RESISTANCE
L'ORGANISATION CIVILE ET MILITAIRE (OCM)
L'OCM naît en décembre 1940 de la rencontre d'un groupe qu'a créé Jacques Arthuys, ancien président de la Confédération nationale des classes moyennes, composée de nombreux officiers de réserve rendus à la vie civile et d'un autre groupe formé autour d'André Sainte-Laguë.
Après l'arrestation d'Arthuys, fin 1941, l'OCM est dirigée par le colonel
Alfred Touny,
industriel, ancien chef des services secrets de l'armée française (Deuxième
Bureau). Il est lui-même remplacé après sa capture, en mars 1944, par
Maxime
Blocq-Mascart
.
Au printemps 1942, Marcel Girard
,
jusqu'alors membre de l'Armée des
Volontaires, à la suite d'une rencontre à Paris avec les chefs de l'OCM, est
chargé d'implanter cette organisation de Résistance en Normandie.
Girard
, originaire de la région, installe son quartier général à
Caen, et fait prioritairement
appel à ses anciens camarades de l'Armée des Volontaires, tels
Jean Château
,
René Duchez
,
Robert Thomas
,
Léonard Gille
,
Henri Le Veillé
... et compose un premier état-major régional.
Rapidement, l'OCM se double d'un réseau de renseignement. Centurie, chargé de
transmettre à Londres, par l'intermédiaire de la
Confrérie Notre-Dame du
colonel
"Rémy" , des informations sur les troupes et les défenses allemandes et d'un
réseau d'évasion Marie-Odile, destiné à secourir les aviateurs alliés tombés
dans la région.
En février 1943, un accord est conclu localement avec
Ceux de la Résistance
(CDLR), dont le responsable régional est
Pierre Bouchard
,
et aboutit rapidement à la fusion complète des deux organisations, dotées d'un
nouvel état major commun.
L’OCM ouvre ainsi
ses rangs à des hommes de valeur le colonel
Gaston Corbasson
,
un officier d'artillerie assez peu conformiste, laïc et dreyfusard ;
Pierre Comby
,
ancien des
Croix-de-Feu et du
PSF, directeur des Tourbières de Normandie , dont les bureaux caennais,
derrière une activité commerciale plus ou moins fictive, abritent en fait le
quartier général du CDLR et couvrent les agissements clandestins de ses deux
pseudo employés,
Emmanuel Robineau
et
Claude Thomas.
Dans la réalité des faits, il n’existe guère de cloisonnement entre le mouvement OCM et son réseau Centurie.
A cette époque, par ses effectifs, l'OCM-CDLR, implantée dans l'ensemble du département, est devenue la première organisation de Résistance du Calvados. Tout en poursuivant son travail de renseignement, devenu capital dans la perspective du débarquement allié sur les côtes normandes, elle travaille en relations étroites avec le Bureau des opérations aériennes (BOA) chargé d'organiser des parachutages d'armes.
Do fait de son importance, l'OCM-CDLR exerce un poids considérable au sein de
la Résistance calvadosienne. Ainsi, elle fournit localement l'essentiel des
troupes et de l'état-major de l'Armée
secrète, constituée en septembre 1943, la responsabilité de la région M,
forte de quatorze départements, revenant à Marcel Girard
lui-même. Ce dernier
conserve les mêmes fonctions lors de la mise en place de l'état-major régional
des
FFI
en février 1944. Par ailleurs, c'est un autre de ses membres,
Léonard
Gille
, qui préside le Comité de
libération du Calvados, fondé clandestinement à l'automne 1943.
Source. Extrait de l'organigramme de l'OCM établi par l'Abwehr en décembre 1943
.MALHERBE est le pseudo de
Marcel GIRARD
La capture par la
Gestapo d'Emmanuel
Robineau,
responsable départemental du
BOA, provoque, en décembre 1943, une terrible rafle
au sein de l'OCM-CDLR, dont de nombreux responsables sont arrêtés et déportés,
tandis que d'autres doivent prendre la fuite. Malgré la désorganisation qui en
résulte, et dans des conditions de plus en plus périlleuses. l'action se
poursuit cependant. Au début de l'année 1944, l'OCM met une partie de ses hommes
à la disposition du
SOE
pour constituer le
maquis de Saint-Clair, formé au
Sud de Caen, qui
bénéficie au printemps de plusieurs parachutages d'armes dans la perspective de
plus en plus proche du Débarquement.
Sources
Archives de Jean Quellien