CHRONOLOGIE DE L'OCCUPATION A CAEN

 

ANNÉE 1944

 

1 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.

 L'impôt sur les bicyclettes passe de 25 à 40 francs.

7 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.

8, 9 et 10 janvier: l'opérette La Folle Nuit au théâtre municipal.

11 janvier: Une rafle à la sortie de trois cinémas effectuée par la Feldgendarmerie, plusieurs jeunes gens sont retenus mais heureusement relâchés après une nouvelle vérification.

14 janvier: Lazare Chesneau, le cafetier place Courtonne qui comparaîtra devant les Assises à une prochaine session pour assassinat de Leblond (le 11 mars 1943 avec "Richard" un Feldgendarme), était poursuivi devant le tribunal correctionnel à la requête des contributions indirectes. Il est condamné à un mois de prison et 98.440 francs d'amende fiscale, un stock très important de spiritueux ayant été découvert dans son garage rue Varignon.

16 et 17 janvier: l'opéra-comique La Mascotte au théâtre municipal.

17 janvier : Arrestation par la Gestapo de Valentin Debailly ,  , nouveau responsable de la Résistance communiste dans la Calvados.

22 janvier: le Misantrophe de Molière au théâtre municipal.

27 janvier: Une vingtaine de requis pour le STO chantent la Marseillaise dans les rues entre le petit Lycée et la gare, malgré la surveillance de soldats allemands armés et de membres de l'Organisation Todt .

31 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.

janvier: Le Tribunal Correctionnel juge 24 personnes accusées de pillage en règle dans les wagons stationnés en gare.

             Un contrôleur des contributions indirectes caennais recherché pour de graves détournements prend la fuite.

             Un marchand de combustible de Caen, conseiller municipal, membre du groupe Collaboration, emploie plusieurs dizaines de clandestins sur ses chantiers de coupe de bois.

               Le couvent des Petites Sœurs de la Charité, quai Vendeuvre, ouvre ses portes à deux jeunes filles juives d’Avranches, Anne-Marie et Rose-Marie Mainemer, restées seules après   l'arrestation de leurs parents.

Le Monastère de la Charité, quai Vendeuvre avant le débarquement.

            La Feldgendarmerie arrête 145 prostituées pour vérifier leur identité et leur état de santé.

Facture de gaz: décembre 43-janvier 44

1 février La circulaire 148 modifie l'évacuation de la population de Caen, non plus vers l'Orne, mais vers Bourguébus à environ 8 km du centre ville.

Carte alliée de 1943

5 et 6 février: La comédie Le Duel d'Henri  Lavedan au théâtre municipal

6 février: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.

                Bombardement de l'aérodrome de Carpiquet par 60 B-17 du 303rd BG .

11  février: Les responsables des FTP du Calvados ont décidé de mener une opération particulièrement audacieuse. Il s'agit de délivrer leurs camarades arrêtés lors des rafles de décembre 1943, en attaquant le fourgon cellulaire qui doit les conduire de la maison d'arrêt à la gare de Caen. Le commando sera composé de cinq hommes provenant du groupe FTP de Caen et du maquis de Pontécoulant : André Chauffray , les frères Joseph, Louis Margueritte, Pierre Trévin et Yvan Yvanisevic. Comme prévu, ils se retrouvent dans une chambre située au-dessus du café du Bocage, au n° 60 de la rue des Carmes. Bénéficiant d'informations dont on ignore la provenance, un fort détachement de policiers, sous les ordres de l’inspecteur Lioult, surgit à l’improviste et parvient à s'emparer des cinq hommes, bien que certains d'entre eux aient tenté de s'enfuir par les toits, tel Louis Margueritte capturé après être tombé au travers d'une verrière de la clinique de la Miséricorde. Ils seront livrés aux Allemands.

13 février: l'opérette Le Petit Duc au théâtre municipal.

18 février: A partir du 19 février prochain, les garages de la ville seront fermés le samedi et le dimanche. La permanence déjà en vigueur pour le dimanche sera donc de ce fait étendue au samedi.

