La COLLABORATION

Julien Lenoir

Julien Lenoir, marchand de meubles à Caen, 49-53 rue Saint Pierre, voir ici publicité

De nos jours

joue avant la guerre un rôle non négligeable dans la vie caennaise. Il est président du comité de la foire-exposition, conseiller municipal et adjoint au maire de Caen depuis 1935. II est aussi un ancien membre du P.S.F. du colonel de la Rocque , dont il démissionne début 1937.
Quelques jours avant l'Occupation, il est chargé par le préfet d'encadrer la police auxiliaire de Caen et s'acquitte assez bien de sa mission. Il démisionne de ses fontions le 8 août 1940.

Article du Journal de Normandie du 8 août 1940.

Nous attendions depuis quelque: jours la démission de M. Julien Lenoir, adjoint chargé des Travaux Publics. Elle vient de parvenir à M. le Préfet du Calvados qui l'a acceptée. M. Lenoir a envoyé à ses collègues du Conseil municipal une lettre qu'il nous a également communiquée et qui précise les raisons de sa démission.

«  J'ai pu donner, écrit-il, certaines démissions pour raison de santé. Il me parait impossible de maintenir cette fiction envers le Conseil municipal. Nous avons trop collaboré ensemble pour que je m'en aille sans lui faire connaitre les raisons de mon départ qui sont d'ordre personnel et d'ordre général.»

Ces raisons d'ordre personnel, M. Lenoir les expose brièvement. Il affirme qu'étant chef de la police auxiliaire il a constaté la carence de cer­tains fonctionnaires, qu'Il a demanda en vain leur remplacement malgré l'appui unanime du Conseil municipal. C'est la résistance du maire qu'il n'a pu vaincre, dit-il.

Et voici, dans leur texte exact, les raisons d'ordre général :

« Depuis cinq ans que le Conseil Municipal m'a confié par son vote les fonctions d'adjoint aux travaux publics je n'ai pas trahi sa confiance et je crois pouvoir dire que si cette édilité a un sens, j'y suis pour quel­que chose.

« J'ai fait de mon mieux, mais je n'ai pas fait tout ce que j'aurais pu faire ; certains m'en ont fait grief et je ne pouvais pas leur répondre. C'est que j'estimais qu'en tant que membre de la municipalité je devais m'incliner devant les décisions prises à la majorité par mes Collègues, que je devais les faire miennes et les défendre mime si elles ne me convenaient pas, sans cela il n'y avait pas de collaboration possible.

Sans l'appui du Conseil municipal qui m'a toujours suivi il ne serait rien sorti de nos délibérations, la Municipalité dans son ensemble n'envisageant pas d'un bon œil les initiatives. Pour me permettre une figure précise, nous avons poussé en­semble une voiture dont tous les freins étaient serrés par vous, M. le Maire et par M. Asselinc.

«  Les décisions ont été prises quand même, mais quand venait le moment de passer à l'exécution il fallait en renverser des barrières.

On ne connaît pas la façon étroite dont la Préfecture conçoit son rôle de tutrice, on ne sait pas toutes les chinoiseries qu'a inventé la Trésorerie Générale venant à la rescousse et c'est toujours sans votre aide, M. le Maire que j'en suis sorti.

«  Dans un effort auquel il faut rendre hommage le Conseil Municipal a voté un programme de travaux destinés à résorber, autant que possible, le chômage ; ce n'est que par mesure toute spéciale de bienveillance que la première partie de ce programme a été approuvée par M. le Préfet, ce qui a permis la mise en route du travail prévu dans !a Prairie qui occupe 150 hommes en­viron. Au bout de 3 semaines rien d'autre n'a pu être entrepris et je ne sais pas quand cela pourra l'être.

«  Voilà contre quoi je m’élève.

« Je sais que, si l'on supprime le formalisme, les chinoiseries, le contrôle du contrôle, ces fonctionnaires devront disparaître car ils n'auront plus de raison d'être. On ne peut qu'à moitié leur en vouloir de chercher à justifier leur présence, mais que vous, M. le Maire, me disiez que je fais de l'Administration fantaisiste en m'élevant contre cette manière de faire c'est ce que je ne puis admettre ; le Maire de Caen devrait pouvoir conserver son indépendance et son autorité.

« L'heure a passé des sourires et des ronds de jambes, malheur aux autorités qui ne sauront pas s'affirmer ; vous avez vus les décisions prises par l'armée allemande pour la question de la circulation automobile, attendez-vous à ce qu'il arrive bientôt une aventure du même genre à la Municipalité, ces Messieurs; n'ayant pas l'air d'admettre l'im­puissance comme moyen d'Administration.

«  En ce qui me concerne je répudie votre politique d'inertie et de passivité, mais si elle a l'approbation du Conseil Municipal je serais mal venu à vouloir m'y opposer, ce sera à mon successeur de s'y adapter. »  

Caen, le 31 juillet 1940.

