CHRONOLOGIE DE L'OCCUPATION A CAEN DE:
1940-1941-1942-1943-
1944
Le maire de Caen est
André Detolle
, le
premiier adjoint est M. Asseline, le
secrétaire général de la mairie est M. Maurice-Charles Renard
et son adjoint M.
Pierre Marie. M. Lagier
est le
Commissaire central de Police.
Régiments formés à
Caen de l'été 39 à l'été 40:
36°RI
,
129°RI, 22°RA, 43°RA
et 222°RA.
A partir du 12 septembre 1939, les deux quotidiens locaux du soir: "Le Journal de Caen" et "Le moniteur du Calvados" forment une édition commune de guerre qui paraitra jusqu'au 4 juin 1944 sous le titre de : "La Presse Quotidienne Caennaise" et à partir du 25 octobre 1940 "La Presse Caennaise". Le rédacteur en chef est Marcel Cretin-Vercel.
"Photos Archives municipales de Caen". Constructions de tranchées-abris place Saint-Gilles et cours Sadi-Carnot.
Source, source et source. Creusement d'une tranchée avec une grue à câble place Saint Gilles en septembre 1939.
Source et source. Tranchées à la Foire exposition en octobre 1939.
Source et source. Tranchées à la Foire exposition en octobre 1939.
Source et source. Tranchées Promenade Saint Julien en novembre 1939.
Photo allemande, sous réserve cours Sadi-Carnot les protections des tranchées.
Source, à gauche: le 10 septembre 1940 des tranchées place Gambetta; et à droite, source, place Saint Martin: creusement de tranchées en novembre 1939
Pendant toute la drôle de guerre, les élèves des Ecoles normales de filles et de garçons de Caen sont contraints de se replier sur la côte, à Arromanches, pour y suivre leurs cours. Ces derniers leur sont dispensés dans deux hôtels de la station balnéaire, réquisitionnés pour l'occasion.
Avril: Le Journal de Normandie, fondé à Rouen en 1785, installe à Caen une édition locale quotidienne qui sera diffusée jusqu'au débarquement, journal bien entendu favorable à la politique de collaboration, à parir de juillet 1941 un nouveau directeur R.-G. Nobécourt.
Source et source. Le hall d'entrée du Journal de Normandie.
16 mai : Le conseil municipal de Caen s'inquiète de l'afflux de réfugiés
Ouvertures de centres pour les réfugiés.
Le Journal de Normandie du 18 mai 1940
Au début du mois de juin Caen accueillait dans ses trois hôpitaux plus de 300 blessés, ils étaient 1 300 à la fin de mois.
26 mai: Prières pour la France à l'église Saint Etienne.
Le Journal de Normandie du 24 mai 1940
27 mai : Caen devient zone des armées.
fin mai: Prières publiques à l'église Saint-Etienne.
1 juin : L'ordre de ne pas évacuer la ville est donné.
1 juin:
Henry
Graux
prend ses fonctions de préfet du Calvados à Caen en remplacement du préfet Louis
Peretti Della Rocca.
Le Journal de Normandie du 2 juin 1940
2 juin: A Saint
Etienne, une cérémonie pour la France en présence de Mgr Picaud
évêque de
Bayeux et Lisieux et de toutes les autorités.
Organisation des services aux réfugiés
Journal de Normandie du 2 juin 1940
Journal de Normandie du 4 juin 1940
7 juin : Le Groupe Aérien d'Observation GAO 3/551 sur Potez 63.11 venant de Bacqueville-en-Caux (20 Km au sud de Dieppe) arrive à Caen-Carpiquet jusqu'au 13 juin, jour du départ pour le petit terrain de Sainte Croix sur Mer.
9 juin : Passage à Carpiquet des Bloch 152 du Groupe de Chasse GC II/10 venant de Bernay, départ pour Dinard le 15 juin.
10 juin: Un énorme nuage de fumées noires obscurcit le ciel durant plusieurs heures au milieu de l'après-midi ensoleillé, c'est l'incendie volontaire des installations pétrolières du Havre, rive droite de la Seine.
11 juin : Le Groupe Aérien d'Observation GAO 510 avec des Potez 63.11 se pose à Carpiquet venant d’Evreux jusqu’au 15 juin départ pour Romorantin
11 juin: 5 000 réfugiés arrivent par bateaux et sont en partie hébergés dans les cinémas.
12 juin: Arrêté du préfet du Calvados: Le personnel des établissements indispensables pour assurer les besoins du pays est formellement tenu de rester à son poste.
Journal de Normandie du 12 juin 1940
Journal de Normandie du 14 juin 1940
Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 18 de ce livre, l'exode Bd Bertrand le 16 juin au soir
Source: annexe de ce
livre;
André Detolle
Henry
Graux
17 juin: pillage de la gare de marchandise (la petite vitesse)
Source, 17 juin 1940 voitures de réfugiés place de la République; source.
17 juin : A 12h20 le
maréchal
Pétain
prononce un discours à la radio française.
Français!
A l'appel de M. le président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui
la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable
armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires
contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique
résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l'appui des
anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du
peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son
malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un
dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma
sollicitude. C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser
le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à
rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les
moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant
ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi
dans le destin de la patrie.
document audio
18 juin : A 06H00 les Allemands venant de Falaise entrent dans une ville déserte. Une brève fusillade éclate rue des Coutures: un officier français et un soldat allemand sont blessés. Les soldats en uniformes rencontrés en ville sont désarmés et conduits à la caserne Hamelin, seul bâtiment gardé militairement par les Allemands.
Anecdote celui qui reçoit
officiellement le premier officier allemand est Joseph Poirier
adjoint au maire
celui qui recevra le 9 juillet 1944 le premier officier allié à se présenter à
la Mairie le major britannique Helmuth.
Les salles de cinéma sont fermées.
Trente pillards (sur le port et à la gare SNCF) sont arrêtés et jugés le 20 juin par le tribunal correctionnel.
A 22H00
dans le programme de la
BBC, le
général
de Gaulle
prononce un discours qui deviendra
l'appeldu 18 juin, combien de Caennais l'ont entendu ?:
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."
L'article de l'hebdomadaire "Le Bonhomme Normand",édité à Caen, au sujet de l'appel du 18 juin:
Un bavard
"Le général de
Gaulle
qui a pris la parole à la radio de Londres, et qui ne fait plus actuellement,
partie du gouvernement n’avait aucune mission pour faire des communications en
public. Il a été rappelé de Londres et a reçu l'ordre dc rentrer en France et de
se tenir aux ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme
nulles et non avenues. Ce trop brave général est « jusqu’au-boutiste » et il
engageait les spécialistes et les soldats qui le pouvaient, à gagner
l’Angleterre pour continuer la lutte. On assure même que malgré l'ordre de
rentrer au quartier que lui avait donné le maréchal Pétain
, le
général de Gaulle est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien
regrettable."
19 juin: Quatre jeunes filles de Caen - Mlles Alice Taburel, 21 ans et Thérèse Beaufils, 20 ans, du Vaugueux, Yvonne Angot, 22 ans, et Madeleine Orel, 20 ans, de la rue Saint Pierre, - sont surprises à écrire à la craie, sur les murs, des injures antiallemandes. Elles seront "sévèrement admonestées". C'est sans doute le premier geste spontané de résistance à Caen.
Journal de Normandie du 20 juin 1940
20 juin : Installation de la 216e division allemande dans les magasins de manutention militaire (Rue de Valleuil à Mondeville l’Établissement central de matériels de mobilisation (ECMM) fermé en 2009).
Les centraux
téléphoniques sont investis par la
Feldnachrichten-Kommandantur 25.
La F. NaKdtr. 25 a été créée le 18.04.1940
à Hanovre. Le commandant était du 18/04/1940 au 01/08/1941, l’Hauptmann Heydeck,
qui a été remplacé par le Major Blum. La compétence de la NaKdtr F. 25
s’étendait de Caen, aux îles Anglo-normandes. Dépend du Commandant militaire
allemand en France occupée (le
Militärbefehlshaber in Frankreich, MBF). A la rubrique Mai 1942, le Nachrichtenführer,
un Major de la
Luftwaffe
, il pourrait s'agir du Major Blum.
Création à Caen Carpiquet du Flughafen-Bereichs-Kommando 8/VII, Luftwaffe qui installe son E-M au 168 rue Caponière dans l'Ecole Normale d'Instituteurs. Il dépend du Luftgau-Kommando Westfrankreich à Étampes.
Les 150 agents de la
Défense passive (DP) sont versés dans la police auxiliaire
de la ville sous les ordres d'un adjoint au maire
Julien Lenoir
.
22 juin : Une mutinerie éclate à la Maison Centrale de Beaulieu vers midi. L'administration pénitentiaire doit faire appel aux pompiers avec leurs lances à eau (aux Allemands selon une autre source) pour rétablir l'ordre.
Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 18 de ce livre, défilé des troupes d'occupation juin 1940.
Source: photo présentée page 7 de ce livre, les Allemands rue des Jacobins devant le porche de la Sainte Famille, institution tenue par des religieuses, pour jeunes filles seules et nécessitantes, repas du midi et du soir avec un dortoir. Pour les Caennais l'Oasis.
Source: collection Georges Marie, photo de gauche page 84 de ce livre, photo de droite page 14 de ce livre. Photos prises du même endroit que ci-dessus le porche est au N°3 de la rue des Jacobins, la colonne tourne à droite Bd des Allés, en face le bâtiment du journal "Ouest-Eclair" et la flèche de l'église Saint Sauveur.
23 juin : Installation de l'Orstkommandantur 630 au 9 rue Georges Lebret (1er étage) avec l'Hauptmann Schweikart.
Tampon Orstkommandantur von Caen
La Kreisskommandantur 884 au 9 rue Jean Eudes dans les locaux de l'hôtel de Ville avec l'Hauptmann Jamin.
Le préfet du
Calvados est convoqué au
château de Balleroy par le
Generalleutnant Hermann Böttcher commandant des troupes d'occupation pour
l'arrondissement de Caen.
juin : La
Feldkommandantur 723 (FK 723) s'installe à l'hôtel Malherbe, place Foch
.
A droite l'hôtel Malherbe réquisitionné, siège de la Feldkommandantur 723.
Officiers allemands sur le toit de l'hôtel Malherbe siège de la FK 723; localisation.
24 juin : L'heure allemande remplace l'heure française, communiqué dans la Presse quotidienne caennaise: "Avance de l'heure. Afin d'unifier l'heure, la Kommandantur a prescrit d'adopter cette nuit à Caen l'heure de l'Europe centrale; à minuit, il faudra donc avancer d'une heure les montres et les horloges." (source)
Les journaux publiés à Caen sont soumis à la censure allemande.
juin: Actes de pillage allemands: des chaises et des tables au Lycée Malherbe. L'Institution Saint-Joseph, rue des Rosiers, est réquisitionnée (elle le sera jusqu'en juillet 44). Un hôpital militaire (Kriegslazarett) est installé dans le Lycée de Jeunes Filles, rue Pasteur, jusqu'en avril 44.voir le point 2-7.
Réquisition (pour quelle unité ?) de l’Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles. Il y avait deux accès, l’un par le 152 rue Saint Jean, et l’autre par le 10 rue Saint Louis.
Deux sentinelles devant l’Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles, 10 rue Saint Louis. Repérage.
Pillage, par ses employés, d'un commerce du boulevard des Alliés - il a fallu une camionnette pour charger le butin, - et du magasin de vêtements du Centre d'Accueil des Réfugiés, à la gare Saint Martin : 3 arrestations dans chaque cas, Et 6 condamnations de 3 à 8 mois de prison ferme pour tentative de vol d'effets militaires dans des wagons en gare de Caen. Arrestations de 14 mineurs de 11 à 16 ans et d'un majeur de 24 ans pour le même motif.
Les commerces abandonnés sont réquisitionnés et gardés par les volontaires de la Défense Passive. Ils seront ouverts quand les stocks du concurrent le plus proche seront épuisés, et leurs marchandises seront vendues à prix coûtant
"Photo collection François Robinard avec son aimable autorisation ". Boulevard Bertrand (entre les 2 marchés est-il indiqué au dos) le 12 juillet 1940. Photo prise par un pigiste du Journal "l'Eveil Normand" (qui cessera sa parution quelques jours plus tard, refusant la collaboration)
juin: réquisition du Grand Hôtel de la place de la République (pour quelle unité ?)
Deux sentilles allemandes devant l'entrée du Grand Hôtel, place de la République, repérage. De nos jours.
juin: L’escadrille de reconnaissance allemande 1.(F)/AGr.121 s’installe à Carpiquet jusqu'au mois d'août.
juillet: La BE 120 Caen Carpiquet devient le Fliegerhorst E 60/XIII
6 juillet: Le Crédit Industriel de Normandie rapatrie ses documents
10 juillet: L'édition régionale de Caen du quotidien "Ouest-Eclair" (de Rennes) reparaît après une interruption depuis le 18 juin1940 (alléguant la difficulté de transport), il aura pendant toute l'occupation un représentant Pierre Moisy et un bureau de rédaction à Caen au 128 boulevard des Alliés.
Source. A l'angle du Bd des Alliés et de la rue du Pont Saint Jacques. De nos jours.
Création de quatre fourneaux économiques: un au restaurant Richard, 3 rue Buquet; un second à l'Oasis, 3 rue des Jacobins; le troisième au dispensaire de la Miséricorde 20 rue Nationale et enfin le dernier, 48 rue Neuve Saint-Jean.
6 000 prisonniers de guerre français dans les casernes Hamelin et Decaen.
Prisonniers français sous la garde des Allemands dans la cour du quartier Claude Decaen
12 juillet : Les relations ferroviaires directes sont reprises entre Caen et Cherbourg (un aller et retour par jour).
La presse communique les horaires d'ouverture de la FK-723
14 juillet: Ouest-Eclair publie un bon de 100 francs, il s'agit d'une monnaie départementale pour le Calvados.
17 juillet : La National-Sozialistische-Volkshilfe (N. S. V.) ouvre une cuisine populaire gratuite 16, rue de Bernières, pour les réfugiés de passage qui ne doivent pas avoir recours à l'hébergement complet qui aura lieu comme par le passé au quartier Lorge.
19 juillet : Réouverture des salles de cinéma (sauf pour le Trianon qui attendra jusqu'au 15 septembre, le Majestic est réservé à l'occupant.
Des soldats allemands devant le Majestic, Bd des Alliés, localisation, à gauche l'hôtel de Than.
Dans l'hôtel de Than un foyer du soldat, repérage, localisation au bout de la venelle ouvrant sur la rue Saint Jean
21 juillet: Le Journal de Normandie publie la liste des camps de prisonniers français à Caen: les casernes Decaen et Hamelin (en entrant dans Caen le 18 juin, les Allemands ont fait prisonniers tous les jeunes qui étaient en instance d'incorporation caserne Hamelin; une partie, les plus avisés, l'avaient quitté)
Source: Collection Télitchko, couverture et pages de garde de ce livre, officiers place Saint-Pierre et devant la pharmacie du Progrès à l'angle de la Place Saint-Pierre et de la rue Saint-Jean.
Il y a deux camps de regroupement des prisonniers de guerre français à Caen : le quartier Claude- Decaen et les locaux de la Foire-Exposition, place d'Armes. Des jeunes gens se proposent comme commissionnaires pour acheter en ville des denrées réclamées par les P.G., mais ils empochent les billets et disparaissent. Certains reviennent dans l'espoir de trouver une nouvelle dupe: ils sont reconnus et arrêtés.
Pas de bus urbains: ils ont été réquisitionnés pour transporter du ravitaillement à Paris.
août: L’escadrille de reconnaissance allemande 4.(F)/AGr.121 remplace à Carpiquet la 1.(F)/AGr.121 partie à Stavanger-Sola en Norvège
Photos prises par un soldat allemand certainement à Ouistreham ou dans le canal.
On peut lire HAFENKAPITÄN CAEN 1 et 2 soit Capitainerie du port de Caen.
"Hafenkapitän Caen 1" en août1940 c'est l'ex remorqueur fluvial “La Licorne”
« Hafenkapitän Caen 2", construit en 1922 par Deutsche Werke, Kiel, comme remorqueur à vapeur allemand "Monopol 136". En 19?? français "Neuf Brisach", Office National de Navigation, Strasbourg. 19,60 x 5,61 x 1,80 m, 175 chevaux. En août 1940 à Caen saisi par les Allemands.
1 août : ouverture de deux nouveaux fourneaux desservant les quartiers de Vaucelles et de la Demi-Lune. Le premier est installé rue du Général-Decaen, près de l'école (son ouverture sera annulée quelques jours plus tard); l'autre au 191, rue d'Auge. Une septième installation fonctionnera à partir du 4 août, au 45, rue des Carmes.
2 août: Le maire informe le public, que, par ordre de la Kommandantur, il est interdit de distribuer des tracts jetés par l'ennemi. Les tracts qui pourraient être ainsi trouvés doivent être remis immédiatement a l’Ortskommandantur, rue Georges-Lebret, N°9, (1er étage). Toute contravention à cet ordre sera sanctionnée et les intéressés seront passibles d'une peine de prison et d'une amende pouvant aller jusqu’à 30.000 marks.
4 août: Communiqué d'Ouest-Eclair: La Ortskommandantur de Caen nous prie de rappeler à nos concitoyens que les lettres qui lui sont adressées DOIVENT être libellées en LANGUE ALLEMANDE. Toutes les communications qui lui seraient faites en français seront considérées comme non ave-nues et il n'en sera tenu aucun compte.
4 août: Communiqué d'Ouest-Eclair: Défense passive, la Ortskommandantur communique : Ces derniers temps, les dispositions de camouflages n'ont pas été appliquées assez attentivement. Par ordre de la Ortskommandantur, toutes les mesures pour assurer la sécurité de tous les édifices militaires et civils seront rigoureusement observées. Toute contravention sera sévèrement punie. Chaque propriétaire, locataire ou gérant répond de la stricte observation de ces ordres dans sa mai-bon. Chaque nuit, on peut compter avec des alertes et des bombardements. Préparez des seaux avec de l'eau et du sable. Gardez le sang-froid (sic !). Que tout le monde soit à sa place !
4 août: La Société « Les Courriers Normands » informe qu'après accord intervenu entre les autorités civiles du département et la Feldkommandantur, les services publics automobiles de voyageurs et de messageries vont reprendre progressivement.
5 août: M. Pujes,
secrétaire général de la préfecture du Calvados, récemment démobilisé reprend sa
fonction assurée par M. Paul Talandier
.
6 août: La Feldkommandantur fait connaitre qu'elle n’exige plus la peinture du signe d'autorisation (V rouge sur fond blanc) sur les ailes des véhicules admis à circuler dans le département. En conséquence, le signe en papier délivré en même temps que l'autorisation et qui doit être collé à l'intérieur, sur le pare-brise et la glace arrière, est suffisant jusqu'à nouvel ordre.
6 août : La Gestapo perquisitionne la Loge Maçonnique Thémis dans un hôtel du XVIème siècle rue Neuve Saint Jean ainsi que les domiciles des trois principaux dignitaires de la loge.
août: Epidémie de typhoïde, 30 morts.
La Kommandantur ordonne le départ de tous les réfugiés non domiciliés à Caen, sauf les malades et ceux qui ont trouvé une embauche, avant le lundi 12 à midi.
10 août: Outré par les sifflets qui ont accueilli, dans le cinéma Majestic, une parade des troupes du Reich présentée aux actualités, le lieutenant-colonel Elster, chef de la Kommandantur 723, ordonne un couvre-feu de 20h à 5h du matin et interdit la programmation de films.
Ouest-Eclair du 10 août 1940
Le Bonhomme Normand et L'Ouest-Eclair, dont la page régionale est rédigée à Caen, ne donnèrent que le communiqué sans commentaire. Par contre, le Journal de Normandie ajouta son commentaire au communiqué:
« Siffler dans l'ombre
d'un cinéma est une lâcheté. Les autorités allemandes ont infligé à la
population caennaise une punition qui a été justifiée par l'absurde conduite de
quelques spectateurs d'un film d'actualité allemand» (10/8/40).
La Presse Quotidienne Caennaise se crut obligée aussi de commenter
l'incident dans son numéro du 11 août:
"Des jeunes gens qui n'ont point eu l'occasion de se trouver devant les troupes allemandes ni en 18 ni en 40, ont manifesté au cinéma et affirmé leur courageux patriotisme dans la précieuse obscurité d'une salle."
12 août: Par ordre de la Feldkommandantur, les personnes réfugiées à Caen, allocataires ou non, et qui n'ont pas dans cette ville leur résidence habituelle, devront avoir quitté Caen avant aujourd'hui 12 août, à 12 heures.
13 août: Importante réunion à la Feldkommandantur 723 organisée par le docteur Kriele chargé des questions économiques (Oberkriegverwaltungsrat).
16 août: Le conseil municipal de Caen vote la création d'une boucherie municipale pour réguler les prix de la viande (ce sera un échec fermeture un mois après), et un programme de travaux pour lutter contre le chômage et donner du travail à 400 ouvriers : creusement de tranchées place Gambetta, réfection de chaussées et trottoirs et... désherbage de la Prairie.
Des Allemands dans le château. A gauche le clocher de Saint Pierre. A droite photo Bundesarchiv. Deux soldats allemands sur le rempart ouest surplombant la rue de Geôle, les deux clochers dans le lointain sont ceux de Saint Etienne et celui à droite est celui des Bénédictines rue Elie de Beaumont. Voir 4 ans plus tard en juillet 1944. Des graffitis photographiés en 2011.
Source. Le portail sud de la salle de l'Echiquier du château, inscription allemande au-dessus du tympan. On peut déchiffrer : Beim Pferd wie bei den Frau muß man auf Rasse schaun. Que l’on peut traduire par : Chez les chevaux comme chez les femmes, on doit regarder la race. C’est une expression assez connue en Allemagne à l’humour de garnison, ce qui est le cas ! Il faut un peu d'explication: 1. La "race" dans ce sens n'a rien à voir avec des théories sur les races ou le racisme. On dit d'une femme qu'elle est "rassig" ou qu'elle a de la race ("sie hat Rasse") quand elle a du chic, est belle et a de classe. 2. "schaun", proprement écrit "schau'n" est une abréviation de "schauen" = regarder, voir. 3. Pour que ça rime, il faut dire "Beim Pferd wie bei den Frau'n muß man auf Rasse schaun'n" ou "Beim Pferd wie bei den Frauen muß man auf Rasse schauen" ou "Bei Pferden wie bei Frauen muß man auf Rasse schauen", parce que "schau'n" ne rime qu'avec le pluriel de "Frau" (merci à Ernst von Heydebrand). Avant. De nos jours.
Ouest-Eclair du 21 août 1940.
22 août: L'hebdomadaire "L'Eveil Normand" cesse de paraitre, son éditorialiste était L. Feuillet.
24 août: Le conseil municipal vote 30.42 millions de francs (plus de 10 millions d'euros) de travaux supplémentaires de construction et d'aménagement pour lutter contre le chômage.
Ouest-Eclair des 8 et 9 septemnre 1940.
10 septembre: le 36e
RI , cantonné
dans la
caserne Lefebvre dans l'enceinte du château,
quitte Caen.
11 septembre: Démonétisation et annulation définitive des bons de la Chambre de Commerce de Caen. Les bons qui, par ordre de la Feldkommandantur, ont cessé d'avoir cours forcé et ne peuvent plus être acceptés comme monnaie d'échange depuis le 11 septembre, seront définitivement « démonétisés » et annulés le 1er octobre (arrêté de M. le Préfet du Calvados du 7 septembre 1940).
11 septembre : l'escadrille III./KG.54 Küstenfliegergruppe (groupe de bombardement) sur Ju 88 se pose à Carpiquet.
21 septembre: Rétablissement de la ligne SNCF Caen-Paris par Lisieux interrompue depuis le 17 juin.
La Compagnie des Tramways Electriques de Caen annonce une modeste reprise des lignes de bus urbains: elle n'a plus que 4 véhicules et manque de carburant.
Les accidents avec des véhicules militaires sont de plus en plus fréquents et souvent graves. Soumise à la censure, la presse ne mentionne pas la nationalité des véhicules, mais personne ne peut s'y tromper : les seuls véhicules militaires qui circulent sont allemands.
Un rapport vétérinaire signale un cas de rage canine: la divagation des chiens et chats est interdite.
Des Allemands dont un officier et des civils devant des étals en plein air.
Rappel de la Kommandantur: les lampes de poche et les phares de vélos doivent être de couleur bleue ou orange, le rouge et le vert étant réservés à la Police. En conséquence, les feux rouges arrières doivent être camouflés en orange.
Dès le début octobre: Le premier Foyer Municipal de la Jeunesse est créé par des membres de la JOC dans les locaux du patronage Saint Pierre, 4 bis rue des Cordes.
Source. Place du 36e, entre la garage Renault et le garage Peugeot sur la droite de la rue du 11 novembre (derrière les pancartes) , dans le fond le Monument aux morts de 1914-1918.
Pancarte supérieure: Verpfl Amt = Verpflegung Amt = Bureau de l’Intendance
En dessous: Heeres Kraftfahr Park 50? Aussenstelle = Antenne (succursale) d'une unité technique de réparation de véhicules de l'Armée de Terre allemande (Heer) peut être 503 ?
A gauche, en haut: FMV = Funk Militärverwaltung = Transmissions de l'administration militaire (certainement le grand bunker de télécommunications Wn 111 type R618 sur la place Gambetta entre la Préfecture et la Poste)
En dessous: Kriegs Lazarett = Hôpital militaire, l'hôpital civil avenue Georges Clemenceau réquisitionné par les Allemands
En bas: MVSt = Militärverwaltungstab = Etat-major de l'administration militaire
Source photo de gauche - Photo de droite coll. franavia. Le Monument aux morts de la guerre de 1870 (Aux enfants du Calvados) à l'entrée du Quai de Juillet (place du 36e RI). La statue de bronze a été fondue durant l'Occupation (après ce cliché) et le reste entièrement détruit dans les bombardements de 1944.
Ouest-Eclair du 7 octobre 1940.
14 et 22 octobre: La Gestapo perquisitionne le domicile et interroge le vénérable de la loge Thémis.
15 octobre: M.
Lagier
, commissaire central partant en retraite est remplacé par M. Charroy,
commissaire du 3e arrondissement, le
secrétaire principal est M. Lemonnier.
15 octobre: communique dans Ouest-Eclair: IMMATRICULATION DES ISRAELITES
Il est rappelé que toutes les personnes de religion ou de race juive sont tenues de se présenter, avant le 20 octobre, à la préfecture (2é division), pour l'arrondissement de Caen. Falaise, et aux sous-préfectures de Bayeux, Lisieux et Vire pour les autres arrondissements afin d'y souscrire la déclaration prévue par l'ordonnance du 27 septembre 1940 du chef de l'administration militaire en France. En conséquence de cette déclaration, toute entreprise commerciale ou industrielle juive devra être désignée comme telle par une affiche spéciale de 20 sur 40 centimètres, rédigée en langues allemande et française, imprimée en lettres noires sur papier jaune et comportant l'inscription suivante: « Jüdisches Geschäft, Entreprise juive ». Ces affiches sont à la disposition des intéressés à la préfecture et aux sous-préfectures.
21 octobre: La Kreiskommandantur communique : Les détenteurs de billets de logement doivent présenter leurs billets au bureau de logement de la Kreiskommandantur avant le 15 novembre 1940. Tous les billets qui n'auront pas été présentés avant le 15 novembre ne seront plus valables après cette date. Aucun militaire ne peut être hébergé sans billet de logement. Aucun billet de logement ne sera à l’avenir délivré pour régulariser une occupation.
21 octobre : Tracts
distribués à Caen reproduisant un discours de
Churchill
.
octobre : Henri Leveillé
, agent de Caen-Central, organise la résistance des
P.T.T. qui couvrira une grande partie du département à partir de mai 1941
Réouverture du théâtre de Caen, avec un illusionniste et un chansonnier montmartrois.
La
Feldkommandantur
interdit les
Chantiers
de la Jeunesse
,
les
Compagnons de
France
(deux
organisations de jeunes créées par Vichy) et
le
scoutisme.
Ouest-Eclair du 23 octobre 1940.
24 octobre: Pour la première fois le terme "marché noir" est utilisé dans "La Presse Quotidienne Caennaise".
25 octobre: "la Presse Quotidienne Caennaise" devient "la Presse Caennaise" tout court, sur deux à quatre pages grand format.
25 octobre: Le commissaire central de police de Caen invite tous les ressortissants anglais de naissance ou par mariage, à se présenter avant samedi 27 octobre courant, au bureau des étrangers du commissariat, place de la République.
L'Hauptmann Schweikart, commandant l'Orstkommandantur 630 de Caen, annonce que 100 PV ont été dressés en une semaine pour infraction au camouflage des lumières.
Ouest-Eclair du 27 octobre 1940
30 octobre: obligation est faite aux restaurateurs d'exiger les tickets d'alimentation correspondant aux repas qu'ils servent.
Tout est contingenté avec des tickets
La municipalité exige que les ordures ménagères soient incinérées avant d'être mises dans les poubelles, pour gagner du volume et économiser du carburant pour leur enlèvement. Mais avec quel combustible?
Source: Collection Télitchko, page 15 de ce livre, Allemands dans un camion près de l'église St Pierre
novembre: La ville de Caen acquière 8 000 stères de bois dont les trois quarts pour les boulangeries et les commerces.
Ouest-Eclair du 1 novembre 1940.
1 novembre, à 11H00: hommage aux morts au Monument aux morts de la guerre 14-18, place Foch.
Ouest-Eclair du 5 novembre 1940
Légende erronée, il convient d'inverser M. Maurin et M. Asseline.
A la demande du médecin-chef de la Kommandantur, le maire interdit de déverser les eaux usées dans les caniveaux, pour raison d'hygiène. Beaucoup d'immeubles de Caen ne sont pas encore raccordés au tout-à-l'égout.
Ouest-Eclair du 10 novembre 1940
10 novembre: Au Temple protestant, rue de Geôle, le pasteur Arnal célèbre un service à la mémoire des victimes de la guerre.
LES HEURES DE DISTRIBUTION DU GAZ. A la demande d'un grand nombre d'abonnés, les heures de distribution à pression normale seront modifiées comme suit, à partir du lundi 11 courant : de 7Hà 8H30, de 10 h. à 13H, de 18Hà 20H30.
11 novembre: manifestation publique et spontanée de résistance à l'occupant, avec une cérémonie improvisée au Monument aux morts de 1914-18, place Foch ... devant l'hôtel Malherbe, siège de la Kommandantur. Des participants sont arrêtés et inscrits sur une liste de suspects à emprisonner en priorité comme otages. En 1940, plusieurs seront arrêtés à ce titre, en représailles d'attentats, et envoyés dans les camps de concentration nazis, dont beaucoup ne reviendront pas. (pas une ligne dans la presse locale, qui évoque en revanche la manifestation sur la tombe du Soldat Inconnu, le même jour à Paris)
Source - Le quartier Lorge dans le fond le clocher de la chapelle de la Visitation et à gauche les flèches de Saint Etienne.
14 novembre: Punition levée. La surveillance des fils téléphoniques installés rue de Falaise est terminée.
A 21H, violente tempête sur Caen
Ouest-Eclair du 15 novembre 1940.
A partir du 15 novembre 1940, les heures d’ouverture du bureau de cantonnement de la Kreiskommandantur sont fixées de 9H à midi (samedi excepté). A partir de la même date, le bureau ne sera pas ouvert l'après-midi.
A partir du 18 novembre, faute de chauffage et d'éclairage, la préfecture fixe les heures d'ouverture et de fermeture des' bureaux, usines, ateliers, commerces, établissements d'enseignement et et administrations à 9h30 et 18h. Seuls les magasins d'alimentation sont autorisés à ouvrir à 8h30 et à fermer à 19h.
28 novembre: le conseil municipal de Caen vote des crédits de 600 000 Fr. (près de 200 000 euros) peur constituer des stocks de bois, de pommes de terre et de légumes secs, et de 1,25 million de Fr. (plus de 400 000 euros) pour une réserve de farine.
Création de l'Office Municipal de la Jeunesse (OMJ), une permanence ouvrira, début décembre, au 28 rue Saint Jean, ex-Alhambra avec comme régisseur André Heurtin.
Ouest-Eclair du 30 décembre 1940
28 novembre: Coupure de câbles téléphoniques route de Falaise. La Kommandantur interdit la circulation de 19h à 8h du 2 au 10 décembre, mais le maire obtient une "rallonge" de deux heures. Tous les hommes de 18 à 60 ans sont réquisitionnés pour garder le câble sur 2 km. Le maire, ses 5 adjoints, des conseillers municipaux, l'ancien député et ministre Camille Blaisot prennent la première garde.
Source: annexe de ce livre
décembre: La ville essaye de constituer des stocks de bois soit en s'en procurant 4 135 stères dans la forêt de Balleroy et 4 500 autres provenant des coupes des Domaines soit en décidant l'abattage des arbres du Cours Caffarelli pour 2 500 stères.
Source: annexe de ce livre
Des "queues" de 300 à 400 personnes embouteillent les trottoirs devant les permanences de quartier qui distribuent les cartes de ravitaillement. Par décision municipale, ceux qui ne se présentent pas au jour fixé passeront leur tour jusqu'à la prochaine distribution.
Déclaration obligatoire des stocks privés de pommes de terre au dessus de 25 kg.
Police française et Feldgendarmerie provoquent des rafles contre les prostituées, 34 femmes suspectes sont envoyées au service sanitaire.
M. Larocques, procureur général part en retraite.
Le recensement des Juifs effectué par l'administration française est remis à la Feldkommandantur.
"Photo Archives Municipales de Caen" Une prise d'arme devant la caserne Lefebvre dans l'enceinte du château
31 décembre : Ouverture à Caen d'un nouveau cinéma «le Normandie» rue Saint Pierre.
Le cinéma Normandie
Ouest-Eclair du 31 décembre 1940.
Janvier 1941, la police caennaise regrette que des soldats allemands vivent en concubinage avec des prostituées et dénonce certaines maisons de la ville qui « sont de véritables officines de débauche échappant à tout contrôle, car occupées exclusivement par des militaires allemands ».
Janvier: Installation d'un délégué du Commissariat général aux Sports.
Au commissariat de police M. Charroy est définitivement nommé commissaire central de Caen et M. Devignes, commissaire de police du ler arrondissement.
3
janvier:
A
13h30,
au Palais de Justice, séance solennelle de la Cour d'Appel, au cours de laquelle
est installé dans ses nouvelles fonctions M. Demangeot, nomme procureur général
près la Cour d'Appel de Caen.
M.
Bornay, premier président occupe le fauteuil présidentiel, assisté de MM. Riby
, président de
chambre et Choisy, conseiller honoraire.
5 Janvier: La Prairie est gelée.
Le dimanche 5 janvier 1941, photo Ouest-Eclair
10 janvier: Ouest-Eclair consacre un reportage à la garderie installée dans la crèche Notre-Dame par les Sœurs de la Miséricorde, rue des Carmélites.