19 février: Cinna de Corneille au théâtre municipal

Signe des temps, en février 1944, une bande de truands caennais dévalise une laiterie de Condé-sur-Noireau pour y dérober 1 300 kilogrammes de beurre!

26, 27 et 28 février : Arrestation d'un grand nombre de personnalités et de notables du département, tels les maires de Caen (André Detolle arrêté à Caen le matin du 27 février et libéré dans l'après midi), de Mézidon, Falaise, le chef de la Sûreté urbaine, deux architectes caennais (dont Léon Dufour), le député de Caen Camille Blaisot , Maurice Legrix 5ème adjoint au maire, boulanger, (accusé par les Allemands de leur avoir soustrait des stocks de vivres, il est arrêté le 28 février 1944. Interné à Compiègne, il est déporté le 18 juin 1944 au camp de concentration de Dachau. Il rentre en France en mai 1945).

Plusieurs sont déportés au début du mois de mars.

février: Annonce que la vente des postes de TSF sera interdite à compter du 1 avril, motif: "la nécessité d'assurer la sauvegarde des troupes d'occupation dans une région menacée d'invasion étrangère"

février: Le responsable de la Milice en zone nord, François Gaucher , se déplace à Caen pour rencontrer les chefs des partis de collaboration, mais sa visite restera sans suites. Le chef départemental de la Milice ne sera désigné qu'après le Débarquement et ne jouera évidemment qu'un rôle insignifiant. Mais en fait, depuis la fin de l'année 1943, le rôle ordinairement dévolu à la Milice était rempli de manière tout aussi redoutable par l'impitoyable « bande à Hervé ». Source

Des Feldgendarmen accompagnés de gardiens de la paix, réquisitionnent les pneus, les chambres à air et les batteries automobiles.

4,5 et 6 mars: Ta bouche, opérette d'Yves Mirande au théâtre municipal

6 mars: A 18 heures, visite du Generalfeldmarschall Erwin Rommel en tournée d'inspection avec une conférence au Foyer des Officiers de la 716.ID . Le General der Artillerie Erich Marcks y assista  également. Diner avec l'état-major divisionnaire et coucher dans un hôtel de Caen. Sous réserve à l'hôtel d'Angleterre, rue Saint Jean.

  

L'hôtel d'Angleterre,avant et après les bombardements de 1944.

Départ le lendemain matin pour Riva Bella.

11 mars: l'Ampytrion de Molière au théâtre municipal

            RECENSEMENT DES HOMMES DE 16 A 60 ANS. Conformément aux instructions reçues de l'autorité occupante, les hommes résidant  à Caen, nés entre le 1er février 1884 et le 1er mai 1928 doivent être recensés entre le 15 et le 24 mars.

15 mars: Du cinéma les samedis, dimanches et lundis seulement. En raison des nouvelles restrictions dans la consommation de l'électricité les quatre salles de cinéma caennaises n'ouvriront plus que trois jours par semaine, sept séances seulement étant permises.

16 mars; Visite de Louis Dramard , préfet régional de Normandie.

19 et 20 mars: l'opéra La Bohème au théâtre municipal.

22 mars: La Préfecture communique: Il est rappelé que l'arrêt des chauffages centraux pour le Calvados est fixé au 23 mars

23 mars: Les autorités allemandes viennent de décider que, dans toute la région de Normandie, les appareils de T. S. F. détenus par la population devront être déposés dans les mairies pour autant qu’ils ne se trouvent pas entre les mains de ressortissants allemands. Cette mesure, qui est dictée par la nécessité d’assurer la sauvegarde des troupes d'occupation dans une région menacée d'invasion éventuelle, doit être exécutée immédiatement et terminée le 31 mars 1944, délai de rigueur.

26 et 27 mars: L'opéra-comique Les Dragons de Villars au théâtre municipal.

Source. Un VP dans le Bassin Saint Pierre à comparer avec le VP 206 échoué avenue de Tourville.

