La COLLABORATION
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire
Jean LARONCHE (1919-1944)
Membre du
PPF, Jean Laronche
se signale par une action de commando contre la mairie de
Livarot en août
1943 où il détruit le buste de Marianne, en compagnie de son ami
Serge
Fortier
et de quelques autres. Lorsque Fortier intègre le
CIR
de Raoul Hervé
en septembre 1943, il recommande fortement son ami Jean
Laronche. Ce dernier, âgé de 24 ans, n'exerce pas de profession bien
définie. Jusque là, il a toujours vécu d'expédients ce qui lui vaut une
condamnation pour vol en 1934.
Jean Laronche
est un nazi fanatique. Un grand portrait d'Hitler trône ainsi dans sa chambre de
la rue du Gaillon à Caen. II se distingue par sa très grande brutalité
dans les interrogatoires, au point que ses acolytes le surnomment le " bourreau
de la Gestapo ". De ce fait, il devient l'agent de confiance des Allemands. Ces
derniers le chargent de certaines missions et, notamment, de surveiller
discrètement Hervé lui-même. Se faisant passer pour un réfractaire ou un
résistant, Jean Laronche fournit de précieux renseignements à la
Gestapo et permet ainsi le démantèlement de l'OCM en décembre 1943.
Après l'arrivée de Harald Heyns dit " Bernard "
comme chef de la
Gestapo de Caen en février 1944, le CIR de Raoul Hervé est remanié,
Jean Laronche devient membre du groupe Action. Il va alors faire
preuve d'une effroyable cruauté, arrêtant et torturant de ses mains des dizaines
de résistants comme ceux
d'Alliance, Zéro-France ou du groupe du
docteur Derrien
Le 6 juin 1944, il se replie avec ses acolytes à Falaise puis Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne. Jean Laronche poursuit alors sa triste besogne dans ce département en compagnie de Joseph Martine, Émile Chapron, Gilles Bertaux et Léon Henri. Il est engagé dans des coups de main contre la Résistance en compagnie de Bernard Jardin, auxiliaire ornais de la Gestapo, d'Hildebrandt, chef de la Gestapo ornaise et des SS. Inconnu dans le département, il se fait passer pour un résistant, subtil humour, du réseau Hervé.
Le 20 juin, en compagnie de Joseph Martine, il est envoyé
en mission de renseignement à La Perdrière. Ils sont démasqués par les
résistants locaux qui ont reconnu la bicyclette abandonnée par
André Mazeline
,
tout nouveau chef départemental des
FFI, lors de l'attaque de
Lignières-la-Doucelle la semaine précédente. Le général Marcel Allard, commandant
les FFI de la sous-région M4, étant présent pour réorganiser la Résistance ornaise,
ordonne de mettre aussitôt en place un tribunal qu'il préside. Rapidement jugés
après leurs aveux, Laronche et Martine sont déclarés coupables et
condamnés à la peine de mort, immédiatement exécutée
Sources: