RESISTANCE
Jacques VICO (1923-2012)
Source collection Jacques Vico
Jacques Vico, né en 1923, vit avec ses parents à l'Abbaye
d'Ardenne, sur la commune de
Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Choqué par la débâcle de l'armée française,
Jacques Vico quitte le domicile parental le 17 juin 1940, avec ses frères Francis
et
Jean -Marie
, ayant entendu qu'un réduit pourrait se constituer en
Bretagne et
que les jeunes hommes susceptibles de porter les armes devaient s'y rendre. Mais
les troupes allemandes sont plus rapides. Jacques Vico entend alors l'appel
du général de Gaulle
et décide d'agir.
Dès son retour, il prend contact avec les
associations de jeunesse catholiques (JOC,
JEC,
JAC). Des réunions avaient déjà eu lieu pour apporter une aide aux réfugiés,
en liaison avec la
Croix-Rouge. Une nouvelle organisation se met alors en place pour apporter
une aide alimentaire aux nombreux prisonniers internés dans la
caserne du 43e régiment
d'artillerie. Très rapidement, le groupe s'ouvre, notamment à des mouvements
laïques. Une maison des Jeunes se met en place. A l'occasion de ces rencontres,
un groupe restreint de Résistance se crée rassemblant des jeunes comme
Raymond Simon
,
responsable du patronage Saint-Julien, Daniel Fontaine
(17 ans en 1940, ouvrier agricole - Organisation :
Hector ; OCM ;
ORA - Domicile :
Saint-Sylvain), Hélène Prunier
et
d'autres. Sans le savoir, ce noyau appartient au groupe Robert, crée par Robert
Guédon
(officier de carrière - Organisation : Hector ;
MLN - Domicile :
Granville
dans la Manche), qui devient plus tard le
réseau Hector. Jacques Vico
fait de la propagande, en distribuant des tracts
et des journaux clandestins, comme Les Petites Ailes de France
(Note de MLQ :
journal clandestin du mouvement Combat crée par
Henry Frenay
).
En avril 1942, Jacques Vico
décide de rejoindre
la zone Sud,
pour s'engager dans
l'armée
d'armistice,
3e régiment de Hussards
, à
Montauban.et ainsi acquérir une formation militaire. En novembre 1942,
l'armée est dissoute et Jacques Vico
rentre à Caen. Il reprend contact avec la
Résistance par le biais du
colonel Kaskoreff
,
et intègre les rangs de Ceux
de la Résistance, puis de l'OCM après
la fusion. Jacques Vico assure de nombreuses missions de liaison et participe à
la création d'un dépôt d'armes à l'abbaye d'Ardenne, en liaison avec
Emmanuel Robineau
,
responsable du BOA. Des séances
d'instruction sont régulièrement organisées à l'abbaye. Le père de Jacques Vico,
Roland
,
est également membre de la Résistance mais ignore tout de l'activité de son
fils.
L'arrestation de Roland Vico
, le 16 décembre 1943, incite
Jacques Vico
, qui revient de l’école de Fontainebleau où son statut de stagiaire
à l’Ecole Nationale d’Equitation lui sert de couverture pour ses missions, à déménager les armes par précaution.
A ce sujet lire
le témoignage d'André Ruel. Le lendemain, la
Gestapo
perquisitionne à l'abbaye. Jacques Vico
prévient
Robert Kaskoreff
et quitte le
département, alors que sa mère Francine
est arrêtée le 23 décembre (internée à
la prison de Caen, libérée fin mars, début avril 1944, elle se réfugie dans sa
famille à Bayeux), et qu'une
rafle de vaste ampleur s'abat sur l'OCM. Jacques Vico plonge dans la
clandestinité et devient Joseph Vitran et se cache dans une ferme chez M.
Joseph Trécul près de
Nogent-le-Rotrou (Eure et Loir) du 6 janvier au 12 mai 1944
puis chez M. et Mme Lebrun à
Neuvillalais (Sarthe) où il trouve du travail dans les fermes.
Faux papiers de Jacques Vivo allias Joseph Vitran (Collection Jacques Vico)
Dès l'annonce du Débarquement, Jacques Vico
revient
vers
Caen à partir du 7 juin avec son frère Jean-Marie
, retrouvé chez Ernest Picard à
Sainte-Marie-Laumont (Calvados), et prend contact, le 9 juin, avec
Léonard
Gille
. Il
assure alors différentes missions de liaison vers
Cahagnes,
Caumont-l'Eventé et
Brémoy.
Le 10 juin, il retrouve son frère Francis, séminariste, qui a en charge 60 enfants de Colombelles réfugiés au château d'Aubigny près de Cahagnes.
Source. Château d'Aubigny.
De
retour à Caen le 22 juin, il aide
à dévaliser un dépôt d'armes allemand, à la
gare Saint-Martin avant de mener une
autre mission de renseignement à l'est de Caen, en compagnie de son frère
Jean-Marie
, de
"Janine" Gille
et de Jacqueline Leduc.
De retour à Caen le 18 juillet, il
participe avec la
compagnie Scamaroni à la libération définitive de Caen. Le 8 août 1944
dans la soirée, avec
une trentaine de camarades (dont André Courban
qui trouvera la mort à Mauvaisville près
d'Argentan
le 13 août), il rejoint le
Bataillon de Renfort de la
2e DB
qui était à
Juilley, près
d'Avranches,
et
participe à son action victorieuse jusqu'au cœur de l'Allemagne. Il participe au
grand défilé de la victoire le 18 juin 1945 à Paris.
Jacques Vico à la 2e DB (Collection Jacques Vico)
Jacques Vico était président de l'Union départementale des CVR, vice-président national de cette organisation, et président de l'association Résistance et Mémoire.
Voir un témoignage filmé en 35:30
.Sources:
Lettres de Jacques Vico du 13 février 2004 et 26 avril 2010.
Cédric Neveu