RESISTANCE
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.
Jean-Pierre VOIDIES (1926-1996)
Cette frêle silhouette à l'allure de
vieillard appuyé sur sa canne est un jeune homme de 19 ans, rentré depuis peu de
temps du camp de
Neuengamme.
Alors qu'il est élève au lycée Malherbe, à
Caen, Jean-Pierre Voidies
qui
habite rue Laumonnier fonde
avec quelques jeunes de son âge: Roger Câtel (27 ans en 1940, ouvrier dans une cartoucherie -
Organisation : Isolé - Domicile :
Cormelles-le-Royal),
Bernard Duval
,
Bernard Boulot
,
Claude Lunois et
Jean-Paul Mérouze, un petit
groupe de Résistance rattaché au
Front national.
Avec beaucoup de culot, il feint d'adhérer
aux Jeunesses nationales populaires
en se présentant comme un partisan de la
collaboration. Il en profite pour
dérober
d'importants dossiers et semer une totale perturbation dans les rangs de
cette organisation en propageant une série de fausses nouvelles.
Ce coup d'éclat lui vaut d'être arrêté par la Gestapo, (dont Xavier Vetter dit " Walter") le 23 février 1944 avec plusieurs de ses
camarades. Il est longuement torturé au 44 rue des Jacobins avant d'être déporté en Allemagne.
Après son retour de déportation, Jean-Pierre Voidies
deviendra la poétesse transsexuelle Ovida Delect.
Dans ce livre
Jean-Marie Girault,
rend hommage
au courage de son camarade aujourd'hui disparu.
"En 1942-1943, l'un des camarades de 3e et de seconde de Jean-Marie Girault, Jean-Pierre Voidies, « résistant d'instinct » avait décidé de réunir quelques camarades de classe pour envisager comment ces très jeunes gens pourraient contrarier la machine de guerre allemande et la gêner. À six ou sept reprises le groupe se réunit au Jardin des Plantes. Dans ce groupe, Jean-Marie Girault se servait d'une canne-épée de la guerre de 1914-1918, pour crever les pneus de quelques véhicules ennemis garés devant les services de l'Intendance allemande (Heeresunterkunftsverwaltung), située rue Élie-de-Beaumont, près de son domicile. Le groupe se disloque et les rencontres clandestines cessent après l'arrestation de Jean-Pierre Voidies, qui, revenu de déportation, put s'engager dans une carrière d'enseignant, notamment à la Guérinière."
Sources:
Archives de Jean Quellien