CHRONIQUE DE L'OCCUPATION A CAEN

 

ANNÉE 1942

 

La police à Caen début 1942: M. Courtin , commissaire central, M.M. Devignes (1er Arr.), Prigent (2e Arr.) et Malpart (3e Arr.), commissaires d’arrondissement, M. Lemonnier, secrétaire  principal et M. Robert Gautier , officier de paix  et Céleste Châté , chef de la Sûreté municipale.

30 janvier: Selon un article d'Ouest-Eclair:

    M. Céleste Châté est nommé inspecteur chef de la Sureté

    M. Julien est nommé sous-chef de la Sureté

    M. Devignes est nommé commissaire de police à Lille.

Un groupe de sabotage particulièrement actif fonctionne sous la direction d'un ingénieur électromécanicien, Georges Gallet des ateliers électromécaniques Lavalette-Bosch. Le groupe électrogène servant au balisage du terrain de Carpiquet est saboté ce qui occasionne l'arrêt pendant près de deux mois les vols de nuit.(Pas d'indication de date).

18 janvier: M. Jean Mercier, doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux, est nommé recteur de l’Académie de Caen.

janvier: 17 maisons de tolérance prospèrent à Caen, 4 maisons clandestines sont fermées et 51 prostituées sont expulsées.

             L'hôtel du XVIème siècle de la Loge Maçonnique Thémis, rue Neuve Saint Jean, est utilisé par le Secours National pour la distribution de boissons chaudes aux nécissiteux.

21 janvier: Auguste Guézet, 42 ans, ouvrier agricole, domicilié à Sept-Frères, coupable de détention illégale d'armes sur dénonciation est fusillé au 43è RA

26 janvier: Manifestation des étudiants de l'Université lors de l'enlèvement des statues de Malherbe et Laplace.Ces deux statues étaient dans le palais de l'Université côté rue Pasteur.

                  Liste établie par la préfecture du Calvados fin 1941.

Source.

30 janvier: visite de M. René Bouffet préfet régional de la Normandie.

Place Saint-Sauveur: la statue en bronze d'Elie de Beaumont est démontée pour être fondue.

Plus de 2 000 paquets de cigarettes sont volés à la gare.

4 février: par -24° dans d'atroces conditions, Jean-Louis Cartigny , condamné à mort est fusillé au stand de tir de la caserne du 43ème Régiment d'Artillerie.

Entre le 4 et le 11 février 1942. La JG 2 « Richthofen» de l' Oberst Walter «Gulle » Oesau avec son Stab, le I. Gruppe du Hptm. Ignatz Prestele, le II. Gruppe du Hptm. Karl-Heinz «Heino» Greisert arrivent de Bretagne avec leurs Me 109 F 4. Ils vont rejoindre Calais-Marck pour participer à l'opération « Donnerkeil ». Les croiseurs de bataille « Scharnhorst » et « Gneisenau » ainsi que le croiseur lourd « Prinz Eugen », bombardés presque chaque nuit à Brest appareillent pour rejoindre les ports moins exposés d'Allemagne par la Manche et la Mer du Nord. L'inspecteur de la chasse Adolf Galland responsable de la couverture aérienne a fait préparer un centre d'escale et de contrôle à Caen.

 5 février: La police caennaise est étatisée. Cette police aura pour rayon d'action toute l'agglomération caennaise, avec les communes de : Venoix, Saint-Germain-la‑Blanche-Herbe, Hérouville, Mondeville, Colombelles, Giberville, Fleury-sur-Orne, Cormelles et Ifs.

    Les 6 "Fourneaux économiques" de Caen ont servi 70 000 repas en janvier 1942 contre 24 000 en janvier 1941 et 6 500 à leur création en juillet 1940.

14 février : Gérard Fuzellier, condamné à Nancy, et un commerçant de Deauville, Levy dit Sasportas, arrêté pour la détention d'un poste de T.S.F., sont fusillés à Caen à la caserne du 43e Régiment d'Artillerie

Etatisée, la police de l'agglomération caennaise comptera, selon un décret pris le 21 janvier, un important personnel. Il est en effet prévu: 4 commissaires, 3 officiers de paix, 10 secrétaires, 1 inspecteur-chef, 2 inspecteurs sous-chefs, 15 inspecteurs, 125 gardiens de la paix (2 brigadiers chefs, 11 brigadiers et 112 agents) et enfin 3 agents spéciaux et 5 auxiliaires de bureau. La réforme entrera en application le 15 février.

15février: La Mégère apprivoisée au théâtre municipal.

Photo coll. fredo. Le théâtre munipal au bout du Bd des Alliés, un jour de pluie. A gauche une pancarte allemande.

1 mars : Sabotage de 3 câbles de la Luftwaffe , route de Caen à Falaise.

4 mars: Le 10. (Jabo)/JG 2 de l’Oblt. Franck Liesendahl (tué le 17 juillet) commence à utiliser Carpiquet comme terrain secondaire, avant de venir s'y installer le 26 mai, tout comme l'escadrille «sœur», la 10. (Jabo)/JG 26 sous les ordres du Hptm. Karl Plunser

6 mars : Suite aux coupures de câbes du 1 mars, un service de garde de nuit est prescrit à la population de Caen et d'Ifs . Mesure levée le 10 mars

Source: photo de gauche, photo de droite - Gare de Caen - Départ pour Bordeaux du Major Almenröder - Mars 1942

7 mars: AVIS TRES IMPORTANT AUX ISRAELITES. Tous les Israélites de Caen (hommes, femmes et enfants âgés d'au moins 15 ans) sont invités à se présenter, sans faute, au Commissariat Central (Service des Etrangers), avant le samedi soir 7 mars, 18 heures, pour une communication à leur faire contre signature. Ceux qui ne se présenteront pas seront répréhensibles.

 Ouest-Eclair du 7 mars: OUVERTURE D'UNE RESTAURATION ECONOMIQUE. A compter du 16 mars, fonctionnera au 27 rue des Carmes, tous les jours, sauf le dimanche, une restauration économique où les habitants pourront se procurer des plats chauds à emporter, contre remise des tickets nécessaires. Heures d'ouverture 11 h. 30 à 13 h. 30 et 18 h. à 19 h. 30.