Julien LENOIR

Cette lettre est claire, explicite. Elle n'appelle aucun commentaire.

Qu'on nous permette de dire seulement que nous regrettons la démission de M. Lenoir, homme actif, énergique et capable de grandes initiatives.

Nous nous étonnons que M. le Préfet l'ait acceptée aussi vite.

Mais nous sommes persuadés que M. Lenoir reprendra bientôt sa place où le porterons de nouveau tous les hommes d'action.

(A suivre).  

Ouest-Eclair du 9 août 1940

Article signé de R. Girardeau dans le Journal de Normandie du 9 août

La démission de M. Lenoir

C'est un événement qui fait grand bruit dans la ville. Les commentaires vont leur train, se croisent, se répondent.

Alors que les uns nous louent d'avoir regretté M. Lenoir et souhaité son retour dans l'équipe mu­nicipale, d'autres nous accusent et nous blâment d'avoir, à leur sens, contresigné sa lettre.

Nous n'avions pas l'intention d'ouvrir une polémique. Un « à suivre » malicieux est tombé d'une de nos machines au moment de notre mise en page. Le sort nous force la main. Nous ne le regrettons pas.

Nous n'aurions sans doute pas écrit la déclaration de M. Lenoir. Sa  forme, la publicité qu'elle donne à certains différends d'ordre administratif, nous ont inspiré des réflexions que nos confrères de la Presse caennaise ont très habilement exprimées. Le spectacle de telles discordes n'est pas à donner dans les circonstances actuelles. L'assemblée municipale, en comité secret, aurait pu connaitre utilement les griefs de M. Lenoir sans que celui-ci soit contraint de les exposer publiquement, car il aurait sans doute obtenu satisfaction sur bien des points.

Mais c'est là le seul reproche que l'on puisse faire à un homme qui ne peut évidemment plaire  à tous, car il n'a cessé d'être un homme d'action et un ennemi de la routine.

Nous avons publié le texte que nous a communiqué M. Julien Lenoir, sans en changer une syllabe, en supprimant seulement un passage qui mettait en cause des fonctionnaires avec lesquels nous n'avons ja­mais eu que des relations agréa­bles. Ce qui sera dit en séance publique  du Conseil municipal mérite d'être connu de tous. Nous n'avons donc obéi qu'à un souci d'informations important, car nous sommes tout disposés à ouvrir nos colonnes à d'autres qu'à M. Lenoir.

Nous nous sommes étonnés que M. le Préfet ait cru devoir accepter si rapidement et avant toute réunion de l'assemblée municipale une démission qui n'est que l'expression d'un mécontentement.

Peut-être - ce n'est là qu'une suggestion - eût-il mieux valu attendre et peser le pour et le contre.

Mais à la réflexion M. le Préfet ne pouvait sans doute pas refuser cette démission après avoir constaté une grande divergence de vues. Le conseil municipal ne reste-t-il pas d'ailleurs toujours libre de demander à M. Lenoir de reprendre sa place ?

Nous le souhaitons et nous sommes sûrs que la municipalité le souhaite  aussi.

Qui prendrait la place d'un adjoint aux Travaux publics ? Il faut un homme indépendant, ans aucun lien avec les entrepreneurs, un homme d'une inlassable activité, car il y a beaucoup à faire. La municipalité a de grands projets. M. le Maire, tous ses adjoints, tous les conseillers ont à cœur de les mener à bien. Il n'est personne au sein de l'assemblée qui ne soit d'accord sur la nécessité de résoudre le chômage, d'entreprendre rapidement des grands travaux.

Il suffirait d'un peu de bonne volonté pour desserrer les freins d'une part et pour refréner d'autre part une trop vive impatience.

En ce qui concerne la police, M. Lenoir a peut-être été un peu dur pour des fonctionnaires qui font ce qu'ils peuvent, mais qui ont eux-mêmes des entraves qu'ils n'ont pas forgées.

Qu'il y ait des chefs dont la retraite est désirable, c'est si vrai qu'ils la désirent eux-mêmes. Mais  le maire n'a pas pouvoir de leur donner satisfaction. Le préfet seul, qui le peut depuis quelques semaines seulement, a celui de le faire. Il faudrait néanmoins ne pas jeter sans pitié dehors ceux qui ont consacré toute leur vie, et aussi leur santé, à une profession difficile, ingrate et peu rétribuée. Il faudrait aussi les remplacer. Cela pose un problème qui ne peut être résolu d'un trait de plume dans un moment où le recrutement de la police est difficile et délicat.    

Si donc les vœux de M. Lenoir sont évidemment justifiés, ils ne pouvaient être immédiatement exaucés. Mais on aurait pu en tenir compte d'autant mieux que le Conseil municipal, à l'unanimité, a suivi M. Lenoir sur la plupart des points qu'il évoque dans son exposé.