31 mars: Le commissaire central invite les parents fréquentant le square de la place de la République a empêcher leurs enfants de jouer dans les tranchées pare-éclats récemment creusées et à veiller à ce qu'ils ne les détériorent pas. (Le 7 juin, 50 civils dont 15 policiers du commissariat central y seront tués enfouis sous les cratères de bombes)

31 mars: Interdiction de la possession de postes de TSF, la remise d'environ 10 000 postes s'organise en une semaine du 24 au 31 mars par ordre alphabétique à la salle des fêtes de l'hôtel de ville.

M. Laurent Marie dépose, le 31 mars 1944, à l'Hôtel de ville, son poste de TSF Philips

. Privés de leurs postes de TSF, les Normands ne peuvent plus, certes, écouter la BBC, mais Radio-Paris non plus. À cet effet, il a donc é prévu d'organiser des séances d'écoute collective dans les mairies des villages. Dans les villes, des haut-parleurs ont été installés sur les places pour retransmettre les bulletins d'information ainsi que les messages ou discours importants. Ces initiatives se soldent par un fiasco total. « En guise de protestation, de nombreuses personnes ne veulent pas se rendre aux auditions publiques» constate la police.

À Caen, sur la place située devant la mairie, les émissions du Radio-Journal de France ne sont écoutées que par une vingtaine de personnes. Pire, dès que les haut-parleurs commencent à fonctionner, la plupart des gens installés sur les bancs se lèvent et vident les lieux. Quant aux nouvelles de la radio anglaise, « elles se pandent toujours avec une rapidité étonnante». Source.

1 avril: Bombardement de la Centrale électrique: il ne reste plus de tranfos 13,5 kV/2,8 kV en état.

            Caen Carpiquet le Fliegerhorst-Kommandantur A 229/XII devient le Fliegerhorst-Kommandantur E (v) 229/XII.

1 et 2 avril: l'opéra Rigoletto au théâtre municipal

3 avril: l'heure légale est avancée d'une heure à deux heures (décret du 29 mars 1944). Ce changement d'heure fera que l'heure alliée et l'heure en France sera la même, contrairement à ce qui est indiqué dans de nombreux livres et revues. Voir ici.

 

9 et 10 avril: l'opérette Le comte de Luxembourg au théâtre municipal

11 avril à 03h30 : 11 bombes sur le quartier de la Gare (voies, gazomètre, maisons endommagées): 1 cheminot tué (M. Louis Crestey , sous-chef au dépôt de la SNCF) et 11 blessés.

Source page 66. Rapport préfectoral de mai 1944

13 avril : 350 bombes, 300 maisons endommagées. 9 tués et 18 blessés

17 avril : 5 tués

            NB pour le 13 et 17 avril, informations publiées par les Archives du Calvados, page 16 de ce livre source Renseignements généraux du Calvados à partir de relevés de la Défense passive. Très curieusement non relaté par Ouest-Eclair qui publie le 12 et le 13 sur le bombardement du 11, s'agit-il d'une erreur ?

du 18 au 22 avril: 120 équipiers de la DP sont à Rouen pour aider les secours sur place suite aux bombardements de la ville.

avril: Le Calvados est déclaré zone de combat.

19 avril: des barrages apparaissent à toutes les sorties de Caen. Les sbires d'Hervé , assistés de Feldgendarmen, arrêtent plusieurs dizaines de garçons en situation irrégulière ou régulière; ce qui déclenche la protestation de l'inspecteur du travail. Les jeunes gens sont envoyés en Allemagne. Le contingent et complété par des détenus de droit commun extraits des prisons du département.

20 avril: Les heures de gardes des voies ferrées sont fixées à partir du 20 avril, de 21 heures à 7 heures. Rassemblement cour du Musée à 19 h. 15 ; rassemblement des requis se rendant sur place à 20 h. 45.

