) et est affirmatif sur la date du 17 par la présence sur le sol de neige fraîchement tombée (voir la photo de gauche) dans la nuit du 16 au 17 Février. Il n'a pas neigé les 14 et 15 Février ! ; à droite derrière Rommel, tête nue, le SS-Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS Wilhelm Bittrich , Kdr de la 9. SS-Panzer Division "Hohenstaufen" .
Source. Rommel au Tréport à la mi février 1944, à gauche le General der Artillerie Johann "Hans" Sinnhuber , chef du LXXXII.(82) AK, à droite le Generalleutnant Paul Seyffardt, Kdr 348.ID depuis le 2 février 1944.
En beaucoup d'endroits la défense avait réalisé de bons progrès: la 348.ID par exemple, avait posé 160 000 mines sur une longueur de 30 km. La 21. Panzer Division , stationnée à l'intérieur, possédait 54 chars allemands, 28 français et 35 Sturmgeschütze (en fait des 7,5 cm PaK40/1 auf Geschützwagen Lorraine Schlepper (f))
Pourquoi citer cette division ici ? Le PC de la 21.Pz Div se trouvait à Meulan (Seine et Oise) d'après une carte OKH reprenant les forces blindés présentes en France le 26 février 1944. Même si on peut supposer que toute la division n'est pas regroupée autour de Meulan, il est douteux que des unités de la division se trouvent à l'Ouest de Rouen.
Au retour, Rommel s'arrêta brièvement à Auberville (Seine Inférieure) pour jeter un coup d'œil sur son ancien PC de 1940, qui se trouve près de Saint Valery en Caux sur la D68
Source. Château d'Auberville la Manuel, PC de Rommel en juin 1940. De nos jours.
Puis il visita le château de La Roche-Guyon, situé sur la Seine, à 50 km en aval de Paris, qui était envisagé comme nouveau quartier général.
Source. Château de La Roche Guyon.
Inspections du 14 et 15 février 1944
Rommel
et Guderian
assistèrent à
un Kriegsspiel du
Panzergruppe West. Les grands chefs commandant à l'Ouest
devaient se réunir le 21, au Q.G. du Führer
, mais la conférence fut repoussée à
une date indéterminée.
18 février, le maréchal , accompagné par Meise et Ruge , partit pour la côte occidentale de Bretagne. Nous quittâmes le Q.G. à 7 heures et allâmes d'abord chercher le General der Infanterie Günter Blumentritt à Paris. Les inspections commencèrent à Saint-Nazaire à 14H15. Le General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher , commandant du XXV.AK, PC à Pontivy (secteur de Roscoff à Pornic soit 816 kilomètres de rivage), se présenta le premier. Sa division méridionale la 275 Infanterie-Division , Kdr Generalleutnant Hans Schmidt , secteur de Vannes à Saint-Nazaire, PC à Redon (Ille et Vilaine) constituait bien la plus disparate que nous eussions encore vue.
Ensuite pour la Kriegsmarine présentation par le Konteradmiral Hans Mirow , Kommandant der Seeverteidigung Loire de la défense de l'estuaire de la Loire. A 14H50, inspection du port et visite du chantier naval de Penhoët, d'un bunker hôpital, des bunkers pour sous-marins. Le Vizeadmiral ZV Witold Rother , Oberwerftdirektor bzw. Werftkommandant an der Kriegsmarinewerft Saint-Nazaire (directeur de l'arsenal), a exposé la situation
Source à gauche. Base sous-marine de Saint-Nazaire, le 18 février 1944, Rommel et Fahrmbacher (la main tendue, en noir Hafenkommandant Saint-Nazaire F. Kapitän Ernst Kellermann. Source à droite: Kellermann, Rommel et Fahrmbacher)
Ensuite, déplacement vers le point d'appui Nz 313 à Ville-ès-Martin. A 15H45, visite du StP Nz 305 de la M.K.B. Behncke-West (3./M.A.A. 280) dans le vieux fort français à la pointe de l'Ève. Quatre pièces de 17 cm SK L/40.
Source Alain Chazette. Batterie « Behncke « du cap de L'Ève : plan et visite de Rommel en compagnie de Fahrmbacher (à droite).
Ensuite, un bunker 677 à La Baule, avec à l'intérieur un 8.8 cm Pak 43/41. Dix minutes après, visite des Stp. T.39 à Mazy, entre Pornichet et La Baule.
En fait le Tu39 : La Baule Mazy : Vf58c x 8, VfIc116 x 2, R120, R501 x 2, R638, Ls. Bunker, SK/Doppelschartenstand 5cm Kwk x 2, R660b x 2, 5 cm Kwk L/42 x 2, 3,7 cm Pak 35/36. Source: .
Visite à Saint Nazaire le 18 février 1944. AGRANDISSEMENT
Ensuite, déplacement vers La Baule, Guérande et La Turballe, vers Le Brandu : inspection Wn T14.
En fait Tu14 : Le Brandu : R613, R622, Vf58c x 3, R677 x 2, R612, Vf Ic116 x 2, Wasserbunker x 2, 7,5 cm FK 235 (b), 8,8 cm Pak 43/41 x 2. Au Brandu (Tu14), une casemate R612 et une casemate R677 respectivement pour 7.5 cm FK 235 et 8.8 cm Pak 43/41 couvrent le secteur nord de la grande plage de la Turballe.Source: .
Le 18 février 1944 de La Baule au Brandu
Photo BA. Rommel et Fahrmbacher de chaque côté du 8.8 cm du Brandu le 18 févier 44
Après le dernier point d'appui déplacement de 100 km. par Mesquer, Herbignac, La Roche-Bernard, Vannes, Auray, Crach, La Trinité et Carnac, vers la presqu'île de Quiberon. Arrivée à 18H40 au port de Saint-Julien. Visite des alignements préhistoriques de Carnac, A la fin de la visite le Generalleutnant Hans Schmidt a pris congé. Rommel et sa délégation se sont rendus à Quiberon.. Ils ont pris le repas à la Soldatenheim et y ont passé la nuit.
Inspections du 18 février 1944
La journée du 19 février, 08H00 petit déjeuner. A 08H30, une conférence, au Foyer du Soldat de Quiberon, sur la défense de Saint-Nazaire, puis sur les voies et moyens permettant de gêner l'approche de la terre et le débarquement. Ensuite, on a discuté de la situation de la Kampfgruppe Polster (LVIII. Reserve-Panzerkorps) implanté dans la zone arrière du Corps d'Armée.
Oberst Kurt Polster , Kdr du Reserve-Panzergrenadier-Regiment 81 (179.Res.Pz.Div.) PC à Monfort-sur-Meu (20 km ouest de Rennes).
Nous vîmes tout d'abord un point d'appui à Étel, au sud-est de Lorient. Là, Rommel a rencontré le Generalleutnant Walther Düvert , Kdr de la 265.ID stationnée de Douarnenez à Étel (270 km), PC à l'Hôtel de ville de Quimperlé.
Ensuite, direction Port-Louis, où le Festungskommandant Lorient, l'Oberst Karl Kaumann, s'est présenté à Rommel .
Citadelle de Port Louis, le 19 février 1944 de g. à d. : Fahrmbacher, Meise, Rommel et le Generalleutnant Walther Düvert , Kdr de la 265.ID, l'un de ses régiments défend la Festung Lorient.
Ensuite, acheminement en voiture, par les ponts du Bonhomme et Saint-Christophe, à Lorient, vers 10H00 puis vers La Perrière et le bunker pour sous-marins Kéroman III. Le port servait alors de base pour sous-marins qui constituait, en quelque sorte, le noyau de la défense.
Visite à Lorient le 19 février 1944
Rommel fût ravi d'apprendre que l'Organisation Todt construisait des hérissons en béton en grosse quantité pour les obstacles en avant des plages, visite à 11H00.
Source. Rommel avec des tétraèdres en béton à Lorient le 19 févier 1944, tout à fait à droite avec des lunettes le General der Infanterie Günter Blumentritt.
Ensuite, à 11H25, exposé du Hako Lorient, visite des trois bunkers pour sous-marins de Kéroman. Par la suite, le tour en a été fait par l'Oberwerft-direktor (directeur de l'arsenal), Werftkmdt. Lorient, K.Adm. Walter Matthiae . Puis, visite à 12H00 de Stp. cote 40, à l'extérieur du Festung Lorient juste au sud de Saint-Mathieu. Puis trajet de 50 km par Guidel, Clohars-Carnoët, Moëlan-sur-Mer, Riec-sur-Belon et Pont-Aven vers Concarneau. Sur la jetée, inspection d'un groupe de défense, déplacement par La Forêt-Fouesnant vers Bénodet où, à 13H30, on a pris le déjeuner à la Soldatenheim.
Visites du 19 février 1944 de Lorient à Bénodet
Transit par Pont-l'Abbé vers Audierne. Arrivée à 15H15. Sur place Rommel a pris congé du Generalleutnant Walther Düvert . Ensuite, direction la baie de Douarnenez où Fahrmbacher a brièvement expliqué l'intérêt des lieux à 16H10. Pour se former une image de la côte, la délégation s'est déplacée sur la plage (vers 16H35).
Une photo prise au StP Qu16 Lezongar à Esquibien avec une tourelle de char Somua S35.
Source. De gauche à droite: Blumentritt, Ruge, de profil Düvert, Rommel et Fahrmbacher. Localisation au Sud-ouest d'Audierne.
Après, déplacement par Saint-Nic vers Crozon où le commandant de la 343.ID, QG à Landerneau (Plouescat - Crozon, 170 km de côte), le Generalleutnant Erwin Rauch a rejoint à la délégation. Par la suite, direction la Pointe des Espagnols qui se trouve en face de Brest. Là à 17H40, Rommel a écouté un exposé de Fahrmbacher sur le port. A la fin de cette journée, visite de la H.K.B.1274 proche de Camaret, StP C342 Pointe du Grand Gouin, à 18H15. Cette batterie était composée de 4 canons K.532 (f) de 22 cm dans un dispositif ouvert. Finalement, déplacement à Morgat sur la baie de Douarnenez pour le dîner et l'hébergement.
Inspections du 19 févier 1944 de Bénodet à Morgat.
Le dimanche 20 février, départ à 07H45 de Morgat pour Brest par le pont de Térénez, Le Faou et le pont Albert Louppe. En plus des membres de l'état-major de Rommel , les généraux Farhmbacher et Rauch étaient présents.
A 08H40, début de la visite de la Festung. Les sites militaires les plus importants étaient les U-Bootebunkers et sur une grande superficie les réservoirs de carburant bétonnés en forme de coupole, l'Ecole navale et le Fort de Portzic.
Source. Vue aérienne de la base de sous-marins de Brest après le conflit. Au second plan : l'Ecole navale
Source. Stützpunkt Olberg (parc à carburants).
A l'Ecole navale, Rommel a rencontré le commandant de Festung, l'Oberst. Hans von der Mosel , le commandant de l'arsenal, Vizeadmiral (Ing.) Alfred Schirmer , et le Seeko. Bretagne, K.Adm Otto Kähler . Grâce aux exposés de Kähler et Fahrmbacher , Rommel a reçu l'information nécessaire sur la défense.
Ensuite, déplacement à 11H00 vers Kermorvan et l'embouchure de l'Aber-Ildut. Arrivée à 11H30 Fahrmbacher a fait un exposé. Peu après, direction: Argenton, Ploudalmézeau, Lannilis et Landéda vers la cote 37, située à l'anse de l'Aberwrac'h (12H30) où Farhmbacher a commenté les points importants de la défense.
A 12H45, visite de la H.K.B. 1273 (4 x 105 K. 331) près de Lannilis. Par la suite déplacement par Lannilis, Plouguerneau et Guissény vers Goulven. Visite du point 64 où le P.C. d'une batterie était établi. Rommel y a observé la perspective de la grève de Goulven, une baie située entre les pointes de Brignogan et de Plouescat
A 14H00, la délégation s'est dirigée par Keremma et Plouescat vers le point géodésique 58. Un quart d'heure plus tard on s'est rendu par Landivisiau et Saint-Sauveur à Commana, dans le secteur de la 353.ID . Entretien avec son commandant, le Generalleutnant Paul Mahlmann , PC à Huelgoat, à propos de sa mission: la défense des collines des Monts d'Arrée. Les sites importants étaient le carrefour situé au sud de Commana et du Mont Saint-Michel de Brasparts où des équipements spéciaux étaient mis en place: appareils radars du type Bernhard, Wotan 1 et II pour le contrôle des avions.
Source. Système allemand de radionavigation Bernarhd.
A 14H45, repas, une simple terrine, à la cuisine roulante des Monts d'Arrée, dans une tente près du carrefour de Roc'h-Trévezel. A 15H30, nous avons pris congé Fahrmbacher et de Mahlmann .
Au retour, Rommel voulut visiter de nouveau le Q.G. de la 7. Armee (au Mans), où, à cause de la mauvaise essence de sa voiture, nous arrivâmes avec du retard. La conversation, à laquelle Blumentritt participa, montra que Dollmann était désormais, lui aussi, « complètement acquis aux idées du maréchal ».
Lors du retour du Mans, Blumentritt pris congé de la délégation à Etampes, PC du Luftgaukommando West, pour continuer seul jusqu'à l'Hôtel George V à Paris. Rommel et les membres de l'état-major ont continué jusqu'à Fontainebleau où ils sont arrivés à 21H35. .
Inspections du 20 février 1944
A cette époque, le maréchal alla passer dix jours en Allemagne afin de se détendre et de pouvoir réfléchir calmement, loin du travail de son état-major. Il eut chez lui durant cette permission un entretien avec les docteurs Karl Strölin , maire de Stuttgart, et Carl Friedrich Goerdeler , maire de Leipzig deux dirigeants de l'opposition clandestine déjà rencontrés en décembre 1943. Source
MARS
6 mars, au matin, commença une tournée de quatre jours sur les côtes normandes et bretonnes. Gause , Meise et Ruge accompagnèrent le maréchal d'abord à la 711.ID que son énergique commandant, le Generalleutnant Josef Reichert , tenait manifestement bien en main. Son secteur couvrait 34 kilomètres de littoral entre la Seine et l'Orne (non de la Dives).
Source le site officiel de la Batterie de Merville
Sur les 45 000 mines qui lui étaient affectées, 25 000 se trouvaient déjà en place et il existait quatre kilomètres d'excellentes obstructions en avant des plages. Les abris bétonnés pour l'artillerie de côte étaient soit achevés, soit en cours d'achèvement. Les appareils de radio pour les communications entre les postes d'observation et les batteries, et entre les centres de résistance, manquaient en grande partie. Impossible d'escompter que les réseaux de barbelés survivraient à un puissant bombardement.
Selon ce site Rommel visita la batterie de Merville le 6 mars 1944, avec la présentation de cette photo:
Rommel à Merville. Voir ici des commentaires
La Batterie de Merville Wn01, 4 obusiers 10 cm Lfh 14/19 (t) d'origine tchèque, sous les ordres de l'Hauptmann Wolter de la 1.Kp/AR 1716, le Poste avancé est occupé par une section de la 3.Kp/GR 736.(716.ID)
La 716.ID . (Generalleutnant Wilhelm Richter ) dans le secteur voisin à l'ouest, s'apprêtait à transférer à la 352.ID , Kdr Generalleutnant Dietrich Kraiß la moitié gauche de son territoire, beaucoup trop large. La défense de la côte s'en trouverait considérablement renforcée mais 40 à 50 kilomètres pour chacune de ces deux divisions, c'était encore trop.
La division avait posé 62 000 mines en février et espérait porter ce nombre à 100 000 en mars, pour l'ensemble de son secteur. Huit kilomètres d'obstructions littorales étaient prêts. Par endroits, il fallait enfoncer les pieux au bélier, le sol étant très dur, et, en ces points, il était avantageux de remplacer ces pieux par des obstacles antichars belges.
Bélier pour enfancer des pieux. Installation de portes belges sur l'estran.
La construction des abris bétonnés demeurait en retard, l'Organisation Todt n'ayant, paraît-il, pas encore reçu les plans nécessaires.
A 18 heures, nous eûmes une conférence au Foyer des Officiers de la division, à Caen. Le General der Artillerie Erich Marcks y assista également. Nous dînâmes avec l'état-major divisionnaire et couchâmes dans un hôtel de Caen. Sous réserve à l'hôtel d'Angleterre, rue Saint Jean.
L'hôtel d'Angleterre,avant et après les bombardements de 1944.
7 mars, à 07H30, nous partîmes pour Riva-Bella (Ouistreham) à l'embouchure de l'Orne, puis longeâmes la côte vers l'ouest, accompagnés par le General der Artillerie Erich Marcks , Kdr du LXXXIV.(84)AK et les chefs des 716.ID, et 706.ID (erreur cette division n'exista pas, certainement la 709.ID , Kdr Generalleutnant Karl-Wilhelm von Schlieben ). Rommel inspecta les obstacles en avant des plages, des positions et des points d'appui, et les quelques inondations réalisées dans le secteur des deux divisions.
Rommel inspecte des obstacles de plage, localisation inconnue.
"Champs de mines et obstruction insuffisants presque partout" nota-t-il. A l'ouest de l'embouchure de l'Orne, en particulier, il n'existait pas du tout d'obstructions. Rommel donna l'ordre impératif de commencer leur construction dans chaque secteur de bataillon, sans se préoccuper de ce que faisaient les voisins. Il réclama aussi une plus grande profondeur pour les champs de mines, qui devrait atteindre mille mètres jusqu'à nouvel ordre, et recommanda de compléter le système par des champs de mines simulés.
Dans la lecture des panneaux portant le sigle Minen, l'inclinaison des lettres était vitale: si celles-ci penchaient vers la droite, le panneau protégeait un véritable champ; quand elles s'infléchissaient vers la gauche, le danger était fictif, le sol vierge. Les balisages indiquaient aussi à ceux qui savaient les lire de quel type de mines il s'agissait. Source.
Collection Bunker 14
Nous déjeunâmes au Foyer du Soldat d'Ourville, près de Cherbourg, puis descendîmes la côte occidentale du Cotentin jusqu'au petit port de Carteret.
Sous réserve il doit s'agir d'Urville-Hague à l'Ouest de Cherbourg.
Source. Voir la pancarte du Soldatenheim.
Il existait presque partout des plages favorables à un grand débarquement mais, en arrière, s'élevaient des falaises assez escarpées. La côte étant exposée aux vents d'ouest, l'ennemi n'y effectuerait vraisemblablement pas son attaque principale, mais il pouvait y aborder, si cette attaque principale avait lieu sur la côte orientale. Or, elle était tenue très faiblement, les secteurs de bataillon ayant 20 km de large. Rommel ordonna d'amener à l'avant l'ultime compagnie de réserve. Dans cette zone, la solution consistait à organiser des centres de résistance, bien armés et protégés par des mines, dont quelques-uns pouvaient déjà surveiller et battre les plages en forme de faucille et longues d'une dizaine de kilomètres.
Les falaises seraient minées et des obstacles construits en avant du rivage. Le général Marcks se sépara de nous à Coutances, limite de son secteur.
Inspections des 6 et 7 mars 1944
Nous continuâmes jusqu'à Granville pour jeter, un bref coup d'œil sur le port. Malheureusement, des mines coupaient la route littorale plus au sud, nous dûmes donc emprunter la route nationale plus à l'intérieur et arrivâmes à la nuit faite à Dinard, sur la rive occidentale de la Rance, en face de Saint-Malo. Le General der Infanterie Erich Straube (LXXI.AK. non LXXIV.(74)AK) nous y reçut à la villa Mond.
Source. La villa Castel Mond à Dinard (35).
8 mars, nous partîmes à 07H30, à Belle-Isle-En-Terre (Côte du Nord), QG du Generalleutnant Karl Spang Kommandeur de la 266.ID), à 09H30 conférence avec le commandant de la 266.ID. et celui de la 3.Fallschirmjäger-Division , Kommandeur le Generalleutnant. Dipl.Ing. Richard Schimpf stationnée plus à l'intérieur (QG à Huelgoat, Finistère).
Source. Le manoir de Le Gollot à Plounévez-Moëdec (4 km au Nord-ouest de Belle-Ile-en-Terre), PC de la 266.ID et lieu de la conférence du 8 mars 1944.
Ensuite, 10H30 à Lannilis, au nord de Brest, nous inspectâmes les formidables obstructions déjà réalisées: pieux en fer et en bois, blocs de ciment, courbes d'arrêt, radeaux soutenant des mines; madriers ancrés portant également des mines, rails fixés dans du béton, hérissons tchèques, butoirs, poutres avec mines et rouleaux de barbelés. L'état-major du corps, celui de la division et la troupe avaient étroitement collaboré pour appliquer les idées développées par Rommel lors de sa première visite.
Collection Michel Grimaud. Photo prise à Lanilis le 8 mars 1944, Rommel examine une poutre en béton minée.