L'adjoint aux travaux publics se plaint du formalisme, des chinoiseries. Il ne fait que répéter ce que nous avons dit bien souvent. Est-il possible de l'en blâmer ? Mais là il touche à un mal qui est celui de toute l'administration française. Ce problème dépasse de beaucoup le cadre local. Cette réforme si nécessaire ne dépend pas de nos municipalités ni même de nos préfets.

Que M. le maire de Caen ait son indépendance et son autorité... Personne ne peut souhaiter autre chose. Mais il ne peut les conquérir sans outrepasser certains des droits que lui accorde la loi.

En somme, il y a plus un malentendu dans cet incident qu'un différend.

Un malentendu qui peut se délier au cours de la prochaine séance du Conseil.

Que M. Lenoir sache y apporter toute la modération désirable. Que la municipalité veuille bien cette fois tenir compte des observations d'un homme qui ne cherche que le bien de tous. Que le Conseil tout entier rende à cet homme actif, énergique, capable de rendre les plus éminents services, la place qu'il occupait et qu'il doit encore occuper. Ce sont là les vœux de ce journal qui déplore la discorde dans un temps où il y a mieux à faire.

Il se trouvera sans doute des mécontents, des envieux. Mais il y en aura toujours, quoi qu'on fasse et surtout si l'on ne fait rien.

Le conseil municipal de Caen est composé de braves gens qui tous ont la conscience du devoir. Il leur suffira de se réunir, de mettre les choses au point pour éviter le pire.

Et c'est le pire, M. Lenoir, c'est le pire, M. Detolle, que la séparation de deux hommes élus pour le bien de la cité et qui ont fait leurs preuves depuis si longtemps.

C'est cela, M. le Préfet, qu'il faut éviter et c'est sur vous que nous comptons pour que deux mains de braves gens s'étreignent à nouveau.

R. Girardeau

Article du Journal de Normandie du 16 août

M. Lenoir va reprendre sa place dans la municipalité

Nous avons publié il y a quelques jours la lettre que M. Lenoir, adjoint aux travaux publics et chef de la police auxiliaire, adressait à la municipalité de Caen. Cette lettre expliquait les raisons pour lesquelles, M. Lenoir croyait devoir donner sa démission de ces deux fonctions. Le lendemain, nous avons commenté cette lettre après avoir regretté que cette démission ait été si rapidement acceptée. Nous avions, en effet, exprimé nos regrets du départ de M. Lenoir, dont nous avions maintes fois constaté l'inlassable activité, l'esprit d'initiative souvent hardi et l'autorité compétente en bien des questions. Nous étions persuadés qu'il ne s'agissait que d'un regrettable malentendu et d'une décision prise un peu vite par M. Lenoir sans avoir pesé toutes les conséquences de son geste dans les circonstances actuelles.

Nous souhaitions un retour de M. Lenoir au sein de la municipalité et nous étions sûrs que de braves gens ne pouvaient avoir le désir de se séparer dans un moment où tous sont si utiles à la cité.

Hier nous avons appris que M. Lenoir avait retiré sa démission après accord avec M. Detolle, maire de Caen. Nous félicitons l'un et l'autre d'avoir dissipé un malaise qui pe­sait sur tous.

Ainsi notre municipalité, qui est restée à son poste il y a deux mois, sans défaillance, va poursuivre son œuvre, activer la reprise des affai­res, combattre le chômage et la vie chère.

Démission annulée après compromis avec le maire et le préfet le 20 août 1940.

Article du Journal de Normandie du 20 août

La rentrée en fonction de M. Lenoir

La Préfecture du Calvados nous communique :

Le Préfet du Calvados a reçu à son Cabinet, M. Detolle, maire de Caen, accompagné de ses adjoints et de M. Lenoir.

Après avoir exprimé à M. Lenoir ses regrets que celui-ci ait pris prétexte de ce qu'il a appelé lui-même une simple divergence de vues pour susciter, à des fins personnelles, une polémique et créer une agitation particulièrement inopportune dans les circonstances actuelles et après avoir rappelé à la Municipalité l'étendue de ses responsabilités et de ses devoirs, M. Graux a pris acte, d'une part, de l'entente survenue entre le maire et M. Lenoir pour reprendre une collaboration interrompue du fait de ce dernier, d'autre part, de la déclaration faite par l'un et par l'autre qu'aucun grief ne peut être formulé à l'égard de la façon dont la préfecture remplit sa mission de tutelle envers la ville de Caen. En conséquence, M. le préfet a accepté de revenir sur la décision qu'il avait, prise le 3 août dernier d'accepter la démission de M. Lenoir en tant qu'adjoint au maire de la ville de Caen.

