RESISTANCE

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Eugène MESLIN ( 1890-1946) alias "MORVAN"

 

    Au printemps 1942, alors qu'il s'efforce de mettre en place l'OCM dans la région, Marcel Girard contacte l'ingénieur des Ponts et Chaussées, Eugène Meslin , en charge du port de Caen, qu'il a eu l'occasion de fréquenter avant-guerre dans le cadre de ses activités professionnelles. Meslin devient d'emblée chef d'état-major de l'OCM pour la Normandie, sous le pseudonyme de" Morvain" et garde la même charge au sein de l'état-major commun à l'OCM et à CDLR après la fusion des deux mouvements au début de l'année 1943.

    Homme méthodique, précis et discret, Meslin voit ses responsabilités s'accroître. Lors de la formation de l'Armée secrète à l'automne 1943. Girard , promu chef de la région M (14 départements de l'Ouest) lui confie cette fois la direction de la sous-région M1, comprenant le Calvados, la Manche et l'Eure ; fonction qu'il conservera lors de la mise en place des FFI en février 1944.

    A l'automne 1943, l'état-major de la sous-région M1 est décapité par une série d'arrestations. Comble de malchance, Meslin lui même tombe accidentellement dans l'eau du bassin Saint-Pierre et, victime d'une double congestion, doit rester alité plusieurs semaines, pratiquement seul avec Paul Lemoigne, chef du Premier Bureau. Bien que menacé par la Gestapo, il choisit de rester à Caen et de poursuivre sa mission tant bien que mal. Sa secrétaire est Jeanne Barjaud .

    Le 11 mai, dans son bureau, il communique la teneur des deux messages : « Il fait chaud à Suez. » et « Les dés sont sur le tapis. », signifiant respectivement l'annonce du débarquement des troupes alliées et la mise en œuvre de la guérilla et du plan vert (sabotage des voies ferrées) à Lucien Renoult ("Lallemand" et "Rivière", directeur de distillerie - Organisation : OCM Centurie - Domicile : Saint-Sauveur-le-Vicomte), chef des groupes d'Action de la zone Nord de la Manche.

    En mai 1944, la région M lui envoie trois hommes pour reformer son état-major, mais ils sont pris quelques jours plus tard et il faut une fois de plus leur trouver des remplaçants. Quelques jours après le Débarquement, Meslin , pour des raisons d'efficacité, se résout à confier provisoirement la responsabilité de la sous-région M1 à son nouvel adjoint, Léonard Gille , qui abusera quelque peu de cette situation pour asseoir sa position personnelle ; ce qui sera à l'origine de certaines polémiques après la guerre. Eugène Meslin , qui avait, quant à lui, modestement repris ses activités à la tête du port de Caen, meurt d'une crise cardiaque en 1946. Un quai porte son nom depuis 1952.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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