         Exécution de deux otages communistes à la caserne du 43e RA: Jean Laurence et Raymond Prud'Homme en représailles d'un attentat à Dijon contre le foyer du soldat allemand.

Jean Laurence (19 ans en 1940)

Profession : Ouvrier (tourneur sur métaux) - Domicile : Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)

Le 23 juin 1941, il est retrouvé par la police française qui le recherchait en raison de ses activités communistes et surtout de son évasion d'un centre de séjour surveillé. Interné à la maison d'arrêt de Dijon, il est ensuite jugé et condamné le 3 septembre 1941 par le tribunal de la section spéciale de cette localité à sept ans de travaux forcés. Conduit à la prison centrale de Caen pour y subir sa peine, il est désigné le 6 mars 1942 par le Militärbefehlshaber in Frankreich pour figurer sur la liste des otages à exécuter en représailles des attentats commis les 28 décembre 1941 et 10 janvier 1942 à Dijon contre le foyer du soldat allemand. Il est fusillé à la caserne du 43e régiment d'artillerie de Caen le 7 mars 1942.

Raymond Prud'homme (27 ans en 1940)

Profession : Ouvrier (cheminot) - Organisation : Front national - Domicile : Longuyon (Meurthe-et-Moselle)

Il est arrêté le 6 juillet 1941 par la police française après avoir été repéré comme un actif propagandiste communiste, proche des milieux terroristes. Le 4 octobre 1941, il est condamné par la section spéciale auprès de la cour d'appel de Nancy à cinq ans de travaux forcés. Emmené à Caen pour y purger sa peine, il est désigné le 6 mars 1942 comme otage à exécuter en représailles des attentats de Dijon des 28 décembre 1941 et 10 janvier 1942. Il est fusillé le 7 mars 1942 à la caserne du 43e régiment d'artillerie de Caen.

9 mars : Un bombardement de la R.A.F. atteint le quartier de Vaucelles . Trois blessés et l'église Saint-Michel est touchée.

17 mars: Deux nouveaux commissaires de police: M. Gauquelin au 1er Arr. et M. Le Cavelier de Macombles.

19 mars:  Près de 3 500 tracts et opuscules communistes divers, édités par le Parti communiste, sont découverts dans le vestiaire des ouvriers du dépôt de la SNCF.

23 mars: Ouverture d'un restaurant économique, salle Mauger, rue Mélingue.

mars:  deux surveillants de la maison d'arrêt sont arrêtés par la police allemande pour s'être fait photographier en compagnie de détenus, bretons comme eux, autour d’une affichette à la gloire du général de Gaulle. Source

30 mars: Rapport du préfet du Calvados: Pour la seule ville de Caen, on compte 8 429 rationnaires en mars contre! 2979, deux mois plus tôt. "En janvier 1942, 5 % environ de la population
caennaise était co
ntrainte de se nourrir hors de chez elle; en mars 1942, ce pourcentage était passé à 12 %" commente le préfet. « L'effectif qui va se nourrir aux fourneaux économiques et soupes populaires révèle un état de fait pénible. D'ores et déjà, ces habitués se recrutent dans un public qui n'était nullement accoutumé par son niveau social à aller se nourrir dans ces établissements; ils y vont à contrecœur et poussé  par la faim. Il s'ensuit un déclassement social certain.» Source

31 mars 1942: Rapport du commissaire des RG. Un grand magasin de confection de la rue Saint-Jean, recycle un stock de vêtements acheté à Condé-sur-Noireau à des tarifs fortement majorés.  Un marchand de primeurs de la rue des Carmes vend, dans son arrière-boutique, poireaux, carottes et navets à des prix dépassant très largement la taxe. « Il avait pour principale clientèle des familles aisées et tous les docteurs de son quartier», commente ironiquement  le commissaire aux Renseignements généraux. Source

mars: la 323.ID du Generalleutnant Hans Bergen quitte Caen pour la Belgique, région de Charleroi-Dendermonde (elle était arrivée en avril 1941).

Source: Collection Télitchko, page 39 de ce livre, Allemands devant l'église St Pierre.

9 avril: Des étudiants caennais à Vichy; compte rendu de Ouest-Eclair du 15 avril: Les  « ambassadeurs »  caennais de la jeunesse estudiantine de nos Facultés sont revenus de Vichy, d'où Ils rapportent un inoubliable souvenir. La délégation pour notre cité était composée de MM. André Heintz, de la Faculté des Lettres; François Aze, de la Faculté de Droit : Jean-Jacques Bernier, de la Faculté de Médecine : Jean Barnard, de la Faculté de Droit, président de la J.E.C., et Couture, de l'École de Médecine de Rouen, qui firent le voyage sous la conduite de M. Janet, professeur à la Faculté des Sciences.

11 avril: A l'église Saint-Jean, un service religieux célébré avec la discrétion nécessaire à la mémoire de Lucien Frémont , maire de Lasson, fusillé le 31 mars, attire une foule nombreuse et recueillie.(M. Frémont avait recueilli, en juillet 1941, deux  agents de la France libre, parachutés au dessus de la région, Henri Labit

et Jean-Louis Cartigny de la mission "Torture".)

18 avril:  En représailles d'un attentat commis au Havre, deux communistes, Marcel Kerelo et Maurice Levasseur, détenus à la maison centrale de Caen, sont exécutés à la caserne du 43e RA.

Marcel Kerelo (25 ans en 1940)

Profession : manœuvre - Domicile : Dieppe (Seine-Inférieure)

Arrêté par la police française pour menées communistes clandestines, il est jugé et condamné par la section spéciale auprès de la cour d'appel de Rouen à  une peine de six ans de travaux forcés. Parti purgé sa peine à  la prison centrale de Caen, il est désigné pour être fusillé comme otage par le Militärbefehlshaber in Frankreich le 16 avril 1942 en représailles d'un attentat commis le 2 avril 1942 au Havre contre deux militaires allemands. Il est fusillé le 18 avril 1942à  la caserne du 43e régiment d'artillerie de Caen.

Profession : afficheur municipal - Domicile : Dieppe (Seine-Inférieure)

Arrêté à Dieppe par les autorités françaises pour menées clandestines au service du Parti communiste, il est jugé par la section spéciale auprès de la cour d'appel de Rouen qui le condamne à une peine de six ans de travaux forcés. Conduit à la prison centrale de Caen, il est désigné le 16 avril 1942, par un ordre du Militärbefehlshaber in Frankreich, pour faire partie du contingent d'otages devant être exécutés en représailles de l'attentat commis au Havre, le 2 avril, contre deux soldats allemands. Il est fusillé à  la caserne du 43e régiment d'artillerie de Caen, le 18 avril 1942.

du 18 avril au 20 mai: En représailles de l'attentat d'Airan (28 soldats allemands tués et 19 gravement blessés) les 4 salles de cinéma de la ville sont fermées jusqu'au 20 mai.

Parution dans Ouest-Eclair du 18 avril 1942.

18 avril:  deux détenus de la prison de Caen sont fusillés par les Allemands, à titre de représailles, dans une cour de la caserne du 43e régiment d'artillerie. Maurice Levasseur, 22 ans, et Marcel Kerelo, 27 ans, avaient été condamnés quelques mois auparavant par la Section spéciale de la Cour d'Appel de Rouen à six ans de travaux forcés pour " activités communistes ".

18 avril : Le retour au pouvoir de Pierre Laval est « accueilli défavorablement par l'ensemble de la population », Rapport du commissaire de police du 28 avril 1942. Source

19 avril: A l'église Saint Pierre, récital d'orgue avec Marcel Dupré.

Parution Ouest-Eclair du 20 avril 1942

Parution Ouest-Eclair du 21 avril 1942

Source - L'Ecole de dressage - Pendant la parade du 20 avril 1942 pour l'anniversaire du Führer. Repérage.

23 avril: Communiqué dans Ouest-Eclair: L'HEURE DU COUVRE-FEU DANS LE CALVADOS. Par ordre de la Feldkommandantur, l'heure du couvre-feu, pour tout le département, EST REPORTÉE DE 19 H. 30 à 21 HEURES. La circulation reste autorisée le matin à partir de 6 heures. Les réunions et spectacles de toute sorte sont toujours interdits. L'heure de fermeture des restaurants et cafés reste fixée à 18 h.

 23 avril: 200 femmes des quartiers populaires se~massent devant la préfecture pour réclamer du pain, puis gagnent les services du Ravitaillement général, l'hôtel de ville et enfin la boulangerie
Leg
rix, Boulevard des Alliés, où il faut une intervention musclée de la police pour empêcher la mise
à sac du magasin. Manifestations organisées par le MSR.Source

24 avril; Communiqué dans Ouest-Eclair: La Feldkommandantur communique A PARTIR D'AUJOURD'HUI, JEUDI 23 AVRIL, L'HEURE DU COUVRE-FEU POUR LE DEPARTEMENT DU CALVADOS, EST FIXÉE DE 22 HEURES A 6 HEURES. LES AUTRES SANCTIONS RESTENT EN VIGUEUR.

28 avril: Suite aux démarches de M. Henri Graux , préfet du Calvados et de M. Legrix, adjoint au ravitaillement de la ville de Caen auprès de M. Le Roy‑Ladurie , ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, l'agglomération caennaise est classée "centre urbain prioritaire" ce qui permet d'obtenir des rations supplémentaires.

29 avril: Ouverture devant le tribunal de la Feldkommandantur, du procès de treize membres du réseau Hector, trois résistants caennais sont condamnés à mort (ils seront fusillés le 9 mai au 43eRA), les dix autres à de lourdes peines de travaux forcés.

30 avril: Deux militants communistes: Louis Bouillard , 23 ans, mineur de fond à Potigny et Jean Surmatz, 56 ans, chaudronnier à Blainville sur Orne arrêtés dans les mois précédents pour détention de tracts sont fusillés à la caserne du 43e RA en représailles du sabotage d'Airan.

Source: Archives Documentation française, des soldats allemands devant le porche de l'église Saint Jean

1 mai : Répondant à un appel lancé à la radio par le général de Gaulle , un millier de Caennais se sont ostensiblement promenés devant l'Hôtel de Ville entre 18h 30 et 19h 30.

 1 au 2 mai  dans la  nuit: début des arrestations des otages (81 personnes dont 55 communistes et 26 juifs) en représailles des sabotages commis contre des trains de permissionnaires allemands à Airan (10 soldats allemands tués et une vingtaine de blessés). Tout le personnel des commissariats de Caen a été mobilisé (l’inspecteur Celeste Châté est cité) les Feldgendarmen sont là aussi.

Selon le témoignage de Marcel Cimier , cet inspecteur se conduisit odieusement au commissariat central, en souffletant le docteur Raphaël Pecker le bousculant en lui disant: « Sale juif, je vous aurai tous" et s'adressant aux otages communistes «Vous aussi sales communistes, demain la ville de Caen sera bien débarrassée de vos sales g ...".

Quelques noms 

Maurice Scharf, 41 impasse Ecuyère, juif, ingénieur en génie civil

Emmanuel Rosenblat, 4 place Saint-Sauveur, juif, ingénieur chimiste.

Roger Pourvendier, 31 venelle aux Champs, communiste, paveur au Gaz de France (neveu de Marcel Cimier )

René L’Helgoual’ch, 73 rue Caponière, communiste, électricien

Henri Jamet, 6, rue Beau Soleil, communiste, caviste

Mendel Kronenfeld,100, rue St Jean, juif,. chimiste

Armand Bernheim, 60 rue Saint-Jean, juif, fleuriste

Michel Bertaux, 29 rue Louis Savare, communiste, manœuvre

Marcel Latman, rue des Teinturiers, juif, ingénieur chimiste

Jacob Kirzner, 23 place Saint-Sauveur, juif, marchand forain

David Badache , 216 rue Caponière, juif, ingénieur chimiste

 Emile Isidor, 15  rue Saint Sauveur, communiste, agent des PTT

 Marcel Cimier , 13 rue Gémare, communiste, plombier-zingueur à l'entreprise Marie (oncle de Roger Pourvendier)

Charles Lelandais, 122 rue de Geôle, communiste, artisan plombier

Albert Coispeau , 50 route de Trouville, communiste,  chauffeur de route à la SNCF

 

 Aron Goldstein, 101 rue Saint-Pierre, juif, communiste, marchand forain

Jules Polosecki, 13 place du Marché au bois, juif, tapissier-litier

André Indictor ou Indiktor Abraham , 3 rue de Verdun, coiffeur aux Galeries Lafayette

Raymond Confais, rue Leroy

Moshe Tarakanoff, 5 rue Saint-Sauveur

Emile Hallais, rue Sainte-Anne  

Jean Doktor ,  41 rue Bicoquet, juif, chef du service du contentieux dans une entreprise de travaux publics

Adolphe Vasnier, 42 rue du Vaugueux, communiste, tourneur sur métaux aux Etablissements Allainguillaume. 

Félix Bouillon , 92 rue d’Auge, mécanicien

André Montagne , 13 de la Place de l'Ancienne Comédie, militant des Jeunesses communistes

Serge Greffet, militant des Jeunesses communistes

Raymond Guillard , militant des Jeunesses communistes

Joseph Besnier , militant des Jeunesses communistes et son frère Eugène Besnier, 20 rue Ernest Manchon (Route de Rouen), communiste, maçon.

Dr Raphaël Pecker , médecin juif, 44 de la rue des Jacobins

Etienne Cardin , 13 rue Montoir Poissonnerie , communiste, ajusteur, ancien responsable du syndicat CGT des métaux

François Stéphan, 110 rue de Geôle, communiste, tourneur, l'organisateur du syndicat des chômeurs dans les années trente

René Blin, 69 rue du Vaugueux, communiste, chauffeur

Georges Auguste , rue Beau Soleil, communiste, mécanicien à la SNCF

André Huet , 39 rue d'Auge, communiste, cheminot (ajusteur à la SNCF)

Georges Millemannn , un ouvrier tourneur

Armand Duvieu, 6 rue de la Motte, communiste, chauffeur de camion à l’entreprise Cauquelin

René Drimer, avenue de Tourville, juif, ingénieur chimiste

Le sabotage d'Airan eut un extraordinaire retentissement dans le milieu de la résistance communiste. Le groupe de sabotage de Caen fut cité en exemple et de hauts responsables se déplacèrent pour connaître ave précision la technique qui avait été employée. Un petit manuel fut même édité sur ce sujet et diffusé clandestinement dans la France entière. Source.

Le groupe de sabotage était constitué de: Emile Julien, 32 ans, ferblantier ambulant - Organisation : OS ; Front national ; FTP - Domicile : Mondeville; Joseph Étienne , 41 ans, contremaître textile - Organisation : Front national- Domicile : Lisieux;  Marius Sire ;  Désiré Marie , 31 ans, cantonnier à la SNCF - Organisation : Front national ; FTP - Domicile : Frénouville et Charles Reinert .

avril: La 716.ID du Generalleutnant Otto Matterstock arrive à Caen, l'E-M est 4 Avenue Bagatelle.

Le 3 mai en fin d'après-midi, les détenus de la prison de Caen arrêtés dans la nuit du 1er au 2 sont remis aux autorités allemandes. Immédiatement ils sont transportés en voitures cellulaires ou autocars vers un bâtiment contigu du Lycée Malherbe, connu sous le nom de " Petit Lycée ", sur la place Guillouard.

18H30, deux cars arrivent au Petit Lycée pour conduire les otages vers la gare de marchandises. 22H30, le convoi s'ébranle enfin.

Selon un document allemand présenté dans ce livre , le convoi comporte: "24 juifs et 41 communistes destinés à la déportation ainsi que 23 détenus de droit commun et 8 cheminots"

Au matin du 5 mai, il s'arrête en gare de Compiègne. De là, les otages sont conduits au camp de Royallieu, distant de quelques kilomètres seulement.

Le matin du 6 juillet, le convoi quitte la gare de Compiègne pour Auschwitz.

 

2 mai: Ordre de la Feldkommandantur 723, la ligne Paris-Cherbourg devra dorénavant être gardée par des civils français sur toute la longueur de son trajet dans le Calvados. Dans un premier temps, 1.300 hommes sont à désigner d'urgence pour être à pied d'œuvre à 18 heures !

Parution Ouest-Eclair du 4 mai 1942

3 mai: Inhumation au cimetière Nord-est des soldats allemands tués lors du second sabotage d'Airan le 1 mai 1942. Lire un communiqué du MSR dans Ouest-Eclair du 5 mai 1942 .

La sortie de l'hôpital civil, avenue Georges Clemenceau réquisitionné en Kriegslazarett et l'inhumation au cimetière Nord-est. Agrandissement.

Source. Le Calvados dans la guerre 1939-1945, Jean Quellien, Orep Editions.

4 mai: Création d'un train direct Caen-Rennes.

6 mai: suite au second sabotage d'Airan un communiqué de presse

Parution dans Ouest-Eclair du 6 et 7 mai 1942.

6 mai : Bombardement quartier Victor Lépine, réseaux BT coupés.

7 mai : De nouvelles arrestations ont lieu à Caen : une vingtaine de personnes parmi lesquelles le professeur Musset , doyen de la Faculté des Lettres, les frères Colin Marcel et Lucien  et M. Desbiot professeur d'Anglais. Ces derniers sont coupables d'avoir participé à une remise de gerbe au Monument aux Morts le 11 novembre 1941.

Réquisition du 11 mai 1942 pour garder les voies ferrées de la ligne Paris-Cherbourg suite aux sabotages à Airan. D'autres réquisitions.

