A lire avant la libération de la rive gauche
A Caen du 10 au 17 juillet 1944
le 10, le
11, le 12, le
13, le 14, le 15,
le 16, le 17.
Témoignages.
10 JUILLET
Seconde cérémonie place du Lycée
Nous avons quatre versions:
1-celle de Jean-Pierre
Benamou dans
Il fait froid et humide, mais la
population est dehors sur la place du Lycée conviée
à
la cérémonie officielle pour la Libération
de la rive gauche. 17.000 personnes sont encore
à
Caen et un bon tiers de cette population
est présent ce soir
à 18 h. En
présence du nouveau Préfet,
Pierre
Daure
.
Léonard
Gille
est désigné président du "Comité
de Libération", en présence de
Jean MARIN
,
Raymond
Triboulet
et
Maurice Schumann
.
Les honneurs sont rendus par une section FFI et une autre du
Régiment de la Chaudière
,
dont les trente-deux hommes ont des racines en Normandie. De nombreux
correspondants de guerre enregistrent les discours et prennent les notes des
articles des journaux anglo-saxons du lendemain.
Alan Melville
, il est press-correspondent au RAF Press-Center:
"Nous sommes conviés par le Maire de
Caen à une cérémonie au
centre d'hébergement du Lycée, à 18 h et nous devons être prévoyants pour
être là à l'heure.
Le drapeau
tricolore à
Croix de
Lorraine
,
apporté clandestinement de Vaucelles la veille par la Résistance en trompant la
vigilance des Allemands, est hissé une seconde fois au même réverbère. Suit un
service mémorial dit par Mgr des Hameaux
,
curé de Saint-Etienne, aux victimes civiles de la Bataille de Caen, dans les
jardins du Monastère. Puis, rue Guillaume-le-Conquérant. un grand défilé réunit
pompiers, FFI menés par Poinlane le bras en écharpe
(Note de MLQ: Poilane est blessé, deux balles dans
le bras, le 10 juillet.
Philippe Kayser lui rend visite à l'hôpital le 11 donc la cérémonie du 10
n'a pas pu avoir lieu à 18H00, mais à 11H30 comme l'indique
ce témoignage) que suivent les
Equipiers
Nationaux et les
scouts du Lycée.
Plus de cinq mille personnes sont dans la rue et chantent la Marseillaise et
le
Chant du départ, alors que les Allemands
qui devinent un mouvement important à travers leurs jumelles, expédient
quelques obus de
122 de la batterie de
canons russes des carrières
d'Etavaux
(Note de MLQ:
hameau de
Saint-André-sur-Orne),
écourtant la fin de la cérémonie. Un
homme vient à moi quand je rejoins la Jeep, il me salue gentiment et me pose la
question qui
m'avait déjà embarrassé la veille: "Ne
pouviez-vous pas chasser l'Allemand autour de Caen sans avoir à raser la ville
et devoir tuer des milliers de pauvres gens?" Aucune acrimonie ne se manifeste
dans les regards qui
nous
entourent et contemplent nos
uniformes
de la
RAF
.
Je
ne puis
éviter de leur répondre que ce n'est qu'à l'issue du dernier bombardement,
vendredi soir (le 7 juillet), que nous avons finalement pu
pénétrer en ville après en avoir chassé l'ennemi commun."
2- Celle d'un correspondant de guerre britannique
Traduction du reportage d'un correspondant de guerre britannique - dont nous ignorons le nom - arrivant à Saint-Etienne le 10 juillet 1944. Texte communiqué par M. André HEINTZ.
Tôt le matin, je
pénétrai dans la ville avec mon collègue
Marcel OUIMET
. A 11 h 1/2 se tint une cérémonie de cinq minutes, réédition
de la veille (en fin d'après-midi).
"Photos collection Jean-Pierre Benamou avec son aimable autorisation". Place du Lycée, à gauche l'entrée de l'église Saint Etienne dans le fond le Parloir du Lycée Malherbe.
Photo prise du balcon du Parloir du Lycée Malherbe (voir photo ci-dessus) A droite photo Roger Tesnière.
Source Cote : 13 Num 5641
C'est là que fut tué le soldat anglais dans le haut de la place, au coin N-O, près de la rue Guillaume. Peu s'en aperçurent car les Anglais firent la haie pour le dissimuler et ne pas interrompre la cérémonie. Il fut enterré dans le haut du Square. Vous pourriez à peine y croire même si vous en voyiez le film; une cérémonie improvisée du lever des couleurs sur cette petite place maintenant que Caen était libre.
Les hommes et les femmes de la Résistance étaient rassemblés au pied du mât, portant leur brassard à Croix de Lorraine, des hommes et des femmes fidèles à la France et à ses Alliés qui avaient risqué la mort et bravé les tortures pendant 4 ans. Des centaines de gens sortirent de l'église sans s'occuper des obus qui sifflaient au-dessus de leur tête et des éclats de DCA qui retombaient un peu partout. La place se remplit de tous ces gens ; puis le drapeau français fut hissé. Le jeune chef de la Résistance, un héros de cette guerre, après avoir accompli ce geste couvrit la figure de ses mains et, reculant de deux ou trois pas, ne peut retenir ses larmes ; mais il se ressaisit et entonna la Marseillaise.
3- Celle de Jacques Kayser
Nous nous arrêtons devant le lycée Malherbe qui forme avec l'hôpital Saint-Sauveur et l'Abbaye-aux-Hommes un vaste ensemble architectural solide et miraculeusement intact. Sur cette place étroite et profonde, beaucoup de monde. Dans quelques minutes, ce sera la première montée des couleurs. C'est l'heure de la cérémonie. La foule est nombreuse. Un commandement, un silence que ne domine pas le bombardement continu et tout proche, car les Allemands tirent sur la ville. Un soldat, avec peine, fait lentement monter les trois couleurs à la hampe d'un lampadaire. Elles se déploient. La croix de Lorraine se détache sur le blanc. Le drapeau ne sera pas hissé jusqu'au sommet. Il restera en berne car il y a trois mille morts au moins dans la ville. La Marseillaise éclate, sombre, déchirante, vengeresse. Une Marseillaise qui est un acte et que chacun lance avec sa foi. Une Marseillaise qui est une promesse de solidarité dans la détresse. Des gens sanglotent. Et les cris de « Vive de Gaulle », « Vive la France », jaillis avec une intensité dramatique, montent de cette place où sont groupés ceux qui ont le droit de parler ; ces cris, en imprégnant les ruines de Caen, leur confèrent leur juste symbole.
Voir à la fin de ce film la cérémonie,
Léonard Gille
avec un casque blanc.
A gauche: "Photo Archives Municipales de Caen" avec son aimable autorisation. Cérémonie du 10 ou du 14 juillet, Place du Lycée, de gauche à droite: Almire, le Sergent Leroy, André Courban ( † le 13 août), en arrière Henri Tribouillard, Charles Huard, René Le Sec'h, Gil Delamare, tous membres de la compagnie Fred Scamaroni, puis "le Commandant"Pierre Michel (chef du réseau Samson, secteur VIII Normandie et futur général). Légende établie par Jacques Vico. A droite, source FB : un cadrage plus grand, à gauche Roger Lebret selon sa fille (FB en novembre 2018).
Photo faisant la couverture du CD sur la Résistance dans le Calvados.
Le 10 juillet place du Lycée à droite en béret avec les gants blanc dans le ceinturon, vêtu d'une vareuse et pantalon bleu
d'officier de Marine Georges Poilane. A la cérémonie du 14 juillet il a le bras en écharpe.
A gauche: René Le Sec'h, de dos le sergent Leroy, de face André Courban et caché aves un casque blanc sous réserve le Lt Peret, fils du colonel Peret responsable de l'ORA.
Légende établie par Jacques Vico.
4-celle de René Streiff
A 10 heures a lieu, sur la place de la
Pyramide, devant le Lycée Malherbe et Saint-Etienne, un lever de couleurs. Une
section des Forces Françaises de l’Intérieur rend les honneurs. Près d'elle une
section anglaise et une section canadienne, appartenant au fameux
régiment de la
Chaudière
qui a pris une part active à la délivrance de Caen.
(Note de MLQ: en fait dans la bataille de
Carpiquet).
Derrière se presse une foule compacte.
Dans le ciel couvert, tournoient des avions anglais. La D. C. A. allemande, qui tire des coteaux de Fleury, les salue d'un feu nourri. Soudain, on entend le sifflement d'un obus. Une partie de l'assistance se couche par terre. Le projectile éclate près du Palais de Justice.
Les officiels sortent du parloir du Lycée et
arrivent sur la place. Parmi eux se trouvent Jean Marin
et Maurice Schumann
.
Un commandement retentit. Les soldats
présentent les armes. Le drapeau tricolore à Croix de Lorraine
se déploie lentement et monte le long du mât.
Une vibrante Marseillaise s'élève alors de l'assistance. Elle se termine par les, cris répétés de « Vive la France ! Vive de Gaulle! »
Source, dessin page 91 de ce livre
.
A l'issue de cette cérémonie, Jean Marin
nous recommande de nous disperser sans tarder car « le boche,
dit-il, est toujours sur notre sol et il n'a pas fini de nuire ».
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Source: La Voix des Alliés Bulletin N°15 apporté par N°12 Amplifier Unit.
Informations anglaises de 13 h 30 :
"Dans la Ville de Caen les derniers îlots de résistance sont éliminés. Caen est tombée à la suite d'une attaque de chars et de l'infanterie appuyée par des avions-lance-fusées d'assaut en rase-mottes."
Bulletin du I.SS-Panzerkorps :
"A
Caen la population libérée reste calme. Les restes de la
16. Feld-Division (L)
se mêlent à la
21. Panzer-Division
à l'est de
l'Orne, le Panzer-Regiment 22
d'Hermann von Oppeln-Bronikowski
est autour de
Frénouville avec les
Tigre de la
schwerePanzer-Abteilung 503
.
Le SS-Pionier-Bataillon 1 construit des positions d'artillerie sur la ligne:
Cormelles, Ifs,
Etavaux
(hameau
de
Saint-André-sur-Orne)."
