CAEN, LIBERATION DE LA RIVE DROITE
La nuit du 17 au 18 juillet est calme. Les obus vont éclater du côté de Cormelles et d'Ifs.
A l'aube, vers 5 h. 30, un immense bourdonnement, dans le fracas de la Flak, des centaines d'avions, par petits groupes d'une dizaine et volant à basse altitude, lâchent leurs bombes à l'Est et au Sud-est de Caen. Sans discontinuer, les quadrimoteurs passent par vagues successives, les nuages épais de fumée noire que provoquent ces bombes en explosant se rapprochent de Caen.
Vers 8 heures du matin, un immense rideau de fumée, décrivant un grand cercle, réunit Colombelles à Saint-André-sur-Orne. C'est le bombardement aérien de l'Operation Goodwood. La libération de la rive droite est l'Operation Atlantic.
Si Vaucelles est épargné ce jour-là par les bombes, il ne l'est pas, par contre, par les obus. Il subit le plus violent tir d'artillerie de toute la bataille. Les premières rafales d'une dureté extraordinaire arrivent vers 5 h. 45 et provoquent plusieurs incendies. Après une brève accalmie, à 11 heures, les obus arrivent de nouveau. Dans l'après-midi, les tirs d'artillerie se succèdent, et atteignent vers 18 heures une violence jamais égalée. Pendant trois quarts d'heure, les obus éclatent partout et simultanément. Puis les explosions s'espacent vers 19 heures et le silence tombe enfin sur le quartier, un silence qui permet d'entendre les canons des chars, des rafales de mitraillettes et des coups de feu isolés, au loin.
Informations anglaises, bulletin spécial de 19 h 30
"
La
2nd
Army
a
enfoncé les défenses allemandes
à
l'est
de l'Orne, après le plus formidable raid de guerre. par plus de 2000
bombardiers."
Il fait beau et depuis la seconde partie de la nuit, le ciel plein du bourdonnement des avions alliés.
A Caen, depuis la rive gauche de l'Orne:
Les
Reginas du lieutenant-colonel
Matheson
,
QG
à
Saint-Julien,
sont
rassemblés
par compagnies
de
la
place
Gambetta,
Boulevard
Bertrand,
à
la
place
de la Comédie.
La vaillante patrouille
des "Bergeron's
Scouts"
est toujours
devant,
avec ses
éclaireurs
FFI qui font plus
que leur travail. Les
ruines du pont de la Mutualité
et surtout de celui de
Vaucelles,
permettent toujours
le
passage de l'Orne
aux fantassins-éclaireurs agiles et déterminés
qui bondissent et
passent en
équilibre
sur rails et moellons
amoncelés.
A gauche: les deux tabliers du pont de la Mutualité; puis: les ruines du pont de Vaucelles avec les rails du tramway, au centre côté rive droite, à droite côté rive gauche.
Passage sur les rails du tramway, pont de Vaucelles; captures d'écran de ce film.
12 h
00.
Quinze
"Johns"
du lieutenant
Bergeron, qu'accompagne
fidèlement le sous-lieutenant
FFI Raymond Châtelain,
franchissent
le pont de Vaucelles
en attirant le feu des
Allemands.
Un
"John"
est tué,
les autres sont
dans l'immeuble en ruine de l'angle
de la rue de Vaucelles,
soutenus par les tirs de
mitrailleuses
Vickers et les mortiers des
Cameron
Highlanders of Ottawa
du
Lt. Col. P.C. Klaehn
qui font rentrer la
tête des
Allemands
que l'on
entend sans les voir.
Une section
allemande interdit tout repli
à
l'aide
de
cinq
MG sur le
quai de l'Amiral
Hamelin.