Après avoir barboté dans l'eau, autour de ces obstacles, nous allâmes voir les champs de mines de l'intérieur. Nous déjeunâmes au Foyer du Soldat du Val-André, installé dans la villa d'un homme politique français (André Cornu, villa "Min-Glaz"), avec une très belle vue sur la mer.
Source à gauche, collection Michel Grimaud. Rommel quitte la villa "Min-Glaz"; à droite de nos jours.
Dans l'après-midi nous gagnâmes Saint-Malo, via Dinard et le bac, inspectâmes la partie Est de la festung Saint-Malo, puis, d'une hauteur située près de Cancale, regardâmes la vaste baie du Mont-Saint-Michel.
Nous dînâmes à la villa Mond où le colonel von Aulock , Festungskommandant Saint-Malo, se montra un convive très amusant et cordial.
9 mars, le programme prévoyait que nous longerions la côte à l'est de Cancale, puis que nous nous rendrions à Fougères pour voir l'état-major de la 155. Reserve-Panzer-Division, Kdr Generalleutnant Max Fremerey et enfin au Mans pour nous entretenir avec le chef de la 7.Armee , le Generaloberst Friedrich Dollmann .
Mais, en inspectant un poste à quelques kilomètres du Mont-Saint-Michel, Rommel décida des'y rendre. Bien qu'il ne fût pas encore 11 heures et contrairement à toutes les habitudes, nous déjeunâmes au célèbre restaurant Poulard, avec la fameuse omelette qu'on prépare sur le feu de bois de la cheminée, devant les consommateurs.
A 12 h 00, déplacement vers Fougères où le Q. G. du LVIII. Reserve-Panzerkorps était établi. Entretien avec le General der Panzertruppen Walter Krüger . Entre-temps, une unité de combat assez forte s'était constituée sous ce commandement. Uniquement au sein du Reserve-Panzerjäger-Abteilung 5 de la 155. Reserve-Panzer-Division, plus de 60 chars du type Pz.Kpfw. III et IV, étaient déployés.
A la 7.Armee (au Mans, à la Mutuelle Générale Française, rue Chanzy), Rommel exprima sa satisfaction pour les progrès réalisés mais souligna la nécessité de poursuivre énergiquement les efforts dans tous les domaines. En ce qui concernait l'engagement de la 352.ID , à l'ouest de la 716.ID , il proposa, contrairement à ses ordres mais pour tenir compte de l'opposition de l'OKW, de n'en porter qu'une faible partie à la côte, de façon qu'on pût la retirer à tout moment. Départ du Mans à 16H00 pour La Roche-Guyon.
Inspections des 8 et 9 mars 1944
Presque dès son arrivée en France, Rommel déclara que Fontainebleau était trop éloigné de la côte, et chercha un emplacement plus favorablement placé par rapport au front probable du débarquement pour y installer son quartier général. Les recherches s'orientèrent d'abord en direction du littoral de la Manche, et il demanda à l'OKW. de lui affecter un Q.G. déjà préparé lors de l'opération « Seelöwe », dans la région de Soissons, au nord-est de Paris, qui occupait une position plus centrale en arrière de la côte s'étendant de l'Escaut à la Seine et à 150 kilomètres seulement, à vol d'oiseau, de l'embouchure de la Somme.
Il s'agit du Wolffsschlucht 2 (ravin du loup) à Margival-Laffaux (Aisne).
La proposition fut rejetée, mais il avait déjà changé d'idée sur l'emplacement le plus propice. Il choisit la Roche Guyon, localité possédant un château, à une cinquantaine de kilomètres en aval de Paris, sur la rive nord de la Seine, en dehors du grand trafic routier, mais proche de plusieurs grandes voies de communication. Elle se trouvait plus loin que Soissons du Pas de Calais, mais plus proche d'au moins cent kilomètres de la baie de Seine et de la Normandie occidentale.
Nous y arrivâmes le 9 mars 1944, à 19 heures. Le château, construit et transformé du XIIe au XVIe siècle, est au pied d'une falaise, Au cours du temps les habitants avaient pratiqué dans la paroi calcaire des couloirs et grottes où nos sapeurs n'eurent aucune peine à aménager des centraux de transmissions, des magasins et des abris. Le château n'est ni très vaste ni très somptueux. Il ne put recevoir qu'une partie de l'état-major, le reste se logea dans la localité.
10 mars, dans la matinée, installation officielle eut lieu, Rommel reçut le General der Pioniere Alfred Jacob , spécialiste du Génie à l'OKH, et un autre officier général de la même arme. Dans l'après-midi, le General der Flieger Wilhelm Wimmer , commandant de la région aérienne de Belgique et du nord de la France, vint conférer avec le maréchal.
11 mars, Rommel, accompagné du seul Obstlt.i.G.Anton Staubwasser, partit pour effectuer une tournée de deux jours dans le secteur compris entre la Somme et le Pas-de-Calais, où l'OB West et l'OKW, voyaient toujours la région probable de l'attaque alliée. La 344.ID, Kdr le General der Infanterie Felix Schwalbe installée au nord de la Somme, PC à Villeroy-sur-Authie. (Somme), avait ses deux régiments sur la côte, avec les réserves immédiatement en arrière. Cette division dépend du LXVII.AK, PC à Naours (Somme) Kdr le General der Infanterie Walter Fischer von Weikersthal .
Source. Baie de Somme le 11 mars 1944. Photo de gauche, à droite avec des lunettes l'Hauptmann Helmut Lang, aide de camp de Rommel. Le General der Infanterie Felix Schwalbe et le General der Infanterie Walter Fischer von Weikersthal avec Rommel
La 344.ID et la 49.ID , Kdr Generalleutnant Siegfried Macholz sa voisine du nord, PC à Montreuil sur Mer, avaient également constitue une sorte de front terrestre avec de vastes champs de mines encore en partie non effectifs, séparés par des centres de résistance (Wiederstandnest = Wn) ou se trouvaient les réserves, le train et les services de l'arrière.
12 mars, il en fut de même pour la seconde journée qui commença à Boulogne. Le Hafenkommandant Boulogne le Fregattenkapitän Günther Klamroth.
Source. Rommel à Boulogne, photo non renseignée.
Le PC de la Festung était au Mont Lambert, Festung Kommandant Boulogne le Generalmajor Wilhelm Kunze. Cette « forteresse », tenue par 4 500 hommes, possédait 488 mitrailleuses. 51 mortiers, 41 pièces antichars de 2,5 à 8,8 cm, 10 canons de calibre allant jusqu'à 10 cm, 20 de 19,4 cm, 10 75 de campagne, 7 pièces de 5 cm sous béton la Flak. comptait 20 pièces de 8,8, 9 de 3,7 et 24 de 2 cm. Le front de mer était très fort, le front terrestre presque complètement aménagé et occupé par de l'infanterie en densité suffisante. La présence de la 439.ID non la 349.ID elle partira sur le front de l'Est en avril 1944, Kdr General der Infanterie Otto Lasch à l'arrière, PC à Blendecques (Pas de Calais), rendait encore la situation plus facile pour le commandant.
La 47.ID voisine n'avait construit que 12 km sur 55 d'obstructions, par ailleurs les conditions étaient satisfaisantes, 62 batteries se trouvaient en avant du secteur, et des fractions de la 349.ID en arrière. Dans le port, le maréchal inspecta un champ d'essais pour obstacles, aménagé par les marins. Inspection au Nord de Boulogne du fort de la Crèche.
Localisation du Mont Lambert, commune de Saint-Martin-Boulogne et du Fort de la Crèche à Wimereux.
Après une conférence au Foyer des Officiers de Boulogne, il visita encore le PC de la 326.ID à Fruges (Pas de Calais), Kdr Generalleutnant Viktor von Drabich-Wächter .
Inspections du 11 et 12 mars 1944
13 mars, le maréchal conféra avec le Militärbefehlshaber Nord - West Frankreich, le Generalmajor Erwin Vierow au sujet de ses missions et de l'engagement de ses forces. Dans l'après-midi, par très beau temps, nous fîmes une - promenade armée - au nord du château, à travers des prairies et des bois.
14 mars, Rommel repartit en tournée, accompagné, cette fois, par Meise , le major Winrich Behr et Ruge . Behr arrivait de Russie et représentait le type même du jeune officier d'état-major. Tandis que nous gagnions Canteleu (Seine Inférieure) au PC du LXXXI.AK du General der Panzertruppen Adolf Kuntzen qui exposa la situation de son corps de façon très claire Nous visitâmes ensuite, à l'est du Havre, les secteurs de la 245.ID, PC à Saint Vaast d'Équiqueville (Seine Inférieure), Kdr Generalleutnant Erwin Sander et la 17.Luftwaffen-Feld-Division , Kommandeur le Generalleutnant Hans Kurt Höcker , PC au château d'Auberville la Renault (Seine Inférieure).
Les petits ports d'Yport et d'Étretat paraissaient bien défendus. Dans la soirée nous approchâmes du Havre par le nord et visitâmes les travaux de la batterie de 38 cm de la Kriegsmarine , installée sous casemate.
Batterie lourde de la Corvée (également dénommée batterie du Grand-Hameau) à Bléville, quartier Nord du Havre, pour trois canons de 38 cm, destinés à l’origine au cuirassé Jean-Bart (dénomination allemande : 3 x 38 cm K.M. 35/36 (f))
La plage possédait de bonnes obstructions.
Le Festungkommandant Le Havre le Generalmajor Walther Leuze , et le Konteradmiral Hans-Udo von Tresckow assistèrent au dîner, pris au Foyer du Soldat.
15 mars, par légère brume nous gagnâmes Bolbec, où la 346.ID. se trouvait en seconde ligne (dans la région de Bolbec - Yvetot et Le Havre, PC au château de Baclair à Nointot / Raffetot ).
Extrait carte Gliederung im Bereicht OB. West Stand: 3.6.44
L'état-major logeait dans une très jolie maison. Le Generalleutnant Erich Diestel exposa sa situation.
La 84.ID voisine, PC à Doudeville, en cours de constitution, ne pouvait s'engager que partiellement. Son commandant le Generalleutnant Erwin Menny était un vieil africain, de sorte que les souvenirs de Tobrouk furent évoqués. Un exercice fût exécuté avec munitions et grenades de combat. Le maréchal prononça une allocution devant le bataillon.
Source photo gauche. La Horch 830 BL de Rommel. Source photo droite. le PC à Doudeville (Seine Inférieure).
Source. Rommel avec le Generalleutnant Erwin Menny. Noter la bande de manche Afrikakorps.
Nous rentrâmes au Q.G. au début de l'après-midi.
16 mars, en fin de matinée, Rommel s'entretint avec le General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg Kdr du Panzergruppe West.
Rommel fut convoqué à Berchtesgaden pour les 19 et 20 mars. Il emmena l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff . Interdiction leur fut faite de prendre un avion, aussi partirent-ils en voiture, le 17 au soir, pour monter dans un train spécial à Paris. Le maréchal utilisa la journée d'avant le départ à rédiger un rapport sur les résultats de son activité et sur ses projets, à l'intention de la troupe et pour servir de base à ses entretiens avec le Führer .
Il croyait avoir atteint son but, car, en revenant à la Roche-Guyon, le 21 mars, il nota dans son journal: « Suis satisfait des résultats. Le Führer s'est rallié sans réserve à mes conceptions sur la défense de la côte, et a promis de remanier l'organisation du commandement. » Les événements allaient montrer qu'il y avait là trop d'optimisme, la promesse ne fut pas tenue.
Du 23 au 27 mars, le maréchal effectua une tournée d'inspection aux Pays-Bas, en compagnie du General der Pioniere Dr.-Ing. Wilhelm Meise , de l'Oberst Hans Lattmann, de l'Oberstlt. i.G. Hans-Georg von Tempelhoff et du Vizeadmiral Friedrich Oskar Ruge . Nous partîmes à 06H30 et arrivâmes vers midi à Bruxelles, où le General der Infanterie z.V. Alexander von Falkenhausen , Militär-Befehlshaber in Belgien und Nordfrankreich, nous reçut. Rommel se confie, pour la première fois, à un militaire. Il va avoir une longue conversation « à cœur ouvert» avec le vieux général, héros de la première guerre mondiale et qui fut jadis son professeur à l'école militaire de Dresde. Source .
Nous nous rendîmes ensuite à Utrecht où nous rejoignîmes le General der Infanterie Hans Wolfgang Reinhard , commandant le LXXXIX.AK, Non le LXXXVIII.AK, GQ à Utrecht, l'Admiral Erich Förste , Oberbefehlshaber des Marineoberkommandos Nord et le Vizeadmiral Gustav Kleikamp , Kommandierender Admiral in den Niederlanden. Reinhard , bien au courant, fit un exposé très clair de l'état des inondations pour protéger les positions fortifiées par de vastes surfaces liquides.
Ensuite nous nous rendîmes chez le General der Flieger Friedrich Christiansen , Wehrmachtsbefehlshaber in den Niederlanden, qui nous reçut très aimablement. La localisation de la résidence du général Christiansen n'est pas indiquée, soit à Hilversum, soit à Amstelveen dans une villa sise, Charlotte van Montpensierlaan.
Inspections du 23 mars 1944.
Source. Rommel (à sa gauche en retrait Tempelhoff) et Christiansen (pantalon avec rayures) aux Pays-Bas.
Le Staatssekretär Friedrich Wimmer , représentant le gouverneur, et les amiraux Förste et Kleikamp dînèrent avec nous. La journée avait été chargée et l'on se sépara de bonne heure.
24 mars, à 7 heures, nous partîmes pour Le Helder, principal port militaire de la Hollande. Au Foyer du Soldat de Bergen-op-Zee, Rommel conféra avec Förste . Nous inspectâmes la « Vordere Wasserstellung », le secteur d'Amsterdam et le port d'IJmuiden, où se trouvait un abri bétonné pour vedettes rapides et une puissante artillerie, Kommandeur Festung IJmuiden Oberst Peters.
Photo de gauche: source; photo de droite: source. Bunker pour " Schnellboote" à Ijmuiden en Hollande.
Nous déjeunâmes, après une conférence, à Wassenaar. A Scheveningue, le commandant nous exposa l'organisation de la défense et ses plans. Le FestungKommanadant est le SS-Oberführer Erwin Tzschoppe, Kdr des Kürstenverteidigungsabschnittes Scheveningen in Niederlande.
A gauche: ensemble fortifié du Stützpunkgruppe Scheveningen. A droite: une des 6 pièces de 8.8 cm type fl 243a de la SS-Flak Batterie Clingendaele (SS-Flak-Batterie/Gren.Rgt. 1 Landstorm Nederland)
A gauche: Romel avec le SS-Hauptsturmführer Otto Schlichenmaeir, Pionierführer und Stellenbau-Offizier. Au centre: Rommel à Scheveningen. A droite: Source. Rommel et le SS-Oberführer Erwin Tzschoppe
Nous nous installâmes pour la nuit au Parkhotel de Rotterdam. Nous dînâmes au Foyer des Officiers de la Kriegsmarine avec le Generalmajor Carl Wahle , Kdr de la 719.ID et le commandant du port (Hafenkommandant Rotterdam, Kapitän zur See Heinrich Jess)
Inspections des 24 et 25 mars 1944.
26 mars, nous repartîmes à 7 heures pour Hoek-van-Holland où nous rencontrâmes le commandant de la forteresse (Oberst Neumann, Kommandeur Infanterie Regiment 723 (719.ID ).
Après. avoir entendu le rapport du commandant de port sur la défense de celui-ci, nous passâmes dans l'île de Beer pour inspecter le réduit central et à côté, la batterie lourde de la marine de Rosendahl. La MKB Rozenburg équipée de 3 canons de 28 cm SK C/34 provenant du Gneisenau.
Source. Le 26 mars 1944, Rommel visite la batterie MKB Rosenburg.
Nous poursuivîmes vers l'île de Voorne et, par les ponts de Moerdijk et de Willemstadt, nous gagnâmes Bréda où Rommel exprima toute sa satisfaction au commandant de la 719.ID , le Generalmajor Carl Wahle . Coucher à l’hôtel, le bruit de la présence de Rommel se répandit sans doute, car une foule assez considérable se rassembla devant l’hôtel.
Inspections du 26 mars 1944
27 mars, rapport du commandant du LXXXIX.AK, le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa , à Anvers.
Ensuite traversée du secteur de la 712.ID , Kdr le Generalleutnant Friedrich-Wilhelm Neumann . PC à Oostburg (Belgique) dont l'état de préparation était tout à fait insuffisant.
La 48.ID PC à Diksmuide (Belgique), Kdr le Generalleutnant Karl Casper se présentait beaucoup mieux. Avant le déjeuner, pris au Foyer du Soldat d'Adinkerque (Belgique), le maréchal écouta le rapport du Vizeadmiral Friedrich Frisius , Kdr der Seeverteidigung Pas de Calais. A Calais les travaux avançaient aussi de façon satisfaisante.
Après Abbeville, le maréchal se rapprocha encore de la côte malgré l'heure tardive et, à 19 heures, dans la région d'Ault, à l'ouest de la Somme, découvrit une portion de plage complètement dépourvue de toute obstruction dans le secteur de la 348.ID, Kdr le Generalleutnant Paul Seyffardt . Après quoi, il rentra à La Roche-Guyon.
Inspections du 27 mars 1944
29 mars, le General der Infanterie Hermann Geyer vint prendre congé de Rommel avant de rentrer en Allemagne. Il déjeuna avec nous. Dans l'après-midi, Rommel avait convoqué les commandants du Génie ( Kommandeure der Pioniere) pour leur inspirer une ardeur plus grande dans l'accomplissement de leurs missions sur la côte.
Le lendemain (30 mars) Rommel se rendit avec Gause sur le littoral de la baie de Seine pour voir les progrès réalisés dans la construction des obstacles de plage. Il commença par la 711.ID , Kdr le Generalleutnant Josef Reichert .
Au PC de la 716.ID , à Caen, eut lieu un entretien avec le General der Artillerie Erich Marcks , que suivirent les rapports des commandants des 382.ID (Non 352.ID ), Kdr Generalleutnant Dietrich Kraiß , PC à Littry et 77.ID , Kdr Generalleutnant Walter Poppe , secteur entre Caen et Falaise, PC à Saint André sur Orne.
A 19 heures, au Q.G. du LXXXI.AK. à Canteleu (Seine Inférieure) Rommel eut avec le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt une conférence à laquelle assistèrent le Generalleutnant Rudolf Hofmann , chef d'état-major de la 15. Armee et le General der Panzertruppen Adolf Kuntzen , Kdr LXXXI.AK.
31 mars, l' Admiral Theodor Krancke Oberbefehlshaber des Marinegruppenkommando West vint déjeuner avec son chef d'état-major, le Konteradmiral Karl Hoffmann .
Dans l'après-midi, réunion entre Rommel , Gause et Tempelhoff avec le General der Infanterie Günter Blumentritt , chef de l'E-M de l'OB West.
Rommel téléphona à Jodl au sujet de la subordination des unités motorisées.
AVRIL 1944
Dans la matinée du 1er avril, Rommel alla voir la fabrication de béton précontraint et la tourelle mobile construite au parc du Génie, à Paris en fait le Pionner Park à Gennevilliers.
Source. Plan du Pi-Park dans le port de Gennevilliers., à droite l'usine à ciment.
Dans l'après-midi, chasse aux lapins.
Dans la soirée Ruge part passer deux semaines de congé au Foyer des flottilles de dragage, installé à Schwalbach dans le Taunus. Le Kpt.z.S. Peters le remplace.
Du 3 au 5 avril, Rommel visita la 384.ID (non 349.ID) au Tréport, Generalleutnant Karl Gümbel , QG au château de Friville Escarbotin (Somme)
puis la 344.ID, Kdr le General der Infanterie Felix Schwalbe , PC à Villeroy sur Authie (Somme)
et la 49.ID , Kdr Generalleutnant Siegfried Macholz , PC à Montreuil sur Mer (Pas de Calais)
6 avril, Rommel resta au Q.G., où il reçut le chef d'état-major de la 19. Armee, le Generalleutnant Walter Botsch .
Le 7 avril, il alla voir la 245.ID, PC à Saint Vaast d'Équiqueville (Seine Inférieure), Kdr Generalleutnant Erwin Sander dans le secteur de Dieppe.
Source Alain Chazette. Le 7 avril 1944, Rommel inspecte les défenses de Dieppe avec de gauche à droite : le Generalleutnant Sander, Rommel, en retrait un officier inconnu, l'Oberst Leodegard Freyberg (IIa à l'Oberkommando Heeresgruppe B et le Hauptmann Lang (avec des lunettes).
Il eut ensuite une conférence au Q.G. de la 15.Armee, rue de la Marne à Tourcoing, Kdr Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth .
9 avril, en fin de matinée, conférence avec le General der Infanterie Günter Blumentritt , chef de l'E-M de l'OB West, au sujet de l'engagement des unités rapides.
Dans l'après-midi, le General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg ) du Panzergruppe Westvint également discuter le déplacement des unités blindees, mars aucun progrès ne fut réalisé.