16 janvier. Câble allemand saboté 29 rue des Jacobins.
16 janvier: A 14 heures, dans la salle d'audience du tribunal civil de première instance se déroule la cérémonie d'installation de M. Perès. nouveau procureur de la République à Caen. M. Leroy, président du tribtinéi civil, occupe le fauteuil présidentiel, assisté de MM. Evrard. vice-président et Philippe, juge. Au siège du ministère public M. Jones Morgan, substitut du Procureur de la République, et au fauteuil du greffier, M. Séguin, greffier en chef. Parmi les magistrats entourant le tribunal MM. Le Len, juge au siège et Jacobsen. De nombreux avocats, ayant à leur tète Me Besnier, bàtonnier, accompagné des membres du Conseil de l'Ordre, sont présents dans la salle d'audience.
Ouest-Eclair du 18 janvier 1941.
Ouest-Eclair du 21 janvier 1941. Ils seront repris le 26 janvier à Condé sur Vire
21 janvier: Suite au câble saboté au 29 rue des Jacobins, la Feldkommandantur 723 ordonne qu'il soit gardé par des requis à compter du 22.
Article d'Ouest-Eclair du 23 janvier 1941. Noter l'orthographe de colonel.
L'Orstkommandant ordonne la garde des câbles téléphoniques du Bd des Alliés à la place du 36é.
22 janvier: Les heures d'ouverture de la Ortskommandantur pour le public sont aujourd'hui de 10 heures à 12 heures. Les bureaux seront fermés pendant l'après-midi.
27
janvier: La police caennaise procède à l'arrestation de
6 militants
caennais des
Jeunesses
communistes
: deux
autres
ont
réussi
à
s'enfuir
.
Ouest-Eclair du 29 janvier 1941.
29 janvier: La préfecture demande de bons interprètes allemands pour traductions. Se présenter à la préfecture, au chef de cabinet. Une situation interessante serait offerte à des candidats justifiant d'une capacité serieuse.
31 janvier: La police municipale recherche un interprète dactylographe. Les candidats à cet emploi sont priés de se présenter d'urgence au Commissariat central de police, rue Auber.
Les Courriers Normands décident le passage au gazogène, une usine à charbon de bois est installée dans une annexe de la gare Saint Martin.
Soldats allemands au marché Saint-Pierre. Au même endroit quelques années plus tard d'autre uniformes.
Source. Un groupe de 5 soldats allemands rue Basse devant la venelle Maillard à l'Est de la Tour Leroy. Ce sont des Fliegern (soldat de seconde classe) de la Luftwaffe (cf les pattes de col) certainemennt en garnison à l'aérodrome de Carpiquet.
1 février: Un
mouvement de personnel dans la police municipale. M. Robert Gautier
,
secrétaire de police de 6e classe, est promu officier de paix de 3e classe, en
remplacement de M. Edouard Regnier
, admis
à faire valoir ses droits à la retraite. M. Céleste Châté
,
brigadier-chef de 2e classe et M. Raymond Vaugeois
,
brigadier de 1ère classe, sont promus officiers de paix adjoints; M. Desrues
prenant
sa retraite et un nouveau poste étant créé. M. Emile Mabire, sous-brigadier de
1ère classe: MM. René Déméautis
et
Arsène Lepetit, sous-brigadiers de 2e classe, sont promus brigadiers de police
de 2e classe. Enfin MM. Emile Brun, agent de 2e classe; Auguste Raymond, agent
de 3e classe, et Henri Julien, agent de 3e classe, sont nommés sous-brigadiers
de 3e classe et M. Fernand Le Breton, agent de 4e classe, est promu
sous-brigadier de 5e classe. Ces nominations compteront à dater du 1er mars
1941. L'avancement dont ils viennent d'être l'objet souligne leurs qualités
professionnelles en même temps que l'estime dans laquelle les tiennent leur
chef. M. Charroy, commissaire central, et les représentants de la municipalité.
1 février: Magasins fermés pour hausse illicite; sur la proposition du Comité Départemental de Surveillance des Prix, lors de sa réunion tenue le samedi 25 janvier courant, le Préfet du Calvados a décidé de fermer : Jusqu'à intervention de la décision judiciaire, pour hausse illicite sur les prix de vente en gros, demi-gros et détail de vins de champagne, l’entrepôt sis rue de la Fontaine à Caen et appartenant. à M. René C., demeurant, 13 rue Hamon, à Caen. Pour une durée de un mois, le commerce de Mme A., née Julia N., épicière, 31 passage Bellivet à Caen pour vente de beurre et viande de porc au-dessus de la taxe préfectorale. Le commerce de Mme Emilienne B., 18 rue du Vaugueux à Caen, pour hausse illicite sur les prix de vente au détail des pommes de terre.
2 février : Par suite d'un acte de sabotage commis dans la rue des Chanoines, l'Oberstleutnant Elster ordonne la garde des câbles, et l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures
Ouest-Eclair du 2 février 1941.
2 février:
M. Paul Haag
ancien préfet
du Var,
ancien combattant et grand mutilé de
l'autre guerre, est nommé à Caen, directeur régional de la Famille et de la
Santé, la région où il exercera ses fonctions comprend les départements du
Calvados, de l'Orne, de l'Eure et de la Manche.
6 février : Le Maire
de Caen tente,
dans un communiqué, de dissuader de toute tentative de sabotage sur les câbles.
A la même date un communiqué de la préfecture dans Ouest-Eclair:
"Apres les récents actes de sabotage, nous avons reçu du Cabinet de M. Ie Préfet
du Calvados la note suivante Les autorités civiles et la population ont appris
avec indignation que de nouveaux câbles avaient été coupés dans diverses villes
et communes du département. Les auteurs de ces sabotages lâches et imbéciles ne
devraient cependant pas ignorer que le but qu’ils poursuivent, et tant est
qu’il soit de nuire à l’armée allemande, ne peut être jamais atteint car dès
qu’un câble est coupé, les appareils du central téléphonique permettent
immédiatement de déceler la coupure et quelques minutes après, le câble est
réparé. Le seul résultat est de faire monter la garde et d’exposer à de graves
sanctions une population calme et paisible qui réprouve unanimement de tels
agissements. Il convient donc que chacun aide au maximum la Gendarmerie et la
Police qui recherchent sans désemparer ces éléments perturbateurs du bon ordre
et de la tranquillité publique, en signalant aux agents de la force publique
tous les éléments permettant de découvrir les coupables."
Réquisition pour le 9 février de 14h à 16h pour garder les câbles téléphoniques allemands.
10 février :
L'Oberstleutnant Elster, commandant de la Feldkommandantur 723, ordonne la levée de garde
des câbles dans les rues des Jacobins et du 11 Novembre, mise en place le 21
janvier. Levée aussi de l'interdiction de circuler entre 20 heures et 6 heures
.
Source: Collection Télitchko, page 13 de ce livre, les Allemands occupent la caserne Hamelin.
Deux sentinelles allemandes devant la caserne Hamelin, à gauche devant l'entrée place du 36e RI, à droite sur la rive droite de l'Orne devant le pont de Vaucelles en arrière-plan les bâtiments le long du Quai des Casernes.
13 février:
Communiqué de la Fk 723 dans Ouest-Eclair sur de nouvelles sanctions envers la
population masculine de 18 à 40 ans
.
16 février: Au théâtre municipal, La petite chocolatière, pièce de Paul Gavault
février: L'occupant présenté une demande, jugée injustifiée, de 88 000 francs de travaux à la brasserie Chandivert.
La brasserie Chandivert, Bd des Alliés.
Le Foyer Municipal de la Jeunesse du patronage Saint Pierre, 4 bis rue des Cordes est transféré à l'OMJ, 28 rue Saint Jean.
L'Orstkommandantur annule les laissez-passer permettant de circuler la nuit: pour empêcher les fraudes, les nouveaux "Ausweis" porteront le numéro d'immatriculation du véhicule autorisé.
fin février :
Sabotage d'un câble de l'armée allemande sur le boulevard Bertrand à hauteur des
Etablissements Binet
. Mise
en place d'un service de garde pour la surveillance des câbles de jour et de
nuit à partir du 2 mars à 18H.
mars : L’escadrille de reconnaissance allemande 4.(F)/AGr.121 quitte Carpiquet pour Vienne-Seyring en Autriche
2 mars: Au profit du
Secours National
grand concert du conservatoire au théâtre municipal avec Madeleine La Candela
.
mars : Naissance du mouvement « Ceux de la Résistance» à Caen et Argences
4
mars: Suppression des conseils municipaux, remplacés dans les villes de plus de
10000 habitants par une municipalité nommée par le ministère de l'Intérieur. Élu
en 1925, André Détolle
est maintenu maire
.
4 et 5 mars : A la préfecture de Caen, une conférence inter-départementale chargée d'éudier les conditions d'une harmonisation régionale des prix.
Ouest-Eclair du 7 mars 1941.
6 mars:
M. Marcel Lécuyer,
délégué du Secrétariat Général de la Jeunesse est nommé à Caen, son adresse
provisoire est 3 rue Pasteur, avec M. Xavier Le Clerc ils sont sous les ordres
du délégué régional chef de la IVe région M. Roger Blondet
.
8 mars: M. le chanoine Lecat, curé-doyen d'Isigny-sur-Mer, est nommé curé de Saint-Gilles de Caen, en remplacement de M. le chanoine Bilheux, récemment décédé.
13 mars: Par application de l'article 50 de la loi du 21 octobre 1940, modifiant complètement et codifiant la législation des prix. Le Préfet du Calvados a prononcé, la fermeture pour une durée de dix jours, du commerce de Mme K., coiffeuse, rue de Bernières, pour défaut d'étiquetage des prix.
14 mars: A partir d'aujourd'hui, les bureaux de la Feldgendarmérie de la Kreiskommandantur 884 se trouvent 22 rue Jean Eudes, en face les bureaux, de l'Hôtel de Ville,
14 mars : Le tribunal Correctionnel de Caen juge 8 jeunes communistes qui avaient transporté des tracts et des papillons contre le gouvernement de Vichy.
16 mars: Gala
au profit du Secours National
au théâtre municipal
"Gringoire",
comédie
historique
et "Le
Malade Imaginaire" par la Société Dramatique du Lycée Malherbe.
16 mars: Au cimetière Nord-est, manifestation du souvenir à la mémoire des soldats allemands décédés à Caen.
Article d'Ouest-Eclair du 17 et 22 mars 1941..
Le Journal de Normandie ajoute ce commentaire odieux qui pue la collaboration:
« D'ailleurs, dans la cérémonie, l'armée allemande a associé dans l'hommage aux héros de la guerre, le souvenir des héros français qui se sont battus, hélas, sans but défini, seulement par obéissance à des directions insensées, alors que les soldats allemands, eux, sont tombés pour la juste cause de la défense de leur Patrie allemande. »
Des soldats allemands en ville
25 mars: Communiqué
du maire au sujet du logement des troupes allemandes
.
26 mars:
Charles
Trenet au théâtre municipal
26 mars: Mise en
garde du maire sur les inscriptions sur les murs
.
27 mars: Le conseil municipal à cette date: M. Detolle maire, MM. Asseline, Lempérière, Diamy (démisionnaire), Lenoir et Poirier, adjoints et de MM. Dyvrande, Perrotte, Colin, Pasquie, Cautru, Yver, Legrix, Lamy, Lhonneur, Sébire, Patry, Lecomte, Girault, Garnier, Antoine, Frappart, Lelièvre,Vallée, Pelletier, Grégoire, Le Roulet, Lacroy, Dupont et Spriet, conseillers municipaux.(Article d'Ouest-Eclair du 28 mars 1941)
30/31 mars : Un câble est coupé à l'entrée de la ville de Caen, route de Falaise sur la comune d'Ifs. Mise en place le 3 avril de 16 postes de garde
2 avril: L'entrée de l'hôpital civil est transféré de l'avenue Georges Clemenceau à la rue de la Masse, cet hôpital était réquisitionné en tant que Kriegslazarett depuis juin 1940 excepté un service de contagieux au Pavillon N°6 une quarantaine de lits, l'Ecole d'Infirmière (directrice Mme Saule) et la Communauté des Sœurs Augustines.
3 avril à 12H00: mise en place d'un
tour de garde de 16 postes sur la route de Falaise suite à la coupure d'un câble
dans la nui du 30 au 31 mars
4 avril : L'affaire Degrelle devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen, le compte rendu du procès selon Oust-Eclair
Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 121 de ce livre, la cour martiale allemande va se réunir, rassemblement près du Palais de Justice, le 4 avril 1941.
Source et source. Procès Léon Degrelle.
Source et source. Procès Léon Degrelle.
Léon Degrelle, chef du Parti fasciste belge Rex est arrêté sur ordre des autorités de son pays le 10 mai 1940, le jour-même de la grande attaque allemande à l'Ouest. En raison de l'invasion rapide de la Belgique, il est remis à la Gendarmerie française cinq jours plus tard. Degrelle est alors intégré dans un convoi, comprenant principalement des personnes suspectées d'être des espions appartenant à la Cinquième colonne, qui est évacué de prison en prison vers le sud devant la poussée de la Wehrmacht. Libéré après la défaite de la France, Degrelle porte plainte auprès des Allemands pour les corrections qui lui ont été infligées par certains gardiens à Lisieux et Caen.
Source: annexe de ce livre
Un surveillant de la maison d'arrêt de Lisieux, Georges Bihoreau, et deux de ses collègues de la maison centrale de Caen, Louis Philippe et Pierre Laignel, sont ainsi traduits devant le tribunal de la Feldkommandantur de Caen le 4 avril 1941.
Louis Philippe
est
condamné à deux ans de prison, déporté le 22 juillet 1941 à la forteresse de
Mannheim, il y décède un an plus tard.
Pierre Laignel est condamné à deux ans et demi de détention. Il est déporté en Allemagne le 23 juin 1941 et interné dans les prisons de Sarrebruck et Francfort. Libéré le 22 août 1943, il regagne la France.
Source: Collection Télitchko, page 19 de ce livre, Allemands Boulevard des Alliés
5 avril: Le maire
d'Ifs propose que ses administrés participent à la garde des câbles route de
Falaise
.
7 avril: ouverture d'un nouveau fourneau économique au 20 de la rue du Général-Decaen, tous les jours de 11 h. 30 à midi.
8 avril: M. Paul
Talandier ,
conseiller de préfecture du Calvados,
est nommé à la
préfecture de la Seine.
du 11 au 14 avril: au
théâtre municipal Les Galas du rire et de la chanson
12 avril : La garde
des câbles est levée
.
14 avril : Sabotage
d'un câble à la périphérie de Caen (rue de Falaise et Bd Dunois),
l'Oberstleutnant Elster
ordonne de nouvelles gardes
.
16 avril : 20 postes
de gardes sont établis. Interdiction de circuler pour la population entre 20
heures et 6 heures
19 avril entre: 13 et
16 H. coupure d'un câble route de Falaise, nouvelles gardes
.
20 avril: Au théâtre
municipal l'opérette
Le
pays du sourire
21 avril : Bombardement rue du Moulin au Roy, réseaux électriques basse tnsion (BT) coupés.
23 avril: Communiqué dans Ouest-Eclair: DANS LA POLICE. Est admis à faine valoir ses droits a la retraite à compter du 21 mai 1941: M. Hennet, commissaire spécial de poilice hors classe, 1er échelon, à Caen. Sont nommés, inspecteurs de police: MM. Beuchart et Charrie, à la disposition du préfet du Calvados,à Caen
26 avril : Nomination par Vichy du Conseil municipal.
MM. Asseline Albert
,
ancien banquier, premier adjoint; Collin Onésime, docteur en médecine; Drouet
Jean, négociant ; Dupont André, docteur-vétérinaire ; Dyvrande Charles, avocat ;
Garnier Emile, dessinateur aux chemins de fer; Grégoire Joseph, entrepositaire;
Lamy Gaston, entrepreneur; Legrix Maurice
, boulanger, 5e adjoint; Le Lièvre
Paul, entrepreneur; Lempérière Charles
, notaire, 2e adjoint; Patry Paul
, ancien
employé de banque, 6e adjoint ; Perrotte
, notaire, 4e adjoint; Poirier Joseph
,
agent d’assurances, 3e adjoint; Spriet Henri, industriel ; Degardin Marceau,
lithographe ; Delaunay Gaston, négociant (prisonnier de guerre) ; Fouque
Maurice, contrôleur des P.T.T.; abbé Guillaume Henri, chanoine honoraire de
l'Evêché ; Lecomte Raymond, administrateur d'immeubles (prisonnier de guerre) ;
Mme Lecomte-Richard née Cabaret des Prés, Paule, infirmière diplômée.
Les nouveaux: MM.
Lamy ; Degardin ; Delaunay ; le chanoine Guillaume ; Fouque et Mme
Richard-Lecomte
.
Des départs: MM.
Lenoir , Giraud, Le Moulec, Lacroix, Cautru, Pasquier, Vallée, Pelletier,
Antoine, Lhonneur, Yver, Sébire et Frapard.
Source: Collection V. et A. Benhaïm, photo présentée page 24 de ce livre, fanfare et défilé allemands Place Saint-Pierre devant quelques curieux.
29 avril :
Circulation publique rétablie, garde des câbles boulevard Dunois supprimée, mais
maintien route de Falaise
.
29 avril:
Deux
anciens élèves de la Section d’Aviation Populaire de Caen,le caennais Jean
Hébert , 21
ans et le flérien, caennais d’adoption, Denys Boudard
, 19 ans
s’introduisent sur la base aérienne allemande de Caen-Carpiquet et s’emparent
d’un avion de liaison et d’entraînement allemand Bücker
Jungmann 131 pour rejoindre la
France Libre
en Grande-Bretagne. Leur tentative sera couronnée de succès, atterrissage à
l'aérodrome militaire de
Christchurch, Dorset
(Angleterre). Pour
ensavoir plus.