Il faut pourtant
communiquer
avec le PC de Able
Company,
à
présent
dans les ruines de la
place du 36e
RI, postes-radio à l'abri derrière les restes du
Monument aux Morts de
1870. Quelques mots sont échangés et Châtelain quitte son refuge de l'angle de
la rue de Vaucelles, poursuivi un instant par les impacts des rafales de MG qui
tirent entre deux explosions de bombes de
mortiers
de 3 pouces. Châtelain
gagne le milieu du pont, les gars de Bergeron le couvrent au
FM Bren et avec un
petit
mortier de 2 pouces qui envoie des torpilles fumigènes indiquant les
postes de tir à nos propres forces de soutien. Châtelain est passé, il atteint
l'éboulis du Monument de 1870 et, de nouveau, il s'en détache, tandis que les
Camerons Highlanders of Ottawa
de la Cie D du bataillon de soutien ajustent leur tir sur les
mitrailleurs allemands marqués par de la fumée blanche.
Le soir, ils tireront leur 4.000e bombe de mortier lourd sur Vaucelles, depuis
midi.
15 h 00. Un tir
allemand de contre-batterie s'abat sur les Camerons
de la Cie D au
cimetière
Saint-Gabriel. Bergeron demande du renfort qu'il est impossible de lui
offrir tant que les Allemands balaieront le pont et le
quai de
Juillet de leurs mortiers et MG, interdisant aux pionniers un remblaiement
suffisant pour la troupe puis les
Bren Carrier
régimentaires. Châtelain et Bergeron décident alors de "bricoler" les brèches du
milieu du pont de Vaucelles avec des moyens de fortune. La densité des tirs
croisés augmente encore et c'est maintenant une folie que de vouloir s'aventurer
sur les piliers du pont. Néanmoins, Châtelain passe et repasse bravement en bondissant, mais
l'inévitable rafale le tue net
, sur le
quai de la rive de Vaucelles, une
plaque lui rend honneur.
17 h 00. Sous un déluge de bombes de mortiers et le tir de l'artillerie sur le Boulevard Leroy, les A et B Coys s'élancent à travers le tablier effondré en trois endroits du pont de Vaucelles. Quelques "Johns" tombent encore mais les grenades éclatent rue de Vaucelles et sur le quai, à gauche, qui neutralisent le dernier poste allemand.
Collction R. Tesnière. Rue de Vaucelles avant et après déblaiement (à droite dans le fond le garage Citroën)
18 h 00. Les pionniers de la
6th Field Cie,
RCE
(3rd
Cdn ID
)
font des miracles et les Bren Carrier passent au pas le pont
de Vaucelles sur un plancher de bois et de grillages. La D Coy, qui avait dû
abandonner ses barques d'assaut à la passerelle
sous les explosions de mortiers allemands, passe à son tour à Vaucelles. Ils
sont soutenus par l'escadron des
Humber du
7th
Reconnaissance Rgt (17th Duke of
York’s Royal Canadian Hussars)
.
La passerelle de l'Arquette au fond du Grand Cours qui relie le cours Sadi Carnot et la rue du Puits de Jacob, elle est dans l'Orne depuis le 6 juillet suite à un bombardement aérien.
Les Allemands décrochent, le Regina
Rifles
perd le contact rue de Branville et se bat désormais contre des snipers. Charlie
Company du Major J. Gordon Baird traverse le pont, en toute tranquillité et
prendra contact avec le
Black Watch
en
montant la
rue de Branville.
21 h 00. Le lieutenant-colonel Matheson
est à Vaucelles avec les 500 "Johns" des unités de combat
du Regina Rifles of Canada
et ses "petits
FFI", premier bataillon canadien en ligne à Vaucelles, au prix de 18 pertes.
La 6th Field Coy du Génie
ramène 27 prisonniers de la
272.Inf.Div.
rive gauche.
Une patrouille prend à partie le blockhaus de la rue Victor-Lépine, où quelques Français sont réfugiés. Il y a des morts et des blessés. Mais entendant une femme crier les Canadiens cessent le feu et aident à sortir les blessés qui sont transportés au poste sanitaire de Sainte Thérèse. Cinq Allemands sont capturés rue de Formigny.
21 h 30, Le
Black Watch (Royal Highland Regiment) of Canada
, 5th
Brigade de la
2nd Canadian Infantry Division
traverse
l'hippodrome, Les deux compagnies d'assaut transportent des
bateaux
pliables en toile. Mission franchir
l'Orne
dans son coude à l'extrémité ouest du
Grand
Cours. Parvenus au bout du chemin de Louvigny qui traverse
la Prairie,
ils tombent sous le feu de MG et de mortiers, à 50 mètres de l'Orne. Tous les
bateaux d'assaut en toile sont crevés (sauf celui du Corporal Watson), treize hommes s'écroulent sous les balles et
les éclats dans ce premier contact avec l'ennemi. (46 Canadiens tués par la
272.ID
selon ce livre
page 97)
Sagement, le
lieutenant-colonel
Norman Jansen Windor Smith qui
commande
les Royal Canadian Engineers (RCE)
de la
2nd Canadian Division
, conseille
d'attendre la nuit pour tendre un pont de
kapok d'une berge à l'autre.
Lire le
war diary du 18 juillet.
La Prairie, l'hippodrome, le chemin de Louvigny, le Grand Cours et l'Orne. Un pont de kapok.
23 h 0O, Tous les composants sont acheminés par le même itinéraire depuis le dépôt des tribunes du champ de course.
Un bombardement aérien de l'aviation allemande détourne l'attention du comité d'accueil sur l'autre rive, dans une pétarade de DCA qui est mise à profit. Les deux rives sont distantes de vingt mètres à cet endroit, et il manque deux mètres d'éléments flottants: les deux parties du pont ne peuvent être reliées et le temps presse. Le lieutenant Thomas Kelly Dorrance (il sera tué le 23 juillet) se met à l'eau et bras tendus, il ramène et maintient les deux parties du passage flottant, sa section passe rapidement la première sur la jetée de Kapok qui s'enfonce au milieu. Dorrance a toutes les peines à maintenir réunies les deux extrémités, mais il ne cède sa place aux pionniers qu'une fois le dernier "Royal Highlander" passé.
A proximité de
l'actuel
Viaduc, le Black Watch
s'établit solidement autour de La Cavée. Les "Johns" du Regina Rifles of Canada
sont contactés sur la gauche, trente prisonniers sont rassemblés.
La 30th Field Coy RCE
enregistre rapidement des progrès dans le dégagement des voies d'accès aux quais
grâce à son formidable parc d'engins mécaniques du Génie. Une énorme activité
s'engage dans les amoncellements de ruines que l'on s'emploie à organiser et à
utiliser en remblais pour l'acheminement des troupes et matériels lourds, sur
l'autre rive, vers Vaucelles.
23H15
Bombardement sur le franchissement de l'Orne à Caen effectué par
des bombardiers bimoteur
Me
110 du
IX. Fliergerkorps, venus de Hollande et de Belgique avec des réservoirs
supplémentaires, le Kommandeur le
Generalmajor Dietrich Peltz
est au
PC de la 12. SS Pz-Div. HJ
à Airan pour suivre les opérations.
Les bombes anti-personnelles SD2
(bombes papillons), dégringolent du ciel
en tournoyant dans un bruissement métallique qui s’achève à la percussion
par un éclatement sec et puissant. Ces « petites saletés » couvrent un rayon
très important et mettent le feu à plusieurs camions qui flambent (plus d'une
dizaine de camions canadiens place Saint-Martin) et attirent de leurs lueurs
les bimoteurs de la
Luftwaffe
. Des containers à bombes tombent sur les piles
de gravats et dans la rivière, en même temps qu’arrive l’averse des
SD1 «
bombinettes » de 1 kg grosses comme une pomme de terre mais terriblement sensibles.
Des flammes montent à 30 mètres, se reflétant sur la façade meurtrie des restes
de la
Caserne Hamelin (19 Sapeurs sont victimes de ce raid sur Caen).
Dans la nuit, d'autres patrouilles passent sur la rive
droite avec
Maurice Schumann. et
Jean MARIN
, guidés par des FFI caennais et
procèdent à des opérations de nettoyage:
Pendant
ce temps la 9th Brigades du
Brigadier Douglas Gordon Cunningham
(3rd Canadian ID)
avec le soutien du
1st Hussars
,
2nd Armoured Brigade (Independent)
qui était à
Bénouville a traversé le
canal et
l'Orne
sur
les ponts flottants
Bailey "London
1 et 2".
Plan Philippe Bauduin, avec son aimable autorisation.
London Bridges, le I sur le canal à 600 m. au Sud de Pegasus (Euston 1) construit par le 17th Field Coy RE, 3rd ID et le 2 sur l'Orne à 50 m. en amont de Euston 2 (le pont de Ranville).
Photo de
gauche,
source
PA-162435, le 18 juillet,
Infanterie des
Stormont, Dundas and Glengarry
Highlanders
traversant un pont Bailey
sur la rivière
Orne. Photo de droite,
source
PA-162436, Brigadier D.G. Cunningham, Commandant de la 9th Canadian Infantry
Brigade, traverse la rivière Orne, le 18 Juillet en route vers Caen.
Photo de gauche,
source
PA-162434.
Photo de droite,
source
PA-162431.
Le
18 juillet,
Infanterie des
Stormont, Dundas and Glengarry
Highlanders
traversant la rivière Orne sur un pont Bailey
Photo de gauche,
source
PA-162437, le
Lt-Col.
Charles Petch
,
en tête du North
Nova Scotia Highlanders
traverse l’Orne sur le
pont Bailey London II, le 18 Juillet 1944. Photo de droite,
source
PA-141709,
des fantassins
du
North Nova Scotia
Highlanders avancent le long de l'Orne vers Vaucelles, le 18
Juillet1944.
La 8th Brigade du
Brigadier Kenneth Gault Blackader
déjà
positionnée rive droite de l'Orne (voir
carte) et la 9th s'avancent
par
le côté droit de la rivière,
Témoignage du lieutenant
Reginal R. Dixon du l st Stormont Dundas and Glengarry Highlanders
,
"Nous traversons les ponts "London" sur le canal et l'Orne et nous marchons en colonnes sur le chemin qui borde le côté droit de la rivière, les Bren carrier nous suivent la 8th Brigade avance en parallèle, sur le haut terrain vers Longueval (hameau de Ranville). Nous ne pouvons rien faire d'autre qu'avancer sur l'étroit chemin. la falaise à gauche et l'Orne à droite.
Source LIFE Magazine LC001950-1968. A Longueval, hameau de Ranville le long de la rive droite de l'Orne un convoi canadien vers Caen
Elles
s'emparent de
Longueval,
des hauteurs de
Colombelles,
Giberville et
Mondeville au Nord-est de
Caen en se battant contre le Jäger-Regiment
31 de la
16.
Feld-Division (L) .
Source LIFE Magazine LC001963-1964-1965. Un Jäger prisonnier le long de l'Orne
Un orage éclate à 17 h 00 les combats de rues et à l'aciérie se font dans la boue.
Localisation: le canal, l'Orne, Longueval, Colombelles, Giberville, Mondeville, Vaucelles.
A
23 h 45. Le North
Nova Scotia Highlanders ,
est aux premières maisons de Mondeville.
Au cours de la nuit le lieutenant McNeil en Jeep, dépasse les avant-postes et se fait tuer par une rafale allemande rue de Falaise.
Dans la pluie et la boue, les Allemands s'accrochent au terrain.
1) A l'Ouest de Caen, à
Louvigny, le village est défendu par la
1.SS-Pz-Div. "LSSAH"
qui en interdit l'accès à la Cie D du
Royal Regiment of Canada
.