10 avril, dans l'après-midi, Rommel et Gause vont trouver le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt , Oberbefehlshaber-West. Thème: emploi des divisions blindées.
11 avril à 07H00, Rommel quitté La Roche-Guyon pour un voyage d'inspection de 4 jours en Bretagne. Il est accompagné de Meise , Queissner , von Tempelhoff et Lang . Dans la matinée, il a commencé sa tournée par une visite au SS-Wehrgeologen-Batl., Kdr SS-Obersturmbannführer Dr. Ralf Höhne qui était en train de mettre en place des barrages sur la plage de la baie du Mont-Saint-Michel, près de Cancale. Rommel a jugé que les performances du bataillon étaient pauvres. A son avis, les soldats avaient peu travaillé, ce qui était une raison pour l'y maintenir plus longtemps. Déjeuner avec le General der Infanterie Erich Straube , Kdr du LXXIV.AK, au Soldatenheim de Dinan.
Déplacement vers le Val-André pendant l'après-midi. Là, entretien avec Straube . Il a été évoqué les relations difficiles au sein du Divisionsstab z.b.V. 136 qui se trouvait dans la zone K.V.A A1. A cet état-major étaient subordonnées nombre d'unités soviétiques entrées dans l'armée allemande.
Un état-major divisionnaire spécial d'administration en campagne, le z.b.V.136 (zur besonderen Verwendung) est chargé de la coordination des moyens de lutte contre les "partisans" en Bretagne, celles des troupes de l'Est tout particulièrement. Il est constitué au printemps près de Châtelaudren (Côtes du Nord), sous le commandement du Generalmajor Christoph Graf zu Stolberg-Stolberg . Voir la visite du 24 janvier 1944 au Kommandeur der Osttruppen z.b.V. 721.
A la suite de l'entretien, nuit passée au Val-André.
12 avril, Rommel a continué son déplacement vers la Festung Brest. Le General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher, Kdr du XXV.AK s'est joint à l'inspection. Rommel a considéré que l'organisme chargé de la lutte contre les partisans, (Militärbefehlshaber Frankreich) ait agit contre des actes de sabotage d'une façon insuffisamment énergique. Selon Rommel on avait besoin d'une main ferme en Bretagne.
Au sein du XXV.AK , il y avait 5 usines de fabrication de tétraèdres qui avaient produit 6.000 unités, partiellement renforcées et améliorées. On a discuté des attaques aériennes utilisant des roquettes contre les ouvertures de tir des bunkers à canons. Le Seeko Bretagne, K.Adm. Otto Kähler a proposé de protéger ces ouvertures avec des filets anti-torpilles en fer. Le déjeuner a été pris au Soldatenheim de Châteaulin, tenu par la Schwester Erika Quente. Sur la plage de la baie de Douarnenez, Rommel s'est montré médiocrement satisfait des barrages d'avant plage (Vorstrand-hindernisse). Il y en avait trop peu, entre autres, parce quelques-uns avaient été emportés par le courant. Ensuite, visite au secteur K.V.A. C1, 265.ID du Generalleutnant Walther Düvert . Rommel y a observé la Festung Lorient. Dîner et hébergement à Quiberon.
13 avril, Rommel inspecte le Stp. Plouharnel, batterie sur voie ferrée 4-264 devant la baie de Quiberon.
Sur la lande de Plouharnel,
située à l'enracinement de la presqu'île de Quiberon, la Kriegsmarine va
installer une batterie lourde sur voie ferrée. L'unité en charge du StP Va 300
est la
4.Batterie/Marine-Artillerie-Abteilung 264
( M.K.B "Hella"
ou
MKB "Plouharnel" ou MKB
du Bégot) commandée par
le Käpitanleutnant Clages. La
superficie du point d'appui est d'environ 15 Ha.
L'armement est constitué de 3 pièces 34 cm K.W. E 674 (f). "E"
pour Eisenbahn = sur voie ferrée et (f) pour français. Ces 3 canons prennent
place dans de large encuvement de 36 m de diamètre encadrés chacun par 2 soutes
à munitions. Chaque encuvement de tir est desservi par une voie ferrée
Decauville que rejoint d'importantes soutes à munitions types S 174 et SK. Le
StP comprend aussi un abri infirmerie 118 b, des abris pour personnel de type SK
ainsi que desc abris usine alimentant la position en energie et notamment pour
faire pivoter les canons. La Flak est très présente avec notamment 3x
2
cm Flak 28 Oerlikon dans des encuvements type Fl 242, 1 x 15 mm Flak MG 151
zw ( canon double), 4 x
2 cm Flakvierling, 8 x 7,5 cm Flak M17/34 (f). D'autre part il existe de
nombreux Ringstand type 58c pour mitrailleuses et pour 5 cm KWK.
La position est dirigée par un très haut poste de direction de
tir à 7 niveaux Hochleitstand S 487 supportant un télémètre de 5 m et d'un
centre de commandement type SK. La position devait recevoir un radar du type
Würzburg-Riese FuMo 214 mais qui ne sera jamais installé.
Source. canon de 340 Mle 1912 Schneider 34 cm W kanone 674 (f). Au centre, source Alain Chazette. Source: Musée de la Résistance de Saint-Marcel, le 10 mai 1945.
Puis visite de la Festung Saint-Nazaire,les travaux ont bien progressé. Le front avait déjà été raccourci à la suite du manque de troupes. Déjeuner puis entretien avec le Generalmajor Maximilian Hünten , Festungkommandant Saint-Nazaire. Puis visite du Schleusenbunker en face du U-Bootebunker. Là, il a observé la défense du port depuis le toit. Il s'est rendu par la suite en bateau de la rive sud de la Loire pour y inspecter la défense.
Source. Saint-Brévin-les-Pins (Loire Inférieure)
Le 13 avril 1944. Source: Alain Chazette. A gauche: avec une carte le Generalmajor Maximilian Hünten, Festungkommandant Saint-Nazaire, au centre de profil Rommel. A droite: sous réserve, en deux à gauche Konteradmiral Hans Mirow , Kommandant der Seeverteidigung Loire; de dos Vizeadmiral ZV Witold Rother , Oberwerftdirektor bzw. Werftkommandant an der Kriegsmarinewerft Saint-Nazaire; de profil droit: Rommel; derrière lui le dessus de la casquette du General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher, Kdr du XXV.AK; avec une carte à la main Generalmajor Maximilien Hünten, Festungkommandant Saint-Nazaire; entre Rommel et Hünten, sous réserve le Generalleutnant Hans Schmidt ,Kommandeur 275 Infanterie-Division ; à droite avec des lunettes Hauptmann Helmuth Lang , aide de camp de Rommel.
L'endroit où Rommel loge à La Baule est étroitement gardé, car on craint une attaque contre lui.
Source. La Baule. A gauche: Generalleutnant Hans Schmidt , Kommandeur de la 275.ID secteur de Vannes à Saint-Nazaire, PC à Redon..
14 avril, départ de La Baule à 07H00 pour Nantes, où le dynamique Feldkommandant (F.K. 518), le Generalmajor Fritz Reinhardt s'était impliqué dans la mise en œuvre de la défense de la ville. Les travaux étaient très bien achevés. Cependant, plus de mines devaient être mises en place.
A Angers, après avoir visité la Pionierschule (l'école du Génie) à la caserne Éblé, il reçoit le General der Flieger Martin Fiebig , Kdr du X. FliegerKorps qui lui rend compte de l'état de préparation de son unité.
Source. Troupes allemandes dans la caserne Éblé à l'automne 1940.
La visite se termine au QG de la 7.Armee au Mans, arrivée en fin de matinée, entretien avec les généraux Dollmann et Pemsel . Arrivée à La Roche Guyon à 22H00.
Inspections du 11 au 14 avril 1944.
16 avril Retour de Ruge . Le Kpt.z.S. Peters vint me chercher à mon arrivée à Paris, dans la matinée, et, pendant le trajet jusqu'à La Roche-Guyon, me met au courant de ce qui s'est passé pendant mon absence; arrivée au Q.G. vers midi, présentation au maréchal. Puis salutation au nouveau chef d'état-major, le Generalleutnant Dr.phil. Hans Sepeidel . Gause dont Rommel se sépare avec regret, lui passe justement le service. Rommel l'a réclamé nominativement pour succéder à Gause.
Dans l'après-midi, Rommel effectue une "promenade armée" avec Meise et Ruge .
Du 17 au 19 avril, le maréchal , accompagné par Speidel et Ruge inspecta la côte entre la Somme et l'Escaut. Nous partîmes avec trois voitures, la troisième étant remplie de correspondants de guerre et d'accordéons. Lutz Koch, Erte1, Clemens Graf von Podewils et le baron von Esebeck (photographe) étaient les journalistes (des P.K. Propagandakompanie) qui participaient le plus souvent à nos tournées. Rommel utilisait délibérément. la propagande comme une arme, afin d'impressionner l'adversaire.
Nous nous rendîmes tout d'abord à Ault où nous rencontrâmes le General der Artillerie Johann "Hans" Sinnhuber , chef du LXVII.(67)AK Non le LXXXII.(82)AK, et le général Seiffert Non le Generalleutnant Paul Seyffardt , commandant de la 348.ID, secteur de Saint Valéry sur Somme / Le Tréport. Une énorme quantité d'obstacles de toute sorte couvrait la plage.
Source photo de gauche. Rommel inspecte des obstacles de plages, localisations inconnues. Photo de droite: en noir avec des lunettes l'Hauptmann Helmuth Lang.
Nous vîmes ensuite plusieurs points d'appui le long de la côte jusqu'à Saint-Valéry-sur-Somme où nous déjeunâmes. Puis nous gagnâmes les secteurs des 344.ID du General der Infanterie Felix Schwalbe et 49.ID du Generalleutnant Siegfried Macholz où le maréchal inspecta le front de mer et le front de terre. Visite à Stella-Plage (voir ci-dessous) commune de Cucq.
Source Alain Chazette. Rommel après sa visite du PC H119 du Touquet en compagnie du Generalleutnant Siegfried Macholtz commandant la 49.ID. A droite, Rommel sur le site de la batterie de Marine de Stella Plage (10/MMA 240) armée de 4 x 10.5 cm SK C/32 sous casemates H671, elle est commandée par l'Oberleutnant zur See Arndt et participe aussi à la défense du Touquet et de l'embouchure de la Canche.
Nous couchâmes au Touquet.
Collection Socièté Académique du Touquet. le 17 avril 1944, Rommel arrive à l'Hermitage Hôtel au Touquet.
Inspections du 17 avril 1944
Le lendemain (18 avril) nous vîmes la 331.ID, installée-en seconde ligne (entre Saint Valéry-sur-Somme et Le Tréport). Après le rapport de son chef le Generalmajor Heinz Furbach , Rommel fit un bref exposé.
Sans nous arrêter à Boulogne, nous gagnâmes le cap Gris-Nez, dans le secteur de la 47.ID , Kdr Generalleutnant Otto Elfeldt , PC à Fiennes.
Source Alain Chazette. Speidel, Rommel, Ruge et Elfeldt, le 18 avril 1944.
Derrière Calais nous vîmes des innondations puis atteignîmes la 18. Feld-Division (L), Kdr Generalleutnant Joachim von Tresckow , PC à Millebrugghe (Mitte Brügghe) le long du canal de la Haute Colme, au Sud de Dunkerque.
Source. De gauche à droite: General der Artillerie Johann "Hans" Sinnhuber (Kommandeur LXXXII.(82)Armeekorps), Generalleutnant Dr.phil. Hans Speidel (Chef des Generalstabes Heeresgruppe B, en arrière-plan un inconnu, Generalfeldmarschall Erwin Rommel le 18 Avril 1944.
Nous arrivâmes à Dunkerque au moment où des avions attaquaient la ville et le port, et nous arrêtâmes au voisinage pour observer. A Dunkerque le Festungkommandant est l’Oberst Hugo Ewringmann et le Hafenkommandant est le Kapitän zur See Karl Schneider. A la 18. Feld-Division (L) les défenses manquaient encore de densité. A la 712.ID voisine, Kdr Generalleutnant Friedrich-Wilhelm Neumann , on avait bien rattrapé le retard constaté lors de l'inspection précédente (le 27 mars 1944).
Inspections du 18 avril 1944
19 avril, nous nous rassemblâmes, à 7 heures, au port de Breskens, où nous trouvâmes le General der Infanterie Werner Freiherr von und zu Gilsa , Kommandeur du LXXXIX.(89)AK et le Kapitän zur See Frank Aschmann, Kommandant der Seeverteidigung Südholland.
Nous prîmes donc le bac ordinaire pour nous rendre à Flessingue. Notre premier entretien eut lieu avec le Hafenkommandant Vlissingen (Flessingue) qui présenta un bon rapport. Le Generalleutnant Wilhelm Daser , Kdr de la 165. Reserve-Division, PC à Middelburg (8 km au Nord-est de Flessingue) annonça que, sur 500 abris en béton, 283 étaient déjà construits.
Par très beau temps, nous revînmes à Breskens, sur la Sarah, le bâtiment amiral de la flottille locale, un yacht puissamment armé, à 11 heures. Nous gagnâmes Bruges pour conférer avec le Generalleutnant Karl Casper , Kdr de la 48.ID et déjeuner au Foyer du Soldat. Dans l'après-midi, Rommel rendit visite au Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth à son QG de la rue de la Marne à Tourcoing.qu'une grippe retenait au lit.
Nous atteignîmes La Roche-Guyon peu après 20 heures.
Inspections du 19 avril 1944
20 avril, le soir il y eut une petite fête en l'honneur de Gause .
21 avril, dans une ambiance un peu plus triste, Gause partit à 07H30 pour prendre le train à Paris. Je partis moi-même au même moment et dans la même direction pour le Pionner Park à Gennevilliers où Rommel assista à un exercice et examina diverses productions nouvelles de mines « casse-noisettes » d'un type paraissant très efficace.
Source. Définition par Wikipedia de "casse-noisettes": des trépieds formés de troncs d'arbres équipés de lames d'acier.
22 avril. - Pluie matinale. Le général Kanzler (non trouvé) vient, à la fin de la matinée, faire un rapport sur la production des mines. Dans l'après-midi, beau temps. Journée calme,
23 avril. - Journée calme de nouveau.
24 avril. - Le maréchal et l'Oberst Freiberg partent dans une première voiture, et Ruge dans une seconde, avec un correspondant de guerre, en direction de l'embouchure de la Seine. Traversée de Rouen, que des bombardements ont gravement enommagé, Rommel va inspecter la 84.ID à Yvetot (le PC est à Doudeville, 14 km au Nord d'Yvetot, le Kdr est le Generalleutnant Erwin Menny ).
Source copie d'écran d'un film. Menny à gauche de profil, Rommel au centre, Lang à droite avec des lunettes.
A midi le maréchal est à Crasville (il y a deux Crasville - distants de 15 km - au Nord d'Yvetot: Crasville-la-Mallet et Crasville-la-Roquefort). Nous déjeunons à un PC de régiment, puis longeons la côte très ravinée, en direction du Havre. Un bombardement aérien a endommagé deux des six pièces de 150 mm à la Heeres-Kusten-Batterie (HKB) 2./1253 (découverte), mais une a pu être réparée. La Fe03 Fécamp Senneville H.K.B. : 15,5 cm K.420 (f) x 6, 15,5 cm s.F.H.414 (f)
Source. La Fe03 Fécamp Senneville. Localisation.
Au Havre, Nous rencontrons le Konteradmiral Hans-Udo von Tresckow , Kommandant der Seeverteidigung Seine-Somme et le nouveau Hafenkommandant Korvettenkapitän Eggemann ; celui-ci vient d'Helgoland.
Source. Le 24 avril 1944, Rommel devant une des deux pièces de 10.5 cm S.K.C/32.U sous casemate M176 de la M.A.A. 266 Quai d'Escale au Havre.
Avec ces deux officiers et le Generalmajor Hans Sauerbrey , Festungkommandant Le Havre nous faisons un dîner paisible au Foyer du Soldat,
Inspections du 24 avril 1944
25 avril. - A.7 heures, nous partons pour Bolbec où se trouve le PC de la 346.ID. Après le rapport du Generalleutnant Erich Diestel , Rommel expose ses idées au sujet de la lutte contre les débarquements aériens. Nous assistons ensuite à un bel exercice des chasseurs de chars avec affûts auto-moteurs, puis circulons dans le secteur de la division. A 12H30, nous repartons pour prendre le bac à Quillebeuf.
Sur la rive méridionale, nous prenons une pittoresque route secondaire, avec vue sur le large fleuve et les falaises crayeuses de l'autre bord. Le Generalleutnant Josef Reichert nous attend à Honfleur pour nous conduire à travers le secteur de sa 711.ID . Nous visitons d'abord la batterie de l'armée sous casemate du Mont-Canisy à Bénerville, la H.K.A.A. Batterie 2./1255, déjà visitée le 16 janvier;
Pour finir, nous voyons les inondations de la Dives et une partie du littoral. De Cabourg nous revenons par Vernon. Nous arrivons au Q.G. un peu après 19 heures.
Inspections du 25 avril 1944
26 avril. - Speidel va conférer avec le General der Infanterie Günter Blumentritt , chef d'état-major de l'OB-West sur la situation.
27 avril. - Hitler a ordonné de transférer immédiatement en Bretagne, l'état-major du II. Fallschirmjägerkorps (II.FJK) du General der Falschirmjäger Eugen Meindl , et la 5. Fallschirmjäger-Division , du Generalleutnant Gustav Wilke . Rommel propose de les installer dans la région de Rennes. Le PC du II.FJK sera à Quintin (Côtes du Nord) et celui de la 5.FJD sera à l’École Jeanne d'Arc de Rennes.
28 avril. A 17 heures, le General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg ) du Panzergruppe West vient conférer avec Speidel . Le Generaloberst Heinz Guderian ,
Inspekteur der Panzertruppen, arrive à 18 heures. L'entretien est poursuivi par Rommel . Thème: Principes de la conduite des opérations, en particulier emploi des divisions blindées.
A 19 heures se présente le General der Fallschirmtruppe Kurt Student , commandant le XI. Fliegerkorps. Il vient demander le maintien de la 5.FJD pour quelques semaines encore dans la région de Châlons-sur-Marne, Rommel refuse.
29 avril. - Nous partons à 6 heures et couvrons 780 kilomètres dans la première journée. A 11 heures, nous faisons notre première pause à Nantes, où nous recevons les rapports habituels et déjeunons au Foyer du Soldat.
Dans l'après-midi nous descendons la côte de la Loire à la Gironde: Pornic, Saint-Jean-de-Monts, Saint-Gilles (StP Sa 10 HERSFELD), Les Sables-d'Olonne,
Source Alain Chazette, le StP des Sables d'Olonne.
Rochefort, La Coubre (le Stützpunktgruppe La Coubre, voir plan ci-dessous), avec, immédiatement en arrière, le LXXX.(80)AK, Kdr General der Artillerie Curt Gallenkamp , PC à Poitiers (Vienne); les 158.Reserve-Division , PC à Fontenay le Comte (Vendée), Kdr Generalleutnant Ernst Häckel et 700.ID non 708.ID, Kdr Generalleutnant Hermann Wilck , PC à Royan (Charente-Maritime); 17.SS-Panzergrenadier-Division "Götz von Berlichingen" , Kdr Brigadeführer Werner Ostendorff , PC dans un château aux environs de Thouars (Deux-Sèvres).
Le Stützpunktgruppe La Coubre selon Alain Chazette.
Nous arrivons à Royan à 20H45. Dîner au Foyer des Officiers 72 Boulevard Carnot, à 21H15.
Source. Offiziersmesse Royan 72 Boulevard Carnot.
Inspections du 29 avril 1944
3O avril. - Nous embarquons sur un bâtiment de la protection du port et effectuons le tour du destroyer Z-37 dont 1'équipage rend les honneurs, ce qui fait manifestement plaisir au maréchal .
Source. Zerstörer Z 37
En. nous dirigeant vers Bordeaux nous inspectons quelques positions. Au Q,G. de la 1.Armee, Kdr Generaloberst Johannes Blaskowitz , a lieu tout d'abord une conférence en petit comité. Au déjeuner, Rommel et Blaskowitz racontent leurs souverurs de guerre. (Seconde visite, la première le 9 février 1944).
A 13 heure nous repartons pour Arcachon. A 20H45, dîner au Foyer du Soldat de Biarritz. Les soldats se rassemblent en grand nombre pour voir le maréchal et lui font une ovation spontanée qui lui fait visiblement plaisir.