Photo collection Denys Boudard. Le Fliegerhorst E 60/XIII Caen-Carpiquet en 1941.
avril: la 323.ID du Generalleutnant Max Mühlmann s'installe à Caen.
mai: Vol de 3 tonnes de sucre dans un entrepôt du quai de Juillet.
8 mai: Le nouveau
conseil municipal de Caen a été installé par M. Henri Graux
, préfet du
Calvados, qui était entouré de M. Detolle
, maire, et de
MM. Talandier
,
secrétaire général; Matteï et Maurien. chefs de cabinet et Robiquet, chef de
division à la préfecture. La municipalité et le conseil étaient au complet.
Seules deux chaises restèrent libres, celles de MM. Lecomte et Delaunay,
prisonniers.
Ouest-Eclair du 10 mai 1941.
Les attributions respectives des membres de la Municipalité sont fixées comme suit :
M. Asseline Albert
, 1er
adjoint : Finances, travaux publics, contentieux ; M. Lampérière Charles
, 2e
adjoint : personnel, enseignement, Office de la Jeunesse; M. Poirier Joseph
, 3e
adjoint : Beaux-Arts. Sports, Défense passive; M. Perrotte Marcel
, 4e adjoint
: Hygiène ; M. Legrix Maurice
, 5e adjoint :
activité économique, ravitaillement, foires et marchés, circulation publique ;
M. Patry Paul
, 6e adjoint : assistance et bienfaisance, chômage, cantines scolaires,
pompiers.
11 mai: Attention aux bombes non explosées ! La Direction Urbaine de la Défense Passive communique :
A la suite, des derniers bombardements aériens, il a été constaté que parmi les bombes et engins lancés récemment, certains n'ont pas explosé.
La population est, en conséquence instamment priée :
a) de signaler immédiatement au Commissariat Centrai de police la présence des dits engins ;
b) de ne pas approcher ou toucher ces bombes ou engins, sous aucun prétexte. Il y a danger de mort à commettre cette imprudence.
11 mai: Manifestation
au marché Saint Pierre. La surprise a été grande parmi la foule des acheteurs,
de voir les baladeuses des marchands de légumes, toutes alignées devant l'abside
de Saint-Pierre et les Halles, comme à l'accoutumée, mais absolument vides. Les
marchands de légumes faisaient grève pour protester contre les agissements de
quelques grossistes. M. Legrix
et le préfet
enquêtent sur ces
pratiques.
12 mai: départ du premier train de travailleurs volontaires pour l'Allemagne.
15 mai: Suite à la manifestation du 11 mai, réunion à la préfecture: une
enquéte a eté ordonnée qui sera confiée au bureau départemental de répartition
des légumes, primeurs et fruits. En outre, il a été envisagé une réorganisation
matérielle du marché et M. Legrix
a été
chargé de l'examen de cette question.
15 mai : L'inhumation de deux aviateurs anglais (Sgt. Dermot Erza Read ELLWOOD, pilote et Flight Sgt. Gerald Thomas HARDWICK, navigateur) tués dans le crash de leur avion à Marcelet près de Carpiquet le 13 mai, provoque une véritable émeute. La chapelle de l'hôpital fermée aux Français est pleine de fleurs envoyées par des Caennais. Très nombreux sont les habitants qui se sont rassemblés, beaucoup tenant à la main un bouquet de fleurs. Défense est faite de suivre le convoi mais la plupart des assistants se dirigent vers le cimetière où doivent être enterrés les aviateurs. Surgissent alors six policiers allemands qui d'autorité font évacuer les Caennais. Les jardiniers du cimetière eux-mêmes doivent sortir. Une femme qui ne s'exécute pas assez vite reçoit un coup de poing asséné par un officier allemand. Cependant la foule poussée sans ménagement hors du cimetière se réfugie sur les voies adjacentes ; pourchassée jusque dans les immeubles, elle essaie encore de se maintenir sur les lieux. Une vingtaine d'arrestations sont effectuées. Comble de brutalité un policier monte en auto et fonce sur les groupes de jeunes gens massés sur les trottoirs. En dépit de ces violences, les fleurs seront portées dans l'après-midi sur les tombes, en présence d'une foule silencieuse et recueillie. Ils reposent aujourd'hui au cimetière de Bayeux, voir ici.
Photo prise par un mécanicien allemand de la base de Carpiquet et aimablement communiquée par François Robinard.
Photos aimablement communiquées par Philippe Bauduin.
Photos du crash à Marcelet du
Bristol
Beaufort I du
217
Squadron du
Coastal
Command immatriculé MW F. L’avion basé à
St. Eval,
revenait de larguer des mines au large de la
base de sous-marins allemands de Saint-Nazaire. Deux autres membres de
l’équipage :
Sgt. W. BENNET,
radio navigateur et
Sgt. G.A.D. RITCHIE mitrailleur sont faits prisonniers.
16 mai: Coupure d'un câble route de Falaise
22 mai: Le R.P. Sanson
de l'Oratoire à l'église
Saint Michel de Vaucelles
.
25 mai: La DP organise un important exercice dans le quartier Sainte-Thérése. Le maire et son conseil ainsi que la autorités allemandes suivent l'exercice. A cette époque la DP dispose de 900 agents.
Ouest-Eclair du 27 mai 1941. Lire l'article et les photos.
29 mai : Dans la nuit du 28 au 29, un commando dirigé par l'agent britannique
John Hopper
,
commet un sabotage spectaculaire dans un garage de la
rue Robillard,
cantonnement allemand de la
323. ID. Après avoir neutralisé et ligoté les hommes de garde,
le groupe déroba les roues d'une partie des véhicules, cisailla les pneus des
autres, rendit inutilisables les batteries et versa de l'acide dans les
réservoirs, tout en emportant la plupart des pompes et 200 litres d'essence dans
une camionnette. Cet exploit valut à la ville de Caen d'être frappée, en représailles, d'une
amende d'un million de francs. Les roues des motos furent retrouvées au début du mois d'août 1941, lors
d'une perquisition de la police, dans un garage (un simple hangar) loué par Hopper,
rue du Gaillon,
où il entreposait ses prises.
Source: Collection particulière, page 20 de ce livre, rencontre autour du Bassin Saint Pierre.
Source. Un allemand armé et deux pêcheurs Bassin Saint Pierre
4 juin; les bombardiers moyens Ju 88 du groupe de bombardement III./KG.54 quittent Carpiquet pour Prowehren en Pologne aujourd’hui Druzhnoye (enclave de Kaliningrad)
13 juin: Le
couvre-feu est reculé à 23H
17 juin: Communiqué
d'Ouest-Eclair un câble coupé route de Falaise
.
18 juin: aprs-midi l'horloge du Palais de justice bloquée depuis 8 mois est remise enétat.
18 juin: Inauguration,16 rue de
Bernières
du
Centre d'accueil des prisonniers de guerre rapatriés dans l'ancien hôtel
Asseline.
19 juin:
Au cours d'une récente séance, répondant à
un voeu émis par L'Ouest-Eclair
le Conseil municipal avait demandé au Chef de l'État que son nom soit donné, au
cours
Sadi-Carnot. A cette requète, M. le Préfet
vient de répondre
par la négative, au nom de l'Amiral
Darlan
.
Seules, des voies nouvelles pourront porter le nom du
Maréchal Pétain
.
Fantaisie de l'histoire, de nos jours le Cours Sadi Carnot s'appelle le
Cours Général de Gaulle.
20 juin: Vers 20H30, André Girard, 28 ans, professeur à l’école de natation Eugène Maës sauve un soldat allemand qui se noyait dans l’Orne.
Le Lido, école de natation Eugène Maës
23 juin: Note
préfectorale relative aux nouvelles rations de viandes
.
28 juin: Deux cables
coupés à l'Ouest de Caen
La fermeture des débits de boissons, cafés et restaurants, etc... est reportée de 21H30 à 22H30.
29 juin: Nouvelle manœuvre de la DP dans les secteurs centre-ouest et sud-ouest, mise en état d'alerte aérienne.
Dans la police: M. Charroy, commissaire central hors classe, premier échelon, est reclassé comme commissaire principal de première classe et inscrit au tableau d'avancement pour le gracie de commissaire divisionnaire.
M. Lenoir, commissaire du 3e arrondissement, actuellement, classé hors-classe N°2, est nommé commissaire principal de 2e classe.
M. Devignes, commissaire de police du 1er arrondissement, actuellement commissaire de classe exceptionnelle, est nommé commissaire de 1ère classe 3e échelon.
M. Prigent est nommé commissaire de 3e classe, 1er échelon.
Source: Collection Télitchko, page 10 de ce livre, le drapeau nazi flotte sur l'Agence Havas. Source: Photo Georges Marie, page 14 de ce livre, des Allemands rue des Jacobins devant le porche de la Sainte Famille.(photo prise clandestinement dans la rue de la Gesatpo !)
30 juin: Coupure d'un
câble route de Falaise, nouvelle garde à partir du 1 juillet à 18H00
.
1 juillet : La ville de Caen est condamnée à une amende d'un million de francs pour sabotages répétés.
L'amende de 50 000 RM (1 000 000 de francs) infligée à la ville de Caen en juillet 1941 est répartie entre les habitants suivant les modalités d'application de la contribution mobilière.
11 au 15 juillet: Au théâtre
municipal la revue "Sa Majesté Paris"
.
24 juillet: A 18H15
au 13 rue Saint Anne, inauguration du cercle féminim du Secours National
25 et 26 juillet: Ouverture dans les locaux du Lycée Malherbe d'un centre départemental d'accueil pour les prisonniers libérés.
25 juillet : Visite à
Caen de Jean
Borotra , ministre des sports dans le gouvernement de Vichy
.
25 juillet : Dans
la nuit, vers 1 h 15,
premier bombardement de Caen,
la
Royal Air Force lance 15 bombes incendiaires sur le quartier de la gare à
Caen. 2 tués, un couple de commerçants, M. et Mme Guilhaire, débitants de tabac
rue de la Gare
.
29 juillet : Condamnation à mort de Lucien Frémont par un tribunal allemand à Caen où il reste incarcéré jusqu'en mars 1942. (voir 11 avril 1942)
Source: photo de gauche, photo de droite. Eglise Saint Pierre, à gauche vue de l'entrée du château; à droite de l'entrée de la rue Saint Jean, remarquer l'extrémité de la pancarte Soldatenheim (foyer du soldat) à l'hôtel d'Angleterre.
30 juillet: Inhumation à Saint Michel de Vaucelles de M. et Mme Guilhaire, débitants-cafetiers, rue de la Gare, victimes du bombardement aérien du 25 juillet.
31 juillet: A 6h00, levée de la garde des câbles route de Falaise.
1 août: Dans un article d'Ouest-Eclair il est indiqué que M. Laforest est le secrétaire général de la préfecture.
1 août: Institution de la carte de tabac et forte augmentation, le paquet de gris passe de 4.50 francs à 6 francs (+33%)
Carte de tabac
2 août: Louis Berrier,
ouvrier agricole à
Ernes est fusillé au 43e RA
3 août: Inauguration du nouveau marché de gros; transfert du marché de gros des légumes, primeurs et fruits du boulevard des Alliés vers le quai de la Londe dans les vastes halls de l'ancien chantier Allainguillaume, vaste terrain de 6.000 mètres carrés dont 1.800 couverts.
Photo Ouest-Eclair du 3 août 1941. Les anciens établissements Allainguillaume, quai de La Londe
21 août: Visite
incognito à la clinique du Bon Sauveur de
Mgr
Suhard, archevêque de Paris
.
23 août: Article
d'Ouest-Eclair:
Depuis un mois, le Centre d'accueil des prisonniers de guerre,
sis 16 rue de Bernières, dans une dépendance du Centre d'accueil des réfugiés,
s'est transporté au Lycée Malherbe, dont les autorités d'occupation ont bien
voulu lui laisser la libre disposition d'une partie des bâtiments ouest. Là, il
a pris le nom de Centre départemental de libération des prisonniers de guerre,
dirigé par le capitaine
Robert
Le Coutour
.
28 août : Création
d'une section spéciale à la cour d'appel de Caen,
présidée par
M. Riby
,
pour juger les crimes et les
délits contre l'occupant
30 août: Les
parents de
Paul Collette
qui habitent quai Vendeuvre sont interrogés et soumis à une surveillance sévère.
L'enquête est menée à Caen par le commissaire central Charroy, en collaboration
avec la troisième brigade de police mobile de Rouen, c'est-à-dire le commissaire
Chaffenet et l'inspecteur Dugonin.
1 septembre:
Restriction des heures de circulation qui est interdite de 22 à 5 heures
2 septembre:
Prestation de
serment de fidélité au maréchal Pétain
prononcé par le Premier Président Bornay au nom
de tous les juges :
"Je jure fidélité
à
la personne du chef de l'État.
Je jure et je promets de bien et honnêtement remplir mes jonctions, de garder
religieusement le secret des délibérations et de me conduire comme un digne et
loyal serviteur."
Création d'une
section spéciale
.
3-4 septembre: Une enquête de la Gendarmerie aboutit à 7 arrestations pour marché noir.
Arrestation d'un trafiquant en gare SNCF, l'enquête révèle qu'en un mois et demi, il a expédié plus de trois tonnes de beurre dans des malles étiquetées "linge et pièces mécaniques".
du 6 au 21 septembre:
exposition "La Normandie"
au musée de la ville
(l'introduction
est signée par un certain A. Gessner, conseiller culturel allemand ?) Vernissage
le 6 septembre à 11H00
Le musée de l'hôtel de ville
9 septembre: De retour de Vichy, M. André Détolle rend compte de son voyage. Caen conservera son Université, sa Cour d'Appel et la IVe Région Économique.
19 septembre:
Première audience de la section spéciale
, des condamnations à des peines de
prison pour propagande communiste. Lire les comptes rendus dans Ouest-Eclair
ici et
ici.
20 au 23 septembre:
Au théâtre municipal, La grande reue de la cigale Restons français
25 septembre: Visite
du Secrétaire général aux Anciens Combattants, François Musnier de Pleignes
.
Article dans Ouest-Eclair du 26 septembre 1941.
26 septembre: Seconde audience de la section spéciale de la Cour d'appel de Caen.
27 septembre: Reprise des courses de trot sur la Prairie: autrefois blanches, les tribunes ont été repeintes en vert pour un meilleur camouflage.
Entre fin juin et fin septembre 1940, on déplore pour la seule ville de Caen quelques 56 accidents impliquant des véhicules de l'armée allemande. (D'après les rapports journaliers de la police municipale de la ville de Caen établis entre le 24 juin et le 24 septembre 1940 , Archives départementales du Calvados, 1 W 3.)
Tribune de l'hippodrome de la Prairie
1 octobre:
Les heures de circulation dans le
Calvados
.
Par ordre de la Feldkommandantur,
la circulation sera interdite aux civils résidant dans le département du
Calvados, entre 22 heures et 6 heures, à partir du 1er octobre 1941. L'heure de
fermeture des restaurants. cafés, etc.... est fixée une demi-heure avant le
couvre-feu : 21H30.
3 octobre: Audience de la section spéciale pour juger cinq inculpés de propagande communiste.
3 et 4 octobre: Au théâtre municipal
l'opérette
Les cloches de Corneville
.
4 octobre: Des milliers de feuilles de tickets de rationnement disparaissaient en gare, ils étaient dérobés par un employé qui vient d'être arrêté ainsi que quatre complices.
10 octobre: Au théâtre municipal Don Juan de Molière.
11 octobre: Suspension de
M. Desmoles, secrétaire de la Sureté; la police de Caen va être réorganisée
.
La
police caennaise est épurée : le commissaire central M. Charroy muté
à
Brest (départ
le 28 octobre
, un inspecteur de la sûreté révoqué
(voir ci-dessus),
deux inspecteurs rétrogradés et remis en tenue et des auxiliaires licenciés.
13 octobre: M. Lecuyer, délégué du Secrétariat général de la Jeunesse pour le département du Calvados, vient de transférer ses bureaux, précédemment 3, rue Pasteur au 10, rue Jean-Romain, son numéro de téléphone demeurant 42-33.
14 octobre: Viennent d'être transférées au numéro 2 de la rue des Cordeliers, entre l'Université et la rue de Geôle : 1° Les bureaux de la délégation pour le Calvados de « La famille du prisonnier de guerre » précédemment installés, 113, rue Sainte‑Anne. 2° Les bureaux de la délégation pour le Calvados du Comité Central d'assistance au prisonnier de guerre, précédemment installé 9, place Saint-Sauveur, immeuble du Secours National.
15 octobre: Commerçants poursuivis pour infractions à la législation sur les prix : M. M. Marcel, 18, rue des Jacobins; M. C., marchand de bestiaux, route d’Ifs, M. D., transporteur 31, rue d'Harcourt; M. V. Marcel, entrepreneur, 59, rue de Falaise.
Des policiers allemands investissent les locaux des Renseignements généraux et exigent du commissaire qu'il leur remette son fichier des communistes. Après avoir refusé, ce dernier fini par s'exécuter.
17 octobre: Par arrêté du 17 octobre, M. Henri Touchard, inspecteur principal de 3e classe de la Police nationale est nommé aux Renseignement généraux à Caen en remplacement de M. Beuchard.