 Dans un cimetière de Caen, inhumation des victimes allemandes de la 3./1255HKA Abt de la batterie de Tournebride StP Vill.32 (à Houlgate), on compte 7 cercueils), raid allié du 26 avril.

Photo Collection Frédéric Nicolet

22 avril:  « Des contrôles d'identité, effectués par des jeunes gens reconnus par plusieurs personnes comme appartenant au RNP , en collaboration avec la Feldgendarmerie, ont provoqué ur grand mécontentement. On fait remarquer que ces militants des partis nationaux qui veulent envoyer de force des Français en Allemagne sont souvent en âge de partir également et l'on dit qu'ils devraient partir les premiers pour donner le bon exemple. » Rapport du commissaire aux Renseignements généraux,  Source.

23 avril: Carmen au théâtre municipal.

27 avril: 6 blessés graves des bombardements aériens alliés de la côte de Nacre sont hospitalisés au Bon Sauveur.

30 avril au 1er mai 1944: Dans la nuit, des résistants du dépôt de la gare SNCF parviennent à faire dérailler une locomotive dans la fosse du pont transbordeur et à en lancer une autre dans la plaque tournante, bloquant ainsi le trafic de la gare pendant plusieurs jours. Provoquant une belle pagaille, l'action d'éclat met les Allemands sur les dents. Ils chargent l'un de leurs agents français, Serge Fortier , de mener son enquête. Il est l'homme idéal pour cette mission ayant vécu toute son enfance dans le milieu des cheminots, vivant comme eux dans le faubourg de Vaucelles. Il les connaît bien et a recruté une équipe de collaborateurs acharnés dans ce quartier, comme Albert Baot ou Gilbert Bertaux. Il va en même temps exploiter cette occasion pour se venger de tous ceux à qui il pouvait en vouloir et dresse une liste de personnes à arrêter.

A la sortie du château un Unic P 107 ou Somua,  Leichter Zugkraftwagen P107 (f) de la 21. Panzer Division.

3 mai : Brière, ancien repris de justice, et agent français de la Gestapo, est exécuté, à Caen, par le réseau "Arc-en-Ciel"

5 mai: La Mairie fait savoir : En raison des risques de bombardement et du manque d'eau qui pourrait en résulter il est instamment recommandé aux habitants de la ville de Caen de conserver chez eux une provision d'eau de 24 heures pour leurs besoins ménagers, à renouveler tous les jours.

7 et 8 mai: l'opérette Frasquita au théâtre municipal

9 mai dans la matinée: Rommel venant d'Houlgate, devant Caen il attend la fin d'une alerte aérienne; entretiens en tête à tête avec le General der Artillerie Erich Marcks , puis avec le commandant de la Festung Cherbourg, le Generalmajor Robert Sattler et le commandant de la 21.Panzer-Div. le Generalleutnant Edgar Feuchtinger . Après le déjeuner, Rommel inspecte la batterie de Riva-Bella. Le lieu des entretiens n'est pas indiqué: le PC souterrain ?

11 mai: Le conseil municipal décide l'ouverture de crédits supplémentaires en vue "d'assurer aux sinistrés immédiatement après un bombardement massif tous les secours nécessaires".

            Bombardement de l'aérodrome de Carpiquet par un B-24 .

15 mai : La Gestapo, aidée de la bande â Hervé, procède aux arrestations de plusieurs cheminots. Tous sont relâchés à l'exception de Colbert Marie , Désiré Renouf et Georges Madoret. Les arrestations se poursuivent toute la journée et même une partie de la nuit. Sont ainsi capturés: Louis Renouf , Achille et Michel Boutrois et Maurice Arrot le propre beau-frère de Serge Fortier.

A partir du 15 mai coupure de courant de 7h à 12 h et de 15h à 20h. (Journal Ouest-Eclair du 13-14 mai 1944)

16 mai:  à 20H au théâtre municipal récital d'André Baugé de l'Opéra

17 mai 1944, André Guilbert , gendarme, Edouard Fizel, chauffeur, Gabriel Schuh, pâtissier et Henri Bossu , électricien tous de Vire quittent, en chantant La Marseillaise, la maison d'arrêt de Caen, pour se diriger vers la caserne du 43e régiment d'artillerie, où ils sont fusillés.

