RESISTANCE

Les Sœurs THOMAS

Marthe (née en 1913) ; Madeleine (1917-1992) ; Jeanne (née en 1925) et Louise (née en 1921)

    Comme leur frère aîné Robert , les sœurs Thomas, ont choisi très tôt la voie de la Résistance. Dès les premiers temps de l'Occupation, elles apportent leur concours en fournissant du ravitaillement et des vêtements pour des aviateurs alliés. Au printemps 1942, comme toute la famille, elles rejoignent l'OCM et le réseau Centurie. Elles fournissent d'abord un appui précieux à leur frère, responsable du service cartographique de Centurie, l'aidant dans la centralisation des informations et la mise au point des renseignements destinés à Londres. Jeanne est plus spécialement responsable du tirage des plans. Louise dresse les rapports accompagnant les codes et dactylographie les instructions et messages destinés aux chefs de groupe. Les cartes et les plans sont ensuite cachés avec soin au fond de la corbeille à linge sale où les Allemands, «maniaques de la propreté », n'iront pas fouiller. Les calques sont transportés à Paris dans la voiture de Maurice Himbert qui les confie à Marcel Girard , "Malherbe", responsable régional de l'OCM pour la Normandie, qui les fait parvenir à Londres par diverses filières.

    Le domicile familial, au 22 de la rue Montaigu à Caen, est aussi devenu une véritable officine de fabrication de faux papiers.

22 rue Montaigu à Caen (par Google).

     Par leurs emplois dans les services des Ponts et Chaussées ou de la préfecture et de nombreuses complicités, notamment à la mairie de Caen. Marthe et Madeleine ont pu se procurer des imprimés vierges, des tampons, avec lesquels elles confectionnent quantité de cartes d'identité, de laissez-passer pour la zone côtière interdite, de certificats de travail et autres pièces destinés aux résistants comme aux réfractaires au STO.

    Le 2 octobre 1943, la Gestapo, après avoir filé l'un des contacts de la famille, l'abbé Makulec , fait irruption inopinément chez les Thomas et découvre une partie du matériel servant aux faux-papiers. Le père, Louis, et ses quatre filles sont arrêtés, tandis que Robert prévenu à temps, doit s'enfuir. Monsieur Thomas père et Louise seront relâchés, faute de preuves. Le 9 novembre, le tribunal de la Feldkommandantur condamnera respectivement Jeanne, Marthe et Madeleine à 3, 5 et 7 mois de prison. Elle seront incarcérées à Caen puis Lisieux. Le 15 décembre, Jeanne bénéficie d'un sursis et, le 2 mars 1944, Marthe est libérée. Madeleine était encore à la prison de Lisieux le 6 juin 1944, lorsque le bombardement de la ville provoque l'écroulement des murs de la prison et lui permet de retrouver la liberté.

Voir dans ce film un témoignage de Marthe Thomas en 30:20

 

Sources:

Archives de Jean Quellien

et .

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