RESISTANCE

Réseau MARIE-ODILE

Marie-Odile est un réseau d'évasion d'origine belge disposant de relais en France.

Dans le Calvados, il est principalement animé par l'avocat Léonard Gille , sa compagne "Janine" Boitard , aidés de Robert Thomas , René Duchez , les époux Vauclin René Vauclin (41 ans en 1940,artisan couvreur - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Cohors-Asturies ; Marie-Odile - Domicile : Caen) et Olvie Vauclin née Havez (45 ans en 1940, sans profession - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Cohors-Asturies ; Marie-Odile - Domicile : Caen), Roger Dechambre, Jean Château , Simone Himbert (née Hébert, 32 ans en 1940, sage-femme) - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Marie-Odile - Domicile : Caen) et d'autres, tous par ailleurs membres de l'OCM.

Leur tâche principale consiste à recueillir, héberger puis transférer vers l'Angleterre les aviateurs alliés abattus au-dessus de la région et qui avaient pu échapper aux Allemands.

Prévenus par les multiples canaux dont disposait la Résistance au sein de la population, il leur faut d'abord aller chercher ces hommes, cachés au domicile des gens courageux qui ont accepté de leur venir en aide. Parmi bien d'autres, citons:

- le sergent canadien Bawden, recueilli par le groupe des passeurs de Saint-Ouen-des-Besaces;

-le lieutenant Curtiss et son co-équipier dissimulés par les époux Morin (René Morin, 28 ans en 1940 et Georgette Morin née Siquot, 27 ans en 1940), instituteurs à Ancteville ;

-le sergent canadien Spencer, abattu près de Bourges et récupéré dans l'Orne ;

- les Polonais Urbaniak et Zaborowski, rescapés d'un Halifax abattu au-dessus de Villons-les-Buissons;

-le pilote de chasse Ken Skidmore contraint de sauter en parachute près de Bonneville-sur-Touques ;

-le sergent britannique Walker et le sergent australien Simpson, équipage d'un Mosquito tombé à La Graverie et dissimulés au Bény-Bocage ;

-le sergent Payne tombé près de Lisieux;

-le Squadron leader Keith Temple Lofts, caché à Saint Loup Hors;

-Clarence Willingham et Hubert Trent, copilote et navigateur du B-17 Badger Beauty, réfugiés dans la région de Clécy;

-les cinq hommes d'équipage d'un B-17 contraint à un atterrissage forcé à Cahagnes...

Munis de vêtements civils, ces hommes sont convoyés par le train, en camionnette ou en vélo jusqu'à Caen. Là, ils sont le plus souvent cachés plusieurs jours (le temps de leur confectionner de faux papiers d'identité):

- au domicile de Louise Boitard , rue Laplace,

-chez Raymonde Lelièvre, qui tient un café rue d'Auge,

- à la maternité de Bénouville dirigée par Léa Vion ,

-ou encore à la clinique Saint-Martin, 6 avenue de Courseulles, grâce à la complicité de la Mère-supérieure.

Ensuite, ils sont conduits par train, toujours escortés par des membres du réseau et souvent par Léonard Gille en personne, jusqu'à Paris. De là. et par les mêmes moyens, ils prennent la direction des Alpes, où Gille possède un chalet, passent la ligne de démarcation près de Bellegarde ou de Culoz, avant de franchir la frontière suisse avec l'aide de la Résistance locale.

Au total, l'équipe du réseau Marie-Odile du Calvados permit à plus d'une soixantaine d'aviateurs alliés de rejoindre l'Angleterre et de poursuivre le combat. En 1962, Léonard Gille et Janine Boitard , devenue son épouse, furent reçus avec tous les honneurs aux Etats-Unis où ils purent retrouver une partie des hommes qu'ils ont contribué à sauver.

Sources:

Archives de Jean Quellien

et .

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