19 mai et 27 mai: Opérations de recensement des jeunes gens nés entre le 1er janvier et le 31 décembre 1925, ce recensement de la classe 44 provoque des remous. Les Caennais pensent qu'une bonne partie de ce contingent devra partir en Allemagne.

20 mai: Une trentaine de résistants détenus à la maison d’arrêt de Caen sont conduits à la gare pour être acheminés vers le camp de Compiègne, antichambre de la déportation vers l’Allemagne. La plupart d’entre eux appartiennent au réseau “Zéro France”. Il comprend aussi un groupe de jeunes caennais compromis dans l’infiltration et le sabotage des activités du RNP . C’est le dernier convoi parti de Caen avant le Débarquement.

23 mai:   Bombardement de l'aérodrome de Carpiquet par 18 B-17 .

25 mai: L'Union Électrique de l’Ouest communique : La situation de la production d'énergie électrique devenant de plus en plus précaire, les nouvelles heures de coupure du courant applicables à partir du jeudi 25 mai sont les suivantes : réseau de Caen, 5 à 12 h. et 15 à 21 h.

En mai 1944, les tailleurs en habits de Caen se trouvent astreints à trois jours de travail par semaine pour le compte de l'intendance allemande.

 

1 juin: Dès le signal d'alerte et jusqu'à celui de fin d'alerte, la circulation des véhicules est formellement interdite dans le quartier dit de la Gare.

1er juin : La Gestapo s’empare des cheminots Joseph Picquenot et de son fils Bernard .

2 juin: Dernière audience de la section spéciale.

            Bombardement de l'aérodrome de Carpiquet par un B-17 isolé.

            Un obus de DCA tombe sur l'Institution Saint-Pierre, 47 Boulevard des Alliés. Entré par le toit, il traverse deux étages élargissant chaque fois sa perforation circulaire pour venir s'abattre sans éclater dans la salle de chant au rez-de-chaussée. Heureusement le bâtiment était inhabité à ce moment et les dégâts minimes.

Localisation du l'Institution Saint Pierre, Boulevard des Alliés en face de l'abside de Saint Pierre.   De nos jours ne reste que l'église.

5 juin: Le Decauville de la Compagnie des Chemins de fer du Calvados (CFC) effectue son dernier voyage, il rallie la gare Saint Pierre place Courtonne à la gare de Luc-sur-Mer où il s'immobilise.

            Al'aube la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg est bombardée, les voies sont coupées sur 500 mètres entre Venoix et Carpiquet

            Au théâtre municipal représentation de Véronique, l'opérette d'André Messager dernière représentation avant longtemps. Comme d'habitude, de nombreux soldats allemands sont dans la salle, mais après le premier entracte, aucun d'entre eux ne revient s'asseoir dans les fauteuils. A commencer par l'Oberleutnant Rater qui avait pris place dans la loge réservée à laKommandantur.

Source page 131 de ce livre. En juin 44 le Feldkommandant est von Heydebrand avec comme adjoint le Major Nerlich (il mourra dans la nuit du 6 au 7 juin),  autre membre le Hauptmann Knolle et le Doktor Meyer.

6 juin: à 03H30, l'E-M de la 716.ID , commandé par le Major Karl Bacchus, quitte l'avenue de Bagatelle pour rejoindre le PC de combat à la limite Nord-est de Caen dans les carrières aménagées de longue date en installations militaires souterraines (à l'endroit exact où a été érigé le Mémorial de Caen).

            A 4 heures des estafettes viennent chercher les Allemands au  petit lycée.

Le petit Lycée, place  Guillouard.