Source: Bibliothèque Nationale, photo présentée page 49 de ce livre
. Devant le Bar du Signal-Carré en face de la gare un agent de la DP aide deux
soldats allemands à réparer leur vélo. Agit-il sous la contrainte ? Noter sur le
second vélo la chaine sautée et au sol un
Panzerfaust
avec son bouclier de protection; cette arme était servie par un
un tandem de casseurs de chars : un tireur et un approvisionneur.
Comme souvent, le vélo
sert surtout à porter les charges lourdes à savoir ici l'arme, mais aussi les
munitions (sur le deuxième vélo). Le soldat accroupi porte la blouse camouflée à
boutons caractéristique des troupes au sol de la Lw, ce qui permet de les
identifier comme deux Jägern de la
16. Feld-Division (L)
.
Photos Credit: Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada. Devant les Tribunaux, place Fontette, le 10 juillet, des Caennais entourent un camion canadien muni de haut-parleurs (une ambulance Austin K2 modifiée) d'une Canadian Amplifier Unit (un élément du Intelligence Corps). De nos jours.
A gauche: Source page 301 de
,
place de l'Ancienne Boucherie des Caennais près d'un camion haut-parleur
d'une
Amplifier
Unit. A droite: la même
scène filmée, capture d'écran de ce
film NARA
111-ADC-2546
Source. Une vieille caennaise avec un soldat britannique dans les ruines de Caen, le 10 juillet 1944.
Source. Le 10 juillet deux soldats britanniques, boulevard des Alliés, en arrière-plan, l'abside de l'église Saint Pierre.
Un soldat de la 3rd Infantry Division
(voir son insigne de manche), un couple et un enfant enroulé dans une couverture
assis dans une brouette ornée d'un drapeau français.
Selon ce livre
pages 207 et 208 l'histoire de cette photo: Roger fait la« une» à 4 ans
10 juillet 1944, seule la rive gauche de Caen est libérée. Les Allemands n'ont pas encore dit leur dernier mot et les combats font toujours rage de l'autre côté de l'Orne. La famille Duval décide alors de partir chez la grand-mère qui habite au Home-Varaville, près de Cabourg. Suzanne et Gaston Duval accompagnés de Roger, leur fils de 4 ans, s'y rendent à pied. Il y a une vingtaine de kilomètres à parcourir. Mais ils se heurtent rapidement à un gros problème : les ponts de l'Orne ont sauté et le passeur qui doit les faire traverser en barque leur fait comprendre que ce n'est pas prudent car les Allemands sont encore là. Ils décident donc de faire demi-tour, mais le petit Roger commence à avoir mal aux pieds. Suzanne et Gaston installent leur enfant dans une brouette trouvée dans un entrepôt en ruine. Enroulé dans une couverture, le béret sur une bouille craquante, un drapeau français dans un coin de la brouette, il n'en faut pas plus pour attirer l'attention et surtout la sympathie de soldats anglais rencontrés sur le chemin du retour. Un photographe, vraisemblablement correspondant de guerre, immortalise la scène, avec les parents et un libérateur penchés sur le petit Roger. Le soldat tient d'ailleurs la main de l'enfant qui lui sourit. Les parents de Roger auront une sacrée surprise. Quelques jours plus tard, en passant devant une librairie, ils découvrent qu'ils sont en pleine page de la Une du numéro 8 d'Accord, revue mensuelle illustrée.
le 10 juillet
Pierre Daure
,
ancien recteur de l'académie de Caen, révoqué par Vichy en décembre 41, remplace
le préfet
Michel
Cacaud
.
Jean Michaut, professeur du lycée Malherbe est nommé chef de
cabinet du nouveau préfet. Hélas, il meurt d'un tir
d'artillerie allemande dans le
parc de l'Hospice Saint Louis le 10 juillet
.
Source film British Movietone News.Des soldats américains à Caen (nous n'avons aucune information sur cette présence, soldats américains ou FFI en uniformes US ?)
Photo R. Tesnières, des Canadiens dégustent du Calvados, Boulevard des Alliés devant la tour Leroy.
Du côté du
I Corps
britannique
:
"Le
secteur d'opération
'Caen'
relève,
à partir d'aujourd'hui,
du
II
Canadian Corps
du
Lt Gen. Guy Granville Simonds
.
Le I
Corps
prend
la responsabilité
du secteur à l'est de
l'Orne en prévision d'opérations
à venir. Le
VIII
Corps
est placé en réserve."
-
QG tactique à
Blay du
21st
Army Group
,
Message M 510 du
General
B.L.Montgomery
,
au
Lt Gen Miles Christopher Dempsey
2nd
Army
:
Situation générale
- Avec Caen entre nos mains, la situation tactique est très bonne, dans ce secteur du front.
Intentions pour la 2nd Army:
- Caen doit être tenu fermement et le secteur à l'est de l'Orne doit être élargi à la première occasion.
- Le faubourg de Vaucelles, au sud de l'Orne à Caen, doit être capturé et une tête-de-pont y sera aménagée, si cela peut se faire sans trop de pertes. Je n'ai pas l'intention d'avoir à subir de lourdes pertes pour gagner cet endroit. comme nous en aurons de toutes façons bien plus encore ailleurs. .
- La prise de Caen ne doit pas faire ralentir le rythme des attaques de fixation de l'ennemi dans ce secteur.
Source PAC, PA-132857. Des Canadiens à Caen, le 10 juillet, de gauche à
droite : Private F.P. Harwood; Flying Officer J.D. Orr,
Royal Canadian Air Force (R.C.A.F.)
; Captain H.L. Jones qui est le
commandant en second de la D Coy du
1st Bn The Regina
Rifle Regiment
selon page 143
de cette
revue.
Sur un plan
tactique, Caen est divisée en deux
: Anglo-canadiens
au nord de l'Orne
(II
Corps Cdn
)
et Allemands
au sud et à l'est
(I
SS-Panzerkorps)
et aucun
des
deux
partis ne
peut en utiliser le
site,
soumis désormais
aux tirs d'artillerie
et de mortiers adverses.
Au
Jardin
des plantes,
les
Royal Canadian
Engineers (RCE)
installent
leurs services de déblaiement
et des
ponts.
Deux
reconnaissances
de pontonniers
avortent
tragiquement,
sous
les tirs directs provenant des
maisons
de
la
rue de l'Arquette
et du talus de la voie ferrée
au-delà.
Le Major
Murphy
et trois lieutenants
de la
6th
Field Coy RCE
sont mis hors de
combat,
et,
depuis
Saint-Gabriel,
une
batterie de "Medium"
RA tente de
régler
temporairement le
fléau.
La
Cie A du
2nd Bn
(MG) The Middlesex Regiment
(3rd (British) ID
),
est envoyée
dans Caen,
quartier Saint-Jean-Eudes,
pour tirer sur le quartier de la Demi-Lune,
au Sud-est
de la ville.
Mais repérés
depuis la cimenterie
(la
cimenterie de Colombelles à Ranville)
ils
subissent
un tir de contre-batterie.
L'essentiel
des communications
de-la
3rd
Infantry Division
se fait
désormais
par la
route
de Ouistreham
et
l'avenue
Georges-Clemenceau,
le quartier
Nord
se trouvant
livré
aux bulldozers
du Génie
qui
travaillent
sans
relâche
à l'aménagement
des voies d'accès,
au
comblement
des cratères,
et
à l'abattage
des
murs.
Des batteries de DCA s'installent de Saint-Gabriel au Cimetière Nord-est, l'artillerie gagne le stade Helitas, La Maladrerie (rue d'Ardenne). les abords du cimetière Nord-ouest et 89 canons de 25 pdr et 5.5 pouces entretiennent l'insécurité chez les Allemands à Vaucelles, Fleury, Ifs, Cormelles ...
Source page 164 de ce livre. Rue du Général Moulin, un bulldozer du RCE devant la prison Beaulieu.
Source:
Photo PAC, PA-162667, Un Sherman des Sherbrooke
Fusiliers
entre dans Caen par La Maladrerie, venant de Franqueville, le 10 juillet
1944.The Sherbrooke Fusiliers Reg. (27th Arm. Reg) de la 2nd Canadian
Armoured Brigade (Independent). Son code est 53 sur carré rouge avec barre
blanche en partie inferieure. Ce Sherman est un M4 OP (observation Post), ce
type de matériel n'est pas présent dans les Armoured Regiment mais
uniquement dans le HQ des Armoured Brigade (Independent) code 50 sur carré
rouge avec barre blanche en partie inferieure. Ici cela n'est pas le cas,
cela ressemble plus à un des codes (RC sur un carré de couleur(s) ; présent
aussi sur le flanc de la tourelle) que l'on rencontre dans les FA Regiment (SP).
Sherman OP celui du commandant de la Troop C, de la Q Btry d'un Field
Regiment, SP d'une unité inconnue. (sans le code numéro difficile de dire de
quelle unité il fait partie.) Il est supposé que ce char fait partie de l'un
des 3 Fld Regt SP (12, 13 ou 14) du RCA de la 3rd Cnd ID. Localisation : en
face du " AU BON CIDRE " Pierre BAZIN Aujourd'hui " Le Boréal " au niveau du
130
de la rue du général Moulin.
Montage: à gauche photo parue page 6, , dans The Windsor Daily Star, le 14 juillet 1944, un journal canadien de l'Ontario.
Alfred Collette, à gauche, le père de Paul
Collette ,
le marin français qui a blessé le collaborateur Laval
retourne
dans Caen libéré.
A droite page 166 de ce livre avec cette légende: secteur de la prison Beaulieu. Albert Collette et son épouse récupèrent des effets et évacuent avec les sapeurs canadiens.
NB les parents de Collette habitaient quai Vendeuvre et sur cette photo ils rentrent à Caen !
Source. Char
Churchill Avre de la
79th Armoured Division
dans Caen, le 10 juillet 1944.
Ce
matin,
le
2nd Bn The King's
Shropshire Light
Infantry Regiment (KSLI)
,
185th Brigade, 3rd Division
,
du
Lt-Col C.G. Millett (qui vient de remplacer
le
Lt-Col F.“Jack” Maurice, mort le 7 juillet) est
enfin
dans
Caen,
quartier
des
Docks
entre
le
Bassin Saint-Pierre
et
le
Canal.
Il
engage dès
l'aube
des contre-patrouilles
allemandes
qui tentent
de
s'infiltrer
depuis
la gare et traversent
le
cours Cafarelli.
