RESISTANCE
SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.
Alexis LELIÈVRE (1910-1944)
Ancien instituteur, devenu inspecteur de l'Assistance publique à
Caen, où il est né le 16 mai 1910, Alexis Lelièvre s'engage résolument
dans la
Résistance. En cela, il est encouragé par sa famille, pour laquelle
résister, c'est s'engager. En effet, son père, Louis Lelièvre
(48 ans en 1940), secrétaire de
mairie à
Douvres, est membre de l'OCM et son oncle
Anatole
Lelièvre
appartient au réseau
Arc-en-Ciel.
Alexis Lelièvre
résiste très vite à l'Occupation nazie. C'est ainsi qu'il
cache chez les Sœurs de la Charité des enfants juifs dont les parents ont été
arrêtés. Il leur fournit des faux papiers fabriqués par son père. Lorsque la
Gestapo se montre menaçante, il lui oppose systématiquement le secret
professionnel. Mais Alexis Lelièvre protège aussi les enfants de résistants.
C'est ainsi qu'en avril 1943 il cache les enfants de
Jules Godfroy
, militant
communiste arrêté lors du démantèlement du groupe
FTP de Caen, et
responsable des attentats d'Airan.
En octobre 1943, il est contacté par
Pierre Audigé
,
ancien camarade du lycée Malherbe, pour entrer au sein du
réseau Cohors Asturies.
Alexis Lelièvre
va se révéler un agent de renseignement des plus précieux grâce
à son expérience militaire. En effet, durant la drôle de guerre, il avait été
affecté au Deuxième bureau, chargé du renseignement. Il devient l'adjoint de
Pierre Audigé, responsable du réseau pour la Basse-Normandie, et mène une
intense politique de recrutement.
Il collecte et centralise de nombreux renseignements sur les
défenses allemandes entre
Cherbourg
et Ouistreham,
les rampes de lancement de
V1 entre
Falaise et
Saint-Pierre-sur-Dives. En janvier et avril 1944, il héberge Pierre Audigé
et sa
famille, traqués par la
Gestapo, dans
son appartement
rue Saint Martin (avec une seconde entrée
rue Saint Manvieu).
Un recrutement malheureux (un dénommé "Corbeau"
de Mutrécy) entraîne l'arrestation de
Pierre Audigé
le 17 avril
1944à 12H10 au café-épicerie Recton rue Saint Martin . Mis au courant des risques par
Simone Audigé et sa femme, Alexis Lelièvre
décide de se rendre à son travail, peut-être pour récupérer des documents
compromettants. Il est lui aussi arrêté à l'entrée des locaux le 17 avril à 14H.
Torturé, il ne parle pas. Sa femme a pu lui rendre visite à la maison d'arrêt le
2 juin. Alexis Lelièvre est fusillé, le 6 juin à la
maison d'arrêt de Caen, en
compagnie de 75 à 80 autres prisonniers dont son oncle Anatole Lelièvre
, sur ordre de la Gestapo.
Sources:
Archives de Jean Quellien