Article du Journal de Normandie du 21 août

M. Lenoir écrit au maire de Caen

Monsieur André Detolle,

Maire de Caen

Monsieur le Maire.

J'ai l'honneur de vous adresser mon accord sur les termes du procès-verbal dressé par nos Collègues du Conseil municipal à la suite de la vi­site qu'ils m'ont faite au sujet de ma démission.

Ce procès-verbal est ainsi conçu :

« En raison des circonstances et tenant compte des services rendus par M. l'adjoint Lenoir, le Conseil municipal a été unanime pour con­sidérer qu'il était éminemment souhaitable d'éviter une crise municipale.

En conséquence, il a  été désigné une délégation composée de MM. Lacroix. Spriet, Lhonneur et Dyvrande, qui a eu un échange de vues complet avec M. Lenoir.

Celui-ci s'est rendu à l'argumentation qui lui a été exposée et a reconnu que les termes de sa lettre de démission ont dépassé la portée qu'il voulait leur donner, que son désir était surtout,  de voir adopter des méthodes nouvelles à une situation nouvelle, mais que, sur le fond, aucun différend n'existe entre M. le Maire, lui, M. Lenoir, et ses Collègues qui l'ont, toujours soutenu de leurs votes, M. Lenoir a accepté de retirer sa démission et de continuer ses fonctions.

Les Membres de la délégation ont rendu compte de leur mission à M. le Maire, qui les a remerciés en se déclarant satisfait de la solution intervenue.  

Ces Messieurs m'ont convaincu au point que je considère l'incident comme clos et que je suis prêt à reprendre ma collaboration. »

 Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de mes sentiments distingués.

Signé, LENOIR.

Lors du conseil municipal du 27 mars 1941 il critique la distribution de charbon . Il est écarté du conseil municipal lors de sa désignation par Vichy en avril 1941.

Personnage peu sympathique, ambitieux et vaniteux, Julien Lenoir voue alors une haine farouche au préfet Henri Graux qui apprécie peu les partisans de la Collaboration.


En septembre 1941, Julien Lenoir revient enthousiasmé d'une foire tenue à Leipzig . Convaincu que le modèle nazi est celui qu'il faut à la France, il fonde une antenne du Groupe Collaboration. Celui-ci connaît un certain essor, en devenant le deuxième organe de la collaboration derrière le R.N.P., mais se heurte à l'hostilité affichée du préfet Graux . Les deux hommes ne vont cesser de s'affronter, Julien Lenoir multipliant les attaques et les calomnies afin d'obtenir son départ.
Face au recul inexorable des mouvements de collaboration et à l'échec du Front révolutionnaire national (FRN), Julien Lenoir opte pour une collaboration policière avec l'occupant. Il joue un rôle important dans la création du Centre d'information et de renseignement (C.I.R.) en 1943 dirigé par Raoul Hervé , qui fournit des auxiliaires très actifs à la Gestapo.
Après le Débarquement de juin 1944, Julien Lenoir se réfugie à Paris. Il donne alors plusieurs interviews à Radio-Paris et au Pariser-Zeitung et tente de monter l'opinion publique contre les Alliés en décrivant les ravages de leurs armées en Normandie. En septembre 1944, il prend la fuite avec les chantres de la collaboration qui se réfugient à Baden-Baden. Julien Lenoir, dans le gouvernement fantoche qui y est fondé, prend la tête de la commission Divertissements et jeux.
Rentré en France, il est arrêté à Lyon, transféré à Caen et interné à la maison centrale en attendant de comparaître devant la cour de justice.

 Photo Liberté de Normandie 18 août 1945.

Légende: Julien Lenoir passe rue Guillaume.. mais il a les menottes..

Source: .

 

 

Mais le 16 août 1945, 48 heures avant le début de sa première audience, un gardien le retrouve sans vie. Julien Lenoir s'est égorgé avec une lame de rasoir mécanique.

Sa veuve sera condamnée à une amende de 13 millions de francs plus 4 millions de confiscation pour profits illicites.

Deux frères de Julien Lenoir étaient également engagés dans la collaboration : Jean, membre du M.S.R., lié à Hervé et à la Gestapo, et Maurice, pétainiste et partisan d'un rapprochement franco-allemand. Comme son frère Julien, Jean tente de se suicider, mais échoue. En outre, les deux frères sont accusés d'avoir dénoncé leur frère André pour capter sa part d'héritage: déporté, il est mort au camp de concentration de Buchenwald. Le 28 novembre 1945, Jean est condamné à vingt ans de travaux forcés et Maurice, à dix ans.


Sources :
GRAUX Henry, Mémoires d'Henry Graux, préfet du Calvados de 1940 à 1942, présentés et annotés par Jean Quellien, Caen, Conseil général du Calvados, Direction des Archives, 1994,131 pages.
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