Ils
sont
à chaque
fois repérés
et repoussés
sans
ménagements
et le cours Montalivet
est
surveillé
par une section
de
mitrailleurs
installée
avenue de Tourville.
Le 10 juillet, des soldats Britanniques du King’s Shropshire Light Infantry viennent de faire prisonnier un tireur isolé allemand caché. Ce Scharfschütze (sniper) portait sur le visage un masque de camouflage composé de fines lanières (qui ont été rejetées de chaque côté du casque). Les tireurs isolés ont causé bien des soucis aux premières troupes qui sont entrées dans Caen. (NB la censure a caviardé une pancarte: Comd Post soit Poste de commandement situé 45 rue Haute qui apparaît sur ce film, voir à droite les deux captures d'écran)
Soldats britanniques devant le Quartier Général de la Kriegsmarine, rue Basse. De nos jours.
Les
Ecossais
du 1st KOSB
poursuivent
les patrouilles
anti-snipers
dans la ville,
guidés
par
des
FFI
de la
compagnie Fred
Scamaroni,
qui
combattent
désormais
au grand
jour.
Certains
revêtent
le
battle-dress
anglais
ou
canadien
et sont
incorporés
à
la 2nd
Army
jusqu'à
ce
que
la nouvelle
armée
française
soit prête
à les intégrer.
Plusieurs Ecossais sont blessés par obus dans la ville, souvent secourus par des infirmières de la Croix-Rouge qui les dirigent sur le Bon-Sauveur.
Montage de trois photos,
source et
source et photo présentée dans ce livre
page
238. Le 10 juillet, des Ecossais du
1st King's Own Scottish Borderers (KOSB) ont récupéré une vieille
mitrailleuse Hotchkiss et posent pour le photographe. Noter sur la manche de
plusieurs hommes le tartan
du KOSB
au-dessus de l'insigne de la 3rd Infantry Division
.
L'historien de la 3rd Division écrit ce qu'un jour il souhaite pouvoir lire, gravé sur le bronze, dans l'église Saint-Pierre: ... "La Valeur de ces soldats n'est égalée que par l'admirable conduite des Caennais qui ont tragiquement su attendre, dans la dignité, que leur soit rendue la Liberté".
Source: PAC PA-162651. Le 10 juillet, des fantassins canadiens rue du général Moulin à La Maladrerie; le sol est parsemé de décombres. Actuellement la rue se termine au N° 61 (immeuble reconstruit) avant le carrefour avec la rue Savorgnan de Brazza et recommence (sans compter le distributeur de billets du Crédit Agricole situé très en retrait) au N° 71 (fleuriste) dont le magasin est visible sur la photo au-dessus de la tête du soldat le plus à droite. Cette barre de commerces située en bordure de voie de la rue Savorgnan de Brazza (qui n'existait pas sous sa forme actuelle) à la venelle du Puits a été rasée et les commerces reconstruits en retrait pour faire place au stationnement de véhicules garés en épi entre la voie et lesdits commerces. Les maisons avec (faux) blocs de pierre apparents et clé de voute au-dessus des fenêtres sont nombreuses dans la rue général Moulin et typiques. Ces maisons de ville de la Maladrerie, partie Venoix, car, à cette époque et jusqu'en 1952, elles étaient situées sur le territoire de Venoix qui était une commune à part entière, se ressemblaient toutes. Détails du repérage.
Source PAC, la place du Planitre à La Maladrerie, le 10 juillet 1944. Localisation.
Source Life collection. Canadiens rue du général Moulin devant la prison Beaulieu à gauche. Localisation.
"Photos PAC" Deux photos du même Bren. Photos du 10 juillet 1944. Séquence filmée voir en 4:22.
A gauche source p010274, Des Caennais se rassemblent autour d'un véhicule chenillé pour recevoir des cigarettes et des sucreries des soldats canadiens. En arrière-plan, les immeubles sont fortement détruits. Le Bren est rue de Bayeux devant la venelle Crespellière côté numéros pairs. Casque Adrian peint en blanc et une paire de bottes en caoutchouc= Agent de la Défense Passive (DP). Français requis par les Préfectures pour servir de supplétifs à la Croix Rouge ou autres organismes de sécurité et de secours. Les jeunes de la Défense Passive de Caen (Equipes d'Urgence et Equipes Nationales) eurent durant le mois de martyre de la Ville une attitude héroïque.
A droite le Caporal J.R. Pelletier dans un Bren carrier distribue des cigarettes à des civils. Source page 2 de ce site. Noter l'Arm of Service 41 à l'avant du Bren soit 17th Duke of York's Royal Canadian Hussars, la même localisation que l'autre photo le photographe est passé de l'autre côté du Bren dans le bas de la rue de Bayeux.
Position du Bren l'intensité de la couleur indique le degré des destructions.
En
fin d'après-midi,
la
9th
(Highland) Brigade
du
Brigadier Douglas Gordon Cunningham
est
relevée
par
la
7th
du
Brigadier Harry_Wickwire Foster
,
à
l'ouest
de la
ligne
Saint-Pierre
pont
de Vaucelles,
qui
s'installe
pour six
jours.
Les avant-postes sont à la banque de France, rue Saint Louis et le clocher de
Saint Jean est utilisé comme observatoire.
The Royal Winnipeg Rifles
du lt-col. John M. Meldram
quitte
le secteur Saint Julien à 11H30 et rencontre des FFI caennais. Son nouvel
emplacement est malheureusement illisible sur son war diary.
Le PC des
Camerons Highlanders of Ottawa
est au
Jardin des Plantes.
Le
1st Bn The Regina
Rifle Regiment
,
à son
tour,
incorpore
plusieurs
guides
FFI de
la compagnie
Fred Scamaroni.
Robert Castel, adjudant des
F.F.I. au sein de la
compagnie Scamaroni, est tué
.
Georges Poinlane
,
à la tête du groupe, et René Le Sec'h
sont blessés, le 10 juillet, lors d'une mission de reconnaissance pour
l'armée canadienne au rond point de l'Orne.
"Source photos IWM, montage: à gauche
présentée page 279 de ce livre
, à droite présentée page 250 de ce
livre
"
Visite du
Lieutenant-General John Tredinnich Crocker
commandant du
I Corps
,
le 10 juillet photos prises à l'entrée du Vaugueux (voir
l'arrière plan de la photo de droite), noter l'insigne de manche du I Corps, il rencontre des Caennais.
Photos LIFE. A gauche LC000051 : Crocker rue d'Haleine au Nord du château de Caen. A droite LC000066: Crocker dans Caen, endroit non localisé mais près du Vaugueux.
Source
et
Source.
Ecossais du 1st KOSB
avec un
canon antichar
Ordnance QF 6 pounder, à gauche sur le trottoir deux Sherman
dans la rue Montoir-Poissonnerie, à l'angle de la rue du Vaugueux,
à droite avec des civils, l'église Saint Pierre dans le fond.
De nos
jours.
"Source, photos présentées page 283 de ce livre
,
rue Saint Pierre, le 10 juillet, à gauche
l'église Saint Sauveur au bout de la rue Froide, dans le fond de la photo de
gauche on distingue le clocher tronqué de l'église
Saint Pierre. A droite un bulldozer blindé du 3rd Field Park Co, RCE.
Le même endroit que ci-dessus, les décombres dans les deux sens de la rue Saint Pierre, à gauche deux soldats britanniques rencontrent deux hommes de la Défense passive. Source captures d'écran de ce film.
Source. Selon la source canadienne le 10 juillet la rue Deslongchamps vue de la rue de Bayeux vers la rue des Mazurettes avec des obstacles antichars, noter les deux massifs en béton d'ancrage pour porte belge. De nos jours.
Source. Le 10 juillet dans une rue en ruines un civil et un homme de la Défense passive (casque Adrian blanc et brassard) tenant leur vélo à coté d'un Sherman allié.
Source. Le 10 juillet un groupe de soldats au repos de la 3rd
Infantry Division
.
Source: pages 240 et 241 de
,
patrouilles dans le château.
La
photo du centre avant.
Photo LIFE, LC000067: Trois soldats, deux Jeep, un camion et au moins sept motos, dans l'enceinte du château de Caen
Source: pages 241 et 244 de
,
des fresques allemandes: à gauche dans la caserne du château, à droite non
localisé dans Caen.
en haut à gauche: L'Allemagne doit vivre même si nous mourons.
en bas à gauche: Plus important que notre propre vie est la vie de notre propre peuple et l'existence de l'Allemagne.
à droite: Si il y a la paix ou la dispute entre les peuples, sans forge, le bataillon n'ira pas loin
11 JUILLET
Source: La Voix des Alliés Bulletin N°16 apporté par N°12 Amplifier Unit.
Informations anglaises de 9 h 30.
" Les troupes britanniques et leur matériel affluent dans Caen."
A l'angle du Bd des Alliés et de la rue du Pont Saint Jacques devant l'Ouest Eclair rencontre entre des Canadiens et des Britanniques. De nos jours.
Source page 167 de ce livre, Un camion d'une Amplifier-Unit diffuse des nouvelles aux Caennais au 188 rue de Bayeux.
Source page 290 de
.
Le
11 juillet, le Sergeant Jimmy Campbell, Canadian Army Film and Photo Unit (CFPU)
allume une
cigarette à un membre de la DP
qui
transporte des bidons de lait.
La
légende canadienne:
DAPDCAP49102. Le Sgt Jimmy Campbell sera
tué le 20 juillet et enterré provisoirement le
22 à Fleury sur Orne
DAPDCAP333316.
Source pages 244 et 251 de ce livre, des Caennais cuisinent sur le trottoir.
Séquences filmées, c'est la même femme que la photo ci-dessus à gauche.
Les coups de sonde lancés sur l'Orne, du Grand Cours au Cours Cafarelli, révèlent l'omniprésence de la défense allemande enterrée et dissimulée dans les ruines, qu'il serait inconcevable d'assaillir de front, au risque d'un coûteux et long combat de rues dont le GQG ne veut surtout pas.
Dans les docks, ce sont désormais les
1st Bn The Canadian Scottish Regiment
du Lt Col. Frederick N. Cabeldu
qui
lancent des patrouilles, depuis les positions que leur ont cédées ce matin les
2nd KSLI
qui sont rentrés à
Beuville.