8 mai : Bombardements à 12H20, rupture 2800V avenue Victor Hugo.

            Communiqué dans Ouest-Eclair: Par ordre de la Feldkommandantur, le public est informé qu'à partir du 9 mai 1942 la circulation des bicyclettes sera interdite dans le département du Calvados, de 21 h. 30 à 6 heures du matin. Il sera également interdit de pousser les bicyclettes à la main. Aucun vélo ne devra se trouver sur la voie publique entre les heures indiquées. Un contrôle rigoureux sera effectué et les infractions commises seront poursuivies sévèrement.

9 mai, au matin: trois détenus de la maison centrale de Beaulieu, Pierre Faures, Jean Bécar  ajusteur et militant communiste à Longuyon et Pierre Mangel (Pierre Marcel sur la stèle des fusillés), sont passés par les armes à la caserne du 43e d'artillerie.

9 mai, après-midi: Jacques Dugardin , André Michel et Gaston Renard , résistants du Groupe "Hector", sont fusillés dans la cour du 43e d'artillerie.

    Le théâtre municipal affiche "Marché noir" une pièce d'actualité de Steve Passeur.

Source - Montage de 3 photos. Mai 1942. Bureau du Nachrichtenführer. Il s'agit d'un major de la Luftwaffe. A Caen, la Feld-Nachrichten-Kommandantur 25, adresse inconnue, elle investit les centraux téléphoniques dès le 20 juin 1940. Sous réserve le Major Blum.

13 mai: Communiqué du commissaire central Gaston Courtin . Les heure de service de garde des voies de communications,  qui étaient primitivement fixées de 21 heures à 6 heures, sont reportées de 22 heures à 6 heures, à partir d'hier 12 mai. En conséquence, les requis, convoqués pour 20 heures, sont invités à se présenter à 21 heures dans la cour du Musée.

14 mai: onze nouveaux communistes sont fusillés au 43è RA dont Charles Falaize, 42 ans,charretier, domicilié à  Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne).

16 mai: Communiqué du commissaire central Gaston Courtin . A partir d’aujourd’hui 16 mai, les requis pour la garde des voies de communication ne seront plus ravitaillés au départ. Ils devront se munir eux-mêmes du ravitaillement nécessaire et recevront des bons leur permettant de se réapprovisionner.

20 mai: la Feldkommandantur lève la plupart des sanctions en vigueur depuis le 16 avril : le couvre-feu est ramené à 23 heures et la circulation pourra reprendre à partir de 5 heures du matin. Les cafés, restaurants, cinémas et stades vont rouvrir leurs portes.

Parution Ouest-Eclair du 21 mai 1942.

23 mai: Communiqué de la préfecture: AVIS AUX JUIFS. En vertu de la 7e ordonnance allemande du 24 mars 1942, est considérée comme juive et doit effectuer une déclaration à cet effet, toute personne issue de deux grands-parents de race Juive, et qui : 1° le 25 juin 1940, appartenait à la religion juive ou y appartenait ultérieurement ; ou qui : 2° le 25 juin 1940, était mariée à un conjoint juif ou qui aurait épousé, après cette date, un conjoint juif.

23 mai : Alphonse Machefer, 45 ans, agent de police et François Neuens, 48 ans, garagiste, dénoncé par Lucien Brière, sont fusillés à la caserne du 43e RA pour détention d'armes.

26 mai:  Henri Le Feliquier est fusillé à la caserne du 43e RA pour détention d'armes.

30 mai: Alphonse Leroy, 50 ans, agent d'assurance, domicilié à : Sainte-Marguerite-de-Carrouges (Orne) et Marcel Renouard, 19 ans, manœuvre, domicilé à Carpiquet sont fusillés à la caserne du 43e RA pour détention d'armes.

mai: un gardien de la maison d'arrêt est limogé par l'administration pour avoir fait circuler parmi ses collègues un tract gaulliste ... que lui avait remis un détenu,

. La ville de Caen, à elle seule, fournit 35 % de l'ensemble des résistants dénombrés entre lté 1940 et le début du printemps 1942. À l'exception du réseau Interallié, dont les activités sont plutôt centrées sur le pays d'Auge, les autres organisations se sont toutes développées à partir du chef-lieu du département et c'est là qu'elles ont installé leur état-major. Source.

A la mi 1942, installation de l'Organisation Todt dans le Calvados

5 juin: Communiqué d'Ouest-Eclair: L’étatisation de la police caennaise devait amener certaines modifications dans le personnel C'est ainsi que nous apprenons aujourd'hui l'arrivée d'un troisième officier de paix. M. Charles Chapelain. D'autre part, nous allons avoir quarante nouveaux agents de police dont vingt-cinq environ sont déjà entrés en service à Caen.

            Récital du pianiste Walter Rummel au théâtre municipal.

7 juin: Un nouveau régime pour la fermeture des boulangeries caennaises entre en vigueur à partir du dimanche 7 juin. Désormais, les boulangeries seront fermées depuis 13 heures le dimanche et ne rouvriront que le mardi matin. Le dimanche matin même, les boulangeries ne pourront vendre que du pain rassis.

            Port de l'étoile jaune. Il est interdit aux Juifs, dès l'âge de six ans révolus, de paraître en public sans porter l'étoile juive .

12 juin: Visite du secrétaire général à la Jeunesse, Georges Lamirand .

15 juin: Le secrétaire général de la préfecture M. Chévrier est remplacé par M. Jean-Maurice Fauconnier.

27 juin: Au théâtre une conférence d'un prisonnier libéré vante "la collaboration avec l'Allemagne dans l'honneur et l'indépendance"

29 juin : Départ du préfet Henry Graux  révoqué à la demande des Allemands. Ci-dessous un communiqué de presse préparé par la censure !

Parution dans Ouest-Eclair du 29 juin 1942.

    Après un essai raté en 1941, la municipalité décide de transformer en cultures potagères les 50 hectares de La Prairie.

    Création d'un service civique: il faut des jeunes volontaires pour assurer la moisson, en l'absence des agriculteurs prisonniers.

    En juin 1942, un centre des Gardes des Communications fut installé à Caen dans des locaux précédemment occupés par la loge maçonnique Thémis au N°48 rue Neuve Saint Jean. Dotés d'un uniforme noir avec une francisque aux pointes du col et d'une casquette ornée d'un G, ces gardes avaient une mission de contrôle du service de la garde, mission alors dévolue à la Gendarmerie. Ce Corps civil était placé sous l'autorité du Secrétariat général de la Police. Quel effectif ?

Les  hommes âs de 18 à 60 ans étaient quotidiennement requis au service de la garde surtout des voies ferrées, mais aussi de nombreux points sensibles comme les terrains offrant un site favorable aux parachutages ou les bureaux de placement allemands.

Ordres de mission, réquisition pour la surveillance

4 juillet: Une nouvelle autopompe va entrer en service. Parti depuis quelques jours à Paris. le capitaine Bonza , commandant la compagnie de sapeurs ­pompiers de Caen, vient de rentrer, ramenant dans notre ville une autopompe destinée spécialement aux premiers secours. Cette voiture au débit de 100 mètres cubes/heure, servira  avec son chargement d'une tonne d'eau, à attaquer les sinistres dès que ceux-ci seront signalés.

4 juillet: Prestation de serment à la Préfecture régionale de Rouen, la cérémonie de prestation de serment des hauts fonctionnaires de Normandie fut marquée par une allocution de M René Bouffet , préfet régional.  C'est ainsi que, pour le Calvados, jurèrent fidélité au Chef de l'État M.M. Fauconnier, secrétaire général,  Houille, sous-préfet de Lisieux ; Rochat, sous-préfet de Bayeux, Liard, sous-préfet de Vire, ainsi que MM. Coussy, président ; Alphonse Perret et Chailley, conseillers du Conseil de Préfecture interdépartemental de Caen.

6 juillet : Environ 2/3 des otages caennais internés au camp de Royallieu sont déportés à Auschwitz, avec le premier convoi de déportés politiques français.

      Découverte d'une fabrique clandestine de savon.

      La Ligue du Coin de Terre annonce qu'elle a créé 1 100 jardins familiaux dans l'agglomération caennaise.

9 juillet: Un article d'une rare complaisance paru dans Ouest-Eclair (la censure est passée !)

Des artistes parisiens, de retour d'Allemagne, passent à Caen.

A peine rentrés d'une magnifique tournée en Allemagne, des artistes français, qui avaient joué devant les ouvriers et les prisonniers français, ont eu à cœur d'apporter aux familles de la zone occupée des nouvelles de leurs êtres chers restés ou partis de l'autre côté du Rhin.

C'est ainsi que Caen a eu hier le privilège d’abriter les Fréhel , Lys Gauty , Irène de Trébert ,  Raymond Legrand et son orchestre, etc...

Arrivés séparément dans notre ville, à la suite de péripéties de voyage, heureusement plus contrariantes que graves, les membres de la tournée Paris-Vedettes, qui venaient de Cherbourg, avaient eu la bonne pensée de recevoir, hier après-midi, les membres de la Presse.

Auprès de qui, mieux que des artistes, peut-on trouver un écho fidèle, dégagé de toute passion, des impressions ressenties  dans un voyage de propagande en Allemagne ? Cet écho ne nous fait pas défaut, et c'est avec un bel air de conviction et une belle chaleur que Raymond Legrand, approuvé par tous ses camarades, peut nous affirmer combien il avait été agréablement surpris de l'accueil qui leur avait été réservé.

"Dites-le bien, parce que c'est la simple vérité : le peuple allemand aime les Français. Nous avons eu de nombreuses occasions de nous en apercevoir..." 

Une des choses qui ont le plus frappé nos visiteurs, c'est l’impression de sécurité et de calme qui règne dans tout le Reich.

«  Ce calme, nous dira Lise Gauty, ne veut pas dire indifférence ni paresse. Oh! non, bien au contraire, mais l'activité qui y règne est ordonnée et ne laisse rien à l'imprévu. Pas un pouce de terrain est inoccupé, et le voyageur a nettement l’impression de se trouver devant un pays riche et prospère...

Mlle Irène de Trébert, qui assiste à notre Interview, avec un petit sourire malicieux, vient à son tour à notre secours...   

«  Et quelles belles familles! Je n'ai vu nulle part d'enfants aussi nombreux, aussi beaux ! je vous assure que, pour des gens qui, soi-disant, manquent de tout.., c'est étonnant ce qu'ils se portent bien ! »

Manque de tout -  interrompt avec son accent et sa mimique inimitable Fréhel. As-tu, toi, pendant ton séjour, manqué de quelque chose! Tu avais des tickets, c'est vrai, mais Ils étaient honorés, et tu en avais en assez grande quantité...

Non, tout de même, toi tu as « rouspété » un soir...

C'est vrai : je navals pu trouver un cognac dont j'avais diablement envie ! Mais, qu'est-ce que cela ?

Évidemment, nous nous trouvons en face d'une boutade, d'une « rosserie » qui nous prouve — en avions-nous besoin ? — qu'en toutes circonstances l'esprit frondeur des Français entend conserver ses droits et prérogatives.      

Mais laissons maintenant nos aimables artistes, qui, dans quel­ques Instants, doivent affronter la critique des spectateurs caennais. Noue sommes assures que celle-ci sera toute en leur faveur.

Montage pour repérage: sources à gauche, à droite "Collection Jean-Michel Bégin". Des camions allemands à l'Institut Lemonnier, rue de la Pigacière.

14 juillet : Sabotage sur la ligne de chemin de fer du Calvados de Caen/Bretteville-sur-Laize.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, Julien Lefranc avec Joseph Étienne et Marius Sire de l'Organisation spéciale (organe de combat et de protection du parti communiste, qui laissera place aux FTP au printemps 1942), sabotent des camions allemands stationnés place d’Armes, chargés de transporter chaque jour des troupes vers le terrain d'aviation de Carpiquet. Source.

