Des "Anglais" à Caen le 6 juin

 

1-1    Récit, relatant la journée du 6 juin, écrit par Jacques Leullier âgé de 17 ans en 44, pensionnaire au Petit Séminaire 3 rue du général Moulin à Caen.
parution dans le quotidien Ouest-France en juin 2004.

Institution Saint Paul, le Peit Séminaire 3 rue du général Moulin.


« Vers 7h , j’ai l’accord de la direction de rentrer chez moi à Venoix, à environ 1800 mètres d’ici, mais avant, avec un copain, je me rends à la grille d’entrée pour voir ce qui se passe dans la rue de Bayeux.

Localisation du Petit Séminaire et de Venoix.

 

Quelques Allemands, très jeunes ou assez vieux sont là, planqués derrière les arbres, nerveux et apeurés, crispés sur leur Mauser pointé vers le ciel dans l’espoir d’atteindre des avions alliés qui passent en rase-mottes.
Soudain, venant de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe déboule un side-car kaki clair équipé d’une mitrailleuse. Arrivé à notre hauteur et voyant les Allemands, il pivote sur sa roue arrière et file dans l’autre sens aussi vite qu’il est venu. Surpris les Allemands réalisent tardivement qu’il n’est pas un des leurs, épaulent et tirent, mais trop tard. Eberlués, nous venions de voir notre « premier Anglais », des éclaireurs venus tâter le terrain…Enfin j’arrive vers 7h30, au 266 rue Caponnière, au soulagement de tous. »

 

         Il y a une incohérence dans l’heure, j’ai écrit à cette personne via la rédaction de O-F à Caen, mais pas de réponse !

 

1-2    Dans ce livre .
Le 6 juin dans la matinée l’heure n’est pas indiquée:


« Claude L… prit place à l’arrière d’une moto pilotée par un officier éclaireur canadien. Tous deux allèrent jusqu’à l’entrée de Caen, sans rencontrer âme qui vive sur leur route. Ils allèrent ainsi jusqu’à la hauteur de la Moutarderie Aryckx, route de Courseulles, à une centaine de mètres de la place Blot… Prudemment, les deux hommes, inquiets par le silence qui les environnait et craignant un piège, repartirent comme ils étaient venus, vers Courseulles, où ils rentrèrent sans encombres en n’ayant observé que quelques combats dans la direction de l’est »

 

Note : la fabrique de moutarde Arickx était située 22-28  rue des Costils Saint Julien (avenue de Courseulles aujourd'hui) à une centaine de mètres de la place Blot. La moutarderie reconstruite était encore en exploitation en 1964.

 

Source. Archives départementales du Calvados. Avant et après les bombardements. De nos jours.

 

1-2-1 Autre citation (page 64):


« des habitants de la place Saint-Gilles ont pu, vers 10h00 du matin, le 6 juin, voir arriver une curieuse voiture verdâtre sans aucun doute une jeep à bord de laquelle il y avait quatre soldats habillés en kaki. Après un demi-tour sur la place, le véhicule reparti d’où il était venu, c’est-à-dire par l’avenue Georges-Clemenceau, en direction de Ouistreham. »

 

 

Localisation

 

1-2-2  Autre citation (page 64):

 

"Il y eut donc, dans Caen, de nombreuses incursions alliées dès les premières heures et aussi les premiers jours de la bataille, puisqu'un des jeunes séminaristes rescapés, dans le récit qu'il fit de son aventure, déclara avoir rencontré, le 12 - à J + 6 ! - rue de Bayeux, à la hauteur de la rue Bernard-Palissy, une « jeep » décapotée où se trouvaient quatre « Américains ». Cette voiture passa à toute vitesse, puis, subitement fit volteface, ce qui stupéfia les Allemands...Cette date du 12 paraît assez douteuse, mais même erronée, il n'empêche que le fait demeure : malgré une certaine confusion pouvant régner dans son esprit, le jeune homme n'a pu inventer cet épisode de son récit."

 

Localisation

 

1-3 Autre citation (page 76):

 

"des patrouilles furent signalées le 12 juin, rue de la Pigacière et le lendemain rue du général Moulin"  

 

   En fait pour cette dernière référence, il s'agit d'une reprise d'une note page 27 de ce livre:

 

" On verra des voitures britanniques rue de la Pigacière dès le 12 juin (témoignage de M. Jaoüen, chef du Secteur 3 de la D. P.) - et le 13 ou le 14, rue du Général-Moulin, à l'angle de la rue Palissy (témoignage de M. Robert, imprimeur)"

 

1-4 Que sont devenus les équipages des trois Bren-carriers qui sont arrivés à St Jean Eudes le soir du 6 juin, les machines ont été prises par les allemands. 

Témoignage recueilli par François Robinard auprès d'un vieil habitant du Clos Joli:

 

"Je ne retrouve pas le livre ou le journal qui en parle, mais ce qui est sûr toutefois c'est que c'est véritablement arrivé car  il y a de nombreuses années un vieil habitant du Clos Joli me l'a confirmé. Dans l'après-midi du 6 juin, les éléments avancés des troupes britanniques. Ces éléments remontèrent la route de Lion et arrivèrent à Beuville. Entre cette commune (maintenant Biéville-Beuville) et le bois de Lébisey il y a la vallée du Dan (petit cours d'eau assez encaissé) . C'est là, bien à l'abri des observateurs que les allemands attendaient dans le creux tracé par le cours d'eau (c'est maintenant l'entrée du golf de Caen-Biéville-Beuville). Quand la colonne britannique arriva et selon la méthode bien connue de la tactique de l'embuscade, ils laissèrent passer les 3 ou 4 véhicules de tête dont 3 Bren-carriers et refermèrent soudainement la nasse sur le gros du convoi. Ce fut, comme dans toute embuscade, une déroute complète et le front se stabilisa là pour un mois (les combats pour la libération de Caen à partir du 8 juillet). Les véhicules qui avaient été volontairement épargnés n'avaient d'autres ressources que la fuite en avant, c'est à dire vers Caen au fond de la "nasse". sachant que le canal et l'Orne étaient les cours d'eau allant bien sûr vers la mer, étaient les seuls repères infaillibles qui pouvaient leur permettre de se replier vers les plages du Débarquement. Ils continuèrent tout droit jusqu'à se retrouver sur les berges. A St Gilles, ils commencèrent à voir des civils qui ne manquèrent pas par leur comportement d'attirer les allemands. Avenue Georges Clemenceau, les Allemands en stationnement dans le secteur portuaire commencèrent à s'occuper de leur cas et au Clos Joli (cité juste après l'hôpital), ils furent contraints d'abandonner leur matériel le long de la route et de se cacher dans les jardinets de la cité. De nombreuses personnes les ont vu ramper en tentant de sortir de la ville. Certains restèrent cachés plusieurs jours et aucun document que j'ai eu à connaître ne fait mention d'un retour dans leurs lignes ni de combats de rue avec l'ennemi dans ce secteur, pas plus que de récupération par la Résistance. Les Brens sont restés garés un certain temps (une journée à peu près) devant l'entrée du cimetière Clemenceau puis bien sûr pris par les allemands. Que sont-ils devenus (hommes et matériels) ? Mystère...."

 

Des recherches effectuées: les troupes les plus en pointe du I Corps ce 6 juin étaient:

-le 2nd Bn (MG) Middlesex Rgt, bataillon de soutien de la 3rd ID . Ce bataillon était équipé de Bren-carrier avec des mitrailleuses et était à Biéville

-la Cie C du 3nd Bn The King's Shropshire Light Infantry Rgt environ 100 hommes qui atteignent le bois de Lébisey à 17h30, j'ignore leur équipement.

 

Ce témoignage est à confronter à celui rapporté par André Heintz dans cette brochure page 60.

"Au soir du 6 juin, le King’s Shropshire Light Infantry, accompagné de 3 chars du Staffordshire Yeomanry, s'engagea dans le bois et atteignit le village de Lébisey, mais le capitaine fut tué par une balle de mitrailleuse. Tout le monde se mit à couvert dans le bois, mais, après la tombée de la nuit, reçut l'ordre de se replier à Biéville où était l'ensemble du bataillon.

Le lendemain matin, l'attaque fut renouvelée par le Régiment du Warwickshire; deux des compagnies eurent beaucoup de mal à passer le Dan ; les autochenilles ne suivaient pas, les canons non plus; la compagnie la plus avancée se heurta aux défenses allemandes : l'intervention d'une autre ne donna rien de décisif ; la King’s Shropshire Light Infantry et les Norfolk intervinrent sans plus de succès. Lorsque les autochenilles arrivèrent enfin, elles furent prises à partie. L'une d'elles tiraillant de tous côtés atteignit toutefois la cartoucherie et fila vers Caen, laissant les Allemands dans son dos mais, pour finir, les Allemands mirent le véhicule hors de combat. Les hommes furent faits prisonniers. Mais les occupants d'une autre autochenille réussirent à se cacher et gagnèrent Caen à la faveur d'un bombardement mais furent repris le lendemain dans un jardin."