Le QG est dans la cave du couvent de la Charité, quai Vendeuvre
(Pour Jean-Pierre Benamou) ou dans le
Carmel avenue Georges Clemenceau (Pour Albert Pipet).
Le monastère des Sœurs de la Charité, quai Vendeuvre et rue de l'Engannerie, à droite en arrière-plan l'église de la Trinité
Source. Le 11 juillet, un soldat de la 3rd Infantry Division
avec deux prisonniers allemands (vu la blouse de camouflage) de la
16. Feld-Division (L)
Un peu plus tard, dans la matinée, le bruit circule que le commandant en chef des forces alliées, le général Montgomery, est à Caen. Le moral remonte et l'on se presse pour lui serrer la main sur l'esplanade de Saint-Etienne où photographes et opérateurs de cinéma sont là!
Le General
Law
Bernard Montgomery, commandant du
21st Army Group
sur le parvis de Saint Etienne et
place
Fontette
Puis il remonte dans sa
voiture
ouverte et, par les
Tribunaux, en parfait touriste, il prend la direction de
la
place Saint-Martin où il passe des troupes canadiennes
du
Royal Winnipeg Rifles
en revue sous la
statue de
Du Guesclin.
Devant le 42 rue Guillaume le Conquérant, direction Bayeux. De nos jours.
Au Port régimentaire du
1st Hussars
,
au sud de la Folie, les obus de 88 et de 105 passent par-dessus les têtes pour
s'abattre sans arrêt sur le carrefour adjacent, route de Courseulles. Six M.P. y
ont déjà été tués en deux jours, dans leur tâche de réglementation de l'abondante
circulation qui aborde Caen par le nord, depuis les plages
de Débarquement.
Carte 7F/1 seconde édition 1943.
Bien dissimulé dans les branches d'un gros marronnier sur le Grand-Cours (aujourd'hui le cours du général Koenig) qui longe l'Orne en bordure sud du Champ de Course, le fusilier Prince, armé de son Lee Enfield à lunette, abat treize snipers sur la rive opposée, dans les jardins de la rue de l'Arquette et les maisons rue de Branville "Encore deux ou trois jours de ce régime et nous pourrons alors passer l'Orne sans crainte !"
Source: photo PAC, PA-131395. Lieutenant-colonel R.S. Malone (à gauche) fixe la pancarte du siège du journal de l'armée canadienne Maple Leaf (La feuille d'érable) sur la façade de l'imprimerie Caron, 34 rue Demolombe, le 11 juillet 1944. Cet hebdomadaire destine aux soldats (équivalent canadien du Stars & Stripes américain), y fut imprimé de mi-juillet à début septembre 1944.
Le 11 juillet, officiers français dans Caen. Photo de gauche, source; photo de droite, source. Photos PAC.
Ce qu’on peut dire après examen de ces
photos. Photo de droite : devant une traction avant Citroën, à gauche: un
général de brigade avec sur la poitrine ce qui semble être l'insigne des FFL
et à l’épaule
;
au centre: un colonel de la coloniale (ancre sur le képi), il s’agit du
colonel
Pierre de Chevigné,
commandant militaire des régions libérées,
à Bayeux à cette époque (voir
ici le 14 juillet), voir un montage
;
à droite: un officier supérieur (combien de galons?), veste de 40 contrairement
aux deux autres qui sont en battle dress britannique, sur les pattes de col les
foudres d'un breveté d'Etat-major ( ?), ce qui est cohérent avec l'absence de
tout insigne sur le bandeau du képi, a priori infanterie (éventuellement
coloniale),
voir cet officier à Bayeux avec de Chevigné.
Photo de gauche: deux déjà vus. Le porteur de mallettes: rien de particulier, un
officier français, tenue de 40.
Lui aussi à Bayeux le 14 juillet. Un Gendarme; un officier des chasseurs,
plutôt alpin vu le grade en pointe et le béret (pas très large cependant) d'un
bataillon à fourragère.
Rue de la
Pigacière, le
Lt Gen. Guy Granville Simonds
, commandant le
2nd
Canadian Corps
, rend une
première visite à la ville qui occupe le centre de son
théâtre d'opérations.
Place des Tribunaux, un poste de circulation, on peut distinguer sur une pancarte : N°3 Military Prison
Capture
d'écran en 4:49 de ce film
NARA111-ADC-2546,
ce Centre de libération des prisonniers de guerre, au Lycée Mlaherbe, était
dirigé par le le capitaine Robert
Le Coutour
.
Source pages 294 et 309 de ce
livre. A gauche: rue de Bayeux, une Jeep de la RAF
avec des
Caennais; à droite des civils et des soldats sur un trottoir encombré de
pierres.
Source page 308 de ce
livre. Photos prises rue Saint Martin: à gauche des Canadiens dont de dos un
pilote de la
RCAF non
localisée; à
droite un médecin de la RCAF avec des enfants
devant le
24.
Rue Saint Pierre devant le chevet de l'église Saint Sauveur des soldats alliés et des civils; à gauche rue Froide deux hommes dans une remorque.
Le 11 juillet à 6 heures du matin,
de
l'autre
côté
de
la rivière,
la
12.SS-Panzer-Division
HJ
cède
ses positions
de Vaucelles
à la
1.SS-Pz-Div. "LSSAH"
qui a son tour sera relevée par la
272. Infanterie-Division
du
Generalleutnant
Friedrich-August
Schack
entre le 13 et le 17. Le SS-Panzer-Artillerie-Regiment 12 et un
bataillon de Panzergrenadier restent sous le commandement de la Division « LSSAH
» tandis que toutes les autres unités sont rassemblées dans le
secteur de:
Sassy,
Condé-sur-Ifs,
Garcelles,
Potigny et
Bons
au Nord de
Falaise pour être remises sur pied dans la mesure
du possible.
Témoignage de Wilhelm Pfaff du
Grenadier-Regiment
980 de la
272.Inf.Div.
"
Nous sommes arrivés le 11 juillet dans le secteur de Caen, nous luttons avec
la
21. Pz-Div.
notre secteur est délimité par la rue de la gare et la route de Falaise, à
gauche par le village de
Maltot, notre PC fut installé à la
ferme de Troteval.
Le PC de la 21. Pz-Div. était dans un blockhaus de la
gare de Caen."
Zone de retrait de la 12. HJ
"Photo PAC, PA-162583". Le 11 Juillet 1944 - Un Sherman du Sherbrooke Fusiliers Regiment, 23 rue du général Moulin.
Le 11 juillet, une patrouille du
Highland Light Infantry of Canada
devant le
46 rue du général Moulin à la Maladrerie
Source page 167 de ce livre. Le long du mur de la pépinière Kaskoreff à La Maladrerie, le sapper W.S. Grant, RCE avec un détecteur de mines. De nos jours.
"Photos PAC" Le lieutenant George Cooper, cameraman du Canadian Army Photo and Film Unit, rencontre son beau-frère, le capitaine R.T. Miller d’Ottawa. Photos prises le 11 juillet 1944, rue du Général Moulin à La Maladrerie (100 m plus haut à gauche l’entrée de la prison Beaulieu). Le blindé est un Humber Light Reconnaissance Car. Source. L'AOS 49 indique la 6th Field Company, RCE de la 3rd Cdn ID
Source.
Le soldat irlandais James Rossitor (soit du 2nd
Royal Ulster Rifles
)
devant la tombe d'un soldat allemand mort le 7 juin, place de la
République.
12
JUILLET Le Commissaire de la République,
François
Coulet ,
était à Caen hier soir. A l'Hôtel de ville provisoire, on affiche des consignes
paraphées de la haute autorité civile, sur le panneau au centre de libération
des prisonniers.
Avis officiel à la population de Caen:
1. Des vivres pour le ravitaillement de la ville sont déjà arrivées et les mesures nécessaires pour assurer ce ravitaillement sont prises.
2. Il est formellement interdit pendant que Caen sera dans la zone immédiate des opérations, de quitter ou d'entrer dans la ville. Dès que ce sera possible, des plans seront établis pour permettre le mouvement contrôlé hors de la ville.
3. Le service d'eau est en train d'être examiné par des experts. Pour le moment, vous êtes priés d'économiser l'eau autant que possible et il est recommandé, dans la mesure de vos moyens, de faire bouillir ou de désinfecter cette eau.
4. Les autorités civiles françaises, sous la haute direction du Commissaire Régional de la République et du Préfet du Calvados, assurent le contrôle de la ville en complet accord avec les autorités militaires alliées.
Source film British Movietone News.
Roulante du Secours National
et un agent de la DP à côté d'un panneau d'informations pour le
ravitaillement.
Source film British Movietone News. Des réfugiés devant un portail (FERME APRES MIDI), corvée d'eau (EAU NON POTABLE)
Source film British Movietone News. Des réfugiés font la queue pour une distributions de vivres.
Source film British Movietone News. Des réfugiés prennent un repas dans l'îlot sanitaire.
Source film British Movietone News. Portraits de réfugiés de l'îlot sanitaire.
Quelques jeunes gens téméraires ont réussi à franchi l'Orne grâce aux rails du tramway sur le Pont de Vaucelles, dont Daniel Mousset, agent de police caennais.
Le pont de Vaucelles en ruines avec les rails du tramway.
Ils délivrent aux officiers anglais de la sécurité militaire (Field Security Section) de précieux renseignements sur les emplacements des batteries de Fleury. Une demi-heure plus tard, deux régiments de Medium les engagent depuis Saint-Germain et le stade Hélitas. On peut encore les entendre dire qu'aux carrières de Fleury, les gens de Vaucelles sont en quelque sorte jaloux de leurs concitoyens libérés sur la rive gauche ... Des obus allemands font d'autres victimes, civiles et militaires en explosant avenue Albert Sorel. Place Guillouard et une dizaine atteignent le Lycée, le Bon Sauveur et les Tribunaux. Il n'y aura pas de convention avec les Allemands qui dominent pourtant les immenses Croix-Rouge peintes sur les toits du Bon Sauveur, depuis la rue de Branville.
Montage, façade du lycée Malherbe avec les croix rouges.
Rue Saint Pierre, un soldat
britannique de la 3rd ID (voir son patch d'épaule
)
offre un cigarette à un jeune homme des Equipes d'Urgencee
.
Capture d'écran de ce
film.