Des familles juives  sont décimées et certaines même totalement anéanties, telle la famille Kirzner. Le père, Jacob, chiffonnier, 23 place Saint-Sauveur à Caen, est pris comme otage après Airan, le 1 mai 1942. Les deux filles aînées, Elyane et Sarah, âgées de 19 et 17 ans, sont victimes de la rafle du 14 juillet 1942. Le 8 octobre suivant, vient l'arrestation de la mère, Keyla, et de ses cinq derniers enfants: Eva avait 11 ans, Maurice 6, Odette 5 et les deux plus jeunes, Annie et Lydie, des jumelles, 4 ans seulement. L'ensemble de la famille a péri à Auschwitz. Lettre d'Israël Kruczyk à Jean Quellien, 10 novembre 1996 (Archives Jean Quellien).

17 juillet à 14H00: La Banque du Crédit Industriel de Normandie, 20 rue de Geôle est dévalisée par deux bandits armés qui emportent 1 800 000 francs. Hold-up attribué par certains à John Hopper .

24 juillet: Pierre Esnault , serrurier et militant communiste de Mondeville est condamné à mort, il sera fusillé une semaine plus tard à la caserne du 43e RA. La maison du peuple à Mondeville porte son nom.

25 juillet: Dans la salle du Conseil général, à la Préfecture du Calvados, à Caen. Les membres de la police du département prêtent serment de fidélité au maréchal Pétain , chef de l'État français. Tour à tour, prêtèrent serment : MM. Courtin Gaston , commissaire principal à Caen ; Radiguet Paul, commissaire principal des Renseignements Généraux à Caen ;  Gauquelin Henri, commissaire à Caen; Prigent Jean, commissaire à Caen, Malpart Joseph, commissaire à Caen; Cavelier de Mocomble Paul, commissaire stagiaire à Caen; Touchard Henri, inspecteur principal à Caen; Collonville, inspecteur à Caen ; Bouthemy Jean, inspecteur stagiaire à Caen ; Chapelain Charles, officier de Paix à Caen; Gauthier Robert, officier de Paix à Caen ; Vaugeois Raymond, officier de Paix adjoint à Caen.

28 juillet: la 10. (Jabo)/JG 26 quitte Carpiquet pour Evreux-Saint-André.

1 août : L'Oberstleutnant Elster est remplacé en tant que Feldkommandant par l'Oberst Richard Bulcke.

12 août: Les 11 premiers prisonniers calvadosiens débarquent en gare dans le cadre de la relève.

16 août: La cérémonie au cours de laquelle a été prélevée, sur le territoire de Caen, la pincée de terre symbolique qui sera remise à la fin du mois au maréchal Pétain , s'est déroulée ce matin dans la plus grande simplicité. Cette pincée de terre a été  bénite par Mgr des Hameaux , curé- doyen de Saint-Etienne, à l'issue de la grand'messe.

19 août : La 10. (Jabo)/JG 2 décolle de Carpiquet pour participer à la bataille de Dieppe (Opération Jubilee) en coulant le HMS Berkeley

20 août 1942: L'heure du couvre-feu est fixée à 20 heures.

Parution dans Ouest-Eclair le 20 août 1942.

28 août 1942:  Prise de fonction du préfet  Michel Cacaud ,antérieurement préfet du Gers, nommé le 17 août  par le gouvernement de Vichy en remplacement du préfet Henry Graux . Il le restera jusqu'à sa suspension le 10 juillet 1944, sa conduite pendant la bataille de Caen sera honorable.

                  Source: Collection Télitchko, page 18 de ce livre, Allemands  Place St Pierre.        

Dans la nuit du 9 septembre, tandis que sa camarade Gisèle Guillemot "Annick" fait le guet, Marius Sire "Kléber" , l'un des responsables de la Résistance communiste du Calvados, réussit à pénétrer dans un hangar de la foire-exposition, place d'Armes, où sont entreposés des stocks de fourrage destinés aux chevaux de l'armée allemande. Il allume un incendie qui fait partir rapidement en fumée près de 400 tonnes de paille, de foin et d'avoine. Hangar réquisitionné depuis 1941 par l’ Heeresverpflegungstelle (Intendance militaire de l’armée de Terre allemande).

La seconde tour du château à droite de l'entrée principale est transformée en blockhaus par les Allemands, voir ici.

septembre: Le déboisement de la ville de Caen se poursuit, c'est au tour des ormes et des frênes de la rue du général Moulin menant de Caen à la Maladrerie.

5 septembre: le préfet régional René Bouffet est remplacé par M. Parmentier .

5 au 20 septembre: Une exposition artisanale attire 50 000 visiteurs en 15 jours.

 Source: annexe de ce livre

 12 septembre:   Se pose à Caen/Carpiquet un JU 86 R (f5+PM) transpercé de part en part par un obus.

Bombardier à haute altitude Ju 86 R-1

 L’avion armé d'une seule bombe de 250 kg pour un bombardement sur Cardiff a été intercepté à 44 000 pieds par un Spitfire IX. Les pilotes sont Horst Götz et Erich Sommer ceux qui voleront sur l’Arado 234.

mi-septembre: l'adjoint au maire M. Joseph Poirier , directeur urbain de la Défense passive, convoque plusieurs entrepreneurs pour organiser des équipes de sauvetage et de déblaiements en cas de bombardements aériens.

25 septembre : Retour de 9 prisonniers calvadosiens à Caen .

 septembre: le Feldmarschall  Hugo Sperrle visite la base de Carpiquet

                    La 10. (Jabo)/JG 2 quitte Carpiquet pour Evreux-Saint-André.

octobre:  Caen Carpiquet le Fliegerhorst-Kommandantur E 60/XIII devient le Fliegerhorst-Kommandantur A 229/XII

17, 18 et 19 octobre: Dans sa candeur naïve de Jacques Deval au théâtre municipal.

22 octobre: Visite de M. Parmentier préfet régional Normandie à Caen.