Date différente, nombre de véhicules différent, défaillance de la mémoire ou bien deux engagements séparés ?

 

 

1-5 Témoignage inédit de Mme Paulette Le Querrec (ma mère) réfugiée dans l'abri du Sépulcre.

 

"Toutes les nuits les chars alliés venaient jusqu'à l'avenue Croix Guérin et se battaient avec les chars allemands qui étaient Grande Place Saint Gilles. Le matin les hommes en sortant trouvaient des casques et des armes anglais, en fin de nuit le calme revenait, les chars se repliaient et nous en étions toujours au même point, nous demandant quand nous serions libérés !"

Si la présence de chars est peu probable, la présence de matériel "anglais" démontre l'activité de patrouilles nocturnes dans ce quartier de Caen.

 

Localisation

 

1-6 Témoignage de René Streiff, chef des équipiers d'urgence (E.U.) du lycée Malherbe, page 75 de son livre

 

"Dès le 11 juin, des accrochages se livrent entre les tanks anglais qui viennent jusqu'aux abords du calvaire Saint-Pierre et les Allemands qui ont établi un retranchement en bas de la rue du Vaugueux. "

Localisation


1-7 Philippe Bauduin, 14 ans en 1944, dont vous pouvez lire le témoignage ici, m’écrit en 2009 :

 

« L'hôpital militaire allemand était un espèce de blockhaus en béton au sous sol de ce qui est aujourd'hui la maternité à Clemenceau. Quand nous y sommes arrivés il n'y avait plus un Allemand dans le secteur et l'hôpital était évacué sauf les contagieux.

J'ai souvent entendu des tirs de mitraillettes dans le quartier St. Jean Eudes, patrouilles anglaises sans doute. »

 

1-8 Témoignage indirect de Georgette Stouff, déposé au Mémorial de Caen:

 

" Des soldats anglais blessés et prisonniers sont au Bon Sauveur, quelques soldats isolés étaient venus jusqu’au boulevard Dunois, dès mardi soir."

Mardi soir soit le 6 juin au soir.

 

Localisation

 

1-9  Témoignage indirect de Roger Meslin:

 

"Le 7 juin, au matin, nous savions les Anglais tout près. On s'était, disait-on, battu dans quelques rues de la périphérie et les Britanniques seraient même venus jusqu'à la place Blot, au cours de la nuit."

 

1-10 Témoignage de l'adjudant-chef Dufour, de la gendarmerie de Caen, qui note sur son carnet le 6 juin à 8H:  

 

"J'aperçois le premier anglais blessé et prisonnier, transporté dans un side-car allemand vers l'hôpital." soit avenue Georges Clemenceau


 

2- D'autres arrivés avant le 9 juillet:

 

           2-1  Paul Gingras, mitrailleur sur Lancaster, abattu au-dessus d'Etampes le 6 juin et camarade de combat des frères Vico (page 164 de ce livre ). Dans ce livre page 164, il est capitaine aviateur canadien; après avoir sauté en parachute avant que son avion s'abatte, il rejoint les FFI du Calvados et  Caen en traversant l'Orne sur les rails du viaduc ferroviaire.

Dans ce témoignage: un canadien français Paul Gingrat qui avait été descendu près d'Evreux et avait réussi à gagner la Normandie avec le commandant Léonard Gille .

Dans cet article du journal Liberté de Normandie du 3 octobre 1944, son nom est orthographié Cingras

 

 

            2-2  Le Staff Sergeant Bramah, pilote de planeur, pour plus de détails, voir ici.

 

A gauche, le Staff Sergeant Bramah, rue de Calix avec deux soldats du 30th Assault Unit

 

            2-3 Le Squadron Leader Eric Sprawson, DFC, RAF, 630 Squadron ,voir ici est présenté le 9 juillet au soir au PC du 2nd Bn RUR à Caen; il est vêtu d'une salopette bleue et a dû feindre d'être devenu muet suite à un bombardement.

 

            2-4 Le capitaine Brebner, Canadien et chirurgien, les Lieutenants Anglais Casares et Luxton,  tous les trois parachutistes  blessés et hospitalisés au Bon Sauveur dès le 7 juin voir ici

 

            2-5  Un parachutiste anglais est caché, à Saint-Louis par les religieuses, habillé en civil, depuis le 7 juin, il est chaperonné par la Père Lecoq qui avait vécu longtemps en Angleterre, cf page 197 de ce livre.

