RESISTANCE
Serge GOGUEL (1916-2012)
Serge Goguel
est né le 11 avril 1916 à Paris. Ses parents s'installent à Caen en 1918.
Mobilisé en 1939, il est médecin auxiliaire en 1940. En 1943, il rentre dans la
résistance au sein de l'Organisation Civile et Militaire (OCM
) dans le sillage
de Robert Le Coutour
et de Léonard Gille
. En
juin 1944, il rentre dans la
Compagnie Scamaroni
et en devient l'un des principaux responsables. Il participe à
la cérémonie du 9
juillet 1944, place du Lycée à Caen. Après la libération de la rive gauche
de l'Orne, il s'illustrera comme officier FFI
au cours de plusieurs missions
périlleuses dans les lignes ennemies.
Source. Troisième à gauche, souriant, Serge Goguel à Bayeux le 14 juillet 1944 avec Léonard Gille, René Duchez, Georges Poilane et à droite, sous réserve Louise Boitard.
Le 16 juillet 1944, il participe à une reconnaissance dans le quartier de Vaucelles à Caen et à Fleury-sur-Orne, relevant des plans de mines, les emplacements des mitrailleuses et les positions des batteries, renseignements qui étaient de la plus haute importance stratégique pour les Alliés. Au cours de cette mission et au péril de sa vie, il ravitaille en médicaments et pansements les réfugiés de Caen dans les carrières de Fleury-sur-Orne.
Le 28 août 1944, il prend la direction du
nouveau journal
Liberté de Normandie pour en faire un moyen de
communication au service de la population. Il convient de souligner que la
naissance de ce journal, daté du 9 au 13 juillet 1944, dans une ville qui n'est
pas encore totalement libérée est assez spectaculaire. Dans un éditorial du 15
juillet 1946, pour le second anniversaire de Liberté, Léonard Gille
, l'un
des fondateurs, raconte cette naissance: « On n'a jamais vu naître un
quotidien à quelques mètres de l'ennemi en pleine bataille dans une ville
détruite et évacuée, sans électricité, sans eau et continuer
sans défaillance pendant plus d'un mois sous les obus ».
Ce journal, voulu par Léonard Gille
, est
édité pour la première fois
le 9 juillet 1944. Il ne comporte qu'une page recto
verso. Une équipe s'installe à l'imprimerie Caron, rue Demolonde,
miraculeusement indemne. Sans électricité, il ne peut être question d'utiliser
les machines Linotype et Dupleix. Il est fait appel aux typos encore à Caen, qui
se mettent immédiatement à la tâche. Les textes sont composés à la main puis
tirés sur une machine à pédale, recto d'abord, verso ensuite. Le tirage est de
500 exemplaires. Le succès est immédiat, la population étant avide de nouvelles.
Néanmoins, les informations sont réduites, d'autant que la censure, tant
française que britannique, veille soigneusement à interdire tout ce qui a trait
à l'activité militaire sur le territoire de la ville de Caen. Fin août,
bénéficiant d'un groupe électrogène apporté par une unité canadienne, les
machines linotypes peuvent être remises en marche et la diffusion peut
augmenter.
Une fois ses études de médecine terminées,
Serge Goguel
obtient sa thèse en 1949, avant de revenir à Caen. Il devient chef
du service d'odontologie et de chirurgie maxillo-faciale du Centre Hospitalier
régional Georges Clemenceau puis du CHU côte de Nacre
Source: Article de Vincent Dussutour et Jean-Charlrs Stasi "La compagnie Scamaroni en renfort des Alliés pour libérer Caen" paru dans Normandie 1944 Magazine N°14.