Il faudra un copieux tir de concentration du 4th Field Regiment RCA
pour qu'à 09 h
00, les Royals se rendent maîtres de tout le bourg de
Louvigny. Les canons continuent d'aboyer, engagés dans le tir de soutien de
la 5th Brigade, sur Vaucelles et les coteaux de
Fleury.
2) Au Sud de l'Orne, à Vaucelles
09 h 30. Le Regina Rifles
se tient à distance de la gare, ses quatre compagnies
s'échelonnent sur la droite de la
rue de Vaucelles et de la
rue de Falaise, face
à l'est et au sud, les
hauts immeubles des casernes du
quartier Claude
Decaen servent toujours d'observatoire pour l'artillerie et les mortiers
allemands.
Collection R. Tesnière. La gare SNCF
Les Highlanders du Black Watch of Canada
, PC aux
Petites Sœurs des Pauvres, occupent le quartier pavillonnaire et les jardins
de la
rue de l'Arquette, au
boulevard Lyautey. Les FFI sont présents avec
Maurice Schumann
,
Jean Marin
,
Serge Goguel
,
René
Duchez
,
Léonard Gille
et leurs hommes. Les mortiers de la Support Coy prennent la caserne pour cible,
avec des résultats certains. Des véhicules légers allemands se replient sur
Cormelles, protégés par un plafond nuageux trop bas pour l'aviation tactique.
Selon le war
diary (WD) de la 11th Field Coy RCE
(2nd Cdn ID
) après une reconnaissance de la rivière le
18 à 21H00, les Lts Galway et Hanson décident de la localisation du rafting au
035676. La construction du class 40 raft commence à 23H00 par les 1st et 2nd
platoons, à 06H00 le 19 il est prêt mais les Sherman ne sont pas là, le rafting
commence à 09H00.
Extraits du war diary de la 11th Field Coy, RCE
Source Life LC001940. Installation du Bailey raft avec un bull de la 1st Field Park Co (en arrière-plan le HT M5 visible ci-dessous)
Vers 9 heures du matin, en amont de l'ancienne
passerelle, un
radeau
transporte les premiers chars légers
de la
2nd Cdn Armoured Brigade
Photo gauche avec le raft rive gauche, photo de droite le raft avec un char dessus est rive droite, côté débarquement. Localisation: flèche jaune devant le repère 1.
LOCALISATION: 49°10'29.06"N 0°21'38.87"W
Source LIFE
LC001938 et
LC001939. Un Sherman de la
2nd Cdn Armoured Brigade
traverse l'Orne sur un raft. Sur la rive droite un
Half Track
M5 caisse fermée muni d'un treuil
assure la manoeuvre du radeau.
10 h 00. Le
The Royal Winnipeg Rifles
traverse l'Orne objectif les casernes du
43e RA que les Allemands viennent
d'évacuer. Plusieurs Canadiens guidés par le FFI Mousset sont victimes de mines
et de pièges près de l'église
Saint-Michel.
Deux soldats dont un medic (brassard blanc Croix rouge) sur le quai de Juillet, à droite les ruines de la caserne Hamelin dans le fond l'Orne et les arbres du Grand Cours. Source à la fin de ce film.
Source page 360 de
,
Quai Hamelin des Bren carriers des
Cameron
Highlanders of Ottawa
A
Vaucelles, le 20 juillet 1944. Photo de gauche:
source
PA-153423.
Un
Universal
Carrier (AoS 42) du 4th Field Regiment
(R.C.A.) de la 2nd Cdn ID
.
Photo de droite: source
PA-129031
Une
jeep ambulance du (R.C.A.M.C.)
12 h 30. Le
Régiment de Maisonneuve
5th
Brigade, 2nd Cdn ID
traverse l'Orne sur un pont Bailey.
En bas à droite de cette photo aérienne le pont flottant, on distingue un camion traversant l'Orne, date entre le 22 juillet et le 4 août. Repérage.
LOCALISATION 49°10'26.26"N 0°21'38.58"W
Nous avons trouvé plusieurs photos de ce pont prises des deux rives, il donne sur la venelle de l'Orne qui débouche rue de l'Arquette.