Inspections du 30 avril 1944
MAI 1944
1 mai. - Départ à 6 heures. A 13H30, arrivée à Perpignan. Déjeuner avec le General der Flieger Erich Petersen , Kdr du IV. Luftwaffen-Feld-Korps, PC à cette date à Capendu (Aude). Parmi les officiers se trouve le Konteradmiral Erich Schulte-Mönting , Kommandant der Seeverteidigung Languedoc. Pendant le repas, nous demandons au commandant de la division locale, sous réserve le General der Infanterie Friedrich-August Schack de la 272.ID , PC à Thuir (15 km au Sud-ouest de Perpignan), s'il ne serait pas possible de confier à la Kriegsmarine la défense des ports.
Après le déjeuner, le commandant de la division présente un rapport sur la situation. dans son secteur. Nous gagnons ensuiite Port-Vendres. Nous repartons vers le Nord-est, nous inspecrons quelques centres de résistance, aménagés dans la roche.
Dans le secteur de la 277.ID , Kdr General der Nachrichtentruppen Albert Praun , PC à Saint-Félix, Narbonne, 237 000 mines ont été posées. A Séte, nous montons au poste directeur, installé sur la montagne qui domine le port et la ville. Le chef de la 271.ID, le Generalleutnant Paul Danhauser , PC à Celleneuve (quartier de Montpellier) fait son rapport. Nous avançons un peu vers l'Est et revenons sur nos pas.
En cours de route, nous descendons fréquemment pour de brèves vrsites et repartons aussitôt. Schulte-Mönting n'est visiblement pas habitué à un rythme aussi précipité.
A 21H3O, nous arrivons à Montpellier. Dîner, chez le commandant de la 271.ID, installé dans une maison de maître à l'extérieur de la ville. Il s'agit du Generalmajor der Pioniere Johannes Kaliebe . Non ce général est le General der Pioniere Heeresgruppe G, Höherer Pionier-Kommandeur III.
Inspections du 1 mai 1944
Faits principaux enregistrés au Q.G., ce jour-là:
Les éléments avancés du II. Fallschirmjägerkorps et la 5. Fallschirmjäger-Division ont été mis en route le 30 avril vers la zone de la 7. AOK. La 91.Luftlande Infanterie Division , Kdr Generalleutnant Wilhelm Falley , PC au Château "Haut de Bernaville" à Picauville (Manche). Le transport de la 2.Panzer Division , Kdr General der Panzertruppen Heinrich Freiherr von Lüttwitz , PC au château de Courcelles sous Thoix (Somme), sera achevé le 3 mai.
2 mai. - Nous partons à 06H30, par très beau temps, pour voir les 338.ID, secteur entre Mauguio (Hérault) et Carry-le-Rouet (Bouches du Rhône), PC à Arles, totalisant 140 km de côtes, Kdr Generalleutnant René de l'Homme de Courbière ; 244.ID , secteur de Marseille, PC à Aubagne, Kdr Generalleutnant Hans Schäfer et 242.ID, secteur de Toulon, PC au Château de Saint-Pré à La Celle (Var), Kdr Generalleutnant Johannes Baeßler .
Nous traversons la Camargue et atteignons Aigues-Mortes. Au Grau-du- Roi, nous inspectons des obstacles de plage et des rangées de pieux. En continuant sur Port-Saint-Louis nous passons devant une machine à creuser des tranchées qui retourne le terrain plat sous prétexte de s'opposer à des débarquements aériens.
Source. le 2 mai 1944 Rommel à La Porcelette (entre Arles et Port Saint Louis du Rhône) à droite Meise, derrière Rommel le Generalleutnant René de l'Homme de Courbière
Sur la plage de Fos les obstructions consistent en pieux portant des mines et en radeaux larges de quatre mètres, ancrés avec des blocs de béton, qui supportent également des mines. Par un chemin affreux, nous arrivons au sud de Port-de-Bouc, derrière le cap Couronne, sur une hauteur où le maréchal prononce une allocution vibrante devant les officiers rassemblés en cet endroit.
Source. Le 2 mai 1944. De gauche à droite: Generalfeldmarschall Erwin Rommel ; Vizeadmiral Friedrich Ruge en noir ; Generalleutnant Hans Schaefer , Kommandeur 244.ID ; peut-être l'Oberst Rudolf von Oppen (chef d’E-M Gruppe Kniess), mais remplacé depuis le 1 février 1944 par l’Oberst i.G. Hans Behle ; General der Infanterie Baptiste Kniess , Kdr Generalkommando Kniess ou LXXXV.AK et Generalleutnant René de l'Homme de Courbière , Kommandeur 338.ID. Gruppe Kniess supervise les deux divisions: 244 et 338 ID. Légende empruntée à la source citée.
Source. Le 2 mai 1944. Présentation d'un obstacles de plage en bois piégé avec une Tellermine.A gauche Rommel de profil, à sa gauche Generalleutnant René de l'Homme de Courbière, au second rang avec une Feldmütze Generalleutnant Dr.-Ing. Wilhelm Meise , à droite en noir avac des jumelles le Vizeadmiral Friedrich Ruge
Nous devons continuer sur Toulon sans nous arrêter à Marseille. Mais, sur la hauteur où est installé le fort du Rove, une foule d'officiers nous attendent, dont le Vizeadmiral Paul Wever , Kommandeur Admiral der französischen Südküste et le Korvettenkapitan der Reserve Hermann Polenz, commandant de la 6.Sicherungsflottille. Le commandant de la 244.ID, Generalleutnant Hans Schaefer , nous expose en ce lieu les dispositions prises à l'aile droite de son dispositif. A son PC d'Aubagne, il fait un exposé semblable pour l'aile gauche qui englobe les baies de La Ciotat et de Bandol,
Nous déjeunons au foyer du soldat d'Aubagne Dans une fabrique, à l'est de La Ciotat, on nous montre des tétraèdres et un nouveau genre de hérissons tchèques, hauts de deux mètres, avec un bloc de béton au centre.
Hérissons tchèques,avec un bloc de béton au centre; tétraèdres en béton.
Nous poursuivons, en voyant des inondations et des champs de mines jusqu'à Hyères où nous faisons demi-tour vers 17 heures. Retour par Aix. Nous atteignons à Avignon à 19H30, chez le General der Infanterie Georg von Sodenstern chef de la 19.Armee. Seconde visite, première le 7 février.
Inspections du 2 mai 1944
3 mai. - Nous partons un peu après 7
heures et remontons la vallée du Rhône, nous déjeunons au Foyer du Soldat de
Chalon-sur-Saône. Nous continuons par
Avallon,
Auxerre,
Fontainebleau. A 19H30, nous sommes de retour à La Roche-Guyon.
Itinéraire du 3 mai 1944
Le Generaloberst Johannes Blaskowitz a été placé à la tête du Heeresgruppe G qui comprend les 1.Armee et 19.Armee, PC à Rouffiac-Tolosan. Le général Diem Non il s'agit du
Generalleutnant Friedrich Dihm , membre de l'E-M du Heeresgruppe B a visité la région de Cherbourg et constaté que la mise en place des mines et des pieux laissait encore fort à désirer.
4 mai. L'OB West voudrait installer la Werfer-Brigade 7 dans la région de Beauvais (Oise), soit à environ 80 km en arrière de la côte et la 7.Armee désirerait pareillement cantonner le schweres Stellungs-Werfer-Regiment 101 dans l'Orne entre Flers et Alençon (le 6 juin le PC à Vasteville (Manche), Kommandeur Major Rasner), soit encore plus loin du littoral, alors que Rommel . voudrait le voir dans le Cotentin.
5 mai. - En dehors de conférences avec les états-major de Paris, nous restons à La Roche-Guyon. Speidel discute avec le Generalmajor Gerhard Graßmann, Kdr de la 309. Artillerie-Division, l'engagement de la Werfer-Brigade 7 et du s. Stellungs-Werfer-Regiment 101.
6 mai. - Speidel a une conférence avec les chefs d'état-major de la Luftflotte 3, chef d'E-M le Generalmajor Hermann Ploche . Réorganisation dans la Krigsmarine; le Marinegruppenkommando Nord va être dissous.
La 2. Fallschirmjäger-Division du Generalmajor Hans Kroh , ramenée de l'Est, doit être incorporée à la 21.Panzer-Division . Ne se fera pas.
A 16H30, le secrétaire d'Etat Albert Ganzenmüller , du ministère des Transports, vient prendre le thé et conférer avec Rommel. La 7.Armee veut retirer l'état-major du LXXIV.AK, Rommel n'est pas d'accord.
Le chef d'état-major de l'OB West téléphone que Hitler considère la région de Cherbourg comme particulièrement menacée et désire qu'on prenne des mesures correspondantes.
7 mai (dimanche). La 7.Armee présente les propositions suivantes pour renforcer la Normandie:
a) Déplacement de la 243.ID au nord de la ligne Saint-Sauveur-le-Vicomte - Barneville, c'est-à-dire vers le Nord-ouest.
b) Un régiment de la 243.ID, renforcé par le Panzer-Abteilung 206, s'installera dans le secteur Cap de la Hague - Cap de Carteret. Le 6 juin le PC à Auderville (Manche), Kdr Major Ernst Wenk. Le Grenadier-Regiment 920 (243.ID), Kdr.Oberst Klosterkemper, PC à Etoupeville, commune de Helleville (Manche).
c) Le 342 bataillon de chasseurs de chars de la 243.ID, Non le Panzerjäger-Abteilung 243, Kdr Oberleutnant Franz Fallnich, PC à La Commanderie, commune de Grosville (Manche), demeurera dans la zone actuelle de la division pour occuper les hauteurs dominantes. .
d) Envoi du Sturm-Bataillon AOK 7 autour de La Haye-du-Puits. Le 6 juin: Kdr Major Hugo Messerschmidt, PC à Le Vicel (à 50 km au Nord-est de La Haye du Puits)
e) Transfert de la 2° division d'aviation dans la zone actuelle de la 243.ID. En fait cette traduction est due à une coquille dans la version originale en allemand, il est indiqué "2. FI.Div." au lieu de "2.FJ.Div." soit la 2. Fallschirmjäger-Division .
i) Engagement du Panzer Ersatz-und-Ausbildungsabteilung 100, le 6 juin, Kdr Major Bardtenschlager, PC au château de Francquetot à Coigny (Manche), dans la partie intérieure du Cotentin.
Localisation des endroits cités ci-dessus.
Le Heeresgruppe B approuve les ordres correspondants et ceux destinés à la déception.
Les 9.Pz-Div., Kdr Generalleutnant Erwin Jollasse , secteur Avignon, Nimes et Arles, PC à Saint Rémy de Provence (Bouches du Rhônee) ; 11.Pz-Div., Kdr Generalleutnant Wend von Wietersheim , PC à Floirac (Gironde) et 116.Pz-Div., Kdr General der Panzertruppen Gerhard Graf von Schwerin , PC à Bernouville (Eure), sont constituees par fusion et dissolution des 155. et 179. Reserve-Panzer-Divisionen.
8 mai. - Au Q.G., rien de particulier. La 91.Luftlande Infanterie Division , remplacera la 2. Fallschirmjäger-Division dans le secteur actuel de la 243.ID. Le 09 mai 44, l'OB West reçoit l'ordre d'un échange des secteurs de rassemblement de la 91.LL et de la 2.Fallschirmjäger Division.
Echange des secteurs de rassemblement 2.Fallsch.Jg.Div-91.LL Div. Transports déjà en route seront déviés.(OB West 09.05.44)
La 2.FJ.Div. sera envoyée à l'arrière du K.V.A de Brest, hors le FJR.6 du Major Freiher August Von der Heydte qui arrive à la base du Cotentin, entre Carentan et Périers, vers le 11 mai, PC régimentaire à La Hotellerie, Gonfreville.
L'« ordre fondamental N° 38 de l'OB West » nous arrive. Il réorganise l'articulation du commandement dans toute la zone et entre en vigueur le 12 mai, à midi. En ce qui concerne le Heeresgruppe B, le seul changement est que sa limite avec le Heeresgruppe G va de Tours le long de l'ancienne ligne de démarcation, jusqu'à la frontière suisse, à la hauteur de Genève. Il ne nous donne pas satisfaction, car il ne change rien à la subordination des unités rapides. Comme précédemment, Rommel exerce le simple commandement tactique des 2. Pz-Div., 116. Pz-Div. et 21.Pz-Div., sans avoir le droit de les déplacer pour constituer un centre de forces. La 2. SS-Panzerdivision "Das Reich" , Kdr Gruppenführer Heinz Lammerding et les nouvelles 9.Pz-Div. et 11. Pz-Div. se trouvent dans la zone de l'OB West et lui sont subordonnées de la même façon. L'état-major du I.SS-Panzerkorps, Kdr SS-Oberstgruppenführer Josef Dietrich avec les
1.SS-Panzer-Division "Leibstandarte SS Adolf Hitler" , Kdr SS-Brigadeführer Theodor Wisch et 2.SS-Panzerdivision "Das Reich" et la 17.SS-Panzergrenadier-Division "Götz von Berlichingen" , Kdr Oberführer Werner Ostendorff de même que la Panzer-Lehr-Division , Kdr Generalleutnant Fritz Bayerlein en cours de transport, constituent les reserves de l'OKW. Rommel ne peut ni les pousser plus près de la côte, ni en disposer en cas d'alerte avant d'en avoir reçu l'autorisation de l'OKW.
Le Panzergruppe West, Kdr General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg reste directement subordonné à l'OB West et demeure à sa disposition comme état-major libre en cas d'alerte. Le Marinegruppenkommando West et la Luftflotte 3 sont invités à poursuivre une collaboration étroite avec l'OB West et les Heeresgruppen B et G sous ses ordres. -
Dans l'après-midi, Rommel se rendit à Paris à l'hôtel Georges V pour conférer chez le Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt avec Feldmarschall Hugo Sperrle , Generaloberst Johannes Blaskowitz , General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg , Admiral Theodor Krancke et leurs chefs d'état-major.
De gauche à droite: von Schweppenburg, Blaskowitz, Sperrle, von Runstedt, Rommel et Krancke.
9 mai. – Voyage d'inspection du Cotentin. Départ à 7 heures, par Vernon (pont rompu, bac). pour Houlgate. La Kommandantur avec le Feldwebel Winck est à la villa Orexis derrière l'église.
Photos collection Frédéric Nicolet dans ce livre. A Houlgate: la 7.Kp II/Grenadier-Regiment 744, 711.ID
Obstacles de plage très satisfaisants. Des bombardements aériens (7 morts le 26 avril 1944) ont fortement dévasté la batterie d'Houlgate (découverte). Batterie de Tournebride, StP Vill 32, 6 pièces de 15.5 cm. 2 sous casemates H 679, 2 détruites et 2 qui seront déplacées.
Source Alain Chazette. canons de 15.5 cm K.420 (f) en encuvement de la Batterie 3./1255 HKKA
Les inondations de la Dives ont diminue, à cause du temps trop sec. Devant Caen, nous attendons la fin d'une alerte aérienne. Le maréchal s'entretient en tête à tête avec le General der Artillerie Erich Marcks ; nous attendons en plein soleil. Puis Marcks présente son rapport. Le maréchal exprime ses craintes pour la défense des îles Anglo-normandes. Marcks estime que la puissance des fortifications interdit un débarquement à Guernesey. A Jersey des débarquements sont possibles par l'air, mais très dificiles par la mer. Les îles étaient occupées par la 319.ID , Kdr Generalleutnant Rudolf Graf von Schmettow .
Le général a eu recours au bois dans toute la mesure du possible, notamment pour les obstacles de plage. Ceux-ci sont achevés sur 80 km, 170 000 pieux contre débarquements aériens ont été mis en place.
Les pieux contre débarquements aériens étaent dénommés par les Français les asperges de Rommel, le dessin ci-dessous est attribué à Rommel
Source photo de gauche. Plantations d'asperges de Rommel, localisation inconnue.
En Normandie des planeurs parmi des asperges de Rommel. Source à gauche un planeur Horsa. Source à droite, un planeur Waco.
Le commandant de la Festung Cherbourg, le Generalmajor Robert Sattler présente ensuite son rapport. La défense est bonne du côté de la mer, il y a encore besoin de travailler au front terrestre
Le commandant de la 21.Pz-Div. le Generalleutnant Edgar Feuchtinger vient ensuite. Le maréchal lui .ordonne de reconnaître avec précision tous les itinéraires et de chercher un emplacement pour un groupe de combat dans le Cotentin. En cas d'engagement, il utilisera les cinq passages sur la Vire. Le commandant compte que les véhicules à roues atteindront Cherbourg en quatre heures, et les véhicules à chenilles en vingt-quatre heures. La division doit aussi se préparer à combattre en terrain défavorable aux chars.
Après le déjeuner, Rommel inspecte le secteur de la 716.ID à l'ouest de l'Orne. La batterie de Riva-Bella a reçu un tapis de bombes, le béton a bien résisté. La batterie 1./1260 HKA Abt, StP 08, 6 pièces de 15.5 cm K.418 (f) type GPF en encuvements et 60 ouvrages bétonnés, 4 casemates 694 en construction. Bombardements le 27 avril et 2 mai 1944 avec 1 canon HS et les 5 autres déménagés à Saint Aubin d'Arquenay.
Source Alain Chazette. La batterie en août 1942.
Sur la côte, les obstructions par pieux sont très satisfaisantes. La batterie de marine de Longues (quatre 150), près de Bayeux, produit une excellente impression. M.A.A. 266, Kdr Oberleutnant MA Kurt Weil, 4 pièces de marine de 15 cm Tbts.K.C/36
Sources: Bundesarchiv et Alain Chazette. Rommel devant une casemate M272 de la batterie de Longues sur Mer au Wn 48, à droite avec une canne Marcks.
Le Konteradmiral Walter Hennecke se joint à nous. Nous voyons les ports de Grandcamp et d'Isigny. Nous arrivons à Saint-Lô vers 20 heures. Agréable dîner chez le General der Artillerie Erich Marcks .
Source. General der Artillerie Erich Marcks du LXXXIV.AK à gauche et Rommel le 9 mai 1944.
Inspections du 9 mai 1944
10 mai. - Départ à 7 heures, par brume, par Carentan vers la côte orientale du Cotentin. La station radiophonique rnilitaire de Calais Soldatensender Calais a annoncé la visite de Rommel à Cherbourg ce qui oblige à modifier le programme.
Source Alain Chazette. Le 10 mai 1944, Rommel visite la MKB Marcouf-Crisbecq. De face au centre:Marcks, Hennecke et Rommel dans la seule casemate 683 équipée de son canon 21 cm K.39/41 Skoda à cette date. Stp 134-135, M.A.A. 266, Kdr Oberleutnant MA Walter Ohmsen.
Source. Le 10 mai 1944, Rommel sur la plage de Quinéville (Manche), à sa gauche le Konteradmiral Walter Hennecke, en arrière plan avec des lunettes l'Hauptmann Helmuth Lang. A droite pour le repérage, carte postale.
Source à gauche, version colorisée. Le 10 mai 1944 Rommel au Wn 18 à Quinéville. Source à droite. Repérage de la photo, l'extrémité Sud du mur antichar. Le mur de nos jours.
A La Pernelle, jolie vue sur la mer et sur la côte. Une allocution de Rommel est enregistrée sur magnétophone. Conférence à Saint-Pierre-Église sur les thèmes habituels.
Dans l'après-midi, le maréchal visite un PC, aménagé dans la roche, groupant le commandant naval, Konteradmiral Walter Hennecke Seekommandant Normandie; le commandant de la forteresse, le Generalmajor Robert Sattler ; l'officier des transmissions de la marine, Marine-Nachrichten; le chef des vedettes (à Cherbourg la 5. Schnellbootsflotille du Korvettenkapitän Bernd Klug et la 9. Schnellbootsflotille du Korvettenkapitän Freiherr Götz von Mirbach ) et le central de repérage Marine-Funkmeß. Ce groupement est extrêmement pratique. Il s'agit du PC souterrain dans les carrières de la rue Alfred Lohen, sous la villa Maurice à Octeville (Manche).
Photos Conseil Régional de Basse-Normandie, National Archives USA. A gauche p000886 la sortie du tunnel le jour de la reddition le 26 juin 1944. A droite p001157 la villa Maurice
Nous gagnons ensuite le cap de la Hague puis descendons le long de la côte occidentale, en passant devant les baies de Vauville et de Sciotot. Ici aussi, les obstructions et les batteries ont réalisé d'excellents progrès. Le soir, nous revenons à Saint-Lô, chez le général Marcks .
Inspections du 10 mai 1944
1 l 11 11 mai. - Nous partons à 7 heures pour Falaise, via Caen. Rommel ne s'est pas annoncé et surprend le Panzer-Regiment 22 (21.Pz-Div.) de l'Oberst Hermann von Oppeln-Bronikowski , PC à Aubigny à 3 km au Nord de Falaise (Calvados). La troupe produit une excellente impression.
Rommel et l'Oberst Hermann von Oppeln-Bronikowski
L'état-major de la 21.Panzer-Division fait exécuter des lancements de grenades et de fusées sur un terrain d'exercice.