Cette nuit, la
Luftwaffe
a
poursuivi ses raids irréguliers, engageant de un à douze bombardiers légers en
ordre dispersé.
A la Maladrerie la Royal Canadian Artillery
installent ses
batteries tout près d'un grand hôpital de tentes.
Quand l'avis d'évacuation survient, sur proposition des Anglais, un immense mouvement s'organise aux centres d'hébergement, qu’il faut canaliser. De 8 h 30 à 12 h 00, une rotation de 80 camions et cars de l'armée est lancée, avec chauffeurs et accompagnateurs, sur un plan de six jours, permettant à 9.000 candidats au départ vers la sécurité, de quitter finalement leur ville incertaine. Les destinations s'échelonnent sur des villages préparés: Sainte-Croix-Grand-Tonne, Amblie mais surtout Bayeux et le Val de Saire, au Nord-est du Cotentin. Le départ a lieu place du Lycée et les jeunes des Équipes Nationales sont requis au transport des bagages. On évacue d'abord les familles puis les grabataires et les gens des hospices, certains sur des brancards, qu’il faut accompagner.
« Archives départementales du Calvados ». Evacuation des réfugiés sur le parvis de Saint-Etienne. Film départ de réfugiés le 15 juillet (à partir de 02:00) voir également le début de ce film.
Source film British Movietone News. Des camions de réfugiés devant le 74 rue de Bayeux. De nos jours. Noter à droite le camion au gazogène.
Place
Saint Martin au pied de la statue du connétable
Bertrand Du Guesclin une cérémonie du lever des couleurs avec un détachement
du
The Highland Light Infantry of Canada (captain
Lowe) et un autre du The Regina Rifles
(captain Treleaven) avec passage en revue du
Lt Gen. Guy Granville Simonds
.
Place Saint Martin. A droite après la libération, les pancartes.
Ce jour, visite du Stanmore Bombing Committee pour enquêter sur le bombardement du 7 juillet: les conclusions de l'enquête sont accablantes.
Rue Montoir-Poissonnerie. A gauche
source page 266 de
,
un soldat prend la pose pour le photographe; à droite
source, des civils et des soldats.
13 JUILLET
Les Civil Affairs mettent en place des barrages pour contôler les identités "afin de dépister les agents de l'Allemagne demeurés en liberté et les soldats allemands habillés en civil".
Source: La Voix des Alliés Bulletin N°18 apporté par N°12 Amplifier Unit.
A gauche: Capture écran à 00:00:44 de ce
film tourné le 9 juillet, les troupes alliées pénètrent dans Caen. A droite:
Photo IWM, prise le 13 juillet et présentée page 248 de ce livre
devant
la Poste centrale place Gambetta, à droite un Medic du Royal Winnipeg Rifles.
De nos
jours.
FELDGENDARMERIE 723 (à la Feldkommandantur 723 équivalent de la Préfecture du Calvados)
HEERESZAHNSTATION = Cabinet de dentiste de l'armée de terre
NSKK =
Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps
Brigade Todt Gruppe 4. Staffel
4."l'insigne tactique"
est un symbole (non officiel) représentant un canon sous casemate comme cette
chevalière stylisée
du NSKK Staffel 5. Voir également sur ce
totem à Saint Malo.
STANDORTKOMMANDANTUR = Kommandantur de la place équivalent de la mairie
QUARTIERAMT FÜR DURCHGANGSVERKEHR = Bureau pour la circulation en transit.
F = Feldtelephon. Le F est en blanc sur fond rouge (ici en
version
fanion ) et en dessous la
flèche directionnelle qui indique l'emplacement où se trouve la central
téléphonique (dans ce cas le
grand
bunker de télécommunications Wn 111 type R618 sur la place Gambetta entre la
Préfecture et la Poste)
En bas à droite, pancarte noire: Orst-Laz = hôpital local. Le Kriegslazarett était à l'hôpital civil avenue Georges Clemenceau.
Une antenne du NAAFI/EFI (Navy, Army and Air Forces Institutes/ Expeditionary Force Institutes) institution charitable de l'armée britannique, s'installe Boulevard des Alliés dans la brasserie Chandivert.
La basserie Chandivert et le cinéma Majestic, Bd des Alliés, en arrière plan l'église Saint Pierre.
A Caen la NAAFI / EFI N°31 Mobile Canteen, voir ici à La Maladrerie, un camion Fordson 7V modifié NAAFI Mobile Canteen.
A gauche, source Life collection. Devant la station service Antar, rue du général Moulin, un camion de la N°31 Mobile Canteen. A droite, source PAC.
Il y avait en face (voir ici localisation) dans la boutique du fleuriste Lamy, 92 Boulevard des Alliés une autre cantine "The Pop Inn" NAAFI mais pour les Canadiens (voir un film)
Source.
Au centre deux hommes du Canadian Provost Corps devant "The Pop Inn", la nouvelle
cantine du Navy, Army and Air Force Institute (N.A.A.F.I.), Caen, France,
27 Juillet 1944.
Source. Toutes ces photos ont été prises le 27 juillet 1944 par le photographe Michael M. Dean. Voir l'identité de certains soldats.
Ce jour, le maire de Caen, M.
André Detolle,
est vu par Mme
Lesage-Bourdais à
Trun, il se serait ensuite replié à Moulins-la-Marche
(Orne). Il avait été évacué de force par les Allemands, dès les premiers jours
de la bataille et pris le chemin de l'exode, son parcours n'a jamais pu être
retracé ! (TE 242, Mémorial de Caen). Il est
destitué le 19 juillet.
Source film British Movietone News. Les Alliés filment les pompiers caennais avec leur pauvre matériel.
Parution du premier numéro de "Liberté de Normandie"
Des obus allemands, encore, ont pris pour cible le quartier Nord-ouest qui rassemble
90 % des Caennais de la rive gauche qui n’ont pas évacué. Puis une trentaine
de bombardiers de la Luftwaffe
ont lancé des centaines de petites bombes planantes
sur la ville qui ont rallumé des incendies.
Dès 08 h 30, l'évacuation massive, par camions anglais et transports civils, reprend sur Bayeux alors que les tirs se poursuivent, 200 obus à présent ont atteint le Bon Sauveur, 57 sur le Lycée Malherbe, faisant 21 tués, et 30 blessés. Des crépitements de mitrailleuses viennent de l'Orne. Les Allemands reviennent-ils?
12H30 La boulangerie de l'hôpital Clemenceau est détruite, plusieurs tirs d'obus.
Pendant ce temps,
Place
Foch, des FFI arrachent le dernier drapeau allemand
qui flottait encore à la
Kommandantur de l'Hôtel Malherbe démoli, déclenchant le tir des
MG postés dans
les jardins sur l'Orne de la rue de l'Arquette.
Cette nuit, à 23 h,
l'intrépide lieutenant Bergeron fait passer sa célèbre patrouille du
1st Bn The Regina
Rifle Regiment
,
les "Bergeron's Scouts", sur la rive droite de l'Orne, au-delà du pont des
Abattoirs effondré dans le fleuve. Ils observent des Allemands creuser des
tranchées en respectant un silence étonnant.
Le secteur en ruines des
abattoirs à la rue de Vaucelles ne semble pas tenu par plus d'une compagnie de
la Wehrmacht
, pas de canons, ni de chars, seulement des mortiers.
Les abattoirs après la libération de Caen.
Dans la nuit du 13 au 14, un obus transperce le pavillon du Sacré-Cœur au Bon Sauveur, plusieurs victimes parmi le corps médical; 42 minutes plus tard une salle d'opération provisoire est en service!
Un film de R. Hoar tourné le 13 juillet, à partir de: 18:08:11;23. Les rues ne sont pas encore déblayées.
De gauche à droite: le film commence à l'angle de la rue Georges Lebret et de la place du Théâtre, puis Bd des Alliés (aujourd'hui Bd Maréchal Leclerc), l'angle de la rue du Pont Saint-Jacques et la pharmacie de l'Hôtel de Ville.
Le 14 JUILLET
L'Ob.
West, le
GFM Hans
Gunther von Kluge
,
rend visite au
Panzergruppe West et au
I.SS-Panzerkorps. Le SS-Obergruppenführer
Sepp Dietrich
fait un exposé sur la situation. Une notice dans le journal de marche de l'Ob.
West dit ceci: "
Les pertes sont examinées, de même que la tenue
exemplaire de la Division "Hitlerjugend"
.
Son Kommandeur, le
Standartenführer Meyer
,
se présente personnellement au Feldmarschall. Pertes depuis le début de
l'Invasion: 12.SS-Pz.-Div. "HJ" : environ 5 000 hommes ... ".
Dans son livre
,
Didier Lodieu indique pages 58 à 60 une relève, le 14 juillet, par la 272.ID
.
Lorsque le I./Gren. Rgt. 980 et le I./Gren.
Rgt. 982 montent enfin vers le front, au sud de Caen, l'Oberst Burian
,
commandant du Gren. Rgt. 980, avait pris contact avec l'état-major d'un
régiment de
SS-Panzergrenadiere. (L.A.H.)
pour organiser au mieux la passation des positions. Les quatre chefs de
compagnies du II. Btl. de son régiment l'accompagnent. Ce sont l'Oberteutnant
Schwarzer de la 5.
Kp.,
l'Oberleutnant
Thomae
de la 6,
le Leutnant Marychka de la 7
et le Leutnant Wagner de la 8.
Sur un mur lézardé, une immense carte est
déployée sur laquelle de grands traits de crayons multicolores indiquent
l'emplacement
des unités engagées.
Des instructions précises sont données
à
l'Oberst
Burian,
pendant que ses officiers prennent des notes. Leur ligne de
défense
se situe
à
l'est
de l'Orne, entre la gare de Caen et Mondeville (inclus).
A 5h du matin, la relève avec les Waffen-SS est terminée.
NB Hasard de l'histoire, le 20 juin 1940 la 216e division allemande (dissoute fin 1943 et reformée sous le nom de 272.ID) s'installait à la cartoucherie de Mondeville (Rue de Valleuil).
C'est
au milieu
des ruines que les quatre chefs de compagnie du
II.
Btl. du Major Werner
,
absent pour une raison inconnue, répartissent leurs
soldats
dans les
tranchées et postes défensifs tenus par les Waffen-SS.
Pour sa part, l'Oberleutnant Thomae
de la 6. Kp, installe
son PC dans une maison bâtie sur une élévation bordant la gare et qui lui procure
un excellent observatoire.
Le PC de l'Oberleutnant
Schwarzer de la 5.
Kp. se trouve
à
proximité. Un moyen pratique pour
coordonner efficacement leurs défenses.
A 4hOO,
les Grenadiere relèvent les Waffen-SS,
bien
soulagés de quitter ce secteur pilonné par l'artillerie alliée.
Informations anglaises de 13H30 :
"Dans la région de Caen. accalmie générale. L'aviation ennemie refuse le combat dans le ciel de Normandie".
Les obus allemands continuent de s'abattre, un toutes les cinq minutes, sur la rive gauche de la ville, apparemment sans véritable objectif d'intérêt militaire. L'évacuation des Caennais se poursuit dans la rotation des camions britanniques qui contribuent à attirer les obus.
Source: photo OFIC, présentée page 76 du livre: Le Calvados en images de Jeanne Grall, SPRL Sodim,1977. Des Caennais place du Lycée.
Le
Comité de Libération
rassemble les autorités civiles et militaires pour une cérémonie place du Lycée
qui renouvelle, plus discrètement celles du 9 et du 10, dont elle n'a plus le
même caractère de spontanéité.
Pierre Daure
Préfet; Joseph Poirier
représentant la Ville de Caen;
Léonard Gille
,
président du CDL; Mgr des Hameaux
et les représentants du pouvoir légitime. Le
général
Pierre Koenig
chef des FFI est représenté par
Emmanuel d'Astier de la Vigerie
,
commissaire à l'Intérieur du
Comité Français de la Libération Nationale;
François
Coulet
,
commissaire de la République;
Raymond Triboulet
,
Sous-préfet de Bayeux. Le colonel
Usher
chef
des Affaires civiles, est
entouré de son état-major interallié d'une vingtaine d'officiers, représentant
le 21st Army Group
.
Une sobre prise d'armes, au quartier Lorge rue Caponière, quelques gendarmes, quelques engagés en uniforme, quelques hommes de la Résistance. Pas de clairon. Le colonel de Chevigné décore de la Croix de guerre: Léonard Gille, Georges Poinlane, René Duchez, Leroy et René Le Sec'h.
"Source: Photo collection Jacques Vico" Avec un casque, à gauche, Léonard Gille, le bras en écharpe Georges Poinlane et René Duchez à la caserne Lorge, le 14 juillet 1944.
A 18 h 00, place Foch, devant le Monument aux morts, le discours du Préfet est interrompu par une volée d'obus. Les Allemands n'apprécient pas la commémoration du premier 14 juillet de Liberté et allongent leurs tirs vers l'îlot sanitaire.
Photo présentée page 84 du livre:
Le
Calvados en images de Jeanne Grall, SPRL Sodim,1977. A droite Emmanuel d'Astier
de La Vigerie, commissaire à l'Intérieur du Comité Français de la Libération
Nationale. A l'extrême droite caché Léonard Gille. Selon ce
livre
était présent
Charles
Luizet . A gauche l'immeuble en ruines
est l'hôtel
Malherbe, siège de la
Feldkommandantur 723. Dans le fond le clocher de
Saint Michel de Vaucelles. Un cameraman britannique filme la scène. Cette
cérémonie a été écourtée par un bombardement d'artillerie allemande.
Plusieurs obus traversent les toits et
les étages du Bon-Sauveur, heureusement, sans exploser! D'autres 15 cm éclatent,
attirés par les immenses emblèmes de la Croix-Rouge
, et font
des victimes supplémentaires.
Le Lieutenant General Simonds
poursuit l'installation de la
2nd Canadian Infantry Division
à laquelle il adjoint la
2nd Independent Cdn Armoured Brigade
. La 7th Brigade de la
3rd
Cdn ID
tient la rive gauche de Caen, la 3rd British Infantry Division
se regroupe
entre les routes Caen-Luc et Caen-Hermanville, dans la fausse sécurité de
l'arrière qui n'est pas exempt des tirs de
Colombelles
et des averses de
bombes
anti-personnelles, la nuit, des appareils de la Luftwaffe
.
Zone de repos de la 3rd British Infantry Division.
15 JUILLET
Informations anglaises de 19 h 30
"Dans le secteur de
Caen, la 2nd Army
continue de se regrouper, l'accalmie
dure depuis quatre jours. L'aviation alliée attaque sans relâche de Caen à
Amiens les troupes, dépôts, véhicules ennemis".
Cette nuit, les bombardiers allemands "de service" ont attaqué un convoi canadien promenade Saint-Julien et place Saint-Martin. Des camions fument encore, il y a une douzaine de victimes. Une centaine d'obus allemands sont tombés sur la rive gauche, l'un d'eux, au phosphore, incendie le pavillon d'orthopédie du Bon Sauveur qui n'est plus utilisable. Quatre-vingt-deux impacts sont relevés sur les bâtiments de l'hôpital et dans les cours intérieures.
Source film British Movietone News. la place du Lycée avec soldats alliés, sur la pancarte CMP REPORT CENTER soit Poste de commandement, centre d'enquête.
Gilbert Détolle quitte le centre d'accueil des Petites Soeurs des Pauvres, Bd Lyautey pour Saint-Sylvain et revient en disant qu'il n'y a plus une seule pièce d'artillerie dans la plaine d'Ifs. Hier, il y en avait en position tous les cent mètres.
Raymond Chatelain, Gilbert Detolle, Queudeville et Mlle Louise Boitard passent l'Orne venant de Vaucelles et rencontrent le premier PC canadien à la Banque de France, rue Saint Louis.
Une patrouille canadienne du
Royal Winnipeg Rifles
passe l'Orne, deux hommes et le Corporal James Maxwell Henry
de la A Coy
(il sera tué le 15 août à
Soulangy), qui rentrent avec un blessé, les
premiers Canadiens à Vaucelles !
Source. Un sniper de la 3rd Infantry Division assis sur une chaise dans une
cuisine devant une fenêtre ouverte juste caché par des feuillages disposés
devant lui, noter le camouflage de son casque, l'insigne de sa division
est visible sur sa manche.
Source.
Le 15 juillet,
H/Captain John M. Anderson, Padre du
Highland Light Infantry of Canada
, avec des membres d'une unité Regimental
Aid Party (infirmerie régimentaire) écoutant un disque sur un gramophone.
Source page 167 de ce livre. Le Lance Corporal E.R. Sandie, No11 Co Cdn Provost Corps s'entretient avec des civils devant la boucherie E. Horel au 79 rue de Bayeux. De nos jours.
Captures
d'écran de ce
film NARA
111-ADC-2546.
A gauche le Caporal J.R. Pelletier, un
Canadien du 7th
Reconnaissance Rgt (17th Duke of York's Royal Canadian Hussars)
3rd Canadian ID
distribue des cigarettes à des Caennais dans
le bas de la rue de Bayeux, à droite un soldat de la
2nd Army
allume
une cigarttte à une Caennaise.
16 JUILLET
Informations anglaises de 19 h 30
"A Caen, des patrouilles ont traversé l'Orne et ont atteint Vaucelles, en passant sur des barques sous le feu de l'ennemi. Leur mission remplie, elles ont regagné leurs bases sur la rive gauche".
Deux résistants FFI
les frères Vico
Jean-Marie et Jacques
traversent l'Orne venant de Vaucelles.
Un groupe FFI commandé par Gil Delamare est place Saint Sauveur, un autre commandé par le lieutenant Guibé est avenue de Bagatelle et un autre avec Jean Rioux rue Guillaume le Conquérant. Puis sur ordre supérieur, tous les FFI se replient sur Saint Germain la Blanche Herbe.
Les Allemands font évacuer les gens encore dans les maisons de Fleury, Ifs, Vaucelles. Les obus anglais explosent en quantité toujours plus grande sur les coteaux et le haut-plateau de la route d'Harcourt. Par la route de Saint-Sylvain, à 48 heures de leur libération, d'autres Caennais prennent le chemin de l'exode ...
Au Bon Sauveur, le 288e impact d'obus
allemand est compté, depuis le début de la semaine. La Luftwaffe
rôde toute
la nuit, seul le petit jour nous débarrasse de ce fléau qui semble bien
renseigné sur les emplacements de concentrations de matériels et de troupes à
bombarder.
De bonne heure ce matin, une forte
patrouille du Regina Rifles Regiment
sous les ordres du lieutenant Bergeron, passe l'Orne sur des
canots aussitôt remarqués par les Allemands qui font tout pour les empêcher de
rentrer, leur mission d'exploration terminée. Le sous-lieutenant FFI
Châtelain
est avec eux, sous l'uniforme canadien. Ce nouveau "coup de sonde" atteste
encore de la présence de l'infanterie "Wehrmacht"
sur l'autre rive. Un peloton du Regina Rifles Regiment
guidé par Jean Metier, membre de la
compagnie
Scamaroni (il s'engagera dans l'armée canadienne jusqu'à la fin
de la guerre) est emmené à
Vaucelles par le
lieutenant Dyson. Il ramène deux prisonniers qui ne se font pas prier pour
dévoiler leurs positions.
A gauche:
source, cameramen britanniques
de l'AFPU
, à gauche:
le sergent J.H. Goddard du N°5 AFPU, Bd des Alliés devant les ruines
de l'hôtel Moderne, panneau de signalisation de la Feldkommandantur (écriture à
l'allemande), voir ci-dessous. A droite,
source, le sergent Jimmy Mapham du N°5 AFPU filme un panneau
d'interdiction de photographier près du Bassin Saint Pierre en arrière plan le
marché de gros quai de la Londe, ancien
bâtiment
des Ets Allainguillaume.
Source page 244 de
ce
livre, Le sergent Goddard, dont la mère est française, s'entretient avec
René Tithy qui a été amputé d'un bras. Voir son badge d'épaule
Army
Film & Photographic Unit (AFPU). C'est le cameraman ci-dessus.
QG tactique avancé du 2nd
Canadian Corps
à Rosel (aujourd'hui au
17 chemin du Clos Joli)
Dans l'assemblée des officiers rassemblés
dans le parc ombragé du château, une vingtaine de chefs de bataillons sont en
effet convoqués par le Lieutenant Général Guy Simonds
,
qui présente lui-même la première opération confiée par Dempsey
à son corps d'armée tout neuf, se saisir d'une tête-de-pont sur
l'Orne à Caen et nettoyer le faubourg de Vaucelles. Nom de l'opération, "Atlantic".