Photo de gauche le photographe est rive droite, le camion est sur le Grand Cours; photos du centre (source LIFE Collection LC001445) et de droite le photographe est rive gauche en face de la venelle de l'Orne, une Jeep sanitaire revient du front, le 26 juillet, (le panneau de droite est malheureusement illisible).
Traversée de l'Orne vers la venelle de l'Orne: un Universal Carrier tractant un canon antichar Ordnance QF 6-pounder 7 cwt et sur les autres photos des Jeeps dont une sanitaire (source LIFE Collection).
Arrivés en haut de la Cavée, une pluie de
mortiers s'abat sur la Cie D, alors que les Black Watch
s'abritent dans leurs
tranchées creusées dans les jardins ou réoccupent les abris des Allemands. Le
Major Léon Joseph Brosseau
(il
sera tué juste après) lance sa compagnie (Cie D) au pas de course
route d'Harcourt. Les
colonnes avancent sur les trottoirs. Les
Sherman du
27th Armoured Regt
occupent le milieu de la chaussée, droite comme un I qu'ils balaient de leurs
armes de bord et arrosent les façades des maisons qu'ils abordent.
Légende
dans ce livre: .
Vaucelles le 19 juillet. La Cie D du Régiment de Maisonneuve
s'élance
route d'Harcourt, à Vaucelles, vers le village du Haut-Fleury. Des Sherman du
Sherbrooke Fusiliers Regt (27th Armoured Regt )
soutiennent les fantassins de leurs feux (tirages d'après
un film, collection de l'auteur).
Localisation de la première photo grâce au château d'eau à l'entrée de
Fleury-sur-Orne.
Le Regina Rifles s'empare du Quartier Claude Decaen.
Photo de gauche:
source
PA-132854
Des
Regina Rifle Regiment
,
de gauche à droite: Riflemen I.L. Jackson et E.A. Locke, Lance-Corporal L.H.
Easterly, Corporal E.H. Scott à Vaucelles, 23 Juillet 1944. Albert Pipet dans
situe cette photo à la caserne du
43e RA.
Photo de droite:
source
PA-136397
Des fantassins du
North Nova Scotia Highlanders
célèbrent leur entrée dans Vaucelles avec du vin
français le 20 Juillet 1944. de gauche à droite: les Sergeants A.S. Allison,
E.M. Irwin et R.E. Adamson et le Corporal H.F ?
Les 24.000 obus tirés sur l'autre rive dans la nuit, permettent aux pontonniers d'achever, dès 09 h 00, trois passages, un quatrième s'ouvre au trafic à 11 h 30.
3) Les Canadiens de la 9th Highland Brigade
du brigadier Cunningham
dans Vaucelles au petit matin par l'Est.
04 h 15. Les Glens
se remettent en marche le long de l'Orne et laissent les ruines sinistres de
l'usine de Colombelles (la S.M.N.) derrière eux. Ils nettoient Mondeville, maison par
maison.
07 h 20. Venant de la route de Cabourg ils atteignent le Rond-point de la Demi-Lune, des snipers et quelques rafales de MG des Allemands qui décrochent vers la plaine.
Leurs colonnes se dirigèrent vers le quartier de Sainte-Thérèse. Là, ils furent accueillis par une cohorte de civils, hâves, amaigris, mais délirants de joie, qui sortaient de leurs abris. A 8 heures, ils descendirent la rue d'Auge.
Source. Le bas de la rue d'Auge vers la rue du général Decaen.
Source: Archives municipales de Caen, photo Gosset. Des Canadiens rive droite.
Des civils regardent une patrouille canadienne, quartier de la Demi Lune,
le 19 juillet 1944. Selon
page 354 il s'agirait de soldats du
1st Bn The Canadian Scottish Regiment
,
7th Brigade, 3rd Cdn ID
.
Localisation route de Falaise en face du terrain d'aviation de
Cormelles-le-Royal.