20 octobre: Restrictions de déplacement dues à la situation géographique du Calvados dont toute la partie Nord, bordée par la Manche, constitue l'un des maillons du Mur de l'Atlantique. En conséquence, est déclaré « zone côtière interdite» tout le territoire limité au Sud par une ligne qui commence, à l'ouest du département, sur la Vire, à hauteur de Saint-Fromond, se poursuit jusqu'à Vaucelles, au nord de Bayeux, longe la RN 15 jusqu'à l'Ouest de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe contourne Caen par le Nord, inclut les communes de Cuverville et d'Hérouville, passe au Nord de Troarn et rejoint la sortie Ouest de Pont-l'Évêque qu'elle évite par le Nord pour se terminer à l'ouest de Beuzeville.
Deux Ausweis délivrés par la préfecture du Calvados: celui de gauche du 11 décembre 1941 est valable hors zone côtière interdite, celui de droite du 16 novembre 1941 est valable pour tout le département.
21 octobre: Arrestation de Charles Lemay, 45 rue de Geôle, militant communiste, mouleur en fonte à la Société Métallurgique de Normandie, remis aux Allemands, il est déporté à Auschwitz.
23 et 24 octobre: Au théâtre municipale l'opérette Le comte de Luxembourg.
Octobre: arrestation d'otages parmi les communistes, deux Caennais: Ernest Varin, 131 rue Branville et René Beauchamp, 78 rue du Vaugueux. En janvier 1942 ils sont internés au camp de Royallieu. (Selon le centre de documentation du Mémorial de l'internement et de la déportation à Compiègne: René Beauchamp a été déporté le 24 janvier 1943 à Sachsenhausen (matricule 59187) puis à Buchenwald et rentré en France.)
11 novembre : Manifestation devant le Monument aux Morts de Caen.
Place Foch, au centre le Monument aux Morts, à droite l'hôtel Malherbe siège de la Kommandantur 723.
Parmi les manifestants les
frères Colin Marcel
et Lucien
et le professeur
Desbiot
. Arrestations de 11 étudiants caennais
ayant participé à la manifestation du 11 novembre
Au cours de mois de novembre, 153 personnes sont embauchées par la FK723.
novembre : Série
d'arrestations qui frappent le réseau de Résistance « Hector ».
Jacques Dugardin,
André
Michel
et
Gaston Renard
, jugés en mai 1942 par la cour martiale de Caen, seront
condamnés et exécutés. Les autres seront déportés
Un ancien coureur cycliste crée un vélo-taxi.
Des lycéens caennais créent une association "Les Jeunes du Maréchal": le siège est 10 rue Jean-Romain.
décembre: Visite du
préfet Jean-Pierre Ingrand
, représentant du ministre de l'Intérieur en zone
occupée.
8 décembre : La Gestapo fait irruption dans le café Guérin, une pension de famille rue de Vaucelles et y tend une souricière dans laquelle vont tomber en quelques jours la plupart des responsables de la Résistance communiste du département.
10 décembre: Maurice Hébert
,
ouvrier aux chantiers navals de
Blainville et Albert Catherine
,
ouvrier à la
SMN à
Mondeville, tous deux militants communistes sont fusillés à la caserne du
43e RA.
15 décembre :
Exécution à Caen de 13 personnes dont le journaliste de
"l’Humanité",
Lucien
Sempaix
.
décembre : Le
recteur, M.
Daure
, est
relevé de ses fonctions. A son retour de déportation, il deviendra préfet du
Calvados à la Libération.
La police à Caen début 1942:
M. Courtin,
commissaire central, M.M. Devignes (1er Arr.), Prigent (2e Arr.) et Malpart (3e
Arr.), commissaires
d’arrondissement, M. Lemonnier, secrétaire principal et M. Robert Gautier
, officier
de paix et Céleste Châté
, chef de la Sûreté municipale.
30 janvier: Selon un article d'Ouest-Eclair:
M.
Céleste Châté
est nommé
inspecteur chef de la Sureté
M. Julien est nommé sous-chef de la Sureté
M. Devignes est nommé commissaire de police à Lille.
Un groupe de sabotage particulièrement actif fonctionne sous la direction d'un ingénieur électromécanicien, Georges Gallet des ateliers électromécaniques Lavalette-Bosch. Le groupe électrogène servant au balisage du terrain de Carpiquet est saboté ce qui occasionne l'arrêt pendant près de deux mois les vols de nuit.(Pas d'indication de date).
18 janvier: M. Jean Mercier, doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux, est nommé recteur de l’Académie de Caen.
janvier: 17 maisons de tolérance prospèrent à Caen, 4 maisons clandestines sont fermées et 51 prostituées sont expulsées.
L'hôtel
du XVIème siècle de
la Loge Maçonnique Thémis, rue Neuve Saint Jean, est utilisé par le
Secours
National
pour la distribution de boissons chaudes aux nécissiteux.
30 janvier: visite de
M. René Bouffet
préfet
régional de la Normandie.
Place Saint-Sauveur: la statue en bronze d'Elie de Beaumont est démontée pour être fondue.
Plus de 2 000 paquets de cigarettes sont volés à la gare.
5 février: La police caennaise est étatisée. Cette police aura pour rayon d'action toute l'agglomération caennaise, avec les communes de : Venoix, Saint-Germain-la‑Blanche-Herbe, Hérouville, Mondeville, Colombelles, Giberville, Fleury-sur-Orne, Cormelles et Ifs.
Les 6 "Fourneaux économiques" de Caen ont servi 70 000 repas en janvier 1942 contre 24 000 en janvier 1941 et 6 500 à leur création en juillet 1940.
4 février: par -24°
dans d'atroces conditions,
Jean-Louis Cartigny
,
condamné à mort est fusillé au stand de tir de la caserne du
43ème
Régiment d'Artillerie.
14 février : Gérard Fuzellier, condamné à Nancy, et un commerçant de Deauville, Levy dit Sasportas, arrêté pour la détention d'un poste de T.S.F., sont fusillés à Caen à la caserne du 43e Régiment d'Artillerie
Etatisée, la police de l'agglomération caennaise comptera, selon un décret pris le 21 janvier, un important personnel. Il est en effet prévu: 4 commissaires, 3 officiers de paix, 10 secrétaires, 1 inspecteur-chef, 2 inspecteurs sous-chefs, 15 inspecteurs, 125 gardiens de la paix (2 brigadiers chefs, 11 brigadiers et 112 agents) et enfin 3 agents spéciaux et 5 auxiliaires de bureau. La réforme entrera en application le 15 février.
15février: La Mégère apprivoisée au théâtre municipal.
1 mars : Sabotage de
3 câbles de la
Luftwaffe
, route de Caen à
Falaise.
6 mars : Suite aux
coupures de câbes du 1 mars, un service
de garde de nuit est prescrit à la population de Caen et d'Ifs
. Mesure levée le
10 mars
Source: photo de gauche, photo de droite - Gare de Caen - Départ pour Bordeaux du Major Almenröder - Mars 1942
7 mars: AVIS TRES IMPORTANT AUX ISRAELITES. Tous les Israélites de Caen (hommes, femmes et enfants âgés d'au moins 15 ans) sont invités à se présenter, sans faute, au Commissariat Central (Service des Etrangers), avant le samedi soir 7 mars, 18 heures, pour une communication à leur faire contre signature. Ceux qui ne se présenteront pas seront répréhensibles.
Ouest-Eclair du 7 mars: OUVERTURE D'UNE RESTAURATION ECONOMIQUE. A compter du 16 mars, fonctionnera au 27 rue des Carmes, tous les jours, sauf le dimanche, une restauration économique où les habitants pourront se procurer des plats chauds à emporter, contre remise des tickets nécessaires. Heures d'ouverture 11 h. 30 à 13 h. 30 et 18 h. à 19 h. 30.
9 mars : Un
bombardement de la R.A.F. atteint le
quartier de Vaucelles
.
Trois blessés et l'église
Saint-Michel est touchée.
17 mars: deux nouveaux commissaires de police: M. Gauquelin au 1er Arr. et M. Le Cavelier de Macombles.
23 mars: Ouverture d'un restaurant économique, salle Mauger, rue Mélingue.
mars: la 323.ID du
Generalleutnant Hans Bergen
quitte
Caen pour le Sud de l'URSS.
Source: Collection Télitchko, page 39 de ce livre, Allemands devant l'église St Pierre.
9 avril: Des étudiants caennais à Vichy; compte rendu de Ouest-Eclair du 15 avril: Les « ambassadeurs » caennais de la jeunesse estudiantine de nos Facultés sont revenus de Vichy, d'où Ils rapportent un inoubliable souvenir. La délégation pour notre cité était composée de MM. André Heintz, de la Faculté des Lettres; François Aze, de la Faculté de Droit : Jean-Jacques Bernier, de la Faculté de Médecine : Jean Barnard, de la Faculté de Droit, président de la J.E.C., et Couture, de l'École de Médecine de Rouen, qui firent le voyage sous la conduite de M. Janet, professeur à la Faculté des Sciences.
11 avril: A l'église
Saint-Jean, un service religieux célébré avec la discrétion nécessaire à la
mémoire de Lucien Frémont , maire de
Lasson,
fusillé le 31 mars, attire une foule nombreuse et recueillie.(M. Frémont avait recueilli, en juillet
1941, deux agents de la
France libre, parachutés au dessus de la région,
Henri Labit
et
Jean-Louis Cartigny
de la mission "Torture".)
du 18 avril au 20 mai: En représailles de l'attentat d'Airan les 4 salles de cinéma de la ville sont fermées jusqu'au 20 mai.
Parution dans Ouest-Eclair du 18 avril 1942.
18 avril: deux détenus de la prison de Caen sont fusillés par les Allemands, à titre de représailles, dans une cour de la caserne du 43e régiment d'artillerie. Maurice Levasseur, 22 ans, et Marcel Kerelo, 27 ans, avaient été condamnés quelques mois auparavant par la Section spéciale de la Cour d'Appel de Rouen à six ans de travaux forcés pour " activités communistes ".
19 avril: A l'église Saint Pierre, récital d'orgue avec Marcel Dupré.
Parution Ouest-Eclair du 20 avril 1942
Parution Ouest-Eclair du 21 avril 1942
Source - L'Ecole de dressage - Pendant la parade du 20 avril 1942 pour l'anniversaire du Führer. Repérage.
23 avril: Communiqué dans Ouest-Eclair: L'HEURE DU COUVRE-FEU DANS LE CALVADOS. Par ordre de la Feldkommandantur, l'heure du couvre-feu, pour tout le département, EST REPORTÉE DE 19 H. 30 à 21 HEURES. La circulation reste autorisée le matin à partir de 6 heures. Les réunions et spectacles de toute sorte sont toujours interdits. L'heure de fermeture des restaurants et cafés reste fixée à 18 h.
24 avril; Communiqué dans Ouest-Eclair: La Feldkommandantur communique A PARTIR D'AUJOURD'HUI, JEUDI 23 AVRIL, L'HEURE DU COUVRE-FEU POUR LE DEPARTEMENT DU CALVADOS, EST FIXÉE DE 22 HEURES A 6 HEURES. LES AUTRES SANCTIONS RESTENT EN VIGUEUR.
28
avril: Suite
aux démarches de M. Henri Graux
, préfet du
Calvados et de M. Legrix, adjoint au ravitaillement de la ville de Caen auprès
de M.
Le
Roy‑Ladurie
,
ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement,
l'agglomération caennaise est classée "centre urbain prioritaire" ce qui permet
d'obtenir des rations supplémentaires.
29 avril: Ouverture devant le tribunal de la Feldkommandantur, du procès de treize membres du réseau Hector, trois résistants caennais sont condamnés à mort (ils seront fusillés le 9 mai au 43eRA), les dix autres à de lourdes peines de travaux forcés.
30 avril: Deux militants communistes: Louis Bouillard
,
mineur de fond à
Potigny et Jean Surmatz
, arrêtés
dans les mois précédents
pour détention de tracts sont fusillés à la caserne du
43e RA en
représailles du sabotage d'Airan.
Source: Archives Documentation française, des soldats allemands devant le porche de l'église Saint Jean
1 au 2 mai dans la
nuit: début des arrestations des otages en représailles des sabotages commis
contre des trains de permissionnaires allemands à
Airan.
Tout le personnel des commissariats de Caen a été mobilisé (l’inspecteur Celeste Châté
est cité) les Feldgendarmes sont là aussi.
Selon le témoignage
de Marcel Cimier
,
cet inspecteur se conduisit odieusement au commissariat central, en souffletant
le docteur Raphël Pecker
le bousculant en lui disant: « Sale juif, je vous aurai tous" et s'adressant aux
otages communistes «Vous aussi sales communistes, demain la ville de Caen sera
bien débarrassée de vos sales g ...".
Quelques noms
Maurice Scharf, 41 impasse Ecuyère, juif, ingénieur en génie civil
Emmanuel Rosenblat, 4 place Saint-Sauveur, juif, ingénieur chimiste.
Roger Pourvendier, 31 venelle aux Champs, communiste, paveur au Gaz de
France (neveu de Marcel Cimier
)
René L’Helgoual’ch, 73 rue Caponière, communiste, électricien
Henri Jamet, 6, rue Beau Soleil, communiste, caviste
Mendel Kronenfeld,100, rue St Jean, juif,. chimiste
Armand Bernheim, 60 rue Saint-Jean, juif, fleuriste
Michel Bertaux, 29 rue Louis Savare, communiste, manœuvre
Marcel Latman, rue des Teinturiers, juif, ingénieur chimiste
Jacob Kirzner, 23 place Saint-Sauveur, juif, marchand forain
David Badache
,
216 rue Caponière, juif, ingénieur chimiste
Emile Isidor, 15 rue Saint Sauveur, communiste, agent des PTT
Marcel Cimier
, 13 rue Gémare,
communiste, plombier-zingueur à l'entreprise Marie (oncle de Roger Pourvendier)
Charles Lelandais, 122 rue de Geôle, communiste, artisan plombier
Aron Goldstein, 101 rue Saint-Pierre, juif, communiste, marchand forain
Jules Polosecki, 13 place du Marché au bois, juif, tapissier-litier
André Indictor ou Indiktor Abraham
,
3 rue de Verdun, coiffeur aux Galeries Lafayette
Raymond Confais, rue Leroy
Moshe Tarakanoff, 5 rue Saint-Sauveur
Emile Hallais, rue Sainte-Anne
Jean Doktor
,
41
rue Bicoquet,
juif,
chef
du service du contentieux dans une entreprise de travaux publics
Adolphe Vasnier, 42 rue du Vaugeux, communiste, tourneur sur métaux aux Etablissements Allainguillaume.
Félix Bouillon
, 92 rue d’Auge,
mécanicien
André Montagne
,
13 de la Place de l'Ancienne-Comédie, militant des Jeunesses communistes
Serge Greffet, militant des Jeunesses communistes
Raymond Guillard
,
militant des Jeunesses communistes
Joseph Besnier
,
militant des Jeunesses communistes et son frère
Eugène Besnier,
20 rue
Ernest Manchon (Route de Rouen), communiste, maçon.
Dr
Raphaël Pecker
, médecin
juif, 44 de la rue des Jacobins
Etienne Cardin
,
13 rue
Montoir Poisonnerie ,
communiste, ajusteur,
ancien responsable du syndicat CGT des métaux
François Stéphan, 110 rue de Geôle, communiste, tourneur, l'organisateur du syndicat des chômeurs dans les années trente
René Blin, 69 rue du Vaugueux, communiste, chauffeur
Georges Auguste
,
rue
Beau Soleil,
communiste, mécanicien à la SNCF
André Huet
,
39 rue d'Auge, communiste,
cheminot (ajusteur à la SNCF)
Georges Millemannn
,
un ouvrier tourneur
Armand Duvieu, 6 rue de la Motte, communiste, chauffeur de camion à l’entreprise Cauquelin
René Drimer, avenue de Tourville, juif, ingénieur chimiste
avril: La
716.ID
du
Generalleutnant
Wilhelm Richter
arrive à Caen, l'E-M est
4 Avenue
Bagatelle.
Le 3 mai en fin d'après-midi, les détenus de la prison de Caen arrêtés dans la nuit du 1er au 2 sont remis aux autorités allemandes. Immédiatement ils sont transportés en voitures cellulaires ou autocars vers un bâtiment contigu du Lycée Malherbe, connu sous le nom de " Petit Lycée ", sur la place Guillouard.
18H30, deux cars arrivent au Petit Lycée pour conduire les otages vers la gare de marchandises. 22H30, le convoi s'ébranle enfin.
Selon un document
allemand présenté dans ce livre
,
le convoi comporte: "24 juifs et 41 communistesdestinés à la déportation ainsi
que 23 détenus de droit commun et 8 cheminots"
Au matin du 5 mai, il s'arrête en gare de Compiègne. De là, les otages sont conduits au camp de Royallieu, distant de quelques kilomètres seulement.
Le matin du 6 juillet, le convoi quitte la gare de Compiègne pour Auschwitz.
2 mai: Ordre de la Feldkommandantur 723, la ligne Paris-Cherbourg devra dorénavant être gardée par des civils français sur toute la longueur de son trajet dans le Calvados. Dans un premier temps, 1.300 hommes sont à désigner d'urgence pour être à pied d'œuvre à 18 heures !
Parution Ouest-Eclair du 4 mai 1942
3 mai: Inhumation au cimetière
Nord-est des soldats allemands tués lors du second sabotage d'Airan
le 1 mai 1942. Lire un communiqué du
MSR dans Ouest-Eclair du 5
mai 1942
.
La sortie de l'hôpital civil, avenue Georges Clémenceau réquisitionné en Kriegslazarett et l'inhumation au cimetière Nord-est. Agrandissement.
4 mai: Création d'un train direct Caen-Rennes.
6 mai: suite au second sabotage d'Airan un communiqué de presse
Parution dans Ouest-Eclair du 6 et 7 mai 1942.
6 mai : Bombardement quartier Victor Lépine, réseaux BT coupés.
