La caserne du 43e régiment d'artillerie, située sur les hauteurs de la rive droite de Caen, a été construite à la veille de la Grande Guerre.

 

Dès l'été 1940, elle fut occupée par les Allemands.

C'est dans son enceinte que l'occupant procédait aux exécutions capitales. Entre février 1941 et mai 1944, 57 personnes y ont été fusillées. Pour l'essentiel, il s'agissait de Calvadosiens condamnés à mort pour faits de Résistance ou détention d'armes à feu et de détenus -généralement communistes - de la maison centrale, désignés comme otages en représailles d'attentats commis en divers endroits de France contre des soldats de la Wehrmacht.

La plaque commémorative apposée au lendemain de la guerre sur les murs de la caserne mentionne les noms des victimes, avec malheureusement de nombreuses imprécisions (fautes d'orthographe dans les patronymes, erreurs de prénoms...). Il convient d'ajouter qu'elle comporte le nom d'un fusillé Désiré Renouf) en fait exécuté le 6 juin 1944 à la maison d'arrêt, et non à la caserne du 43e régiment d'artillerie.

Les fusillés de la caserne du 43e régiment d'artillerie :

Aguado Angel ; Fizel Édouard ; Lévy René ; Amran Ménéchem ; Flaux Gabriel ; Machefer Alphonse ; Bécar Jean ; Friedmann Bernard ; Mangel Pierre ; Becquemont Jules ; Fuzelier Jean-Baptiste ; Michel André ; Berrier Louis ; Guézet Auguste ; Morvan Jean ; Billot Émile ; Guilbert André ; Moussu Robert; Bossu Henri ; Guilloux André ; Neuens François ; Bouillard Louis ; Hébert Maurice ; Prud'homme Raymond ; Cartigny Jean-Louis ; Hérisson-Garin Léon ; Renard Gaston ; Catherine Albert; Juin Rémy; Renouard Marcel ; Darracq Henri ; Kerelo Marcel ; Rentaux Clément; Di Fusco Joseph ; Lamand Octave ; Sampaix Lucien ; Dorange Henri ; Langouet François ; Schuh Gabriel ; Dugardin Jacques ; Laurence Jean ; Staath Henri ; Eidelmann Judas ; Leclainche Joseph ; Surmatz Jean ; Esnault Pierre ; Lemoine Jean ; Thibert Léon ; Falaize Charles ; Lepironnec Pierre ; Thouan Céleste ; Farré Michel ; Leroy Alphonse ; Vaguet Paul ; Faures Pierre ; Levasseur Maurice ; Véniard Henri.

 

"Photo collection collège de Saint-Martin-de-Fontenay (photo prise par les élèves dans le cadre du concours de la Résistance)"

Stèle située au croisement de l'avenue Georges Guynemer et de l'avenue du 43e régiment d'artillerie.

Histoire :

Entre 1941 et 1944, les Allemands fusillèrent près d'une soixantaine de personnes dans l'enceinte de la caserne du 43e  régiment d'artillerie. La plupart furent exécutées comme otages, en répression de sabotages effectués à l'encontre des Allemands. Ces personnes avaient été arrêtées soit pour distribution de tracts, propagande anti -allemande, soit pour Résistance ou pour menées communistes.

Initiative et réalisation :

Au lendemain de la guerre, cette plaque fut apposée sur un mur de l'ancienne caserne du 43e régiment d'artillerie par le Comité du Souvenir de la rive droite. La caserne fut, par la suite, vendue puis rasée. Désormais, il ne subsiste de cette caserne que le pan de mur devant lequel se trouve la plaque. En 1945, la plaque n'a pas été placée à l'endroit exact où se trouvait le champ de tir, là où eurent lieu les exécutions, si bien que le mur marqué par les impacts de balles a aujourd'hui disparu. Cette stèle avait été apposée à l'endroit où, à l'époque, elle était la plus visible de tous. Certains noms figurant sur la plaque, mal orthographiés à l'origine, furent corrigés à la fin des années 1980.

Inauguration :

C'est au cours d'un hommage rendu à la mémoire de ces fusillés qu'eut lieu l'inauguration officielle de cette plaque commémorative, le dimanche 15 avril 1945. Au cours de la cérémonie, Yves Guillou , maire de Caen, et président de la délégation spéciale, ainsi qu'Arthur Masson dit "Hector", représentant Léonard Gille , président du Comité Départemental, prirent la parole. Yves Guillou évoqua le patriotisme indomptable de ces victimes qui ont payé de leur vie la libération de notre sol.

Cérémonies :

Chaque année, à l'occasion de la commémoration du 6 juin, les associations patriotiques, accompagnées des autorités officielles, civiles et militaires, réalisent un parcours commémoratif dans la ville de Caen. La première cérémonie se déroule à la maison d'arrêt de Caen. Le cortège se retrouve ensuite au château, devant la tombe de la victime civile inconnue. Le parcours se termine devant cette plaque de la caserne du 43e régiment d'artillerie.

Sources :

Fonds du service départemental de l'O.N.A.C. du Calvados

 Archives Jean Quellien

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 Louis BORDERIEUX (1921-1994)

Louis Borderieux travaille aux cotes de son père, directeur d'un important négoce de pièces automobiles à Caen. Au début de l'année 1941, il entre au réseau Hector, diffuse tracts et journaux et fournit des renseignements sur les troupes allemandes stationnées dans la région de Caen.

Victime de l'opération Porto, déclenchée au niveau national contre le réseau Hector par l'Abwehr, il est arrêté le 9 octobre 1941. Son nom figurait sur le carnet d'un agent de liaison tombé aux mains des Allemands, Déporté en Allemagne le 10 décembre, il est interné dans les prisons de Düsseldorf, Anrath et Trêve, avant d'être transféré au camp de Hinzert. Faute de preuve formelles rassemblées contre elles, plusieurs dizaines de personnes arrêtées dans le cadre de l'opération Porto sont libérées en août 1942. De même que René Decker  et Paul Le Flem, Louis Borderieux figure parmi elles et regagne la France.

Sources: Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

Pierre BOUCHARD (1901-1944)

Lieutenant de réserve. Pierre Bouchard participe aux combats de 1940, au cours desquels il est fait prisonnier. Libéré en avril 1941, il rentre à Caen et reprend son métier d'inspecteur à l'Enregistrement.

Il ne tarde pas à rejoindre les rangs de la Résistance. Contacté par André Michel  qui avait servi sous ses ordres pendant la guerre, il entre au réseau Hector. Après le démantèlement de celui-ci à l'automne 1941. Pierre Bouchard s'efforce de rassembler les rescapés et de rattacher son groupe à une organisation de Résistance nationale. C'est dans ce but qu'il rencontre à Paris, en août 1942. Jacques Lecompte-Boinet qui vient de créer Ceux de la Résistance (CDLR). Celui-ci lui confie la mission d'implanter le mouvement en Normandie et d'en prendre le commandement.

En février 1943, conscient de la nécessité de regrouper les forces de la Résistance; Bouchard accepte d'opérer une fusion, au niveau local, entre le CDLR et l'OCM. Sous le pseudonyme de " Malherbe ", il devient dès lors chef d'état-major de la nouvelle formation, sous les ordres du chef régional. Marcel Girard.

Pierre Bouchard représente l'OCM-CDLR au Comité départemental de Libération qui se met clandestinement en place à  l'automne 1943.

Victime d'une vaste rafle lancée par la Gestapo, il est arrêté le 16 décembre 1943. Déporté à Mauthausen, il meurt quelques mois après son arrivée au camp, le 14 juillet 1944.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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Robert Castel entre très tôt dans la Résistance, d'abord dans les rangs de C.D.L.R., avant de devenir membre de l'O.C.M. après la fusion des deux mouvements.

Ancien ajusteur mécanicien au garage de la S.M.N. à Mondeville, Robert Castel est devenu sous l'Occupation chauffeur d'une camionnette de livraison du journal Ouest-Eclair, qu'il utilise d'ailleurs fréquemment au service de la Résistance, assurant notamment des transports d'armes.

Il échappe à la vaste rafle lancée contre l'O.C.M. en décembre 1943 et se réfugie quelque temps chez un restaurateur de Colombelles (Note de MLQ: à 6 km au Nord-est de Caen).

Adjudant des F.F.I., il participe au sein de la compagnie Scamaroni aux combats pour la libération de Caen pendant l'été 1944. II est tué  à la tête de son groupe le 10 juillet, lors d'une mission de reconnaissance pour l'armée canadienne dans le quartier de Vaucelles (Note de MLQ: rive droite de Caen).