07 h 50, Le lieutenant-colonel G.H.
Christiansen
et son officier de renseignement, Reginal R. Dixon
,
sont au travail dans l'école de l'avenue Guynemer, le long de la caserne du 43e
RA où des tirs d'armes automatiques résonnent. Des prisonniers leur sont
présentés, ils appartiennent au
1.Infanterie-Regiment Leibstandarte SS Adolf Hitler
de la
1.
"LSSAH"
et à la
16.
Feld-Division (L)
. Les quatre compagnies s'installent de la
gare au
cimetière de Vaucelles.
Source.
Des
Glengarrians du
Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders
de la
3rd Canadian ID
prennent un repas sur les quais de la gare de Caen, le 20 juillet 1944. Voir la
gare, un
film du 19 juillet.
Source page 358 de ce livre. Des Glens dans le hall et dans un souterrain entre les quais de la gare de Caen.
Photo de gauche:
source
PA-116543. Un soldat canadien surveille un prisonnier allemand
(officier du
Gren. Rgt. 980,
272.ID
) assis sur une
chaise sur un quai de la gare de Caen. Photo de droite:
source
Deux Canadiens inspectent un wagon. Le 18 juillet 1944.
Source:
à gauche PA-131388, à
droite PA-183215 Personnels du No.1 Railway Workshop Company, (R.C.E.),
inspectent le matériel ferroviaire détérioré dans un hangar de la gare de Caen,
le 23 juillet 1944.
La
gare SNCF est gérée par le Railway Transport Operating britannique.
Photo gauche: source The Sphere du 5 août 1944. Locomotive renversée et plusieurs wagons citernes. Photo droite: source, un trou de bombe.
Source page 358 de ce livre. Les dégâts ferroviaires, gare de Caen, le 19 juillet 1944, à gauche des cadavres de soldats allemands. La guèrite est toujours en place voir ici.
Les quais et les voies dévastés.
Gare de Caen. A gauche: "photo PAC" une locomotive 230 carénée, à droite: photo "collections du Mémorial de Caen" remise en état des voies. Photos présentées dans ce livre.
A gauche, Copyright ©Rail Archive Stephenson plan large de la locomotive 230 carénée, à droite deux soldats canadiens, source.
Le 19 juillet, une patrouille de la
Compagnie
Scamaroni devant les bâtiments administratifs de la gare. Sur un quai de la
gare des prisonniers allemands de la
272.ID
sous la garde de Canadiens.
Source
à droite LC000061; des prisonniers allemands de la
272.ID
sous la garde de soldats canadiens à la gare de Caen. Cette division a perdu 60
à 70 prisonniers à Vaucelles.
22 h 00. Ordre d'avancer pour Hubert-Folie.
L'escadron B du 1st Hussars
,
accompagne le 1st Canadian Scottish
dans Vaucelles par le
boulevard de Rethel.
Les chars rejoignent les Reginas
à la caserne du 43e, au moment où, après avoir traversé l'Orne,
l'escadron A y parvient par la
rue de Falaise où bulldozer et pelleteuses de
la 6th Field Coy, RCE
(3rd
Cdn ID
)
s'activent. Ce soir, les blindés se porteront sur
Ifs, mais, pendant une semaine, la caserne demeurera le "port" des 1st
Hussars du lieutenant-colonel R.J. Colwell.
Pour leur part, les Reginas ,
nettoyèrent la rue de Falaise, faisant de nombreux prisonniers.
The Royal Winnipeg Rifles ,
vers 18 heures s'empare du carrefour de la route d'Ifs, à la sortie de Caen,
cependant que
Fleury-sur-Orne tombe, au prix de durs combats, entre les mains du Régiment
de Maisonneuve
.
Photo de gauche,
source
PA-132553. Le Private Norman
Milton et le Corporal Frank Maxwell, du 12th Manitoba Dragoons
, exhibent
des photos de
Dorothy Lamour
trouvées dans une tranchée allemande à
Vaucelles, 19 Juillet 1944.
