RESISTANCE
L'ARMÉE DES VOLONTAIRES
A l'automne 1940, vraisemblablement en liaison avec l'Intelligence Service, un groupe de Résistance se forme à Caen sous l'impulsion de l'artisan couvreur René Vauclin (41 ans en 1940, Profession : artisan couvreur - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Cohors-Asturies ; Marie-Odile - Domicile : Caen), de sa femme Olvie (Olvie Vauclin née Havez, 45 ans en 1940, sans profession - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Cohors-Asturies ; Marie-Odile - Domicile : Caen), et du masseur-kinésithérapeute Jean Duthil qui en sera le véritable animateur.
Le recrutement se fait par le biais de plusieurs réseaux de
sociabilité. Madame Vauclin fait appel à des hommes, comme
Robert Thomas
, qui
lui avaient déjà apporté leur concours lorsqu'elle s'était occupée d'aider des
soldats britanniques ou des prisonniers de guerre français à échapper aux
Allemands au cours de l'été 1940. Son époux enrôle des collègues, qu'il connaît
particulièrement bien pour les côtoyer sur des chantiers de construction, tels
le plombier Fernand Arsène (36 ans en 1940 - Organisation : Armée des
Volontaires , OCM , Arc-en-Ciel
- Domicile : Caen) ou l'artisan peintre
René Duchez
.
Ce dernier contacte d'anciens officiers ou sous-officiers du 3è régiment du
train, l'unité à laquelle il avait appartenu pendant la campagne de 1940,
notamment Léon Dumis
,
le charcutier André Masseron de
Bretteville-sur-Laize, ou encore le capitaine de
réserve Léonard Gille
.
Avocat membre influent du
Parti radical dans le Calvados, celui-ci sait attirer
certains de ses amis politiques, tels que
Marcel Girard
,
William Faure et
d'autres, dont quelques uns sont des francs-maçons également poussés à agir en
raison de la politique répressive de
Vichy à leur encontre.
A la fin de l'année 1940, le groupe se rattache, par
l'intermédiaire de Jean Château
, contrôleur des contributions à Caen, à l'Armée des Volontaires,
un mouvement fondé à Paris au cours de l'été par le commandant
René Lhopital, ingénieur civil des Mines et ancien aide de camp du
maréchal
Foch.
S'implantant progressivement dans le Calvados, l'Armée des Volontaires se
livre à des activités de propagande et distribue le journal
Pantagruel,
imprimé à Paris par l'éditeur de musique
Raymond Deiss. Quelques uns de ses
membres appartiendront au groupe de
John Hopper
,
un agent britannique. Cependant, l'activité principale de l'organisation est la
collecte de renseignements concernant les troupes allemandes ou les usines
travaillant pour le
Par ailleurs, des dissensions politiques paraissent s'être
fait jour assez tôt. Léonard Gille
et ses amis radicaux, anticipant très
largement sur les événements, font la part belle aux discussions sur le devenir
de la France libérée; ce qui a pour effet d'indisposer ceux qui pensent qu'il
faut, avant tout, lutter contre l'occupant comme le sculpteur
Robert Douin
.
Fin 1941, le départ précipité du Calvados de Duthil, recherché par la police allemande, ajoute encore aux difficultés que connaît localement l'Armée des Volontaires, sans parler des contacts de plus en plus difficiles avec Paris à la suite de la cascade d'arrestations qui décapite en grande partie le mouvement au début de l'année 1942.
Il faudra attendre le printemps suivant pour que le groupe
trouve un second souffle. Marcel Girard parvenant alors à l'intégrer à une
formation plus dynamique, l'Organisation Civile et Militaire.
Sources:
Archives de Jean Quellien