RESISTANCE

Photo collection Gérard Fournier

Paulette VALLERIE

 

Paulette Renault est née le 23 septembre 1920 à Caen (Calvados). Elle épouse en 1943. Maurice Vallerie (19 ans en 1940, tailleur), originaire de Fleury-sur-Orne. Sous l'occupation, elle entre dans la Résistance, au début du mois de janvier 1943, au sein du Front national. Comme agent de liaison, elle transmet les messages et assiste son mari dans ses fonctions de chef de groupe. En cette qualité, elle abrite chez elle les responsables du mouvement et assure la liaison entre les responsables départementaux: André Louvel ((24 ans en 1940, ébéniste - Organisation : Front national - Domicile : Deauville), Marius Dutriaux (23 ans en 1940, ouvrier - Organisation : Front national - Domicile : Caen), Oscar Dassonville (47 ans en 1940, maréchal-ferrant - Organisation : Front national - Domicile : Caen) et interrégionaux: Valentin Debailly , Maurice Hébert ((31 ans en 1940, ouvrier aux chantiers navals de Blainville-sur-Orne - Organisation : Front national - Domicile : Colombelles) du Front national.

Maurice Vallerie exerce la profession de tailleur. Avec son épouse, il s'est engagé dans la Résistance au sein du Front national.

L'organisation manque de machines à écrire pour taper les textes des tracts et des journaux. Vendeuse aux Galeries Lafayette, à Caen, Paulette Vallerie imagine un stratagème, en accord avec un gardien du magasin, pour dérober quatre machines à écrire, après la fermeture, avec l'aide de trois camarades du mouvement, Bernard Gilles (alias " Julien" 20 ans en 1940, étudiant - Organisation : Front national ; FTP), Michel de Boüard (alias "Marc") et Marcel Morel (17 ans en 1940, comptable - Organisation : Front national - Domicile : Monts-en-Bessin). Vers 20 heures 30, le 13 novembre 1943, Paulette revient sur son lieu de travail, se fait ouvrir, mais le gardien complice, tombé malade, a été remplacé par un autre qui refuse de se laisser ficeler et bâillonner comme cela était prévu avec son collègue. Une échauffourée a lieu et, dans la bagarre. "Julien" tire machinalement un coup de revolver, blessant mortellement l'homme à la tête.

Au cours du mois de novembre, la police française arrête, au cours d'un contrôle de routine, Morel, porteur de tickets d'alimentation volés à la mairie de Villers-Bocage, avec Marius Dutriaux, pour les besoins de la cause, mais dont il a détourné une partie à son profit. Livré à la Gestapo, le jeune homme, avoue sa participation au vol des tickets. puis à l'affaire des Galeries Lafayette qui a fait les gros titres des journaux locaux, mais il donne aussi les noms des camarades qui l'accompagnaient ce jour-là.

Arrêtée par la Gestapo de Caen, le 11 décembre 1943, avec son mari à son domicile au 13 rue Écuyère, le même jour que Michel De Boüard , Paulette Vallerie est d'abord internée à la maison d'arrêt de Caen, après interrogatoire par la Gestapo. Trois mois plus tard. elle est conduite au fort de Romainville, puis déportée le 3 avril 1944, dans un petit convoi d'une cinquantaine de détenues politiques vers la prison d'Aix-la-Chapelle. où elle demeure un mois, puis vers le camp de concentration de Ravensbrück, où elle reçoit, le 5 mai, le numéro matricule 37766. Affectée au Block 32, réservé à la catégorie des NN (Nacht und Nebel), elle est privée de tous colis et de correspondance, mais c'est aussi une chance, car elle ne part pas en transport pour les Kommandos extérieurs de Ravensbrück.

Le 2 mars 1945, elle est évacuée, par un transport d'environ 1500 détenues, françaises et belges pour la plupart, sur le camp de concentration de Mauthausen où elle est ré immatriculée, le 7 mars, dans une nouvelle série, sous le numéro 2719.

Paulette Vallerie est libérée, le 21 avril 1945, et rapatriée par camion sanitaire de la Croix-Rouge Internationale, via la Suisse. Elle apprend à son retour à Caen que Maurice, son mari, est mort au Kommando de Melk (dépendant de Mauthausen), lors d'un bombardement le 8 juillet 1944.

Sources:

Archives de Gérard Fournier

et .

Le Bonhomme Normand des 19-25 novembre 1943.

Témoignage de Michel De Bouärd, cité par Jean-Marie Lilienfeld dans La Résistance et la répression allemande dans le Calvados, 1940-1944. Diplôme d'études supérieures d'Histoire, présenté sous la direction de Pierre Chaunu, en juin 1988. pp. 87-89.

JONCA Karol, KONIECZNY Alfred, Nuit et Brouillard. NN. L'opération terroriste nazie. 4944-4944. Documentation historique, 1981.

Témoignage d'André Louvel, in Liberté-Le Bonhomme Libre, numéro hors série, juin 1994, pp. 46-47;

Liste des déportées NN évacuées de Ravensbrürk le 2 mars 1945 et arrivées à Mauthausen le 7 mars, établie par l'Amicale de Ravensbrück; Les Françaises à Ravensbrück, NRF. Gallimard. Paris, 1965.

RETOUR SOMMAIRE RESISTANCE