Photo de droite, source PA-132550 . des fantassins canadiens non identifiés dans un wagon délabré à Vaucelles, 18 Juillet 1944. C'est un wagon du Decauville de Caen à Dives, la gare était Place Courtonne.
Au soir du 19 juillet, Vaucelles - c'est-à-dire le reste de Caen - est, en totalité, libéré par les Canadiens. Seuls subsistent dans les ruines, quelques tireurs isolés, lesquels pourchassés sans relâche n'ont le choix qu'entre la mort ou la reddition.
Caen est cependant toujours une "ville de
front", subissant trois semaines encore les bombardements occasionnels de la
Luftwaffe la nuit. Le dernier obus allemand, un 17 cm explosera
dans les jardins du
couvent des Carmélites,
rue d'Hérouville, le 17
août, tiré des positions allemandes en arrière de la
Dives.
Des centaines de milliers de soldats alliés traverseront les ruines qui augurent sinistrement de ce que leur réserve l'avenir. Des milliers d'appareils alliés la survoleront en réveillant à chaque fois la frayeur qu'il faudra bien du temps encore à pouvoir maîtriser.
La cérémonie de la Libération définitive de Caen se déroule à Vaucelles.
Source. Calvaire du Cygne de Croix au carrefour rue de Falaise et Bd Leroy.De nos jours.
Dessin page 131 du livre, cérémonie au calvaire du Cygne de Croix.
Le
drapeau à Croix
de Lorraine
de la Résistance est hissé au
calvaire du Cygne-de-Croix,
boulevard
Leroy en présence des autorités de la Ville: le Préfet
Pierre Daure
,
le Président du Comité de
Libération
le capitaine Léonard
Gille
, le maire
par intérim Joseph Poirier
et les officiers des
Civil Affairs. Le Préfet
prononce quelques mots.
Lire l'article de Liberté de Normandie du 24 juillet 1944
En résumé sur cette carte les régiments canadiens qui ont libéré la rive droite de Caen les 18 et 19 juillet 1944.
A l'Ouest: Black Watch (Royal Highland Regiment) of Canada
et
Régiment de Maisonneuve
5th
Brigade de la
2nd Canadian Infantry Division
.
An centre:
Regina Rifle Regiment
Royal Winnipeg Rifles
et
1st Bn The Canadian Scottish Regiment
,
7th Brigade, 3rd Cdn ID
.
A l'Est:
Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders
9th
Brigade, 3rd Cdn ID
.
Source
PA-131394. Le sapeur A.K. Jensen et le Lance-Corporal D. Johnston, tous deux du
Royal Canadian Engineers (R.C.E.),
posent devant le panneau indicateur routier de la N 13 à la sortie de Caen route
de Paris, 18-20 juillet 1944.
Avec ce montage de deux photos, un résumé de la libération de Caen. A gauche 3 Canadiens à l'entrée Ouest de Caen par la route de Bayeux le 9 juillet et à droite 2 Canadiens à l'entée Est de Caen par la route de Paris le 20 juillet.
Bataille de Caen
Caen pendant la bataille d’André Gosset et Paul Lecomte, Ozanne et Cie à Caen, 1946
Bataille de Caen 6 juin au 15 août 1944 de Jean-Pierre Benamou, Editions Heimdal, 1988.
Mourir à Caen d'Albert Pipet chez Presses de la Cité, 1974
Caen sous l'occupation de Jeanne Grall, Ouest France Editions, 1980.
L'Enfer au sud de Caen, l'odyssée d'une division hippomobile allemande: la 272. Infanterie Division de Didier Lodieu, 2016.
Remerciements:
- à M. Philippe Bauduin pour une photo d'épaves de matériel ferroviaire dans la gare de Caen.
- à Higgins pour le repérage d'une guèrite sur une photo à la gare de Caen
- à bunker14 pour la photo de la guérite allemande à la gare de Caen