Appuyées par les blindés de la 2nd Cdn
Armoured Brigade
du Brigadier Robert A.
Wyman
, la
3rd Canadian ID
du
Maj.
Gen.Rodney F.L. Keller
et la 2nd Cdn ID
du
Maj.
Gen. Charles Foulkes
installeront une base solide au sud de Caen conjointement avec une formidable
percée blindée du
VIII Corps
du
Lieut.
Gen. Richerd N. O'Connor
qui démarrera de la tête-de-pont
aéroportée avec 900 chars pour gagner, par l'est, la crête, de
Bourguébus à
Verrières. Nom de code "Goodwood";
A la 3rd Cdn ID
:
- La 7th Brigade du
Brigadier Harry_Wickwire Foster
, traversera l'Orne,
d'assaut à Caen,
- La 8th Brigade du
Brigadier Kenneth Gault Blackader
abordera
Vaucelles par
Mondeville à l'est,
- La 9th Brigade du
Brigadier Douglas Gordon Cunningham
, à travers la
8th sur
Cormelles.
La 2nd Cdn ID
exploitera vers le sud:
- La 5th Brigade du
Brigadier William Jemmett Megill
franchira l'Orne
au sud-ouest du champ de course et se portera sur
Fleury et
Saint-André, contact pris avec la 7th Brigade à gauche.
- La 4th Brigade du
Brigadier
Sherwood Lett
, (PC à les
Jumeaux, hameau de
Verson, il sera blessé le 18 juillet et remplacé par le colonel
Charles Mills Drury
) à l'ouest, en
flanc-garde de la 5th capturera
Louvigny et, traversant au gué d'Athis, se
portera sur
Saint-Martin-de-Fontenay.
Les forces opposées par l'ennemi s'échelonnent d'ouest en est, selon l'ordre de bataille établi par le "Renseignement" :
- le II SS-Panzer-Korps à l'ouest de l'Orne
de Villers-Bocage et
Aunay-sur-Odon jusqu'à
Eterville et
Maltot, avec les
10. SS-Panzer-Div. Frundsberg
et
9. SS-Panzer-Division Hohenstaufen
, et les
277
et
271
Infanterie Divisionen au contact avec le
XII Corps
du
Lt. Gen.
Neil Ritchie
. Très peu
d'interférences attendues contre le plan de la 4th Brigade, les Tigres de la
s.SS-Pz.-Abt.102 sont occupés sur la cote 112.
- le I SS-Panzer-Korps au sud de l'Orne,
avec la 1. SS-Panzer-Division "LAH"
,
la 272. Infanterie Division
est à Vaucelles et Ifs et la
s.SS-Pz.-Abt.101
est en
réserve d'intervention n°3, à
Bretteville-sur-Laize et à
Robert Mesnil (à l'Est
de la N 158).
- le
LXXXVI. Korps dispose, en travers de la
progression des 9th et 8th Brigades, à l'est de l'Orne, de la
16. Feld-Division (L)
renforcée d'un groupe tactique de la
711. Infanterie Division
et de la
21.
Panzer Division
avec la
Werfer-Brigade
7 et la
schwere PanzerAbteilung 503
en réserve au sud de
Troarn (16
Tigre II et 12
Tigre 1 ce que le Panzer Gruppe West peut espérer de mieux. Pour la
préparation de l'attaque, l'artillerie de trois corps d'armée (le I Corps
,
le II Cdn Corps
et le VIII Corps
)
est disponible, ainsi que deux groupes d'artillerie de la 2nd Army
soit 760 canons, avec le concours de l'aviation tactique
et stratégique, comme devant Caen, le 7 juillet, et l'appui de trois croiseurs
de la Royal Navy
.
Emplacements des unités allemandes selon le service du Renseignement britannique à la veille de l'Operation Atlantic.
17 JUILLET
Des Caennais dans les rues en ruines, à gauche un membre de la DP avec son casque blanc, deux hommes avec un brassard blanc.
4 captures d'écran de ce film NARA 111-ADC-2546, en bas à gauche des réfugiés place de l'Ancienne Boucherie, à droite Bd des Alliés vers l'église Saint Pierre.
Suivant l'exemple des Canadiens et forts de l'expérience de Chatelain ou Mettier, les FFI n'hésitent pas à monter leur propre patrouille "Fred Scamaroni" et traversent l'Orne à leur tour pour récupérer les archives restées à leur PC clandestin à la Fusion, rue d'Auge, abandonné depuis le 9 juillet.
Gilbert Detolle (le fils ainé du maire) emmène le groupe de Guibé, il remplit sa mission et le groupe rentre rive gauche après 20H30 sauf Detolle qui se relie à Sainte Thérèse. Pas de doute, une troupe puissante et décidée pourra passer dès qu'elle le souhaitera.
Il reste encore environ 3.500 Caennais sur
la rive gauche, la rive droite est interdite à tout civil, peu de mouvements
allemands y sont observés par les
Auster
de l'artillerie britannique
.
En ville, c'est-à-dire dans le quartier nord-ouest, les gens des
Affaires Civiles font acheminer
quotidiennement des médicaments et des provisions de bouche aux réfugiés, Des
points d'eau potable leur sont réservés.
Photo R. Tesnière. Rue Saint Pierre, travaux de déblaiement par des PG allemands avec un camion Dodge Tipper.
Source: A gauche: PAC; au centre et à droite et LIFE. Des soldats alliés devant des affiches allemandes de propagande à deux endroits différents dans la ville. A gauche: deux civils dont un porte un brassard. Au centre LC000904 et à droite LC000069 le long du Marché couvert.
Du Château à la rue Saint-Gabriel, des dizaines de camions débarquent troupes et matériels. Promenade Saint Julien, deux compagnies du Parc stationnent pare-chocs contre pare-chocs. Des tonnes de poutrelles métalliques pour ponts préfabriqués Bailey du Génie sont mal dissimulées aux regards des passants.
Les 1st Hussars canadiens
quittent, escadron après escadron, la Folie, dans un tourbillon
de poussière arraché par les chenilles des Sherman, visible à des kilomètres.
A
Creully, le général
Dempsey
remet au Commandant du VIII
Corps
,
le général O'Connor
,
ses instructions pour le
lendemain.
Le
II
Canadian
Corps
doit prendre et tenir Vaucelles
et
Giberville avec la 3rd
Division
et
construire plusieurs
ponts
sur l'Orne dans Caen. Ceci est vital pour
l'ensemble des opérations de la
2nd
Army
. Il devra se tenir prêt
à engager
sa 2nd Division
à
ma demande, pour se porter sur la ligne
Fleury-Cormelles. Le plan d'opération
canadien
pour approfondir la tête de pont de Caen devra
inclure
une jonction de ses forces avançant à l'ouest de
Orne, sur la ligne
Fleury-Eterville. Nom de code:
Atlantic
17
juillet 1944. M. C. Dempsey
, Lt General, Commander
2nd Army
.
Témoignages rive droite à partir du 10 juillet
1-
Témoignage
publié pages 321 à 323 de
M. Trobel, un ancien Caennais, aujourd'hui bijoutier à Villers-Bocage. Au moment du Débarquement, il vivait au quartier de la Maladrerie. Puis le 20 juin, il évacuait vers le centre de Caen, juste au moment où des obus écrasaient sa rue. Poussant une brouette, il suivit alors un banneau chargé de blessés et gagna le lycée Malherbe, vivant là un certain temps au milieu de centaines de réfugiés comme lui, trouvant aussi le temps, dans ces heures où la vie marchait à coups de canon, de convoler en justes noces, le préposé à l'état civil officiant pour la circonstance sur un tonneau transformé en bureau. Mais il connaissait sur la rive droite de l'Orne un endroit où il était déjà venu se camoufler alors que, requis pour le STO., il était revenu un jour d'Allemagne par le plus grand des hasards et avait décidé de ne plus y retourner. De cette retraite, il faisait parfois des escapades nocturnes pour aller retrouver sa fiancée habitant à l'autre bout de la ville. C'est ainsi qu'une nuit, il tomba nez à nez sur une patrouille allemande dans laquelle il fonça, tête baissée, finissant par semer les soldats au travers de ruelles qu'il connaissait bien. Ce refuge, c'était le Belvédère.
« On voit encore aujourd'hui les deux petites grottes dans lesquelles nous vécûmes tout un mois, explique l'intéressé. C'est de cet endroit que nous assistâmes à la retraite des Allemands le 9 juillet. Deux jours plus tard, mon oncle et ma tante venaient passer quelques heures avec nous. Le lendemain, ils nous quittaient. Mais à peine avaient-ils fait 150 mètres qu'ils étaient pris sous un tir d'artillerie alliée. Deux obus explosaient sur la tranchée qu'ils avaient gagnée précipitamment, les tuant tous les deux avec une demi-douzaine d'autres personnes.
« Pour nous garantir des éclats, nous construisons alors un bon parapet devant l'entrée de notre grotte. Par crainte des tirs d'artillerie anglaise, les Allemands nous interdisent d'allumer du feu. Durant cette période, nous allons nous ravitailler à l'îlot du boulevard de Rethel. Le mari de l'épicière a été tué ainsi que la femme de ménage. Nous avons dans notre groupe un bébé qui a été nourri tant bien que mal avec de l'eau de cuisson de pâtes pour toute alimentation. Au prix de difficultés sans nom, je me débrouille pour trouver du lait. Il m'arrive aussi, un jour, de descendre jusqu'n la gare et d'en ramener de grandes boîtes de confitures que je récupère dans un wagon éventré. A la fin, cependant, nous n'avons plus grand-chose à manger.
« Arrive le 18 juillet. Nous subissons alors un feu d'artillerie comme jamais encore nous n'en avons connu d'une telle intensité. C'est un grondement perpétuel, un bruit infernal; indescriptible. Rien que sur notre abri, nous compterons 18 points d'impact. Des pierres sont projetées sur nous. L'une d'elles blesse une personne. Dans l'ensemble cependant notre parapet tient bon. Soudain, j'aperçois un soldat qui rampe dans un carré de pommes de terre. A ma vue, il me met en joue.