Cette division possédait 3 types de lanceurs de roquettes:
l.Reihenwerfer auf Somua MCG S 307 (f) - 10./Pz.Gren.Rgt. 125 & 10./Pz.Gren Rgt. 192 (4 par Kp soit 8 engins)
Somua MCG 5, leichte Schützenpanzerwagen S 307 (f) mit Reihenwerfer, 16 tubes de mortiers de 81 mm Brandt ex-français alignés en deux rateliers de 8 tubes. Equipait les 10./Pz.Gren.Rgt. 125 & 10./Pz.Gren Rgt. 192 de la 21.Pz-Div. à raison de 4 engins par régiment.
s.Reihenwerfer auf Somua MCL S 303 (f) - 10./Pz.Art.Rgt. 155 (2
engins)
Source. schwere Reihenwerfer auf Somua MCL S 303 (f) Deux rangées de 10 tubes de mortiers de 81 mm Brandt ex-français. Deux véhicules seulement équipaient la 10./Pz.Art.Rgt. 155 (21.Pz-Div)
Les
"Reihenwerfer" sont en fait des mortiers de 81 mm Brandt ex-français,
deux
rangées de 10 tubes pour le s. (schwere) et deux rangées de 8 tubes pour le l.
(leichte)
et 8-cm-Raketen Vielfachwerfer auf Somua MCL, S 303 (f) -
Sturmgeschütz-Abteilung 200, Kdr
Major Alfred Becker
(nombre inconnu mais pas plus de 6),
le
Raketen-Vielfachwerfer est un vrai lance-roquette inspiré du
Katioucha
soviétique,
qui utilise des roquettes
Wurfgranate 38.
Source. 30 mai 1944. Détail des 20 rampes de lancement de 8 cm Raketen-Vielfachwerfer montées sur Somua MCL S 303. (f). Ce type de véhicule utilise des roquettes Wurfgranate 38.
Tirs en présence du correspondant de guerre Hans Ertl qui indique:" Le 11 mai, dans la matinée, nous rendons visite à la 21.Panzerdivision du Generalmajor Edgar Feuchtinger qui, plein de fierté, nous présente son "Orgue de Staline" qu'il a bricolé lui-même, ou, mieux dit "Orgue de Granatwerfer". A partir de celui-ci, 48 projectiles de munitions lourdes de mortiers peuvent être tirés en même temps depuis la plate-forme d'un SPW et atteignent une portée d'environ 5 000 m. Le spectacle qu'en tire le Generalmajor Feuchtinger est fort impressionnant aussi bien pour nos caméras que pour les officiers de haut rang présents. Quand notre Oberleutnant Clemens Graf Podewils, en sa qualité de reporter, s'enquiert, avec sa manière aimable et simple près de ces hommes supérieurs, de la manière dont beaucoup de ces "orgues" coopéreraient ensemble en orchestre lors de l'invasion qu'on attend, ils ricanent seulement et Rommel dit : "Je souhaiterais avoir quelques centaines de ces choses et les munitions qui en font partie"". Cité par Jean-Claude Perrigault dans 21.Panzer-Division, Heimdal,2001.
Le Generalleutnant Edgar Feuchtinger , excellent organisateur, l'a transformée avec des chars français. Il a, à son état-major, certains personnages de « Rheinmetall », ce qui est fort profitable à son armement. Allusion au Major Alfred Becker . Après ce tir, nous déjeunons à son PC de Saint Pierre sur Dives (au château des Roches, 37 rue du Bosq), puis tenons une conférence dans le jardin.
Le château des Roches à Saint Pierre sur Dives.
Photo Fonds Mme Jacqueline Martin, Rommel à gauche et sa Horch derrrière le château des Roches.
Les unités subordonnées reçoivent l'ordre de confectionner au plus vite des chars factices, qui joueront le même rôle que les batteries simulées pour l'artillerie. Rommel a l'intention d'établir les éléments avancés de la 21. Pz-Div. dans la région de Carentan. Retour à La Roche Guyon à 17H00.
Inspections du 11 mai
12 mai. - A la suite de cette tournée, Rommel informe le Generaloberst Alfred Jodl chef des Opérations de l'OKW que la partie méridionale du Cotentin demeure vide et lui demande d'y transférer la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend . Dans l'après-midi Rommel parle avec le Generalleutnant Fritz Bayerlein , le commandant de la Pz.-Lehr-Div. . Bayerlein avait combattu avec Rommel en Afrique. Ensuite il a une conversation avec le Generalmajor Karl-Henning von Barsewisch General der Aufklärungsflieger, Oberkommando der Luftwaffe (OKL).
Le soir, le General der Artillerie Eduard Wagner , Generalquartiermeister à l'OKW, venu pour conférer avec le maréchal, est notre hôte à dîner.
13 mai.
- Nous partons (Rommel, Ruge, von Tempelhoff, Staubwasser et Peters) à 7 heures en direction de la Somme. L'inspection commence par la
2.Panzer
Division
,
Kdr
General der Panzertruppen Heinrich
Freiherr von Lüttwitz
,
PC au château de Courcelles
sous Thoix (Somme).La division entière est cantonnée en dehors des agglomérations,
en grande partie sous bois.
L'entraînement et
l'équipement
sont satisfaisants, à part un manque de DCA. Tous les itinéraires de la région, entre Boulogne et Dieppe, ont été reconnus.
Nous continuons sur Abbeville pour voir la
85.ID
, placée
en seconde ligne. Elle a son PC à
Crécy
en Ponthieu (20 km au Nord d'Amiens,
l'ancien PC de la 344.ID ?), Kdr
Generalleutnant Kurt Erich Chill
La division doit s'organiser
de façon
à pouvoir riposter
instantanément.
Il faut
donc accroître
la
quantité de munitions à l'avant. L'installation
des pieux est satisfaisante; le plan
de feux est bien étudié.
Ensuite, visite du secteur de la 348.ID, Kdr Generalleutnant Paul Seyffardt en première ligne, possédant d'excellents points d'appui sur la côte. 230 000 pieux sont en place. La fabrique de tétraèdres de Cayeux présente un nouveau modèle qui ne plaît pas à Rommel. On lui montre pour la première fois des mines « casse-noisettes» Nussknackerminen (Il s'agit d'un système astucieux constitué d'un pot en ciment fixé au sommet d'un piquet lui-même fiché sur un socle comprenant cinquante kilos d'explosifs. Heurté par une péniche, le pot fait levier et la charge explose), et, cette fois, il est satisfait.
Source: à gauche, au centre et à droite. Un stock de socles en béton filmé. Pétardage à Wissant en octobre 2014
Pendant que nous gagnons le Touquet pour passer la nuit au Foyer du Soldat à la villa Rosetiles, avenue des Troënes, de grosses formations de bombardiers nous survolent.
Source: Alain Chazette, Rommel dans une rue du Touquet.
14 mai. ~ Nous repartons à 06H45. Nous voyons d'abord la 326.ID, en deuxième ligne, PC à Enquin (Pas de Calais), Kdr Generalleutnant Viktor von Drabich-Wächter . Elle s'est bien préparée pour attaquer les têtes de pont éventuelles. Un régiment entier a été rendu mobile avec des bicyclettes, les deux autres n'en possèdent que pour une compagnie chacun. La division a construit des batteries simulées et planté 100 000 pieux, bien aidée par la population. Selon Hans Sakkers la réunion a lieu au PC du Grenadier-Regiment 752 (localisation inconnue).
A Montreuil à 09H00, le Generalleutnant Sigfrid Macholz , 191. Reserve-Division (non depuis février 49.ID ), fait son rapport et montre une carte intéressante où tous les bombardements aériens ont été portés.
Selon Hans Sakkers, à 10H15. Rommel est au StP Atlantik au sud du Touquet-Plage (déjà visité le 23 décembre 1943). La 15. Armee y avait organisé une rencontre avec des représentants du Heer, de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe ainsi que de l’Organisation Todt , avec les actualités cinématographiques. Rommel y pris la parole.
StP Atlantik Le Touquet Sud. Source.
A Hardelot-Plage (seconde visite, la première le 3 février) nous examinons les entonnoirs laissés par les attaques; dans le sable, ils font moins d'effet que dans l'argile et surtout dans le moellon. Selon Yannick Delefosse, Rommel est sur la plage de Saint Gabriel (commune de Camiers) qu'il quitte à 11H00 pour se rendre au Mont de Terre (IGN 142 m) à environ 5 km au Nord où se trouve une batterie divisionnaire 5./AR 149 (49.ID) équipée de 4 pièces de 10 cm 14/19 (t) en encuvements, accompagnée par des abris pour personnel H 51a et H56a et des soutes à munitions H52a.
Source Alain Chazette. Batterie du Mont de Terre au StP Gruppe Mont Saint Frieux à Neufchâtel-Hardelot . Abri H 613 avec sa cloche d'observation périscopique du Mont Saint Frieux près d'Hardelot lors d'une visite de Rommel.
A midi, déjeuner à plat unique avec des soldats et des travailleurs dans une installation pour armes V, au Châtel, consistant en une sorte de tunnel qui s'enfonce dans la roche. Pas trouvé ce lieu.
Carte IGN, localisation du Mont de Terre. AGRANDISSEMENT
Le général von Salmuth parle avec beaucoup de cordialité sincère du maréchal .
Dans l'après-midi, nous visitons la 331.ID, Hans Sakkers indique la présence du Generalmajor Heinz Furbach alors que depuis le 25 avril le Kdr était le Generalleutnant Karl-Ludwig Rhein avec le PC à Licques (Pas de Calais). Elle a posé 98 000 pieux jusqu'ici.
Puis nous passons à la 182. Reserve-Division, Kdr Generalleutnant Richard Baltzer , PC à Helfaut (Pas de Calais); elle ne compte que 182 officiers et sept bataillons et est pauvrement montée en armes.
A 17 heures, conférence avec le General der Artillerie Johann Sinnhuber , commandant du LXXXII.AK, PC à Aire sur la Lys (Pas de Calais). Rommel exprime sa satisfaction pour ce qui a été réalisé (900 000 pieux contre débarquements aériens). Nous rentrons par Beauvais et arrivons au Q.G. à 20H30.
Inspections du 14 mai 1944.
15 mai. - Le maréchal
me fait appeler de bonne heure pour me parler d'un repliement éventuel des
canons installés à découvert dans les batteries de l'armée. Il pense comme moi
qu'ils n'ont aucune chance de survivre au premier bombardement.
Hitler
téléphone
à Rommel
au sujet des lance-fusées
multitubes
16 mai. - L'ambassadeur Otto Abetz est notre hôte à dîner.
17 mai. Départ à 7 heures pour le Cotentin, via Caen. A l'est de Carentan un guide nous attend pour nous conduire à la 91.Luftlande Infanterie Division , récemment arrivée, mais il s'égare souvent. A 11 heures nous arrivons au château "Haut de Bernaville" à Picauville (Manche), PC du Generalleutnant Wilhelm Falley .
Source. Le château "Haut de Bernaville" à Picauville(Manche), PC du Generalleutnant Wilhelm Falley.
Photo : Duchemin Christian. Rommel sur les marches du château à sa gauche Falley
Nous déjeunons à 12 heures avec l'état-major dans une grande salle aux murs peints pour représenter du marbre. Ensuite inspection à 13H15 des secteurs de la 91. Luftlande-Div. et du FJR.6. Dans ce cadre visite plusieurs emplacements dont l'aérodrome de Lessay. Le futur ALG A-20.
Source: Photo musée d'Utah. Rommel inspecte la future plage d'Utah beach au printemps 1944
Peu après 20 heures, nous atteignons le Val-André (Côte du Nord) où la 2.Kp/SS-Wehrgeologen-Bataillon, Kdr SS-Obersturmbannführer Dr. Ralf Höhne a construit de superbes obstacles de plage. Après le dîner, Rommel va se promener dans cette " forêt ".
Source collection Michel Grimaud. Les nombreux obstacles sur la plage du Val-André. Rommel devant un imposant obstacle.
Au Q.G. : Rommel
recommande de replier les batteries
de l'armée non installées sous casemate dans des positions bien camouflées,
conformément aux leçons tirées des bombardements effectués au cours des récentes
semaines.
18 mai. - A 7 heures, le commandant de la 77.ID. , le Generalmajor Rudolf Stegmann , PC à Tressaint près de Dinan présente son rapport. Ensuite départ, nous inspectons le secteur de cette division, le KVA A1, à l'ouest de la baie du Mont-Saint-Michel. Nous voyons des mines en verre et trois fabriques de mines « casse-noisettes ». La division produit bonne impression, en particulier le capitaine de cavalerie Sörensen qui commande avec une autorité manifeste un bataillon de Tartares.
Source. Rommel au centre et Stegmann sous la croix
Il s'agit du Wolga-Tatarische-Bataillon 627 aux ordres du Rittmeister Sörensen. A noter la mutinerie signalée le 2 juillet 1944 par l'OB West lors des combats en Normandie : "Au travers de la propagande des Américains adressée au Georg.Btl.797 (709.ID), le Wolga-Tat.-Btl.627 a subi une influence néfaste. Le Kdr. du Wolga-Tat.-Btl.627 a été blessé dans une embuscade lors d’un complot de ses propres hommes. 60 hommes ont déserté pour rejoindre les Américains. Le Wolga-Tat.-Btl.627 a été immédiatement retiré du front, et le désarmement de tous les éléments douteux effectué." Le Rittmeister Sörensen est installé à Matignon et contrôle avec son bataillon l'ensemble du Küsten Verteidigung Unter Gruppe (KVUG = sous-groupe de défense côtière) Matignon. Ce bataillon est responsable de nombreuses exactions envers la population.
Visite à Saint-Pabu (plage sur la commune d'Erquy) puis Rommel parle à des officiers rassemblés à Lancieux. A Quintin, à 11H30, PC du II. Fallschirm-Korps (II.FSK) , General der Falschirmjäger Eugen Meindl , nous rencontrons le général Dollmann et les commandants des unités stationnées dans le nord-ouest de la Bretagne.
Quintin (Côtes du Nord) 18 mai 11944. PC du II.FSK . Autour de Rommel qui effectue sa dernière tournée en Bretagne, une brochette de généraux. De gauche à droite : General der Infanterie Erich Straube Kdr LXXIV.AK; , Generalleutnant. Dipl.Ing. Richard Schimpf , Kdr 3.FJD ; Generalmajor Wolfgang Erdmann Chef du Stab de la 1. Fallschirm Armee ; General der Falschirmjäger Eugen Meindl , Kdr II.FSK ; derrière lui, son chef d'état-major, l'Oberst i.G Ernst Blauensteiner ; Rommel derrière lui l'Hauptmann Hellmuth Lang , son aide de camp; assis de profil Generaloberst Friedrich Dollmann , Kdr 7.Armee et de dos General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher , Kdr XXV.AK.
En Bretagne, on a commencé à poser des mines côtières; dans le secteur du corps Fahrmbacher de Roscoff à Pornic soit 816 kilomètres de rivage, 129000 pieux et 35 000 tétraèdres ont été mis en place.
Au retour, nous faisons un détour par l'état-major de la 21.Panzer-Division , à Saint Pierre sur Dives (au château des Roches, 37 rue du Bosq)où Rommel discute avec le Ia l'Oberstleutnant Wolf-Götz Freiherr von Berlichingen-Jagsthausen de l'achèvement des lance-fusées multitubes. Il en réclame 100, ce qui parait beaucoup à l'état-major. En fait 16 lanceurs au 6 juin 1944.
Source. 8-cm-Raketen Vielfachwerfer auf Somua MCL S 303 (f) de la Sturmgeschütz-Abteilung 200 (21.Pz-Div.)
Le correspondant de guerre Hans Ertl est présent: "Puis on revient encore une fois chez le général Feuchtinger pour filmer ses "orgues de mortiers" lors d'un tir. Pour la prise de vue, j'utilise cette fois un objectif à reproduction venant de l'Astro-Gesellschaft à Berlin avec lequel j'avais travaillé en dernier lieu lors du film « Victoire à l'Ouest » en 1940. Cet objectif multiplie un objet au moyen d'une taille en forme de facettes, si bien que, devant l'appareil, il n'y a en fait qu'un « orgue de mortiers» en action mais, plus tard, sur l'image du film, on peut voir 12 de ces imposants cracheurs de projectiles. Dommage, estime le général Feuchtinger, que nous ne puissions pas augmenter ainsi réellement nos orgues par ce truquage. » Cité par Jean-Claude Perrigault dans 21.Panzer-Division, Heimdal,2001.
Dans la région de Falaise les avions mitraillent les routes, de sorte que nous avançons avec prudence. A 21H30 nous nous retrouvons chez nous, et, dans le mess, évacué à cet effet, tenons une conférence sur les résultats de la tournée. Accessoirement nous dînons.
Inspections des 17 et 18 mai 1944
19 mai. - Nous travaillons à l'exploitation de ces résultats.
20 mai.
- Dans la matinée plusieurs alertes aériennes. Au soir, de vastes formations
passent au-dessus de nous.
Le maréchal
demande au
gauleiter Karl Kaufmann
de venir le voir pour discuter une augmentation du trafic sur les canaux, afin
de faciliter le ravitaillement.
Le maréchal von Rundstedt
vient déjeuner avec nous, accompagné
de son
fils Hans
(sous-lieutenant) et du
General der Infanterie Günter Blumentritt
.
L'invitation lui fait visiblement plaisir.
Source Archives du Val d'Oise. Rommel et von Rundstedt dans le grand salon du château de La Roche-Guyon
Dans l'après-midi, on amène à Rommel deux officiers anglais faits prisonniers au cours d'une tentative de reconnaissance des obstructions de plage dans le secteur de la 15.Armee. Certainement des commandos de l'Operation Tarbush. Celle-ci. a dû les transférer au SD , en vertu d'un ordre permanent. Speidel a demandé qu'ils soient envoyés à La Roche-Guyon et, avec l'accord de Rommel, il les fera transporter dans un camp de prisonniers, ce qui leur sauvera probablement la vie. Rommel s'entretient pendant assez longtemps avec eux.
A cette date 4 193 1567 mines sont posées. Source .
21 mai. - Vers
midi se présente
le
Vizeadmiral Friedrich
Rieve
Kommandierender
Admiral Kanalküste qui
vient
discuter
avec
le
maréchal
le
repli des
batteries
de
l'armée
et la
conduite
du tir de l'artillerie
de côte.
Rommel
s'entretient
avec
le directeur
ministériel
Elmar Michel
,
Chef der Militärverwaltung
au
sujet de la
fourniture du charbon
et de l'électricité nécessaire
pour les productions
de guerre en France.
A 16 heures, le maréchal
part avec Meise
,
Ruge
et les deux chiens pour une promenade
de près de trois heures.
22 mai. - De bonne heure, Rommel inspecte notre Q.G. de rechange à Vernon (13 km en aval sur la Seine). Il emmène le correspondant de guerre Lutz Koch de la Pz.Pk.693 afin de faire rédiger par celui-ci un article qui détournera l'attention de La Roche-Guyon. Le Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth , Kdr de la 15.Armee vient conférer et déjeuner. Il ne veut pas céder ses derniers chalands Siebel.
Source. Siebel ponton automoteur de 143 tonnes pouvant embarquer 50 à 100 tonnes, filant à 11 nœuds mais très instable ce qui limitait son utilisation.
23 mai. - A la fin de la matinée entretien avec le gauleiter Karl Kaufmann sur l'accroissement des transports fluviaux.
24 mai. - Dans la matinée, Rommel visite un parc, à matériel de l'armée où on lui montre une mitrailleuse escamotable, avec miroir de visée, et la fabrication de lance-fusées de fortune. Il faut rentrer par un itinéraire détourné, un pont ayant été détruit, et les chasseurs ennemis étant nombreux dans le ciel. sous réserve au Heeresfeldzeugpark Fabrik Buck à Versailles
Source. Rommel se déplace ce jour-là en Mercedes, derrière lui Lang
25 mai. - Le chef d'état-major du XLVII PanzerKorps, l'Oberst Walter Reinhard, vient à la fin de la matinée. A 16 heures, départ pour la chasse aux lapins dans une contrée très jolie et accidentée, où ces animaux sont abondants. Nous rentrons bredouilles. Rommel s'entretient ensuite avec le chef du service de la propagande, à l'état-major de l'OB West.
26 mai. - Le General der Flakartillerie Wolfgang Pickert , Kdr du III. Flakkorps arrive à la fin de la matinée, le General der Fallschirmtruppe Kurt Student , Kdr 1.Fallschirm-Armee et le commandant du XLVII. PanzerKorps , le General der Panzertruppen Hans Emil Richard Freiherr von Funck , viennent dans l'après-midi.
Source Archives du Val d'Oise, collection C. Brossais. Réunion dans le grand salon du château de La Roche-Guyon; de gaucha à droite: Rommel, von Funck, de dos Student, Tempelhoff et le Major i. G. Wolfgang Berlin de l'E-M de la 1. Fallschirm-Armee.