Sources :

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

Arthur COLLARD (1909-1944)

Employé de la Compagnie du gaz de Caen, Arthur Collard est également chef du réseau Arc-en-Ciel, dirigé dans le Calvados par Jean Héron.

Arthur Collard déploie une intense activité : recrutement de nombreux résistants, collecte de précieuses informations, fabrication de faux-papiers pour de jeunes gens gens réfractaires au STO. Le 3 mai 1944, avec l'aide d'un commando venu de Paris, cette organisation réussit un coup d'éclat, en abattant en pleine rue le sinistre Brière agent français de la Gestapo.

Les Allemands s'ingénient dès lors à laver cet affront. L'Abwehr, le service de contre-espionnage de l'armée allemande, manipulant l'un des membres du groupe, parvient à identifier la plupart de ses camarades. Le coup de filet lancé le 22 mai aboutit à l'arrestation d'une douzaine de personnes, dont Arthur Collard.

Momentanément épargné, il échappa au massacre des résistants internés à la prison de Caen le 6 juin. Mais ce répit fut de courte durée. Transféré à Fresnes, il fut fusillé en juillet au Mont Valérien.

Sources

Archives de Jean Quellien

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LA COMPAGNIE FRED SCAMARONI

 

"Photo Collection Résistance et Mémoire"

 

En tête Léonard Gille, avec le drapeau René Duchez

Des résistants du Calvados, appartenant à différents mouvements et réseaux, coupés de leurs responsables par les bombardements et les premiers combats de la bataille de Normandie, se regroupent sous la responsabilité de Léonard Gille  à Caen, pour assumer des missions de renseignement, de liaison et d'action de guérilla.

Caen est libérée partiellement le 9 juillet 1944. Partant de ce groupe, se constitue un état-major FFI sous la responsabilité du capitaine Gille, et une compagnie de FFI sous les ordres du capitaine Georges Poinlane , tué le 25 août 1944 lors de la libération de Lisieux. Cette compagnie assume des missions aux côtés des troupes britanniques, canadiennes et du BCRA : reconnaissances, combats, sécurité, protection des biens et des personnes, actions de commando. Elle a pris le nom de compagnie Scamaroni en hommage à Fred Scamaroui , chef de cabinet du préfet du Calvados en 1939. Il rejoint le général de Gaulle à Londres en 1940. Il assume alors de nombreuses missions. Envoyé en Corse en 1943, pour unifier la Résistance, il est arrêté par l'OVRA (Note de MLQ:  Œuvre de Vigilance et de Répression de l'Antifascisme, services secrets fascistes) italienne. Torturé, il se suicide pour ne pas parler. Il a été fait Compagnon de la Libération.

Le 8 août 1944, une trentaine de membres de la Compagnie rejoint dans la Manche le bataillon de renfort de la division Leclerc intégrée à la 3e Armée américaine. Ces hommes, déjà formés militairement avec l'expérience de la guerre, partent d'Avranches le 9 août 1944, avec Maurice Schumann , pour rejoindre le Régiment de Marche du Tchad et le 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains de la 2e DB devant Alençon. En forêt d'Écouves et devant Argentan, ces volontaires participent à la campagne de Normandie, à la fermeture de la poche de Falaise, à la libération de Paris, à la campagne des Vosges et d'Alsace, à l'élimination de la poche de Royan, à la campagne d'Allemagne jusqu'à la capitulation le 8 mai 1945. Quelques autres restent dans l'armée canadienne ou l'armée britannique.

La compagnie est dissoute fin septembre 1944.

Dans les rangs de la 2e DB :

André Courban est tué à Mauvaisville devant Argentan.

Jean Letellier est mortellement blessé devant Strasbourg.

 Guy de Douvres est tué près de Marckolsheim en Alsace.

Dans les rangs de la compagnie « Scamaroni »:

Robert Castel  est tué le 10 juillet 1944 sur la rive droite de l'Orne..

 Raymond Chatelain est tué le 18 juillet 1944 au pont de Vaucelles à Caen. (Note de MLQ: lire ce témoignage)

Roger Archambre est tué à l'est de Caen en juillet 1944.

Maurice Loridant est blessé à Lisieux le 25 août 1944.

Sources:

Archives de Jacques Vico

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

René Decker (1889-1957)

René Decker, photographe à Caen, appartient à une famille résolument engagée dans la Résistance puisque, selon ses dires. elle aurait totalisé « entre frères, sœurs, neveux et nièces, 202 mois de prison ou cel1u1e ». Ainsi, son frère, Jean, de Vannes, fut déporté et l'un de ses neveux, Paul, fusillé à Évreux. Enfin. René Decker n'est autre que l'oncle de Gilbert Renault, le fameux "colonel Rémy". Quant à sa femme. Yvonne, et son fils Yves, ils l'assisteront au sein du réseau Hector où il est entre à l'automne 1940

Mettant à profit leur profession, les Decker tireront de grandes quantités de portraits du général de Gaulle, diffusés ensuite parmi la population. A l'occasion, il reproduisent aussi clandestinement des documents que les Allemands ont l'imprudence de venir faire développer dans leur atelier de la rue Froide. René Decker participe également à la confection de faux papiers, notamment pour un aviateur belge de la RAF tombé près de Caen.

Victime de l'opération Porto lancée par l'Abwehr, René Decker, dont le nom figurait sur le carnet d'un résistant de l'Eure, est arrêté le 9 octobre 1941. D'abord emprisonné à Caen, puis à Fresnes, il est déporté en Allemagne, prisons de Wuppertal. Anrath et Trêves puis au Camp d'Hinzert. Il est remis en liberté le 15 août 1942, faute de preuves, les Allemands n'ayant pas découvert la réalité de son activité. Rentré à Caen, et malgré la surveillance dont il est l'objet, René Decker n'en continuera pas moins de travailler pour la Résistance en fabricant des faux papiers d'identité, en particulier pour les réfractaires au STO.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Maurice DEPRUN (1922-2000)

En 1940. Maurice Deprun est étudiant à l'Institut technique de Normandie de Caen. Son père, directeur régional d'une importante société d'électricité, travaille depuis la déclaration de guerre à l'aménagement de l'aérodrome de Carpiquet que les Allemands ont décidé d'achever. Comme Maurice connaît leur langue, il sert d'interprète.

A l'automne 1940, son père le met en contact avec Robert Guédon, pionnier de la Résistance en Normandie, qui lui confie la tâche de recueillir tous les renseignements possibles sur le terrain d'aviation, d'où opère une escadrille de Junkers52. Grâce à un appareil radio émetteur bricolé par son camarade de l'ITN Raymond Dintzner, il lui est bientôt possible de tenir Londres au courant des mouvements des appareils.

Devenu l'on des principaux adjoints de Guédon au sein du réseau Hector pour la Normandie. Maurice Deprun participe aussi à l'acheminement de Paris à Caen du journal clandestin "Les Petites Ailes de France." (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay).

Lors de la rafle qui s'abat sur le réseau en novembre 1941, il parvient à éviter l'arrestation, se cache quelque temps à Paris puis, sur ordre de Guédon, part pour Lyon. Il continuera de participer à la Résistance jusqu'à la fin de l'Occupation effectuant de nombreuses missions dans le Nord, en Belgique, en Alsace, en Suisse...

Sources :

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Raymond DINTZNER (1922-1987)

Originaire de Mézidon, le jeune Raymond Dintzner suit des cours à Caen en vue de devenir ingénieur électromécanicien.

A la fin de l'année 1940, un camarade de classe le fait entrer au réseau Hector. Dès lors, il participe à la distribution du journal clandestin "Les Petites Ailes" (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay) et mène une importante activité de renseignements, concernant aussi bien le terrain d aviation allemand de Carpiquet que la gare de Mézidon ou des dépôts de munitions.

Il s'ingénie à bricoler un poste émetteur lorsqu'il est arrêté le 9 décembre 1941, dans le cadre d'un coup de filet consécutif à l'imprudence d'un membre du réseau.

Condamné à 10 ans de travaux forcés. Raymond Dintzner est déporté et connaît de nombreuses prisons allemandes, dont la forteresse de Siegburg où il est libéré par les Américains en mai 1946.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Odette DUCHEZ (1906-?)

 

Aux côtés de son mari René , artisan peintre à Caen, Odette Duchez prend part dès 1940, aux débuts de la Résistance. Ils appartiennent d'abord à l'Armée des Volontaires, puis à partir de 1942 à l'OCM.

Le couple mène une importante activité de renseignement et d'aide aux aviateurs alliés abattus au dessus de la région. En après la fusion de l'OCM et de CDLR dans le Calvados. René Duchez est chargé du Deuxième Bureau (renseignement), avec sa femme pour adjoint.

Mais Odette Duchez est arrêtée à Alençon (Orne) en novembre 1943, tandis que son mari doit entrer dans la clandestinité. Déportée à Ravensbrürk, elle est libérée en mai 1945.

Sources: Archives de Jean Quellien

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Jacques Dugardin (1891-1942)

Jacques Dugardin, comptable à Caen, est recruté en janvier 1941 par André Michel  pour faire partie du réseau Hector. Outre un certain nombre de missions de renseignement, sa principale fonction est d'assurer les liaisons à l'intérieur du groupe.

A ce titre, il est particulièrement chargé de la diffusion du journal clandestin Les Petites Ailes de Fiance (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay) dans le Calvados et dans la Manche.

En novembre 1941, la Geheimefeldpolizei (Note de MLQ: rue Grusse à Caen), à la suite d'une dénonciation, parvient à mettre la main sur une jeune fille chargée de la distribution du journal qui livre son nom. Filé quelque temps par les Allemands, Dugardin est arrêté lors d'un retour de Paris. Dans sa poche, il a imprudemment conservé une liste des personnes avec lesquelles il était en contact. De là, découle l'arrestation d'une quinzaine de membres du réseau Hector.

Traduit avec ses camarades devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen, il est condamné à mort le 1er mai 1942 et fusillé huit jours plus tard, en même temps qu'André Michel  et Gaston Renard .

Sources : Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

 Léon DUMIS  (1903-1992)

Garagiste à Gournay-en-Bray, Léon Dumis est mobilisé en 1939 dans le 3e régiment du train formé à Caen. Il est nommé sous-lieutenant en avril 1940.

Après la défaite, il est démobilisé à Auch et rejoint Caen où il reprend contact avec ses anciens camarades de combat du groupe 22/3, le capitaine Léonard Gille et René Duchez , qui s'occupent de mettre en place un groupe de Résistance, bientôt intégré à l'Armée des Volontaires.

Pour raisons de santé. Dumis abandonne ses activités professionnelles et passe en zone libre pour rejoindre le chalet de montagne qu'il possède en Haute-Savoie. Là, il noue des relations avec le commandant Clerc, chef d'un bataillon de chasseurs alpins et membre de la Résistance, qui lui confie la mission d'infiltrer les services d'information de Vichy. Il travaille dans cet esprit d'abord dans la région d'Annecy, puis de Toulouse à partir de 1942, tout en restant en liaison avec ses camarades de Caen devenus entre-temps membres de l'OCM.

Fin 1943, inquiété par la Milice, Dumis rejoint la Normandie. En décembre, il aide Léonard Gille à convoyer cinq aviateurs alliés, recueillis par le réseau Marie-Odile, vers le maquis de l'Ain.

Début mai 1944, il devient l'adjoint de Roger Dechambre, nommé responsable du 2e Bureau (renseignement) de l'état -major FFI de la subdivision M1 en remplacement de René Duchez recherché par la Gestapo. Quelques semaines plus tard, il devient chef du 1er Bureau (effectifs), avec le grade de capitaine, sous le pseudonyme de "Dumont".

Après le Débarquement, Dumis rejoint Léonard Gille, devenu chef de la subdivision M1, et son état-major au hameau du Poirier à Frénouville (Note de MLQ: à 11 km au Sud-est de Caen). Avec Duchez, il aide ce dernier à constituer la compagnie FFI Scamaroni qui prend part aux combats pour la libération de Caen.

Après la libération complète de la ville, il est chargé, sur instructions du BCRA, de mettre en place les services de l'épuration.

 

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Au centre, Léon Dumis et René Duchez devant le général Koenig, Caen. 1945.

 

Sources: Archives de Jean Quellien

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 Descendant de Pierre Larousse, Jules Hollier-Larousse (né en 1879) a quitté Paris pour raison de santé et s'est établi comme agriculteur à Louvigny, dont il est devenu maire en 1935.

Profondément patriote, il entre dans la Résistance au sein de l'OCM par le truchement de ses amis du Parti radical, tels Léonard Gille , René Duchez  ou Marcel Girard. Bien que sa propriété ad été occupée par les Allemands pratiquement sans discontinuer entre 1940 et 1944, Jules Hollier-Larousse n'en reçoit pas moins régulièrement à son domicile les principaux chefs de l'OCM. Avec son fils Thierry, il apporte son aide aux réfractaires au STO comme aux aviateurs alliés contraints de sauter en parachute dans la région. Pratiquant couramment l'allemand, il rédige des tracts dans cette langue à destination des troupes d'Occupation afin de les démoraliser.

Dès la libération de Caen, il est chargé de prendre en main la création d'un journal d'information dont le premier numéro paraît le 13 juillet 1944 sous le titre de Liberté de Normandie.

En 1945, Jules Hollier-Larousse entre au Comite départemental de libération.

Sources : Archives de Jean Quellien

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John Hopper (1912-1991)

Né en Angleterre en 1912. Hopper vit en France depuis l'âge de douze ans. En 1940, il tient un commerce de postes de radio et de matériel électrique rue de Geôle, à Caen, qu'il cesse d'exploiter après l'invasion allemande.

Bien qu'on en ait jamais eu la preuve formelle, il est très vraisemblable qu'il appartenait à l'Intelligence Service. Dès l'automne 1940, il rassemble autour de lui une dizaine d'hommes prêts à lutter contre l'occupant, dont certains sont liés à l'Armée des Volontaires, mouvement de Résistance implanté dans le Calvados depuis l'automne 1940 : à Caen, l'opticien Paul Zaessinger , Marcel Bidault, Roger Lacour et le jeune Roger Mouchel; à Villerville, un petit groupe composé du cafetier Louis Maussant, de l'instituteur Joseph Blanchard et du curé du lieu, l'abbé Daliganlt.

Pendant plusieurs mois, les exploits de Hopper ne vont cesser de défrayer la chronique locale. Le premier qu'on lui prête est d'avoir, vêtu d'un uniforme britannique, déposé une gerbe au monument aux morts de Caen le 11 novembre 1940 ; acte qu'il aurait réitéré le 14 juillet suivant.

" La bande à Hopper", comme la surnomment alors ses détracteurs, s'illustre par une série de vols et de cambriolages (vêtements, machines à écrire, automobiles...), autant d'actes présentés par la police et la presse comme de vulgaires délits de droit commun.

Mais le groupe se livre aussi à des vols et cambriolages divers qui sont présentés par la police et la presse comme des délits de droit commun. De là, sans doute, l'image contrastée de John Hopper dans l'opinion, hier comme aujourd'hui encore : authentique héros de la Résistance ou vulgaire malfaiteur?

En mai 1941, un petit commando, commandé par Hopper en personne, sabote une trentaine de motos de la Wehrmacht entreposées dans un garage de Caen. Serré de près par la police, Hopper échappe à l'arrestation à plusieurs reprises, fin juillet et début août, blessant d'abord un inspecteur qui venait de l'interpeller, puis tuant quelques jours plus tard l'inspecteur chef de la sûreté. Sa tête mise à prix dans toute la région, il disparaît alors du Calvados pour trouver refuge à Paris.

Moins heureux que leur chef, Mouchel, Maussant et l'abbé Daligault sont arrêtés en août 1941, ainsi que Germain et Madeleine Thomas, beau-frère et belle-sœur de Hopper, coupables de l'avoir hébergé à leur domicile, à Livry. Blanchard, quant à lui, quitte précipitamment Villerville, tandis que Maussant, qui avait été remis en liberté, en profite pour prendre le large. Mais le répit sera de courte durée : Maussant est repris en février 1942, Blanchard capturé à Paris le mois suivant et Paul Zaessinger appréhendé dans son magasin au mois de mai.

Tous les membres du groupe, à l'exception de Hopper lui-même, furent transférés en Allemagne en vertu de la procédure Nacht und Nebel, pour la plupart jugés par le tribunal du peuple de Trèves, en novembre 1943, et condamnés à mort ou à l'internement en camp de concentration. Aucun d'entre eux n'a survécu.

Quoiqu'il en soit, la police est sur les dents. Le 27 juillet 1941, Hopper se débarrasse de l'inspecteur Bénard , qui venait de l'interpeller au volant de sa voiture, en le blessant d'une balle dans la tête. Le 1er août, il échappe à une souricière tendue rue du Gaillon et parvient à se sauver après avoir abattu le chef de la sûreté, l'inspecteur Morin, qui décédera le lendemain. Quatre jours plus tard, il échappe de nouveau à la police, rue du Pont-Créon.

Sa tête étant mise à prix sur une affiche placardée dans toute la région. Hopper quitte le Calvados en compagnie de sa femme. Paulette, pour se réfugier à Paris auprès des dirigeants de l'Armée des Volontaires avec lesquels il va travailler désormais.

Le 8 mai 1942, victime d'un traître, il est surpris par la police allemande dans un café près des Halles et ne se tire de ce mauvais pas qu'après un échange nourri de coups de feu. Lui-même n'est que légèrement atteint au bras, mais son épouse étant grièvement blessée, il décide de l'achever avant de prendre la fuite.

Hopper, revenu momentanément à Caen en juillet 1942, s'y illustre par un dernier exploit en commettant un spectaculaire hold-up, à la banque du Crédit Industriel de Normandie, et en emportant la coquette somme de 1 800 000 francs destinée à soutenir financièrement l'Armée des Volontaires. Le 25 juillet 1942, il tombe stupidement aux mains de la police française à la station de métro de la Porte d'Orléans alors qu'il tentait de récupérer sa sacoche oubliée peu avant dans une rame, et dans laquelle un employé avait découvert armes et documents compromettants. La " bande à Hopper", est cette fois totalement démantelée.

Livré aux Allemands, Hopper sera déporté dans les camps de Mauthausen, Natzweiler puis Dachau où il sera libéré par les Alliés en 1945.

Après une longue période d'oubli, deux journalistes du quotidien Ouest-France retrouvèrent sa trace en 1966, en Angleterre, où il s'était reconverti en paisible producteur de champignons. Il ne leur fit guère de révélations fracassantes. Le mystérieux John Hopper est décédé en 1991 sans avoir livré tous ses secrets.

 Sources :

Archives de Jean Quellien

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Inspecteur Bénard

Article de La Presse Caennaise, 29 juillet 1941.

Un automobiliste

tire deux coups de revolver

sur le sous-chef

de la Sûreté Municipale

et le blesse grièvement

Le bandit, qui n'a pu être identifié,

réussit à prendre la fuite

Hier matin, (le 27 juillet 1941)vers 8 H., l’inspecteur Bénard, sous-chef de la Sûreté Municipale de Caen, quittait à bicyclette son domicile route de Lebisey pour prendre son service quand son attention fut attirée par une voiture automobile stationnant à proximité, et dont la présence lui sembla insolite, étant donné les restrictions dominicales sur la circulation. Il interpella donc le conducteur et lui demanda d'exhiber cars papiers. Ceux-ci durent également sembler  suspects au policier, car il invita l'automobiliste à venir

S’expliquer au Commissariat. Vraisemblablement à la demande de son interlocuteur, M. Bénard laissa sa bicyclette sur les lieux et prit place dans l’automobile. Tout paraissait devoir se passer normalement, et M. Bénard guidait même la manœuvre pour tourner la voiture vers la ville, quand tout d’un coup, l’automobiliste sortant un revolver de sa poche, tira à bout portant une première balle qui atteignit l’inspecteur derrière la tête. Malgré sa blessure M. Bénard ne perdit pas son sang-froid et s’accrochant à son agresseur réussit à le faire descendre sur la chaussée où une lutte s’engagea. Elle devait être de courte durée car bientôt l’homme faisait à nouveau usage de son arme et logeait une balle dans le ventre de l’inspecteur qui s'affaissait grièvement blessé, aussitôt le bandit bondissait dans sa voiture et s'enfuyait à toute vitesse. Le drame n'avait duré que quelques secondes, dans ce quartier désert. M. Bénard, qui était parvenu à se traîner jusqu'à la maison la plus proche, donnait aussitôt l'alarme et les services de police commençaient aussitôt les recherches. Celles-ci, hélas, n'ont pas abouti et s'avèrent difficiles. En effet, le blessé, dont l'état était très sérieux, n'avait pu fournir aucun renseignement utile sur sou agresseur, ne se souvenant de rien.

 

Transporté par la voiture de police à la clinique du Bon Sauveur, M. Bénard, après une transfusion de sang  a été opéré hier après-midi par M. le docteur Martin. Aux dernières nouvelles, son état est stationnaire ; toutefois on espère que la seconde balle n'a pas perforé l'intestin, ce qui était hier la grande crainte du praticien.

Nous formons nos vœux les plus sincères pour le complet rétablissement du sympathique policier, victime de cette lâche agression en souhaitant que le coupable bientôt découvert soit châtié comme il convient.

Sources
Archives départementales Calvados (ADC, 2 MI JX 175)

Archives de Jean Quellien

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Inspecteur-chef Morin

Le 1er août 1941, la police découvre dans un garage de la rue du Gaillon, à Caen, l'une des planques de l'agent britannique John Hopper  qu'elle recherche activement depuis que celui-ci a grièvement blessé l'inspecteur Bénard quelques jours plus tôt. Sont entreposés là, des bicyclettes, des pneus, des vêtements civils et militaires, des armes, les roues de motos provenant du coup de main commis sur un parc de l'armée allemande en mai, ainsi qu'une traction avant volée, encore maculée du sang de Bénard.

Le chef de la sûreté, l'inspecteur-chef Morin, décide de tendre une souricière. En début d'après-midi, Hopper survient. Un policier, trop nerveux, fait partir inopinément un coup de revolver. Hopper, sans se démonter, passe son chemin et allonge le pas. L'inspecteur Morin se lance à sa poursuite et lui intime bientôt l'ordre de s'arrêter et de lever les mains. Imperturbable, Hopper se retourne et tire au travers de la poche de son veston, atteignant le policier en plein ventre. Fuyant sous les balles des collègues de ce dernier, Hopper s'empare d'un vélo et parvient une fois de plus à s'échapper.

L'inspecteur-chef Morin, mortellement touché, mourra le lendemain.

 

L'Ouest-éclair, 3-4 août 1941

 

Sources

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Reine JOLY (1914-?)

Professeur à l'Institution Saint-Pierre, à Caen, Reine Joly, dès l'été 1940,s'engage dans la Résistance en apportant son concours à des soldats britanniques qu'elle aide à échapper à la capture en les cachant dans une cave et en leur fournissant ravitaillement et vêtements civils.

Contactée au début de l'année 1941 par Robert Guédon, elle s'engage dans le réseau Hector dont elle va devenir l'une des chevilles ouvrières. Activement secondée par Maurice Deprun , elle recueille des renseignements sur les troupes allemandes, recrute de nouveaux membres, participe à la distribution des "Petites Ai1es de France" (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay), accomplit de nombreuses missions de liaison et aide Robert Guédon à étendre l'organisation en dehors de la Normandie.

Tous deux parviennent à échapper à la rafle qui démantèle le réseau Hector à l'automne 1941. D'abord réfugiés à Paris, ils gagnent la zone libre. puis l'Afrique du Nord en mars 1942. Là. Reine Joly continue ses activités clandestines aux côtés de Robert Guédon. devenu son époux.

Sources: Archives de Jean Quellien

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Louis LAISNEY  (1920-2002)

Lors de l'invasion allemande en juin 1940. Louis Laisney, originaire de Coutances (Manche), est étudiant à l'université de Caen. Il tente vainement, avec quelques camarades, de s'embarquer pour Jersey afin de gagner l'Angleterre.

Dès l'automne 1940, il entre dans la Résistance au sein du réseau Hector. Outre la distribution du journal ""Les Petites Ailes de France" (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay), il prend part à des missions de renseignement et recueille de nombreuses informations sur les troupes allemandes en Normandie. Louis Laisney échappe à la rafle qui démantèle le réseau Hector à l'automne 1941.

Dès lors, tout en étant devenu membre de l'OCM, puis du Front national, il consacre l'essentiel de son activité au développement de la Résistance dans le milieu étudiant, tant à Caen qu'à Paris où il exerce des responsabilités importantes à la tête de l'UNEF. Il participe à la lutte contre le STO en fournissant de faux papiers aux étudiants concernés et en aidant les réfractaires à se camoufler.

Frappé lui-même par un ordre de réquisition pour aller travailler en Allemagne, il se réfugie à Coutances où il est gravement blessé lors des bombardements du 6 juin 1944.

Sources: Archives de Jean Quellien

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LEA VION (1890-1972)

        Originaire de la Région parisienne, Léa Vion est nommée directrice de la maternité de Bénouville en 1935. Femme de caractère, débordante d'énergie, elle manifeste sa vitalité aussi bien sur le plan professionnel qu'au sein de la Résistance.

        Au cours de l'été 1940, elle apporte son aide à des prisonniers de guerre français évadés. En novembre de la même année, elle n'hésite pas à éconduire sèchement les deux premiers Allemands qui se présentent à la maternité ; ce qui lui vaut une condamnation et quelques jours de prison.

        Dès la fin de l'année 1940, Léa Vion intègre les rangs de l'Armée des Volontaires, avant de rejoindre l'OCM et le réseau Centurie en 1942. En contact fréquent avec Léonard Gille

, René Duchez . Henri Léveillé, elle leur fournit de nombreux renseignements sur les défenses allemandes de la côte et les mouvements de troupes.

        Mais surtout, la maternité devient sous son impulsion une véritable plaque tournante de la Résistance dans la région. Avec la complicité de son personnel, notamment le comptable. Claudius Desvignes, et le chauffeur, Albert Lebourgeois. Léa Vion héberge pendant l'Occupation de très nombreux clandestins, des réfractaires au travail obligatoire aussi bien que des résistants, y compris des communistes, en dépit de ses opinions très conservatrices. Elle recueille également des aviateurs alliés abattus au-dessus de la région dans l'attente de leur évacuation vers les Pyrénées ou la Suisse par l'intermédiaire du réseau Marie-Odile. Elle dissimule également des armes et un poste-émetteur pour le maquis de Saint-Clair.

        Après la guerre, Léa Vion fut maire de Bénouville de 1947 à 1953.

Sources:

Archives de Jean Quellien et

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Robert Lecoutour

 

 

 

Le capitaine Lecoutour est officier de carrière. Rayé des cadres par Vichy au début de l'année 1942, il devient responsable du Centre de libération des prisonniers et s'occupe également du service de garde des voies ferrées. Il s'est engagé très tôt dans la Résistance, d'abord au sein de l'Armée des Volontaires, dès la fin de l'année 1940, puis au sein de l'OCM à partir de 1942.

En 1944, Robert Lecoutour, qui porte le pseudonyme de " Vaucelles ", se voit confier le commandement des FFI de l'arrondissement  de Caen. Dès lors, il déploie une grande activité pour recruter des hommes et les entraîner en vue des combats de la Libération. Il a établi son PC à la cure de Giberville (Note de MLQ: à 7 km à l'Est de Caen), mise à sa disposition par l'abbé Leroyer, un des membres du groupe. Le 6 juin 1944, alors qu'il a regagné Caen pour prendre contact avec l'un de ses lieutenants, Robert Lecoutour est surpris par le bombardement allié de 13 heures 30 et meurt rue des Jacobins, frappé par un éclat ou une chute de pierres

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

Léonard GILLE (1904-1971)
 


        Avocat à Caen, Léonard Gille se fait connaître avant la guerre dans les rangs du Parti radical où il incarne la jeune génération, soucieuse de changement.
        Capitaine de réserve, il est mobilisé en 1939 dans le 3e régiment du train. Rentré à Caen après la défaite, il ne tarde pas à intégrer les rangs de la Résistance au sein d'un petit groupe, où figurent notamment d'anciens compagnons de combat comme René Duchez, Léon Dumis, André Masseron et quelques autres.
        D'abord rattachée fin 1940 à l'Armée des Volontaires, cette formation s'agrège au printemps 1942 à l’OCM et au réseau Centurie. Désormais connu sous le pseudonyme de "Marie" , Léonard Gille s'occupe également, avec sa compagne et future épouse, Louise Boitard dite "Janine", du réseau Marie-Odile, spécialisé dans l'aide aux aviateurs alliés.
        A l'automne 1943, il représente le Parti radical au sein du Comité départemental de libération clandestin, dont il est élu président. A la suite d'une vague d'arrestations à la fin de l'année 1943, il doit s'éloigner du Calvados et entrer dans une clandestinité complète.
        Le Débarquement le surprend alors qu'il est à Paris. Rentré d'urgence dans le Calvados, Léonard Gille reçoit d'Eugène Meslin, rendu momentanément indisponible, la mission d'assurer à sa place le commandement de la subdivision M1 des FFI (Calvados, Manche, Eure). Il installe alors son état-major au hameau du Poirier, à Frénouville, avant de rentrer à Caen où il met en place la compagnie Scamaroni, à la tête de laquelle il combat aux côtés des Alliés lors de la libération de la ville.

 

En tête Léonard Gille avec le drapeau René Duchez.

    Une fois celle-ci totalement accomplie, dès le 20 juillet, Gille réunit- ouvertement cette fois- le Comité de libération du Calvados, qu'il présidera jusqu'à sa dissolution fin 1945. Parallèlement, il s'occupe de faire paraître le journal Liberté de Normandie dont le premier numéro porte la date du 13 juillet 1944.

    Ne renonçant pas, tout au contraire, à la politique, il est élu conseiller général du canton de Bourguébus en septembre 1945 et sera vice-président de l'Assemblée départementale jusqu'à sa mort survenue en 1971. Léonard Gille a été inhumé au hameau du Poirier, à Frénouville.

Sources :
Archives de Jean Quellien et

 



La stèle du Colonel Léonard Gille

http://www.sculpteur-petrus.com/oeuvre-premices9.php


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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

André Michel  (1910-1942)

Replié à Toulouse lors de la débâcle de l'été 1940, André Michel noue ses premiers contacts avec L'Intelligence Service. Rentré à Caen, où il exerce la profession de peintre décorateur, il fonde bientôt un petit groupe de Résistance qui ne tarde pas à s'intégrer au réseau Hector du colonel Heurteaux. Outre la propagande (distribution du journal Les Petites Ailes de France) (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay) sa mission est de renseigner Londres sur les préparatifs du débarquement en Angleterre, alors envisagé par Hitler. Utilisant la naïveté d'une jeune résistante, la police allemande parvient à arrêter une douzaine de membres du groupe à l'automne 1941. Avec deux autres de ses camarades, Gaston Renard  et Jacques Dugardin, André Michel est condamné à mort et exécuté dans l'enceinte de la caserne du 43e régiment d'artillerie à Caen, le 9 mai 1942.

Sources : Archives de Jean Quellien

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L'opération Porto

Le 9 octobre 1941 et dans les jours suivants, les service du contre-espionnage allemand l'Abwehr, lancent une vaste rafle qui aboutit à l'arrestation de 244 personnes, appartenant, pour une grande majorité d'entre elles, au réseau Hector.

Il semble que l'origine de ce vaste coup de filet se trouve dans la capture, fin août d'un résistant de Vernon (Eure). Pierre Aussannaire, et la découverte d'un carnet rempli d'adresses.

Les personnes appréhendées résident, pour nombre d'entre elles, à Paris, mais aussi dans l'Ouest notamment dans l'Eure, l'Ille-et-Vilaine, la Sarthe et le Calvados, où sont arrêtés le capitaine de gendarmerie Paul Le Flem, René Decker  et Louis Borderieux.

La plupart des victimes. auxquelles on applique de façon rétroactive la procédure Nacht und Nebe1(promulguée en décembre 1941), sont déportées en Allemagne, traduites devant les tribunaux et condamnées à la peine de mort ou aux travaux forcés.

Entre 60 à 70 d'entre elles, en revanche, sont libérées en août 1942, aucune preuve solide de leur appartenance à la Résistance n'ayant été établie. Les trois Calvadosiens bénéficient de cette mesure de clémence inattendue.

 Sources:

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire.

Raphaël PECKER (1891-1942)

Docteur en médecine à Caen, Raphaël Pecker est un ancien combattant de la guerre de 1914-1918 (Croix de guerre). Violemment hostile à la politique de Vichy et à la collaboration, il entre dans la Résistance au sein du réseau Arc-en-Ciel et donne clandestinement des soins à des aviateurs anglais abattus dans la région.

II est arrêté le 1er mai 1942 comme otage juif en représailles des sabotages commis contree des trains de permissionnaires à Airan. Avec 120 autres Calvadosiens appréhendés pour le même motif, il est transféré au camp de Compiègne. Déporté à Auschwitz, le docteur Pecker est froidement exécuté par un SS d'un coup de pioche dans le crâne, le 8 août 1942.

Son ancien domicile, 44 rue des Jacobins, devient le siège de la Gestapo de Caen.

 Sources : Archives de Jean Quellien

 

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Georges POINLANE (1919-1944)

 

Poinlane place du Lycée avec ses gants blancs à la ceinture; à la caserne Lorge Poinlane le bras en écharpe entre Gille et Duchez, photos prises entre le 9 et le 14 juillet 1944.

Marin de carrière, Georges Poinlane rentre dans le Calvados après le sabordage de la flotte de Toulon en novembre 1942.

Il entre rapidement en contact avec la Résistance et intègre les rangs de l'O.CM. Embauché au comptoir forestier de Caen, il profite de son emploi pour dissimuler de nombreux réfractaires au STO.

 

Lors de la réorganisation de l'état-major des FFI de la subdivision M1, en mai 1944, Georges Poinlane devient, avec le grade de capitaine, responsable du 3e Bureau (opérations).

 

En juin 1944, sous les ordres de Léonard Gille , il assure des missions de liaison derrière les lignes allemandes du côté de Tilly-sur-Seulles, Evrecy, Falaise... C'est notamment lui qui est chargé de prendre contact, à Vire, quelques  jours après le Débarquement, avec Christian Parléani, appelé par Gille à devenir responsable départemental des  FFI du Calvados.

 

En juillet 1944, au sein de la compagnie Scamaroni, il participe à la libération de Caen, aux côtés des troupes alliées. Il est blessé le 9 juillet au cours d'une opération.

 

Le mois suivant, Georges Poinlane, à la tête d'un détachement de FFI, prend part aux combats contre les Allemands dans les ruines de Lisieux. C'est là qu'il est mortellement blessé, le 23 août, en donnant l'assaut à un nid de mitrailleuses.

 

 

Cette plaque est placée sur le mur de l'Hôtel de Ville de Lisieux. 21 de la rue Henry Cheron.

Histoire :

Cette plaque est dédiée au capitaine Georges Poinlane, officier de la compagnie Scamaroni (FFI). Lors des combats de la Libération, il participa à la récupération de parachutistes dans les marais de Troarn, dirigea des sabotages, et fournit de précieux renseignements aux Alliés. Vers le 20 août, il quitta Caen pour venir avec plusieurs de ses camarades participer à la libération de Lisieux en se joignant au groupe de FFI locaux dirigés par le policier Gorjet, chef du groupe France d'Abord.

II fut tué le 23 août 1944 alors qu'il combattait pour la libération de la ville.

Initiative et réalisation :

Cette plaque a été financée par la ville de Lisieux qui en est l'initiatrice.

Sources :

Archives de Jean Quellien

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Gaston Renard (1894-1942)

Gaston Renard travaille dans une pharmacie à Caen et consacre ses loisirs à l'apiculture. Dès la fin de l'année 1940, il entre au réseau Hector, première organisation de Résistance apparue dans le Calvados. Avec sa nièce Hélène Prunier, il participe à la distribution du journal clandestin Les Petites Ailes de Fiance (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay) et se livre à des activités de renseignement. Il s'agit de transmettre à Londres le maximum d'informations sur les préparatifs des Allemands qui envisagent alors d'envahir l'Angleterre. Mais une série d'imprudences commises par quelques membres du groupe, amène le démantèlement du réseau Hector à l'automne 1941. Une douzaine de personnes sont arrêtées. Gaston Renard est appréhendé le 22 novembre 1941. Traduit devant un tribunal militaire allemand avec ses camarades, Gaston Renard est condamné à mort. Il est fusillé le 9 mai 1942 à la caserne du 43e régiment d'artillerie, en même temps que Jacques Dugardin et André Michel .

Sources : Archives Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

René Duchez (1903-1948)

Lorrain d'origine, René Duchez, artisan peintre à Caen, manifeste un patriotisme intransigeant dès les débuts de l'Occupation.

A l'automne 1940, contacté par un collègue de travail, le couvreur René Vauclin, il entre dans un petit groupe de Résistance qui s'intègre peu après à l'Armée des Volontaires puis, au printemps 1942, à l'OCM et à son réseau Centurie.

Sous le pseudonyme de" François ", il fait dès l'origine partie de l'état-major régional avec la responsabilité du 2e Bureau (renseignement), assisté dans cette tâche par son épouse, Odette  ("Françoise"). Grâce au travail de ses nombreux agents, il peut transmettre à Londres une multitude d'informations sur les défenses allemandes. Il participe également au sauvetage d'aviateurs alliés abattus au-dessus de la région au sein du réseau Marie-Odile que dirige Léonard Gille .

Doué d'un sang-froid et d'une audace peu commune, au point d'inquiéter parfois ses amis, Duchez brave tous les dangers et prend tous les risques. On lui prête ainsi le fameux vol des plans du Mur de l'Atlantique dans les bureaux de l'organisation Todt en 1942.

Après l'arrestation d'Odette Duchez par la Gestapo en novembre 1943. René, confiant ses responsabilités à Roger Dechambre, se réfugie chez le charcutier Masseron, à Bretteville-sur-Laize, puis au Tourneur, chez Robert Piquet où il se trouve encore lors du Débarquement. Il regagne alors Caen et participe aux combats lors de la libération de la ville, au sein de la compagnie FFI Fred Scamaroni, avec le grade de capitaine.

Dans les semaines suivantes, René Duchez prend part à la réorganisation des pouvoirs publics en tant que président du Comité de libération de Caen et de vice-président du Comité départemental de libération, dirigé par son ami Léonard Gille.

 

SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Au centre, Léon Dumis et René Duchez devant le général Koenig, Caen. 1945.

Il meurt prématurément en août 1948.

Sources :

Archives de Jean Quellien

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Le réseau Hector est la première organisation de Résistance apparue dans le Calvados et en Basse-Normandie.

Il a pour origine le groupe Robert fondé dès juin 1940 à Granville (Manche) par Robert Guédon en liaison avec des officiers britanniques de l'Intelligence Service (IS). A l'automne, un agent de l'IS, Bradley Dawies, met Guédon en contact avec André Michel  qui vient de constituer un petit groupe de Résistance à Caen, avec Claude Thomas, Jacques Dugardin, Gaston Renard  et son neveu Pierre Prunier.

En décembre 1940, Guédon se rend à Vichy pour rencontrer son camarade Henri Frenay (fondateur en zone libre du mouvement Libération nationale, futur Combat) qui le dirige vers le colonel Heuteaux, ancien as de l'aviation de la Grande Guerre, fondateur du réseau Hector, qu'il s’efforce alors de développer à partir de Paris avec l'aide de certains membres des services de renseignement de l'armée de Vichy (Deuxième Bureau). Les petits groupes de Guédon et Michel vont s’y rattacher et de cette façon, travailler à la fois pour les Britanniques et pour les éléments antiallemands du Deuxième Bureau de Vichy.

A Caen, devenu le centre nerveux de l'organisation en Basse-Normandie, le réseau accueille de nouveaux membres, tels Pierre Bouchard, Raymond Simon, Hélène Prunier (femme de Pierre), des étudiants comme Maurice Deprun, Raymond Dintzner ou Louis Laisney, plusieurs enseignantes de l'Institution Saint-Pierre, dont Reine Joly. Mais il ne tarde pas à s’étendre dans le reste du Calvados:

  •  à Dozulé (Louis Bedel),

  • Pont-l'Evêque (Étienne Grandrie),

  • Bayeux (Jeanne Escolan et son père Albert),

  •  Mézidon (André Langlois),

  • Argences(Paul Derrien),

  • Honfleur (Rlbert Manuel)...

Outre la Manche et le Calvados, le réseau couvre bientôt l'Eure et l'Orne où d'autres groupes, en liaison plus ou moins étroite avec Caen, ont vu le jour.

L'activité essentielle du réseau Hector sera tournée vers le renseignement, car au cours de l'automne-hiver 1940-1941, et en dépit des échecs de la Luftwaffe dans la Bataille d'Angleterre, les Allemands ne semblent pas avoir renoncé à l'invasion des îles britanniques. Il importe donc de tenir Londres au courant de ce qui se trame de l'autre côté de la Manche. Les mouvements de troupes sont soigneusement repérés, les positions des batteries de DCA relevées, les camps de munitions et les dépôts d'essence identifiés et parfois même photographiés. Des informations sont glanées sur les exercices de débarquement menés sur les côtes. Une attention toute particulière est accordée à l'activité des terrains d'aviation, tels celui de Carpiquet. Les informations sont transmises soit par un poste émetteur caché à Fontaine-Henry, soit à l'aide des pigeons voyageurs envoyés en Angleterre par Roger Falcoz-Vigne

relevées, les camps de munitions et les dépôts d'essence identifiés et parfois même photographiés. Des informations sont glanées sur les exercices de débarquement menés sur les côtes. Une attention toute particulière est accordée à l'activité des terrains d'aviation, tels celui de Carpiquet Les informations sont transmises soit par un poste émetteur caché à Fontaine-Henry, soit à l'aide des pigeons voyageurs envoyés en Angleterre par Roger FaIcoz-Vigne.

Une autre part de l'activité du réseau Hector est consacrée à la propagande. Pierre Prunier dessine sur des rouleaux de papier collant des caricatures d'Hitler ou Mussolini que lui-même et ses camarades apposent discrètement dans les lieux fréquentés. Le photographe René Decker tire des centaines de portraits du général de Gaulle, répandus ensuite dans la population. D'autres distribuent les journaux clandestins Les Petites Ailes de France (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay) et Résistance acheminés vers Caen depuis Paris.

En octobre 1941, l'Abwehr porte un coup sévère au réseau Hector dans le cadre de l'opération Porto. Quelques Calvadosiens liés aux groupes de l'Eure, dont le capitaine de gendarmerie Le Flem, Eugène Bugetti de Lisieux ou René Decker de Caen, sont arrêtés. A ces quelques exceptions près, la Basse -Normandie est épargnée par cette rafle. Mais le mois suivant, en novembre, l'imprudence d'une jeune étudiante chargée de la distribution des journaux clandestins. Marie Tirel, déclenche une cascade d'arrestations qui permet à la Geheimefeldpolizei. de capturer une quinzaine de membres du réseau dans le Calvados et la Manche. Robert Guédon et d'autres responsables ne doivent leur salut qu’à la fuite. Les résistants arrêtés seront jugés au début du mois de mai 1942

Les membres du réseau Hector traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen 29 avril - 1er mai 1942

Le 29 avril 1942 s'ouvre à Caen, devant le tribunal de la Feldkommandantur, le procès de treize membres du réseau Hector arrêtés en novembre et décembre 1941 dans le Calvados et la Manche. Au cours des deux premières journées, les juges allemands se montrent plutôt modérés. Tout laisse à supposer que la sentence ne sera pas trop sévère. Mais dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un sabotage commis sur la voie ferrée à Airan, entre Mézidon et Caen, a coûté la vie à une dizaine de soldats de la Wehrmacht La réaction est terrible. Lorsque l'audience reprend le 1er mai, le procureur, amalgamant les deux affaires, se lance dans un réquisitoire d'une extrême violence et vitupère contre "les Français qui assassinent les Allemands alors que ceux-ci leur tendent 1a main". Le verdict tombe quelques heures plus tard : trois résistants sont condamnés à mort, les dix autres à de lourdes peines de travaux forcés.

Les condamnations :

  • André Michel , Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
  • Gaston Renard , Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
  •  Jacques Dugardin, Caen, condamné à mort, fusillé le 9 mai 1942.
  • Hélène Prunier, Caen-Lisieux, travaux forcés à perpétuité.
  • Marie Tirel, Caen, travaux forcés à perpétuité.
  •  Raymond Dintzner , Caen-Mézidon,10 ans de travaux forcés.
  •  Paul Fougy, Bernay (Eure), 10 ans de travaux forcés.
  • Roger Falcoz-Vigne, Aunay-sur-Odon, 8 ans de travaux forcés.
  • Étienne Grandrie, Pont-l'Evêque, 5 ans de travaux forcés.
  • Paul Guilbert, Cherbourg (Manche), 5 ans de travaux forcés.
  • Marie Bindault, Granville (Manche), 5 ans de travaux forcés.
  •  Louis Bedel, Dozulé, 3 ans de travaux forcés.
  • Albert Escolan, Bayeux, 3 ans de travaux forcés.

Le réseau Hector a cessé d'exister localement. Mais il a joué le rôle d'une véritable pépinière pour la Résistance calvadosienne car nombre de rescapés vont poursuivre la lutte au sein d'autres organisations, principalement : CDLR, mais aussi l'OCM ou encore les réseaux Zéro-France, Jean –Marie, Alliance...

Sources :

Archives de Jean Quellien

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Raymond SIMON  (1913-1944)

Raymond Simon est employé au Comptoir d'escompte de Caen. Militant chrétien très actif, il s'occupe notamment du patronage Saint-Julien.

Il entre très tôt dans la Résistance au sein du réseau Hector, dont la plus grande partie des membres proviennent, comme lui, des milieux catholiques. Avec quelques jeunes du patronage, dont Jacques Vico, il distribue alors "Les Petites Ailes de France". (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay).

Après le démantèlement du réseau Hector, il rejoint en 1942 les rangs du mouvement Libération Nord, comme d'autres chrétiens engagés, tels le syndicaliste CFTC Armand Huet ou Maurice Toutain, responsable de la diffusion de "Témoignage chrétien" pour la Basse-Normandie.

Raymond Simon fut tué lors du bombardement du 7 juillet 1944 qui précéda la libération de Caen.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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 Claude THOMAS

Même si l'Histoire n'a guère retenu son nom. Claude Thomas, préparateur en pharmacie, n'en a pas moins fait partie du tout premier cercle des résistants du Calvados.

Démobilisé à Bergerac, il rentre à Caen en octobre 1940. Momentanément sans emploi, il passe ses journées à aménager la salle paroissiale Saint-Paul, où il fait la connaissance d'André Michel .

Celui-ci, qui travaille alors à mettre sur pied un groupe de Résistance, n'a guère de mal à le convaincre de se joindre à lui. Devenu membre du réseau Hector, Claude Thomas, participe avec Michel à la diffusion de tracts et du journal clandestin Les Petites Ailes de France (Note de MLQ : journal clandestin du mouvement Combat crée par Henry Frenay). Il s''efforce aussi de recruter de nouveaux membres afin de développer les activités de renseignement.

Claude Thomas échappe aux arrestations qui frappent le réseau Hector à l'automne 1941. II aide alors Pierre Bouchard  à regrouper les rescapés qui, au cours de l'été 1942 s'intègrent au mouvement Ceux de la Résistance. Avec Bouchard, il se rend plusieurs fois à Paris pour rencontrer le chef de l'organisation, Jacques Lecompte-Boinet.

En février 1943, à la suite d'une fusion opérée au niveau régional entre l'OCM et CDLR, il devient responsable de la nouvelle formation pour le département du Calvados. En décembre de la même année, prévenu à temps par l'épouse de Pierre Bouchard, qui vient d'être arrêté, il échappe à la rafle lancée par la Gestapo et doit se cacher jusqu'à la Libération.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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SOURCE: Collection Résistance et Mémoire

Paul Zaessinger (1909-1944)

Originaire de la Ferté-Macé (Orne). Paul Zaessinger s'est établi avant la guerre comme opticien à Caen, me Saint-Jean. Dès la fin de l'année 1940, il entre dans la Résistance au sein de l'Armée des Volontaires.

Probablement par l'intermédiaire de l'abbé Daligault, il est mis en contact avec l'agent britannique John Hopper  qui cherche à rassembler autour de lui des hommes décidés. C'est au domicile de Zaessinger, ou à celui de la mère de l'abbé Daligault. que se tiennent généralement les réunions avec Hopper.

Les coups d'éclat du groupe Hopper attirent inévitablement l'attention des polices française et allemande. Paul Zaessinger  échappe à une première vague d'arrestations en août 1941, mais le 15 mai 1942, il est arrêté à son magasin.

Transféré en Allemagne aux termes de la procédure Nacht und Nebe1, il est incarcéré au camp de Hinzert puis à Wittlich et Trèves. Traduit en novembre 1943 devant le tribunal du peuple de Trèves. il est condamné à mort et exécuté par décapitation à Cologne le 16 février 1944 en même temps que ses camarades du Calvados: Louis Maussant et Joseph Blanchard.

Sources:

Archives de Jean Quellien

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Née en 1918

Né le 21 avril 1918, Paulette Leconte est standardiste à la préfecture de Caen.

Profondément blessée par l'occupation, elle cherche un moyen d'agir contre l'occupant. C'est Jean Héron qui lui en donne l'opportunité. Beau-frère du docteur Pecker , dont la sœur est une amie de Paulette Leconte, il lui propose d'agir contre l'occupant honnis. Paulette Leconte s'engage avec détermination dans la Résistance. Dans un premier temps, elle subtilise cartes d'identité et tampons en collaboration avec Yves Le Goff et Roland Postel. Elle recopie des listes de réfractaires et d'israélites et prévient les intéressés. Mais la Gestapo s'intéresse à son activité et Paulette Leconte doit prendre la fuite. Elle se réfugie à Mondeville (Note de MLQ: 4 km à l'Est de Caen) puis quitte la région pour Paris où elle perd contact avec la Résistance.

Le hasard l'a fait à nouveau rencontrer Jean Héron. Celui-ci a intégré le réseau Arc-en-Ciel dont il est le chef pour la Normandie sous le pseudonyme de "Jean-Claude". Paulette Leconte devient alors le sous-lieutenant "Marianne" et se livre essentiellement à l'activité de renseignement. Secondant efficacement Jean Héron, elle participe à de nombreuses missions en tant qu'agent de liaison. A la suite de l'exécution de Lucien Brière, agent français de la Gestapo, par un commando du réseau dont Jean Héron. Arc-en-Ciel est décapité en Normandie et sur la Région parisienne. Paulette Leconte s'enfuit alors avec Jean Héron tandis que son père Paul est fusillé à la prison de Caen le 6 juin 1944.

