RESISTANCE

 

Mlle LELIÈVRE

 

 

Le 12 avril 1943, le soir, arrivaient chez moi, 60 rue d'Auge, Caen, café-hôtel-restaurant (dans les 50 000 adresses du Calvados: restaurant Luce), deux jeunes gens soi-disant aviateurs de la RAF, accompagnés d'une femme, Suzanne Marie, domiciliée à Amblie (Calvados).

Le 60 rue d'Auge (rive droite) Localisation

 

Je fis demander M. Bouts (Pierre Bouts, 50 ans en 1940, agent d'assurances - Organisation : OCM - Domicile : Caen), agent de la Caennaise; je connaissais ses idées de résistance, de plus, il parle anglais et allemand.

 Ne pouvant rien décider, ces jeunes gens se disant polonais, et ayant la crainte de faux parachutistes, je fis croire à mon entourage la fuite, pendant la nuit, de ces hommes.

Et pendant dix jours, ils furent cachés dans ma chambre. Ayant l'adresse de l'aumônier polonais l'abbé Makulec , sa secrétaire Mlle Alice fut l'interprète pour ses compatriotes de Varsovie.

M. René Duchez , entrepreneur de peinture rue du Stade à Caen, fit le nécessaire près de l'Intelligence Service. Je fus ravitaillée par M. Camille Lallemand (33 ans en 1940, bûcheron - Organisation : OCM - Domicile : Caen), venelle Berleux (sous réserve Barbeux), et un jeune homme de la rue de l'Arquette, étant fonctionnaire, s'occupa des fausses cartes d'identité.

 

Localisation

 

La Gestapo venant trop souvent à mon café, ils furent dirigés le 22 avril pour un séjour à la maternité de Bénouville, ensuite ils sont repartis vers Paris.

Quelque temps après, je dérobai une photographie à un soldat allemand. Sur cette photo, prise en Pologne, sont pendus une dizaine d'hommes gardés par un soldat allemand. J'ai remis ce document à M. René Duchez.

Ensuite, je fus avertie par M. Camille Lallemand, qui avait é arrêté dix jours par la Gestapo, que cette Gestapo devait arrêter l'abbé Makulec, le dimanche, allant dire sa messe. Je le préviens par Mlle Alice du danger.

Et le grand chef de la Gestapo de Caen, pendant deux jours, prit la faction devant le domicile de l'aumônier, car il ne fut de retour qu'avec les Alliés.

Avec les fiches de police, il me fut facile de dissimuler l'identité des jeunes réfractaires et des légionnaires désertant le front de Russie.

    Secondée par Jacqueline Micpaut, je donnais les emplacements de DCA allemande. Ce que je viens de dire est simplement la véri. J'ai agi d'une façon toujours désintéressée; j'ai demandé ma carte de Résistance pour ne plus être traitée de «poule à Boches» ; car après ces années d'occupation, nous devons employer la devise: «Liberté, égalité, fraternité ».

 

Mlle Lelièvre, Certifie sincère et véritable la présente déposition, le capitaine Duchez

 

Il doit s'agir de: Raymonde LELIÈVRE, débitante de boissons- Organisation : Marie-Odile - Domicile : Caen, citée "qui tient un café rue d'Auge" dans l'article sur le réseau Marie-Odile plutôt que Germaine LELIÈVRE, 32 ans en 1940, hôtelière - Organisation : OCM - Domicile : Caen
 

 Source:

pages 139 à 141 de ce livre .

 

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