7 mai : De nouvelles
arrestations ont lieu à Caen : une vingtaine de personnes parmi lesquelles le
professeur Musset
, doyen de la Faculté des Lettres, les
frères Colin
Marcel
et Lucien
et M.
Desbiot
professeur d'Anglais. Ces derniers sont coupables d'avoir participé à une remise
de gerbe au Monument aux Morts le 11 novembre 1941.
Réquisition du 11 mai 1942 pour garder les voies ferrées de la ligne Paris-Cherbourg suite aux sabotages à Airan. D'autres réquisitions.
8 mai : Bombardements à 12H20, rupture 2800V avenue Victor Hugo.
Communiqué dans Ouest-Eclair: Par ordre de la Feldkommandantur, le public est informé qu'à partir du 9 mai 1942 la circulation des bicyclettes sera interdite dans le département du Calvados, de 21 h. 30 à 6 heures du matin. Il sera également interdit de pousser les bicyclettes à la main. Aucun vélo ne devra se trouver sur la voie publique entre les heures indiquées. Un contrôle rigoureux sera effectué et les infractions commises seront poursuivies sévèrement.
9 mai, au matin: trois détenus de la
maison centrale
de Beaulieu, Pierre
Faures, Jean Becar
ajusteur et
militant communiste à
Longuyon et Pierre
Mangel (Pierre Marcel sur la stèle des fusillés), sont passés par les armes à la
caserne du 43e d'artillerie.
9 mai, après-midi:
Jacques
Dugardin , André
Michel
et
Gaston
Renard
, résistants du
Groupe "Hector", sont fusillés
dans la cour du 43e d'artillerie.
Le théâtre municipal affiche "Marché noir" une pièce d'actualité de Steve Passeur.
Source - Montage de 3 photos. Mai 1942. Bureau du Nachrichtenführer. Il s'agit d'un major de la Luftwaffe. A Caen, la Feld-Nachrichten-Kommandantur 25, adresse inconnue, elle investit les centraux téléphoniques dès le 20 juin 1940. Sous réserve le Major Blum.
13 mai: Communiqué du commissaire central COURTIN. Les heure de service de garde des voies de communications, qui étaient primitivement fixées de 21 heures à 6 heures, sont reportées de 22 heures à 6 heures, à partir d'hier 12 mai. En conséquence, les requis, convoqués pour 20 heures, sont invités à se présenter à 21 heures dans la cour du Musée.
14 mai: onze nouveaux communistes sont fusillés à Caen
16 mai: Communiqué du commissaire central COURTIN. A partir d’aujourd’hui 16 mai, les requis pour la garde des voies de communication ne seront plus ravitaillés au départ. Ils devront se munir eux-mêmes du ravitaillement nécessaire et recevront des bons leur permettant de se réapprovisionner.
20 mai: la Feldkommandantur lève la plupart des sanctions en vigueur depuis le 16 avril : le couvre-feu est ramené à 23 heures et la circulation pourra reprendre à partir de 5 heures du matin. Les cafés, restaurants, cinémas et stades vont rouvrir leurs portes.
Parution Ouest-Eclair du 21 mai 1942.
23 mai: Communiqué de la préfecture: AVIS AUX JUIFS. En vertu de la 7e ordonnance allemande du 24 mars 1942, est considérée comme juive et doit effectuer une déclaration à cet effet, toute personne issue de deux grands-parents de race Juive, et qui : 1° le 25 juin 1940, appartenait à la religion juive ou y appartenait ultérieurement ; ou qui : 2° le 25 juin 1940, était mariée à un conjoint juif ou qui aurait épousé, après cette date, un conjoint juif.
A la mi
1942, installation de
l'Organisation Todt
dans le Calvados
5 juin: Communiqué d'Ouest-Eclair: L’étatisation de la police caennaise devait amener certaines modifications dans le personnel C'est ainsi que nous apprenons aujourd'hui l'arrivée d'un troisième officier de paix. M. Charles Chapelain. D'autre part, nous allons avoir quarante nouveaux agents de police dont vingt-cinq environ sont déjà entrés en service à Caen.
Récital du pianiste
Walter Rummel
au
théâtre municipal.
7 juin: Un nouveau régime pour la fermeture des boulangeries caennaises entre en vigueur à partir du dimanche 7 juin. Désormais, les boulangeries seront fermées depuis 13 heures le dimanche et ne rouvriront que le mardi matin. Le dimanche matin même, les boulangeries ne pourront vendre que du pain rassis.
Port de l'étoile
jaune. Il est interdit aux Juifs, dès l'âge de six ans révolus, de paraître
en public sans porter l'étoile juive
.
12 juin: Visite du
secrétaire général à la Jeunesse,
Georges
Lamirand
.
15 juin: Le secrétaire général de la préfecture M. Chévrier est remplacé par M. Jean-Maurice Fauconnier.
27 juin: Au théâtre une conférence d'un prisonnier libéré vante "la collaboration avec l'Allemagne dans l'honneur et l'indépendance"
29 juin : Départ du
préfet
Henry Graux
révoqué à la
demande des Allemands. Ci-dessous un communiqué de presse préparé par la censure
!
Parution dans Ouest-Eclair du 29 juin 1942.
Après un essai raté en 1941, la municipalité décide de transformer en cultures potagères les 50 hectares de La Prairie.
Création d'un service civique: il faut des jeunes volontaires pour assurer la moisson, en l'absence des agriculteurs prisonniers.
En juin 1942,
un centre des
Gardes
des
Communications
fut installé
à Caen dans
des
locaux
précédemment
occupés
par
une
loge
maçonnique.
Dotés
d'un
uniforme
noir
avec
une
francisque
aux
pointes
du col
et
d'une
casquette
ornée
d'un
G,
ces
gardes
avaient
une mission
de contrôle
du
service
de
la
garde,
mission
alors
dévolue
à la Gendarmerie.
Ce Corps civil était placé sous les ordres sous l'autorité du Secrétariat
général de la Police. Quel effectif ?
Les hommes âgés de 18 à 60 ans étaient quotidiennement requis au service de la garde surtout des voies ferrées, mais aussi de nombreux points sensibles comme les terrains offrant un site favorable aux parachutages ou les bureaux de placement allemands.
Ordres de mission, réquisition pour la surveillance
4 juillet: Une nouvelle autopompe va entrer en service. Parti depuis quelques jours à Paris. le capitaine Bonza, commandant la compagnie de sapeurs pompiers de Caen, vient de rentrer, ramenant dans notre ville une autopompe destinée spécialement aux premiers secours. Cette voiture au débit de 100 mètres cubes-heure, servira avec son chargement d'une tonne d'eau, à attaquer les sinistres dès que ceux-ci seront signalés.
4
juillet: Prestation de serment à la Préfecture régionale de Rouen, la cérémonie
de prestation de serment des hauts fonctionnaires de Normandie fut marquée par
une allocution de M René Bouffet
, préfet
régional. C'est ainsi que, pour le Calvados, jurèrent fidélité au Chef de
l'État M.M. Fauconnier, secrétaire général, Houille, sous-préfet de Lisieux ;
Rochat, sous-préfet de Bayeux, Liard, sous-préfet de Vire, ainsi que MM. Coussy,
président ; Alphonse Perret et Chailley, conseillers du Conseil de Préfecture
interdépartemental de Caen.
6 juillet : Environ 2/3 des otages caennais internés au camp de Royallieu sont déportés à Auschwitz, avec le premier convoi de déportés politiques français.
Découverte d'une fabrique clandestine de savon.
La Ligue du Coin de Terre annonce qu'elle a créé 1 100 jardins familiaux dans l'agglomération caennaise.
9 juillet: Un article d'une rare complaisance paru dans Ouest-Eclair (la censure est passée !)
Des artistes parisiens, de retour d'Allemagne, passent à Caen.
A peine rentrés d'une magnifique tournée en Allemagne, des artistes français, qui avaient joué devant les ouvriers et les prisonniers français, ont eu à cœur d'apporter aux familles de la zone occupée des nouvelles de leurs êtres chers restés ou partis de l'autre côté du Rhin.
C'est ainsi que Caen a eu hier le privilège d’abriter les
Fréhel
,
Lys Gauty
,
Irène de
Trébert
, Raymond
Legrand
et son
orchestre, etc...
Arrivés séparément dans notre ville, à la suite de péripéties de voyage, heureusement plus contrariantes que graves, les membres de la tournée Paris-Vedettes, qui venaient de Cherbourg, avaient eu la bonne pensée de recevoir, hier après-midi, les membres de la Presse.
Auprès de qui, mieux que des artistes, peut-on trouver un écho fidèle, dégagé de toute passion, des impressions ressenties dans un voyage de propagande en Allemagne ? Cet écho ne nous fait pas défaut, et c'est avec un bel air de conviction et une belle chaleur que Raymond Legrand, approuvé par tous ses camarades, peut nous affirmer combien il avait été agréablement surpris de l'accueil qui leur avait été réservé.
"Dites-le bien, parce que c'est la simple vérité : le peuple allemand aime les Français. Nous avons eu de nombreuses occasions de nous en apercevoir..."
Une des choses qui ont le plus frappé nos visiteurs, c'est l’impression de sécurité et de calme qui règne dans tout le Reich.
« Ce calme, nous dira Lise Gauty, ne veut pas dire indifférence ni paresse. Oh! non, bien au contraire, mais l'activité qui y règne est ordonnée et ne laisse rien à l'imprévu. Pas un pouce de terrain est inoccupé, et le voyageur a nettement l’impression de se trouver devant un pays riche et prospère...
Mlle Irène de Trébert, qui assiste à notre Interview, avec un petit sourire malicieux, vient à son tour à notre secours...
« Et quelles belles familles! Je n'ai vu nulle part d'enfants aussi nombreux, aussi beaux ! je vous assure que, pour des gens qui, soi-disant, manquent de tout.., c'est étonnant ce qu'ils se portent bien ! »
Manque de tout - interrompt avec son accent et sa mimique inimitable Fréhel. As-tu, toi, pendant ton séjour, manqué de quelque chose! Tu avais des tickets, c'est vrai, mais Ils étaient honorés, et tu en avais en assez grande quantité...
Non, tout de même, toi tu as « rouspété » un soir...
C'est vrai : je navals pu trouver un cognac dont j'avais diablement envie ! Mais, qu'est-ce que cela ?
Évidemment, nous nous trouvons en face d'une boutade, d'une « rosserie » qui nous prouve — en avions-nous besoin ? — qu'en toutes circonstances l'esprit frondeur des Français entend conserver ses droits et prérogatives.
Mais laissons maintenant nos aimables artistes, qui, dans quelques Instants, doivent affronter la critique des spectateurs caennais. Noue sommes assures que celle-ci sera toute en leur faveur.
Montage pour repérage: sources à gauche, à droite "Collection Jean-Michel Bégin". Des camions allemands à l'Institut Lemonnier, rue de la Pigacière.
17 juillet à 14H00:
La Banque du Crédit Industriel de Normandie, 20 rue de Geôle est dévalisée par
deux bandits armés qui emportent 1 800 000 francs. Hold-up attribué par certains
à John Hopper
.
24 juillet: Pierre Esnault
,
serrurier et militant communiste de
Mondeville est condamné à mort, il sera fusillé une semaine plus tard à la
caserne du 43e RA.La
maison du peuple à Mondeville porte son nom.
25 juillet: Dans la
salle du Conseil général, à la Préfecture du Calvados, à Caen. Les membres de la
police du département prêtent serment de fidélité au maréchal Pétain
, chef
de l'État français. Tour à tour, prêtèrent serment : MM. Courtin Gaston,
commissaire principal à Caen ; Radiguet Paul, commissaire principal des
Renseignements Généraux à Caen ; Gauquelin Henri, commissaire à Caen; Prigent
Jean, commissaire à Caen, Malpart Joseph, commissaire à Caen; Cavelier de
Mocomble Paul, commissaire stagiaire à Caen; Touchard Henri, inspecteur
principal à Caen; Collonville, inspecteur à Caen ; Bouthemy Jean, inspecteur
stagiaire à Caen ; Chapelain Charles, officier de Paix à Caen; Gauthier Robert,
officier de Paix à Caen ; Vaugeois Raymond, officier de Paix adjoint à Caen.
1 août : L'Oberstleutnant Elster est remplacé en tant que Feldkommandant par l'Oberst Bülcke.
12 août: Les 11 premiers prisonniers calvadosiens débarquent en gare dans le cadre de la relève.
16 août: La cérémonie
au cours de laquelle a été prélevée, sur le territoire de Caen, la pincée de
terre symbolique qui sera remise à la fin du mois au maréchal Pétain
, s'est
déroulée ce matin dans la plus grande simplicité. Cette pincée de terre a été
bénite par Mgr des Hameaux
,
curé- doyen de Saint-Etienne, à l'issue de la grand'messe.
20 août 1942: L'heure du couvre-feu est fixée à 20 heures.
Parution dans Ouest-Eclair le 20 août 1942.
28 août 1942: Prise de fonction du préfet
Michel Cacaud
,antérieurement
préfet du
Gers, nommé le 17 août par le
gouvernement de Vichy en remplacement du préfet Henry Graux
.
Il le restera jusqu'à sa suspension le 10
juillet 1944,
sa conduite pendant la bataille de Caen sera honorable.
Source: Collection Télitchko, page 18 de ce livre, Allemands Place St Pierre.
Dans la nuit du 9
septembre, tandis que sa camarade Gisèle Guillemot "Annick"
fait le guet,
Marius
Sire "Kléber"
, l'un des responsables de la Résistance communiste du Calvados, réussit à
pénétrer dans un hangar de la foire-exposition, place d'Armes, où sont
entreposés des stocks de fourrage destinés aux chevaux de l'armée allemande. Il
allume un incendie qui fait partir rapidement en fumée près de 400 tonnes de
paille, de foin et d'avoine.
La seconde tour du château à droite de l'entrée principale est transformée en blockhaus par les Allemnds, voir ici.
septembre: Le déboisement de la ville de Caen se poursuit, c'est au tour des ormes et des frênes de la rue du général Moulin menant de Caen à la Maladrerie.
5 septembre: le
préfet régional René Bouffet
est remplacé
par M. Parmentier
.
5 au 20 septembre: Une exposition artisanale attire 50 000 visiteurs en 15 jours.
Source: annexe de ce livre
12 septembre: Se pose à Caen/Carpiquet un JU 86 R (f5+PM) transpercé de part en part par un obus.
Bombardier à haute altitude Ju 86 R-1
L’avion armé d'une
seule bombe de 250 kg pour un bombardement sur
Cardiff a été
intercepté à 44 000 pieds par un
Spitfire IX. Les pilotes sont
Horst Götz
et
Erich Sommer
ceux qui
voleront sur l’Arado
234.
mi-septembre:
l'adjoint au maire M. Joseph Poirier
, directeur urbain de la Défense passive,
convoque plusieurs entrepreneurs pour organiser des équipes de sauvetage et de
déblaiements en cas de bombardements aériens.
25 septembre : Retour
de 9 prisonniers calvadosiens à Caen
.
octobre: Caen Carpiquet le Fliegerhorst-Kommandantur E 60/XIII devient le Fliegerhorst-Kommandantur A 229/XII
17, 18 et 19 octobre:
Dans sa candeur naïve de
Jacques
Deval
au théâtre municipal.
22 octobre: Visite de
M. Parmentier
préfet régional Normandie à Caen.
27 octobre: Visite du
Secrétaire général aux Communications,
Robert
Gibrat
.
5 novembre:
Un nouveau Fourneau
Economique, établi au Bon-Sauveur, avec l'aide du Secours National
.
L'entrée se fait par la rue de l'Abbatiale, dans la Venelle dite « des Granges
», qui longe le Bon-Sauveur.
9 novembre: Concert militaire au théâtre municipal.
Parution dans Ouest-Eclair du 6 novembre 1942.
10 novembre : Distribution de tracts du Parti Communiste qui traitent des événements d'Afrique
10 novembre: Au Select, le film La duchesse de Langeais au profit des prisonniers.
11 novembre :
Arrestation d'Henri Brunet
qui a transmis de nombreux plans de l'armée allemande à un réseau de résistance,
il sera fusillé le 20 septembre 1943.
15/22 novembre : « Semaine du Prisonnier » organisée à Caen au profit du « Centre d'entraide des Prisonniers », sous la présidence d'honneur du Préfet du Calvados et du Maire
15 novembre: A l'OMJ,
inauguration du Musée du prisonnier.25 novembre : 37
prisonniers sont arrivés au titre de la « Relève » en gare de Caen
.
20 novembre: LA
POLICE CAENNAISE A PRÊTÉ SERMENT AU CHEF DE L'ÉTAT. Une cérémonie tout intime
s'est déroulée cet après-midi dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville. Les
membres de la police caennaise, appartenant à la police d'Etat, ont prêté
serment au Maréchal Pétain
.
C'est M. Péret, conseiller de Préfecture, faisant fonction de chef de cabinet,
qui présidait cette manifestation. Il était entouré sur l'estrade de MM. Detolle
maire de Caen ; Robiquet, chef de division à la Préfecture ; Pères, Procureur de
l’État ; le chef de bataillon Hemeret, commandant la compagnie de gendarmerie du
Calvados ; le capitaine Gaubert, commandant les brigades de gendarmerie de
l’arrondissement de Caen ; Radiguet, commissaire spécial ; Mme Ariot ; MM.
Prigent, Gauquelin, Malpart, de Moncomble , commissaires de quartier. M.
Courtin , commissaire central, rappela le rôle de la police, dont il dit toute
la noblesse. M. Lemonnier, au nom des secrétaires, prêta serment. Il fut suivi
par MM. André Gautier, Leroux, etc... .puis M. Céleste Chaté
, pour la Sûreté, et les
inspecteurs, ainsi que le brigadier-chef Naudin, pour les gardiens de la paix.