27 octobre: Visite du Secrétaire général aux Communications, Robert Gibrat .

 

1 novembre: Angélina Rousselin née Morin, 60 ans, bouchère, domiciliée à Caen. Dénoncée par sa belle-fille pour avoir écouté la radio anglaise, elle est arrêtée par la Gestapo. D'abord internée à Fresnes, elle est classée NN, déportée le 18 janvier 1943, condamnée à 8 ans de prison et successivement internée à Francfort, Anrath, puis Jauer où elle disparaît à une date inconnue.

4 novembre : Arrestation à Caen, pour activités gaullistes du docteur Marcel Leboucher , de Gaston Lamy , armateur (libéré plus tard), George Bâcle, Henri Guibé et madame Angélina Rousselin.

5 novembre: Un nouveau Fourneau Economique, établi au Bon-Sauveur, avec l'aide du Secours National . L'entrée se fait par la rue de l'Abbatiale, dans la Venelle dite « des Granges », qui longe le Bon-Sauveur.

 6 novembre:  l’inspecteur Bénard , sous-chef de la Sûreté Municipale de Caen en retraite, meurt au Bon-Sauveur selon l'Ouest-Eclair du 9 novembre 1942 .

                      Bombardement de Carpiquet, 4 ouvriers français sont tués. source page 148 de .

9 novembre: Concert militaire au théâtre municipal organisé par la FK 723, il ne réunira que 200 personnes dont plus de 100 Allemands !Source

Parution dans Ouest-Eclair du 6 novembre 1942.

10 novembre : Distribution de tracts du Parti Communiste qui traitent des événements d'Afrique

Le débarquement allié en Afrique du Nord, a pour effet de réveiller brusquement l’opinion publique. « Sur un marché,.une vendeuse de journaux criait: "Achetez Le Bonhomme normand ... C'est la fin de la guerre ! "A la faculté, la joie était complète; on entendait dire: "Maintenant, les Américains, vont nous débarrasser des Fritz » Rapport des Renseignements généraux du 25 novembre 1942. Source

 

10 novembre: Au Select, le film La duchesse de Langeais au profit des prisonniers.

11 novembre : Arrestation d'Henri Brunet qui a transmis de nombreux plans de l'armée allemande à un réseau de résistance, il sera fusillé le 20 septembre 1943.

15/22 novembre : « Semaine du Prisonnier » organisée à Caen au profit du « Centre d'entraide des Prisonniers », sous la présidence d'honneur du Préfet du Calvados et du Maire

15 novembre: A l'OMJ, inauguration du Musée du prisonnier.25 novembre : 37 prisonniers sont arrivés au titre de la « Relève » en gare de Caen .

17 novembre : La gare et le dépôt sont mitraillés.

20 novembre: LA POLICE CAENNAISE A PRÊTÉ SERMENT AU CHEF DE L'ÉTAT. Une cérémonie tout intime s'est déroulée cet après-midi dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville. Les membres de la police caennaise, appartenant à la police d'Etat, ont prêté serment au Maréchal Pétain . C'est M. Péret, conseiller de Préfecture, faisant fonction de chef de cabinet, qui présidait cette manifestation. Il était entouré sur l'estrade de MM. Detolle maire de Caen ; Robiquet, chef de division à la Préfecture ; Pères, Procureur de l’État ; le chef de bataillon Hemeret, commandant la compagnie de gendarmerie du Calvados ; le capitaine Gaubert, commandant les brigades de gendarmerie de l’arrondissement de Caen ; Radiguet, commissaire spécial ; Mme Ariot ; MM. Prigent, Gauquelin, Malpart,  de Moncomble , commissaires de quartier. M. Courtin , commissaire central, rappela le rôle de la police, dont il dit toute la noblesse. M. Lemonnier, au nom des secrétaires, prêta serment. Il fut suivi par MM. André Gautier, Leroux, etc... .puis M. Céleste Chaté , pour la Sûreté, et les inspecteurs, ainsi que le brigadier-chef Naudin, pour les gardiens de la paix. Tous les policiers ayant juré fidélité au Chef de l'Etat. M. Péret déclara la séance levée.

26, 27 et 28 novembre : une centaine de prisonniers libérés arrivent en gare de Caen. Ils sont démobilisés au lycée Malherbe, centre d'accueil dirigé par le capitaine Robert Le Coutour .

Photo tirée d'un film réalisé après le 9 juillet 1944. Capture d'écran en 4:49 de ce film NARA111-ADC-2546, Pancarte avec une affiche du général de Gaulle .

novembre: Le cadavre d'un soldat allemand tué d'une balle dans la tête est découvert.

                     Suppression du poste de Hafenkommandant Caen (Commandant portuaire de Caen) départ du Fregattenkapitän Arnold Rümann en poste depuis février 1941.

                  Une affaire de pillage en gare SNCF: arrestation d'une quarantaine de personnes.

                  Création de la 15. Flugmelde-Reserve-Kompanie à Carpiquet.

16 décembre: dans la nuit, une violente explosion se produit devant le bureau de placement allemand, détruisant entièrement la devanture où s’étalaient affiches et brochures de propagande en faveur du travail outre-Rhin. L'attentat a été commis par le petit groupe d’Émile Julien "Maurice" , ferblantier ambulant, FTP de Mondeville, avec des explosifs volés dans une carrière près de Falaise.. La Feldkommandantur exige désormais que tous les édifices occupés par les Allemands soient surveillés la nuit par la Gendarmerie française.

22 décembre: La 10. (Jabo)/JG 2 est de retour à Carpiquet et devient la II./SKG 10 le 28 décembre, Hptm. Heinz Schumann.

Les cheminots de la gare de Caen affirment que « si la Marine s'est sabordée, c'est la faute du Maréchal ». Rapport des Renseignements généraux, 28 décembre 1942.  Source.

Au cours du second semestre de 1942 plusieurs arrestations de juifs étrangers; certains magasins caennais sont investis par des mouvements collaborationnistes, voir ici.

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ANNÉE 1943