-Ne tire pas ! lui dis-je. Français, moi !
Après un échange de paroles avec la patrouille canadienne, celle-ci continue son chemin. »
La rue Belvédère surplombe un important dénivelé (d'anciennes carrières de pierre). On y accède par la rue du Gros Orme et la rue de la Garenne. Les grottes (plutôt trous creusés dans la paroi) passent sous la rue Belvédère. La rue Belvédère tire son nom de l'ancien lieu-dit sis à cet endroit et qui est parfaitement un promontoire (belvédère) au dessus de la rue d'Auge, en fait la continuation des hauteurs de Vaucelles sur lesquelles est bâtie l'église St Michel . Toutes ces hauteurs dominant le quartier de la gare sont sans aucun doute les hauteurs dominant l'Orne de Fleury sur Orne à Colombelles avant que le cours de celle-ci soit canalisé vers le XVème, XVIème siècle.
Sur les hauteurs de Vaucelles, à l'angle du Boulevard Lyautey et de la rue Porte Millet, se trouve la communauté des Petites Sœurs des Pauvres.
Leur domaine se compose d'un bâtiment principal à étages avec deux ailes en retour à chaque extrémité de la façade sud. Au centre, la chapelle des religieuses. Là, fut installé le Centre d'Accueil N°1 et ce fut vraiment le centre de vie de ce quartier de la rive droite.
Prévu uniquement comme Centre d'Accueil, éventuellement comme hôpital en cas de destruction des ponts, le Centre N°1 n'est pas équipé en poste sanitaire. Pour la rive droite, le poste sanitaire est installé à Sainte-Thérése.
Ce dimanche 9 juillet CAEN est libéré. Nous allons dans le grenier pour regarder Saint-Etienne et tout ce que nous pouvons apercevoir de la ville.
Les Allemands refoulés sur la rive droite s'installent. Leur premier poste sanitaire est loin derrière nous. Les batteries d'artillerie sont disposées dans la plaine d'Ifs et nous sommes constamment entre les départs et les arrivées. Les obus « déchirent dans la soie » au-dessus de nos têtes quand ils n'éclatent pas autour de nous. A certaines heures les chutes d'obus atteignent une grande densité.
Ce 9 juillet, arrive au Centre d'Accueil, Chatelain, Officier de la Résistance, qui revient d'une mission au MANS. Ne pouvant franchir l'Orne il restera quelques jours avec nous et très vite nous comprendrons de quelle trempe il était.
Tout au long de la semaine des blessés sont amenés au Centre. Les salles du 1er étage, auprès de la salle d'opération sont entièrement occupées. Nous installons deux autres celliers au sous-sol, les blessés sur des matelas. Les religieuses sortent tous leurs draps, elles lavent le linge comme elles peuvent avec l'eau des citernes.
Une estafette va demander du secours à l'hôpital chirurgical de GIEL, dans l'Orne, qui viendra évacuer les blessés dans un va et vient quotidien d'ambulances. Cela va durer toute la semaine.
Nous possédions, nous l'avons dit deux ambulances. Dans la nuit du 11 juillet des Allemands s'enfuient avec la plus grande.
Dès le 9 juillet, les S.S. s'accrochent aux Petites Sœurs des Pauvres. Ils installent des mitrailleuses derrière le mur du Boulevard Lyautey qu'ils percent de meurtrières. Ils réquisitionnent les hommes qu'ils trouvent dans le quartier pour creuser des tranchées dans le jardin. Plusieurs seront blessés par les incessants éclatements d'obus. Certains s'échapperont et les S. S. furieux obligeront quelques vieillards à creuser toute la journée. Le sergent S.S. les surveillera, un gourdin à la main, un révolver dans l'autre et la bouteille de rhum sous le bras. Toute la semaine nous aurons à faire avec le « S.S. au gourdin ».
Lundi 10 juillet
Vers midi, un obus arrive dans le mur de la maternité, le démolissant en partie. Les lits occupés par les femmes récemment accouchées et par une opérée de l'appendicite sont couverts de pierres et de gravas. Pas de blessés.
Les S.S. continuent leurs tranchées, font couper les arbres fruitiers qui gêneraient leurs tirs et bouchent les soupiraux des grandes caves avec des sacs de sable.
Pendant tout ce temps, la cloche de la communauté continuait à appeler les religieuses. La cloche irrite les S.S. qui pensent qu'elle sert de signal. Ils exigent qu'on la décroche.
Ce jour-là et au cours de la semaine, plusieurs S.S. blessés viennent au Centre pour recevoir les premiers soins du Docteur Mabille. L'un d'eux, moribond, avait sauté sur une de leurs mines, rue Porte-Millet.
Mercredi 12 juillet
Dans la soirée, une voiture allemande à toit ouvert, remonte la grande allée jusqu'au perron. Un officier est debout dans la voiture, l'arme au poing. II descend et demande une ambulance avec deux ambulanciers pour aller relever un grand blessé entre les lignes. Chatelain parlemente avec l'officier, il possède très bien l'allemand. II est volontaire ainsi que l'ambulancière de Veye et le brancardier Fontaine. Ils seront assez longtemps à revenir.
Le blessé, un S.S. très décoré, était au fond d'un trou de bombe près du pont de Vaucelles. Chaque fois que les Allemands tentaient d'aller le ramasser, les soldats leur tiraient dessus de la rive d'en face.
Nos ambulanciers, debout avec un brancard, casque blanc sur la tête, allèrent le chercher sans essuyer de tir et le conduisirent au premier poste sanitaire allemand à 4 ou 5 kilomètres derrière les lignes.
L'officier S.S. les remercia chaleureusement. Chatelain en profita pour lui demander que les S.S. ne nous volent pas notre dernière ambulance et nous laissent tranquilles remplir notre service. Surtout il avait pu constater ce qu'il voulait savoir, la rue de Vaucelles et la rive de l'Orne étaient vides de tout soldat allemand. Jour après jour, les blessés sont évacués vers GIEL. La vie est difficile dans cette immense bâtisse. Les S.S. sont toujours là, souvent ivres, et de temps en temps, balancent des grenades n'importe où. Nous les voyons incendier plusieurs maisons dans le quartier.
Vendredi 14 juillet
Le soir, Gilbert Detolle (Note de MLQ: le fils ainé du maire) et les équipiers d'urgence ont décoré leur salle de drapeaux. Ils chantent la Marseillaise. C'est un 14 juillet que nous n'oublierons pas.
Samedi 15 juillet
Apparemment, il n'y a plus de S.S., ni dans Vaucelles, ni aux Petites Sœurs des Pauvres. Chatelain, Detolle et Queudeville, franchissent l'Orne sur une poutrelle qui subsistait après la destruction du pont de chemin de fer (Note de MLQ: sur les rails du tramway du pont de Vaucelles). Ils passent sur la rive gauche.
Chatelain sera tué le 17 juillet
en guidant sur la rive droite un commando canadien. Ceux, qui le connaissaient,
ressentirent une grande peine.(Note de MLQ: le 18
voir la
plaque en son honneur à l'angle du
quai Eugène Meslin et du pont de
Vaucelles, le long des quais de l'Orne, inauguration en juillet 1967)
Une dernière ambulance de GIEL vient chercher les derniers blessés. Le médecin part avec eux. Les religieuses prennent la route avec la voiture à cheval, conduite par leur vieux cocher. II n'y a plus de réfugiés. Nous restons là, à une dizaine.
Dimanche 16 juillet
Au matin, les S.S. reviennent menaçants. Sans blessés, sans réfugiés, notre présence ne se justifie plus. Nous partons à bicyclette. La rive droite sera libérée deux jours après, nous ne vivrons pas cela.
NB Merci à Philippe Corvé pour la photo de la plaque de Raymond Chatelain
Le jeudi 20 juillet
, nous apprenons que le préfet prend possession de Vaucelles, libéré hier. Pour nous y rendre nous traversons le quartier du port, plus ravagé, plus en désordre que les autres, si c'est possible. des ponts ont déjà été jetés sur l'Orne: c'est une étonnante réussite car les lus lourds camions peuvent les emprunter. En traversant Vaucelles moins définitivement détruit que Caen, j'arrive à grand*peine sur le lieu de la cérémonie comme elle vient de s'achever. Mais je peux parler avec quelques personnes qui nous disent spontanément ce que disaient les habitants de Caen le jour de leur libération: leur haine de l'Allemand. (Note de MLQ: cérémonie au grand calvaire du Cygne de Croix rue de Falaise/Bd Leroy avec le préfet Pierre DaureNous montons à l'étage supérieur d'un petit immeuble d'où on découvre un panorama de Caen. C'est curieux comme, à distance, cette ville ne semble pas avoir été touchée par la guerre. Il faut un effort d'attention pour se rendre compte de l'immensité des destructions. Car, de l'Abbaye-aux-Hommes à l'Abbaye-aux-Femmes,(sic!) entre ces clochers debout comme autrefois, Caen, qui n'existe plus et ne vit plus, semble toujours exister.
4- Extrait de
J'accompagne le Préfet
Remerciements:
- à M. Thierry Chion
- à M. Frédérick Jeanne
- à Benjamin Moogk
Bibliographie:
- Bataille de Caen 6 juin au 15 août 1944 de Jean-Pierre Benamou, Editions Heimdal, 1988.
- 12.SS-Panzer-Division "Hitlerjugend" de Georges Bernage et Hubert Meyer, Editions Heimdal, 1991.
- Le Calvados en images de Jeanne Grall, SPRL Sodim, 1977.
- Caen 1940-1944 de Claude Quétel, Editions Ouest-France, 1994.
- Normandie Album Mémorial 6 juin-11 août 1944, Editions Heimdal, 1983.
- Bataille de Normandie Album mémorial 11 juin-29 août 1944, Editions Heimdal, 1993.
- Caen pendant la bataille d'André Gosset et Paul Lecomte, Ozanne et Cie à Caen, 1946.
- Mourir à Caen d'Albert Pipet, Presses de la Cité, 1974.
- Pendant le siège de Caen... ceux des Equipes d'Urgence de René Streiff, Imprimerie Caron, Caen, 1945.
- L'Enfer au Sud de Caen. L'odyssée d'une division hippomobile allemande, la 272.Infanterie Division de Didier Lodieu, 2016.