Tous les policiers ayant juré fidélité au Chef de l'Etat. M. Péret déclara la
séance levée.
26, 27 et 28 novembre :
une centaine de
prisonniers libérés arrivent en gare de Caen. Ils sont démobilisés au lycée
Malherbe, centre d'accueil dirigé par le capitaine
Robert
Le Coutour
.
novembre: Le cadavre d'un soldat allemand tué d'une balle dans la tête est découvert.
Une affaire de pillage en gare SNCF: arrestation d'une quarantaine de personnes.
16
décembre:
dans la nuit, une violente explosion se produit devant le bureau
de placement allemand,
détruisant entièrement la devanture où s’étalaient affiches et
brochures de propagande en faveur du travail outre-Rhin. L'attentat a été commis
par le petit groupe d’Émile Julien "Maurice", FTP de
Mondeville. La Feldkommandantur
exige désormais que tous les édifices occupés par les Allemands soient
surveillés la nuit par la Gendarmerie française
Au cours du second semestre de 1942 plusieurs arrestations de juifs étrangers; certains magasins caennais sont investis par des mouvements collaborationnistes, voir ici.
3 janvier: Vers 20 heures, le train express Paris-Cherbourg est mitraillé en gare: deux morts et plusieurs blessés dans le même wagon. aucun Allemand n'est touché dans les wagons réservés à la troupe.
11 janvier: Ouverture du " Restaurant d'Entr'aide de l'OMJ" au 28 de la rue Saint-Jean.
22 janvier : Vers 21H15, l'un des membres du groupe de sabotage FTP. Émile Julien de Mondeville, place une bombe de sa fabrication sur l'embranchement de la voie ferrée conduisant de la gare de Caen aux bassins du port et au dépôt allemand installé dans un bâtiment de la Foire Exposition. L'explosion, qui se produit à hauteur du début de la rue Neuve du Port, détruit un aiguillage et brise de nombreuses vitres dans le quartier.
Plan de Caen, localisation de la rue Neuve du Port et de la Foire Exposition.
L'Oberst Bulcke ordonne des tours de garde à La Maladrerie, à la suite d'un sabotage de câbles.
Rafle de militants communistes: Germaine Guérin, responsable des jeunes du Front national, le marchand de primeurs Georges Macé, Marcel Victoire, un agent des PTT et le maçon Joseph Duval.
10 février : A 11H02
du matin, les
bombardiers de la R.A.F.
ont lâché des
bombes sur les quartiers de Vaucelles, de la Gare, du cours Montalivet, du cours
Cafarelli et de la Demi-Lune.
Très vite les secours s’organisèrent avec le concours de la Défense Passive, de la Police et des pompiers.
Les entrepôts Angot et Delannoy situés Cours Montalivet ont été littéralement pulvérisés et un violent incendie s'est déclaré dans les décombres provoqués par l'éclatement des fûts d'alcool et de vin qui s'y trouvaient entreposés pour le besoin du Ravitaillement civil. Cours Cafarelli, les bâtiments de l'entreprise Gauquelin – déjà atteints par un précédent bombardement – ont été anéantis. Une bombe est tombée également Quai de Juillet, sur l'asile de nuit qui a été gravement endommagé. Le quartier de la Demi-Lune avait reçu les premières bombes : là des maisons ont été atteintes et les dégâts sont considérables. Dans les rues d'Auge, de Formigny, Boulevard Leroy et à la Demi-Lune on signale une dizaine de points de chutes. Dans ce même quartier, une dizaine de maisons se sont écroulées.
Dès maintenant on a déjà identifié dix morts et relevé une trentaine de blessés. Parmi les morts, on cite M. Capdeville, contrôleur principal des contributions
indirectes, demeurant Avenue Guynemer, qui se trouvait aux Établissements Angot
et Delannoy (Ces établissements ont été partiellement détruits et il reste
encore plusieurs victimes à identifier), M. Paul Dubourg, employé à la dite
maison, M. Noël, ancien avocat, 34 Rue du Gaillon, M. Ozanne, 46 Rue de
Grentheville, Mme Leehard, 2 Rue de Formigny, M. Derenne, employé à la SNCF, M.
Le Carpentier, représentant, M. Trigon, gardien de la paix, père de 4 enfants,
Mme Léon Thérèse, 50 ans.
Source:
article du « Bonhomme Normand » numéro
du 12 au 18 Février 1943 (Dans un numéro suivant le nombre des morts sera porté
à 13.)
.
Source: page 43 de ce livre, travaux de déblaiement aux Etablissements Angot et Delaunay.
Les réseaux BT quartier de la gare et Demi-Lune, bd Leroy, rue de Formigny, quai Hamelin et avenue Victor Hugo coupés. Des entrepôts sont pillés dans la nuit.
19 au 20 février: Dans la nuit, au cours d'une ronde, deux gardiens de la paix découvrent rue Saint-Jean, un engin explosif déposé dans le caniveau à hauteur du café de Paris, établissement fréquenté par les Allemands. Il s’agit d'un cylindre métallique bourré d'explosifs, dont la mèche, allumée, s’était malencontreusement éteinte. Compte tenu de la nature de l'engin, semblable à ceux que confectionnait Émile Julien de Mondeville, cette tentative semble bien devoir être mise au compte des FTP.
1 mars : Un sabotage est tenté sur la ligne Paris-Cherbourg à Moult. Il échoue par suite de l'arrivée d'un garde-voie. Les cinq résistants s'enfuient, René Verheecke, FTP, est arrêté à un barrage de Gendarmerie place du 36e RI et livre des informations qui vont entraîner le démantèlement de la Résistance communiste dans le Calvados. Il est traduit devant une cour martiale siégeant à Paris, condamné à mort et fusillé au Mont Valérien le 14 août 1943.
2 mars : Joseph Étienne, contremaître dans une usine textile à Lisieux, un des membres du triangle de direction du P.C.F. du Calvados, est grièvement blessé au cours de son arrestation par la police française, place Courtonne. Criblé de balles par l'inspecteur Geffroy il est transporté à l'hôpital Clemenceau d'où il s'échappera miraculeusement le 8 mai, malgré la garde des Allemands. Avec lui est egalement arrêté Michel Legois, membre des FTP remis aux Allemands il est fusillé au Mont Valérien le 14 août 1943
2 mars: grand concert
au théâtre municipal au profit des P.G. et de leurs familles
3 mars: M. Renaudin, Commissaire Général à la Famille, prononce à Caen, au cours de la « Grande Semaine Familiale du Calvados », une conférence sur la « Restauration nécessaire des foyers français »
5 mars: Visite
du colonel Bonhomme
,
officier d'ordonnance du
maréchal
Pétain
venu
apporter un message se soutien du chef de l'état aux sinistrés après "les
lâches bombardements de la RAF" du 10 février.
Source à gauche: Collection Télitchko, page 18 de ce livre, deux Feldgendarmen Place St Pierre. A droite, source, un Feldgengarme dans un side-car.
30 mars: La brigade mobile de Rouen arrête
Jules Godfroy
et sa famille,
victimes de la vague d'arrestations qui frappe la Résistance communiste. Il est livré à la
Gestapo.
4 avril: Les chasseurs Fw 190A du II./SKG.10 (groupe allemand d'aviation d'assaut, Schnell-Kampf-Gruppe) quittent Carpiquet pour Rennes-Saint-Jacques.
11 avril: Exercice de Défense passive en présence du Feldkommandant.
13 avril à 16h35:
Bombardement de la rive droite de l'Orne, rue d'Auge, rue d'Hérouville ; 10
morts, nombreux blessés
. Les
incendies sont combattus avec l'aide des pompiers allemands. Réseaux BT coupés.
Liste des victimes (10 morts) selon un article du Bonhomme Normand:
M. Gabriel Lemarchand, 64 ans, voyageur de commerce, rue Bénard ; Mme Juliette Lemazurier, 76 ans, sans profession, 98 rue Branville ; M. François Lagoutte, 43 ans, mécanicien, 212 rue d’Auge ; M. Hyacinthe Leclerc, 38 ans, négociant en charbon, 103 Boulevard Leroy ; Mme veuve Alice Verger, 60 ans,concierge, 72 boulevard Lerov ; Mme Intro et sa fillette âgée de 10 ans, rue Besnard; M. Jean Langevin, 59 ans, menuisier, 7 rue Gémare ; M Jean Gognelin,14 ans, écolier, 7 rue Victor-Lépine ; M. Michel Legall, 38 ans, employé des P, T.T., 32 Boulevard Leroy.
du 15 avril au 30 mai
1943: Un Caennais tient la liste des alertes aériennes
.
15 avril:
Marius
Sire
,
membre du triangle
de direction du Parti
communiste clandestin pour le Calvados,
est pris dans sa planque, 14
rue du Gaillon.
17 avril :
Bombardement de Caen
,
vers 18
heures 30, quinze bombardiers escortés de chasseurs apparaissaient venant de la
mer, viraient à très haute altitude, à la verticale de l'Église Saint Pierre et
lâchaient une trentaine de bombes. Deux d'entre elles tombaient en plein sur
l'immeuble n°127 Rue d'Auge, faisant 5 morts : M. Antoine Charles Martin. 76
ans, sa fille Mme Antoine et les 3 enfants : Denise, 14 ans, Claudine, 3 ans et
Odile, 2 ans. D'autres bombes incendiaires tombèrent Cours Montalivet, dévastant
un bâtiment, Rue d'Hérouville, de l'autre côté de l'Orne et sur l'Hôpital où le
feu prit au pavillon n°4, qui fut en partie anéanti. L'intervention des
pompiers permis de circonscrire le sinistre et d'empêcher que le fléau ne se
propageât au pavillon n° 8, tout voisin, qui abritait des malades. On ne signale
que 2 blessés. (Article du Bonhomme Normand)
Coupure 30kV vers la SMN, coupure 2800V à l'Usine Elecrique (la Centrale), coupure réseaux rue du Marais et rue d'Auge.
18 avril à 18h45: Bombardement avec des bombes: rue d'Hérouville, avenue Georges Clemenceau, cours Montalivet, rue des Maris, rue d'Auge, le pavillon N°4 de l'hôpital est atteint par des bombes incendiaires, en tout 5 morts.
20 avril : Bombardement de Caen
avril: Les autorités caennaises décident l'évacuation totale des certains quartiers (rue d'Auge et Sainte-Thérése) et partielle du quartier de Vaucelles, 628 familles soit près de 1 700 personnes sont relogées.
6 mai: Visite de M. Bourlet chef de cabinet du ministre de la Production Industrielle Jean Bichelonne qui vient présenter le bilan de la situation économique à deux cents industriels et commerçants du département.
13 mai : Service
religieux à Saint Michel de Vaucelles à la mémoire des victimes de la RAF
.
Source: photo de droite, photo de gauche. Fête en l'honneur de la promotion du colonel (Oberst) von Lidl - Mars 1943.
L' Oberstleutnant (lt-col.) Valentin von Lidl est le Kommandeur du Flughafen-Bereichs-Kommando 8/VII à Carpiquet du 20 juin 40 au 1 août 41, l'E-M au 168 rue Caponière.
30 mai : Nouveau bombardement de Caen et du quartier de la Demi-Lune et de Mondeville: 7 morts et 7 blessés.
A 15 heures 30, l'alerte était donnée. Une vingtaine de bombardiers anglais (plus probablement américains) laissaient tomber une douzaine de bombes. Plusieurs tombèrent Quai de Normandie, à la Demi-Lune, Rue du Marais, routes de Paris et de Rouen, Boulevard Louis Barthou. Rue Montmorency.
Les victimes: à la Demi-Lune, Mme Lesage. Quai de Normandie, 4 cheminots qui déchargeaient de la paille : M. Lericheux, 56 ans ; Charles Bouvron ; Charles Lebecq, 34 ans et Alphonse Girard, 35 ans. Route de Cabourg, Mme Vilez-Filmont, 43 ans et Mme Porquet, 62 ans, écrasées sous des poutres. Article du Bonhomme Normand.
Réseaux BT au port et quartier de la Demi-Lune coupés.
5 juin: Pour le
discours radio-diffusé de Pierre Laval
des haut-parleurs sont mis en place place de la République.
18 juin: Un train, venant de Cherbourg passe en gare avec des requis, porte des inscriptions "Vive de Gaulle" sur les voitures, quant aux voyageurs ils chantent La Marseillaise et l'Internationale.
30 juin: Un nouveau convoi du STO en partance pour l’Allemagne, en majorité des jeunes des classes 20, 21 et 22, se prépare à partir en gare de Caen. La gare est remplie de soldats allemands. En quelques minutes, les wagons sont recouverts de graffitis tels que « A mort Hitler ! » ou « Laval au poteau ". Les Allemands obligent alors deux jeunes gens à effacer ces inscriptions. Puis le train part. Au premier arrêt, vers 20h00, en gare de Mézidon nouvelle manisfestation, il y aura 13 otages qui seront déportés le 4 septembre à Buchenwald, seuls 2 reviendront des camps.
8 juillet: Visite d'Abel
Bonnard
,
ministre de l'Education Nationale.
20 août: Recensement des bicyclettes, ordonné par l'occupant. Nul ne pouvait circuler à bicyclette sans avoir le récépissé délivré par la mairie.
Le 29 août 1943, recensement du vélo Thomann de René Marie.
septembre: Des
"Cahiers de Libération"
,
brochure clandestine de 60 pages (contenant
le
Chant des partisans), sont adressés par La Poste aux habitants.
Source - Rond point de la Demi-Lune
9 octobre:
Arrestation de Jean
Letellier
à son bureau Bd des Alliés par
Brière, il sera
déporté et ne reviendra pas.
15 octobre: Au café Normandie, boulevard des Alliés première réunion préparatoire du CDL du Calvados.
23 octobre: Arrestation de juifs étrangers et Français.
25 octobre: Bombardements à 13H15 et 16H28, dégats aux installations extérieures de la Centrale, coupure 2800V bd Dunois.
4 novembre: Visite de François Hulot,
chargé de mission au cabinet de
Pierre Laval
venu
exposer la politique préconisée par le chef du gouvernement.
13
novembre au soir: Pour se procurer le matériel nécessaire à la frappe des
tracts, les responsables du
Front national
ont décidé de dérober des machines à écrire aux Galeries Lafayette, boulevard
des Alliés. Le coup demain, prévu, a été confié à un petit commando formé de
Michel de Boüard
,
Bernard Gilles
, Marcel Morel et
Paulette Vallerie
.
Leur camarade Joseph Déan
, employé des Galeries, a pris contact avec le veilleur
de nuit et obtenu sa complicité afin de pouvoir pénétrer sans difficulté dans
les locaux. Malheureusement, l'homme a été remplacé au dernier moment par un
collègue qui ignore tout du projet. Ayant ouvert la porte, il refuse de laisser
entrer le petit groupe et tente de résister en faisant des moulinets avec sa
lampe à pétrole, blessant Bernard Gilles à la tête. Dans la mêlée, un coup de
pistolet part touchant mortellement l'infortuné veilleur. Le commando prend
alors la fuite sans avoir pu mener à bien l'opération prévue.
Lire l'article d'Ouest-Eclair du 28
janvier 1944.
novembre: Arrestation de deux juifs selon un rapport de police, ensuite les arrestations furent directement traitées par la Gestapo sans en tenir informé la police française.
10 décembre : Arrestation de responsables du Front National dans une souricière de la rue de Vaucelles à Caen
11 décembre :
Arrestation à son domicile de
Michel de Boüard
,
professeur d'Histoire à l'Université de Caen, responsable du Front National et
de Maurice et
Paulette Vallerie
.
15 décembre:
Arrestation d'Emmanuel
Robineau
de
l'OCM-CDLR
16 décembre:
Arrestation de Pierre
Bouchard
le chef d'E-M de
l'OCM-CDLR
L'eau de la ville ne sera plus javellisée en raison de difficultés passagères pour obtenir l'eau de Javel; il est expressément recommandé aux habitants de faire bouillir l'eau destinée à la consommation.
Trois auxiliaire du centre de tri des PTT sont arrêtés pour avoir détournés des lettres et des colis et s'être servi de sacs postaux pour expédier à Paris des denrées contingentées.
1 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.
début janvier :
Arrestation à Caen de Valentin Debailly
, nouveau responsable des F.T.P.
L'impôt sur les bicyclettes passe de 25 à 40 francs.
7 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.
8, 9 et 10 janvier: l'opérette La Folle Nuit au théâtre municipal.
11 janvier: Une rafle à la sortie de trois cinémas effectuée par la Feldgendarmerie, plusieurs jeunes gens sont retenus mais heureusement relâchés après une nouvelle vérification.
14 janvier: Lazare Chesneau, le cafetier place Courtonne qui comparaîtra devant les Assises à une prochaine session pour assassinat de Leblond (le 11 mars 1943 avec "Richard" un Feldgendarme), était poursuivi devant le tribunal correctionnel à la requête des contributions indirectes. Il est condamné à un mois de prison et 98.440 francs d'amende fiscale, un stock très important de spiritueux ayant été découvert dans son garage rue Varignon.
16 et 17 janvier: l'opéra-comique La Mascotte au théâtre municipal.
22 janvier: le Misantrophe de Molière au théâtre municipal.
27 janvier: Une
vingtaine de requis pour le
STO chantent
la Marseillaise dans les rues
entre le petit Lycée et la gare, malgré la surveillance de soldats allemands
armés et de membres de
l'Organisation Todt
.
31 janvier: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.
janvier: Le Tribunal Correctionnel juge 24 personnes accusées de pillage en règle dans les wagons stationnés en gare.