Conversation téléphonique avec le Staatssekretär Albert Ganzenmüller qui s'élève contre l'ingérence du gauleiter Karl Kaufmann dans la question des transports et invite à soumettre celle-ci aux autorités compétentes du Reich. Mais Rommel essayait d'obtenir de Kaufmann des moyens supplémentaires.
27 mai (veille de la Pentecôte). - Le maréchal se rend dans la matinée à la fabrique des lance-fusées.
A voir avec le Paris Baukommando Becker, PC à Maisons-Lafitte), les véhicules venaient des deux usines Hotchkiss de Saint-Denis : une boulevard Ornano et une au 67 rue Bonnevide. Quant à la branche armement deux usines: une à Levallois-Perret, quai Michelet et une à Clichy (fabrique d'armement et plaques de blindage).
Source à gauche. Usines Hotchkiss Source à droite.
Inspections du 27 mai 1944
Dans l'après-midi, à la chasse aux lapins, avec des furets pour changer mais sans plus de succès. Le III. Flakkorps doit être rendu mobile, avec deux régiments à la 15. Armee et un à la 7.
28 mai. - Magnifique temps de Pentecôte. Nous jouons au tennis et au ping-pong.
29 mai. - Le General der Infanterie Walter Buhle chef d'état-major de l'Armée de terre (Heer) à l'OKW et le General der Pioniere Alfred Jacob , spécialiste du Génie à l'OKH (Inspecteur des fortifications et chef du Generalleutnant René Eberle , responsable de la construction et du développement des fortifications du Mur de l’Atlantique) viennent dans la soirée au sujet de la fabrication des lance-fusées.
30 mai. - Nous partons à 6H30 pour assister à une présentation de lance-fusées: Rommel , Ruge , Meîse , Dihm , Lattmann, les généraux invités Gen.der Inf.Buhle et Geii.der Pi. Jacob et deux photographes de guerre.
Les ponts de
Mantes
(Seine et Oise) sont toujours intacts,la démonstration
a lieu
à Riva-Bella
à partir de 10H00.
Grande assemblée:
von Salmuth ,
Dollmann
,
Krancke ,
Kuntzen
,
Marcks
,
le baron
von Funck
,
d'autres
encore. Les essais
font
impression.
Le
général Buhle
promet d'envoyer
en France
les
lance-fusées qui se trouvent en Allemagne,
mais
il retirera
malheureusement
cette promesse.
Déjeuner
à une
cuisine de campagne,
sous
les arbres d'un parc
(endroit non localisé).
Ruge, Meise, Dihm et Lattmann retournent à La Roche-Guyon.
Rommel , accompagné par Buhle et Jacob , inspecte ensuite des positions sur la côte (notamment à Lion sur Mer).
Voir ici le reportage photographique à Riva-Bella, Lion sur Mer et le bois de Lébisey.
Dans l'après-midi, le pont de Gaillon (Eure) est détruit, celui de Mantes également, ainsi que tous les autres, entre Elbeuf (Seine-Inférieure) et Paris. C'est fort gênant, quoique des bacs soient aussitôt installés en la plupart de ces points. En revenant à La Roche-Guyon, le maréchal doit traverser la Seine dans une embarcation. Repas à 20H30.
Inspections du 30 mai 1944
31 mai. - Dans la matinée, Rommel visite les ponts détruits de Mantes, Vernon et Gaillon.
Visites du 31 mai 1944
Au déjeuner, nous
avons
pour
convive
le
fils
de Guderian
,
le
Major i.G., Panzertruppe Heinz-Günther Guderian
de l'E-M de la 116. Panzer Division
.
Dans
l'après-midi,
le
SS-Oberstgruppenführer Josef Dietrich
,
Kdr du
I.SS
Panzer Korps
vient conférer.
JUIN
1 juin. - Dans la matinée, le maréchal discute plusieurs questions avec le Ministerialdirektor Alfred-Ingemar Berndt du ministère de la Propagande, en particulier au sujet des moyens à employer pûur influencer l'adversaire en ce qui concerne le moment de son débarquement. Dans l'après-midi, il visite la forteresse de Dieppe et les secteurs des 245.ID, PC à Saint Vaast d'Équiqueville (Seine Inférieure), Kdr Generalleutnant Erwin Sander et 348.ID, Kdr Generalleutnant Paul Seyffardt secteur de Saint Valéry sur Somme / Le Tréport. QG au château de Friville Escarbotin (Somme).
La batterie de 17 cm d'Ault est bombardée. à deux reprises. Rommel ordonne de la replier jusqu'à l'achèvement des casemates.
La Heeres-Kusten-Batterie d'Ault / Onival 1 /I./H.K.A.R. 1252, Stutzpunkt Ca 015. Cette batterie érigée à 300 mètres au Sud-est du phare regroupe donc 3 pièces de 17 cm K18 Mrs.Laf, montées sur couronnes circulaires, en emplacements bétonnés. En 1944 deux casemates type H688 devaient être réalisées pour protéger les canons contre un bombardement, celles-ci ne furent jamais achevées.
Tempelhoff est promu colonel, Behr reçoit le brevet d'état-major, Nous fêtons ces événements le soir, en même temps que nous disons au revoir à l'Oberst I.G. Adolf Heckel et aux autres officiers de notre section logistique qui est dissoute.
2 juin. - L'OB West fait paraître (sur le « désir» de Hitler ) un ordre donnant les pleins pouvoirs, même dans la période préparatoire, aux divers commandants de forteresse. Dans l'après-midi, battue à laquelle prennent part une douzaine de chasseurs.
3 juin. - Le General der Artillerie Emil Leeb du Heeres-Waffen-Amt et le Generalleutnant Dipl.-Ing.Erich Schneider , Amtsgruppenchef vom Waffenprüfungsamt wieder im Heereswaffenamt (chef du département responsable des essais de nouveau matériel militaire), promettent au maréchal de faire construire des lance-fusées multitubes, et vont voir les engins chez Feuchtinger .
Dans l'après-midi, Rommel se rend au Q.G. de von Rundstedt pour communiquer à celui-ci son intention de se rendre en Allemagne du 5 au 8 juin. « II tient avant tout à s'entretenir personnellement avec Hitler , à l'Obersalzberg pour lui demander d'envoyer en Normandie deux divisions blindées, un corps de DCA et une brigade de lance-fusées.
4 juin. - Rommel part à 6 heures pour l'Allemagne, après avoir téléphoné au General der Infanterie Rudolf Schmundt , aide de camp de Hitler et chef du bureau du personnel de l'Armée de terre (Heer) pour annoncer sa visite.
5 juin 1944,. Au matin, temps de pluie, au quartier général du Heeresgruppe B chacun fit sa besogne comme à l'ordinaire. Au dîner, Speidel avait rassemblé d'intéressants convives: l'écrivain Ernst Jünger , qui servait, comme capitaine, à l'état-major du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF) commandant militaire en France à l'hôtel Majestic, avenue Kléber; le consul général Pfeiffer; le colonel List; Wilhelm Ritter von Schramm, correspondant de guerre et beau-frère de Speidel; le Dr Horst, affecté à l'intendance militaire et l'officier de marine de liaison à la 15. Armee. 6 juin à 01H35, la 7.Armee annonça des descentes de parachutistes sur la côte orientale du Cotentin, et la 15.Armee en signala d'autres à l'est de Caen, jusque dans les parages de Deauville. En outre, des renseignements sur l'arrivée de grosses formations aériennes nous parvinrent.
Dans les heures qui suivirent vinrent d'autres annonces de descentes de parachutistes et, à partir de l'aube, la nouvelle que de très nombreux navires se trouvaient devant la côte et que des débarquements commençaient. Dans la matinée seulement, il devint évident qu'il ne s'agissait pas d'une diversion mais d'une grande attaque dont le front s'étendait de l'est de l'Orne jusqu'au nord-ouest de l'embouchure de la Vire.
Speidel alerta Rommel par téléphone, en même temps que les chefs des unités rapides qui se trouvaient au voisinage de la région attaquée. Sans perdre de temps, il mit en vigueur toutes les mesures arrêtées avec le maréchal avant le départ de celui-ci qu'il tint au courant avant sa montée en voiture et en cours de route par un coup de téléphone. Rommel arriva le soir à La Roche-Guyon, exprima sa satisfaction pour la rapidité et la justesse des réactions, et approuva tout ce qui avait été fait en son absence.
Agenda de Rommel pour le 6 juin (NB il en existe plusieurs versions)
07H30 Rommel est prévenu chez lui, à Herrlingen (à 800 km du front) qu'une opération de " lâchers de parachutistes" a démarré dans son secteur.(certainement par Speidel son chef d'E-M.)
10H00 Rommel quitte son domicile de Herrlingen (Allemagne) en direction de la Normandie.
16H55 En route vers son QG, Rommel (accompagné du Hptm Helmuth Lang son aide de camp personnel) s'arrête à Nancy et téléphone à La Roche-Guyon pour obtenir des nouvelles du front
19H00 Rommel fait une halte à la Kommandantur de Reims pour s'informer de la situation sur le nouveau-front.
21H30 , Rommel rentre à son quartier général
Speidel essaya aussi de faire s'ébranler en direction du champ de bataille la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend , Kdr SS-Brigadeführer Fritz Witt qui ne lui était pas subordonnée, mais en vain.
Dès
02H45,
la
15.Armee
avait
suggéré
d'alerter
cette division
et,
à 5H50,
le
Heeresgruppe B
demanda
au
Panzergruppe West
de l'avancer
de
part
et d'autre
de Lisieux,
mais,
à 9H40, l'OB West
arrêta
tous
ces
mouvements,
parce qu'il n'avait
pas
l'accord
de l'OKW.
Il est plus que douteux que Rommel eût
pu y
changer
quelque
chose s'il
s'était trouvé présent au Q.G.
A 14H32 seulement arriva
l'autorisation d'engager
la
12.SS-Panzer-Division
Hitlerjugend
dans la zone de la 7.Armee
.
A 15H07, le
I.SS-Panzerkorps, Kdr
SS-Oberstgruppenführer Josef Dietrich
fut
chargé
d'assumer
le commandement de la
12.SS-Panzer-Division
Hitlerjugend
et
de
la Panzer Lehr Division
,
Kdr
Generalleutnant Fritz Bayerlein .
Les deux unités se trouvaient
beaucoup
trop éloignées pour intervenir
ce jour-là.
L'aviation
ennemie
leur
causa
de lourdes
pertes et démolit les
routes, de sorte que seuls
des éléments
de la
12.SS-Panzer-Division
Hitlerjugend
arrivèrent
en
position
le
7 juin
au
soir, et que
les
deux
divisions
ne purent passer
à
la
contre-attaque
que le 9, avec
ce qui
restait
de la
21. Panzer Division
.
La 15./25 du SS-Hauptsturmführer Horst von Büttner « Aufklärung Kompanie » du SS-PzGr-Regt 25 est à l’ouest de Caen le 6 au soir; le SS-Standartenführer Kurt Meyer , Kdr du SS-PzGr-Regt 25 installe son PC dans la nuit du 6 au 7 juin dans le café « A la Bonne Franquette » à Saint Germain la Blanche Herbe.
Photo collection Editions Heimdal.
A ce moment, l'adversaire avait déjà débarqué des masses d'hommes et de matériel dans sa tête de pont et organisé sa défense.
En revanche, la 21. Panzer Division , directement subordonnée au Heeresgruppe B intervint dès le premier jour, mais son action ne fut manifestement pas placée sous une bonne étoile. Elle se trouvait plus loin de la côte que ne le lui prescrivait l'ordre formel de Rommel. Comme cela se révéla plus tard (j'assistai à la conférence le 15 juillet 1944),son chef avait mal compris un ordre d'avril et avait aussi peu suivi les idées du maréchal que celle de Geyr von Schweppenburg . Dès le 6 juin au matin, elle attaqua les parachutistes anglais à l'est de l'Orne, fut rappelée par le LXXXIV.AK, traversa Caen en subissant des pertes et attaqua dans l'après-midi à l'Ouest de l'Orne en direction de Riva-Bella: ses éléments avancés (Obesrt von Oppeln-Bronikowski ) atteignirent presque la mer.
Comme, à ce moment, les Anglais continuaient à débarquer des troupes aéroportées de part et d'autre de l'Orne, « la décision fut prise localement de rompre l'attaque et de dégager les éléments arrière. Un très précieux service fut ainsi rendu à l'adversaire, et le succès initial ne fut pas exploite.» (Speidel, « Invasion 1944 » ).
NB Toute cette relation des faits du 6 juin serait à reécrire pour la "vérité historique" mais ce n'est pas le sujet!
7 juin, Rommel alla immédiatement trouver Geyr von Schweppenburg , QG à Auteuil qui lui était désormais subordonné.
Visite du 7 juin 1944
Trop tard! La 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend avait parcouru 120 km, la Panzer-Lehr-Division 180, mais elles n'arrivèrent pas groupées et durent aussitôt boucher des brèches dans le front. La contre-attaque du 9 ne réussit pas. Le Q.G. de Geyr fut détruit par des bombes le 10 à La Caine (Calvados), ce qui ne facilita pas l'exercice du commandement.
La mission du Heeresgruppe B consistait désormais à empêcher cette percée s'il ne parvenait pas à réduire la tête de pont. Les forces dont il disposait alors suffisaient tout au plus pour former un front défensif cohérent. Rommel se consacra à cette tâche avec toute son énergie. On comprend toutefois qu'il ait essayé d'établir les raisons du succès de l'adversaire, pour en tenir compte dans la conduite future des opérations et non pas seulement pour se mettre en garde contre la méfiance croissante qu'on lui manifestait au quartier général du Führer .
Il les exposa dans ses « Considérations » du 3 juillet 1944 en désignant comme les principales:
1. L'âge moyen trop élevé dans les divisions, les insuffisances de leur armement, les retards pris dans la construction des fortifications, les déficiences du ravitaillement.
2. L'emplacement trop en arrière de la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend
3. L'emplacement trop en arrière de la Panzer-Lehr-Division
4. Le fait que le II. Flakkorps ne se trouvait pas entre l'Orne et la Vire. Doit s'agir du III. Flakkorps du General der Flakartillerie Wolfgang Pickert
5. Le fait que la Werfer-Brigade 7 n'était pas dans la région de Carentan, comme cela avait été demandé.
6. L'absence de mines dans la baie de Seine.
7. L'aviation n'avait pas apporté le concours promis.
8. La marine n'avait pas apporté le concours promis; en particulier elle n'avait pas fait surveiller la baie de Seine par des patrouilleurs durant la nuit.
9. Le manque d'une section logistique au Q.G. (pour le ravitaillement).
10. La défectuosité de l'organisation du commandement.
Sur les points 1,7 et 8, il n'était guère de remèdes possibles; les promesses de Hitler et de Göring ne pouvaient créer les avions qui n'existaient pas. Voir le texte complet en date du 3 juillet
8 juin Arrivée de Rommel au château de Guitaud à Tourmauville, hameau de Baron sur Odon. Source témoignage de M. Bernard Michel dans article de M. Vincent Dussutour dans Normandie Magazine 1944 N°25.
Château de Tourmauville, Rommel coucha dans la tour à gauche.
- Dans la soirée, Rommel fait son apparition au PC du Generalleutnant Bayerlein , établi à Cheux, afin de préparer l'attaque sur Bayeux par des unités de la Panzer Lehr Division, opération prévue pour le 9 juin. Cité par Jean-Claude Perrigault dans 21.Panzer-Division, Heimdal,2001.
Cheux à 7 km au Nord-ouest de Tourmauville (au Sud-est de Bayeux, Caen est à 22 km)
9 juin - Dans l'après-midi Rommel arrive au Mans, rue Chancy, au QG de la 7.AOK pour un entretien avec le le général Dollmann .
KTB de l'AOK7
10 juin. - Le maréchal se rend au Panzergruppe (Geyr von Schweppenburg ). L'activité des aviateurs ennemis est telle qu'il lui faut se mettre à l'abri une trentaine de fois en cours de trajet, bien qu'il ne suive jamais que des routes secondaires. Elle l'empêche d'atteindre le I.SS-Panzer Korps (Sepp Dietrich ).
Pourtant ce document établit par le chef d'E-M du I.SS-Pz-Korps le SS-Brigadeführer Fritz Krämer , en 1948 pendant sa captivité, situe une visite de Rommel le 10 juin 44, néanmoins se méfier de la date car dans le même document il fixe au 11 juin l'attaque du PC du Pzgruppe West. Document certainement écrit de mémoire sans disposer de toutes les notes nécessaires.
Le 10 juin 1944, à la joie générale, le commandant en chef du groupe d'armée B le maréchal Rommel, qui était responsable de tout le front, fait une visite au PC du Corps.
Dans l'après-midi du 11 juin une attaque aérienne ennemie écrase le QG du Panzergruppe West, en service depuis quelques jours. Le chef d'E-M le Generalmajor Ritter von Dawans et environ 40 officiers et hommes de troup sont tués. Le I-SS Panzerkorps est attaché directement à la 7. Armee.
Château de La Caine
Quelques heures avant sa visite, le PC du Panzergruppe West a subi un bombardement très violent. Le chef d'état-major, le chef du 3e bureau, d'autres officiers encore ont été tués ou gravement blessés; la conduite générale des unités blindées s'en est trouvée provisoirement interrompue.
En fait il faut lire après sa visite, Le PC est installé au château de La Caine, le 10 Juin vers 20H30 un bombardement aérien mené par 61 bimoteurs B-25 et 40 Hawker Typhoon . L'état-major du Panzergeruppe West, a été repéré grâce au service d'interception radio britannique Ultra. Le Generalleutnant Leo Geyr von Schweppenburg est blessé, son chef d'état-major le General Sigismund-Helmut Konrad Alfred Felix Georg Ritter und Edler von Dawans tué, de même que 16 autres membres de l'état-major dont 12 officiers dont le Ia le Major i.G. Burgstahler; ainsi que l’officier de liaison du I.SS Panzer Korps, le SS-Hauptsturmführer Wilhelm Beck .
Source. Rommel en Normandie, en arrière-plan une épave de planeur Horsa
Visite du 10 juin 1944
11 juin. - Dans la matinée, Rommel va voir von Rundstedt , pour parler avant tout du ravitaillement, car, sous les coups des avions ennemis, les transports ferroviaires se sont complètement arrêtés, sans espoir de reprise.
Seules des avant-gardes de la 77.ID , de la 17.SS-Panzergrenadier-Division "Götz von Berlichingen et du II. Fallschirmjägerkorps sont parvenues en Normandie occidentale. Dans l'après-midi, le maréchal m'emmène dans le jardin et nous causons pendant deux heures en montant et redescendant la hauteur derrière le château, en nous arrêtant aussi parfois.
12 juin - Le General der Artillerie Erich Marcks , commandant du LXXXIV.AK, a été tué par des avions dans le Cotentin.
Le 12.Juin à 09H30, le General der Artillerie Erich Marcks, accompagné par l’Hauptmann Raben et son chauffeur quitte Saint-Lô par la RN 800 puis prend la direction de Périers. A proximité de Hébécrevon, le temps s'éclaircit. En très peu de temps des chasseurs-bombardiers alliés repèrent et attaquent en piqué le véhicule. Des roquettes sont tirées par un Typhon et d'autres avions. Un projectile de 20 mm sectionne une artère à l’aine droite du général le faisant mourir par hémorragie à 09H45 dans le fossé au bord de la route au hameau de La Vacellerie. Il est enterré au cimetière provisoire de Marigny.
Le maréchal se rend à la 116. Panzer Division qui se trouve toujours de part et d'autre de la Somme. A Perriers-sur-Andelle (Eure) depuis le 7 juin.
Source le KTB de la Heeresgruppe B: Um 16.00 Uhr Besprechung O.B. auf dem Gefechtsstand der 116. Panz. Div. in Perriers.
Visite de Rommel à la 116. Pz-Div., à droite Rommel avec le General der Panzertruppen Gerhard Graf von Schwerin, Kdr de la division.
Visite du 12 juin 1944 (50 km de distance)
Le Generalleutnant Leo Geyr von Schweppenburg vient dîner. Il est fortement impressionné par les événements.
13 juin. - Rommel se rend au PC du LXXXIV.AK.
Jusqu'au 5 juin 44 le QG était au château de Commines à Saint-Lô puis au moins jusqu'au 12 juin 1944, dans un abri anti-aérien creusé à partir de 1943 sous l'Institut Libre d'Agneaux de l'autre côté de la Vire. Du 12 au 15.06.44 aucune indication de la position du PC (peut-être en relation avec la mort de Marcks?), du 15/06 jusqu'au 15/07 à Périers à 30 km à l'Ouest de Saint-Lô.
A la 346.ID, les compagnies ne comptent plus que de 35 à 60 hommes. La 711.ID . a engagé ses ultimes réserves. La Werfer-Brigade 7 est actuellement arrêtée par le manque de carburant. La Luftflotte 3 se déclare prête à apporter 20 000 litres d'essence avec 22 appareils, mais ensuite elle fournit des camions pour une capacité de 60 tonnes, au lieu du ravitaillement aérien. Les Schnellboote essuient de lourdes pertes en essayant d'attaquer les rassemblements de navires devant les plages.