Après la guerre, elle épouse celui qu'elle a suivi et épaulé durant les années de clandestinité.

Sources :

Archives de Jean Quellien.

Cédric Neveu

 et

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SOURCES: Collection Résistance et Mémoire

Anatole LELIEVRE  (1903-1944)

 

Né le 12 mars 1903 à Caen, Anatole Lelièvre est cheminot à Caen.

En décembre 1943, il rejoint le réseau Arc-en-Ciel où il se spécialise dans le renseignement ferroviaire en compagnie de ses camarades Maurice Dutacq et Pierre Testard. Grâce à lui, de nombreux plans des installations ferroviaires de Caen et Mézidon sont transmis à Londres, permettant ainsi aux Alliés d'agir à coup sûr lors de bombardements. En outre, il procède au freinage de la desserte de matériel fourni aux Allemands. La Résistance, chez les Lelièvre, est une affaire de famille. Son frère Louis Lelièvre, secrétaire de mairie à Douvres (Note de MLQ: 13 km au Nord de Caen), est membre de l'OCM et son neveu, Alexis Lelièvre est l'un des animateurs du réseau Cohors-Asturies.

Le 23 mai 1944, Anatole Lelièvre est arrêté sur son lieu de travail. L'Abwehr, grâce à l'infiltration de deux agents. démantèle complètement le réseau, en représailles à l'assassinat du traître Brière.

Le 6 juin 1944, il est extrait de sa cellule à la maison d'arrêt de Caen et fusillé sur ordre de la Gestapo en compagnie de 75 à 80 autres détenus, dont son neveu Alexis.

Sources :

Archives de Jean Quellien.

Cédric Neveu

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Le réseau Arc-en-Ciel est fondé en novembre 1942 à l'initiative de plusieurs agents du BCRA: Raymond Baud alias" Claude Béziers", Paul Emile Fromont, étudiant en médecine à Paris, Jean Héron et Jean-Rlbert Vouillard, coupé du mouvement Libération et recruté en 1943. Ce réseau de renseignement militaire travaille pour le BCRA en rapport avec le réseau Turma-Vengeance. Le réseau Arc-en-Ciel travaille exclusivement dans la zone Nord et se développe rapidement dans la Région parisienne, dans le Nord et en Normandie.

La tâche essentielle du réseau est la collecte de renseignements. Des informations sont ainsi rassemblées sur les mouvements de troupes ou les installations militaires comme les bases de V2. En parallèle, le réseau fait du contre-espionnage en tenant à jour les effectifs de la Gestapo. Les renseignements collectés sont transmis à Londres par pigeons-voyageurs ou par l'intermédiaire du réseau Turma-Vengeance.

Pour la Normandie, dite "Zone de feu ", c'est Jean Héron, alias " Jean-Claude Devaux" qui implante et anime l'organisation. Il a pour contact un roumain, nommé Grachenko, ancien des brigades rouges. Secondé par Arthur Collard , Jean Héron recrute une vingtaine d'agents dans tout le département. Les liaisons avec les autres secteurs sont assurées par Paulette Leconte, qui centralise les renseignements et les transmet à la direction parisienne, qui les achemine à Londres.

Le réseau fabrique aussi de nombreux faux papiers pour ses agents et les réfractaires au STO.

En septembre 1943, un agent de la Gestapo réussit à s'infiltrer dans le réseau à Paris provoquant de nombreuses arrestations. Raymond Baud est ainsi capturé et déporté à Sachsenhausen. Paul Fromont prend sa succession sans savoir qu'un traître renseigne les services de l'Abwehr, le service de contre -espionnage de l'armée allemande.

En Normandie, le réseau a perdu un soutien précieux après l'arrestation du docteur Pecker  à la fin de l'année 1943. A partir de 1943 et surtout de 1944, les arrestations dans les rangs de la Résistance se multiplient. Lucien Brière, agent français de la Gestapo, est un des principaux responsables de ces arrestations. Jean Héron demande alors l'élimination de Brière à Londres.

Le 3 mai 1944, un commando du réseau mené par Jean Héron assassine Brière.

Les Allemands. fous de rage, sont bien décidés à retrouver les auteurs de l'attentat et à prendre leur revanche. Celle-ci s'exercera trois semaines après. L'Abwehr, en coopération avec la Gestapo, obtient de précieux renseignements sur le réseau, grâce à la complicité d'un traître parisien, Philippe Pierret. Le 17 mai 1944," Kart ", se rendant à un rendez-vous donné par Pierret à Paris, tombe dans un traquenard. En tentant de s'échapper, il est abattu par les Allemands.

A Caen, les services de répression allemands frappent quelques jours plus tard. par l'intermédiaire de deux agents français de l'Abwehr, envoyés en mission à Caen pour détruire le réseau. Les deux hommes ont pris contact avec la Gestapo de Caen, dès leur arrivée, et ont carte blanche pour remplir leur mission. Très vite, ils réussissent à prendre contact avec Raymond Pauly, un résistant peu méfiant, qui les met en relation avec certains de ses camarades. L'enquête menée sur les deux hommes est satisfaisante et Jean Héron est prêt à travailler avec eux.

Le 22 mai 1944, Raymond Pauly, Arthur Collard  et son fils Jacques sont arrêtés par les hommes de la Gestapo, renseignée par les agents infiltrés de l'Abwher. Dans les jours qui suivent. les Allemands capturent Anatole Lelièvre , Maurice Dutacq, Marcel Barjaud, Roger Veillat, Yves Le Goff, Roland Postel, Edouard Poisson, Madeleine Héron, femme de Jean Héron, Paul et Jeanne Leconte, la Gestapo n'ayant pu arrêter leur fille Paulette, René Huart, André Lebrun. Jean Héron parvient à échapper aux griffes de la Gestapo.

Le 6 juin 1944. les Allemands exécutent à la prison de Caen:  Roger Veillat, Yves Legoff, Roland Postel, Paul Leconte, Anatole Lelièvre, Raymond Pauly et Maurice Dutacq. Madeleine Héron et Jeanne Leconte sont libérées le 7 juin au matin. Les rescapés de la tuerie sont conduits à pied vers Fresnes. Arthur Collard et René Huard s'ajouteront aux martyrs du réseau.

 

Sources :

Archives de Jean Quellien.

Cédric Neveu

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Raymond PAULY  (1897-1944)

Commerçant à Bordeaux, Raymond Pauly est né le 15 février 1897 à Marcillac. Résistant, il doit quitter la ville à l'automne 1943 menacé par la Gestapo, tandis que sa femme est arrêtée et déportée. Pauly se met hors de portée dans le Calvados, chez des amis à Auvillars (Note de MLQ: à 37 km à l'Est de Caen). L'homme se morfond et vient s'installer à Caen en mars 1944. II entre alors en contact avec Arthur Collard , membre du réseau Arc-en-Ciel. Ce dernier met en contact Raymond Pauly avec un de ses hommes. Maurice Dutacq. Raymond Pauly l'accompagne lors de ses ballades en vélo afin d'espionner les Allemands.

En bon méridional. Raymond Pauly est un homme jovial, volontiers exubérant. On le surnomme très rapidement" Marius". Les pseudos qu'il s'est choisis pour couvrir son activité de résistant," Martini" ou" Pastaga ", traduisent hélas son penchant immodéré pour l'alcool. Habitué du café" La Mascotte ", rue Guilbert il se laisse aller à des déclarations antiallemandes.

Au début du mois de mai 1944, Raymond Pauly se lie d'amitié avec deux jeunes lillois envoyés dans le Calvados pour travailler sur les chantiers Todt. Pierre Bedet et Jacques Pollet. Les deux jeunes viennent parfois consommer avec un compagnon," Monsieur Martin ". Raymond Pauly ne les quitte plus. Ceux-ci font savoir à Pauly qu'ils sont de la Résistance. Ce dernier les met alors en contact avec Arthur Collard. Jean Héron, chef régional du réseau, après enquête, pense que l'on peut travailler avec eux. Ni lui, ni le brave" Pastaga" ne peuvent savoir qu'il s'agit de deux agents français de l'Abwehr venus détruire le groupe Arc-en-Ciel de Caen et que" Monsieur Martin " est en fait Egon Mayer, chef des services locaux de l'Abwehr.

Le 22 mai, Raymond Pauly est arrêté. Les jours suivants, c'est tout le réseau qui est démantelé.

Le 6 juin 1944, Raymond Pauly est fusillé à la maison d'arrêt de Caen, en compagnie de 75 à 80 autres détenus.

Sources:

Sources :

Archives de Jean Quellien.

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