Un contrôleur des contributions indirectes caennais recherché pour de graves détournements prend la fuite.
janvier: La Feldgendarmerie arrête 145 prostituées pour vérifier leur identité et leur état de santé.
Facture de gaz: décembre 43-janvier 44
5 et 6 février: La comédie Le Duel d'Henri Lavedan au théâtre municipal
6 février: Bombardement et mitraillage à la Centrale électrique.
11 février: Les
responsables des FTP du Calvados ont décidé de mener une opération
particulièrement audacieuse. Il s'agit de délivrer leurs camarades arrêtés lors
des rafles de décembre 1943, en attaquant le fourgon cellulaire qui doit les
conduire de la maison d'arrêt à la gare de Caen. Le commando sera composé de
cinq hommes provenant du groupe FTP de Caen et du maquis de
Pontécoulant
: André Chauffray
,
les frères Joseph, Louis Margueritte, Pierre Trévin
et Yvan Yvanisevic. Comme prévu, ils se retrouvent dans une chambre située
au-dessus du café du Bocage, au n° 60 de la
rue des
Carmes. Bénéficiant d'informations dont on ignore la provenance, un fort
détachement de policiers, sous les ordres de l’inspecteur Lioult, surgit à
l’improviste et parvient à s'emparer des cinq hommes, bien que certains d'entre
eux aient tenté de s'enfuir par les toits, tel Louis Margueritte capturé après
être tombé au travers d'une verrière de la clinique
de la Miséricorde. Ils seront livrés aux Allemands.
13 février: l'opérette Le Petit Duc au théâtre municipal.
18 février: A partir du 19 février prochain, les garages de la ville seront fermés le samedi et le dimanche. La permanence déjà en vigueur pour le dimanche sera donc de ce fait étendue au samedi.
19 février: Cinna de Corneille au théâtre municipal
février : Arrestation
d'un grand nombre de personnalités et de notables du département, tels les
maires de Caen, de
Mézidon, Falaise, le chef de la Sûreté
urbaine, deux architectes
caennais, le député de Caen
Camille Blaisot
. Plusieurs sont déportés au début du
mois de mars
février: Annonce que la vente des postes de TSF sera interdite à compter du 1 avril, motif: "la nécessité d'assurer la sauvegarde des troupes d'occupation dans une région menacée d'invasion étrangère"
Des Feldgendarmen accompagnés de gardiens de la paix, réquisitionnent les pneus, les chambres à air et les batteries automobiles.
4,5 et 6 mars: Ta bouche, opérette d'Yves Mirande au théâtre municipal
11 mars: l'Ampytrion de Molière au théâtre municipal
RECENSEMENT DES HOMMES DE 16 A 60 ANS. Conformément aux instructions reçues de l'autorité occupante, les hommes résidant à Caen, nés entre le 1er février 1884 et le 1er mai 1928 doivent être recensés entre le 15 et le 24 mars.
15 mars: Du cinéma les samedis, dimanches et lundis seulement. En raison des nouvelles restrictions dans la consommation de l'électricité les quatre salles de cinéma caennaises n'ouvriront plus que trois jours par semaine, sept séances seulement étant permises.
16 mars; Visite de
Louis Dramard
, préfet régional de Normandie.
19 et 20 mars: l'opéra La Bohème au théâtre municipal.
22 mars: La Préfecture communique: Il est rappelé que l'arrêt des chauffages centraux pour le Calvados est fixé au 23 mars
23 mars: Les autorités allemandes viennent de décider que, dans toute la région de Normandie, les appareils de T. S. F. détenus par la population devront être déposés dans les mairies pour autant qu’ils ne se trouvent pas entre les mains de ressortissants allemands. Cette mesure, qui est dictée par la nécessité d’assurer la sauvegarde des troupes d'occupation dans une région menacée d'invasion éventuelle, doit être exécutée immédiatement et terminée le 31 mars 1944, délai de rigueur.
26 et 27 mars: L'opéra-comique Les Dragons de Villars au théâtre municipal.
Source. Un VP dans le Bassin Saint Pierre à comparer avec le VP 206 échoué avenue de Tourville.
31 mars: Le commissaire central invite les parents fréquentant le square de la place de la République a empêcher leurs enfants de jouer dans les tranchées pare-éclats récemment creusées et à veiller à ce qu'ils ne les détériorent pas. (Le 7 juin, 50 civils dont 15 policiers du commissariet central y seront tués enfouis sous les cratères de bombes)
31 mars: Interdiction de la possession de postes de TSF, la remise d'environ 10 000 postes s'organise en une semaine du 24 au 31 mars par ordre alphabétique à la salle des fêtes de l'hôtel de ville.
M. Laurent Marie dépose, le 31 mars 1944, à l'Hôtel de ville, son poste de TSF Philips
1 avril: Bombardement de la Centrale électrique: il ne reste plus de tranfos 13,5 kV/2,8 kV en état.
Caen Carpiquet le Fliegerhorst-Kommandantur A 229/XII devient le Fliegerhorst-Kommandantur E (v) 229/XII.
1 et 2 avril: l'opéra Rigoletto au théâtre muncipal
3 avril: l'heure légale est avancée d'une heure à deux heures (décret du 29 mars 1944). Ce changement d'heure fera que l'heure alliée et l'heure en France sera la même, contrairement à ce qui est indiqué dans de nombreux livres et revues.Voir ici.
9 et 10 avril: l'opérette Le comte de Luxembourg au théâtre muncipal
11 avril à 03h30 : 11 bombes
sur le quartier de la Gare (voies, gazomètre, maisons endommagées): 1 cheminot tué
(M. Louis Crestey
, sous-chef au dépôt de la SNCF) et 11
blessés.
13 avril : 350 bombes, 300 maisons endommagées. 9 tués et 18 blessés
17 avril : 5 tués
NB pour le 13 et 17 avril,
informations publiées par les Archives du Calvados, page 16 de ce livre
source Renseignements
généraux du Calvados à partir de relevés de la Défense passive. Très
curieusement non relaté par Ouest-Eclair qui publie le 12 et le 13 sur le
bombardement du 11, s'agit-il d'une erreur ?
du 18 au 22 avril: 120 équipiers de la DP sont à Rouen pour aider les secours sur place suite aux bombardements de la ville.
avril: Le Calvados est déclaré zone de combat.
20 avril: Les heures de gardes des voies ferrées sont fixées à partir du 20 avril, de 21 heures à 7 heures. Rassemblement cour du Musée à 19 h. 15 ; rassemblement des requis se rendant sur place à 20 h. 45.
Dans un cimetière de Caen, inhumation des victimes allemandes de la 3./1255HKA Abt de la batterie de Tournebride StP Vill.32 (à Houlgate), on compte 7 cercueils), raid allié du 26 avril.
Photo Collection Frédéric Nicolet
23 avril: Carmen au théâtre municipal.
27 avril: 6 blessés graves des bombardements aériens alliés de la côte de Nacre sont hospitalisés au Bon Sauveur.
30 avril au 1er mai
1944: Dans la nuit, des résistants du dépôt de la gare SNCF parviennent à faire
dérailler une locomotive dans la fosse du pont transbordeur et à en lancer une
autre dans la plaque tournante, bloquant ainsi le trafic de la gare pendant
plusieurs jours. Provoquant une belle
pagaille, l'action d'éclat met les Allemands sur les dents. Ils chargent l'un de
leurs agents français,
Serge Fortier
,
de mener son enquête. Il est l'homme idéal pour cette mission ayant vécu toute
son enfance dans le milieu des cheminots, vivant comme eux dans le faubourg de
Vaucelles. Il les connaît bien et a recruté une équipe de collaborateurs
acharnés dans ce quartier, comme Albert Baot ou Gilbert Bertaux. Il va en même
temps exploiter cette occasion pour se venger de tous ceux à qui il pouvait en
vouloir et dresse une liste de personnes à arrêter.
A la sortie du château un Unic P 107 ou Somua, Leichter Zugkraftwagen P107 (f) de la 21. Panzer Division.
3 mai : Brière, ancien repris de justice, et agent français de la Gestapo, est exécuté, à Caen, par le réseau "Arc-en-Ciel"
5 mai: La Mairie fait savoir : En raison des risques de bombardement et du manque d'eau qui pourrait en résulter il est instamment recommandé aux habitants de la ville de Caen de conserver chez eux une provision d'eau de 24 heures pour leurs besoins ménagers, à renouveler tous les jours.
7 et 8 mai: l'opérette Frasquita au théâtre municipal
11 mai: Le conseil municipal décide l'ouverture de crédits supplémentaires en vue "d'assurer aux sinistrés immédiatement après un bombardement massif tous les secours nécessaires".
15 mai : La
Gestapo, aidée de la
bande â Hervé,
procède aux arrestations de plusieurs cheminots. Tous sont relâchés à
l'exception de Colbert Marie
,
Désiré Renouf et Georges Madoret. Les arrestations
se poursuivent toute la journée et même une partie de la nuit. Sont ainsi
capturés: Louis Renouf
,
Achille
et
Michel Boutrois
et
Maurice Arrot
le propre
beau-frère de Serge Fortier.
A partir du 15 mai coupure de courant de 7h à 12 h et de 15h à 20h. (Journal Ouest-Eclair du 13-14 mai 1944)
16 mai: à 20H
au théâtre municipal récital d'André
Baugé
de l'Opéra
17 mai 1944, André
Guilbert
,
gendarme, Edouard Fizel, chauffeur, Gabriel Schuh, pâtissier et Henri Bossu
,
électricien tous de Vire quittent, en chantant La Marseillaise, la maison
d'arrêt de Caen, pour se diriger vers la caserne du 43e régiment d'artillerie,
où ils sont fusillés.
19 mai et 27 mai: Opérations de recensement des jeunes gens nés entre le 1er janvier et le 31 décembre 1925, ce recensement de la classe 44 provoque des remous. Les Caennais pensent qu'une bonne partie de ce contingent devra partir en Allemagne.
25 mai: L'Union Électrique de l’Ouest communique : La situation de la production d'énergie électrique devenant de plus en plus précaire, les nouvelles heures de coupure du courant applicables à partir du jeudi 25 mai sont les suivantes : réseau de Caen, 5 à 12 h. et 15 à 21 h.
1 juin: Dès le signal d'alerte et jusqu'à celui de fin d'alerte, la circulation des véhicules est formellement interdite dans le quartier dit de la Gare.
1er juin : La Gestapo
s’empare des cheminots Joseph Picquenot
et de son fils
Bernard
.
2 juin: dernière audience de la section spéciale.
5 juin: Le Decauville de la Compagnie des Chemins de fer du Calvados (CFC) effectue son dernier voyage, il rallie la gare Saint Pierre place Courtonne à la gare de Luc-sur-Mer où il s'immobilise.
Al'aube la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg est bombardée, les voies sont coupées sur 500 mètres entre Venoix et Carpiquet
Au théâtre municipal représentation de Véronique, l'opérette d'André Messager dernière représentation avant longtemps !
Source page 131 de ce livre. En juin 44 le Feldkommandant est von Heydebrand avec comme adjoint le Major Nerlich (il mourra dans la nuit du 6 au 7 juin), autre membre le Hauptmann Knolle et le Doktor Meyer.
6 juin: à 03H30,
l'E-M de la 716.ID
,
commandé par le Major Karl Bacchus, quitte
l'avenue
de Bagatelle pour rejoindre le
PC de
combat
à la limite Nord-est de Caen dans les carrières aménagées de
longue date en installations militaires souterraines (à l'endroit exact où a été
érigé
le Mémorial de Caen).
A 4 heures des estafettes viennent chercher les Allemands au petit lycée.
Le petit Lycée, place Guillouard.
09H00
Denys Boudard
survole Caen, la ville qu'il a quittée le 29 avril 1941
en s’emparant d’un avion allemand
pour rejoindre la France
Libre en
Grande-Bretagne, aux commandes de son
Spitfire IXb
du
340
Squadron Ile de France
.
Radio Londres, le porte parole de la France Libre,
Jacques Duchesne
lit
le communiqué n°1 du
SHAEF
" 09H17 URGENT.
6 Juin 1944, : Sous le commandement du général
Eisenhower
,
des forces navales alliées, appuyées par de puissantes forces aériennes, ont
commencé le débarquement des armées alliées ce matin sur la côte du nord de la
France".
Vers midi
moins le quart, le préfet Cacaud
rédige son
dernier télégramme officiel, à destination du gouvernement de Vichy.
Après avoir décrit le dernier bombardement et ses effets, le fonctionnaire de Vichy ajoute:
« La population digne et calme est repliée ans l'îlot Bon-Sauveur-Abbaye aux Hommes dont j'ai instamment demandé le respect par les deux armées en établissant un plan en accord avec M. le maire de la ville de Caen, qui a été remis au Stadtkommandant (Note de MLQ: commandant de la ville ou Kampfkommandant, identité inconnue) . L'aviation a jusqu'ici respecté cet îlot. Quelques obus seulement ont orné des bâtiments. Je dispose d'un ravitaillement suffisant pour 15 jours. L'état sanitaire est satisfaisant.
Évacuation irréalisable maintenant: je n'ai d'ailleurs reçu aucun ordre et l'autorité d'occupation n'a fait aucune liaison avec moi depuis 48 heures.
Présent à mon poste au milieu d'une population qui a souffert et qui n'admettrait pas un départ qui, en ce moment, serait une désertion, j'assumerai quoi qu'il arrive toutes les responsabilités de ma charge, avec la conscience d'avoir toujours servi et défendu les intérêts strictement français. »
80 à 90 résistants détenus à la prison de Caen sont exécutés par les Allemands le matin et l'après-midi.
Dans la soirée
diffusion d'un message radio enregistré par le maréchal Pétain
Source: page 172 de ce livre.
Discours radiodiffusé de Londres le 6 juin
au soir par le général de Gaulle :
La Bataille suprême est engagée !
Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France !
D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous, de secours, ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l'Europe à l'ouest fut arrêté naguère la marée de l'oppression allemande. Voici qu'il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté. La France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, la France est debout pour y prendre part.
Pour les fils de France, où qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi, l'ennemi qui écrase et souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré.
L'ennemi va tout faire pour échapper à son destin. Il va s'acharner sur notre sol aussi longtemps que possible. Mais, il y a beau temps déjà qu'il n'est plus qu'un fauve qui recule. De Stalingrad à Tarnapol, des bords du Nil à Bizerte, de Tunis à Rome, il a pris maintenant l'habitude de la défaite.
Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre. C'est ainsi que nous avons, depuis quinze cents ans, gagné chacune de nos victoires. C'est ainsi que nous gagnerons celle-là.
En bon ordre ! Pour nos armées de terre, de mer, de l'air, il n'y a point de problème. Jamais elles ne furent plus ardentes, plus habiles, plus disciplinées. L'Afrique, l'Italie, l'océan et le ciel ont vu leur force et leur gloire renaissantes. La Terre natale les verra demain !
Pour la nation qui se bat, les pieds et les poings liés, contre l'oppresseur armé jusqu'aux dents, le bon ordre dans la bataille exige plusieurs conditions.
La première est que les consignes données par le Gouvernement français et par les chefs français qu'il a qualifiés pour le faire soient exactement suivies.
La seconde est que l'action menée par nous sur les arrières de l'ennemi soit conjuguée aussi étroitement que possible avec celle que mènent de front les armées alliées et françaises. Or, tout le monde doit prévoir que l'action des armées sera dure et sera longue. C'est dire que l'action des forces de la Résistance doit durer pour aller s'amplifiant jusqu'au moment de la déroute allemande.
La troisième condition est que tous ceux qui sont capables d'agir, soit par les armes, soit par les destructions, soit par le renseignement, soit par le refus du travail utile à l'ennemi, ne se laissent pas faire prisonniers. Que tous ceux-là se dérobent d'avance à la clôture ou à la déportation ! Quelles que soient les difficultés, tout vaut mieux que d'être mis hors de combat sans combattre.
La bataille de France a commencé. Il n'y a plus, dans la nation, dans l'Empire, dans les armées, qu'une seule et même volonté, qu'une seule et même espérance. Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes voici que reparaît le soleil de notre grandeur !
7 juin : La une de Ouest-Eclair, édition de Caen.
Source. Titre en une d'Ouest-Eclair du 7 juin 1944.
Lire également: Le calendrier de la collaboration
L'Ouest-Eclair, édition de Caen.
Le Bonhomme Normand aux Archives départementales du Calvados
Le Journal de Normandie aux Archives départementales du Calvados
De la guerre à la liberté, les années 40 en Normandie, Hors-série Liberté Le Bonhomme Libre, Juin 2004.
Les divisions allemandes en Basse-Normandie pendant l'Occupation: étude quantitative et qualitative (19 juin 1940 - 5 juin 1944) de Valentin Schneider, Caen: Annales de Normandie, n° 5, décembre 2005. pp. 427-458.
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cet
article et ce
site.
Remerciements:
- à M. Laurent Marie pour les documents de son grand père.
- à jeepo' pour les photos des graffitis allemands.
- à Fred Bayerlein pour la photo du blindé allemand.
- à Mme Dominique Zuccolini pour le décret du 29 mars 1944.
- à M. Jean-Philippe Mathieu pour sa documentation.
- à M. Alain Hairie pour l’Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles.
- à Mme Kay Duell et à M. François Robinard pour le crash du 12 mai 1941 à Marcelet.
- à M. Jean-Michel Bégin pour ses photos.
- à M. François Robinard pour les documents de la collection de M. Denys Boudard
- à M. Philippe Bauduin pour les photos du crah du 12 mai 1941 à Marcelet et son article sur l'Arado Ar 234.
- à M. Thierry Quittard pour ses documents et photos de Carpiquet.