RESISTANCE
Cet article a été réalisé à partir de des deux sources: pour Lucien et pour Marcel.
De gauche à droite: Lucien et Marcel Colin
Source. Les frères Lucien et Marcel COLIN
Marcel Colin
est né le 1er mars 1920 à
Saint-Brieuc.
Il est étudiant en pharmacie. Célibataire.
Lucien
Colin
est né le 1er juillet 1923 à
Lamballe.
Etudiant en sciences, il vient de passer son PCB (prépa’médecine).
Ils habitent Caen au moment de leur arrestation. Leur père est le directeur de l'Ecole Primaire Supérieure Gambetta, 72 rue de Bayeux.
Ecole primaire supérieure, 72 rue de Bayeux. De nos jours.
Marcel
est arrêté à deux reprises en 1941 : une première fois, devant le siège
de la
Légion française
, après une «manifestation patriotique contre le
bolchevisme». Il est conduit au
commissariat de
Caen, "sur la plainte de M. Lecomte x,
chef du bureau de la LVF
de Caen".
x le lieutenant Leconte, ancien Croix de Feu, devient délégué départemental de la LVF, chargé de la propagande et du recrutement de volontaires.
La
deuxième fois avec son frère
Lucien
et
Emmanuel Desbiot
,
professeur d'anglais, pour avoir déposé une gerbe au Monument aux Morts, le jour
du 11 novembre 1940.
Le Monument aux morts, place Foch sous les fenêtres de la Feldkommandantur 723 !
Jugé
en flagrant délit par le Tribunal de simple police de Caen, Marcel Colin
est aussitôt relâché.
Le 7 mai 1942 à 22H15,les deux frères sont arrêtés à leur domicile,
34 rue Barbey-d'Aurevilly par deux Feldgengarmen. Leur arrestation a lieu en représailles au déraillement de
deux trains de permissionnaires allemands à
Airan.
D'abord incarcérés au Petit-Lycée de Caen, ils sont remis aux autorités
allemandes à leur demande.
Celles-ci les internent au camp de Royallieu à Compiègne, le 9 mai, en vue de leur déportation comme otage. Les deux jeunes gens s'encouragent l'un l'autre, et ne se quittent pas.
A
Compiègne,
Lucien
, tient un journal très émouvant (du 9 mai au 4 juillet) où il
écrit que le convoi venu de Caen passe par la gare des
Batignolles à Paris, et
stationne "2 ou 3 heures" en
gare de La Chapelle, parvenant
en gare de Compiègne à 19
heures. Durant la première nuit, les Caennais sont enfermés dans le camp de
transit situé près "du camp juif." Le jeune homme note les moindres détails de
sa vie, et confie ses pensées. Il prie avec ferveur, trouve quelque réconfort
auprès de prêtres du "camp américain", parle avec tendresse de ses parents. Il
cite: André Montagne
,
le député
Georges Cogniot
, le député
Jean Robert Philippot
,
Lucien Siouville
.
Il rencontre le Dr Pecker
le 5
juin. Il ne quitte guère son
frère
, et ses amis proches : le professeur
Emmanuel Desbiot
, le
doyen Musset
,
Maurice
Mondhard
. Il participe aux activités du camp, décrit le bombardement, et évoque
"le tunnel" de l'évasion du 22 juin. Le 1er juillet, il note, avec tristesse :
"J'ai 19 ans". Il a passé une visite médicale "succincte" et sait qu'il va
quitter le camp. Son journal s'interrompt le samedi 4 juillet. Il est publié
(pages 60 à 80 dans ce livre
Ils sont déportés à
Auschwitz dans le convoi du 6 juillet
1942 dit des «45000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier
de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la
CGT) et
d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement
à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à
combattre, en France, les « judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de
Hitler
,
des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des
officiers et des soldats de la
Wehrmacht
, à partir d’août 1941.
Lucien
est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet
1942 sous le numéro 45378
et
Marcel
sous le numéro 45379
.
Affecté au Block 7 (qui rassemblait les déportés destinés à la chambre à gaz),
il est soigné par son frère
Lucien
au block 12 (infirmerie).
Marcel
meurt à
Birkenau, le 4 novembre 1942, d’après les registres du camp.
Lucien
meurt à Birkenau, le 18 janvier 1943 d’après les registres du camp, après un
séjour à l’infirmerie, où il est entré le 12 janvier 1943.
Une rue de Caen leur rend hommage «
rue des Frères Colin »
juste à côté de la rue Emmauel
Desbiot.
Plaque à Jean-Pierre Catherine
Plaque apposée à l'origine dans l'ancienne Ecole primaire supérieure (EPS) devenue, après l'occupation, le collège moderne et technique, rue de Bayeux. Officiellement depuis 1989, la plaque est visible au lycée Charles de Gaulle.
Histoire: Il semble que cette plaque ne soit pas spécifique à ces quatre personnes, mais qu'elle soit dédiée à la mémoire des professeurs et anciens élèves de I’EPS morts pour la France au cours de la première et de la deuxième guerre mondiale.
Initiative et réalisation: Cette plaque est due à l’Amicale des anciens élèves et au personnel de l’établissement.
Inauguration: Jeudi 29 novembre
1945 à 11 h30, au collège moderne et technique (rue de Bayeux.), a eu lieu
l’inauguration officielle d'une plaque de marbre dédiée à Emmanuel Desbiot ,
professeur, Jean-Pierre
Catherine
,
Marcel
Autour du directeur de
l’établissement, monsieur Stouff, et des familles, de nombreuses personnalités
avaient fait le déplacement : monsieur Daure ,
préfet, un représentant du recteur d'académie, monsieur Musset
,
doyen de la faculté de Lettres, le maire
de Caen
et
ses adjoints, l’Amicale des anciens élèves.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence des élèves et du personnel du collège.
Plaque à la mémoire de Marcel Colin dans la salle des thèses de l'UER des Sciences Pharmaceutiques, boulevard Becquerel.
Histoire:
Marcel Colin
et
son frère, Lucien
,
furent pris comme otages et déportés, en
représailles à deux attentats commis à Airan
au printemps 1942. Ils nesurvécurent pas à cette épreuve.
Initiative et réalisation : L'université
Inauguration: Le vendredi 5 mai 1995.
A signaler :
A Auschwitz-Birkenau, une plaque apposée par monsieur Colin rappelle le souvenir de ses deux fils : "Marcel et Lucien, étudiants de l'Université de Caen morts pour la France "
Sources:
Témoignage de leur père dans " Après Auschwitz" (juillet-août 1947).
Recherche et témoignage de David Badache.
Journal de Lucien Collin tenu à Compiègne.
Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres - incomplets – de l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
Fichier national du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BACC), Ministère de la Défense, Caen.
et
.
Fonds du service départemental de l’ONAC du Calvados.