      Voir ce témoignage   

   Peu après minuit, le préfet Cacaud est alerté par son chef de cabinet: « Je me tiens aussitôt prêt à toute éventualité. J'inspecte l'abri de la préfecture établi sous une voûte de pierre tapissée de soixante-dix centimètres de béton, avec deux sorties opposées en chicane, fermées par des portes blindées. Je vérifie l'installation de mon PC, des lignes téléphoniques du service intérieur de sécurité me reliant aux organismes administratifs essentiels: mairie, gendarmerie, Croix-Rouge, réfugiés, Inspection d'Hygiène et de la Santé; réseaux organisés avec le concours des PTT, à l'insu des services allemands. Vers 03H30 du matin, le 6 juin, le département du Calvados est complètement isolé de l'ensemble du territoire français. Les postiers allemands ont bloqué l'automatique, mais je dispose de mon service intérieur. » Michel Cacaud, « Un Vendéen à la barre du Calvados pendant la bataille de Caen », Ici Vendée, avril-juin 1948, page 3.Source.

    09H00 Denys Boudard survole Caen, la ville qu'il a quittée le 29 avril 1941 en s’emparant d’un avion allemand  pour rejoindre la France Libre en Grande-Bretagne, aux commandes de son Spitfire IXb du 340 Squadron Ile de France .

Radio Londres, le porte parole de la France Libre, Jacques Duchesne lit le communiqué n°1 du SHAEF

" 09H17 URGENT. 6 Juin 1944,  : Sous le commandement du général Eisenhower , des forces navales alliées, appuyées par de puissantes forces aériennes, ont commencé le débarquement des armées alliées ce matin sur la côte du nord de la France".

    Vers midi moins le quart, le préfet Cacaud rédige son dernier télégramme officiel, à destination du gouvernement de Vichy .

Après avoir décrit le dernier bombardement et ses effets, le fonctionnaire de Vichy ajoute:

« La population digne et calme est repliée ans l'îlot Bon-Sauveur-Abbaye aux Hommes dont j'ai instamment demandé le respect par les deux armées en établissant un plan en accord avec M. le maire de la ville de Caen, qui a été remis au Stadtkommandant (Note de MLQ: commandant de la ville ou Kampfkommandant, identité inconnue) . L'aviation a jusqu'ici respecté cet îlot. Quelques obus seulement ont orné des bâtiments. Je dispose d'un ravitaillement suffisant pour 15 jours. L'état sanitaire est satisfaisant.

 Évacuation irréalisable maintenant: je n'ai d'ailleurs reçu aucun ordre et l'autorité d'occupation n'a fait aucune liaison avec moi depuis 48 heures.

Présent à mon poste au milieu d'une population qui a souffert et qui n'admettrait pas un départ qui, en ce moment, serait une désertion, j'assumerai quoi qu'il arrive toutes les responsabilités de ma charge, avec la conscience d'avoir toujours servi et défendu les intérêts strictement français. »

14H00 les dernières unités de la Flak écauent Carpiquet, la base est déserte; temporairement !

 80 à 90 résistants détenus à la prison de Caen sont exécutés par les Allemands le matin et l'après-midi.

Dans la soirée diffusion d'un message radio enregistré le 17 mars 1944 par le maréchal Pétain

Source: page 172 de ce livre.

Discours radiodiffusé de Londres le 6 juin au soir par le général de Gaulle :

La Bataille suprême est engagée !

Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France !

D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous, de secours, ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l'Europe à l'ouest fut arrêté naguère la marée de l'oppression allemande. Voici qu'il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté. La France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, la France est debout pour y prendre part.

Pour les fils de France, où qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi, l'ennemi qui écrase et souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré.

L'ennemi va tout faire pour échapper à son destin. Il va s'acharner sur notre sol aussi longtemps que possible. Mais, il y a beau temps déjà qu'il n'est plus qu'un fauve qui recule. De Stalingrad à Tarnapol, des bords du Nil à Bizerte, de Tunis à Rome, il a pris maintenant l'habitude de la défaite.

Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C'est ainsi que nous avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoires. C'est ainsi que nous gagnerons celle-là.