Il est curieux de parler des 346 et 711.ID suite à une visite au LXXXIV.(84)AK alors que ces divisions d'infanterie dépendent du LXXXI.(81)AK du General der Panzertruppen Adolf Kuntzen , PC à Canteleu. De plus le KTB de cet AK indique une visite de Rommel à 10H20, voir ci-dessous:
14 juin - Nous avons presque fini de dîner quand arrive le maréchal, la figure grave, visiblement très ému. Il est allé voir le I.SS-Panzer Korps (Sepp Dietrich ), PC à Baron-sur-Odon, le XLVII. PanzerKorps , (Freiherr von Funck ), PC à 2 km au Nord de Pontécoulant et la 2. Panzer-Division du General der Panzertruppen Heinrich Freiherr von Lüttwitz , PC à Brémoy malgré la forte activité de l'aviation ennemie. Ensuite, Rommel se promène encore pendant une heure avec moi , dans le jardin.
Inspections du 14 juin 1944
15 juin. - L'amiral Krancke arrive vers midi. Il reste trois quarts d'heure avec le maréchal , qui lui dit la vérité sur la situation, ce que, apparemment, Rundstedt n'a pas fait la veille. Après le repas, Rommel , Speidel , Krancke et moi prenons le café ensemble et poursuivons la discussion
Dans l'après-midi, je m'entretiens longuement sur la situation avec l'Hauptmann Lang , aide de camp personnel de Rommel.
L'Oberstlt. Greif de l'OKL , dine avec nous. Il est très frappé par la gravité des circonstances, mais ne peut libérer plus de 150 à 200 chasseurs en face des 4 000 a 5 000 dont dispose l'autre camp!
Après le repas, Rommel se promène avec moi .
16 juin. Le maréchal part à 08H30 pour le Cotentin, où il va d'abord au III. Flakkorps à Sainte-Honorine-du-Fay (Calvados), puis au LXXXIV.AK à Périers (Manche), et y rencontre les généraux Fahrnbacher (remplaçant de Marks ) et Meindl . Après avoir été saluer la tombe du général Marcks à Marigny (Manche), Rommel se rend au Mans pour voir le général Dollmann . A 02H30, il est de retour au Q.G.
Inspections du 16 juin 1944
17 juin. - A 02H30, il est de retour au Q.G.
Rundstedt , Rommel et Speidel se rendent à Soissons pour conférer avec Hitler et sa suite.
En fait à Margival-Laffaux (Aisne) à 12 km au Nord-est de Soissons au Wolffsschlucht 2 (ravin du loup).
Source. Un des bunkers du Ravin du loup 2.
Le maréchal rentre au Q.G. presque en même temps que moi. Après le dîner il se promène avec moi et me donne des détails sur son entrevue avec Hitler . Celui-ci projette une contre-attaque grandiose.
Speidel a noté quelques propos comme: « Ne pas parler d'une tête de pont, mais du dernier morceau de territoire français qu'occupe l'ennemi. - Les Anglo-Américains ont besoin de sept millions de tonnes de navires pour leur débarquement (? ? ?). - L'adversaire ne tiendra pas au-delà de cet été.»
Rommel a dépeint la situation sans ménagement. Hitler , très optimiste et très calme, la juge autrement et a manifestement impressionné quelque peu le maréchal.
Visite du 17 juin 1944
18 juin. Cherbourg est donc coupé. Dans la matinée, Rommel confère avec le SS-Obergruppenführer Paul Hausser , Kdr du II. SS-Panzerkorps et le General der Infanterie Hans von Obstfelder , Kdr du LXXXVI (86).AK, puis avec le général Geyr von Schweppenburg et son nouveau chef d'état-major, le général Gause , qui n'a pas encore reçu de division. Tous les quatre restent pour déjeuner.
Le General der Infanterie Hans von Obstfelder , Kdr du LXXXVI (86).AK que Rommel avait rencontré à Hendaye le 9 février vient d'être muté de la 1.Armee au Panzergruppe West.
Dans l'après-midi, après une conférence sur la situation! je fais au maréchal un exposé des questions maritimes
Après le dîner, le maréchal se promène avec moi . Je vais voir Speidel qui me donne d'autres détails sur la conférence de Soissons. Le maréchal nous rejoint et traite encore quelques affaires courantes.
19 juin. Rommel se rend dans le secteur entre la Seine et la Somme, donc dans la zone de la l5. Armee qui n'a pas été attaquée; il y va manifestement parce que l'OKW y craint toujours un débarquement, et revient très satisfait.
Rencontre avec le Kommandeur de la 15.Armee le Generaloberst Hans Eberhard Kurt von Salmuth à Lignières-en-Vimeu (Somme) au PC de la 116. Panzer Division.
Selon le KTB du LXXXI.(81)AK, il visite également à 16H20 le PC du General der Panzertruppen Adolf Kuntzen à Canteleu (Seine-Inférieure).
Visites du 19 juin.
20 juin. - Dans la matinée, l'Oberstlt. Ziervogel, de l'état-major de Jodl , vient conférer. On lui brosse un tableau très net de la situation, et des difficultés de ravitaillement en particulier. A 11 h 30, le maréchal part pour le front à l'Est de l'Orne. Il rentre assez satisfait, sauf en ce qui concerne Cherbourg.
21 juin - Il se rend au LXXXVI.AK du General der Infanterie Hans von Obstfelder , à la 21. Panzer Division , PC à Saint Pierre sur Dives (au château des Roches, 37 rue du Bosq) et au I.SS-Panzer-Korps, PC à Baron sur Odon. Il y trouve un moral très satisfaisant. Sepp Dietrich est convaincu qu'il pourra résister en toute circonstance à la pression des Anglais.
Rommel et Sepp Dietrich, source page 155 de ce livre.
Pour le LXXXVI. AK, il prend le commandement du secteur compris entre l'Orne et la Seine le 20 juin à 8 heures précises avec: les 711.ID et 346.ID, la Kampfgruppe von Luck de la 21.Pz-Div. et la Werfer-Brigade 7 . Il est rattaché à la 7. Armee. Son aile gauche touche le I.SS-Pz.Korps Sa mission consiste à maintenir les Anglais à l'Est de l'Orne. PC à 3 km à l'est de Cambremer (Calvados) dans le Bois de Braffy.
Inspections du 21 juin 1944
.
Le soir, le maréchal se promène avec moi ; il parle du ravitaillement, de ses préoccupations générales et spécialement de la situation difficile de Cherbourg, qui n'a de forteresse que le nom.
22 et 23 juin - RIEN
24 juin- A 9 heures, le maréchal se rend au PC du LXXXIV.AK, au Nord-est de St-Lô à Périers, le General der Infanterie Dietrich von Choltitz a remplacé le General der Artillerie Wilhelm Fahrmbacher depuis le 17 Juin) et met six heures pour parcourir les 230 kilomètres, à cause des avions ennemis. En revenant par Wassy (non Vassy, le PC a déménage depuis le 22 juin à Saint Jean le Blanc 10 km au Nord), il voit encore le XLVII. Panzerkorps qui se prépare à prendre l'offensive mais s'attend à être attaqué auparavant. Le maréchal revient vers 23 heures, très grave, car les pertes de l'infanterie sont exceptionnellement lourdes. La supériorité matérielle de l'adversaire est trop considérable.
Inspections du 24 juin 1944
25 juin - Rommel reste au quartier général. Le Feldmarschall Hugo Sperrle arrive à la fin de la matinée pour conférer avec Rommel et reste à déjeuner, puissant et respirant lourdement.
Apparemment, les points de vue ne se sont pas rapprochés.
Au dîner, la conversation est assez morne, car Cherbourg agonise. Après le dîner, le maréchal se promène avec moi . Selon ce livre , Rommel aurait reçu la viste de l'Obesrt Eberhard Finckh , Oberquartiermeister à l'OB West venu lui parler de l'opération Walkyrie.
26 juin - La maréchal reste au quartier général. Rundstedt et Blumentritt viennent dans l'après-midi, mais je n'apprends rien au sujet de l'entretien. Au dîner, la conversation roule tout d'abord sur la commission qui vient d'être constituée par l'OKW, pour enquêter sur la chute de Cherbourg.
Dans la soirée, le Generaloberst Dollmann , le commandant en chef de la 7. Armee expose la situation dans toute sa gravité à Rommel et, en particulier la menace qui pése sur Caen (début de l'Opération Epsom). Cité par Jean-Claude Perrigault dans 21.Panzer-Division, Heimdal, 2001.
27 juin. - A 07H30 arrive le Generalleutnant WolfgangThomale , chef d'état-major de Guderian , qui a visité les unités blindées engagées. Le maréchal discute avec lui l'emploi à faire des DB.; il tient avant tout à ce que Thomale rapporte bien ses impressions au Q.G. du Führer , surtout sur les difficultés qui résultent de l'absence d'un commandement unique.
Rommel part ensuite pour le PC du Panzergruppe West dans un bois à 2 km au Sud-est de Mittois et du LXXXIV.AK à Périers.
L'E-M du Panzergruppe West est situé le 28 juin à 02H00 dans un nouvele endroit dans un bois à 2 Km au Sud-est de Mittois, 5 km au Sud-est de Saint Pierre sur Dives.
Localisation du PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois. AGRANDISSEMENT
Inspections du 27 juin 1944
Dans' la soirée, Rommel adresse quelques paroles à l'Oberstleutnant i.G. Olshausen qui nous quitte parce que la section logistique a été dissoute. Appel du OB West: Rundstedt et Rommel sont convoqués à Berchtesgaden, départ demain. Comme il est trop dangereux de voler au-dessus de la France, ils partiront en voiture (1 100 km).
28 juin. A 10 heures, le Generaloberst Friedrich Dollmann , commandant de la 7.Armee , meurt d'une crise cardiaque. Hitler désigne le SS-Obergruppenführer Paul Hausser pour lui succéder. A 13 heures, le maréchal Rommel part pour l'Allemagne.
29 juin. - Le maréchal arrive à 13 heures à Berchtesgaden. Il s'entretient avec Guderian . Hitler le reçoit à 18 heures.
Le Generaloberst Eduard Wohlrath Christian Dietl est victime d'un accident d'avion mortel. Speidel m'emmène prendre un ultime verre avec Tempelhoff et Staubwasser.
30 juin. - Le maréchal revient à 20H30, mais je ne le vois pas.
JUILLET
1 juillet. - Au petit déjeuner le maréchal parle un peu de sa visite à Hitler resté très calme en apparence, il ne juge pas la situation tellement mauvaise. Lang a assisté aux entretiens au cours desquels il y a eu beaucoup de « si » et de « mais ». Rommel va au PC du Panzergruppe West pour discuter l'évacuation de Caen. Le PC du Panzergruppe West se trouve dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois. Il est de retour pour le dîner.
Inspection du 1 juillet 1944
Durant tout l'après-midi et toute la soirée des coups de téléphone s'échangent au sujet de l'évacuation de Caen que Rommel a préparée dans le sens de l'instruction donnée par Hitler le 29 juin, à savoir maintenir intactes les unités blindées. Mais voici que Hitler interdit lui-même cette évacuation ! Conséquence étonnante: vers minuit arrive l'ordre de faire remplacer Geyr Schweppenburg par le General der Panzertruppen Heinrich Eberbach .
2 juillet. - Nous avons appris qu'un aide de camp de Hitler est en route, porteur d'une lettre personnelle de celui-ci à von Rundstedt , où il exprime des soucis pour la santé du maréchal. Il faut donc prévoir que Rundstedt va être également relevé.
Rommel se rend aux obsèques du général Dollmann à Ivry, en présence au moins de von Rundstedt .
Déplacement du 2 juillet 1944
Le maréchal cause longuement avec moi à la fenêtre de la grande salle. La lettre bleue adressée à Rundstedt a depuis longtemps atteint celui-ci. Son successeur, le GFM Hans Gunther von Kluge , doit arriver dès demain.
3 juillet. Il se rend au PC du LXXXIV.AK (à Périers) et au Panzergruppe West (PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois).
Inspections du 3 juillet 1944
Le général Eberbach , nouveau commandant de ce dernier, arrive à la fin de la matinée. Dans l'après-midi, le maréchal von Kluge arrive presque en même temps que Rommel. Ils s'entretiennent longuement, en partie en tête à tête. Apparemment il y a une vive explication, « J'ai dit à Kluge qu'il ne s'est jamais encore battu contre les Anglais» déclare Rommel au dîner. Kluge a réagi fortement semble-t-il et a même voulu partir tout de suite pour le front avec un Storch, mais il y a finalement renoncé.
Après le dîner, Rommel cause pendant un moment avec moi ; l'entretien avec le maréchal Kluge a ressemblé, au début, à un interrogatoire.
Le mémorandum du 3 juillet 1944.
Q.G. 3 juillet 1944
Commandant en chef
Groupe d'armées B
MEMORANDUM
Les raisons pour lesquelles il s'est révélé impossible de nous maintenir sur la côte normande, dans le Cotentin et dans la forteresse de Cherbourg sont indiquées ci-après:
1. Les forces d'occupation en Normandie manquaient de densité; dans certains cas, les effectifs comprenaient des hommes trop âgés (dans la 709.ID , par exemple, l'âge moyen était 36 ans); l'armement ne correspondait nullement aux exigences actuelles, les stocks de munitions étaient démesurément réduits, l'édification des fortifications en retard sur les prévisions et la situation du ravitaillement déplorable.
2. Les demandes de renforts formulées à diverses reprises par le Heeresgruppe B, soit bien avant l'invasion, soit surtout à la fin du mois de mai, c'est-à-dire au moment où la Normandie paraissait directement visée, ont toutes été repoussées; celle, entre autres, de la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend . qui demandait à être envoyée dans la région Lessay-Coutances de manière à pouvoir lancer une puissante contre-attaque contre l'ennemi débarquant soit à l'ouest, soit à l'est du Cotentin. Etant donné la supériorité aérienne présumée de l'adversaire, deux jours au moins étaient nécessaires pour amener la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend . de ses cantonnements, au sud de la Seine, jusque sur le front. En outre, un mouvement de ce genre ne pouvait s'accomplir sans de lourdes pertes. Le Generaloberst Alfred Jodl était au courant de cet état de choses; peu avant l'invasion, il m'a fait demander par l'intermédiaire du General der Infanterie Walter Buhle combien de temps s'écoulerait avant que la 12. SS-Pz-Div. pût passer à l'action en Normandie. Mes réclamations continuelles tendant au déplacement de cette unité restèrent vaines, on se contenta de me donner l'assurance que la 12. SS-Pz-Div. serait placée sous mon commandement dans l'éventualité d'une attaque ennemie.
3. De même, ma proposition tendant à cantonner la
Panzer Lehr Division
,
là où elle aurait été en mesure d'intervenir rapidement dans les combats
côtiers, soit en Bretagne, soit en Normandie, essuya une fin de non-recevoir; on
craignait l'atterrissage éventuel de forces ennemies aéroportées aux environs de
Paris.
4. Le Heeresgruppe B demandait que de puissantes concentrations de Flak fussent amenées à la fin mai sur tous les points où l'ennemi se livrait déjà à des attaques aériennes contre nos batteries et nos retranchements. Sur le conseil du commandant du III. Flakkorps, j'avais suggéré de répartir cette formation entre l'estuaire de l'Orne et Montebourg, cette zone semblant particulièrement menacée par l'activité ennemie. Je n'obtins pas satisfaction et le III. Flakkorps fut disposé tout autrement, avec un de ses quatre régiments placé de part et d'autre de la Somme et seulement un faible régiment entre l'Orne et la Vire. Un tel émiettement de la puissance de feu de cette unité - si préjudiciable à la défense de la Normandie - était donné comme justifié par des restrictions de carburant. Ainsi deux régiments restèrent à proximité des rampes de lancement des V1 , de manière à les protéger si l'ennemi venait à les bombarder.
5. De toute évidence, l'acheminement de renforts vers la ligne de front, après le déclenchement de l'attaque, allait être une source de difficultés considérables; voilà pourquoi je proposai de renforcer la défense de la côte normande en amenant la Werfer-Brigade 7 dans le secteur situé au sud de Carentan. Cette demande fut également refusée; l'unité ne fut soumise à mon commandement qu'une fois le débarquement effectué. En conséquence, la formation ne put entrer en action durant les premiers jours qui suivirent l'invasion.
6. A plusieurs reprises, j'ai insisté pour que la baie de Seine fût minée en temps voulu par la Kriegsmarine et par la Luftwaffe , en utilisant les types de mines les plus récents. Le peu de profondeur de la mer y est particulièrement propice au mouillage de mines. Cette demande n'obtint pas satisfaction, elle non plus. La pose de mines ne commença qu'après que l'ennemi eût débarqué et elle se fit alors dans des conditions extrêmement difficiles, surtout par air.
7. Les services d'intendance prescrivirent de ralentir pendant le mois de mai les envois de munitions vers la Normandie; il s'agissait de réduire les contingents affectés à l'Ob. West, en vue de la constitution de stocks de réserve dans les bases et les dépôts de l'armée. Ce plan aurait eu pour effet de diminuer encore nos stocks, déjà limités. Toutefois, grâce à l'initiative du General der Artillerie Erich Marcks , le Heeresgruppe B parvint à s'opposer à cette mesure.
8. En dépit de la présence d'un réseau dense de voies ferrées et de possibilités d'acheminement par mer, les conditions de ravitaillement, surtout en Normandie, devenaient déjà difficiles avant l'invasion, du fait du bombardement intensif des installations ferroviaires.
9. L'ennemi ayant
réussi à s'assurer un tremplin sur le continent, sur l'intention première du
Heeresgruppe B
était une fois les renforts arrivés à pied d'œuvre, de
liquider la tête de pont formée au nord de Carentan, éliminant ainsi le danger
qui menaçait le Cotentin et la place forte de Cherbourg et, ensuite, de
déclencher une attaque contre l'ennemi qui avait pris pied entre l'Orne et la
Vire. L'O.K.W.
désapprouva notre plan et nous intima l'ordre de reporter l'effort principal sur
le secteur flanquant l'embouchure de l'Orne.
10. Les éléments de tête de la 12. SS-Pz-Div. ne parvinrent »u nord-ouest de Caen que le 7 juin vers 9 h 30, après avoir couvert une distance de cent trente kilomètres et subi des pertes importantes infligées par des appareils volant en rase-mottes. Manquant à la fois de temps et d'espace pour lancer une attaque groupée, l'unité fut incapable de mener à bien l'opération projetée.
De son côté, la Panzer Lehr Division dut couvrir une distance de cent quatre-vingts kilomètres et ses éléments de tête n'atteignirent le front, à l'ouest de Caen, que le 7 juin vers 13 heures. Là aussi, la progression fut entravée par des avions volant à basse altitude et les éléments motorisés furent séparés des éléments tractés, Résultat: la contre-attaque n'eut pas lieu. La Panzer Lehr Division eut fort à faire pour tenir ses positions, l'ennemi s'étant renforcé entre-temps. La conséquence de cet état de choses fut que cette unité ne put établir le contact et appuyer les éléments de la 352.ID qui continuait à combattre à Bayeux.
Les formations de tête de la 2.Panzer Division , qu'il fallut faire venir de ses cantonnements situés des deux côtés de la Somme (deux cent cinquante-sept kilomètres à vol d'oiseau), n'arrivèrent que le 13 juin. Une semaine supplémentaire s'écoula avant que l'unité entière pût passer à l'action. Pour venir de Bretagne et rejoindre son emplacement de combat, au nord-est de Saint-Lô (deux cent dix-sept kilomètres), la 6. Fallschirmjäger-Division mit six jours; elle fut soumise aux attaques perpétuelles de l'aviation adverse. Etant donné ce retard, l'assaut prévu contre Bayeux ne put être lancé, de puissants éléments ennemis s'étant emparés de la forêt de Cerisy. Il fallut également six jours pour que la 77.ID pût prendre part aux combats au nord de la péninsule du Cotentin, Toutes les réserves qui nous parvinrent arrivèrent trop tard pour désorganiser par des contre-attaques le débarquement allié. Lorsqu'elles furent enfin à pied d'œuvre, l'ennemi avait déjà débarqué des effectifs infiniment plus puissants et il était passé à l'assaut sous le couvert de son artillerie et de son aviation.
11. La Luftwaffe ne nous a pas soutenu dans la mesure prévue. Depuis la côte jusqu'à une centaine de kilomètres vers l'intérieur des terres, la maîtrise aérienne de l'adversaire est totale. Au cours de raids massifs de bombardement, il est parvenu à détruire nos installations défensives sur le littoral et à empêcher l'approche de nos réserves et le ravitaillement des troupes, principalement par le pilonnage du réseau ferré.