 

            2-6  Dans ce livre Le 9 juillet, Jacques Kayser et Maurice Schumann venant de Creully se dirigent vers Caen.

« La route file droit sur Caen. Au moment où, près du sommet d'une côte, nous abandonnons la voiture pour pénétrer dans le dernier PC, une Jeep, revenant du front, s'arrête. En descendent trois Anglais et un homme en bourgeron bleu, un civil. Un peu sec pour être Français. Schumann s'écrie: « Vous êtes Français ?» Pas de réponse. Mais l'un des Anglais, après hésitation, murmure : « C'est un squadron leader. »

Au PC même, le squadron leader nous raconte son aventure.

« Je suis tombé en parachute juste à la limite de Caen, il y a un mois. Je me suis présenté au premier Français que j'ai rencontré, Julien Francon, rue d'Hérouville, qui m'a conduit chez lui, m'a donné des vêtements civils et, jusqu'à ce matin, m'a caché et nourri. »

 Devant les Britanniques groupés autour de lui, l'aviateur fait de l'hospitalité et du courage des Français un éloge avare de mots mais non d'intensité. Il accepte, après discussion avec ses chefs, de faire enregistrer sur disque son témoignage pour la BBC. Les questions que lui pose Franck Gillard de BBC News et ses réponses, me remplissent de joie et d'émotion.

 

         2-7  Témoignage de Mme Françoise TOUTAIN qui habite non loin de la maison d'arrêt.

 

"5 Juin 1944...

             Le couvre feu est arrivé. Nous devons rentrer. Il est 22 h-22 h 30. II fait encore jour. Avec mon père, nous nous amusons à regarder, par la fenêtre, une partie de ballon qui s'organise entre des soldats allemands et deux ou trois «ouvriers boulangers» qui depuis quelques semaines habitent dans la maison en face de chez nous. Cette partie est interminable et une fois couchée, j'entends encore les voix, les cris... A deux heures du matin, retentissent les premiers grondements du D.Day... Nous avons appris plus tard que les «ouvriers boulangers» à ce signal allèrent trouver leur logeuse, lui dirent: «Nous allons retrouver nos amis». Fin juillet 44, nous avons eu la surprise de voir arriver dans une voiture militaire un officier anglais qui venait saluer ses anciens propriétaires."

 

        2-8  Dans ce livre l'auteur présente les rapports de M. Robert Thomas et Mlle Yvette Dubocq sur leurs activités dans la Résistance.

Robert Thomas, vit rive droite à Caen, du 23 juin au 9 juillet, avec 7 aviateurs.

"Le 7 avril  1944, J’ai récupéré  deux aviateurs américains le sergent mitrailleur Joseph Elmer Porter et le lieutenant Adolphe Wilmont Kalbfleisch seuls survivants du crash du Liberator B-24-870 le 5 avril vers 23h30 atteint par la Flak à Bernières le Patry (le monument). J'ai récupéré le 17 juin 1944 un pilote de « Mustang» tombé aux abords de Tinchebray le Capt  Kermeth E. Hagan. Nous sommes restés jusqu'au 22 juin 1944 à Beauchêne (Orne) chez Mlle Yvette Dubocq.. Ayant reçu des ordres de Gille , je suis remonté à Caen avec mes trois aviateurs. Nous avons fait le trajet à pied; nous fûmes arrêtés deux fois par les Allemands en cours de route pour vérification de nos papiers d'identité. Arrivé à Caen, 22 rue Montaigu, le 23 juin 1944, j'ai trouvé mon habitation en piteux état. Ma famille était évacuée.

 

Le 22 rue Montaigu avec Google Maps

 

 Pour grossir la famille, le capitaine Gille m'a donné quatre aviateurs alliés en supplément (dont le sergent Edward Nabozny, radio d'un B-17 tombé à  Fleury la Forêt dans l'Eure le 14 juin 1944). J'ai eu tous ces hommes avec moi jusqu'au 8 juillet 1944, date à laquelle les SS firent irruption revolver au poing dans la maison.

Plusieurs de ces aviateurs, qui n'avaient pu fuir, furent dépouillés de leur argent et de leurs papiers, stylos, rasoirs et montres. Portant toujours avec nous un nécessaire de préparation de faux papiers et possédant sur moi la majorides photographies des aviateurs, j'ai pu dans un temps record leur établir de nouvelles identités qui ont servi plusieurs fois par la suite. Dans la soirée, après quatre heures de recherches avec mon ami Jouvel, retrouvé à Caen vers le 25 juin, nous avons pu récupérer toute la famille des Anglais dispersés dans les décombres de la ville.