En bon ordre ! Pour nos armées de terre, de mer, de l'air, il n'y a point de problème. Jamais elles ne furent plus ardentes, plus habiles, plus disciplinées. L'Afrique, l'Italie, l'océan et le ciel ont vu leur force et leur gloire renaissantes. La Terre natale les verra demain !

Pour la nation qui se bat, les pieds et les poings liés, contre l'oppresseur armé jusqu'aux dents, le bon ordre dans la bataille exige plusieurs conditions.

La première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français qu'il a qualifiés pour le faire soient exactement suivies.

La seconde est que l'action menée par nous sur les arrières de l'ennemi soit conjuguée aussi étroitement que possible avec celle que mènent de front les armées alliées et françaises. Or, tout le monde doit prévoir que l'action des armées sera dure et sera longue. C'est dire que l'action des forces de la Résistance doit durer pour aller s'amplifiant jusqu'au moment de la déroute allemande.

La troisième condition est que tous ceux qui sont capables d'agir, soit par les armes, soit par les destructions, soit par le renseignement, soit par le refus du travail utile à l'ennemi, ne se laissent pas faire prisonniers. Que tous ceux-là se dérobent d'avance à la clôture ou à la déportation ! Quelles que soient les difficultés, tout vaut mieux que d'être mis hors de combat sans combattre.

La bataille de France a commencé. Il n'y a plus, dans la nation, dans l'Empire, dans les armées, qu'une seule et même volonté, qu'une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes voici que reparaît le soleil de notre grandeur !

Au soir, dans la nuit du 6 au 7 selon d'autres sources, le SS-Standartenführer Kurt Meyer , dit « Panzer-Meyer», Kommandeur du SS-Pz.-Gren.-Rgt. 25, 12.SS-Panzer Division "Hitlerjugend" installe son PC dans le café restaurant "A la Bonne Franquette" au 138 rue du général Moulin. Il sera transporté rapidement à l'Abbaye d'Ardenne.

Collection Heimdal. De nos jours.

7 juin : La une de Ouest-Eclair, édition de Caen.

Source. Titre en une d'Ouest-Eclair du 7 juin 1944.

Dès les premiers jours du débarquement la FK 723, bombardée dans la nuit du 6 au 7 juin, quitte Caen pour se replier au château d'Orval à Camembert (Orne).

Source. Le château d'Orval à Camembert.

Lire également: Le calendrier de la collaboration                                                                

 

Source:

L'Ouest-Eclair, édition de Caen.

Le Bonhomme Normand aux Archives départementales du Calvados

Le Journal de Normandie aux Archives départementales du Calvados

De la guerre à la liberté, les années 40 en Normandie, Hors-série Liberté Le Bonhomme Libre, Juin 2004.

Les divisions allemandes en Basse-Normandie pendant l'Occupation: étude quantitative et qualitative (19 juin 1940 - 5 juin 1944) de Valentin Schneider, Caen: Annales de Normandie, n° 5, décembre 2005. pp. 427-458.

  et   et et et et   et  et et et et et et et et et   et et   et et et et cet article et ce site.

Remerciements:

- à M. Laurent Marie pour les documents de son grand père.

- à jeepo pour les photos des graffitis allemands.

- à Fred Bayerlein pour la photo du blindé allemand.

- à Mme Dominique Zuccolini pour le décret du 29 mars 1944.

- à M. Jean-Philippe Mathieu pour sa documentation.

- à M. Alain Hairie pour l’Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles.

- à Mme Kay Duell et à M. François Robinard pour le crash du 12 mai 1941 à Marcelet.

- à M. Jean-Michel Bégin pour ses photos.

- à M. François Robinard pour les documents de la collection de M. Denys Boudard

- à M. Philippe Bauduin pour les photos du crash du 12 mai 1941 à Marcelet et son article sur l'Arado Ar 234.

- à M. Thierry Quittard pour ses documents et photos de Carpiquet.

- à M. Gérard Pigache pour sa documentation

- aux membres du forum Cadomus

 

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