RESISTANCE

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

Bernard DUVAL né en 1925

 

    Bernard Duval est né à Caen le 19 mai 1925. Ses parents habitent rue du Magasin à Poudre.

Son premier acte « officiel » de résistance a lieu en octobre 1941 au profit du réseau Hector. Jeune ouvrier menuisier, il doit poser des portes de cellules au sein de la maison d’arrêt de Caen et profite de cette introduction dans le milieu carcéral pour passer des lettres au responsable local du réseau, André Michel , peintre décorateur de son quartier, qui a été arrêté quelques semaines auparavant. Ce dernier sera fusillé le 9 mai 1942.

Bernard Duval entre véritablement dans la Résistance par l’intermédiaire de son camarade de classe Bernard Boulot en janvier 1942. Ce dernier préparant un CAP de tourneur sur métaux a été en contact avec des étudiants membres du mouvement Front national. Tous les deux accomplissent des missions de renseignement qui consistent en des relevés de positions sur la côte et sur les fortifications du mur de l’Atlantique. En raison de leur jeune âge, on ne se méfie pas d’eux. Mais en janvier 1944, un des membres du petit groupe dérobe des documents importants au siège d'un mouvement de collaboration, le RNP .

Bernard Duval est arrêté le 10 mars 1944. Malgré un interrogatoire musclé, il ne parle pas. Il est enfermé dans la cellule 27 de la maison d’arrêt de Caen. On lui promet une exécution sommaire. Un aumônier de la Wehrmacht vient même lui donner la communion.

Il quitte la maison d’arrêt de Caen le 20 mai 1944 soit plus d’une quinzaine de jours avant le massacre de plusieurs dizaines de résistants par la Gestapo aux ordres de l'Untersturmführer Henrich Meier. Paradoxalement, sa déportation lui sauve la vie en lui évitant d’être une des victimes. Il est envoyé au camp d’internement de Royallieu. Le 4 juin, il quitte ce camp pour une destination inconnue.

Deux jours plus tard, le 6 juin, alors qu’il est enfermé dans un wagon en gare de Francfort-sur-le-Main, il apprend par un conducteur STO d’une locomotive voisine que les Alliés ont débarqué en Normandie. Il est à la fois heureux car cette nouvelle apporte un vif espoir et inquiet pour ses proches, ce débarquement ayant lieu dans sa région natale.

Il est envoyé au camp de Neuengamme puis est transféré à Sachsenhausen, au Kommando de Falkensee. Il y connaît l’enfer de l’univers concentrationnaire nazi. Son amitié avec son camarade Bernard Boulot , déporté avec lui, lui permet de surmonter des moments difficiles. Il est libéré le 26 avril 1945 par l’Armée Rouge. Il réussit à rejoindre Paris, transite par l’hôtel Lutetia avant de retrouver sa famille à Caen.

Le retour est difficile. Lorsqu’il rentre en Normandie cela fait plus de neuf mois que la région a été libérée. De plus, son environnement familial a changé. La maison de ses parents, rue du Magasin à Poudre a été détruite par les bombardements. Ils vivent désormais dans une petite maison à Mondeville.

 En 2012, il témoigne devant des collégiens. Lire son livre .

 

Sources:

Archives de Jean Quellien

Article de Ouest-France du 28 janvier 2012.

Et ce site: Bernard DUVAL, un adolescent sous l’occupation

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