Le 9 juillet, les Allemands ayant fait sauter les ponts, deux des pilotes restèrent chez des amis sur la rive gauche de l'Orne. Pendant ce temps, des aviateurs anglais, emportant tout le ravitaillement de leurs camarades, essayèrent de passer les lignes. Deux jours après, ces deux messieurs revinrent, me jurant de ne pas recommencer leur petite fugue. Deux jours après, ils repartirent, emportant également le ravitaillement. J'ai appris par la suite qu'ils avaient été recueillis par M. Hollier-Larousse ,  maire de Louvigny.

Ayant quitté le n° 22 pour aller au 26, chassés une fois de plus par les Allemands, nous avons caché les quatre Américains restant dans un très bon abri en face du n° 24.

Les Américains voulurent partir, direction le sud. Nous décidâmes avec Jouvel de ne pas les laisser partir seuls et résolûmes de partir aussi. Par suite d'une mauvaise interprétation, ils se retrouvèrent à Ifs au lieu de se rendre route d'Ifs, endroit facile pour nous cacher et nous ravitailler. Ils y arrivèrent vers 9 heures du soir; c'est là que je les retrouvai après trois heures de recherches.

Nouvelle arrestation par les SS. Impossibilité de regagner la ville de Caen (les pilotes ne tenant d'ailleurs pas à rentrer dans la ville). Je leur donnai des instructions nécessaires et itinéraires pour regagner Beauchêne, endroit où ils désiraient retourner. Ayant laissé mon camarade Jouvel au n° 69 de la route d'Ifs, je résolus de rentrer coûte que coûte. Je réussis, à la faveur d'un violent tir de barrage qui dura deux heures, à rejoindre la route d'Ifs.

 

Le 69 route d'Ifs selon Google Maps

Le lendemain matin, je décidai de repartir guider mes aviateurs pour les ramener vers la ville un par un, pressentant la libération prochaine."

 

NB: 4 aviateurs: Nabozny, Hagan, Kalbfleisch et Porter rejoignirent Beauchêne chez la résistante Mlle Yvette Dubocq, ils rejoignirent les lignes alliées vers Domfront le 6 août.

 

        3- Ajoutons à cette liste des photos de prisonniers prises à Caen le 6 juin:

Dans ce livre page 58:

le 6 juin 16 H  00, les camions bâchés enfilent en cahotant le chemin vicinal 23 et stoppent devant le cimetière Saint- Pierre. Les prisonniers de guerre  (des hommes du 2nd Battalion The Warwickshire Regiment, 3rd Infantry , capturés dans le bois de Lébisey par le II./Panzer-Grenadier-Regiment 192, 21.Panzer Division ) sautent des camions et, en colonne par deux, descendent la rue du Vaugueux et passent l'entrée du château de Caen où les officiers sont séparés de la troupe.

 

 

Localisation

 

Dans ce livre page 9 l'auteur indique au 6 juin:

"Cent vingt prisonniers canadiens défilent devant le Palais de Justice, ils marchent d'un pas ferme, fièrement, ils sifflent Sambre-et-Meuse"

Et dans ce livre page 58:

 

Le 6 juin, Place des Tribunaux, des civils regardent passer, compatissants, des Canadiens en kaki. Encouragés par l'attroupement sur leur passage vers la Place Saint-Sauveur, ils entonnent leur chant de marche sur un air que les Français, étonnés et émus, reconnaissent comme étant « Sambre et Meuse » adapté par les Canadiens-Français du Québec:

« Le Régiment de la Chaudière
Marche toujours, au cri de Liberté!
Cherchant la route d'une âme fière
Qui conduira à l'immortalité ».

 

Localisation

  

"Photo ECPA Coll. Musée mémorial de Bayeux" Le matin du 6 juin des prisonniers canadiens du Régiment de la Chaudière gravissent la rampe du château en arrière plan l'église Saint Pierre.

 

"Photo ECPA Coll. Musée mémorial de Bayeux" Les prisonniers canadiens franchissent l'entrée du château, à droite des prisonniers Bd des Alliés.

Source: Archives départementales du Calvados, page 152 de ce livre

Trois soldats britanniques prisonniers et leurs sentinelles allemandes rue Guillaume-le-Conquérant.

 

 

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