CHRONIQUE DE L'OCCUPATION A CAEN

 

ANNÉE 1941

 

Janvier 1941, La police caennaise regrette que des soldats allemands vivent en concubinage avec des prostituées et dénonce certaines maisons de la ville qui « sont de véritables officines de débauche échappant à tout contrôle, car occupées exclusivement par des militaires allemands ».

Janvier: Installation d'un délégué du Commissariat général aux Sports.

           Au commissariat de police M. Charroy est définitivement nommé commissaire central de Caen et M. Devignes, commissaire de police du ler arrondissement.

3 janvier:  A 13h30, au Palais de Justice, séance solennelle de la Cour d'Appel, au cours de laquelle est installé dans ses nouvelles fonctions M. Demangeot, nomme procureur général près la Cour d'Appel de Caen.  M. Bornay, premier président occupe le fauteuil présidentiel, assisté de MM. Riby , président de chambre et Choisy, conseiller honoraire.

                    Crue de l'Orne

Article du Journal de Normandie du 3 janvier 1941

5 Janvier: La Prairie est gelée.

Le dimanche 5 janvier 1941, photo Ouest-Eclair

4 au 6 janvier: Reportage sur les pompiers de Caen:  La compagnie en 1941

Le capitaine Bonza qui, en janvier I938, remplaça le chef de bataillon Binet commandant le corps,  a aujourd'hui sous ses ordres 65 gradés et sapeurs, soit : 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 2 adjudants, 1 sergent-chef, 7 sergents,  2 caporaux-chefs,  2 caporaux, 19 sapeurs titulaires, et 30 sapeurs auxiliaires.

Le matériel de la Compagnie comprend : 3 autos pompes, 1 fourgon, 7 motos pompes, 2 échelles : l'une de 19 mètres, l'autre de 22, 1 dévidoir sanitaire composé d'un appareil Cot inhalateur de carbogène et d'un appareil Panis, et 1 dévidoir d'exploration avec casque et ventilateur  hydraulique. Ces deux dévidoirs servent, le premier pour le secours aux asphyxiés, le second pour les feux de cave.

Articles du Journal de Normandie des 4 et 5  janvier 1941

10 janvier: Ouest-Eclair consacre un reportage à la garderie installée dans la crèche Notre Dame par les Sœurs de la Miséricorde, rue des Carmélites.

Article du Journal de Normandie du 11  janvier 1941

16 janvier. Câble allemand saboté 29 rue des Jacobins.

16 janvier:  A 14 heures, dans la salle d'audience du tribunal civil de première instance se déroule la cérémonie d'installation de M. Perès. nouveau procureur de la République à Caen. M. Leroy, président du tribunal civil, occupe le fauteuil présidentiel, assisté de MM. Evrard. vice-président et Philippe, juge. Au siège du ministère public M. Jones Morgan, substitut du Procureur de la République, et au fauteuil du greffier, M. Séguin, greffier en chef. Parmi les magistrats entourant le tribunal MM. Le Len, juge au siège et Jacobsen. De nombreux avocats, ayant à leur tète Me Besnier, bâtonnier, accompagné des membres du Conseil de l'Ordre, sont présents dans la salle d'audience.

Ouest-Eclair du 18 janvier 1941.

Ouest-Eclair du 21 janvier 1941. Ils seront repris le 26 janvier à Condé sur Vire

21 janvier: Suite au câble saboté au 29 rue des Jacobins, la Feldkommandantur 723 ordonne qu'il soit gardé par des requis à compter du 22.

Article d'Ouest-Eclair du 23 janvier 1941. Noter l'orthographe de colonel.

L'Orstkommandant Judemmann ordonne la garde des câbles téléphoniques du Bd des Alliés à la place du 36é.

22 janvier: Les heures d'ouverture de la Ortskommandantur pour le public sont aujourd'hui de 10 heures à 12 heures. Les bureaux seront fermés pendant l'après-midi.

27 janvier: Distribution de tracts communistes, la police caennaise procède à l'arrestation de 6 militants caennais des Jeunesses communistes : deux autres ont réussi à s'enfuir .

Article du Bonhomme Libre du 7 au 13 février 1941: Des militants communistes à l'ombre. La semaine dernière, un communiqué officiel apprenait que des tracts communistes avaient été collés en divers endroits de Caen. Deux employés des PTT ayant participé à ce travail, avaient été licenciés. Pour terminer ce communiqué, on laissait prévoir que ces deux individus auraient à répondre devant la Justice de délit de propagande communiste qui leur est reproché. En effet, ils viennent d'être arrêtés et en compagnie, d'ailleurs de six autres personnes. Les huit inculpés sont:

- Marcel Ducrot, 26 ans, employé des PTT, rue du Moulin. Son interrogatoire permit l'arrestation de tous les coupables.

- Pierre Chardinne, 21 ans, manipulant-auxiliare des PTT, habitant chez ses parents, rue de l'Oratoire

- André Montagne, 18 ans, aide-électricien, place de l'Ancienne Comédie. Une perquisition permit de trouver 51 tracts.

- Serge Greffet, 18 ans, étudiant, rue Neuve-Saint-Jean

- Pierre Rouxel, 19 ans, étudiant, rue Grusse

- Raymond Guillard, 24 ans, comptable, rue de Falaise

- Joseph Besnier, 20 ans, ouvrier cordonnier, rue Bruyère à Mondeville

- Roger Bastion, 27 ans, forgeron, rue d'Auge, le seul à nier, est remis en liberté faute de preuves.

- René Plantagenest, 39 ans, marchand forain, condamné à 3 ans de prison par contumace et activement recherché quitte le Calvados.

Enquête dirigée par le commissaire central M. Charroy . Les huit inculpés ont été écroués. Ils seront jugés le 14 mars 1941 et condamnés à des peines de 4 à 8 mois de prison.

 

Ouest-Eclair du 29 janvier 1941.

29 janvier: La préfecture demande de bons  interprètes allemands pour traductions. Se présenter à la préfecture, au chef de cabinet. Une situation interessante serait offerte à des candidats justifiant d'une capacité sérieuse.

31 janvier: La police municipale recherche un interprète dactylographe. Les candidats à cet emploi sont priés de se présenter d'urgence au Commissariat central de police, rue Auber.

Les Courriers Normands décident le passage au gazogène, une usine à charbon de bois est installée dans une annexe de la gare Saint Martin.

 

 

 

Merci à Christophe Prime pour les deux photos.

Soldats allemands au marché Saint-Pierre. Au même endroit quelques années plus tard d'autre uniformes.

Source. Un groupe de 5 soldats allemands rue Basse devant la venelle Maillard à l'Est de la Tour Leroy. Ce sont des Fliegern (soldat de seconde classe) de la Luftwaffe (cf les pattes de col) certainemennt en garnison à l'aérodrome de Carpiquet.

1 février: Un mouvement de personnel dans la police municipale. M. Robert Gautier , secrétaire de police de 6e classe, est promu officier de paix de 3e classe, en remplacement de M. Edouard Regnier , admis à faire valoir ses droits à la retraite. M. Céleste Châté , brigadier-chef de 2e classe et M. Raymond Vaugeois , brigadier de 1ère classe, sont promus officiers de paix adjoints; M. Desrues prenant sa retraite et un nouveau poste étant créé. M. Emile Mabire, sous-brigadier de 1ère classe: MM. René Déméautis et Arsène Lepetit, sous-brigadiers de 2e classe, sont promus brigadiers de police de 2e classe. Enfin MM. Emile Brun, agent de 2e classe; Auguste Raymond, agent de 3e classe, et Henri Julien, agent de 3e classe, sont nommés sous-brigadiers de 3e classe et M. Fernand Le Breton, agent de 4e classe, est promu sous-brigadier de 5e classe. Ces nominations compteront à dater du 1er mars 1941. L'avancement dont ils viennent d'être l'objet souligne leurs qualités professionnelles en même temps que l'estime dans laquelle les tiennent leur chef. M. Charroy , commissaire central, et les représentants de la municipalité.