12. De même, l'activité déployée par la Kriegsmarine n'a pas répondu aux prévisions (par exemple, six sous- marins seulement, au lieu de quarante, ont été engagés). En raison du mauvais temps, pendant la nuit du 5 juin, aucun bateau-vigie ne se trouvait dans la baie de Seine. L'activité des sous-marins contre la flotte de débarquement a été relativement peu de chose. A la suite du bombardement aérien du Havre, le 12 juin, la marine a perdu la majeure partie des unités susceptibles d'être utilisées contre les bâtiments de l'ennemi.
Enfin, à ce jour, le minage de la baie de Seine. entrepris immédiatement après l'invasion, s'est révélé pratiquement inefficace. Les débarquements se poursuivent sur une très grande échelle et le bombardement quotidien auquel nous soumettent les unités navales, bombardement dont l'ampleur dépasse «tout ce que nous avons connu jusqu'ici» (rapport du II. SS-Panzerkorps.), nous crée de sérieuses difficultés.
13. Le Heeresgruppe B n'a eu aucune part à l'organisation du ravitaillement. Il ne possède aucun service d'intendance propre et, au début, il n'était pas habilité à donner des instructions à l'intendance générale dépendant de l'O.B. West.
14. L'organisation du commandement était déficiente. Ainsi, au début de l'invasion, le Heeresgruppe B n'exerçait aucun contrôle sur les formations mobiles du Panzergruppe West (voir plus haut), ni sur la Werfer-Brigade 7. J'ai déjà dit dans un précédent rapport ce que je pensais de l'éparpillement du corps de Flak, etc ... Seul un commandement étroitement unifié de tous les services, sur le modèle de l'organisation créée par Montgomery et par Eisenhower, nous vaudra la victoire finale.
(signé) Rommel,
Generalfeldmarschall.
4 juillet. Il me demande d'aller avec lui à Rouen, au PC du LXXXI.AK (Canteleu) . Longues considérations sur les places à occuper dans la grande voiture découverte, tout terrain, car il faut emmener un guetteur contre les. avions. Mais, au moment du départ, Rommel s'installe avec moi à l'arrière, le guetteur passe dans la voiture d'escorte.
La rencontre avec Kluge a été assez orageuse, celui-ci ayant commencé par laisser entendre qu'il était chargé de ramener Rommel à l'obéissance, en quelque sorte. Rommel s'emporta aussitôt, puis Kluge s'adoucit après avoir fait sortir les autres officiers. Il réclama que toutes les nouvelles venant du front lui fussent soumises, ce à quoi Rommel se refusa. -
Nous arrivons à 10H30 au LXXXI.AK. Le General der Panzertruppen Adolf Kuntzen présente un rapport sur la défense de son secteur, particulièrement sur la « forteresse» du Havre, et le Vizeadmiral Friedrich Rieve parle de l'artillerie de côte, des barrages de mines, des stations de radiogoniométrie. Nous sommes de retour à 13H30 au quartier général.
Inspection du 4 juillet 1944
Après le dîner, Rommel téléphone assez longuement, revient dans le mess et me prie finalement d'effectuer une promenade avec lui. Il me parle encore de son entretien avec Kluge . Celui-ci a déclaré que, en fait, Rommel n'avait jamais conmmandé plus qu'une division; ce qui a blessé le maréchal.
5 juillet. Le maréchal part à 6 heures pour le Panzergruppe West (PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois) et pour le II.SS-Panzerkorps (PC près d'Ouffières). Le.premier doit se tenir prêt à céder deux divisions soit à la 7., soit à la 15.Armee, en cas de nouveau débarquement. Elles seront remplacées par des divisions d'infanterie. La 276.ID , Kdr Generalleutnant Curt Badinski est en cours de transport, la 277.ID, Kdr General der Nachrichtentruppen Albert Praun doit relever la 9.SS-Panzerdivision "Hohenstaufen" .
Dans l'après-midi, Rundstedt vient à La Roche-Guyon pour prendre congé.
Inspections du 5 juillet 1944
6 juillet. Les conditions de marée se retrouvent les mêmes que dans la nuit du 5 au 6 juin, l'OKW s'attend à un nouveau débarquement. Il ne se produit pas. Le maréchal se rend au Havre,
Inspection du 6 juillet 1944
7 juillet. Dans l'après-midi, Rommel va voir Kluge , QG à Saint Germain en Laye, pour discuter la question du ravitaillement et l'articulation actuelle.
Visite du 7 juillet 1944
8 juillet. Le maréchal se rend au Panzergruppe West, (PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois), au PC avancé de la 7.Armee au Laurier, 5 km au Nord de Villedieu les Poêles (Manche) et au II. Fallschirmjägerkorps , PC au Moulin de Breuil, commune de Cerisy-la-Salle (Manche). Au soir, Rommel va voir le général Meindl .
Inspections du 8 juillet 1944.
Source: à gauche et à droite. Rommel et Meindl, entre les deux avec des lunettes Hauptmann Helmuth Lang. Le 8 juillet au Moulin de Breuil, hameau de Cerisy la Salle (Manche)
9 juillet: Rommel reste au QG. Après le dîner, nos hôtes invitent Rommel, Speidel et moi . Les hôtes sont les La Rochefoucault.
10 juillet: Rommel accompagné de l'Oberst Hans Lattmann se rend au LXXXVI (86).AK, Kommandeur le General der Infanterie Hans von Obstfelder , PC dans le Bois de Braffy à 3 km à l'Est de Cambremer, au Panzergruppe West (PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois) et au I.SS Panzerkorps à Urville.
Rommel dans une Horch 108, schwerer Einheits-PKW, noter le 15 pour 15.Armee. A droite l'insigne d'un Armeekorps , il s'agit d'une voiture d'emprunt !
Selon Max Denormandie avec des Grenadiere de la Sturmzug Stefan, Grenadier Regt 980, 272.ID ; photo prise courant juillet 1944, sur un des axes Falaise vers Caen.
Déplacements du 10 juillet 1944
11 juillet: Rommel reste au QG.
12 juillet: Rommel se rend à Saint Jean le Blanc (Calvados) au XLVII. PanzerKorps , Kdr General der Panzertruppen Hans Emil Richard Freiherr von Funck et au PanzerGruppe West, PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois.
Il rencontre à son retour le GFM Hans Gunther von Kluge OB West qui s'est rendu à La Roche Guyon.
Déplacement du 12 juillet 1944.
13 juillet: pas de déplacement Rommel reste à son QG
14 juillet: Rommel se rend à Fervaches (Manche à 15 km au Sud de Saint-Lô) au PC du II. Fallschirmjägerkorps (II.FJK) du General der Falschirmjäger Eugen Meindl , il y rencontre le SS-Obergruppenführer Paul Hausser , Kommandeur de la 7.Armee et rentre vers 23H00.
Déplacement du 14 juillet 1944.
Source. Hausser, Rommel et Meindl.
Source BA 101 1/584/2 1 62/23. Horch Kfz 21 immatriculée WH 1041787, le Generalfeldmarschall Rommel (1er à gauche) et le SS-Oberstgruppenführer Paul Hausser (2e à gauche), Kdr de la 7. Armee, viennent rendre visite au Generalleutnant Meindl (au centre). La scène se déroule dans la cour d'une maison de Fervaches, au nord de Tessy-sur-Vire, où est installé le PC du Il. Fallschirmjäger-Korps. Nous reconnaissons l'Obersrleutnant Blauensteiner, chef d'état-major de Meindl, serrant la main à un officier de la Heer. L'officier parachutiste, en retrait et tête nue est le Hauptmann Götsche, Kdr. de la Fallsch. Aufkl.-Abt. 12. c'est la 3ème Horch que nous identifions. De nos jours.
15 juillet: Départ de La Roche-Guyon à 15H30. Nous descendons d'abord la Seine avec un canot d'assaut, puis prenons une grosse voiture découverte qui nous conduit, en suivant des chemins détournés, par Vernon, Louviers et Pont-Audemer, Nous continuons donc vers le sud, par Cormeilles-Blangy, et atteignons Dozulé, PC de la 236. ID non c'est la 346.ID (en fait à Saint Léger Dubosq à 1.3 km au sud) Kommandeur Generalleutnant Erich Diestel . La conférence a lieu dans un jardin. La troupe est partout bien camouflée. Notre visite surprend, mais le rapport est plein de confiance. Il manque seulement 800 hommes à la division, ce qui est très supportable. Cependant, l'état-major nous signale que de gros déchargements ont lieu à l'ouest de Riva-Bella, environ un millier de camions par jour. Par le Gooseberry N°5 d'Hermanville.
Par des chemins secondaires et parfois par la grande route, nous gagnons Argonzes non Argences où se trouve le PC de la 16.Luftwaffen-Felddivision dans un bois au Nord.
Le chef du 3e bureau, très au courant, nous expose clairement la situation jusqu'à l'arrivée du Generalmajor Karl Sievers . La division a été soumise en son temps, au nord de Caen, à un tapis de bombes de 2 500 tonnes, sous lequel elle a beaucoup souffert et qui a empêché l'arrivée des réserves. Elle perdit toutes ses armes antichars et les pertes furent lourdes parmi les officiers, par ailleurs 800 soldats seulement furent tués ou blessés. Autrement dit, cette division n'était pas à la hauteur de l'épreuve subie, elle manquait d'entraînement, et s'était quelque peu débandée, mais elle s'était reprise au sud de Caen. Fait caractéristique : elle disposait d'un armement antichar très supérieur à celui de la 346. ID, une division « normale », 25 Bazooka par bataillon au lieu de six. Récemment, elle a repoussé les Anglais à Colombelles avec l'aide de quelques chars Tiger. Operation Stack.
Nous nous rendons ensuite à la 21. Panzer Division dont l'état-major est installé, sous la tente, dans un verger, à moins de cent mètres d'un village (PC à BIlly du 11 au 20 juillet). Le Generalleutnant Edgar Feuchtinger présente son rapport. Nous sommes heureux de l'entendre dire que chacun est bien pourvu en munitions. Rommel lui parle ensuite de son engagement au jour du débarquement. A son avis, la division se trouvait trop en arrière, contrairement aux ordres donnés par lui. Le général déclare que cela lui avait été prescrit par le chef (le General der Panzertruppen Leo Geyr von Schweppenburg ) du Panzergruppe West. La division, continue Rommel, avait été stationnée autour de Caen pour anéantir immédiatement tout ennemi débarquant par air. Feuchtinger invoque un ordre d'avril lui assignant un emplacement plus reculé. Il ne pouvait s'agir que de la première instruction générale, mais, depuis, le maréchal n'avait cessé d'exposer ses idées lors de ses inspections, et, en conséquence, il aurait dû se trouver plus en avant. Feuchtinger admet que cela eût été, en effet, plus raisonnable et plus efficace. Toute cette discussion se déroule sur le ton le plus courtois, avec une sorte de détachement technique pour ainsi dire. On nous sert un verre de cidre et nous examinons un char Sherman capturé, qui possède une pièce de 76,2 mm, à volée très longue.
Entre-temps il s'est fait tard, et nous ne pouvons plus aller au PC du LXXXIV AK. Nous rentrons à vive allure par Saint Pierre sur Dives et apercevons plusieurs avions ennemis pour la plupart assez éloignés; un seul nous survole. Nous ne stoppons pas mais diminuons seulement de vitesse. Puis nous passons par Conches où le maréchal est fréquemment venu au cours de ces derniers temps et où, par conséquent, la population le connaît fort bien.
Nous croisons une quantité de camions en chemin. Quelques-uns ont été brûlés, mais, dans l'ensemble, le trafic s'est bien adapté aux circonstances. Vers 22 heures, juste avant la nuit, nous atteignons la Roche-Guyon et dînons rapidement.
Inspections du 15 juillet 1944. AGRANDISSEMENT
16 juillet: Rommel visite des points de déchargement de péniches sur la Seine (pas de localisation). Puis se rend aux PC du Panzergruppe West, PC dans le pavillon de chasse de la propriété « L’Orée du Bois » dans le bois de Quévrue sur la commune de Mittois et à celui du LXXIV (84).AK. Depuis ce jour à Saint-Aubin-du-Perron (Manche à 24 km à l'Ouest de Saint-Lô). Retour à 22h00 via Lisieux.
Inspections du 16 juillet 1944. AGRANDISSEMENT
Décidé à frapper un dernier coup, Rommel rédige un solennel avertissement (voir ci-dessous). Il terminait sur cette phrase, ajoutée de sa main au texte dactylographié: «Je dois vous demander de tirer immédiatement les conséquences politiques de cette situation. Je me sens obligé en tant que commandant en chef du groupe d'armées, de le dire aussi nettement. Rommel, Generalfeldmarschall»
Mais, sur les conseils de Speidel , Rommel avait accepté de rayer le mot «politique». Conséquences était bien suffisant, avait exposé le chef d'état-major. y ajouter «politiques» serait de la provocation.
Le GFM Hans Gunther von Kluge ,transmis cette lettre, le 23 juillet, à Hitler avec ce commentaire qui ne manquait pas de courage :
«Après quatorze jours passés à ce poste, après de longues discussions avec les chefs responsables des divers fronts, y compris ceux des unités S.S., je suis obligé de venir à la constatation que le Feldmarschall Rommel a malheureusement raison. » Cette lettre ne fut présentée à Hitler que le 31 juillet à son PC du Wolfschanze en Prusse-Orientale.
La dernière lettre de Rommel à Hitler
Q.G., le 16 juillet 1944
Commandant en chef
Groupe d'armées B
Sur le front de Normandie, la situation ne cesse d'empirer et le dénouement approche. Etant donné l'acharnement des combats, la dépense considérable de matériel à laquelle se livre l'ennemi - surtout pour l'artillerie et les blindés - et les effets de la maîtrise aérienne adverse au-dessus du champ de bataille, nos pertes sont telles que la puissance combative de nos divisions décroît rapidement. Non seulement les renforts qui nous parviennent sont réduits, mais vu les difficultés d'acheminement, il leur faut des semaines pour atteindre le front. En regard des pertes que nous avons subies: 97 000 hommes dont 2 360 officiers, soit 2 500 à 3 000 hommes par jour, les renforts reçus jusqu'à ce jour ne sont que de 10 000 hommes, dont 6 000 seulement sont actuellement parvenus sur la ligne de feu,
Nos pertes en matériel sont immenses et n'ont été compensées que dans une proportion réduite; par exemple, nous avons reçu dix-sept chars en tout pour remplacer les deux cent vingt-cinq chars perdus, Les divisions d'infanterie nouvellement arrivées sont mal entraînées et les quelques pièces d'artillerie, les canons antichars et les armes antichars dont elles disposent ne leur permettent pas de résister longtemps aux puissantes attaques ennemies précédées par un pilonnage de plusieurs heures et par un intense bombardement par avions. L'évolutiondes combats démontre qu'en face d'une pareille débauche de matériel, même l'armée la mieux aguerrie est vouée à la destruction lente; elle perd successivement ses effectifs, son armement et le territoire qu'elle défend.
Du fait de la destruction du réseau ferré et de la menace aérienne qui plane sur les routes et les voies d'accès sur une profondeur de cent cinquante kilomètres derrière les lignes, le ravitaillement est tellement déficient que, seul, le strict minimum parvient jusqu'au front. La plus grande parcimonie est de rigueur dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne les munitions d'artillerie et les obus de mortiers. Cette situation n'est pas susceptible de s'améliorer, car l'activité de l'ennemi réduit sans cesse notre capacité de transport; de plus, le rayon d'action de son aviation s'accroîtra au fur et à mesure qu'il mettra en service les nombreuses pistes aménagées dans les têtes de pont, Aucun renfort important ne peut être acheminé sur le front de Normandie, à moins de prélever des troupes sur les effectifs de la 15. Armee stationnée le long du rivage de la Manche ou sur ceux qui occupent le littoral de la Méditerranée. Avant tout, la 7. Armee a un besoin urgent de deux divisions fraîches, les troupes qui combattent en Normandie étant maintenant à bout de forces.
En revanche, l'ennemi ne cesse d'engager sur son front de nouvelles unités et d'énormes quantités de matériel. Son ravitaillement s'effectue sans la moindre obstruction de la part de la Luftwaffe et la pression qu'il exerce sur nous augmente d'heure en heure.
Etant donné les circonstances, nous devons nous attendre à ce que l'adversaire réussisse à percer notre ligne, particulièrement le front tenu par la 7. Armee, dans un prochain avenir, et à effectuer une profonde percée vers l'intérieur du territoire français. En dehors des réserves du groupe blindé, actuellement immobilisées et engagées dans leur propre secteur, qui ne peuvent se déplacer que sous le couvert de l'obscurité, nous ne disposons d'aucune réserve mobile pour lutter contre une percée. Comme par le passé, une action entreprise par la Luftwaffe n'aurait qu'un effet limité.
Partout, nos soldats combattent en héros, mais cette lutte inégale approche de sa fin. Il est donc indispensable de tirer les conséquences de cette situation. En ma qualité de commandant en chef du Heeresgruppe B, j'estime de mon devoir de vous le dire nettement.
(signé) Rommel
17 juillet: Le maréchal se rend, via Falaise, aux P.C. des 277.ID , à Maisoncelle-sur-Ajon (Calvados) et 276.ID , à 2 km à l'ouest de Banneville-sur-Ajon (Calvados) et constate qu'elles ne sont pas suffisamment soutenues par le II. SS Panzer Korps, parce que celui-ci se tient trop en arrière (son PC est près d'Ouffières). Ensuite, il se rend au PC du I.SS Panzer Korps à Urville (Calvados) à 28 km à l'Est.
Selon le livre du SS-Sturmbannführer Hubert Meyer) « Ia » (1er officier d'état-major), la réunion a lieu l'après-midi en présence du SS-Oberstgruppenführer Josef Dietrich , Kommandeur du I.SS Panzer Korps, et du Kommandeur de la 12.SS-Panzer-Division Hitlerjugend le SS-Standartenführer Kurt Meyer dont le PC est au château de Garcelles.
Localisation des PC allemands cités.
Entre 16H00 et 18H30 selon les témoignages - la voiture (une Horch) du Generalfeldmarschall Erwin Rommel est mitraillée par un avion allié sur la N179 (actuelle D579) direction Vimoutiers à La Gosselinaie, commune de Lisores (Calvados).
Inspections du17 juillet 1944
Le jour même il est transporté à l'hôpital de la Luftwaffe de Bernay (Eure).
23 juillet - A 5 heures du matin, une ambulance prend le maréchal Rommel à Bernay pour le transporter à l'hôpital du Vésinet, sur la rive droite de la Seine, à l'est de Saint-Germain. Le trajet dure trois heures et demie.
8 août - Rommel rentre chez lui à Herrlingen
Rommel en convalescence à Herrlingen avec son fils et sa femme.
11 octobre- Ruge rend visite aux époux Rommel.
11 octobre- Les époux Rommel rendent visite à leur ami Oskar Farny .
14 octobre - Rommel est forcé au suicide. Hitler décréta des funérailles nationales le 18 octobre 1944 à Ulm en présence de Gause , Ruge , von Tempelhoff , Lang et son aide de camp l'Hauptmann Hermann Aldinger ; Ernst Kaltenbrunner représente le parti et von Rundstedt représente Hitler.
Photo source © IWM RML 40. Photo du Kriegsberichter Hoffmann (Colorisée par Royston Leonard et Benoit Vienne)
A gauche: Hauptmann Helmuth Lang, Manfred Rommel le fils du maréchal et son épouse Lucy-Maria. Hommage à Rommel lu par von Rundstedt, source: à droite sa tombe contenant ses cendres, source.
à Alain Chazette
à Claude Demeester
à Bernard Paich
à François Robinard
à Marcel Miocque, auteur de Houlgate sous l'occupation 1940-1944
à Frédéric Nicolet, auteur des photos de Rommel à Houlgate
à Alain Holuigue, Secrétaire de la Société Académique du Touquet-Paris-Plage
à Max Lemaitre co-auteur de Fécamp 1939-1945
à Michel Grimaud pour ses photos du Val-André et la traduction (de la partie Bretagne) du livre de Hans Sakkers "Generalfeldmarchall Rommel", 1993 .
à M. le Colonel Anne C. Tjepkema, attaché de défense, auprès de l'ambassade des Pays-Bas à Paris pour la traduction ci-dessus.
à Mme G. Delamare
à Higgins
à RoCo
à jeremiah29
à Jumbo
à nussknacker
à Kurt
à Jos
à schmol80
à Prosper Vandenbroucke
à Manuferey
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à marquis78
à Patrick Fleuridas
à Moulins
à Yannick du 22
à Sword
à Bunker14
à 13emeDBLE
à pzIV
à Yannick Delefosse
à Hugue Chevalier
à Bernard Michal
à Jacques Mordal
à ZugZunde
à RV
à Mme Jacqueline Martin
à Jacques van Dijke
à Jérôme Leblanc
à Vincent Dussutour
à Max Denormandie
à Didier Lodieu, Tempête d'acier sur le Pays d'Auge.