La COLLABORATION
Le
Mouvement social révolutionnaire est fondé en septembre
1940 par
Eugène Deloncle
, ancien chef de l'organisation terroriste, la
Cagoule.
Le parti collaborationniste va suivre les mêmes voies sinueuses que celle de la
Cagoule. Comploteurs impénitents, les anciens cagoulards multiplient les
intrigues et ont tendance à fonctionner en groupuscule. La section caennaise du MSR
est fondée par l'infirmier Caennais Émile
Labous, épaulé par
G. D.
représentant en produits pharmaceutiques, le ferronnier Paul Pommier, délégué à
la propagande et A. Potigny. Au début de l'année 1941, le MSR conclut
une alliance avec le R.N.P. dont il va tenter de prendre le contrôle. Le but
d'Émile Labous et son équipe est de noyauter le RNP puis d'évincer
Ludovic Zoretti, leur bête noire. La tentative est un échec.
En mars 1942, permanence du MSR au 8 rue
Hamon dans un ancien magasin de nouveautés "Les Magasins Verts" tenu par un
israélite.
.
Le 5 mai 1942, le mouvement fait paraitre un communiqué
dans Ouest-Eclair fustigeant les auteurs du sabotaged'Airan
.
Les membres du MSR sont difficiles à cerner ( 23 adhérents reconnus pour le Calvados) et mènent un jeu ambigu et dangereux. Ainsi Émile Labous entretient des relations avec des résistants et plusieurs militants laissent entrevoir une haine profonde des Allemands. Par nature, le MSR ne cherche pas à recruter beaucoup d'adhérents. Il préfère compter sur une minorité de militants agissants et prêts à tout. Il ne va pas organiser de réunions publiques et ne déploie aucun effort particulier en matière de propagande. Quelques sections naissent de la séparation d'avec le RNP à Saint-Marlin-des-Entrées, Bayeux, Lisieux, Falaise, Livarot mais elles disparaissent assez vite.
En fait, le MSR se cantonne à deux activités : le
renseignement et les campagnes virulentes contre les trafiquants de marché noir
pour s'attirer les faveurs de la population. Le premier objectif est de dépister
les communistes puis, à partir de janvier 1942, les gaullistes. Émile Labous
parti au P.P.F. est remplacé par G. D.
, nettement pro-allemand et hostile à la
Résistance. Les membres du MSR multiplient les enquêtes sur les personnes jugées
douteuses.
Raoul Hervé
et
Bernard Desloges du C.I.R. sont membres du
MSR ainsi que Jean Lenoir le frère de
Julien Lenoir
.
Sources:
Archives de Jean Quellien.