1 février: Magasins fermés pour hausse illicite; sur la proposition du Comité Départemental de Surveillance des Prix, lors de sa réunion tenue le samedi 25 janvier courant, le Préfet du Calvados a décidé de fermer : Jusqu'à intervention de la décision judiciaire, pour hausse illicite sur les prix de vente en gros, demi-gros et détail de vins de champagne, l’entrepôt sis rue de la Fontaine à Caen et appartenant. à M. René C., demeurant, 13  rue Hamon, à Caen. Pour une durée de un mois, le commerce de Mme A., née Julia N., épicière, 31 passage Bellivet à Caen pour vente de beurre et viande de porc au-dessus de la taxe préfectorale. Le commerce de Mme Emilienne B., 18 rue du Vaugueux à Caen, pour hausse illicite sur les prix de vente au détail des pommes de terre.

2 février : Par suite d'un acte de sabotage commis dans la rue des Chanoines, l'Oberstleutnant Elster ordonne la garde des câbles, et l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures

Ouest-Eclair du 2 février 1941.

2 février: M. Paul Haag ancien préfet du Var, ancien combattant et grand mutilé de l'autre guerre, est nommé à Caen, directeur régional de la Famille et de la Santé, la région où il exercera ses fonctions comprend les départements du Calvados, de l'Orne, de l'Eure et de la Manche.

3 février: Une palme en bronze, entourée d'un ruban tricolore portant l'inscription "Au général d'Ornano, mort pour la France" a été déposée sur le Monument aux morts, place Foch, sous les fenêtres de la Feldkommandantur 723, elle est enlevée par la police caennaise. En fait le Lt-colonel Jean Colonna d'Ornano , compagnon de la libération

6 février : Le Maire de Caen tente, dans un communiqué, de dissuader de toute tentative de sabotage sur les câbles. A la même date un communiqué de la préfecture dans Ouest-Eclair: "Apres les récents actes de sabotage, nous avons reçu du Cabinet de M. Ie Préfet du Calvados la note suivante Les autorités civiles et la population ont appris avec indignation que de nouveaux câbles avaient été coupés dans diverses villes et communes du département. Les auteurs de ces sabotages lâches et imbéciles ne devraient cependant pas ignorer que le but qu’ils poursuivent,  et tant est qu’il soit de nuire à l’armée allemande,  ne peut être jamais atteint car dès qu’un câble est coupé, les appareils du central téléphonique permettent immédiatement de déceler la coupure et quelques minutes après, le câble est réparé. Le seul résultat est de faire monter la garde et d’exposer à de graves sanctions une population calme et paisible qui réprouve unanimement de tels agissements. Il convient donc que chacun aide au maximum la Gendarmerie et la Police qui recherchent sans désemparer ces éléments perturbateurs du bon ordre et de la tranquillité publique, en signalant aux agents de la force publique tous les éléments permettant de découvrir les coupables."

 

 

Réquisition pour le 9 février de 14h à 16h pour garder les câbles téléphoniques allemands.

10 février : L'Oberstleutnant Elster, commandant de la Feldkommandantur 723, ordonne la levée de garde des câbles dans les rues des Jacobins et du 11 Novembre, mise en place le 21 janvier. Levée aussi de l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures .

Source: Collection Télitchko, page 13 de ce livre, les Allemands occupent la caserne Hamelin.

Deux sentinelles allemandes devant  la caserne Hamelin, à gauche devant l'entrée place du 36e RI, à droite sur la rive droite de l'Orne devant le pont de Vaucelles en arrière-plan les bâtiments le long du Quai des Casernes.

12 février: Jules Becquemont est fusillé au 43è RA, premier calvadosien fusillé par les Allemands. Le Préfet Henry Graux en donne dans ses Mémoires le motif : « pour avoir mangé un pigeon voyageur en provenance d'Angleterre au lieu de l'avoir porté à la Feldgendarmerie ». Arrêté, Jules Becquemont est d'abord condamné en août 1940 à 8 ans de prison pour sabotage. Il est finalement fusillé dans des conditions que l'opinion publique et le préfet ne peuvent admettre. La police française enquête et le colonel Elster admet les critiques.

Source page 58. Rapport préfectoral de mars 1941.

13 février: Communiqué de la FK 723 dans Ouest-Eclair sur de nouvelles sanctions envers la population masculine de 18 à 40 ans .

16 février: Au théâtre municipal, La petite chocolatière, pièce de Paul Gavault

27 février: Rapport du commissaire de police de Caen:

"L’opinion publique va vers un idéal qui n'est pas, pour dire le moins, conforme à l'idée de collaboration [. .. ]. La population espère en des jours meilleurs qui ne seraient pas précisément placés sous le signe de la camaraderie ou de la fraternisation". Source

28 février: 45 jardins ouvriers vont être créés par la section caennaise de la Ligue du Coin de terre mas les demandes sont deux fois plus nombreuses.

février: L'occupant présenté une demande, jugée injustifiée, de 88 000 francs de travaux à la brasserie Chandivert.

Photo coll. fredo. La brasserie Chandivert, Bd des Alliés.

            Le Foyer Municipal de la Jeunesse du patronage Saint Pierre, 4 bis rue des Cordes est transféré à l'OMJ, 28 rue Saint Jean.

L'Orstkommandantur  annule les laissez-passer permettant de circuler la nuit: pour empêcher les fraudes, les nouveaux "Ausweis" porteront le numéro d'immatriculation du hicule autorisé.

   fin février : Sabotage d'un câble de l'armée allemande sur le boulevard Bertrand à hauteur des Etablissements Binet . Mise en place d'un service de garde pour la surveillance des câbles de jour et de nuit à partir du 2 mars à 18H.

février:  Le Frontstalag 130, de Cormelles le Royal est fermé.

février : Le Fregattenkapitän Arnold Rümann prend le poste de de Hafenkommandant Caen (Commandant portuaire de Caen) je n’ai pas le nom de son prédécesseur !

1 mars: M. Matter est nommé chef de cabinet du préfet du Calvados.

mars :  L’escadrille de reconnaissance allemande 4.(F)/AGr.121 quitte Carpiquet pour Vienne-Seyring en Autriche

2 mars: Au profit du Secours National grand concert du conservatoire au théâtre municipal avec Madeleine La Candela .

mars : Naissance du mouvement « Ceux de la Résistance»  à Caen  et Argences

4 mars: Suppression des conseils municipaux, remplacés dans les villes de plus de 10000 habitants par une municipalité nommée par le ministère de l'Intérieur. Élu en 1925, André Détolle est maintenu maire .

4 et 5 mars : A la préfecture de Caen, une conférence interdépartementale chargée d'éudier les conditions d'une harmonisation régionale des prix.

Ouest-Eclair du 7 mars 1941.

6 mars: M. Marcel Lécuyer ,  délégué du Secrétariat Général de la Jeunesse est nommé à Caen, son adresse provisoire est 3 rue Pasteur, avec M. Xavier Le Clerc ils sont sous les ordres du délégué régional chef de la IVe région M. Roger Blondet .

8 mars: M. le chanoine Lecat, curé doyen d'Isigny-sur-Mer, est nommé curé de Saint-Gilles de Caen, en remplacement de M. le chanoine Bilheux, récemment décédé.

9 mars: "Sapho" d'Alphonse Daudet au théâtre municipal

13 mars: Par application de l'article 50 de la loi du 21 octobre 1940, modifiant complètement et codifiant la législation des prix. Le Préfet du Calvados a prononcé, la fermeture pour une durée de dix jours, du commerce de Mme K., coiffeuse, rue de Bernières, pour défaut d'étiquetage des prix.

14 mars: A partir d'aujourd'hui, les bureaux de la Feldgendarmerie de la Kreiskommandantur 884 se trouvent 22 rue Jean Eudes, en face les bureaux, de l'Hôtel de Ville,

 Article d'Ouest-Eclair du 14 mars 14941

14 mars : Le tribunal Correctionnel de Caen juge 8 jeunes communistes qui avaient transporté et collé des tracts et des papillons contre le gouvernement de Vichy. Condamnations de 4 à 8 mois de prison.

16 mars: Gala au profit du Secours National   au théâtre municipal "Gringoire", comédie historique et "Le Malade Imaginaire" par la Société Dramatique du Lycée Malherbe.

16 mars: Au cimetière Nord-est, manifestation du souvenir à la mémoire des soldats allemands décédés à Caen.

Article d'Ouest-Eclair du 17 et 22 mars 1941.

Reportage photographique du Journal de Normandie du 16 mars 1941

Le Journal de Normandie ajoute ce commentaire odieux qui pue la collaboration:

« D'ailleurs, dans la cérémonie, l'armée allemande a associé dans l'hommage aux héros de la guerre, le souvenir des héros français qui se sont battus, hélas, sans but défini, seulement par obéissance à des directions insensées, alors que les soldats allemands, eux, sont tombés pour la juste cause de la défense de leur Patrie allemande. »

Des soldats allemands en ville

20 mars: De jeunes Caennais, notamment des étudiants, avaient pris l'habitude d'aller narguer les Allemands à la brasserie Chandivert que ces derniers fréquentaient assidûment. Ils se présentent dans l'établissement avec une pompe à vélo pendant à la ceinture, destinée à «  singer» la dague que portent au côté les officiers allemands de la Luftwaffe . Dans cet établissement, le « grand jeu» pour les étudiants consiste à subtiliser les ceinturons accrochés aux portemanteaux. En mars 1941, ils franchissent un degré dans l'escalade en tentant d'organiser cette fois une véritable manifestation. Une quinzaine d'entre eux sera arrêtée et internée pendant quelques jours à la maison d'arrêt. Source

21 mars: Déménagement de la Feldgendarmerie 884 au 22 rue Jean Eudes. De nos jours.

Source. Le Bonhomme Normand du 21 mars 1941

25 mars: Communiqué du maire au sujet du logement des troupes allemandes .

26 mars: Charles Trenet au théâtre municipal

26 mars: Mise en garde du maire sur les inscriptions sur les murs .

27 mars: Le conseil municipal à cette date: M. Detolle maire, MM. Asseline, Lempérière, Diamy (démissionnaire), Lenoir et Poirier, adjoints et de MM. Dyvrande, Perrotte, Colin, Pasquie, Cautru, Yver, Legrix, Lamy, Lhonneur, Sébire, Patry, Lecomte, Girault, Garnier, Antoine, Frappart, Lelièvre,Vallée, Pelletier, Grégoire, Le Roulet, Lacroy, Dupont et Spriet, conseillers municipaux.(Article d'Ouest-Eclair du 28 mars 1941)

30/31 mars : Un câble est coupé à l'entrée de la ville de Caen, route de Falaise sur la comune d'Ifs. Mise en place le 3 avril de 16 postes de garde

Source page 98. Tract trouvé épinglé sur un arbre des Fossés Saint Julien en mars.

La Feldkommandantur 812 quitte le Lycée Malherbe pour l'Est au printemps 1941.

1 avril: Le docteur Letailleur est nommé médecin chef du Bon Sauveur en remplacement du docteur Tissot.

2 avril: L'entrée de l'hôpital civil est transféré de l'avenue Georges Clemenceau à la rue de la Masse, cet hôpital était réquisitionné en tant que Kriegslazarett depuis juin 1940 excepté un service de contagieux au Pavillon N°6 une quarantaine de lits, l'Ecole d'Infirmière (directrice Mme Saule) et la Communauté des Sœurs Augustines.

3 avril à 12H00: mise en place d'un tour de garde de 16 postes sur la route de Falaise suite à la coupure d'un câble dans la nuit du 30 au 31 mars

3 avril: Rapport du commissaire de police de Caen:

« Aussitôt qu'il fut entendu, il y eut à Caen - et à ce que j'ai entendu dire dans tout le département - une véritable éclosion de "V" sur les murs, les trottoirs, les bâtiments publics, les véhicules. J'en ai personnellement compté trois sur les voitures de l'autorité occupante. Les responsables de cette débauche d'inscriptions sont surtout à rechercher dans les milieux universitaires et même dans les écoles primaires, »

 Débordé par l'ampleur du phénomène, le brave commissaire en est réduit à embaucher une demi-douzaine de chômeurs dont le travail consistera à faire disparaître les 300 ou 400 inscriptions séditieuses nouvelles qui apparaissent chaque matin.

 « Je sais », poursuit-il, « qu'au moins dans deux établissements laïques, les "V", les "Vive De Gaulle", etc... sont inscrits au vu et au su de tous, sur les tableaux, dans les couloirs, les tables des élèves. Cela est vrai pour le lycée de garçons (Lycée Malherbe) et l'école primaire supérieure (72 rue de Bayeux) . Les abords de ce dernier établissement ont été littéralement couverts de "V". J'ai envoyé six inspecteurs. Sur une centaine d'enfants interpellés, les trois-quarts avaient de la craie dans leur poche».Source

4 avril : L'affaire Degrelle devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen, le compte rendu du procès selon Ouest-Eclair et le Journal de Normandie

Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 121 de ce livre, la cour martiale allemande va se réunir, rassemblement près du Palais de Justice, le 4 avril 1941.

Photo coll. fredo. Le palais de justice, les Tribunaux pour les Caennais.

Source et source. Procès Léon Degrelle.

Source et source. Procès Léon Degrelle.

 Léon Degrelle, chef du Parti fasciste belge Rex est arrêté sur ordre des autorités de son pays le 10 mai 1940, le jour-même de la grande attaque allemande à l'Ouest. En raison de l'invasion rapide de la Belgique, il est remis à la Gendarmerie française cinq jours plus tard. Degrelle est alors intégré dans un convoi, comprenant principalement des personnes suspectées d'être des espions appartenant à la Cinquième colonne, qui est évacué de prison en prison vers le sud devant la poussée de la Wehrmacht. Libéré après la défaite de la France, Degrelle porte plainte auprès des Allemands pour les corrections qui lui ont été infligées par certains gardiens à Lisieux et Caen.

 Source: Article du Journal de Normandie 6 et 7 avril 1941

Un surveillant de la maison d'arrêt de Lisieux, Georges Bihoreau, et deux de ses collègues de la maison centrale de Caen, Louis Philippe et Pierre Laignel, sont ainsi traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen le 4 avril 1941.

Louis Philippe est condamné à deux ans de prison, déporté le 22 juillet 1941 à la forteresse de Mannheim, il y décède un an plus tard.

Pierre Laignel est condamné à deux ans et demi de détention. Il est déporté en Allemagne le 23 juin 1941 et interné dans les prisons de Sarrebruck et Francfort. Libéré le 22 août 1943, il regagne la France.

Source: Collection Télitchko, page 19 de ce livre, Allemands Boulevard des Alliés

5 avril: Le maire d'Ifs propose que ses administrés participent à la garde des câbles route de Falaise .

5 avril: "Les Courriers Normands" peuvent être amenés à suspendre leurs services d'un jour à l"autre sans préavis.

Article du Journal de Normandie du 5  avril 1941

7 avril: ouverture d'un nouveau fourneau économique au  20 de la rue du Général-Decaen, tous les jours de 11 h. 30 à midi.

8 avril: M. Paul Talandier , conseiller de préfecture du Calvados, est nommé à la préfecture de la Seine, son remplaçant est M. Ribière

du 11 au 14 avril: au théâtre municipal Les Galas du rire et de la chanson

12 avril : La garde des câbles est levée .

Collection Philippe Bauduin. Défilé allemand avec  fanfare  devant les Tribunaux.

14 avril : Sabotage d'un câble à la périphérie de Caen (rue de Falaise et Bd Dunois), l'Oberstleutnant Elster ordonne de nouvelles gardes .

16 avril : 20 postes de gardes sont établis. Interdiction de circuler pour la population entre 20 heures et 6 heures

19 avril entre: 13 et 16 H. coupure d'un câble route de Falaise, nouvelles gardes .

20 avril: Au théâtre municipal l'opérette Le pays du sourire

21 avril : Bombardement rue du Moulin au Roy, réseaux électriques basse tension (BT) coupés.

22 avril: De la gare de Caen aux usines allemandes, article du Journal de Normandie.

Neuf heures, hier matin, à la gare de Caen. Dans l'animation et le brouhaha inévitables des moments de départ, un groupe d'une quarantai­ne de personnes s'avance des femmes et des hommes, qui vont travailler en Allemagne. La plupart — on peut dire tous — étaient sans emploi. Pour beaucoup c'était déjà la grande gêne, sinon la mi­sère. Ils, et elles, partent. Nulle inquiétude sur leurs traits ni dans leur démarche. Pourquoi en éprouveraient-ils ? Les uns et les autres ont eu des renseignements, de la bouche même de camarades qui étaient revenus d' Outre-Rhin après un séjour plus ou moins prolongé en usine ou dans des entreprises, et dont certains allaient y retourner. Ils savent qu'ils trouveront la tranquillité matérielle et morale, la sé­curité pour eux-mêmes, la certitude d'aider efficacement leur famille.

Voici une maman qui accompagne son fils, un jeune homme, chauffeur mécanicien. Le père est mort. Il est soutien de famille. Il n'avait pas de travail. Il va gagner, honorablement et largement, le pain du foyer maternel. Auprès de lui, voici des maçons, des charpentiers, des ouvrières, ces dernières, des environs de Caen.

La semaine de travail en Allemagne est de 48 à 54 et 55 heures. Sait-on ce que vont gagner ces ouvrières, celles qui connaissent déjà pour l'avoir pratiqué chez nous, le travail en usine ?

A Berlin, à l'A.E.G., 9 francs l'heure pendant leur stage d'adaptation ; 11 francs l'heure quand leur rendement sera normal. Mariées, elles reçoivent 20 francs par jour en sus pour séparation de famille ; le logement est gratuit ; pour la nourriture, le déjeuner de midi coûte13 francs ; le dîner est libre et ce diner est gratuit pendant les 10 premières semaines.

A Munich, où l'on demande actuellement 300 femmes de 18 à 20 ans, l'heure est de 7 fr. 50 et 8 fr. 50, plus les 2 francs l'heure pour le rendement précité ; plus 20 francs par jour à celles qui sont mariées. Le chiffre de salaire est un peu moindre qu'à Berlin, mais le logement y est également gratuit et la nourriture y est comprise. Question d'habitudes locales et de régions.

Un manœuvre, un terrassier, gagne jusqu'à 12 et 18 francs l'heure; un maçon, un charpentier, un métallurgiste 16 à 18 francs. Et, selon l'habileté individuelle, la prime de rendement peut s'élever jusqu'à 6 francs l'heure. Les hommes mariés reçoivent les 20 francs par jour de séparation de famille. Le logement leur est compté 68 francs par semaine, la nourriture complète, 19 francs par jour.

Une lettre envoyée d'Allemagne par l'un de ces travailleurs parvient en 5 ou 6 jours à sa famille ; celle-ci, dès le début, n'est d'ailleurs pas laissée dans le besoin, car, elle reçoit 90 francs, par semaine pendant 8 semaines, pour les villes comme Caen, 70 francs pour les petites agglomérations, plus 45 francs ou 30 francs pour les enfants, et ces allocations sont continuées si la première expédition d'argent n'est pas arrivée dans ces délais normaux à destination. L'ouvrier est payé tous les 8 ou 15 jours par virement de la Dresdner Bank sur le Crédit Lyonnais et créditement du gouvernement allemand auprès des autorités françaises qualifiées. On sait que l'assurance sociale joue pour ces ouvriers selon le régime des conventions diplomatiques, mais si la femme est malade en France, elle bénéficiera, sur certificat, du régime de la conjointe d'assuré.

Telles sont dans leurs grandes lignes les conditions du travail français en Allemagne, telles d'ailleurs qu'on les confirmerait place Maréchal Foch, à la Feldkommandantur, où les demandes sont reçues (bureau 210) chaque jour, sauf les samedi et di­manche, de 10 à 12 h. et de 14 à 16 heures. Voilà la vérité toute simple, sur une véritable institution que trop de travailleurs français, désœuvrés, ne connaissent pas.

 

23 avril: Communiqué dans Ouest-Eclair: DANS LA POLICE. Est admis à faine valoir ses droits a la retraite à compter du 21 mai 1941: M. Hennet, commissaire spécial de police hors classe, 1er échelon, à Caen. Sont nommés, inspecteurs de police: MM. Beuchart et Charrie, à la disposition du préfet du Calvados,à Caen

26 avril :  Nomination par Vichy du Conseil municipal.

MM. Asseline Albert , ancien banquier, premier adjoint; Collin Onésime, docteur en médecine; Drouet Jean, négociant ; Dupont André, docteur vétérinaire ; Dyvrande Charles , avocat ; Garnier Emile, dessinateur aux chemins de fer; Grégoire Joseph, entrepositaire; Lamy Gaston, entrepreneur; Legrix Maurice , boulanger, 5e adjoint; Le Lièvre Paul, entrepreneur; Lempérière Charles , notaire, 2e adjoint; Patry Paul , ancien employé de banque, 6e adjoint ; Perrotte , notaire,  4e adjoint; Poirier Joseph , agent d’assurances, 3e adjoint; Spriet Henri, industriel ; Degardin Marceau, lithographe ; Delaunay Gaston, négociant (prisonnier de guerre) ; Fouque Maurice , contrôleur des P.T.T.; abbé Guillaume Henri, chanoine honoraire de l'Evêché ; Lecomte Raymond, administrateur d'immeubles (prisonnier de guerre) ; Mme Lecomte-Richard née Cabaret des Prés, Paule, infirmière diplômée.

Les nouveaux: MM. Lamy ; Degardin ; Delaunay ; le chanoine Guillaume ; Fouque  et Mme Richard-Lecomte .

Des départs: MM. Lenoir , Giraud, Le Moulec, Lacroix, Cautru, Pasquier,  Vallée, Pelletier, Antoine, Lhonneur , Yver, Sébire et Frapard.

Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 24 de ce livre, fanfare et défilé allemands Place Saint-Pierre devant quelques curieux.

29 avril : Circulation publique rétablie, garde des câbles boulevard Dunois supprimée, mais maintien route de Falaise .

29 avril: Deux anciens élèves de la Section d’Aviation Populaire de Caen,le caennais Jean Hébert , 21 ans et le flérien, caennais d’adoption, Denys Boudard , 19 ans s’introduisent sur la base aérienne allemande de Caen-Carpiquet et s’emparent d’un avion de liaison et d’entraînement allemand Bücker Jungmann 131 pour rejoindre la France Libre en Grande-Bretagne. Leur tentative sera couronnée de succès, atterrissage à l'aérodrome militaire de Christchurch, Dorset (Angleterre). Pour ensavoir plus.

Photo collection Denys Boudard. Le Fliegerhorst E 60/XIII Caen-Carpiquet en 1941.

 avril: la 323.ID du Generalleutnant Max Mühlmann s'installe à Caen. (elle partira en mars 1942).

   

Source. E-M du régiment d'atillerie 323 ;  E-M de la 323.ID

 

Source. Section d'ambulance 323 ;  Compagnie atelier 323

Source. L'E-M du 591e régiment d'infanterie appartenant à la 323.ID

mai: Vol de 3 tonnes de sucre dans un entrepôt du quai de Juillet.

Source page 83. Rapport préfectoral de mai 1941.

8 mai: Le nouveau conseil municipal de Caen a été installé par M. Henri Graux , préfet du Calvados, qui était entouré de M. Detolle , maire, et de MM. Talandier , secrétaire général; Matteï et Maurien. chefs de cabinet et Robiquet, chef de division à la préfecture. La municipalité et le conseil étaient au complet. Seules deux chaises restèrent libres, celles de MM. Lecomte et Delaunay, prisonniers.

Ouest-Eclair du 10 mai 1941.

Les attributions respectives des membres de la Municipalité sont fixées comme suit :

M. Asseline Albert , 1er adjoint : Finances, travaux publics, contentieux ; M. Lampérière Charles , 2e adjoint : personnel, enseignement, Office de la Jeunesse; M. Poirier Joseph , 3e adjoint : Beaux-Arts. Sports, Défense passive; M. Perrotte Marcel , 4e adjoint : Hygiène ; M. Legrix Maurice , 5e adjoint : activité économique, ravitaillement, foires et marchés,  circulation publique ; M. Patry Paul , 6e adjoint : assistance et bienfaisance, chômage, cantines scolaires, pompiers.

10 mai: Quelques jours auparavant, la radio de Londres demande aux Français de sortir en nombre dans la rue à l'occasion de la fête de Jeanne d'Arc, instaurée par le régime de Vichy. Celui-ci souhaite faire de Jeanne d'Arc un vecteur de sentiment anglophobe auprès de la population. La radio de Londres souhaite détourner cette fête pour en faire une manifestation de sympathie à l'égard des Britanniques. La manifestation est un succès. A Caen, des incidents surviennent sur le cours Sadi Carnot où déambule un nombre inaccoutumé de promeneurs. Un agent apostrophe une jeune fille ayant déposé un bouquet de fleurs tricolores sur le Monument aux morts. L'agent est alors victime des invectives de la foule : « A bas les flics!»: « Vous n'êtes pas dignes d'être français!». Il faudra des renforts de police et la Feldgendarmerie pour dégager le policier.

Dans les jours suivants, le Feldkommandant adresse une note menaçante au préfet pour lui intimer de ne plus laisser se produire ce type de manifestations.

« Les agitateurs étrangers et communistes, ainsi que d'autres éléments douteux ont profité de la célébration de la fête de Jeanne d'Arc pour provoquer des attroupements, faire du tapage et troubler l'ordre public. Je n'ai pas l'intention de tolérer le retour d'incidents de ce genre... Je dois exiger fermement que les autorités mettent tout en œuvre pour empêcher le retour d'incidents de ce genre. »

 

11 mai: Attention aux bombes non explosées ! La Direction Urbaine de la Défense  Passive communique :

A la suite, des derniers bombardements aériens, il a été constaté que parmi les bombes et engins lancés récemment, certains n'ont pas explosé.

La population est, en conséquence instamment priée :

a)      de signaler immédiatement au Commissariat Centrai de police la présence des dits engins ;

b)      de ne pas approcher ou toucher ces bombes ou engins, sous aucun prétexte. Il y a danger de mort à commettre cette imprudence.

11 mai: Manifestation au marché Saint Pierre. La surprise a été grande parmi la foule des acheteurs, de voir les baladeuses des marchands de légumes, toutes alignées devant l'abside de Saint-Pierre et les Halles, comme à l'accoutumée, mais absolument vides. Les marchands de légumes faisaient grève pour protester contre les agissements de quelques grossistes. M. Legrix et le préfet enquêtent sur ces pratiques.

12 mai: départ du premier train de travailleurs volontaires pour l'Allemagne.

13 mai: à 12 H le service de garde de la route de Falaise est levé.

15 mai: Suite à la manifestation du 11 mai, réunion à la préfecture: une enquête a été ordonnée qui sera confiée au bureau départemental de répartition des légumes, primeurs et fruits. En outre, il a été envisagé une réorganisation matérielle du marché et M. Legrix a été chargé de l'examen de cette question.

15 mai : L'inhumation de deux aviateurs anglais (Sgt. Dermot Erza Read Ellwood, pilote et Flight Sgt. Gerald Thomas Hardwick, navigateur) tués dans le crash de leur avion à Marcelet près de Carpiquet le 13 mai, provoque une véritable émeute. La chapelle de l'hôpital fermée aux Français est pleine de fleurs envoyées par des Caennais. Très nombreux sont les habitants qui se sont rassemblés, beaucoup tenant à la main un bouquet de fleurs. Défense est faite de suivre le convoi mais la plupart des assistants se dirigent vers le cimetière où doivent être enterrés les aviateurs.

Configuration des lieux: sur cette photo aérienne le Nord est en bas, en bleu le cimetière Nord-est et en rouge l'hôpital Clemenceau.

 Surgissent alors six policiers allemands qui d'autorité font évacuer les Caennais. Les jardiniers du cimetière eux-mêmes doivent sortir. Une femme qui ne s'exécute pas assez vite reçoit un coup de poing asséné par un officier allemand. Cependant la foule poussée sans ménagement hors du cimetière se réfugie sur les voies adjacentes ; pourchassée jusque dans les immeubles, elle essaie encore de se maintenir sur les lieux. Une vingtaine d'arrestations sont effectuées. Comble de brutalité un policier monte en auto et fonce sur les groupes de jeunes gens massés sur les trottoirs. En dépit de ces violences, les fleurs seront portées dans l'après-midi sur les tombes, en présence d'une foule silencieuse et recueillie. Ils reposent aujourd'hui au cimetière de Bayeux, voir ici.

Autre récit, Source:

Alertées par le « bouche-à-oreille ». près de 200 personnes se sont massées près du cimetière du nord-est où les Allemands doivent porter en terre d'aviateurs britanniques. Parmi elles, de nombreux élèves du lycée Malherbe, plusieurs de leurs enseignants, mais aussi la propre épouse du recteur Pierre Daure . Les Allemands avaient disposé des caméras pour filmer la scène à des fins de propagande; mais ils n'ont certainement pas prévu ces « figurants français» dont l'apparition à l'écran risque d'être du plus mauvais effet. Aussitôt une vigoureuse charge nettoie la place. Plusieurs manifestants, qui tentent de se regrouper, sont poursuivis dans les rues autour du cimetière; l'un d'eux est arrêté et condamné à six mois de prison. Élève du lycée Malherbe, il obtiendra une « permission» pour aller subir les épreuves du baccalauréat. Celles-ci terminées, il sera escorté triomphalement jusqu'à la maison d'arrêt par tous ses camarades.

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Photo prise par un mécanicien allemand de la base de Carpiquet et aimablement communiquée par François Robinard.

Photos aimablement communiquées par Philippe Bauduin. Photos du crash à Marcelet du Bristol Beaufort I du 217 Squadron du Coastal Command immatriculé MW F. L’avion basé  à St. Eval, revenait de larguer des mines au large de la base de sous-marins allemands  de Saint-Nazaire. Deux autres membres de l’équipage : Sgt. W. BENNET, radio navigateur et Sgt. G.A.D. RITCHIE mitrailleur sont faits prisonniers.

16 mai: Coupure d'un câble route de Falaise

20 mai: La Police spéciale offre un vin d'honneur au commissaire partant, M. Hennet. Autour de M. Hennet avaient pris place M. Charroy , commissaire central de la Police municipale ; M. Desvignes, commissaires du 1er arrondissement ; Mlle Vauquelin, dactylo ; M. Deviosse, inspecteur auxiliaire ; MM. Giraud, Fresnel, inspecteurs auxiliaires ; M. Bruneteau, commissaire à Dives ; M. Collonville, inspecteur de la Police spéciale ; MM. Charrié et Beuchard, également inspecteurs ; M. Tirot, inspecteur auxiliaire ; M. Le Gall commissaire spécial adjoint ;  Mme Amand, dactylo ; M. Lenoir , commissaire du 3e arrondissement. M. Prigent, commissaire du 2e arrondissement, absent, s'était excusé.

Toute la police spéciale réunie autour du commissaire Hennet ; M. Charroy, commissaire central de la Police locale, et ses collaborateurs, se sont joints à cette manifestation.

Article du Journal de Normandie du 20 mai 1941

22 mai: Le R.P. Sanson de l'Oratoire à l'église Saint Michel de Vaucelles .

26 mai: La DP organise un important exercice dans le quartier Sainte Thérése. Le maire et son conseil ainsi  que la autorités allemandes suivent l'exercice. A cette époque la DP dispose de 900 agents.

Ouest-Eclair du 27 mai 1941. Lire l'article et les photos.

28 mai: Rapport du Commissaire de Police central " Les photographies du Maréchal sont devenues plus rares dans les étalages".Source

29 mai :  Dans la nuit du 28 au 29, un commando dirigé par l'agent britannique John Hopper , commet un sabotage spectaculaire sur 27 motos dans un garage de la rue  Robillard, cantonnement allemand de la 323. ID. Après avoir neutralisé et ligoté les hommes de garde, le groupe déroba les roues d'une partie des véhicules, cisailla les pneus des autres, rendit inutilisables les batteries et versa de l'acide dans les réservoirs, tout en emportant la plupart des pompes et 200 litres d'essence dans une camionnette. Cet exploit valut à la ville de Caen d'être frappée, en représailles, d'une amende d'un million de francs. Les roues des motos furent retrouvées au début du mois d'août 1941, lors d'une perquisition de la police, dans un garage (un simple hangar) loué par Hopper, rue du Gaillon, où il entreposait ses prises.

Source: Collection particulière, page 20 de ce livre, rencontre autour du Bassin Saint Pierre.

Source. Un allemand armé et deux pêcheurs Bassin Saint Pierre

30 mai: Une fête familiale aux ateliers du Journal de Normandie dans les ateliers de composition de la rue de Geôle

Article du Journal de Normandie du 2 juin 1941

mai : La 57.ID du Generalleutnant Oskar Blümm quitte Caen pour la Pologne.

4 juin: les bombardiers moyens Ju 88 du  KGr 806 quittent Carpiquet pour Malmi en Finlande.

5 juin: Scandale à Caen suite à la disparition des portraits du maréchal Pétain dans les classes du lycée Malherbe.

        Au début de l'été 1941, une forte poussée de fièvre « anti-pétainiste » secoue les principaux établissements d'enseignement public de Caen, frappant le lycée de garçons et le lycée de jeunes filles comme l'école primaire supérieure (EPS) de garçons ou encore de l'université; ce qui provoque un beau scandale en ville. Dans la nuit du 5 au 6 juin, les portraits du Maréchal disparaissent mystérieusement des salles de classe du lycée Malherbe. Les nouveaux, rapidement installés par les soins d'un proviseur fort embarrassé, sont bientôt criblés de boulettes de papier mâché. Alors qu'il intervient dans le grand amphithéâtre de la faculté de droit pour présenter aux étudiants le Service civique  rural, le délégué à la Jeunesse soulève une vague de murmures dans l’assistance dès qu'il prononce le nom du maréchal Pétain et une volée de petits avions en papier ne tarde pas à s'abattre sur le bureau. Parallèlement, des tracts dactylographiés sont distribués en ville, enjoignant aux boutiquiers de retirer les portraits de Pétain de leurs vitrines. Pour la police, « la diffusion de ces tracts semble avoir été faite par les élèves des lycées, des facultés et surtout de l'école supérieure ». Des enfants de commerçants. de leur propre chef, font disparaître l'effigie du chef de l'Etat des devantures. Une élève du lycée de jeunes filles qui faisait circuler des tracts parmi ses camarades, en même temps que des photos du général de Gaulle , est inquiétée par la police, qui enquête aussi au lycée Malherbe et à l'EPS. « Certains élèves », conclut le commissaire central, « sont les propagandistes des idées dont ils entendent, à leur propre foyer, la démonstration et la louange. La radio anglaise, par ses attaques incessantes, ses honteuses calomnies et les exhortations des prétendus "Français libres", est à l'origine du néfaste état d'esprit constaté dans une bonne partie de la population bourgeoise de notre ville ». Rapports du commissaire spécial du 29 juin et 5 juilletSource ,

13 juin: Le couvre-feu est reculé à 23H 

17 juin: Communiqué d'Ouest-Eclair un câble coupé route de Falaise .

18 juin: après-midi l'horloge du Palais de justice bloquée depuis 8 mois est remise en état.

18 juin: Inauguration,16 rue de Bernières  du Centre d'accueil des prisonniers de guerre rapatriés dans l'ancien hôtel Asseline.

19 juin: Au cours d'une récente séance, répondant à un voeu émis par L'Ouest-Eclair le Conseil municipal avait demandé au Chef de l'État que son nom soit donné, au cours Sadi-Carnot. A cette requète, M. le Préfet vient de répondre par la négative, au nom de l'Amiral Darlan . Seules, des voies nouvelles pourront porter le nom du Maréchal Pétain . Fantaisie de l'histoire, de nos jours le Cours Sadi Carnot s'appelle le Cours Général de Gaulle.

20 juin: Vers 20H30, André Girard, 28 ans, professeur à l’école de natation Eugène Maës sauve un soldat allemand qui se noyait dans l’Orne.

Le Lido, école de natation Eugène Maës

23 juin: Note préfectorale relative aux nouvelles rations de viandes .

28 juin: Deux cables coupés à l'Ouest de Caen

            La fermeture des débits de boissons, cafés et restaurants, etc... est reportée de 21H30 à 22H30.

29 juin: Nouvelle manœuvre de la DP dans les secteurs Centre ouest et Sud ouest, mise en état d'alerte aérienne.

            Dans la police: M. Charroy commissaire central hors classe, premier échelon, est reclassé comme commissaire principal de première classe et inscrit au tableau d'avancement pour le grade de commissaire divisionnaire.

            M. Lenoir , commissaire  du 3e arrondissement, actuellement, classé hors-classe N°2, est nommé commissaire principal de 2e classe.

            M. Devignes, commissaire de police du 1er arrondissement, actuellement commissaire de classe exceptionnelle, est nommé commissaire de 1ère classe 3e échelon.

            M. Prigent est nommé commissaire de 3e classe, 1er échelon.

 

Source: Collection Télitchko, page 10 de ce livre, le drapeau nazi flotte sur l'Agence Havas, 124 rue Saint Jean à l'angle de la rue des Carmélites. Source: Photo Georges Marie, page 14 de ce livre, des Allemands rue des Jacobins devant le porche de la Sainte Famille.(photo prise clandestinement dans la rue de la Gestapo !)

30 juin: Coupure d'un câble route de Falaise, nouvelle garde à partir du 1 juillet à 18H00 .

A la veille des vacances d'été, des portraits du maréchal Pétain sont enlevés du lycée Malherbe. Le proviseur écope d'un blâme.

1 juillet :  La ville de Caen est condamnée à une amende d'un million de francs pour sabotages répétés.

L'amende de 50 000 RM (1 000 000 de francs) infligée à la ville de Caen en juillet 1941 est répartie entre les habitants suivant les modalités d'application de la contribution mobilière.

11 au 15 juillet: Au théâtre municipal la revue "Sa Majesté Paris" .

14 juillet: "Un grand nombre de promeneurs dont un fort pourcentage de femmes arborait, à la suite de l'appel de la radio anglaise, des insignes tricolores sur les vêtements. Les femmes  rivalisaient d'ingéniosité dans leurs toilettes où se mêlaient le bleu, le blanc et le rouge" citation du préfet Henry Graux dans ses Mémoires.

14 juillet, place Foch, vers 13 heures, Hopper vêtu d'un uniforme d'officier de l'armée française, descend d'une voiture (volée), puis dépose une gerbe au pied du Monument aux morts. Il salue et démarre en trombe avant que les factionnaires de l'hôtel Malherbe (siège de la FK723) aient pu réagir, pas plus que l’inspecteur de la Sûreté, Besnard , présent sur les lieux. Source

15 juillet: Les jardins ouvriers belle auréole de la ville.

Article du Journal de Normandie du 15 juillet 1941

24 juillet: A 18H15 au 13 rue Saint Anne, inauguration du cercle féminin du Secours National

25 juillet: Ouverture dans les locaux du Lycée Malherbe d'un centre départemental d'accueil pour les prisonniers libérés. 33 sont arrivés.

Photo coll. fredo. La façade du Lycée Malherbe, l'abbaye aux Hommes et au premier plan la place Guillouard un jour de pluie.

25 juillet : Visite à Caen de Jean Borotra , ministre des sports dans le gouvernement de Vichy .

25 juillet : Dans la nuit, vers 1 h 15, premier bombardement de Caen, la Royal Air Force lance 15 bombes incendiaires sur le quartier de la gare à Caen. 2 tués, un couple de commerçants, M. et Mme Guilhaire, débitants de tabac rue de la Gare .

27 juillet : John Hopper tire sur l’inspecteur Bénard , sous-chef de la Sûreté Municipale de Caen le blessant grièvement et s'enfuit.

29 juillet : Condamnation à mort de Lucien Frémont par un tribunal allemand à Caen où il reste incarcéré jusqu'en mars 1942. (voir 11 avril 1942)

Source: photo de gauche, photo de droite. Eglise Saint Pierre, à gauche vue de l'entrée du château; à droite de l'entrée de la rue Saint Jean, remarquer l'extrémité de la pancarte Soldatenheim (foyer du soldat) à l'hôtel d'Angleterre.

30 juillet: Inhumation à Saint Michel de Vaucelles de M. et Mme Guilhaire, débitants cafetiers, rue de la Gare, victimes du bombardement aérien du 25 juillet.

31 juillet: A 6h00, levée de la garde des câbles route de Falaise.

1 août: Dans un article d'Ouest-Eclair il est indiqué que M. Laforest est le secrétaire général de la préfecture.

1 août: John Hopper tire sur l'inspecteur chef Adolphe Morin , mortellement touché il mourra le lendemain.

1 août: Institution de la carte de tabac et forte augmentation, le paquet de gris passe de 4.50 francs à 6 francs (+33%)

Carte de tabac

2 août: Louis Berrier, ouvrier agricole à Ernes est fusillé au 43e RA . Arrêté le 25 juillet 1941 pour possession d'un pigeon voyageur, jugé et condamné à mort.

3 août: Inauguration du nouveau marché de gros; transfert du marché de gros des légumes, primeurs et fruits du boulevard des Alliés vers le quai de La Londe dans les vastes halls de l'ancien chantier Allainguillaume, vaste terrain de 6.000 mètres carrés dont 1.800 couverts.

Photo Ouest-Eclair du 3 août 1941. Les anciens établissements Allainguillaume, quai de La Londe

Collection fredo. Caen, le 5 août 1941. Verso de la photo.

En août 1941, grâce à une tenue de travail prêtée par un sympathisant de la résistance employé à Carpiquet, Noël Burdeyron du SOE peut pénétrer inaperçu, sur le terrain d'aviation. Il a tout loisir, pendant deux jours, de relever un plan de la base, de repérer ses installations et ses défenses. Restait à transmettre à Londres le fruit de ses investigations. Par le plus heureux des hasards, il croise dans une rue de Caen Pierre de Vomécourt , un autre agent du SOE qu'il avait connu au camp d'entraînement de Wanborough Manor dans le Surrey. Vomécourt fait suivre les informations recueillies et intègre Burdeyron dans le réseau Autogiro qu'il est en train de mettre sur pied. Mais le groupe est noyauté par l'Abwehr, est démantelé au printemps 1942. Arrêté, tout comme Vomécourt et quelques autres, Burdeyron sera interné au camp de Colditz, dont il reviendra en 1945. Source

21 août: Visite incognito à la clinique du Bon Sauveur de Mgr Suhard, archevêque de Paris .

23 août: Article d'Ouest-Eclair: Depuis un mois, le Centre d'accueil des prisonniers de guerre, sis 16 rue de Bernières, dans une dépendance du Centre d'accueil des réfugiés, s'est transporté au Lycée Malherbe, dont les autorités d'occupation ont bien voulu lui laisser la libre disposition d'une partie des bâtiments ouest. Là, il a pris le nom de Centre départemental de libération des prisonniers de guerre, dirigé par le capitaine Robert Le Coutour .

28 août : Création d'une section spéciale à la cour d'appel de Caen, présidée par M. Riby ,  pour juger les crimes et les délits contre l'occupant

Article du Journal de Normandie du 28 août 1941

L’AUTEUR DE L’ATTENTAT

Nous apprenons, en dernière heure, que l'auteur de l'attentat est le nommé Paul Collette , né le 12 août 1920 à Mondeville. Il habite à Caen, 30, quai Vendcuvre. Pour plus de détails.

1 septembre: Restriction des heures de circulation qui est interdite de 22 à 5 heures 

2 septembre: Prestation de serment de fidélité au maréchal Pétain prononcé par le Premier Président  Bornay au nom de tous les juges : "Je jure fidélité à la personne du chef de l'État. Je jure et je promets de bien et honnêtement remplir mes jonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de me conduire comme un digne et loyal serviteur."  

                        Création d'une section spéciale .

3-4 septembre: Une enquête de la Gendarmerie aboutit à 7 arrestations pour marché noir.

Arrestation d'un trafiquant en gare SNCF, l'enquête révèle qu'en un mois et demi, il a expédié plus de trois tonnes de beurre dans des malles étiquetées "linge et pièces mécaniques".

À la fin de l'été 1941, le quarter allemand de la prison est surpeuplé. Plus de 400 détenus français subissent des peines infligées par les cours martiales ou attendent  d’être traduits devant elles.Source

du 6 au 21 septembre: exposition "La Normandie" au musée de la ville (l'introduction est signée par un certain A. Gessner, conseiller culturel allemand ?) Vernissage le 6 septembre à 11H00

Le musée de l'hôtel de ville

9 septembre: De retour de Vichy, M. André Détolle rend compte de son voyage. Caen conservera son Université, sa Cour d'Appel et la IVe Région Économique.

19 septembre: Première audience de la section spéciale , des condamnations à des peines de prison pour propagande communiste. Lire les comptes rendus dans Ouest-Eclair ici et ici.

20 au 23 septembre: Au théâtre municipal, La grande revue de la cigale Restons français

25 septembre: Visite du Secrétaire général aux Anciens Combattants, François Musnier de Pleignes . Article dans Ouest-Eclair du 26 septembre 1941.

26 septembre: Seconde audience de la section spéciale de la Cour d'appel de Caen.

27 septembre: Reprise des courses de trot sur la Prairie: autrefois blanches, les tribunes ont été repeintes en vert pour un meilleur camouflage.

Tribune de l'hippodrome de la Prairie

    Entre fin juin et fin septembre 1940, on déplore pour la seule ville de Caen quelques 56 accidents impliquant des véhicules de l'armée allemande. (D'après les rapports journaliers de la police municipale de la ville de Caen établis entre le 24 juin et le 24 septembre 1940 , Archives départementales du Calvados, 1 W 3.)

1 octobre: Les heures de circulation dans le Calvados . Par ordre de la Feldkommandantur, la circulation sera interdite aux civils résidant dans le département du Calvados, entre 22 heures et 6 heures, à partir du 1er octobre 1941. L'heure de fermeture des restaurants. cafés, etc.... est fixée une demi-heure avant le couvre-feu : 21H30.

Le Secrétaire de la Sûreté est suspendu de ses fonctions. M. Detolle, maire de la ville de Caen a  pris à la date du 1er octobre un arrête suspendant de toutes ses fonctions jusqu’à nouvel ordre M. Desmoles, secrétaire du service de la Sûreté.

3 octobre: Audience de la section spéciale pour juger cinq inculpés de propagande communiste.

3 et 4 octobre: Au théâtre municipal l'opérette Les cloches de Corneville .

4 octobre: Des milliers de feuilles de tickets de rationnement disparaissaient en gare, ils étaient dérobés par un employé qui vient d'être arrêté ainsi que quatre complices.

10 octobre: Au théâtre municipal Don Juan de Molière.

11 octobre: Suspension de M. Desmoles, secrétaire de la Sûreté; la police de Caen va être réorganisée .

                    La police caennaise est épurée : le commissaire central M. Charroy muté à Brest (départ le 28 octobre , un inspecteur de la sûreté révoqué (voir ci-dessus), deux inspecteurs rétrogradés et remis en tenue et des auxiliaires licenciés.

13 octobre: M. Lecuyer, délégué du Secrétariat général de la Jeunesse pour le département du Calvados, vient de transférer ses bureaux, précédemment 3, rue Pasteur au 10, rue Jean-Romain, son numéro de téléphone demeurant 42-33.

14 octobre: Viennent d'être transférées au numéro 2 de la rue des Cordeliers, entre l'Université et la rue de Geôle : 1° Les bureaux de la délégation pour le Calvados de «  La famille du prisonnier de guerre » précédemment installés, 113, rue Sainte‑Anne. 2° Les bureaux de la délégation pour le Calvados du Comité Central d'assistance au prisonnier de guerre, précédemment installé 9, place Saint-Sauveur, immeuble du Secours National.

15 octobre: Commerçants poursuivis pour infractions à la législation sur les prix : M. M. Marcel, 18, rue des Jacobins; M. C., marchand de bestiaux, route d’Ifs, M. D., transporteur 31, rue d'Harcourt; M. V. Marcel, entrepreneur, 59, rue de Falaise.

Des policiers allemands investissent les locaux des Renseignements généraux et exigent du commissaire qu'il leur remette son fichier des communistes. Après avoir refusé, ce dernier fini par s'exécuter. 

17 octobre: Par arrêté du 17 octobre, M. Henri Touchard, inspecteur principal de 3e classe de la Police nationale est nommé aux Renseignement généraux à Caen en remplacement de M. Beuchard.

20 octobre: Restrictions de déplacement dues à la situation géographique du Calvados dont toute la partie Nord, bordée par la Manche, constitue l'un des maillons du Mur de l'Atlantique. En conséquence, est déclaré « zone côtière interdite» tout le territoire limité au Sud par une ligne qui commence, à l'ouest du département, sur la Vire, à hauteur de Saint-Fromond, se poursuit jusqu'à Vaucelles, au nord de Bayeux, longe la RN 15 jusqu'à l'Ouest de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe  contourne Caen par le Nord, inclut les communes de Cuverville et d'Hérouville, passe au Nord de Troarn et rejoint la sortie Ouest de Pont-l'Évêque qu'elle évite par le Nord pour se terminer à l'ouest de Beuzeville.

Dans le Journal de Normandie du 29 octobre: Cette zone est déterminée ainsi qu'il suit: pour le Calvados d'est en ouest : A la limite du Calvados et de l’Eure, le sud de la RN815 jusqu'à intersection avec la RN179 et 834, Pont-L’Evêque (exclus) à la sortie ouest de Pont-L’Evêque sud de la RN815 jusqu’à la Dives. La ligne passe ensuite au nord de l’agglomération de Troarn (exclus) puis à la sortie de Troarn, le nord de la RN815 jusqu'à Démouville (exclus) Cuverville (inclus), Hérouville et reprend le nord de la RN13 à la sortie ouest de l'agglomération de Saint­-Germain-la-Blanche-Herbe (exclus), au-dessus de Saint-Vigor-le-Grand (exclus) pour traverser la RN13 à Vaucelles et aller rejoindre le sud de la voie ferrée Paris‑Cherbourg en passant entre Cussy (inclus) et Barbeville (exclus), puis Cottin (exclus), Crouay (exclus), Blaye (inclus) à partir de ce point, le sud de la voie ferrée Paris-Cherbourg, jusqu’à sa sortie ouest du département. Cette délimitation n'est donnée qu’à titre indicatif. Des écriteaux portant la mention "défense de traverser"  en français et en allemand indiqueront de façon précise la délimitation de la zone interdite.

Carte de la Kampfzone dans le Calvados "zone côtière interdite"

Deux Ausweis délivrés par la préfecture du Calvados: celui de gauche du 11 décembre 1941 est valable hors zone côtière interdite, celui de droite du 16 novembre 1941 est valable pour tout le département.

21 octobre: Arrestation de Charles Lemay, 45 rue de Geôle, militant communiste, mouleur en fonte à la Société Métallurgique de Normandie, remis aux Allemands, il est déporté à Auschwitz.

22 octobre: Au Journal officiel. Nomination dans la Police: M. Gaston Courtin , commissaire principal de première classe de la police nationale, est nommé commissaire central à Caen en remplacement de M. Charroy (intérêt de service). Ces mutations auront effet le 11 novembre. En fait, il s'agit d'une permutation, voir ci-dessous:

23 et 24 octobre: Au théâtre municipale l'opérette Le comte de Luxembourg.

29 octobre: M. Henri Touchard inspecteur principal dc 3e classe de la police  nationale, officier de police judiciaire pour la durée de la guerre, est nommé au service des Renseignements Généraux  à Caen en remplacement de M. Bouchard. (Intérêt du service).

La « grève» du 31 octobre 1941 : un échec relatif.

Le 25 octobre 1941, le général de Gaulle , intervenant sur les ondes de la BBC, décrète un arrêt de travail de cinq minutes pour protester contre l'exécution des otages de Nantes et Bordeaux. La consigne est claire. Le 31 octobre à 16 heures, tous les Français, où qu'ils se trouvent, devront se figer pendant cinq minutes « dans un garde-à-vous national ». La consigne des cinq minutes de silence fut suivie par un certain nombre d'enseignants, usant pour la circonstance de stratagèmes divers. Une jeune femme, professeur d'histoire à l'école primaire supérieure de Caen (72 rue de Bayeux), avait prévu pour ce jour-là une interrogation écrite, gage de silence, en ignorant que ses élèves, de leur côté, avaient résolu de faire plus. « J'arrive en classe à 15 h 30, le silence doit commencer à 16 heures. Je dicte froidement mon texte. La classe semble accepter, mais avant de commencer à écrire, des élèves tirent de leur poche leur montre. Ils la posent sur le pupitre et se mettent à écrire. Arrive l'heure de 15 h 57, un léger coup de sifflet se fait entendre dans la classe. C'est le signal. Dans un bel ensemble, ils ont tous posé le stylo sur le pupitre et lentement croisé les bras. Ils vont rester assis, immobiles, pendant cinq minutes, en me regardant. Je suis debout et mon regard, qui répond à leur silence, à quelque chose de pathétique. Les cinq minutes s'achèvent, ils reprennent leurs stylos et recommencent à écrire. À la fin du cours, d'un air indifférent, je relève les copies. Je dois dire que je ne les ai jamais corrigées, encore moins notées". » Le décompte des enseignants ayant participé d'une manière ou d'une autre à l'action du 31 octobre est parfaitement illusoire, car on connaît surtout ceux qui ont été victimes de sanctions, à la suite d'une dénonciation - assez rare au demeurant - de l'un de leurs élèves ou de ses parents. Source

Octobre: arrestation d'otages parmi les communistes, deux Caennais: Ernest Varin, 131 rue Branville et René Beauchamp, 78 rue du Vaugueux. En janvier 1942 ils sont internés au camp de Royallieu. (Selon le centre de documentation du Mémorial de l'internement et de la déportation à Compiègne: René Beauchamp a été déporté le 24 janvier 1943 à Sachsenhausen (matricule 59187) puis à Buchenwald et rentré en France.)

6 novembre: Dans la police le nouveau chef de la Sûreté est désigné. M. le Maire de Caen , vient de prendre un arrête nommant M. Chaté , officier de paix adjoint, inspecteur chef de la sûreté en remplacement de M. Morin , tombé victime du devoir. Cette nomination ne fait que corroborer l'information que le journal de Normandie a fait paraître dans son numéro du 3 septembre sous le titre « Le futur chef de la Sûreté ». Entré dans le service de la Sûreté municipale, le 30 octobre 1923, le nouveau chef de ce service y demeura jusqu'en 1929 comme inspecteur. Il fut nommé sous-brigadier le 1er août 1929 et trois ans, plus tard il passa brigadier, puis brigadier-chef cycliste le 1erJanvier 1938. M. Chaté était officier de paix adjoint depuis le 1er mars 1941. La même décision comporte les mutations suivantes : Le brigadier Déméautis qui depuis quelque temps assurait l'intérim de chef de la Sûreté, passe avec son grade au 1er arrondissement. Sont nommés agents : Au 1er arrondissement, M. Nicollet ; au 2e arrondissement, M. Regnault ; au 3e arrondissement, Lioust et Gerhmann. MM. Homeril, Vaugeois. Aubril et Maumont passent au service de la Sûreté. MM. Lenjalley et Lesage passent à la brigade cycliste.

Article du Journal de Normandie du 11 novembre 1941

11 novembre : Manifestation devant le Monument aux Morts de Caen.

Place Foch, au centre le Monument aux Morts, à droite l'hôtel Malherbe siège de la Feldkommandantur 723.

Parmi les manifestants les frères Colin Marcel et Lucien et le professeur Desbiot . Arrestations de 11 étudiants caennais ayant participé à la manifestation du 11 novembre

Au cours de mois de novembre, 153 personnes sont embauchées par la FK723.

novembre : Série d'arrestations qui frappent le réseau de Résistance « Hector ». Jacques Dugardin, André Michel et Gaston Renard , jugés en mai 1942 par la cour martiale de Caen, seront condamnés et exécutés. Les autres seront déportés

                Des lycéens caennais créent une association "Les Jeunes du Maréchal" : le siège est 10 rue Jean-Romain; rassemblant collégiens et lycéens soucieux de veiller à la bonne application de la Révolution nationale , en luttant par exemple contre le vol ou la tricherie et en développant des liens de camaraderie et de solidarité entre les élèves.

28 novembre: Visite du préfet Jean-Pierre Ingrand , représentant du ministre de l'Intérieur en zone occupée.

Article du Journal de Normandie du 29-30 novembre 1941

8 décembre : La Gestapo fait irruption dans le café Guérin, une pension de famille rue de Vaucelles et y tend une souricière dans laquelle vont tomber en quelques jours la plupart des responsables de la Résistance communiste du département.

                    Décès de M. René Lenoir , commissaire du 3e arrondissement, inhumation le 9

10 décembre: Maurice Hébert , ouvrier aux chantiers navals de Blainville et Albert Catherine , ouvrier à la SMN à Mondeville, tous deux  militants communistes sont fusillés  à la caserne du 43e RA.

15 décembre : Exécution à Caen de 13 personnes dont le journaliste de "l’Humanité", Lucien Sampaix . Lire des extraits du rapport du préfet du Calvados Henry Graux.

Leurs tombes seront abondamment fleuries par la population de Caen et des environs.

19 décembre : Le recteur de l'Académie de Caen, M. Pierre Daure , est relevé de ses fonctions à compter du 11 décembre, mis à la retraite à compter du 11 mars 1942. A son retour de déportation, il deviendra préfet du Calvados à la Libération.

 

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ANNÉE 1942