RESISTANCE
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.
Robert THOMAS né en 1912.
Robert Thomas
est un des pionniers de la
Résistance dans le Calvados. Démobilisé à Auch (Gers) le 21 septembre 1940
est à Caen le 23. Dès la fin de l'année 1940, contacté par Olvie
Vauclin (née
Havez, 45 ans en 1940, sans profession épouse de
René Vauclin,
41 ans en 1940, artisan couvreur - Organisation : Armée des Volontaires ; OCM ; Cohors-Asturies ; Marie-Odile -
Domicile : Caen, 22 rue Montaigu), il fait partie de l'Armée
des Volontaires aux côtés de René
Duchez
et Léonard Gille
, sous
la direction de Jean Duthil
et d'un
agent de l'Intelligence
Service, Arthur Bradley-Davies, qu'il hébergera d'ailleurs chez lui pour
émettre par radio des messages à destination de Londres. Mais il travaille
également pour le réseau Hector,
au sein duquel il rencontre Jeanne Escolan
((20 ans en 1940, étudiante en droit - Organisation :
Hector ;
CDLR ; OCM),
sa future épouse. En avril 1942, Robert Thomas
appartient au petit groupe
d'hommes rassemblés par Marcel
Girard
pour constituer l'OCM et le réseau
Centurie, dont il devient le responsable du service cartographique, sous les
ordres de René Duchez
, chef du Deuxième Bureau (renseignement). Dès lors, il
déploie une activité de tous les instants. Dans la journée, ce père tranquille
de la Résistance travaille au bureau des pommes de terre, 4 rue des Carmélites dans les services du
Ravitaillement
général de Caen.
La nuit, il œuvre sans relâche pour les Alliés en établissant de précieuses cartes du littoral normand, constamment tenues à jour au gré de la mise en place des fortifications allemandes, quelles qu'en soient la nature et la taille. Il distribue à ses agents des tirages sur papier ozalid de portions agrandies de cartes d'état-major correspondant au secteur qu'ils ont à surveiller et à renseigner. Son travail consiste ensuite à regrouper ces centaines de petits carrés de papier, munis des renseignements recueillis, pour constituer des cartes du littoral d'une très grande précision.
Chaque agent reçoit des instructions précises quant à ce que l'on attend de lui: « La partie "défense côtière" prend, de jour en jour, une importance plus grande. Les points principaux à nous signaler, avec leur emplacement exact, à l'aide de plans ou croquis, sont les suivants:
1° Mines marines;
2° Mines terrestres (contre matériel ou personnel, densité) ;
3°Réseaux de barbelés (hauteur, profondeur, densité) ;
4°Artillerie côtière (nombre de pièces, mobiles ou fixes, calibre, champ de tir) ;
5° Blockhaus ou casemates (caractéristiques, armement, zone battue) ;
6° Les maisons camouflées pouvant servir de nids de résistance (armement) ;
7° Armes antichars et automatiques (calibre, zone que défendent ces armes) ;
8° Effectifs des troupes (armement, leur âge, leur état d'esprit) ;
9° DCA;
10° Projecteurs de l'aviation de surveillance côtière;
11° Ouvrages minés;
12° Dépôts de munitions et de carburant;
13° Liaisons téléphoniques... »
Dans ce travail ingrat, mais de la plus haute importance pour les Alliés, il est aidé par ses adjoints, tels Jean Jouvel, Alexandre Jourdan (26 ans en 1940, agent des Ponts et Chaussées - Organisation : OCM - Domicile : Caen) ou Lucien Menguy (cheminot - Organisation : Armée des Volontaires - Domicile : Caen), mais aussi par la plus grande partie de sa famille, son père, Louis Thomas. ses sœurs Marthe, Madeleine, Louise et Jeanne qui confectionnent par ailleurs de très importantes quantités de faux papiers.
Toutefois, l'activité de Robert Thomas
ne s'arrête pas là. Dans le cadre du
réseau Marie-Odile, il
participe personnellement à la récupération et à l'évasion par la
Suisse d'une
vingtaine d'aviateurs alliés.
En octobre 1943, à la suite de l'arrestation de sa famille, il entre dans la
clandestinité, se réfugie quelques mois à
Bretteville-sur-Laize, chez Masseron
(André Masseron,
30 ans en 1940, charcutier - Organisation : Armée
des Volontaires ;
OCM), puis chez Adeline à
Boulon
(Victor Adeline(43 ans en 1940 - Profession : Cultivateur - Organisation : OCM),
avant de gagner, en compagnie de Léonard Gille
et de deux aviateurs britanniques
récupérés à Paris, les
maquis de
Haute-Savoie,
où il prend part aux combats en janvier et février 1944.
Rentré en Normandie au printemps, il se cache à
Beauchêne (Orne) chez Mlle Yvette Dubocq (35 ans en 1940 -
Organisation : Armée des Vololontaires ; Hector ; OCM-Centurie ; Marie-Odile) où il récupère trois aviateurs américains
abattus dans la région. Après le Débarquement, il reçoit la mission de les
conduire vers Caen, où ils parviennent, à pied, le 22 juin.
Léonard Gille
lui confie
alors sept autres aviateurs. Vivant dans des maisons en ruines, pourchassé par
les Allemands, le petit groupe doit finalement se réfugier sur la rive droite.
Le 17 juillet, Robert Thomas
est arrêté à
Ifs par les
SS
,
mais parvient à s'évader peu après, à la faveur d'un tir de barrage et à
rejoindre Caen où il se met à la disposition de l'état-major
FFI
. Il continue alors son combat dans les rangs de la sécurité
militaire (BCRA
puis DGSS) jusqu'à la fin du conflit.
Sources:
Archives de Jean Quellien